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Paraguay : Des cinéastes à la recherche de fonds pour un documentaire sur l’ “Orchestre Recyclé”

mardi 2 avril 2013 à 22:15

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

Les enfants de Cateura, un bidonville de la banlieue d'Asunción, au Paraguay, vivent au milieu des ordures. Là où un violon coûte plus cher qu'une maison, le musicien Fabio Chavez transforme la vie de ces enfants en leur enseignant la musique sur des instruments faits avec des matériaux de récupération.

Actuellement, une équipe de cinéastes veut s'inspirer de leur histoire pour en faire un documentaire et s'est adressée à Kickstarter, un site de financement communautaire, pour réaliser le projet.

Kickstarter décrit ce projet de film, “La fanfare de la décharge”, comme “une très belle histoire sur le pouvoir de la musique qui met aussi en évidence deux problèmes cruciaux de notre époque : la pauvreté et la pollution des déchets” :

On génère environ un milliard de déchets par an dans le monde. Ce sont les pauvres qui vivent à côté des déchets et qui en vivent – comme les habitants de Cateura au Paraguay. Ici ils en font quelque chose de beau. “La fanfare de la décharge ” suit l'orchestre et fait voyager autour du monde un spectacle émouvant sur la transformation des déchets en musique.

L'objectif est de récolter 175 000 dollars américains pour financer deux voyages pour la production. Ils comptent avoir fini le documentaire à la fin de l'année 2013. A la date de publication de ce billet, ils avaient déjà réuni 21 000 dollars en 44 jours de campagne.

Les réalisateurs partagent une bande-annonce du film sur Vimeo :

L'idée de “La fanfare de la décharge” est née en 2010, quand la productrice déléguée Alejandra Amarilla Nash et la productrice Juliana Penaranda-Loftus ont découvert l'orchestre lors de leurs recherches pour un documentaire sur les enfants défavorisés du Paraguay. La page Facebook du film explique les conditions de vie des enfants de Cateura :

Cateura, au Paraguay, est une ville entièrement construite sur une décharge. Les éboueurs fouillent les déchets à la recherche de matériaux vendables, et le risque est grand pour les enfants d'être impliqués dans les trafics de drogues et les bandes. Quand Fabio, le professeur de musique, a mis en place un programme de musique pour les enfants de Cateura, il y a très rapidement eu plus d'élèves que d'instruments.

De nombreux internautes dans le monde entier ont été émus par l'histoire de l'Orchestre Recyclé. Sur Vimeo, Susan Mc Graw Keber partage sa réaction :

Exceptionnel… j'en ai les larmes aux yeux… nous qui avons tant et qui jetons tant… c'est un exemple que nous devons tous voir et entendre!

TheGate-Web, abonné de Vimeo, écrit :

Realmente conmovedor. Y pensar que la gente se queja por tantas estupideces, mientras estos muchachos, sin ningún tipo de posibilidades, tienen la voluntad y el ingenio de crear magia sacando notas celestiales a través de sus rudimentarios instrumentos. Gracias por la lección, aún nos queda mucho por aprender.

Vraiment émouvant. Et dire que nous nous plaignons pour des choses sans importance, alors que ces enfants, sans ressources, ont la volonté et la créativité magique de faire sortir de leurs instruments rudimentaires des notes de musique célestes. Merci pour la leçon, nous avons encore beaucoup à apprendre.

Paraguayan music students show their instruments made out of trash. Photo shared on Facebook by Landfill Harmonic

Les élèves musiciens du Paraguay montrent leurs instruments de musique faits de matériaux récupérés. Photo partagée sur Facebook par Landfill Harmonic

Pour plus d'informations sur l'Orchestre Recyclé vous pouvez vous connecter sur le site Kickstarter et suivre  la page “La fanfare de la décharge” sur Facebook.

En Égypte, un hashtag s'en prend à l'homophobie

mardi 2 avril 2013 à 21:36

Un récent appel à combattre l’homophobie lancé sur les médias sociaux a donné lieu à des discussions animées voire houleuses. En Égypte, débattre publiquement de sujets liés à la sexualité est toujours considéré tabou, que ce soit en ligne ou hors ligne. Même si le Code pénal égyptien ne fait pas mention de l’homosexualité, les autorités nationale ont poursuivi des homosexuels en justice en ayant recours aux lois sur la prostitution et la moralité.

Un événement Facebook a été créé par Ramy Youssef en réponse au nombre grandissant d'attaques homophobes sur les médias sociaux. Il mentionne les pages « Amours », qui sont actuellement à la mode sur les médias sociaux et où les étudiants expriment leurs sentiments pour d’autres personnes. Selon lui, on peut y lire des témoignages d’utilisateurs exprimant leurs sentiments pour des personnes du même sexe, ce qui a donné lieu à de nombreuses insultes homophobes. Youssef a écrit :

Je vous invite à une campagne électronique, qui passe par des commentaires sur les messages homophobes présents dans ces pages, par l’envoi de tweets, et par des contributions sur des sites de médias sociaux. Nous devrions dire franchement ce que nous pensons de l’homophobie, dire NON, nous exprimer, nous y opposer, nous mettre en colère, l’heure est venue de se mobiliser contre l’homophobie.

Le mot-clé #ضد_رهاب_المثلية (Contre l’homophobie) a attiré de nombreux supporteurs, ainsi que des opposants. Nada Louis écrit [arabe] :

.#ضد_رهاب_المثلية عشان اكيد في على الٱقل شخص واحد في حياتك قريب منك مثلي و انت ماتعرفش

@nadalouis : Contre l’homophobie parce qu’il y a probablement dans votre vie au moins une personne de votre entourage qui est homosexuelle, et que vous ne le savez pas.

Nadim pose la question suivante :

#ضد_رهاب_المثلية عارف مشكلة ال بيهاجم ايه؟مبيهاجمش بالشراسه دي متطرفين حياتهم دم وقتل واغتصاب,وبيهاجم ناس بتحب بعض بشكل مختلف,مين الشاذ هنا؟

@nadimx : Vous savez quel est le problème avec ceux qui s’en prennent aux homosexuels ? Ils ne s’attaquent pas avec autant de violence aux extrémistes qui vivent dans le sang, le meurtre et le viol qu’aux personnes qui s’aiment d’une manière différente. Qui sont les pervers ici ?

Salma El Tarzi explique :

لان الحقيقة انت خايف على ذكورتك الهشة مش رافض المبدأ بدليل رجالة بتثيرهم فكرة ستتين مع بعض بس فكرة راجلين مع بعض بتقرفهم #ضد_رهاب_المثلية

@Salma_El_Tarzi : Parce qu’en réalité, vous êtes inquiet pour votre fragile virilité et vous n’êtes pas opposé au concept en lui-même. La preuve est que certains hommes sont excités à l’idée d’imaginer deux femmes ensemble, mais dégoûtés quand il s’agit de deux hommes.

Amira Nosseir réinvente un verset biblique :

#ضد_رهاب_المثلية ما لقيصر لقيصر وما بين رجليك حرية شخصية

@Amira_Nosseir : Rendez à César ce qui appartient à César, et ce que vous avez entre vos jambes relève de votre liberté personnelle.

Dina Magdi confirme :

المثلي/المثلية مش مريض/ة ومجرد فكرة انه راجل وبيحب الرجالة مش معناه انه هيفكر فيك بشكل جنسي لو خدته بالحضن #ضد_رهاب_المثلية #مصر

@Dodzym : Les gays/lesbiennes ne sont pas malades, et le fait d’être un homme et d’aimer les hommes ne signifie pas que celui-ci pensera à vous en des termes sexuels si vous lui donnez l’accolade.

Mona Sadek écrit :

.#ضد_رهاب_المثلية عشان اللي مولَعين برفض أي حد مش شبههم وعندهم هوَّس إنهم مسئولين عن كل البشر وإختياراتهم عندهم مشكلة مع نفسهم مش مع غيرهم

@Lemonada1 : Contre l’homophobie parce que tous ceux qui veulent à tout prix rejeter ceux qui ne sont pas comme eux, et qui sont obsédés par l’idée qu’ils sont responsables des gens et de leur choix ont un problème avec eux-mêmes, pas avec les autres.

Elle ajoute :

.#ضد_رهاب_المثلية عشان المثلي يقدر يعلن عن ميوله الجنسية ويعيش حياة طبيعية ميتورطش في جوازة بالغصب ويعيش بالغصب ويطلع أسرة فاشلة

@Lemonada1 : Contre l’homophobie pour qu’un homosexuel puisse révéler son orientation sexuelle et mener une vie normale, sans avoir à s'engager dans un mariage [hétérosexuel] contre son gré et créer ensuite une famille brisée.

Amr Jamil argumente avec logique :

(..#ضد_رهاب_المثلية “أصل ده حرام” .. يعني إنت بتتحشر في أكتر علاقتين خاصين بالإنسان (علاقته مع ربنا) و (علاقته مع حد في السرير

@AmrJamil : Affirmer que « c’est un péché » signifie que vous interférez avec les deux relations les plus personnelles des gens : leur relation avec Dieu et leur relation au lit.

Homophobic graffiti was turned into an anti-homophobic one  in Cairo. Photo shared by Leil-Zahra Mortada

Un graffiti homophobe a été transformé en graffiti anti-homophobie au Caire. Photo partagée par Leil-Zahra Mortada.

Leil-Zahra Mortada a partagé une photographie « avant-après » d’un graffiti homophobe modifié par des militants en graffiti anti-homophobie. Ce graffiti se situe rue Mohamed Mahmoud, qui a été témoin de nombreux affrontements entre les forces de police et les manifestants révolutionnaires. À l’origine, il était inscrit sur le graffiti « Les flics sont gays », dans le but d’insulter les officiers de police, fortement critiqués pour leur recours brutal à la force contre les manifestants. Après qu’il a été retouché, on peut lire sur le graffiti « l’homophobie n’est pas révolutionnaire ». On peut notamment lire dans le commentaire sous la photo :

Vous ne pouvez pas savoir à quel point le régime contre lequel nous nous battons est fondé sur le patriarcat qui, comme vous, déteste les gays. Nous tous, nous ne voulons pas seulement maudire le régime : nous voulons aussi le détruire. Mais n’utilisez pas les femmes, les lesbiennes et les gays, les travailleurs sexuels, les danseuses du ventre, parce que c’est de la discrimination sexuelle et que cela n’a rien de révolutionnaire. C’est une insulte envers vos camarades révolutionnaires qui s’opposent avec vous à un régime meurtrier. Ceci est de la bassesse machiste, et c'est une façon de penser qui est rétrograde. C’est cette même mentalité que nous voulons changer pour bâtir à sa place une société meilleure. Cette même façon de penser qui nous tue.

D’autres tweets expriment plus de colère. Maie Panaga s’insurge :

#ضد_رهاب_المثلية ما اسموش رهاب دول ولاد وسخة مش مؤمنين بحرية الشخص في اختياراته وجسمه تحت مسمي بقي مجتمع ولا اخلاق ولا دين . جاتكم الخري

@MAIEPANAGA : Ce n’est pas une phobie, ces connards qui ne croient pas en la liberté de choix et de disposer de son corps, au nom de la société ou de la moralité ou de la religion. Allez vous faire voir !

D’autres étaient sarcastiques. Gharebon dit :

علشان ببساطة كل واحد من حقه يجيبهم بالطريقة اللي تريحه. #ضد_رهاب_المثلية

@Gharebon : Parce qu’on a simplement le droit de jouir comme on l'entend de (et avec) son corps.

Abanob utilise la dérision :

قولت عليهم “خولات”؟ وحسيت انك راجل؟ و اتبسطت؟ :D #ضد_رهاب_المثلية

@ABA_NOB : Tu les as traités de « pédés » ? Tu avais l’impression d’être un homme ? Tu t’es senti heureux ?

L’utilisation du mot-clé a continué pendant plus de 24 heures et a donné l’opportunité aux utilisateurs de Twitter de discuter de la question, quel que soit le nombre d’insultes homophobes adressées aux défenseurs de l’égalité. Par exemple :

#ضد_رهاب_المثلية معا لتبويظ الهاشتاج معا للقضاء ع الخولات

@7amidovich : Ensemble pour pourrir ce hashtag, ensemble nous éliminons les « pédés ».

Global Voices au Forum mondial sur le développement de l’OCDE

mardi 2 avril 2013 à 14:11

OECD Global Forum on Development

Des blogueurs de Global Voices ont été mandatés pour couvrir en direct le Forum mondial de l’OCDE sur le développement, qui se tiendra à Paris les 4 et 5 avril 2013. Avant l’événement, nos collaborateurs ont publié des articles sur des questions liées au développement, dans le cadre des sujets de discussion hebdomadaire en ligne [en] traités sur le site web de l’organisation.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une organisation internationale d’études économiques qui rassemble 34 pays qui soutiennent la démocratie et le commerce mondiale. Le Forum mondial sur le développement se concentre sur la réduction de la pauvreté et sur la cohésion sociale. Il attire des participants de tous horizons, aussi bien membres de gouvernements que de la société civile, afin de discuter des solutions à trouver.

Lova Rakotomalala, Julie Owono et Rayna St de Global Voices assisteront au forum à Paris et feront par de leurs impressions à titre personnel.

Le mot-clic du forum est #OECDgfd.


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Comment le Brésil va-t-il gérer l'actuelle vague d'immigration ?

mardi 2 avril 2013 à 13:04

Ce billet fait partie de notre dossier central en anglais Relations Internationales et Sécurité

Brazilian visa

Visa brésilien, photo de TheTransparentEyeball sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

[Les liens renvoient à des pages en portugais sauf indication contraire]

La crise financière mondiale, les guerres et les catastrophes naturelles ont provoqué une nouvelle vague d'immigration au Brésil. Selon le ministère de la Justice, le nombre d'immigrés légaux entrant au Brésil a augmenté de 50% sur une période de six mois en 2012. La majorité des immigrants venaient d'Haïti, de Bolivie, d'Espagne, de France et des États-Unis.

Les nouveaux arrivants ne sont pas passés inaperçus des médias traditionnels ou de la population en général. Récemment, l'émission de la télévision Domingo Espetacular a diffusé un reportage appelé “Perseguidos” (“Persécutés”) qui raconte leur histoire. Le blogueur brésilien Pedro Migao a exprimé son appréciation du reportage, pour ce qu'il a décrit des nombreuses raisons pour lesquelles de plus en plus de migrants se tournent vers le Brésil.

Cependant, les conséquences de la tendance à la hausse de l'immigration font toujours l'objet de débats houleux. Dans un article intitulé “A outra face de um global player” (L'autre visage d'un acteur global) sur Mundorama.net, Patricia Martuscelli dit que, bien que la “vieille Europe” ait introduit des politiques d'immigration plus sévères [fr] en raison des problèmes économiques, le Brésil, pour sa part, n'a pas encore mis au point une politique de fermeté :

É possível analisar que, frente à impossibilidade de atender completamente as demandas de sua própria população, seria difícil para o governo lidar com os custos internos e internacionais advindos de sua posição como global player, principalmente com a situação dos imigrantes e refugiados. Contudo, quanto mais o Brasil demorar em tratar dessas questões, mais elas se agravarão, pressionando a sua população.

Il est possible de déduire que, en raison de son incapacité à satisfaire pleinement aux exigences de son propre peuple, il sera difficile pour le gouvernement de faire face aux coûts nationaux et internationaux découlant de sa position d'acteur planétaire, en particulier en ce qui concerne les immigrés et les réfugiés. Néanmoins, plus le Brésil tardera à affronter ces questions, plus elles vont s'aggraver, mettant la pression sur la population.

Une autre blogueuse, Patrícia Mendonça, dit que l’Etat brésilien devrait continuer à accueillir les réfugiés en dépit de la pauvreté généralisée :

Ao contrário do que veem tentando nos fazer acreditar, o brasileiro continua vivendo em estado de miséria em muitos pontos do país. Estão aí as secas em várias regiões para mostrar. Assim como estão as favelas… A aparente ascensão das classes D e E vem do crédito oferecido por empresas privadas (santas Casas Bahia) mas muito em breve acarretarão em aumento cada vez maior do endividamento das famílias…
Fica uma pergunta: Temos como acolher esses refugiados? Temos como oferecer dignidade?

Temos, uma dignidade mínima igual a de nossos mais pobres e com certeza maior do que a que teriam em seus países.

En dépit de ce qu'ils font croire, les Brésiliens vivent encore dans un état de misère dans de nombreuses régions du pays. Nous voyons des sécheresses dans diverses régions. Et il y a les bidonvilles (…). L'augmentation apparente de la classe D et E est le résultat des achats à crédit proposés par des entreprises privées (Casas Bahia, une chaîne de détaillants de meubles et électro-ménager), mais cela va conduire très vite à une hausse encore plus importante de l'endettement des ménages …

Une question demeure : avons-nous les moyens d'accueillir ces réfugiés ? Pouvons-nous leur offrir la dignité ?

Nous avons un niveau minimal de dignité pour nos plus pauvres, qui est certainement supérieur à ce qu'ils auraient dans leurs propre pays.

Le Brésil accueille environ 4 500 réfugiés en provenance de 75 pays, les plus nombreux provenant de l'Angola et de la Colombie. Comme dans de nombreux autres pays, les réfugiés et les immigrés au Brésil sont parmi les membres les plus vulnérables de la société. Le Brésil tente, néanmoins, de prendre des mesures concrètes pour protéger les immigrés contre l'exploitation. A São Paulo, par exemple, une loi a été votée récemment pour révoquer la patente des établissements coupables faire travailler les immigrés dans des conditions d'esclavage. Le commissaire des Nations unies pour les réfugiés dans les Amériques a mis au point le programme “Amplify your voice” (Amplifiez votre voix) pour aider l'autonomisation des femmes qui ont été victimes de violence comme le montre la vidéo ci-dessous en portugais:

Brasilia compte également sur l'afflux d'immigrés pour stimuler l'économie nationale. Le manque de personnel qualifié est considéré comme un facteur majeur freinant le développement économique du Brésil, une situation que le gouvernement espère surmonter en attirant des immigrés qualifiés dans le pays. L'adoption d'une politique d'immigration réussie pourrait donc apporter une contribution à la réputation du Brésil comme puissance mondiale émergente.

ISN logoCet articles et ses traductions en espagnol, arabe et français ont été commandés par le Réseau international de sécurité (ISN) dans le cadre d'un partenariat souhaitant faire entendre le point de vue des citoyens sur les relations internationales et les questions de sécurité dans le monde. Cet article a été d'abord publié sur le blog d’ISN, pour lire d'autres articles, cliquez ici.

 

Bangladesh : Trois blogueurs arrêtés, accusés de critiques contre l’islam

mardi 2 avril 2013 à 11:25

[Sauf mention contraire, les liens de ce billet renvoient vers des pages web en bengali.]

La confirmation [en] est tombée : la police du Bangladesh a arrêté trois blogueurs - Rasel Parvez, Mashiur Rahman Biplob et Subrata Adhikari Shuvo – lundi soir 1er avril 2013 pour avoir supposément publié des critiques écrites à l’encontre de l’islam et du prophète Mahomet. La police les a tout d’abord convoqués au commissariat, puis accompagnés chez eux où elle a confisqué leurs ordinateurs, téléphones portables et autres matériels avant de les emmener dans un lieu inconnu.

Cela survient après que le gouvernement a pris des mesures [en] contres des blogueurs et des utilisateurs de Facebook ayant formulé des remarques dénigrant l’islam et contre le prophète Mahomet. Le 31 mars, des représentants de la frange extrémiste du clergé musulman ont envoyé une liste de 84 blogueurs [bengali, bn] qu’ils accusent d’athéisme et de critiques envers l’islam, aux neuf membres du ministère de l’Intérieur.

Le Bangladesh est une démocratie parlementaire non religieuse. Il n’existe par conséquent pas de charia ou de loi sur le blasphème. Si un individu revendique son athéisme, il jouit des mêmes droits que tout autre citoyen. Toutefois, conformément à la section 295A du Code pénal bangladais (1860), toute personne qui a l’intention délibérée ou malveillante de blesser les sentiments religieux d’autrui encourt une peine de prison.

Rasel's blog in blogging platform Somewherein.net

Capture d’écran du blog de Rasel Parvez, hébergé sur la plateforme Somewherein.net

Rasel Parvez, intellectuel, physicien et écrivain, possède deux blogs, un sur la plateforme Somewherein.net et un sur Amarblog.com. Cependant, les accusations dont il fait l’objet concerne des contenus publiés sur un autre blog sous le pseudonyme de Opobak.

Mashiur Rahman Biplob écrit sour le nom de Allama Shoytaan (Mullah Devil) sur diverses pages web, dont Somewherein.net.

Subrata Adhikari Shuvo tient un blog sur Amarblog.com sous son vrai nom. Il est accusé pour des écrits publiés sous le nom de Lalu Koshai.

Les autorités doivent maintenant établir si ces blogueurs ont fait preuve de ces intentions délibérées et malveillantes dans le but de blesser des sentiments religieux dans leurs écrits. Les enquêteurs tiendront une conférence de presse aujourd’hui, mardi 2 avril, à midi (heure locale).

L’accès à la plateforme de blogs Amarblog.com n’est plus possible au Bangladesh depuis hier, sauf via un proxy [ndr : qui permet de contourner le blocage]. Le site a publié cette déclaration :

আমারব্লগ আটক করা সকল ব্লগারের নিঃশর্ত মুক্তি দাবী করে এবং আশা প্রকাশ করে যে বাংলা ব্লগে স্বাধীনতাবিরোধী যে কোনো প্রচারণা ও প্রকাশনার বিরুদ্ধে সদাতৎপর আমারব্লগ এবং তার ব্লগারদের হয়রানী করা অতিস্বত্তর বন্ধ হবে!আমরা অতি সত্বর বাংলাদেশ সরকারের আরো কাছে জানতে চাই আদৌ সরকার আমারব্লগ ডট কমে বাংলাদেশে ব্লক করেছে কিনা এবং কি কারনে করা হয়েছে তাও জানতে চাই।

Amarblog demande la libération inconditionnelle de tous les blogueurs arrêtés et espère que le harcèlement contre les blogueurs et contre notre plateforme, qui s’oppose à la propagande anti-libération [NDT : propagande du parti islamiste Jamaat-e-Islami], cessera immédiatement. Nous souhaitons aussi que les autorités nous confirment si Amarblog est bloqué au Bangladesh et, le cas échéant, pour quelles raisons.