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Un écrivain bangladais persécuté trouve une nouvelle vie aux États-Unis. Mais l'exil n'est pas chose aisée

dimanche 22 janvier 2017 à 20:54
Tuhin Das, exiled from Bangladesh, now lives in Pittsburgh and is the current writer-in-residence with the City of Asylum program. Credit: Ashley Cleek

Tuhin Das, exilé bangladais, vit à présent à Pittsburgh et est l'actuel écrivain-résident du programme “City of Asylum”. Crédit: Ashley Cleek. Utilisé avec autorisation.

Cet article, écrit par Ashley Cleek a été publié originellement sur PRI.org le 9 janvier 2017. Il est republié ici dans le cadre du partenariat entre PRI et Global Voices. 

Tuhin Das avait tout juste 16 ans et vivait au Bangladesh quand il a commencé à écrire des poèmes et à publier une revue. C'est aussi ainsi qu'il se fit remarquer.

Ses écrits disaient à voix haute les persécutions subies par les hindous et les athées, groupes minoritaires au Bangladesh. Ceux-ci rendirent furieux certains fondamentalistes, qui virent en Das un anti-islamique. Étant encore adolescent, un groupe de fondamentaliste l'a poignardé dans la rue. Puis, en 2015, le nom de Das apparait sur une liste noire.

“Mon nom, ainsi que celui de cinq autres personnes, apparut sur Facebook une nuit”, explique Das en bengali, grâce à un interprète. Das parle anglais mais se sent plus à l'aise quand il utilise sa langue maternelle. “Le post disait ‘Ces gens sont considérés comme des ennemis de l'Islam.”

Das explique que le groupe derrière cette menace était lié à Al-Qaïda. Terrifié, il se rendit au commissariat. Les policiers lui dirent: “Tu peux être attaqué à n'importe quel moment, et nous ne pouvons te protéger si tu restes ici.”

C'est ainsi que Das entra dans la clandestinité.

Il n'était pas le seul. Les écrivains ont été ciblés et abattus au Bangladesh ces derrières années par des islamistes radicaux, qui les considèrent comme des infidèles. Das, qui est né dans une famille hindoue mais se considère comme athée, dit qu'il n'a écrit pas contre l'Islam.”J'écris contre tout ce qui est extrême”, explique-t-il.

Après des mois passés à se cacher, Das eut connaissance du cas d'un autre écrivain bangladais qui était également en danger, mais trouva refuge à l'étranger. Cet écrivain avait obtenu asile grâce à l’International Cities of Refuge Network, (le Réseau international des villes-refuge), une organisation regroupant plus de 50 villes autour du monde. Le programme de la ville de Pittsburgh nommé City of Asylum accepta Das.

Il n'avait jamais quitté le Bangladesh, ni pris l'avion avant cette date. Das est arrivé à Pittsburgh il y a neuf mois. Il m'a fait visiter les alentours de la maison où il vit en ce moment. Elle se trouve dans une rue calme. C'est confortable, malgré cela au début il n'arrivait toujours pas à trouver le sommeil, à cause des cauchemars. Il s'est tout de même adapté peu à peu. “Je ne me sens plus autant en danger ici que lorsque je vivais au Bangladesh,” dit Das, qui a maintenant 32 ans. “Je peux écrire librement. Je peux exprimer mes opinions et pensées librement dans mes écrits.”

The City of Asylum's office is in this house on Sampsonia Way in Pittsburgh. Exiled writer Tuhin Das lives nearby. Credit: Ashley Cleek

Le bureau de City of Asylum se trouve dans cette maison, Sampsonia way à Pittsburgh. L'écrivain en exil Tuhin Das vit à proximité. Crédit: Ashley Cleek. Utilisé avec autorisation.

Das est un écrivain prolifique. Il travaille actuellement à la biographie d'un célèbre poète bangladais, à un journal de sa vie à Pittsburgh un roman  et une tonne d'articles. Il les envoie au Bangladesh afin qu'ils soient publiés. Il tient également à jour son blog, écrit en bengali.

La résidence de City of Asylum dure environ deux ans et Das est le sixième écrivain à en profiter. Il a droit à un logement, une assurance santé et une bourse qui lui donne de quoi vivre afin qu'il puisse se consacrer à l'écriture. Mais l’exil a coupé Das de tout ce qu'il connaissait : ses amis, sa famille, sa langue, son pays. Le lieu et la culture, qui sont les sujets principaux de ses écrits se trouvent à présent si loin de lui. Selon lui, il passe plus de temps en ligne à discuter avec ses amis que n'importe qui d'autre ici. Il est esseulé.

“Je ne pense pas que le sentiment d’ être en exil soit quelque chose de positif pour moi. Je ressens l'exil pas seulement physiquement, mon esprit aussi est en exil”, explique Das.

Il est en contact régulier avec l'actualité au Bangladesh – observant avec attention comment les fondamentalistes divisent la culture bangladaise et attaquent les communautés minoritaires. Das dit que la sensation de persécution, le fait d'être vu comme “différent” simplement à cause de la religion dans laquelle on est né, ne disparaît pas.

“Je suis avant tout Bangladais. Je devrais être reconnu par la langue que je parle, la culture que je pratique, par ma littérature, mon art, ma tradition,” dit Das. “Ceci est plus important pour moi que la religion”.

En tant qu'étranger et Bangladais aux États-Unis, Das dit qu'il ressent parfois les regards désagréables voire suspicieux des habitants de Pittsburgh. Il est conscient de sa peau sombre et de son fort accent.

Vers la fin de notre entretien, il commente en anglais. “Tout le monde, tout est différent. Tout le monde est différent,” dit Das à propos des États-Unis. “Quand je suis arrivé aux États-Unis, je me suis dit que j'étais peut-être en train de marcher sur la lune.” Mais aujourd'hui, Das marche dans un parc près de chez lui. Il a un lieu favori, un banc favori. S'asseyant dessus, dit-il, il trouve la paix en regardant le ciel, sachant que c'est le même qu'au Bangladesh.

Voici un des poèmes de Das :

Éveillé !
par Tuhin Das,
traduit en anglais par Nandini Mandal [texte français établi à partir du texte anglais par global voices]

J'ai des choses à dire.
Je suis venu de la guerre qui se fait avec avec le stylo et la machette.
J'ai vu la haine et la division prendre la place de l'amour et l'unité.

Comment peuvent-ils dire “tuez les mécréants” ? Comment me taire ?
Est-ce ma faute si je suis chiite ? Si je suis hindou? Si je suis étranger ?

Si je suis-je gay ? Allons-nous, Bangladais, être enterrés dans des fosses communes
comme en Irak, Syrie et Afghanistan ?
Pourquoi les gens vivent-ils sur leur propre terre dans la peur de l'assassinat et du meurtre ?

Ma guerre est contre ceux qui divisent le peuple
au nom de la religion qui tuent au nom de Dieu donc perturbent la paix.

Pourquoi enveloppent-ils l'humanité dans une couverture de sang ?
Pourquoi au Bangladesh les assassins s'en prennent-ils aux écrivains, aux minorités et aux athées ?

Bien que nous ayons offert nos larmes en retour de chaque meurtre, nous n'avons pas peur.
Je n'ai pas peur. S'ils cherchent encore à me tuer je dirai ceci :
‘Vous avez peur, vous êtes terrifié, et c'est pour cela que vous vouliez me tuer.’

Dans une gare indienne, les bouteilles en plastique deviennent des pots de fleurs

dimanche 22 janvier 2017 à 12:36

Capture d'écran du reportage vidéo The Better India [Une Inde meilleure, NdT], disponible sur YouTube.

Capture d'écran du reportage vidéo The Better India [Une Inde meilleure, NdT], disponible sur YouTube.

L'Inde a interdit l'usage des sacs en plastique en 2002 au nom de la protection de l'environnement et pour éviter de boucher les égouts. Bien que l'application de cette interdiction demeure problématique, ce fut un pas positif. Cependant, alors que l'attention est tournée vers les sacs en plastique, d'autres menaces plastiques telles que les bouteilles et les emballages sont largement ignorées.

A Kochi, dans le sud de l'Inde, un chef de gare et son équipe agissent : ils transforment les bouteilles en plastiques jetées par les passagers sur les rails en pots de fleurs.

Superbe innovation à la gare de Aluva dans le Kerala, des bouteilles jetées…

Des bouteilles en plastiques, des gobelets jetables, des sachets vides et des films de plastiques sont jetés en permanence dans les terrains vagues et les espaces publics à travers toute l'Inde. D'apres le Comité central pour le controle de la pollution, 40%, (soit 6 137 tonnes) des déchets plastiques quotidiens ne sont pas ramassés et souillent la capitale New Delhi. Quant au reste du pays, il accumule 5,6 millions de tonnes de ce type de déchets chaque année. Renverser cette tendance exige énormément d'efforts.

La gare d'Aluva à Kochi est en train de montrer l'exemple de ce que les individus peuvent faire.

Comme on peut le voir dans cette vidéo, l'idée fut mise en pratique par le chef de gare C. Balakrishnan et son équipe, M. Mohan et Mlle Indu. Ces bouteilles ne sont pas seulement décoratives : elles empêchent également les gens de traverser les voies ferrées imprudemment. Neha Venkatesh remarque sur Facebook :

The most critical impact of this simple intervention blew me away: often, people used to cross railway tracks and that had led to an unprecented increase in rail accidents; these plants don't leave much space for people to cross through, thereby encouraging them to use the foot over bridge to cross over to another platform.

La conséquence la plus cruciale de cette simple intervention m'a laissée pantoise : souvent, les gens traversaient les voies de chemin de fer et cela a causé une hausse des accidents ferroviaires sans précédent. Ces plantes ne laissent pas beaucoup de place pour que les gens traversent, et les encouragent ainsi à utiliser le pont piétonnier pour se rendre sur un autre quai.

Qui sait, ce recyclage créatif génèrera peut-être d'autres façons innovantes de gérer la quantité croissante de déchets plastiques en Inde.

Les autorités du Bhoutan interdisent un film pour mauvais usage de masques religieux

samedi 21 janvier 2017 à 23:35
Masked dances performed in annual religious Bhutanese festival called tshechu on the tenth day of a month of the lunar Tibetan calendar. Image from Flickr by Arian Zweckers. CC BY 2.0

Danseurs masqués se produisant lors du festival religieux annuel Bhoutanais appelé « Tshechu », le dixième jour du mois du calendrier lunaire tibétain. Image de Arian Zweckers, site Flickr. CC BY 2.0

L'interdiction récente d'un film, accusé de dénigrer des symboles religieux, a suscité beaucoup de débats au Bhoutan.

L’autorité bhoutanaise de l’information, de la communication et des médias (BICMA) a déclaré que  Hema Hema: Sing Me a Song While I Wait (‘Chante-moi une chanson pendant que j'attends’)un long-métrage de l’écrivain et lama bouddhiste tibétain Dzongsar Jamyang Khyentse Rinpoche, ne pouvait pas être diffusé dans le pays, après examen par le Comité national de contrôle cinématographique  et le département Culture du Ministère de l’Intérieur et des Affaires Culturelles.

L’autorité des médias a communiqué sa décision dans une lettre envoyée le 10 janvier 2016 à la société de production du film, Tsong Tsong Ma Productions, en indiquant que l’interdiction était « due aux divers masques religieux utilisés par les personnages du film, qui ne sont pas conformes à notre tradition et à notre culture.»

Le film se passe au Bhoutan et parle d'un groupe de personnes qui passe plusieurs jours ensemble dans les bois, anonymement, grâce aux masques qu'ils portent. Il a été filmé au Bhoutan avec plus de 400 acteurs, pour la plupart issus des villages de l’Est du pays.

La religion officielle du Bhoutan est le bouddhisme et elle influence de nombreux aspects de la culture de ce petit pays. Les masques apparaissent dans quelques coutumes. Actuellement, le Bhoutan se voit obligé de travailler sur la préservation de sa culture et de son héritage face à l’influence des cultures étrangères, inhérente au développement rapide du pays.

Pourtant, de nombreux Bhoutanais ne comprennent pas exactement ce qui est reproché à ces masques. Le film a déjà été diffusé dans un certain nombre de festivals internationaux de cinéma comme le festival de Locarno, le festival de Londres BFI, le Golden Horse de Taipei et le Festival International du film de Singapour, et a reçu une mention spéciale de la part d'un jury international en se plaçant second au Festival International du Film de Toronto en septembre l'année dernière. La première au Bhoutan était prévue en Décembre 2016.

Aux régulateurs bhoutanais ART & CREATIVITE … – S'il vous plaît, ne confondez pas l'amour d'une culture avec la violation de la liberté créative.

Quand l'art se fait battre par la loi, il y a un problème !

La page Facebook  officielle du film répond à l’interdiction :

Cette décision dogmatique n’est pas qu’une simple censure du film, c’est une décision qui va à l’encontre de la liberté d’expression et de la créativité au Bhoutan. Elle lance un message fort et sans équivoque à tous les artistes en herbe de ce pays, qu'au Bhoutan, il y a des limites aux rêves et à la créativité. […] 

Cette décision ébranle l'expression artistique et la liberté créative. Elle reflète l'incapacité des décideurs et des régulateurs des médias à voir plus loin que le bout de leur nez. Alors que les règles sont un mal nécessaire pour éviter, entre autres, la désinformation, la manipulation délibérée des faits ou l’indifférence face à l’altération des valeurs culturelles, elles ne devraient pas être imposées de façon arbitraire pour soumettre et étouffer une industrie créative naissante.

Les gens mettent en doute le fait que le film ait vraiment porté atteinte aux symboles culturels ou religieux comme on l’accuse, alors que ceux-ci ont été utilisés à des fins purement artistiques. Par exemple, Tashi TD a fait le commentaire suivant :

Le film ne discrédite ni l'utilisation ni le caractère sacré des masques. Ils sont plutôt utilisés comme des symboles forts et des supports pour transmettre un message fondamental sur l’identité, l’anonymat et la liberté.

Younten Jamtsho a indiqué :

Les citoyens d'aujourd'hui ont besoin de moyens modernes pour être sensibilisés. Si la BICMA a basé son jugement sur ses principes, alors il est grand temps pour elle de les reconsidérer pour donner plus d’espace aux expressions et arts créatifs.

Sonam Wangmo Dukpa-Jhalani a analysé le film et son utilisation des masques pour le magazine bhoutanais Yeewong :

Tshering Dorji, l’acteur principal de Hema Hema, un comédien naturel et charismatique […], a la tâche ardue de transmettre ses sentiments en portant un masque. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile à faire, mais il le fait tellement bien : on ressent son désir, on ressent sa peur, on éprouve son agressivité et ses remords. […]

Certaines scènes du film apparaissent tel un poème visuel, une performance lyrique et mystique.

Et certains, comme Sonam Wongmo, s’interrogent sur la politique culturelle :

Quelle ironie quand de plus en plus de Bhoutanais célèbrent Noël, Halloween, se marient selon les traditions occidentales (en portant des robes, etc) organisent des fêtes prénatales, bref, observent des traditions qui ne sont pas les nôtres, la BICMA s’inquiète qu’un film sur le Bhoutan ne soit pas conformes aux « traditions »?

Naturellement, comme pour toute interdiction, cela m’a rendu (et je suis sûr qu’il en est de même pour le reste des bhoutanais) encore plus curieuse, et pour HEMA Hema, une censure c’est un coup de pouce.

Aujourd'hui c'est la fête de la grandeur retrouvée de l'Amérique, en Russie

vendredi 20 janvier 2017 à 15:11
Photo: Maria Katasonova / Instagram

Photo: Maria Katasonova / Instagram

L'ère Obama s'achève ce vendredi. A quelques heures de l'arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les partisans du milliardaire à travers l'Amérique sont probablement d'humeur joyeuse, attendant avec impatience la chute de la tyrannie gauchiste, ou tout ce qui aura pu pousser des millions de gens à voter pour le candidat Républicain en novembre dernier.

Une fête est prévue à Moscou aussi, mais pour des participants triés sur le volet.

Les invitations sont sorties cette semaine sur les médias sociaux, informant les journalistes des festivités d'investiture organisées par le collectif d'artistes de “l'Etoile Blanche”, composé de plusieurs figures de proue du mouvement russe de jeunesse pro-Kremlin.

Selon les organisateurs, des journalistes de divers grands médias ont déjà été accrédités pour assister à l'événement, parmi lesquels CNN, la BBC, ABC, le Guardian, le Times, Newsweek, Associated Press, et d'autres.

Outre une transmission en direct depuis Washington, où Trump prêtera serment vendredi, l'assistance moscovite aura droit à au moins deux “présentations” : l'une sur la “philosophie politique” du “triptyque” (la conviction du collectif d'artistes que Vladimir Poutine, Donald Trump et Marine Le Pen vont inaugurer un nouvel ordre mondial), et une autre de Kirill Benediktov, un auteur de science-fiction lié au mouvement LaRouche. Benediktov vient d'écrire un livre sur Trump, sous le titre “Le Cygne Noir”, où il passe en revue quelques-unes des équipées entrepreneuriales passées du milliardaire en Russie.

La personne la plus photogénique attendue à la fête d'investiture de Trump est sans conteste Maria Katasonova, une belle jeune femme de 23 ans qui travaille comme assistante du député à la Douma d'Etat Evguéni Fiodorov, fondateur d'un mouvement politique d'extrême-droite qui prétend que la Fédération de Russie n'est autre qu'une colonie des Etats-Unis.

Katasonova apparaît dans des interviews et photos reprises par des organes d'information du monde entier, grâce à sa défense inlassable et haute en couleurs de Donald Trump. Sa notoriété a encore bondi le mois dernier, lorsqu'elle a été photographiée à une conférence de presse du Kremlin brandissant le totem de son collectif artistique, le portrait en “triptyque” de Poutine, Le Pen et Trump côte à côte [NdT : inspiré des codes graphiques du triptyque Marx – Engels – Lénine de la propagande soviétique].

Триптих. #MLP2017 #Marine2017 #LePen #MarineLePen #France #Trump2016 #Trump #Putin #USA #Russia

A photo posted by Мария Катасонова (@katasonovamaria) on

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A l'automne dernier, Katasonova a même été candidate à un siège à la Douma d'Etat, mais a été battue à plate couture par le député sortant.

L'étonnante élimination de Hillary Clinton par Trump a cependant redonné du lustre à Katasonova sur la petite scène de la jeunesse pro-Kremlin de Moscou, dont les activistes liés au pouvoir montent périodiquement des événements destinés à rappeler leur existence à la presse. Vendredi et sa parade de philosophes du “triptyque” promet d'en être le nouveau pense-bête.

Journée de deuil au Kirghizistan après l'accident d'un avion-cargo qui a fait des douzaines de morts

vendredi 20 janvier 2017 à 15:06
Kyrgyzstan's Manas airport in Bishkek. Creative commons.

L'aéroport de Manas au Kirghizistan, proche de la capitale Bishkek. Creative commons.

Le Kirghizistan a déclaré le 17 janvier journée de deuil après que par un matin d'hiver brumeux, un avion-cargo turc ayant manqué son atterrissage à l'aéroport principal du pays s'est écrasé sur un village proche, causant la mort de plus de trente personnes.

Horrible vidéo montrant le carnage après l'accident d'avion qui a éradiqué un village du Kirghizistan, causant la mort de 37 personnes.

Les victimes sont en majorité des Kirghizes d'un village proche, et certaines histoires sont particulièrement poignantes.

Un petit garçon s'est levé le matin et est parti à l'école. Alors qu'il était presque arrivé, un avion s'est écrasé sur sa maison, tuant toute sa famille. Quelle horreur…

Le gouvernement a immédiatement déclaré l'équipage de l'avion de fret opéré par ACT Airlines responsable de l'accident, soulevant une vague d'indignation.

La journaliste Anna Lelik a écrit sur Facebook:

На расследование авиакрушений уходят многие месяцы. Наши власти, не найдя еще черных ящиков, без расшифровок, спустя всего лишь несколько часов, умудряются уже публично делать достаточно уверенные заявления о предварительных причинах. Без расследования, на очень высоком уровне, успевают судить о происшествии, которое случилось не в ясную солнечную погоду, а в сильный густой туман (и да, за считанные часы до этого президентский самолет посадили в Тамчы, а не в Бишкеке). Я надеюсь, что по итогам должного расследования будет восстановлена объективная картина и оглашены причины, а всем пострадавшим оказана помощь.

Мои соболезнования семьям и близким всех погибших в последствиях авиакатастрофы около аэропорта “Манас”. Пострадавшим – здоровья и поскорее пойти на поправку. Спасателям и медикам, всем помогающим, спасибо за их работу в такой холод.

Les enquêtes sur les accidents aériens prennent plusieurs mois. Les autorités n'avaient pas encore recouvré les boîtes noires, il n'y avait pas de transcriptions, et pourtant après seulement quelques heures, elles étaient déjà en mesure de faire une déclaration relativement assurée sur les causes préliminaires. Sans qu'une enquête ait été faite et aux niveaux les plus élevés, ils ont trouvé le temps de tirer des conclusions sur un incident qui a eu lieu, non pas par temps clair et ensoleillé, mais alors qu'il faisait un brouillard épais (et effectivement, quelques heures avant que l'avion présidentiel [ne soit forcé d'atterrir à] Tamchy, au lieu de Bichkek [à cause du brouillard]). J'espère qu'une version objective émergera basée sur une enquête en bonne et due forme, et que toutes les victimes seront assistées.

Mes condoléances aux familles et aux parents de toutes les victimes au lendemain de l'accident d'avion près de l'aéroport de Manas. Aux blessés, je souhaite la santé et un prompt rétablissement. Aux sauveteurs et aux docteurs, merci pour votre travail malgré le froid intense.

Cette tragédie a conduit à la plus importante mobilisation de ressources de l'histoire du pays. Actuellement, l'effort de collecte consiste principalement en dons matériels et monétaires destiné aux habitants du Kirghizistan.

Si d'autres moyens d'aider (Kickstarter, etc) voient le jour, Global Voices ajoutera des liens en-dessous de cet article.