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Les 12 visages de la femme ougandaise

lundi 20 mars 2017 à 23:10
Une femme ougandaise qui veut être belle et en paix avec la nature. Photo de Spencer Montero, utilisée avec permission.

Une femme ougandaise qui veut être belle et en paix avec la nature. Photo de Spencer Montero, utilisée avec permission.

À l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2017, This is Uganda a organisé une campagne pour mettre en valeur les différents visages d'une femme ougandaise. En utilisant le hashtag #SheRunsUg, 87 photos ont présentées pour donner un aperçu de la façon dont les femmes ougandaises vivent leur quotidien.

Le blog collectif This is Uganda est une plate-forme de talentueux auteurs ougandais qui sont déterminés à raconter les réalités de l'Ouganda et pour les Ougandais, dans le but de démystifier les stéréotypes dans le monde qui masquent l'histoire du pays.

Selon un recensement du Bureau de statistique de l'Ouganda réalisé en 2014, les femmes représentaient 51% de l'ensemble de la population nationale alors que les hommes représentaient moins de la moitié de la population active totale.

Voici quelques-unes des photos qui ont été présentées sur Twitter pour célébrer les femmes ougandaises.

Les tracas quotidiens :

Voici la femme ougandaise. 22

Celles qui défient tous les stéréotypes :

Voici la femme ougandaise.23

La femme dans le domaine de la santé :

Voici la femme ougandaise.18

L'actuelle présidente du Parlement, Mme Rebecca Kadaga. Elle a brisé le plafond de verre lorsqu'elle est devenue la première présidente du Parlement en Ouganda en mai 2011.

Voici la femme ougandaise.4

Phionah Mutesi, née dans l'un des plus grands bidonvilles ougandais, est devenue la première championne d'échecs de l'Ouganda. Son histoire est l'objet du film hollywoodien The Queen of Katwe [fr].

Voici la femme ougandaise. 7

L'enseignante :

Voici la femme ougandaise. 29

La mère:

Voici la femme ougandaise. 39

Voici la femme ougandaise. 44

La policière :

Voici la femme ougandaise. 50

L'individualiste :

[sur le T-shirt : “cette fille est tout sauf ordinaire”] Voici la femme ougandaise. 42

La beauté naturelle :

Voici la femme ougandaise. 37

Et enfin la femme qui soulève haut le drapeau ougandais :

Voici la femme ougandaise. 1

Plus qu'un jeu ? La nouvelle culture des paquets rouges virtuels dans l'application chinoise WeChat

lundi 20 mars 2017 à 10:44
Remix image from HKFP.

Image remixée de Hong Kong Free Press.

Cet article écrit par Catherine Lai est paru originellement sur Hong Kong Free Press le 6 novembre 2016. Cette version est republiée par Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Les paquets rouges sont des enveloppes contenant des dons d'argent. Ceux-ci ont une grande importance dans la tradition chinoise, surtout durant la période du Nouvel An lunaire. Avec l'avènement d'applications de messagerie propres à la Chine, des sociétés telles que Tencent ont intégré ces paquets rouges dans leurs services sous forme de transactions monétaires.

Au fur et à mesure du développement de l'application, on a vu la naissance d'une culture de paquets rouges virtuels sur le continent, avec des utilisateurs créant des jeux et formant de nouvelles pratiques sociales.

La fonction a été mise en vedette durant la récente élection du représentant des étudiants du troisième cycle au conseil de l'Université de Hong Kong, où un candidat a accusé son rival d'utiliser ces fameux paquets pour acheter des votes. Le candidat, Printa Zhu Ke, a prétendument offert des paquets rouges d'une valeur de 80 yuans (environ 11 euros) dans des groupes WeChat. Cependant, l'investigation menée par le conseil des gouverneurs de l'université a considéré ce montant comme étant “immatériel”.

Que sont les paquets rouges virtuels?

La fonction des paquets rouges virtuels a été déployée le 27 janvier 2014 par le géant chinois Tencent dans son application mobile WeChat.

Ces paquets virtuels peuvent être envoyés directement dans des conversations entre deux personnes ou dans un groupe. L'expéditeur peut spécifier le montant ainsi que le nombre de personnes qui vont recevoir ces paquets. Bien qu'il existe des paquets où l'on peut aussi spécifier combien d'argent chaque personne reçoit, la plupart des gens préfèrent utiliser la version loterie.

Lorsque le paquet est envoyé, le récepteur doit simplement appuyer sur l'image du paquet rouge ou – si cela est spécifié par l'expéditeur – écrire une phrase indiquée sur le paquet pour recevoir l'argent. Pour ce qui est des paquets de groupe, il s'agit plutôt d'un concours de vitesse vu que les paquets seront attribués à ceux qui les trouvent et cliquent dessus en premier.

Pour les paquets rouges de loterie, leur valeur reste indéterminée jusqu'à ce qu'ils soient ouverts. Les résultats de la loterie – combien de personnes ont ouvert le paquet et combien ils ont reçu – peuvent être consulté sur une liste à travers les détails du paquet rouge.

Pour retirer l'argent gagné à travers un paquet rouge, la personne doit connecter son compte bancaire à l'application.

Paiements, jeux et tout le reste

Payer pour des repas ou accueillir un nouveau membre dans un groupe sont des raisons courantes d'offrir des paquets rouges virtuels.

Une culture de jeux c'est aussi développée autour de cette fonctionnalité. On trouve par exemple “Red Packet Chain Game,” où, après qu'un paquet initial a été offert, celui ayant reçu le moins d'argent doit fournir le paquet suivant, ainsi de suite.

La prolifération de ce genre de jeux a entraîné la création de groupes spécifiques à l'échange de paquets rouges de loterie. Ces jeux ont aussi donné lieu à des arnaques où l'on promet une importante somme d'argent à la personne si elle paye un dépôt. Wendy Tang, reporter indépendant à Greater China,  raconte a Hong Kong Free Press :

Je pense que l'idée, c'est qu'il est amusant d'être le premier à obtenir un paquet rouge, je pense que c'est cela la psychologie derrière le jeu. Peu importe qui l'obtient en premier, que ça soit une personne ou un groupe, tant qu'on a droit à une part du gâteau.

Roger Shek, étudiant de deuxième cycle en ingénierie électrique à l'Université de Hong Kong, a exprimé des sentiments similaires, indiquant à Hong Kong Free Press que s'il y a un packet rouge,

Oui, pourquoi ne pas cliquer dessus?… si la personne vous offre de l'argent, si vous n'en voulez pas, alors ne le prenez pas. Ça expirera en un jour. Si vous voulez le prendre vous n'avez qu'à cliquer dessus.

La culture des paquets rouges prédomine commercialement surtout durant le Nouvel An lunaire. C'est à ce moment que les sociétés se mettent à offrir des paquets ainsi qu'à encourager les utilisateurs à obtenir certains des centaines, voire milliers de paquets rouges offerts pendant une durée limitée. Durant les années précédentes, Wechat a collaboré avec le gala de Nouvel An de CCTV, un événement important du Nouvel An lunaire chinois, afin d'encourager les utilisateurs à se joindre à la bataille et obtenir des paquets rouges.

Shek indique qu'il a utilisé la fonction des paquets rouges à plusieurs reprises, que ça soit “durant le Nouvel An lunaire, ou quand quelqu'un a payé pour un repas… tout le monde lui donnera un paquet rouge.” Il explique:

Par exemple, lorsqu'on rejoint un groupe, on offre un paquet rouge… pour montrer qu'on veut être amical.

Quels autres motifs peuvent pousser à offrir de tels paquets?

Wendy Tang précise qu'offrir des paquets rouges lorsqu'on demande une faveur à quelqu'un est la “norme” en Chine :

Lorsqu'un utilisateur veut faire une demande dans un groupe, disons qu'il ait publié un article sur la plateforme WeChat et qu'il veuille que d'autres utilisateurs l'aide à partager ce contenu…  Et bien puisqu'il souhaite que des gens le fassent, il enverra des paquets rouges à ces utilisateurs en guise de motivation.

Je dirais que d'après ce que j'ai vu, c'est la norme ici en Chine. Si cela est éthique ou pas…  si l'on en vient à cette question, alors je pense qu'il s'agit d'une culture tout à fait différente, d'un concept différent […] Par exemple, lorsque des reporters de la Chine Continentale assistent à une conférence, les organisateurs de ces conférences vont traditionnellement offrir des paquets rouges… aux reporters. Encore une fois, il s'agit d'argent, de motivation, l'idée derrière cela est qu'ils payent pour les frais de transport…[et aussi] qu'ils rédigent un article à propos de la conférence de presse.

La controverse des paquets rouges à l'élection de l'Université de Hong Kong

Lorsqu'on demande l'avis des étudiants de la Chine Continentale, ceux-ci estiment que les paquets rouges n'influencent pas leurs motivations, du moins en ce qui concerne leur manière de voter. Yue, un étudiant de deuxième cycle en ingénierie à l'Université de Hong Kong, précise à Hong Kong Free Press :

Si vous voulez que je vous élise et que je vous soutienne… je n'accepterai pas l'argent. Car je ne veux pas que ce paquet rouge influence ma décision et mes idées. Je ne crois pas que ça soit approprié.

Je pense que c'est insignifiant, je ne vois pas l'utilité de recevoir de l'argent depuis [un] groupe de discussion […]  la somme est assez modique [pour ce qui est des paquets rouges de groupe].

Pour ce qui est des allégations de fraude électorale, Shek indique :

[Les paquets rouges de groupe] peuvent être tracés, ils ne font donc pas partie des techniques de corruption […] Je ne clique pas vraiment dessus, car ça ne représente que quelques centimes [et il est] très rare que quelqu'un offre de gros paquets rouges dans un groupe, à moins que la relation ne soit extrêmement bonne.

Il a aussi affirmé que même s'il décidait d'ouvrir un paquet, il n'avait pas le sentiment de devoir quelque chose à quelqu'un.

Pendant ce temps, plus de 4000 personnes ayant des relations avec l'université ont signé une pétition demandant au conseil de gouvernance de révéler les raisons pour lesquels ils ont décidé d'arrêter de poursuivre cette affaire. Ils ont aussi appelé à ce qu'une enquête formelle soit menée au sujet des allégations de fraude et ont demandé au conseil de réévaluer la procédure électorale.

Bien que le conseil ait rejeté la plainte, son président Arthur Li Kwok-cheung a affirmé qu'il « a été recommandé, lors de la réunion du conseil, que le règlement de l'élection universitaire soit examiné et révisé » pour le futur.

Guatemala : Le média qui a publié les témoignages de survivantes de l'incendie subit une cyberattaque

lundi 20 mars 2017 à 10:28
Mujeres prenden velas el 8 de marzo de 2017 en la Ciudad de Guatemala. Foto de Carlos Sebastián para Nómada. Usada bajo licencia Creative Commons.

Des femmes allument des bougies le 8 mars 2017 dans la ville de Guatemala. Photo de Carlos Sebastián pour Nómada. Utilisée sous licence Creative Commons.

La semaine où l'Amérique Latine a porté sur les réseaux et dans la rue la lutte pour les droits des femmes, l'opinion publique de la région s'est enflammée après la mort de plus de 40 jeunes filles dans un foyer de la banlieue de la ville de Guatemala.

La tragédie est survenue après la rébellion des jeunes filles contre des abus sexuels qui auraient été commis dans le foyer, suivie d'une brutale répression et de leur enfermement. Selon les médias locaux, pour s'évader les jeunes filles ont incendié des matelas, mais les autorités les ont laissées enfermées à clé. Le bilan final est encore provisoire, mais plusieurs médias l'évaluent à plus de 40 morts.

Les réseaux et les médias ont mis à la une cette histoire pendant les jours qui ont suivi. NomadaGT était parmi les médias qui ont suivi l'histoire et a publié des enregistrements audios avec des témoignages de plusieurs des jeunes filles.

Peu après la publication de ces enregistrements audio, quelques utilisateurs et médias ont dénoncé une attaque DDoS, (attaque par déni de service, dans laquelle une multitude d’ utilisateurs ou ordinateurs tentent d'accéder à un site, jusqu'à ce que le site tombe sous la pression de la grande quantité de trafic).

Ce type d'attaque provoque la perte de connexion avec le réseau en raison de la consommation de bande passante. Ces attaques fonctionnent également au travers de la surcharge provoquée sur les ressources informatiques du serveur auquel on s'attaque :

Actuellement Nómada est attaqué par un DDoS (attaque par déni de service)

Les journalistes informant sur cette histoire subissent actuellement une attaque DDoS. Nómada cherche de l'aide technique.

Le site Guatemala Shafaqna a signalé :

Le portail d'information Nómada a interviewé deux mineures survivantes de la tragédie de la Maison d'Accueil Vierge de l'Assomption, cependant, après les avoir publiés, le site a connu des problèmes. Ces déclarations ont été publiées dans la note Interviews : une policière a dit aux filles qu'elles n'ont qu'à lécher le feu [nos italiques] écrite par la journaliste Claudia Méndez Arriaza.

D'autres médias ont repris l'information et détaillé les problèmes qui empêchaient l'accès à Nómada GT. Après plusieurs heures, quand le service a été rétabli, les notes ont été actualisées comme l'a fait remarquer le média Soy 502 :

Le portail d'information Nómada a interviewé deux mineures survivantes de la tragédie de la Maison d'Accueil Vierge de l'Assomption, cependant, après les avoir publiés, le site a connu des problèmes. Actuellement, les services sont rétablis.

Quelques heures plus tard, le site de Nómada GT a été rétabli, mais la suspension des services est restée comme une trace importante sur le flux d'information qui a marqué l’État comme responsable de la mort de ces jeunes filles.

Si vous avez passé toute la journée à essayer d'accéder à la note, nous vous la joignons ici complète, sur notre page Facebook. Nous nous excusons pour le retard.
Le meurtre de ces filles ne restera pas impuni.

Rapport Netizen : Notre courriel est-il vraiment privé ? Les utilisateurs de Riseup veulent savoir

lundi 20 mars 2017 à 10:24

“Hacker” par le Preiser Project via Flickr. (CC BY 2.0)

Le Rapport Netizen de Global Voices Advocacy offre un aperçu international des défis, victoires, et tendances émergentes en matière de droits de l'Internet dans le monde entier.

[Article d'origine publié le 23 février 2017]

Le fournisseur de messagerie Internet Riseup a fait savoir qu'il a reçu deux mandats du Federal Bureau of Investigation (FBI – Bureau fédéral d'enquête) des États-Unis demandant des données pour deux utilisateurs. Un mandat demandait l'adresse publique d'un réseau international d'extorsion par DDoS, et l'autre un compte impliqué dans un complot de rançongiciel.

Riseup s'est conformé aux mandats après avoir épuisé les autres options juridiques, en expliquant dans un blog public que de faire autrement les aurait mis en position d'outrage au tribunal. Ils ont également noté que les deux utilisateurs avaient violé les conditions d'utilisation de Riseup, signé par toutes les utilisatrices et utilisateurs. En bref, ils ont dit: « Nous sommes là pour vous aider tant et aussi longtemps que vous n'avez pas des objectifs exploiteurs, misogynes, racistes ou sectaires. »

Jusqu'à cette semaine, les mandats étaient sous un ordre de silence, interdisant au fournisseur de divulguer quelque information que ce soit à leur sujet au public. Toutefois, en novembre 2016, les militants des droits civils et numériques ont commencé à craindre que la plate-forme fasse l'objet d'un mandat, en raison du silence soudain de son « canari mandat », un signe clair que quelque chose allait de travers.

Le dispositif du canari mandat prend son nom de la pratique autrefois courante des mineurs, qui descendaient un canari en cage dans les mines de charbon comme une mesure approximative de la qualité de l'air. Si le petit oiseau jaune continuait de gazouiller pendant son trajet vers le fond, les ouvriers savaient qu'il était suffisamment sûr pour eux d'y aller. Si le canari arrêtait de gazouiller, cela indiquait que l'air n'était pas assez sain pour respirer.

L'usage contemporain se réfère à une sorte de gazouillis numérique dans lequel une entreprise qui traite les données de communication publie des notifications de routine que tout va bien ( « Coucou ! Aucun mandat aujourd'hui ! »). Lorsque Riseup a cessé d'émettre ces notifications de routine à la mi-novembre 2016, et a posté un tweet citant une chanson de l'auteur-compositeur récemment décédé Leonard Cohen qui nous exhorte à « écouter le colibri », les utilisateurs ont commencé à s'inquiéter. Parce que Riseup sert tant de défenseurs des droits humains à travers le monde, le tweet a déclenché une vague d'inquiétude que les serveurs de la société auraient pu avoir été saisis ou autrement compromis.

Riseup a mis en œuvre le chiffrement sur ses serveurs afin que seuls les utilisateurs eux-mêmes – et non l'institution – puissent voir le contenu de leurs messages quand ils sont sur des serveurs Riseup. Cependant, tout message envoyé entre un compte Riseup et un service différent peut encore être intercepté en transit. Riseup prévoit d'introduire une option plus sûre, le chiffrage bout à bout au cours de 2017.

Le blocage régional d'Internet au Cameroun pourrait coûter des millions

Un groupe d'économistes et de défenseurs des droits sont préoccupés par le blocage en cours de l'Internet dans les régions anglophones du Cameroun et soutiennent que le blocage a coûté au moins 139 millions de dollars US au pays. Dans une lettre aux PDG de MTN, NexTel and Orange — tous des opérateurs de télécommunications ayant obtempéré à l'ordre de fermer l'accès à Internet dans la région — le groupe de défense Access Now a appelé les compagnies de télécommunications à rétablir l'accès, en citant les responsabilités des entreprises à respecter les droits humains et « atténuer les préjudices qu'ils causent ou auxquels ils contribuent ».

Les utilisateurs iraniens de Mac ciblés par les maliciels

De nouvelles recherches montrent que les militants et défenseurs des droits humains iraniens qui utilisent les appareils Apple pourraient ne pas être aussi en sécurité qu'on pensait. Dans le passé, les utilisateurs de Windows et Android ont été les plus vulnérables aux attaques de piratage liés à l'État en raison de la manière dont leurs appareils étaient construits. De nouvelles preuves provenant de chercheurs indépendants suggèrent que les logiciels malveillants ciblant les appareils Apple sont de plus en plus communs.

Le jeu d'automutilation de VK crée un problème géant

Un jeu à thématique de baleines sur la plate-forme de médias sociaux russe VKontakte, qui encourage l'automutilation et le suicide, semble avoir inspiré les fonctionnaires au Kazakhstan et au Kirghizistan à analyser et chercher à restreindre plus encore le contenu en ligne. En réponse à des rumeurs selon lesquelles les adolescents jouant à ce jeu sont amenés à l'automutilation, un tribunal d'Almaty au Kazakhstan a interdit la circulation du jeu, tandis que les fonctionnaires au Kirghizistan ont mené des perquisitions dans des écoles et ont cherché sur les téléphones mobiles des élèves les connexions au jeu. Malgré les articles répandus dans les médias, il reste encore à prouver si le jeu est en fait lié à l'augmentation des taux d'automutilation par les adolescents.

Six ans après la révolution, la protection de la vie privée reste faible en Tunisie

Les lois tunisiennes de protection des données ne répondent pas aux normes internationales malgré l'adoption en 2014 d'une constitution qui accorde à tous les citoyens le droit à la vie privée, écrit Dhouha Ben Youssef de Global Voices. En fait, les lois sur la protection de la vie privée n'ont pas été mises à jour depuis bien avant le départ de Zine El Abidine Ben Ali en 2011.

Combien de publicitaires savent où vous habitez ? Facebook vous le dira.

Facebook a déployé une nouvelle fonctionnalité discrète qui révèle aux utilisateurs quels publicitaires ont accès à leurs coordonnées. Ces informations peuvent être trouvées sous Paramètres, si vous sélectionnez « Télécharger une copie de vos données Facebook ». Cela a peut-être été conçu pour assurer la conformité avec les lois européennes de protection des données, qui ont déjà été citées dans plusieurs actions en justice par les utilisateurs européens de Facebook. Certains utilisateurs ont rapporté avoir vu jusqu'à 250 agences avoir accès à leurs coordonnées.

Des groupes américains de défense des libertés civiles exigent des enquêtes sur les fouilles des appareils mobiles par la police des frontières

Des organisations américaines de défense des libertés civiles ont rédigé une lettre commune exhortant les hauts fonctionnaires des Nations Unies à enquêter sur les informations selon lesquelles les autorités frontalières des États-Unis exigent que les visiteurs leur donnent accès à leurs appareils électroniques, y compris les mots de passe à leurs comptes en ligne, avant d'être autorisés à entrer dans le pays. La lettre affirme que la pratique est contraire aux obligations des États-Unis en vertu des traités relatifs aux droits humains. « C'est une violation des droits humains d'obtenir sur ordre ou autrement, par la force ou la coercition, l'accès à la vie numérique d'une personne hors de toute suspicion. » a fait valoir la lettre. L'American Civil Liberties Union (Association américaine pour les droits civils), le Council on American-Islamic Relations (Conseil des relations américano-islamiques) et le National Iranian American Council (Conseil national irano-américain) sont parmi les signataires de la lettre.

Nouveautés dans la recherche

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Ellery Roberts Biddle, Leila Nachawati et Sarah Myers West ont contribué à cet article.

Poly, la plate-forme qui veut vous apprendre toutes les langues du monde

dimanche 19 mars 2017 à 16:17
Poly logo

Image avec la permission de Wikitongues.

Une version de cet article a été initialement publiée [en anglais] sur r12n.

Fondateurs et directeurs de Wikitongues, Daniel Bogre Udell et Frederico Andrade s'adonnent à l'ambitieuse mission de documenter — et enseigner — chaque langue du monde. Et par « chaque langue », ils entendent véritablement chaque langue, sans oublier les plus de 3.000, selon les estimations, langues non écrites, et même les langues construites (conlangs) comme l’Espéranto et le Lojban.

On a le droit d'être sceptique devant des prétentions aussi grandioses, mais cela vaut la peine de retracer le travail entrepris par le projet dans les dernières années, et capable de justifier un tel optimisme. Je me suis entretenu récemment avec eux sur le développement de leur documentation des langues, et leur plate-forme d'apprentissage, appelée Poly.

Wikitongues

Wikitongues est une structure à but non lucratif installée à Brooklyn, et qui est née de l'intérêt de l'intérêt que partagent Bogre Udell et Andrade pour les langues et l'informatique. Bogre Udell, par ailleurs aussi contributeur de Global Voices, a grandi dans un foyer monolingue en anglais, mais son intérêt pour les langues a été déclenché par le fait de vivre dans une communauté à langue minoritaire. Il a passé du temps en Espagne, d'abord en Aragon puis en Catalogne. Apprendre le catalan a grandement influencé son point de vue sur les langues, et sur le monde : « J'ai commencé à avoir un rapport à l'Espagne très différent de celui de la plupart des étrangers, et un rapport à l'Europe que n'ont pas la plupart des Européens ». Andrade a quant à lui grandi dans un foyer bilingue anglais-portugais, et a ultérieurement appris plusieurs langues. Les deux fondateurs partageaient un profond respect de la valeur de la diversité linguistique, et regrettaient que cette question n'occupe pas plus de place dans la sphère publique.

«On enseigne aux enfants combien il y a de pays, et les régions de leur propre pays », relève Bogre Udell. « On n'apprend à personne qu'il existe 7.000 langues. On voit encore aujourd'hui dans les médias que la discrimination linguistique reste toujours très banale ». Cette passion commune des langues — conjuguée à leur formation en informatique et design— fournit l'élan théorique et le fondement pratique de Wikitongues.

Every language in the world

Quelques participants aux vidéos de Wikitongues. Image avec la permission de Wikitounges.

Au printemps 2012, Bogre Udell a commencé à enregistrer en vidéos de brèves témoignages oraux de ses voisins à Brooklyn, en demandant à ses sujets de parler dans leur langue maternelle. New York est peut-être la ville la plus linguistiquement diverse au monde, avec plus de 700 langues qui y sont parlées. Bogre Udell n'a pas tardé à acquérir une vaste collection de vidéos qu'il a commencé à mettre en ligne sur une chaîne YouTube : « En quelques semaines à peine nous avons pu enregistrer une quarantaine de langues différentes ». A son étonnement, il a constaté que sa chaîne attirait rapidement un auditoire mondial.

Au printemps suivant, l'ami de Bogre Udell (et ancien condisciple de la Parsons School of Design) Andrade a rejoint l'opération, et ils ont continué à enregistrer des vidéos à New York, tout en voyageant pour collecter des enregistrements de collectivités à travers les États-Unis. A mesure que le projet gagnait en attention et en succès, les offres de collaboration ont commencé à affluer du monde entier. Wikitongues a fini par s'établir en association, et coordonne un travail soigneux de documentation des langues par de brèves vidéos, avec la priorité mise sur les langues menacées de disparition. Au moment d'écrire cet article, la chaîne YouTube de Wikitongues s'enorgueillit de 347 vidéos de langues de toutes les régions habitées par les humains sur la planète.

La vidéo la plus récente, par exemple, montre des locuteurs du mirandais, une langue minoritaire (mais co-officielle) du Portugal pratiquée par quelques milliers de personnes.

Si le travail de documentation est une étape essentielle du processus de revitalisation d'une langue, le chemin de la documentation à la production de nouveaux locuteurs est rarement direct. A la fin de l'été 2014, les fondateurs de Wikitongues tombèrent sur un article décrivant l'oeuvre de Marie Wilcox. Cette femme, née en 1933, est la dernière personne à parler couramment le Wukchumni, l'une des nombreuses langues en danger d'extinction de l'actuelle Californie. Pendant plus de dix ans, Wilcox a travaillé avec sa fille Jennifer Malone et d'autres personnes pour documenter sa langue, griffonnant au début des mots dans des cahiers et sur des dos d'enveloppes. Bogre Udell et Andrade furent profondément émus de sa persévérance.

Leurs rencontres avec des personnes comme Wilcox ont aussi fait comprendre au duo que peu de locuteurs de langues en danger seraient disposés à, ou capables de participer à un projet similaire d'élaboration de dictionnaire. « Ce processus extrêmement laborieux, sur des années et des années », comme le décrit Andrade, était simplement hors de portée pour la plupart des gens.

Pour que Wikitongues saute le pas de l'initiative de documentation des langues vers une initiative de revitalisation des langues, il allait leur falloir aider des locuteurs comme Wilcox, et ceux de leurs vidéos, à se connecter plus délibérément avec des apprenants de langues. « Nous avons un peu brainstormé et essayé d'imaginer une interaction utile, légère, simple, qui pourrait vraiment aboutir à un peu de réelle progression » vers les objectifs autant de documentation que de revitalisation, explique Andrade. Ils ont conçu une solution accessible, conviviale, et utilisable par les personnes désireuses de documenter leur langue et la transmettre à de nouveaux locuteurs. Le travail sur la solution de Wikitongues pour ce défi, Poly, a démarré fin 2014.

Poly

Avec le soutien d'une campagne Kickstarter couronnée de succès l'année dernière, Poly est en développement rapide, et a récemment tenu sa promesse de sortir une version opérationnelle de l'application pour la Journée internationale de la langue maternelle. Poly est orienté vers la création de « livres » qui peuvent comporter du vocabulaire, des locutions et expressions pour un couple arbitraire de langues. S'il vous prend la fantaisie de créer un guide de conversation Lakota-Italien (ou Dothraki-Klingon), quelques clics sur Poly peuvent fournir un environnement de développement adéquat. Dans la démo ci-dessous, on peut voir Andrade créer un guide de conversation anglais-portugais du Brésil.

L'interface est simple, réactive, et facile d'usage. Si Poly peut être utilisé par les enseignants et apprenants en tous genres et pour n'importe quelle langue, l'espoir d'Andrade et Bogre Udell est qu'il serve d'outil utile aux personnes comme Marie Wilcox, en permettant un processus facile de documentation pouvant être directement orienté vers l'apprentissage.

Open source, open data, et open organization

Poly est un projet open source depuis l'origine, « simplement parce que les dépôts privés [sur Github] coûtent de l'argent », plaisante Andrade. Poly est construit sur une base de technologies open-source : le front-end est React, le back-end est Rails et PostgreSQL. Si Andrade laisse entendre que se dire open source est plutôt symbolique à ce stade précoce, Poly a déjà attiré des « centaines de milliers de dollars de temps de développement » de la part d'une communauté grandissante de développeurs. « Parce que nous sommes une association, qui plus est très très engagée » explique Andrade, « nous avons pu recueillir l'appui d'un grand nombre de développeurs. » Il dit que piloter un processus collaboratif de développement a quelque chose de « magique ».

Wikitongues a aussi développé une approche ouverte des data qu'ils compilent. Avec les conseils de la co-directrice de Wikitongues (et militante de l’ « open source, open standards, open data et contenu localisé ») Alolita Sharma, l'organisation travaille à rendre tout ses contenus disponibles sous des licences ouvertes de type Creative Commons, même pour les vidéos mises en ligne, les métadata des vidéos et les data langues de Poly.

Il existe des difficultés pour les data produites par les membres de maintes communautés  — certaines communautés de langues menacées se méfient de leur possible exploitation, et les conceptions divergent souvent sur la propriété culturelle ou intellectuelle de leurs langues. « Le problème avec certains gros projets open source des mouvements de libre savoir, c'est qu'il y a une forme de dogmatisme autour des besoins d'octroi de licences », dit Bogre Udel. Wikitongues garde l'ouverture comme objectif, mais admet qu'une approche sur mesure de licence de data peut être nécessaire dans certains cas. L'organisation s'applique activement à naviguer dans les complexités de cet espace éthique, juridique et culturel. « Si nous arrivons à démontrer que des communautés ont prospéré à l'intérieur de notre modèle [open data], nous pourrons nous adresser à d'autres gens qui sont réticents, et leur dire : ‘regardez, voilà les avantages’ », explique Andrade.

La philosophie du projet va au-delà du code et des data. Bogre Udell relève que l'ampleur de ce qu'essaie d'accomplir Wikitonges — œuvrer avec chaque communauté linguistique du monde — requiert un degré d'ouverture. Selon Andrade, « Une de nos philosophies les plus ancrées en tant qu'organisation est que nous travaillons avec des communautés. Si nous y allons et enregistrons des vidéos, ce n'est pas pour ‘rapporter’ ». Dans chacune de ces centaines de vidéos, Wikitongues espère communiquer qu'il y a une personne réelle qui parle et souhaite parler de son vécu dans sa langue.

Poly poster

Image avec l'autorisation de Wikitongues.

Toutes les langues du monde

Les initiatives comme Wikitongues sont vitales dans la course à la revitalisation des langues menacées. Comme je l'ai déjà relevé, développer les ressources numériques linguistiques pour une langue peut assurer que la génération suivante y aura accès, et nul doute que la plus grande partie de la tâche se trouvera à l'extérieur (ou au mieux, aux côtés) des autoroutes de l'informatique commerciale. Dans ses échanges avec les principales compagnies des technologies, Bogre Udell a rencontré un enthousiasme tiède pour s'impliquer dans les langues à petit nombre de locuteurs. « L'important pour eux, c'est d'atteindre les quelques 400 langues les plus pratiquées », note-t-il. « Nous avons discuté avec quelqu'un de Google.org et on nous a clairement fait comprendre que les langues parlées par moins de 10.000 personne ne les intéressaient pas ». Avec Poly, Wikitongues poursuit sa route pour développer une communauté mondiale ouverte centrée sur les langues.

« Dans l'action de documentation des langues, nous sommes les seuls à essayer d'être exhaustifs sur les langues du monde », insiste Bogre Udell. « Nul autre n'a cet intérêt ».Une orientation et mission qui façonnent directement le développement de Poly. « Nous voulons créer des outils qui sont utiles au public », défend-il. « Nous voulons êtres plus utiles aux locuteurs qu'aux linguistes, parce que ceux qui en ont besoin, ce sont les locuteurs ».