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Un professeur d'université chinois démissionne au nom de la liberté d'enseignement

mercredi 25 décembre 2013 à 17:36

[Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en chinois]

La lettre de démission publiée en ligne d'un professeur d'université a provoqué des discussions houleuses sur la liberté de l'enseignement dans les universités chinoises.

Chen Hongguo, maître-assistant de l’Université de Droit et Sciences Politiques du Nord-Ouest [anglais] à Xi'an, a mis en ligne sa longue lettre de démission sur son blog personnel de son compte Sina Weibo, le site de microblogging le plus fréquenté du pays, le 23 décembre 2013. Sa lettre fait état de sa frustration face aux contraintes que fait peser l'université sur sa liberté d'enseignement.

Chen est un professeur de droit connu pour ses provocations ouvertes du règlement de l'université. Dans sa lettre, il indique qu'il a été arrêté à l'aéroport, en route pour un séminaire pédagogique à l'Université de Hong Kong, mais que sur son insistance il a été autorisé à se rendre à son séminaire. Cependant, à son retour de Hong Kong les autorités universitaires l'ont critiqué pour avoir “manqué à ses devoirs d'enseignant en demandant à quelqu'un de le remplacer auprès de sa classe”. Son visa pour Hong Kong  a été annulé et il n'a pu récupérer son passeport. L'Université a par ailleurs essayé d'empêcher Chen d'organiser un club de lecture avec les étudiants.

Professor Chen Hongguo. Photo from his blog

Le Professeur Chen Hongguo. Photo de son blog

Dans sa lettre, Chen parle de son expérience à l'université :

这些年,我在大学里做了什么大不了的事情?不过是热衷于教学相长的活动,以各种方式和学生互动交流;不过是坚持请一些学者律师到学校讲座,满足偏居一隅的西北学生的知识渴求;不过是坚持和学生开展读书讨论会,而公开正当坦然地做出过抗争;不过是就学校一些具体的有违大学法治精神的规定和做法,提出过就事论事的建设性批评。我一向坚守理性、善意、坦诚的原则,坚守学术独立、师生平等、价值中立的学者操守。这些年来,我发表过一些公开言说,却都是从学术专业的视角出发;我做出过一些底线抗争,但从没能力并且也本能地拒绝成为一个斗士。我只是一个想保持独立和说说真话的个体,只是一个想好好上上课看看书写写文字的学者。

Ces dernières années, qu'est-ce que j'ai fait à l'université ? J'aime tout simplement enseigner et apprendre, et j'aime échanger avec mes étudiants en employant diverses méthodes; je n'ai fait qu'insister pour inviter des professeurs et des juristes à faire des conférences à l'école devant des étudiants avides de connaissances ; j'ai insisté pour organiser des conférences et des forums de discussions, et j'ai manifesté publiquement pour qu'ils aient lieu; je n'ai que favorisé une critique constructive sur des dispositions et des pratiques spécifiques, contraires à l'esprit du règlement de l'université. Je m'en suis toujours tenu à des principes rationnels, fondés et honnêtes, à l'indépendance de l'enseignement, à l'égalité entre les étudiants et les professeurs et à la neutralité. Au cours de ces années, j'ai pris la parole en public, toujours dans une perspective pédagogique; j'ai manifesté, mais jamais jusqu'à me battre. Je ne souhaite être qu'un individu indépendant qui dit la vérité, un professeur qui enseigne, qui fait des conférences et qui écrit.

Il poursuit en donnant sa vision de l'université idéale :

然而,我的路却越走越窄,进行教学探索和学术交流的空间也越来越小。我心目中的并且也身体力行的美好大学,就是学术的自由、开放与包容。我喜欢面对学生各种严肃的批判和质疑,享受与青年学子探讨知识和人生的状态。

Cependant, mon chemin se rétrécit, j'ai de moins en moins d'espace pour des recherches et des échanges pédagogiques. Mon université idéale est une université libre, ouverte et tolérante. J'aime affronter une critique sérieuse et répondre aux questions de jeunes étudiants. J'aime explorer les connaissances et la vie avec les étudiants.

Chen aborde ensuite ses principes politiques en tant qu'intellectuel :

我也从来不是反体制的人。在读书会受阻期间,我说过,我热爱这个国家这片土地,也从来不会反党反政府。体制就是你愿意不愿意,它都在那里。体制支配着你的全部生活,却又看不见摸不着,有什么好反抗能反抗的?反对对抗又能有什么意义和结果?到哪不都一样吗?我因此从来不对此抱以期望和行动。然而,我要对自己的生命负责。你能改变的只有你自己。正因为哪里都一样,所以到哪里,我都有权为自己保留一点点独立自由尊严的空间,那是我珍爱的精神家园。

Je n'ai jamais été contre le système. Quand on m'a empêché de faire une conférence, je n'ai fait qu'affirmer que j'aime cette terre et ce pays, et que je ne m'élèverai jamais contre le Parti [Communiste Chinois] et le gouvernement. Qu'on le veuille ou non, le système est toujours là. Il régit toute notre vie, il est invisible, pourquoi lutter contre cet état de fait ? N'est-ce pas la même chose partout ? Je n'ai jamais nourri aucun espoir ni agi dans ce sens. Cependant, je veux être responsable de ma vie. La seule chose que l'on peut changer c'est soi-même. Parce que où que l'on aille c'est la même chose, je me réserve le droit de conserver un peu de dignité, d'indépendance et un espace de liberté, tel est mon foyer spirituel.

La lettre de Chen a été partagée plus de 10 000 fois et a provoqué plus de 4 000 commentaires en quelques heures, qui pour la majorité expriment leur sympathie et leur soutien. Certains ont aussi émis des critiques sur l'enseignement en Chine.

Zhenzhen kongruye” soulève une interrogation :

一个有才华、有尊严、有抱负、有个性的高校法律教师,以如此方式离开了自己热爱着的讲台,悲壮!到底谁之过?!法律的悲哀?体制的悲哀?或许是其他?谁能回答?

Un professeur de droit respectable et réputé de l'université abandonne le métier qu'il aime, quelle tragédie ! Au bout du compte qui est responsable ? Le droit ? ou le système ? Ou quelque chose d'autre ? Qui a la réponse ?

Xie Hui, un ami de Chen, d'une autre université, écrit :

为何在这个国家的“体制内”,容不下一位只想说说心里话(真话的本质是言者想说的话,而未必一定是真理)的文弱书生?什么是这个国家的“体制”?师弟,只要是你想做的,不妨大胆往前走吧。

Pourquoi le système ne tolère-t-il pas un simple universitaire qui souhaite dire ce qu'il pense (la vérité c'est que celui qui parle veut s'exprimer, mais que ce qu'il dit n'est pas forcément la vérité) ? C'est quoi le “système” de ce pays ? Petit frère, quoique tu veuilles faire, fais-le.

“Xiaoxiao Dabenen” cite “1984″ le roman de George Orwell :

这样的故事最好玩又最可怕的地方在于,真的没有一个恶人。每个人都是善意与关切的,但合起来便成为一个无形而高效的黑手。丑陋文化的规则与惯性是恶臭的泥沼,所有人都是受害者,所有人同时又依赖其以生存。老大哥的眼睛无处不在。战争即和平,自由即奴役,无知即力量。

Le plus drôle de l'histoire, et le plus horrible, c'est que personne n'est mauvais. Chacun semble être de bonne volonté et impliqué, mais ensemble ils deviennent un manipulateur invisible et efficace. Chacun est victime des règlements, mais en même temps, chacun s'en remet aux règlements pour survivre. L'oeil de Big Brother est partout. La guerre est la paix, la liberté est l'esclavage, et l'ignorance est la force.

“Hu Xijin” ironise :

哈哈,好!又一个资产阶级反动法学教师爷灰溜溜地卷铺盖卷儿啦!其实謓宏果的辞职很阴险,类似于文革时以死相要挟自绝于党和人民的臭老九,是故意让我党难堪。应该是我党的大学把你清除出校才对,建议取消其教师资格,并正式宣布大学就是党校。

 Haha, c'est bien! Encore un professeur de droit bourgeois révolutionnaire qui démissionne! Sa démission est insidieuse, comme celle des professeurs de la Révolution Culturelle qui ont trahi le Parti et le peuple pour délibérément mettre le Parti en porte-à-faux. L'université devrait le radier, le destituer de ses droits d'enseignant et déclarer officiellement que l'université est l'école du Parti.

Un autre internaute critique le manque de liberté d'enseignement dans les universités chinoises :

中国的大学是政府奴化的工具,缺少独立之精神 自由之思想,所以49年至今未出现一个大家!

En Chine les universités sont des outils asservis au gouvernement et manquent d'indépendance et d'esprit critique, c'est pour cette raison que nous n'avons pas de vrais intellectuels depuis 1949.

“Dongyang Shixi jingchashi” discute de la réalité du système éducatif chinois :

政治意识的存在向来不喜欢思想开化教育的,在学校的规范教育除了文化知识的灌输之外,关乎意识形态和思想多元化的教育都是被视作洪水猛兽的,总有些人会担忧思想的改革和进步会带来国家的混乱,那我们只好自己摸索。个人的思想探讨无关紧要,群体的组织性的探讨往往显得格外敏感。

L'existence d'une conscience politique est toujours en opposition avec la liberté de penser et l'éducation ouverte. Les écoles ne font que transmettre des connaissances, et tout ce qui a trait à l'idéologie et la diversité idéologique est considérée comme un fléau. Certains craignent que l'ouverture d'esprit et le progrès apportent le chaos à la société, et nous devons trouver notre voie. Les idées personnelles n'ont l'air de rien, mais quand on en discute au sein de groupes constitués, c'est souvent très sensible.

“Xiaoxiaobaishi” souhaite que la démission de Chen serve d'avertissement à l'ensemble du monde universitaire et du système :

今天的中国,很多的问题其实都是由于体制造成的。走了谌老师这样的精英,的确是大学的巨大损失,但这并不代表这是社会的损失。也许正因为这一次谌老师的行动,反而引来大家对于大学、体制等问题的思考。

En Chine la plupart des problèmes actuels sont causés par le système. La démission de Chen est une grande perte pour l'éducation, mais cela ne veut pas dire que c'est une perte pour la société. Il faut souhaiter que l'action de Chen nous fasse réfléchir sur les problèmes qui touchent l'université et le système.

Vider les prisons de Russie pour remplir les sièges de Sotchi 2014

mardi 24 décembre 2013 à 19:45
Some of Russia's newly freed, prominent former political prisoners. From left to right, Maria Baronova, Nadezhda Tolokonnikova, and Mikhail Khodorkovsky. Images mixed by Kevin Rothrock.

Trois éminents ex-prisonniers politiques fraîchement libérés en Russie. De gauche à droite, Maria Baronova, Nadejda Tolokonnikova, et Mikhaïl Khodorkovsky. Photo-montage de Kevin Rothrock.

De l'avis de nombreux blogueurs russes, les Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi l'année prochaine ont été déterminants dans l'amnistie qui a libéré, la semaine dernière, à la fois les militants de Greenpeace de l’ “Arctic Sunrise” et les célèbres rockeuses de Pussy Riot, ainsi que dans la grâce accordée à Mikhaïl Khodorkovski, aussitôt envolé de Russie à Berlin. Poutine, dit la théorie, a hâte de sauver la face et d'éviter un boycott olympique des dirigeants mondiaux, même si cinq des sept autres pays du G8 ont déjà fait savoir que leurs chefs ne feraient pas le voyage de Sotchi en février prochain (France, Grande Bretagne, Canada, Etats-Unis, et peut-être même Allemagne).

Ioulia Galyamina de l'Ecole Supérieure d'Economie a écrit sur son mur Facebook :

Путин пытается сделать хорошую мину перед Олимпиадой в Сочи, мотивы его низменны, но несколько свободных человек – это все равно счастье.

Poutine s'efforce de faire bonne figure avant les Olympiades à Sotchi, ses motifs sont bas, mais quelques individus en liberté, c'est toujours un bonheur de pris.

Tout le monde n'est pas de l'avis qu'amnistie et grâce visaient a sauver les Jeux Olympiques. Commentant les dernières rumeurs qu'une troisième série de chefs d'accusation attendait Khodorkovski et que sa mère est âgée et malade, Kiril Rogov a écrit sur Facebook :

Все “третье дело” и болезнь матери – были обыкновенным шантажом, с помощью которого у Ходорковского выбивали согласие на помилование. На кону восе не олимпиада и не возможность широкого жеста под новый год, а – как всегда – деньги.

Toute cette “troisième affaire” et la maladie de sa mère n'étaient que du chantage ordinaire, par lequel [le Kremlin] a extorqué à Khodorkovski l'acceptation de sa grâce. L'enjeu n'était pas les Jeux Olympiques ou l'occasion d'un grand geste de Nouvel An, mais, comme toujours, l'argent.

Oleg Makarenko, le blogueur fritzmorgen, doute lui aussi que Poutine ait libéré Khodorkovski à cause des Jeux.

Версия «Олимпиада» представляется мне смешной. На Олимпиаде лозунги «свободу Ходорковскому» популярностью не пользовались бы в любом случае, там протесты будут, в основном, под девизом «слава Содомии»….

Плакаты о Ходорковском на фоне радужных флагов выглядели бы совершенно нелепо. Очевидно, причина не в Олимпиаде.

La version “J.O.” me paraît ridicule. Aux J.O., les slogans “Liberté pour Khodorkovski” n'auraient pas eu de succès de toute façon. Il y aura des protestations [à Sotchi], mais surtout sous le slogan “Vive la Sodomie”….

Des posters de Khodorkovski sur fond de drapeaux arc-en-ciel aurait eu l'air complètement absurdes. A l'évidence, la cause n'est pas les J.O.

Makarenko de poursuivre avec l'hypothèse qu'une répression anti-corruption débutera au printemps, après les Jeux Olympiques de Sotchi, et que la libération de Khodorkovski est un message aux futurs prisonniers que Poutine est disposé à négocier.

La journaliste de Kommersant Olga Allenova a déploré :

Само по себе это освобождение перекроет все нарушения прав человека в РФ, весь беспредел в Сочи, всю жуть на Кавказе, – олимпиада владимировна пройдет под бурные аплодисменты, все приедут, даже француз, а ВВП может спокойно править еще мильен лет, вообще не парясь ни о правах, ни о свободах.

В итоге он опять выигрывает.

Как всегда.

Это просто невероятно, как они научились это делать.

En soi, cette mise en liberté dépasse toutes les violations de droits de l'homme en Russie, tous les débridements à Sotchi, toutes les horreurs dans le Caucase—les Jeux Olympiques de Vladimir se dérouleront sous une tempête d'applaudissements, ils viendront tous, même le Français, et VVP peut régner tranquillement encore un million d'années, sans s'embêter ni avec les droits ni avec les libertés.

Au total, il gagne de nouveau.

Comme toujours.

C'est juste incroyable, comment ils ont appris à le faire.

Pour sa part, Khodorkovski se dit opposé à un boycott des Jeux Olympiques, justifiant :

Quant à Sotchi, ma position est que c'est une fête du sport ; c'est une fête pour des millions de gens et il ne faut pas la ternir. Il ne faut pas non plus en faire la fête personnelle du Président Poutine — ce ne serait pas juste non plus. Quoi qu'il en soit, je ne voudrais pas gâcher une fête à des millions de gens.

Pendant ce temps, la médaillée d'argent des prisonniers politiques russes, la Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova, a exigé un boycott total des Jeux Olympiques, en s'adressant aux journalistes qui ont assisté à sa libération de prison le 23 décembre 2013 :

A présent, cependant, j'appelle à un boycott, en toute honnêteté, j'appelle chacun de nous à ne pas nous vendre pour tout ce pétrole et gaz que la Russie peut donner. J'appelle à l'application des normes, traditions et règlementations, — ces valeurs promues par l'Europe.

Les vértiables raisons de la soudaine remise en liberté de Khodorkovski et de l'amnistie qui a libéré les deux dernières Pussy Riot gardent leur mystère. Si la théorie est exacte que ces actes de clémence résultent d'une volonté du Kremlin de sauver “Sotchi 2014,” on verra au cours des prochaines semaines si des dirigeants occidentaux reviendront sur leur décision et assisteront aux Jeux d'Hiver.

#Lobbytweet, pour plus de transparence dans la politique allemande

lundi 23 décembre 2013 à 23:54

Dans beaucoup de pays, Twitter s'est hissé aujourd'hui en nombre d'utilisateurs au deuxième rang des réseaux sociaux derrière Facebook. La popularité de Twitter en Allemagne n'a pourtant rien de commun avec celle atteinte dans des pays comme le Brésil, les USA, l'Espagne ou la Turquie.

Die Wirtschaftswundertüte. Ein Geschenk der Initiative Neue Soziale Marktwirtschaft an die gründe Bundestagsabgeordnete Tabes Rößner.

La pochette-surprise de l'économie. Un cadeau de l'Initiative Nouvelle Economie sociale de marché à la députée Verts au Bundestag Tabea Rößner. Photo publiée sur son profil Facebook.

En Allemagne, le nombre d'utilisateurs de Twitter équivaut à celui des petits Pays-Bas, malgré une population presque cinq fois supérieure. Un blog de The Economist a déjà lancé la question “Why Do Germans Shun Twitter [Pourquoi les Allemands fuient Twitter] pour arriver à la réponse que la transparence de Twitter est en contradiction avec le besoin d'intimité des Allemands.

Cette transparence de Twitter pourrait permettre d'éclairer un peu l'obscurité du lobbying dans la politique allemande. Sur son blog Hamburger Wahlbeobachter [Observateur des élections à Hambourg, en allemand], Martin Fuchs a invité les politiques allemands à rendre publiques sur Twitter, par le mot-dièse #Lobbytweet, leurs rencontres avec les lobbyistes. Certains politiciens publient d'ores et déjà ces rendez-vous sur leur page d'accueil. La députée Verts au Bundestag Tabea Rößner affiche un choix baroque de cadeaux de lobbyistes sur sa page Facebook. La publication des Lobbytweets agrégerait les rencontres de cette sorte et autoriserait aux citoyens, journalistes ou association un aperçu, même partiel, de l'étendue du lobbying.

L'initiative du Hamburger Wahlbeobachters remonte à un tweet de la députée Verts au Bundestag Agnieszka Brugger, qui a retourné à l'expéditeur les cadeaux de lobbying. Agnieszka Brugger a fait de même pour un cadeau de l'Initiative Nouvelle Economie Sociale de Marché (INSM), et en a informé par un tweet :

#INSM, ton cadeau est renvoyé.

Le Hamburger Wahlbeobachter donne sur son blog une liste de tous les parlementaires régionaux et fédéraux qui ont accepté d'utiliser #Lobbytweet pour informer de leurs rencontres avec des lobbyistes.

Les réactions sur Twitter sont jusqu'à présent extrêmement positives. Jona Hölderle (@pluralog) a twitté :

Enfin twitter tout bonnement la transparence

Yannick Dillinger est enthousiasmé par l'initiative #Lobbytweet :

Bonne opération ! MT @wahl_beobachter : “Ça a démarré avec une photo de @agnieska_mdb. Transparence dans le lobbying

Le journaliste Claus Hesseling (@the_claus) tient également l'idée pour recommandable :

Super idée de @wahl_beobachter : les politiciens devraient tweeter sur les cadeaux reçus des entreprises

Les premiers hommes et femmes politiques qui veulent utiliser #Lobbytweet ont été salués avec euphorie par l'initiateur Martin Fuchs :

Génial, le député au Bundestag @marcobuelow et les députés de Länder @netnrd et @mmarsching sont les premiers politiques à utiliser #LobbyTweet

L'initiative #Lobbytweet ne délie pas les politiciens de leur responsabilité dans l'élaboration de lois pour introduire une plus grande transparence. L'association d'intérêt public LobbyControl et d'autres organisations poussent depuis longtemps les hommes politiques à instaurer un registre obligatoire des lobbys et à voter une loi anti-corruption des élus. Les #Lobbytweets, sont en tous cas un petit pas dans la bonne direction, celle de la transparence des lobbys.

‘Mandela : Vous aussi vous l'aimez ? Alors, défendez les droits de l'homme !’

lundi 23 décembre 2013 à 21:48

Une affiche rendant hommage à Nelson Mandela, et exploitant la popularité quasi générale du leader sud-africain au Brésil, appelle au rassemblement de ceux qui admirent son leg pour la défense des droits de l'homme. Ce message a été diffusé par l'ONG Conectas Direitos Humanos (Connectez vous aux droits de l'homme) à l'occasion de la Journée mondiale des droits humains, le 10 décembre 2013.

Banner divulgado no Facebook pela Conectas Direitos Humanos

Affiche diffusée sur Facebook par Conectas Direitos Humanos

“Faites plus que vous émouvoir’ , demande l'organisation, dans un pays où  le conservatisme et une attitude négative vis à vis des droits de l'homme semblent en augmentation. C'est ce que montre certaines enquêtes d'opinion récentes : 90% des Brésiliens sont en faveur d'une réduction de la majorité pénale et  61% sont persuadés  que la méchanceté est la cause principale de la criminalité.

“Nous n'allons pas bien !”: le mal-être estudiantin s'affiche en Corée du Sud

lundi 23 décembre 2013 à 15:41

Assistons-nous à une version coréenne d'Occupy Wall Street ?

Une affiche, écrite par un étudiant universitaire et qui dépeint la frustration estudiantine causée par l'injustice sociale et les actuels développements politiques, fait le tour de la Corée du Sud. Inspirés par cette affiche surnommée “Nous n'allons pas bien”, qui liste les différents problèmes sociaux – d'où ce slogan -, de jeunes Coréens ont conçu leurs propres posters et les ont placardés sur les panneaux d'affichage.

Ju Hyun-woo, un étudiant de l'Université de Corée, a ainsi posté ces messages ci-dessous et les a affichés sur le panneau d'affichage de son université la semaine dernière. Le manifeste de Ju répertorie les principaux maux de la société qui ont déclenché les manifestations. Parmi eux, le scandale concernant la dernière élection présidentielle [anglais] ; les licenciements des travailleurs des chemins de fer [anglais] ; la lutte contre la construction de pylônes électriques en remplacement d'une résidence senior à Milryang [anglais] ; la corruption des puissants conglomérats ; et la constante insécurité du marché du travail. 

Puis il interpelle les étudiants: “Je voudrais simplement vous demander, ‘Vous allez bien ?', N'avez-vous aucun problème à ignorer tous ces soucis car ils ne vous concernent pas ? Je voudrais seulement savoir si ça ne vous dérange pas de vous cacher derrière l'apathie politique pour justifier votre attitude ? Et si vous n'allez pas ‘bien’ après avoir constaté tous ces problèmes, peut-être pourrez-vous faire entendre vos opinions – quelles qu'elles soient”.

Ju's hand-written poster which sparked this movement

L'affiche manuscrite de Ju expliquant sa frustration concernant divers enjeux sociaux a incité de nombreux autres Sud-Coréens à faire de même. Photo postée sur la page Facebook “Ca ne peut pas aller”. Publiée avec autorisation.

A la suite de l'explosive réaction suscitée par cette affiche, celle-ci s'est répandue comme une traînée de poudre [coréen] à travers les universités du pays. Plus de 20 grandes universités se sont ensuite jointes au mouvement, dont l'Université Nationale de Séoul, Yonsei, Hanyang, Ewha, KAIST, Pusan, et d'autres encore. Même un étudiant de l'Université de Californie à Berkeley, aux Etats-Unis, et d'autres établissements ont fait de même (voir les photos ci-dessous).

Une page Facebook intitulée “Ca ne peut pas aller” a été créée pour partager un déluge de photos. En l'espace d'une semaine, elle a reçu 262 000 likes, et l'affiche de Ju, par laquelle le mouvement a débuté, a reçu plus de 2 000 likes et a été partagée plus de 440 fois. Ci-dessous, six photos tirées de la page Facebook ”Ca ne peut pas aller”, republiées avec autorisation:

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Un étudiant tenant une pancarte devant les affiches. Celle-ci dit “Je ne suis pas d'accord avec la démocratie actuelle de notre nation, qui nous ramène vers le passé”.

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De nombreuses affiches “Nous n'allons pas bien” recouvrent les panneaux d'affichage de l'Université de Corée. La description d'une photo publiée sur Facebook dit, “Plus de 40 pages sont affichées sur l'une des entrées du bâtiment de science politique et d'économie”.

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Une affiche “Nous n'allons pas bien” à l'Université Nationale de Séoul.

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Une affiche “Nous n'allons pas bien” à l'Université de Yonsei.

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Une affiche “Nous n'allons pas bien” à l'université de Hanyang.

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Une affiche “Nous n'allons pas bien” à l'Université de Pusan.

Plusieurs journalistes ont analysé [coréen] la raison qui se cache derrière la popularité de cette affiche chez les étudiants. Selon eux, c'est parce qu'il ne s'agit pas d'une déclaration à intérêt politique, mais d'une “déclaration personnelle franche, écrite comme s'il s'agissait d'une conversation entre étudiants”, qui partage la douleur et la frustration des jeunes Coréens, actuellement en difficulté.

Sur Twitter, de nombreux internautes ont également partagé des photos de ces affiches manuscrites:

A l'université féminine de Sookmyung. D'un bout à l'autre, des affiches “Nous n'allons pas bien”. Quelqu'un a écrit là-bas, “Je n'ai pas pu dormir jusqu'à tard dans la nuit, après avoir lu ces affiches”. Il semble que quelque chose, sur ces affiches, a profondément remué les étudiants.

Une affiche manuscrite “Nous n'allons pas bien”, écrite par Shin Eun-je et Park Moo-young. Elle a été postée sur le panneau d'affichage de [l'université de Californie de] Berkeley. Cela commence à se répandre dans le monde entier.

Une photo de l'affiche “Nous n'allons pas bien” du lycée de Hyosung.

Alors que le concept se propage sur le Web, l'Université de Corée a décidé de conserver [coréen] l'affiche de Ju au musée de l'université et de la présenter comme “un document d'un mouvement démocratique”.

Sous la bannière “Nous n'allons pas bien”, un groupe d'étudiants de l'Université de Corée a manifesté dans la rue, le 14 décembre dernier.

A la gare de Séoul, le 14 décembre 2013

A l'une des entrées de l'Université de Corée, le 14 décembre 2013

Gong Ji-young, l'auteure de best-seller bien-aimée de la nation, commenta à propos de cette affiche:

Le mot-clé de l'année 2013 sera “Nous n'allons pas bien”. La conscience et le courage d'un étudiant ont secoué le monde entier cet hiver. Aucun individu n'est insignifiant.