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Inde : le barrage Tipaimukh, une menace pour l'environnement et la culture indigène

mercredi 30 octobre 2013 à 12:27

Le barrage Tipaimukh, dans l'Etat de Manipur en Inde, a été conçu pour contrôler les crues et produire de l'énergie hydroélectrique. Pourtant, le blog In Search For Greener Pastures (en anglais, à la recherche de verts pâturages) dénonce les graves perturbations environnementales que provoquera ce barrage qui va modifier la vie de plus de 20 millions de personnes dans cette zone et dans le Bangladesh voisin et affecter le régime annuel des températures.

Egypte : La rentrée du programme satirique de Bassem Youssef saluée par des procès

mardi 29 octobre 2013 à 23:49

C'est une série de procès qui a salué le coup d'envoi de la troisième saison d'Al Bernameg [Le Programme] du satiriste égyptien Bassem Youssef, l'événement médiatique et social le plus attendu du pays et probablement du Moyen-Orient.

L'année dernière, quelque 30 millions de téléspectateurs dans le monde arabe ont suivi l'émission satirique de l'ancien chirurgien cardiologue. Sur ce plan, rien n'a changé, du moins en Egypte, remarque Ramez Youssef :

مصر كلها قاعدة نفس القعدة بظبط دلوقتي !!

L'Egypte entière est assise en ce moment dans une position identique [et regarde l'émission] !!

Les spectateurs étaient sur des charbons ardents, avec une pause publicitaire de 18 minutes avant le spectacle, ce qui a allumé leur colère et leurs sarcasmes :

Je retourne en Egypte dans 2 semaines, je devrais arriver juste à temps pour la deuxième moitié d'el Bornameg de ce soir.

Je pense que le nouveau spectacle du @DrBassemYoussef (s'il commence un jour) sera l'émission la plus compulsivement live-tweetée depuis le final de Breaking Bad

Les spectateurs se demandaient si le programme garderait son tranchant sarcastique après les récents événements politiques et le basculement du pouvoir qui a secoué l'Egypte. Youssef allait-il contre-balancer les médias actuels, tous de façon écrasante militaristes et nationalistes ? Du point de vue de la forme, rien n'a changé dans le spectacle, avec sa recette classique de clips vidéos de la télévision égyptienne, de réflexions sarcastiques souvent alimentées de sous-entendus grivois, et de chansons scénarisées à la Broadway. Beaucoup s'interrogeaient si Al Bernameg s'en prendrait au nouvel homme fort de l'Egypte, le Commandant en Chef de l'armée égyptienne et Ministre de la Défense, le général Abdelfattah Al Sissi, comme il le faisait avec l'ex-président Mohammed Morsi lors de la saison précédente.

Après la fin des 70 minutes de l'émission, les réactions ont été très mêlées, témoignant du clivage de la scène politique. Saif AbdelFattah a souligné que rire des plaies des Egyptiens n'était pas la chose à faire :

Rire d'un blessé, se moquer d'un détenu, mépriser un martyr, reproduire les mensonges du pouvoir, et diffamer un symbole de liberté (Rabaa) de façon dégoûtante… ce ne sont pas des manières d'honnête homme

Nadia Al Magd dit à peu près la même chose en notant que le sarcasme se trompait de cible :

Le sarcasme contre les victimes (par milliers) au lieu des coupables, entre autres, ça n'est pas très élégant

Certains remarquent, avec grand regret, que le ton du programme était plus âpre sous Morsi :

Bassem a toujours été plus mordant avec Morsi et il a même alors un peu tâté le terrain. Ce n'est pas aujourd'hui que nous verrons jusqu'où il ira.

Comme l'a relevé Mohamed El Dahshan :

Bassem se moque des partisans de Sissi et non de Sissi directement, ce qui est malin. Mais à dire vrai, malheureusement, l'émission a perdu en liberté et en mordant

D'autres semblaient très satisfaits de ce premier épisode et ont voulu mettre les choses en contexte :

J'ai pensé que Bassem Youssef ne pourrait jamais mentionner directement Sissi. Je me trompais. La chute était un message direct à Sissi.

“Bassem Yousuf n'est pas allé assez loin”. Voyons si vous seriez allé aussi loin à sa place. Non ? Alors ça va.

La dernière catégorie de commentateurs, de loin la plus nombreuse, est celle des internautes pro-armée et pro-Sissi, apparemment très hérissés par les sous-entendus grivois et le manque de respect que Youssef aurait montré envers l'armée égyptienne et son commandement. Plusieurs entités ont décidé d'attaquer la tentative de l'animateur de “diffamer et insulter le ministre de la défense Abdel Fatah El Sissi.”

This pro-Sisi Facebook page vows to stop Youssef's programme. The caption reads: "We will not allow you to cross the line with Egypt's national symbols."

Cette page Facebook se promet de faire cesser le programme de Youssef, aux mots de : “Nous ne vous permettrons pas de franchir la ligne avec les symboles nationaux de l'Egypte.”

Un groupe Facebook pro-Sissi a fait voeu de réduire Youssef au silence. Son affiche ci-dessus professe :

Nous ne permettrons jamais à ce clown manqué et vulgaire de ridiculiser les symboles de la nation égyptienne, espèce de fils de p…

Le conseiller juridique de la branche jeunesse des Frères Musulmans a décidé d'aller en justice :

Le conseiller juridique de la branche jeunesse de la Confrérie fait un procès à  Bassem Youssef

Et les procès de s'accumuler :

Impossible de compter combien de personnes/groupes traînent Bassem Youssef devant les tribunaux pour son premier épisode de Bernameg. #Etrange

Mohamed Fathy souligne que des copies de ces assignations sont arrivées dans les rédactions des télévisions égyptiennes dix minutes à peine après la fin de l'émission :

Pour votre information, la copie du premier procès contre Bassem Youssef est parvenue dans plusieurs organes de médias 10 minutes après la fin de l'épisode. Ça veut dire qu'elles étaient préparées d'avance

Face à ce tumulte, CBC, la chaîne qui accueille l'émission de Bassem Youssef, a décidé de réagir et émis ce communiqué :

“CBS a suivi la réaction publique à l'épisode de hier de Al Bernameg présenté par le Dr Bassem Youssef. La plupart de ceux qui ont réagi étaient offensés par ce qu'ils ont vus dans cet épisode. CBS affirme sa volonté de défendre la fierté et les sentiments nationaux et s'assurera qu'aucuns sketches ou expressions offensantes susceptibles de heurter les sentiments du peuple égyptien ou les symboles de l'Etat égyptien ne seront diffusés. La chaîne confirme aussi son attachement à une totale liberté d'expression et d'information et son entier soutien à la révolution égyptienne et à ses buts”

Apparemment, comme Youssef l'a lui-même twitté à la fin de l'épisode :

Ce n'était pas un épisode dans un programme

Avant d'ajouter dans un autre tweet :

Le pays ne peut accepter le sarcasme en ce moment. On l'a dit hier soir, et il y a un an, et il y a deux ans, en plus de toutes les insultes et accusations de trahison

Nul doute que Youssef veut continuer à servir sa satire hebdomadaire aux Egyptiens et au monde arabe. L'Egypte est-elle prête pour cette nouvelle tranche ?

PHOTOS : ‘Peindre la résistance’ sur les murs de Toribío, en Colombie

mardi 29 octobre 2013 à 20:48
Alumnos del CECIDIC. Foto compartida en Flickr por Minga de los Muralistas de los Pueblos, bajo licencia Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Elèves du CECIDIC. Photo partagée sur Flickr par Minga de los Muralistas de los Pueblos, sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

[Liens en espagnol sauf mention contraire] Le Centre pour l'Education, la formation et la recherche pour le développement intégral de la communauté (CECIDIC) a organisé une “‘Minga [anglais]‘ de muralistes villageois” dans la petite ville de Toribío [anglais], située dans le département de Cauca [fr] en Colombie, pour “aider à créer une imagination collective différente pour la communauté à travers l'art” et “transformer Toribío en musée d'art en plein air,” selon les termes de la page Facebook de l'événement

Une minga (ou minca [anglais]) est un travail coopératif effectué au bénéfice d'une collectivité.

La majorité de la population de Toribío est indienne Nasa [fr], dans une des régions les plus touchées par le conflit armé en Colombie. Le CECIDIC est un organisme éducatif et autochtone à but non lucratif qui oeuvre dans la petite ville de Toribío. 

"Ni el frío ni la lluvia amilanó al equipo de Iskra". Foto compartida por Minga de Muralistas de los Pueblos en Facebook.

“Ni la pluie ni le froid n'ont découragé l'équipe Iskra”. Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Facebook.

Du 19 au 26 octobre, la minga a réuni plus de 60 artistes de Colombie et d'autres paries de l'Amérique Latine, comme le Venezuela, l'Equateur, le Chili et le Mexique.

Les photos de la minga ont été partagées sur FlickrFacebook et Twitter, souvent avec de brefs commentaires comme celui-ci : 

Jafeth Gómez - Colectivo Cultural Wipala. Foto compartida por Minga de Muralistas de los Pueblos en Facebook.

Jafeth Gómez – Collectif culturel Wipala. Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Facebook.

“La Minga de Muralistas es una oportunidad para que a través del arte se haga un llamado a los actores del conflicto armado para que asuman un compromiso de respeto hacia la población de Toribío”. Jafeth Gómez – Colectivo Cultural Wipala

“La minga de muralistes est une opportunité pour qu'à travers l'art se fasse un appel aux acteurs du conflit armé pour qu'ils assument un compromis de respect envers la population de Toribío.” Jafeth Gómez – Collectif Culturel Wipala

Mural en Toribio, Cauca. Foto compartida por Minga de Muralistas de los Pueblos en Facebook.

Peinture murale à Toribío, Cauca. Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Facebook.

"Nuestra inspiración y motivación". Foto compartida por Minga de Muralistas de los Pueblos en Facebook.

“Notre inspiration et motivation”. Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Facebook.

Foto compartida en Flickr por Minga de Muralistas de los Pueblos, bajo licencia Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

Ecole Agroécologique. Photo partagée sur Flickr par Minga de los Muralistas de los Pueblos, sous licence Creative Commons (CC BY-NC-SA 2.0)

A côté de cela, avec le mot-dièse #MuralistasdelosPueblos (#MuralistesdesVillages), l'association, les artistes, et autres usagers qui ont soutenu la minga ont partagé photos, vidéos et messages :  

Nous récupérons ainsi notre territoire, nos traditions, nos coutumes, notre vie… 

Fier du soutien et du travail de @lacasalibre dans la Minga des muralistes des Villages 

A Toribío nous continuons à peindre la résistance.  

On peut aussi voir les photos des peintures murales sur la page Instagram du groupe. 

Foto compartida por Minga de Muralistas de los Pueblos en Instagram.

Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Instagram.

    House of Youth Movement "Alvaro Ulcué". Photo shared by Minga de Muralistas de los Pueblos on Instagram.

House of Youth Movement “Alvaro Ulcué”. Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Instagram.

El aporte de 'Somos Muiscas'. Foto compartida por Minga de Muralistas de los Pueblos en Instagram.

Contribution from “Somos Muiscas”. Photo partagée par Minga de Muralistas de los Pueblos sur Instagram

Sur YouTube, Minga de Muralistas de los Pueblos a aussi mis en ligne diverses courtes vidéos des peintures murales : 

Le 25 octobre, avant-dernier jour de la minga, le groupe a dénoncé sur Facebook et Twitter la vandalisation des peintures : 

Selon des voisins de Toribío, pendant des rondes nocturnes, des militaires et des policiers en ont profité pour endommager quelques-unes des oeuvres dans le village 

Le dernier jour de la minga, Mónica Hurtado a communiqué son sentiment sur Facebook : 

7 dias despues………..y el color se apoderó de la arquitectura, de los espacios, de los niños, de los jovenes, del pueblo, de la esperanza y del amor por sembrar semillas de Paz!!

7 jours après………..et la couleur s'est emparée de l'architecture, des espaces, des enfants, des jeunes, du village, de l'espoir et de l'amour pour semer les graines de la Paix !!

Une centaine de photos de la minga ont été rassemblées dans un album photo partagé par la photographe Marialina Mavizu sur Facebook.

Corée du Sud : La victoire posthume sur Samsung d'un ouvrier malade

mardi 29 octobre 2013 à 17:38

Le conglomérat sud-coréen est critiqué pour ses violations notoires du droit du travail. ‘Campagne internationale pour la santé et le droit du travail des employés de Samsung Electronics’ explique [en anglais] les décisions récentes du tribunal sud-coréen qui a ordonné des dédommagements pour accident industriel à la famille endeuillée d'un ancien employé de Samsung mort de leucémie.

Le responsable étudiant iranien Majid Tavakoli est libéré sous caution

lundi 28 octobre 2013 à 21:37
 Majid Tavakoli hugging his mother after being released from jail has circulated on Iranian social media.

La photo de Majid Tavakoli qui embrasse sa mère à sa sortie de prison a fait le tour des médias sociaux iraniens.

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

Majid Tavakoli [français], un leader étudiant iranien de premier plan, a été libéré sous caution pour la première fois depuis quatre ans. Sa famille a annoncé que Majid pourrait être réincarcéré d'ici quelques jours.

Tavakoli a été arrêté en décembre 2009, quand il était à l'université Amir Kabir, pour avoir critiqué le gouvernement iranien. Son arrestation avait provoqué une forte campagne de protestation en ligne contre les tentatives d'humiliation du régime qui l'accuse d'avoir échappé aux autorités après s'être habillé en femme [anglais] à l'issue d'un discours qu'il avait prononcé pour la journée des étudiants [français].

Des centaines d'hommes iraniens se sont habillés [français] en femmes sur leur profil Facebook en signe de soutien à Tavakoli et par solidarité avec les femmes.

Pression sociale pour une libération ?

Le blogueur Kermeki s'interroge sur les pressions [farsi] qui ont pu induire la libération temporaire de Tavakoli. David Keyes, le directeur de l'organisation Advancing Human Rights a demandé [anglais] publiquement au Ministre des Affaires Etrangères Iranien, Javad Zarif, quand Majid Tavakoli serait libéré et il lui a été répondu que l'on n'avait jamais entendu parler de lui. Kemedi pense que cette intervention ainsi que les campagnes menées sur les réseaux sociaux ont joué un rôle dans sa libération. Zarif est présent sur Facebook (interdit en Iran) et les utilisateurs d'internet ont aussi attiré l'attention sur Tavakoli sur Facebook.

La résistance fête cette libération

Une vidéo partagée sur YouTube montre des étudiants de l'Université Amir Kabri qui se sont immédiatement réunis pour fêter sa libération en chantant et brandissant des banderoles :

Le blogueur Harf Rishe commente [farsi] :

Majid Tavakoli signifie que le Mouvement Vert est vivant. Majid Tavakoli signifie que quatre ans ont passé, pour une personne au palais présidentiel [pour ne pas nommer l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad]
(…)

Majid Tavakoli signifie que le Mouvement Vert n'est pas un parti politique qui a besoin de la permission de Khamenei pour exister.

Le blogueur ajoute que si nous y croyons vraiment nous pouvons aussi être le coeur du Mouvement Vert. Les responsables du Mouvement Vert sont toujours assignés à résidence depuis les manifestations massives qui ont suivi l'élection présidentielle contestée de 2009.