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PHOTOS : Le Bangladesh vu du ciel par un aviateur bangladais

lundi 15 août 2016 à 23:13
Bangladesh is a land of natural beauty and offers spectacular picturesque elegance. Images by Shamim Shorif Susom. Used with permission.

Le Bangladesh est un pays de beautés naturelles qui offre des images d'une élégance  spectaculaire. Photo Shamim Shorif Susom. Utilisée avec autorisation.

Le photographe aérien Shamim Shorif Susom saisit depuis le ciel des images stupéfiantes, qui donnent un aperçu totalement autre de son pays.

Le Bangladesh est l'un des pays les plus densément peuplés au monde, qui figure souvent à la une de l'actualité internationale pour son  instabilité politique, ses catastrophes industrielles et naturelles. (Plus récemment, le terrorisme s'est ajouté à la liste.)

Mais le Bangladesh ne se réduit pas aux violences et calamités. L'aviateur Shamim Shorif Susom a accès lors de ses vols à des vues panoramiques impressionnantes et vertigineuses de son pays. Ses photos captent du haut du ciel l'écoulement des fleuves, la luxuriance des campagnes, et les travaux des champs du Bangladesh.

Il a commencé à partager ses photos sur Facebook, Flickr et d'autres sites de médias sociaux, ce qui lui a rapidement valu une large audience. Ses images ont été publiées à ce jour sur de nombreux sites web internationaux, dont Bored Panda, Blaze press, et autres. Dans un entretien accordé au site web My Modern Met, Shamim évoque son art :

Pour ma part, j'ai la chance de voler, et la chance de voir ma racine, mon village, ma vie en ville d'un point de vue différent… en définitive, je capture les mémoires de ma reconnexion. Je revisite mon pays, mon passé, mon enfance.

On Heaven's Door. Pabna

La Porte du Ciel, Pabna. Utilisée avec autorisation.

Il y a deux mois a eu lieu la première exposition exclusive de photographies aériennes de Shamim Shorif Susom, sous le titre “Blackbird’s eYe: Bangladesh & Beyond.” (L'oeil du merle : au Bangladesh et ailleurs), la première exposition consacrée à la photographie aérienne au Bangladesh.

Chilliland. Sirajganj

Chilliland (Au pays du piment). Sirajganj. Utilisée avec autorisation.

L'essentiel du Bangladesh se situe dans le vaste delta formé par le Gange et le Brahmapoutre, et est extrêmement plat, de basses terres sujettes aux inondations annuelles. Une part considérable de la population vit dans des villages proches des rives des fleuves. La plaine constellée d'innombrables villages est quadrillée de quantité de cours d'eau de toutes longueurs et largeurs, dont la plupart finissent par se déverser dans la baie du Bengale au sud du pays. On dénombre au moins 700 rivières, avec les affluents qui constituent un réseau fluvial de plus de 22.000 kilomètres, un des plus grands au monde.

Quand on regarde le pays d'en haut, les fleuves, canaux et activités aquatiques offrent tout un spectacle. La diversité de cette vie fluviale se retrouve aussi dans les photos que Shamim Sharif Susom prend généralement d'une altitude de 500 à 1.000 pieds (160 à 330 mètres).

Lotus. Keraniganj, Dhaka

Lotus. Keraniganj, Dhaka. Utilisée avec autorisation.

The Family. Manikganj

La Famille. Manikganj. Utilisée avec autorisation.

Final Masquerade. Dhaka

Mascarade finale. Dhaka. Utilisée avec autorisation.

Signature. Magura

Signature. Magura. Utilisée avec autorisation.

Louder Than Words. Manikganj

Plus bruyant que des mots. Manikganj. Utilisée avec autorisation.

Once Upon A Time In Daulatdia. Rajbari

Il était une fois à Daulatdia. Rajbari. Utilisée avec autorisation.

Le Bangladesh est un pays à prédominance agricole. Près de 48 pour cent de la population est dépendante de l'agriculture. Ce secteur contribue actuellement pour 19,1 % au PIB. Les photos de la vie rurale au Bangladesh prises par Susom sont époustouflantes.

Canvas. Manikganj

Toile. Manikganj. Utilisée avec autorisation.

Color of Chaos. Bogra

Couleur du Chaos. Bogra. Utilisée avec autorisation.

Il y a des photos encore plus belles du Bangladesh :

The Heaven Within. Kaptai Lake. Rangamati

A l'intérieur du paradis. Lac Kaptai, Rangamati. Utilisée avec autorisation.

Terracotta. Chittagong

Céramique. Chittagong. Utilisée avec autorisation.

Tears of the Dragon. Khagrachari

Larmes du Dragon. Khagrachari. Utilisée avec autorisation.

Shamim Shorif Susom a participé à 19 expositions au total, tant dans son pays qu'à l'étranger. Vous voulez voir d'autres images du Bangladesh à travers son objectif ? Allez sur son site web, son compte Flickr, et sa page Facebook. Mise en garde : cela peut vous amener à tout laisser tomber pour vous rendre au Bangladesh !

Les photos ci-dessus ont été reproduites avec l'autorisation de Shamim Shorif Susom.

Première au palais présidentiel indonésien : une exposition commémore la lutte pour l’indépendance

lundi 15 août 2016 à 16:10
"Guerilla Preparation" (Persiapan Gerilya) by Dullah. Photo by Arpan Rachman

Préparatifs de Guérilla (Persiapan Gerilya) par Dullah. Photo Arpan Rachman

Pour la première fois, afin de célébrer le 71e anniversaire de l’indépendance du pays, le palais présidentiel indonésien a rendu une partie de sa vaste collection d’art accessible au public.

L’Indonésie est une ancienne colonie hollandaise et japonaise.

L’exposition rassemble 28 œuvres de vingt artistes renommés du pays tels que Raden Saleh, Affandi, S. Sudjojono, Hendra Gunawan, Basoeki Abdullah, Dullah, Trubus Soedarsono, Sudjono Abdullah, Harijadi Sumaidjaja, Kartono Yudhokusumo, Henk Ngantum et Gambiranom.

Certains de ces peintres se sont rendus célèbres pour avoir représenté des scènes de bataille de la guerre d’indépendance.

Le Président indonésien Joko Widodo, surnommé « Jokowi », a inauguré l’exposition qui sera ouverte jusqu’à la fin du mois, à la Galerie Nationale de Jakarta.

Un des tableaux de l’exposition dépeint une femme mystérieuse dont le portrait a été réalisé par Soekarno, premier Président de la République d’Indonésie.

"Rini" made by President Soekarno-photo by Arpan Rachman

Rini, du Président Soekarno. Photo Arpan Rachman

L'oeuvre de Dullah intitulée « Guerrilla Preparation » (photo au début de cet article) est connue pour sa beauté visuelle ainsi que son message concernant la guerre.

Les modèles de Dullah étaient de vrais guérilleros de Gunungkidul (Yogyakarta).

"Warriors Headquarters in ex-Warehouse Rice of Tjikampek" (Markas Laskar di Bekas Gudang Beras Tjikampek) by Dullah. Photo by Arpan Rachman

Le quartier général des combattants dans l'entrepôt de riz de Tjikampek (Markas Laskar di Bekas Gudang Beras Tjikampek) par Dullah. Photo Arpan Rachman

Un tableau du célèbre peintre mexicain Diego Rivera constitue un autre élément clé de l’exposition.

Sa toile, « Jeune Malaisienne avec des fleurs », a été rachetée au Mexique par Soekarno pour le peuple indonésien.

"Malay Girl with Flower" (Gadis Melayu dengan Bunga) by Diego Rivera. Photo by Arpan Rachman

Jeune Malaisienne avec des fleurs (Gadis Melayu dengan Bunga) par Diego Rivera. Photo Arpan Rachman

Le célèbre tableau de S.Sudjojono intitulé « Kawan-kawan Repolusi » (Révolutions Camarades) a été peint en 1947, en un jour seulement, en réponse à un critique d’art qui avait douté de sa capacité technique à dessiner dans le style réaliste.

Kawan-kawan Revolusi (Revolution Comrades) was produced by S Sudjojono. Photo by Nurhayat Arif Permana

L'auteur poses devant le tableau Kawan-kawan Revolusi (Révolutions Camarades) de S Sudjojono. Photo Nurhayat Arif Permana

Les curateurs Mikke Susanto et Rizki A Zaelani espèrent promouvoir le nationalisme grâce à cette exposition :

At least, this kind of exhibition is expected to be able to grow and keep the love and pride of nationalism in the minds of Indonesian people, especially the youth.

Nous voudrions au moins que ce genre d’exposition puisse grandir et maintenir l’amour et la fierté du nationalisme dans les esprits des Indonésiens, particulièrement des jeunes

J’ai visité la @galerinasional_  #Jakarta où on peut admirer les magnifiques collections de peintures du palais présidentiel, une occasion rare !

Très longue file d’attente à la Galeri Nasional, ces enfants viennent chercher de la réalité augmentée et des pokémons

À Alep en état de siège, les « Casques blancs » extraient les victimes des décombres, jour après jour

samedi 13 août 2016 à 18:34
A photo posted to the Support Syria Civil Defence Facebook page.

Une photo sur la page Facebook de Soutien à la Défense Civile de Syrie.

Cet article de Joyce Hackel est originellement paru sur PRI.org le 4 août 2016. Il est reproduit ici sur base d’un accord de partage de contenu.

Les bombes pleuvent chaque jour sur Alep.

Lorsque les résidents entendent le vrombissement des avions au-dessus de leurs têtes, la plupart d’entre eux se précipitent à l’abri.

Mais un groupe de volontaires, connus comme « les Casques blancs », court au contraire en direction des zones détruites. Et ces jours-ci il semble que leur travail soit sans fin.

Listen to this story on PRI.org »

« Ces derniers jours, c’était l’enfer », dit Ishmael Alabdullah, casque blanc de 29 ans.

[La citation suivante est augmentée, suite à l’écoute de l’intreview radio sur le site source]

« Nous n’avons pu amener aucune nourriture, aucun matériel à l’hôpital. Nous avons été sévèrement bombardés sur Alep et beaucoup de gens ont été tués la nuit passée.[…] L’électricité a été coupée il y a deux jours, nous n’avons plus du tout d’électricité dans la ville d’Alep, il fait sombre partout. La situation s’est empirée. […] Les gens ont tellement peur pour le futur. Tout ce que nous avons pour l’instant, ce sont des bombardements, encore et encore. »

Alep est bombardée par l’aviation russe et syrienne depuis des mois. Ces dernières semaines, les troupes du gouvernement ont fermé la plupart des routes permettant de quitter la ville, prenant au piège quelques 250.000 civils dans les quartiers contrôlés par les rebelles. Jour après jour, des volontaires extraient les corps de civils des décombres laissés par les raids aériens. Alabdullah dit que le travail d’hier était spécialement éprouvant.

« Nous avons travaillé plus de 10 heures pour retirer les victimes des décombres. Dix personnes ont été tuées, dont trois enfants. »

Alabdullah dit que son équipe a trouvé une femme blessée qui, amenée en urgence à l’hôpital le plus proche, a survécu.

Les Casques blancs, qu'on appelle aussi la Défense civile syrienne, opèrent dans les zones de Syrie contrôlées par l’opposition et sont un des rares signes encore visible de la société civile autrefois florissante à Alep. Leur présence soutient le moral de beaucoup dans la ville, dont Alabdullah dit que les rues sont désertées et les marchés fermés.

Les volontaires prennent un grand risque. Les zones bombardées attirent des foules qui sont souvent la cible privilégiée d’autres raids aériens. « Quand ils bombardent un site, ils attendent que nous y allions, et ils bombardent à nouveau », dit-il.

Deux collègues d’Alabdullah ont été tués le mois passé lors du second passage d’avions de guerre sur un site où les hommes travaillaient à secourir les blessés. Lors du second bombardement, un des Casques blancs est mort sur le coup. L’autre perdit une main et une jambe, et succomba à ses blessures, à l’hôpital.

Mais Alabdullah dit que ses collègues et lui sont déterminés. « Quand on voit souffrir des êtres humains, on doit faire quelque chose pour les aider. »

« Je considère que tous ceux qui sont restés à Alep, tous sans exception, sont des héros ».

Une fuite de documents révèle l'ampleur des maltraitances dans le centre de rétention australien à Nauru

samedi 13 août 2016 à 12:00
A Melbourne rally protesting the return of asylum seekers and refugees to Nauru. Photo from Flickr page of Takver (CC license)

‘Mettez-vous à leur place’ Manifestation à Melbourne contre le renvoi des demandeurs d'asile et réfugiés à Nauru. Photo de la page Flickr de Takver (licence CC)

La fuite de plus de deux mille fichiers a révélé un chapelet dérangeant d'agressions sexuelles, de voies de fait et d'auto-mutilations au centre de détention de demandeurs d'asile confié par l'Australie au micro-Etat de Nauru dans l'océan Pacifique. Les documents expurgés ont été publiés par le Guardian cette semaine. Les plus de 8.000 pages de fuites couvrent la période courant de mai 2013 à octobre 2015. Plus de la moitié des incidents concernent des enfants.

Une fois, c'est un gardien du centre qui aurait frappé une fillette de cinq ans “si fort qu'elle a sauté en l'air avant de percuter le sol”. Un autre document détaille comment un père a menacé à de multiples reprises de se tuer ainsi que ses enfants, sans avoir dès la première fois été adressé à un service de psychiatrie. Dans autre rapport, on lit qu'une demandeuse d'asile s'est entendu dire qu'elle était ‘sur une liste’ de femmes célibataires ‘attendues’ par les gardiens de Nauru.

Les documents qui ont fuité exposaient aussi une ribambelle de traitements sadiques et intolérables : des femmes souffrant d'incontinence à qui on refusait des serviettes hygiéniques ; les ordres de médecins de suivis médicaux urgents systématiquement ignorés ; les toilettes immondes pas nettoyées pendant des semaines ; et les détenus contraints à vivre dans des tentes infestées de cafards.

Le scandale provoqué a retenti sur Twitter :

Cessons de tourner autour du pot. Les centres de détention offshore de l'Australie ne sont autres que des goulags offshore de violation des droits humains.

Commissaire et Service d'information de la Police Australienne, veuillez enquêter sur la torture des réfugiés par le gouvernement du Parti national libéral. Documents Nauru – Manus

Honte honte honte sur l'Australie. Tirez au clair maintenant la maltraitance, arrêter de refiler à d'autres la responsabilité. Une lecture qui rend malade.

En juin dernier, 442 demandeurs d'asile et réfugiés étaient enfermés dans le “centre de traitement régional” de Nauru, dont 49 enfants. Plusieurs centaines d'autres vivent “parmi la population” de Nauru, hors du radar des statistiques du gouvernement. La politique actuelle du gouvernement australien consiste à ce qu'aucun individu arrivant par bateau sur ses côtes en quête d'asile ne puisse s'installer dans le pays. Au lieu de quoi, ils sont expédiés à Nauru, ou en Papouasie-Nouvelle Guinée sur l'île de Manus pour une détention arbitraire et indéfinie à fins de “traitement offshore”. Résultat, des centaines de personnes ayant fui des environnements dangereux et destructeurs en bravant des eaux mortelles sont à nouveau placées dans une situation inhumaine par le gouvernement australien.

Le Haut-Commissaire aux Réfugiés des Nations Unies et des dizaines d'autres organisations juridiques, médicales et de défense de droits humains se sont aussi alignées pour critiquer le traitement réservé aux réfugiés par l'Australie à la lumière des #NauruFiles.

Ni la première ni la dernière

La récente fuite de documents est d'importance, mais ce n'est de loin pas la première – ni sans doute la dernière – fois qu'est exposée au grand jour la politique controversée de détention offshore de l'Australie. Une multitude de rapports à l'initiative du gouvernement ou indépendants, dont le rapport ‘Enfants Oubliés‘ de la Commission australienne des droits de l'homme en 2014, le rapport Moss et une enquête conjointe d'Amnesty International et de Human Rights Watch, avaient déjà signalé bon nombre des conditions abusives sur Nauru.

La mollesse apparente de la réaction publique aux #NauruFiles amène toutefois certains à désespérer que ces révélations puissent suffire à catalyser un changement significatif :

Les #Naurufiles sont en une du Guardian de mercredi au Royaume-Uni. Les médias australiens seront eux obsédés par les médailles d'or

La réaction aux #Naurufiles montre cette cruauté désinvolte des Australiens qui se contentent de regarder ailleurs.

De fait, les réactions aux #NauruFiles du gouvernement australien ont jusqu'à présent suivi un modèle familier de faux-fuyants et de déni.

Le ministre de l'Immigration Peter Dutton n'a pas tardé à accuser les demandeurs d'asile d'inventer des récits de maltraitance à l'appuide tentatives malavisées de pénétrer en Australie, disant que “certaines personnes ont effectivement une motivation pour faire une fausse déclaration de plainte”. Le Premier ministre Malcolm Turnbull a déclaré que les documents seraient “soigneusement examinés”, mais a refusé de donner suite aux appels à une commission [d'enquête[ royale. Pendant ce temps, le chef du Parti Travailliste dans l'opposition Bill Shorten a réclamé un défenseur des enfants indépendant, sans aller jusqu'à demander la fermeture du centre de Nauru.

Si la durée et la gravité des allégations de maltraitance ont pris beaucoup de monde par surprise, ceux qui suivent depuis dix ans la trajectoire de la politique d'asile de l'Australie ne sont pas de leur nombre. Les deux grands partis australien orchestrent de conserve ce qu'on appelle ‘la solution Pacifique’, l'envoi des demandeurs d'asile dans des nations insulaires lointaines plutôt que de les gérer sur le continent australien.

rappel : si vous êtes atterré par ce que vous lisez dans les #NauruFiles, souvenez-vous : cette maltraitance a l'approbation des deux principaux partis. terreur bipartisane.

Pas de doute que quiconque a été premier ministre australien depuis la Solution Pacifique est coupable de violation des droits humains ?

Quand le racisme a failli inciter la première championne olympique brésilienne de 2016 à arrêter le judo

samedi 13 août 2016 à 10:51
Rafaela Silva, Brazil's first gold medal at the Rio Olympics. Photo: David Ramos/Getty Images, used with permission from Rio2016.

Rafaela Silva, première médaille d'or du Brésil aux Jeux Olympiques de Rios. Photo: David Ramos/Getty Images, utilisée avec autorisation, Rio2016.

[Tous les liens sont en portugais, sauf mention contraire]

Le Brésil reste encore sous le choc de la victoire de Rafaela Silva au judo, ramenant au pays hôte sa première médaille d’or. Les étrangers, eux, ont sans doute oublié les insultes raciales dont elle a été victime en 2012 après avoir été disqualifiée des Jeux Olympiques de Londres.

Rafaela a grandi au sein d’une famille démunie dans une favela de Rio de Janeiro, la Cidade de Deus, rendue célèbre grâce au film La Cité de Dieu [français], sorti en 2002.  Avec sa sœur aînée Raquel Silva, elle débuta le judo à l’âge de 8 ans à l’Instituto Reação, un projet social fondé par l’ancien judoka Flávio Canto, médaillé de bronze en 2004 à Athènes.

A 19 ans, Rafaela participe pour la première fois aux Jeux Olympiques, à Londres. En huitièmes de finale, alors qu’elle affronte la Hongroise Hedvig Karakas, elle est disqualifiée pour une manœuvre récemment devenue interdite. Elle quitte l’arène en larmes. « Je suis allée dans ma chambre et j’ai pris mon téléphone pour avoir un peu de réconfort, quelques messages », expliqua-t-elle dans un entretien accordé à Globo Espetacular, une chaîne locale, en janvier dernier. Il lui suffit d’aller sur Twitter pour découvrir des insultes raciales proférées par d’autres internautes.

Le site brésilien Sensacionalista retrouva quelques-uns de ces tweets (la plupart d’entre eux ont été depuis supprimés).

tweet4

“Cette Rafaela Silva est une honte pour le judo brésilien, elle devrait être bannie du sport”.

 

tweet3

“Evitez de faire une connerie en 2016 au Brésil, si jamais vous êtes qualifiée pour les Jeux Olympiques hahaha”

tweet2

“les Jeux Olympiques sont une affaire sérieuse. Pas un tournoi de l'UPP [les unités de la Police Pacificatrice].

tweet1

“Mais elle me fait peur ! Elle devrait se calmer, sinon elle va se prendre un autre ippon, cette fois-ci avec mon fouet”.

Rafaela a également montré son compte Twitter aux journalistes, où elle avait reçu le tweet suivant : « la place d’un singe est dans une cage, non aux Jeux Olympiques ».

Après ces injures endurées en 2012, Rafaela était bien déterminée à quitter le monde du judo. Son entraîneur de longue date, Geraldo Bernardes, a expliqué qu’elle voulait à peine de sortir de chez elle pendant un temps, craignant d’être reconnue dans les rues de Rio de Janeiro et d’être agressée verbalement. Après seulement quelques mois de psychothérapie, elle décida de retomber sur ses pieds en 2013, en participant aux championnats du monde de judo – qu’elle remporta dans sa catégorie.

Suite à sa récente victoire, quatre ans après les faits, Rafaela a donné une interview émouvante au cours de laquelle elle a déclaré : “Après ma défaite, tout le monde me critiquait. Ils disaient que le judo n’était pas fait pour moi, que j’étais une humiliation pour ma famille. Aujourd’hui, je suis championne olympique chez moi ».