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Azerbaïdjan : jusqu'à 8 ans de prison pour des militants de N!DA

lundi 12 mai 2014 à 21:08
Image tirée d'une campagne NIDA, réutilisée avec permission.

Image tirée d'une campagne NIDA, réutilisée avec permission.

Les liens de cet article dirigent vers des pages en anglais.

Cette semaine en Azerbaïdjan, le tribunal des crimes graves de Bakou a condamné 8 hommes – 7 membres du mouvement civique N!DA et un membre du mouvement Free Youth (jeunesse libre) - à des peines allant de 6 à 8 ans de prison. Ils ont été jugés sur de fausses accusations – hooliganisme, possession de stupéfiants et possession illégale d'armes à feu, pour n'en citer que quelques-unes – mais leur véritable crime a été d'avoir défendu la démocratie et ses valeurs.

Le mouvement N!DA prit de l'ampleur en mars 2013 lorsque certains de ses membres utilisèrent les réseaux sociaux dans le but d'organiser une manifestation pour marquer les circonstances mystérieuses de la mort d'un soldat, Jeyhun Gubadov. Le dossier militaire stipule que Jeyhun Gubadov serait mort d'un arrêt cardiaque alors qu'il était en bonne santé et n'avait eu aucun historique de problème cardiaque avant sa conscription. Les membres de la famille du jeune homme rendirent publique leur version des faits, suspectant le rapport de falsification. En réaction à la mort de Jeyhun Gubadov, une manifestation pacifique fut organisée à Bakou par les membres du mouvement contre l'augmentation des morts de conscrits des suites de bizutage et de brutalités au sein de l'armée. Ces manifestations et plusieurs autres furent dispersées violemment. Que ce soit les protestations contre le bizutage dans l'armée, les commerçants s'élevant contre l'augmentation des loyers ou la colère des habitants d'une ville en dehors de Bakou, on pouvait sentir en Azerbaïdjan les signes clair d'un mécontentement grandissant au sein de la population.

Le 7 mars 2013, trois jours après une courte manifestation organisée par le N!DA, Bakhtiyar Guliyev et Shahin Novuzlu, deux membres du groupe, furent arrêtés et accusés de possession illégale d'armes et de stupéfiants. Il a également été rapporté qu'un autre membre, Mahammad Azizov, avait disparu. Le même jour, le ministère de la sécurité nationale et le bureau du procureur général publièrent une déclaration mentionnant que des cocktails Molotov, de la marijuana et d'autre drogues auraient été trouvées lors de la fouille des appartements des militants détenus. Selon la déclaration, des affiches imprimées du slogan « un besoin urgent de démocratie » auraient également été trouvées. Le jour suivant, les 3 hommes confessèrent leurs crimes lors d'une apparition sur une chaîne de télévision nationale. Peu de temps après on les condamnait à une peine de 3 mois de prison.

Le 10 mars, une manifestation intitulée « Arrêtez les morts de conscrits » organisée principalement par le biais des réseaux sociaux rassembla environ 4 000 manifestants et 15 000 partisans sur Facebook. Bien que les manifestants défilèrent pacifiquement, l'intervention brutale de la police transforma le rassemblement en l'un des plus violent des dix dernières années. Dans les semaines qui suivirent, Rahsad Hasanov, Rashadat Akhundov, Uzeyir Mammadli, Zaur Gurbanli furent tous arrêtés et détenus sous des accusations de possession illégale d'armes à feu. Le 17 Mai, un jeune militant, Ilkin Rustamzad (un membre du mouvement « Active Youth » (jeunesse active) ) fut placé en détention provisoire pour une durée de 2 mois avant d'être jugé pour avoir filmé et téléchargé sur YouTube une vidéo de « Harlem shake ». Le 12 septembre, les 8 hommes firent face à une nouvelle accusation : organisation d'émeutes accompagnées de violences, de dommages et de destructions de propriété sous l'article 220.1 du code pénal.

Les comparutions ont commencé en avril 2014, plus tard dans le mois, le procureur général requit des peines allant de 6 à 8 ans de prison. 

Le jour de la requête, les 8 hommes annoncèrent leur décision d'entamer une grève de la faim, pendant les vingt jours qui menèrent au jugement, les 8 membres de N!DA emprisonnés refusèrent de manger. Après un court procès, chacun des 8 étaient condamnés sur de faux chefs d'accusation aux peines de prison suivantes :

Shahin Novruzlu – 6 ans

Mahammad Azizov – 7.5 ans

Bakhtiyar Guliyev – 7 ans

Rashadat Akhundov – 8 ans

Rashad Hasanov – 7.5 ans

Zaur Gurbanli – 8 ans

Ilkin Rustamzade – 8 ans

Uzeyir Mammadli – 7 ans

Ceux venus en leur soutien s'étaient réunis devant le palais de justice et commencèrent à scander « Azadeta » (libérez les), un slogan incitant le président et les autorités compétentes à acquitter les 8 militants mais aussi un mot-dièse populaire utilisé pour partager les nouvelles de « l'affaire des huit ». La police dispersa violemment la foule, repoussant les manifestants à l'écart du tribunal. Selon des rapports locaux, 30 personnes furent arrêtées, chargées dans des bus et emmenées dans différents commissariats.

Lors de  leur dernière déclaration au tribunal, les 8 militants annonçaient que malgré le refus de leur demande de libération, ils avaient décidé d'arrêter leur grève de la faim. Ils expliquent clairement leur statut de cible politique du pouvoir en place et pardonnent même la décision des juges en ces termes :

« [...] nous sommes conscients que ni le procureur général ni vous, les juges, n'avez d'autres options. Vos responsabilités au tribunal sont limitées à agir en tant que greffiers dont le rôle est de légitimer l'ordre établi et les pouvoirs politiques en place. Même si la loi et votre conscience vous demandent d'agir autrement, vous n'osez pas désobéir. Nous devrions aussi mentionner que nous ne sommes pas les seules victimes de ce procès. Vos nominations en tant que juges et procureurs font également de vous des victimes de cette affaire judiciaire fabriquée. Effectivement, nous, derrière les barreaux, tout comme vous, libres, sommes tous des otages et des victimes de cette grande prison qu'est l’Azerbaïdjan.

Bien que nos demandes ne soient pas satisfaites, et sacrifiant notre exigence de liberté pour nos objectifs, nous arrêtons notre grève de la faim. Mais la lutte continue ! »

Suite à ce verdict, la journaliste Khadija Ismayil écrivait sur sa page facebook, « jugés coupables d'être brillants, intelligents, courageux et honnêtes, » beaucoup sont ceux qui partagent cette opinion. Pourtant, alors que certains expriment ouvertement cette inquiétude, d'autres continuent à vivre dans l'ombre de la peur en Azerbaïdjan, aussi appelé le pays du feu.

Ukraine : Mort en direct et journalisme instantané sur Twitter

lundi 12 mai 2014 à 20:58
Images remixed by Andrey Tselikov.

Image d'Andrey Tselikov.

Le 11 mai 2014, jour où l'auto-proclamée république nationale de Donetsk tenait son référendum [article de Global Voices] sur son statut vis-à-vis de l'Ukraine (référendum qui ne sera évidemment pas reconnu par le gouvernement ukrainien), le journaliste russe Ilya Azar a rapporté sur Twitter que des membres de la toute neuve Garde Nationale d'Ukraine avaient ouvert le feu sur de simples passants à Krasnoarmeïsk. Ses tweets comportent plusieurs photos difficilement soutenables [AVERTISSEMENT].

A l'instant devant moi des gardes nationaux ont tué une personne et blessé une autre à Krasnoarmeïsk

Voilà l'homme tué à Krasnoarmeïsk. Des gens ordinaires sans armes près du bâtiment de la mairie occupé par la Garde Nationale.

Un autre homme a été blessé à la poitrine. Les hommes de la garde nationale sont partis dans quatre voitures, après avoir tiré au hasard sur les gens désarmés.

Autorités ukrainiennes ! Soit vous envoyez tirer sur les mitrailleurs à  Slaviansk, soit vous ôtez les armes à la Garde. Pourquoi tirer sur une foule désarmée ?!

Les tweets d'Azar sont d'autant plus accablants qu'ils proviennent d'un homme très proche de la cause de Maïdan et d'un journaliste dont les articles sur l'Ukraine ont conduit à la dissolution [article de Global Voices] de l”équipe éditoriale du site Lenta.ru. Azar n'a aucune attirance pour les séparatistes de Donetsk :  le ton acéré de ses articles l'a récemment mis dans une situation délicate [article de Global Voices, en anglais] quand des milices locales ont diffusé ses photos en l”appelant un “provocateur” dont il allait falloir “s'occuper.”

C'est peut-être cette combinaison de facteurs qui a rendu ces tweets viraux et lui a valu tant de vitriol des deux bords du conflit, au point qu'il a tweeté par la suite qu'il “arrêterait de lire les réponses” à ses tweets. Son confrère journaliste Oleg Kachine a réagi en parlant [russe] à propos de l'incident de “journalisme remarquable.” Avec seulement quelques tweets [russe], Azar “a provoqué une explosion dans l'opinion publique de deux pays.” Voilà, dit [russe] Kachine, le problème avec les média modernes : “écrire un article après ça, c'est une formalité vide et inutile pour se faire rémunérer.” Dans notre monde à capacité d'attention trop courte pour les nuances, Kachine pourrait bien avoir touché juste.

Malgré la fin de la dictature, la liberté de la presse reste menacée au Myanmar

lundi 12 mai 2014 à 15:02

L’ Irrawady News souligne les difficultés permanentes rencontrées par les journalistes du Myanmar, malgré les réformes mises en place par le gouvernement

…malgré les changements visibles opérés par le gouvernement sur sa manière de traiter les médias, l'état d'esprit sous-jacent reste le même que par le passé: on a donné plus “d'espace” aux journalistes pour travailler, mais les limites de cet espace restent définies par l'Etat.

La Serbie pleure sa légende d'origine britannique,Timothy John Byford

lundi 12 mai 2014 à 15:01

Auteur, acteur, pédagogue, réalisateur de film et de télévision, Timothy John Byford est décédé le 5 mai 2014 à Belgrade des suites d'une longue maladie. Né à Salisbury en Angleterre, Byford a passé la majorité de sa vie à Belgrade où il emménagea en 1971. Il obtint plus tard la citoyenneté serbe.

Comme le portail d'actualités InSerbia le souligne :

Il était surtout connu pour ses séries télévisées pour enfants : Neven (“Fleur de souci”), Babino unuče (“Le petit garçon de la mamie”) et Poletarac (“Jeune”) (toutes destinées à la télévision de Belgrade) ainsi que Nedeljni zabavnik (“Le magazine du dimanche”), “Le cahier musical” et Tragom ptice Dodo (‘”Sur les traces du Dodo”) (réalisées pour la télévision de Sarajevo). “Jeune” remporta la plus haute récompense au Prix Jeunesse International à Munich en 1980.

Byford a marqué les vies et les enfances de plusieurs générations en Serbie comme dans les États de l'ex-Yougoslavie à travers ses émissions télévisées et ses programmes éducatifs. Sa présence était perceptible dans la vie quotidienne à Belgrade, où il avait une fois réussi à rallier la population pour que soit protégé le parc Banjica en raison de la présence d'oiseaux sauvages, et “avoir un accent byfordien” est devenu depuis des décennies une expression populaire pour décrire quelqu'un qui parle très bien le serbe, mais avec un fort accent anglais.

Byford était sincèrement aimé de son large public et de ses concitoyens belgradois, ce qui a été montré de manière touchante sur les réseaux sociaux depuis son décès. Facebook, Twitter, les blogs et les médias locaux se sont tous exprimés en termes élogieux envers Byford et reconnaissent sa contribution à la culture et aux enfances joyeuses en Serbie et dans les États de l'ancienne Yougoslavie. Enes Dinić de Serbie était parmi ceux qui ont rappelé les sages mots de Byford sur Twitter :

“La vie est une aventure, si vous la vivez avec courage.” R.I.P. Timothy John Byford

— Enes Dinić (@eniko_neno3) le 5 mai 2014

Hong Kong: en finir avec l'obligation pour les domestiques étrangères d'habiter chez leurs employeurs

lundi 12 mai 2014 à 15:00

A Hong Kong, les domestiques étrangères ont l'obligation légale d'habiter chez leurs employeurs, ce qui favorise la maltraitance des employés. Ci-après la vidéo d'une campagne de Employés de Maison de Hong Kong qui demande la fin de la réglementation qui oblige les domestiques à résider sur place. La campagne invite les gens à s'imaginer vivre sur le lieu de travail.