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Le président nigérian limoge le patron de la Banque centrale pour ‘imprudence financière’

lundi 24 février 2014 à 13:05

M. Sanusi Lamido Sanusi, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), a été démis de son poste le 20 Février 2014 par le Président Goodluck Jonathan pour “imprudence et mauvais comportement en matière financière”. Il a depuis été remplacé par la doyenne des  vice-gouverneurs de la CBN, Madame Sarah Alade.

Un communiqué de presse du chargé de communicatif  donne en détail les motifs de la suspension de M. Sanusi: 

Ayant pris connaissance avec attention des rapports du Financial Reporting Council du Nigeria et d'autres organismes, qui indiquent clairement que le mandat de M. Mallam Sanusi Lamido Sanusi a été caractérisé par divers actes d'imprudence et de mauvais comportements qui sont incompatibles avec la vision que le gouvernement a d'une banque centrale  attachée aux valeurs fondamentales de la gestion économique :  prudence, transparence et discipline financières;

Également profondément préoccupé par les irrégularités de grande envergure constatées sous la gestion de M. Mallam Sanusi qui ont empêché la Banque centrale de poursuivre et réaliser son mandat légal, et

Déterminé à redresser de façon urgente la Banque centrale du Nigeria pour une plus grande efficacité, le respect des procédures et la responsabilité, le président Goodluck Ebele Jonathan a ordonné la suspension immédiate de M. Mallam Sanusi Lamido Sanusi de ses fonctions de gouverneur de la Banque centrale du Nigeria.

Sanusi Lamido Sanusi [Photo utilisée sous Creative Commons Licence]

Sanusi Lamido Sanusi [Photo utilisée sous Creative Commons Licence]

Ce n'est pas la première fois que les médias parlent de l'ancien banquier en chef du Nigeria. L'année dernière, le contenu d'une lettre qu'il avait adressée au président avait été divulgué à la presse :

M. Sanusi avait écrit une lettre au président Goodluck Jonathan en septembre détaillant le détournement de près de 50 milliards de dollars de recettes pétrolières par la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). La lettre avait été reprise plus tard par la presse , devenant un sujet de débat public.

Bien que M. Sanusi ait réduit plus tard le montant des fonds manquants à 12 milliards de dollars, quand les collaborateurs du président Jonathan ont menacé de rendre publiques ses dépenses inconsidérées et ses flirts, le président avait conclu que la déclaration du gouverneur de la CBN avait été faite pour embarrasser le gouvernement et dénigrer la présidence.

La Nigerian National Petroleum Corporation a démenti les allégations de l'ancien gouverneur de la banque, en disant qu'il se mêlait de politique dans un article du journal Daily Trust:

La Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) dément les accusations attribuées au gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, M. Sanusi Lamido Sanusi, selon lesquelles elle détiendrait 49,8 milliards de dollars (équivalant à 8 trillions de dollars de Nairas), représentant 76% du total des revenus du pétrole brut de janvier 2012 à juillet 2013.

Le porte-parole de la NNPC, M. Omar Farouk Ibrahim, a déclaré dans un communiqué que l'allégation était le fruit d'une mauvaise connaissance du fonctionnement du secteur du pétrole et du gaz,  ainsi que des modalités de versement du produit des ventes de pétrole brut dans les comptes de la Fédération.

M. Sanusi, en colère,  avait, une nouvelle fois, à la fin du mois dernier, accusé la NNPC de corruption, selon un article de Premium Times : 

Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, M. Sanusi Lamido, a pointé un doigt accusateur à nouveau mardi  contre la compagnie pétrolière publique, la Nigerian National Petroleum Corporation, NNPC, et l'accuse d'avoir oublié de payer sur le compte de la fédération au moins 20 milliards de dollars de recettes pétrolières destinées à l'État.

Avant l'annonce de son limogeage, une vidéo téléchargée sur YouTube par Chime Asonye, intitulée “Surmontant la peur de tout intérêt particulier, M. Sanusi Lamido à TEDxYouth @ Maitama” est devenue virale dans la blogosphère du Nigeria.

La suspension du patron de la banque a provoqué les foudres des internautes nigérians. Namama pense que c'est une nouvelle décision imprudente prise par le président :

GEJ a fait tant d'erreurs impardonnables, depuis le pillage de masse jusqu'aux massacres et aux remplacements de cadres professionnels pour des raisons égoïstes 

Tunde Bakare pense que la suspension de M. Sanusi n'arrêtera pas la corruption à la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) :

La suspension de M. Mallam Sanoussi est-elle la solution aux pratiques de corruption en cours à la NNPC ?

Helen Alfred estime que les Nigérians méritent de connaitre la vérité sur les fonds manquants dont M. Sanusi a parlé :

Nous méritons de savoir la vérité sur #whereisourmoney. Alors pourquoi limoger M. Sanusi pour nous l'avoir dit. Ou bien c'est pour la façon dont il l'a dit ?

Un autre twitto a accusé le gouvernement de pratiquer le deux poids deux mesures :

  @ @ stellaoduah et diezanimadueke conservent leur emploi alors que des enquêtes sont en cours. SLS [le gouverneur suspendu M. Sanusi Lamido Sanusi] est suspendu. 

Cependant, ce ne sont pas tous les tweets qui ont critiqué le gouvernement. Par exemple, le blogueur et écrivain Willy Wonka s'interroge sur la controverse sur Twitter :

Twitter est en pleine surchauffe sur le licenciement de # Sanusi. Mais les gens de la rue se réjouissent. Ai-je raté quelque chose ?

Brésil : Une vidéo satirique censurée par la chaine Rede Globo

lundi 24 février 2014 à 11:29
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Capture d”écran de la video satirique : le présentateur William Bonner et la fausse Patrícia “Correta” (“Patricia Correct”) sur la “vidéo que la Globo ne veut pas que vous voyiez”.

Tous les liens mènent à des pages en portugais.

L'activiste et vidéaste brésilien Rafucko dénonce sur sa page Facebook le fait que Youtube ait supprimé une de ses vidéos à la demande de la Rede Globo (NdT: La plus grande chaine de télévision brésilienne). En à peine huit heures, la satire avait attiré plus de 40 000 visiteurs. 

Le montage vidéo, mis en ligne le 18 février, avait pour point de départ un éditorial du ”Jornal Nacional” (NdT: l'équivalent du journal de 20h), émission phare du service d'information de la Globo. Il souhaitait exposer au grand jour la manipulation de l'information véhiculée par la chaine à propos des manifestations ayant lieu dans le pays depuis juin 2013. Sur cette vidéo, l'activiste se faisait passer pour la journaliste Patrícia Poeta, co-présentatrice du journal, (devenue ‘Patrícia Correta', Patricia Correct, dans sa version humoristique) et corrigeait les commentaires de son collègue, le journaliste William Bonner, tous deux co-présentateurs du Journal Nacional.

Parmi les mises au point de l'humoriste :  le rôle du service d'information de la Globo dans la couverture de la mort du cinéaste Santiago Andrade durant les manifestations de Rio de Janeiro, ainsi que les accusations émises par les Organisations Globo (par son bras imprimé, Le Globo) contre le député Marcelo Freixo – accusé de manière on ne peut plus désinvolte d'être proche des manifestants soupçonnés du meurtre du cinéaste. L'insistance de la chaine à utiliser le terme “vandales” pour dénommer les manifestants, lié à sa partialité mettant au même niveau la violence défensive des manifestants et la violence de la Police Militaire, qui, selon l'Abraji (Association brésilienne de journalisme d'investigation) est responsable de 75% des agressions contre les journalistes.

La dénonciation de Rafucko a été téléchargée par des milliers d'utilisateurs de Facebook qui ont répondu à la demande de l'humoriste en partageant la vidéo sur différentes plateforme telles que YouTube et Vimeo. Mais beaucoup de ces versions ont également été censurées à la demande de la Rede Globo, a dit l'activiste:

Quem baixou, pode repostar! Em breve reposto, com o slogan: “o vídeo que a Globo não quer que você veja”. Vai ser sucesso. Já é.

Ceux qui ont téléchargé, vous pouvez partager! Je vais bientôt la remettre en ligne avec le titre: La vidéo que la Globo ne veut pas que vous voyiez”. ça va être un succès. ça l'est déjà.

Le même jour, Rafucko a protesté sur son blog contre ce qu'il assimile à de la censure:

Não é à toa que um dos gritos mais ouvidos nas manifestações diz “a verdade é dura, a Rede Globo apoiou a ditadura (e ainda apóia)!”

Na última semana vimos a emissora dedicar extensas reportagens e editorias para versar sobre a liberdade de expressão. Desde o início das manifestações, a Rede Globo utiliza sistematicamente imagens de coletivos de mídia independente sem dar créditos ou pedir prévia autorização.

Entretanto, meu vídeo satirizando o Jornal Nacional foi retirado do ar menos de 12h após sua publicação. O papo dos “direitos autorais” eu dispenso.

ça n'est pas pour rien que l'un des slogans les plus entendus dans les manifestations était “La vérité est dure, la Rede Globo a soutenu la dictature (et la soutient encore) !”

La semaine dernière, on a pu voir la chaine diffuser de longs reportages ainsi que des éditoriaux glosant sur la liberté d'expression. Depuis le début des manifestations, la Rede Globo utilise systématiquement des images de collectifs indépendants sans citer de noms et sans demander quelque autorisation que ce soit.

En attendant, ma vidéo brocardant le Jornal National a été supprimée moins de 12 h après sa mise en ligne. Et épargnez-moi le discours sur les “droits d'auteurs”.

L'activiste Pedro Ekman a critiqué la Rede Globo et parlé de cette question des droits d'auteurs :

A Globo é a maior censora da internet brasileira. A Globo retira conteúdos alegando ter direito autoral sobre eles. A Lei de Direito Autoral determina que é LIVRE o uso de pequenos trechos de obras protegidas por direito autoral para fins de crítica e sátira. Mas respeitar leis nunca foi muito a prática da Globo, vide 1964.

La Globo est le plus grand censeur de l'internet brésilien. La Globo supprime des contenus en alléguant en posséder les droits d'auteurs. La loi sur les droits d'auteurs autorise le LIBRE usage de courts extraits d'oeuvres protégées à des fins de critiques ou de satires. Mais respecter les lois n'a jamais été la tasse de thé de la Globo, voir 1964 (NdT: et l'engagement de la chaine au côté de la dictature et du coup d'état de 1964).

Le  journaliste Bruno Natal ajoute, sur son blog :

Nos EUA, por exemplo, essa alegação mambembe de violação de direitos autorais não colaria, porque lá existe uma lei chamada Fair Use (Uso Justo), que permite a reprodução de qualquer material protegido desde que dentro de um contexto pertinente, o que claramente é o caso aqui. Afinal, como o Rafucko pode criticar o editorial sem mostrá-lo?

Isso pra não entrar no âmbito da liberdade artística, antes que alguém venha dizer que ele não precisava mostrar o vídeo, mas bastaria citá-lo (quem escolhe a forma é o artista).

Só tem um nome pra isso e vc sabe qual é.

Aux USA par exemple, ces allégations à deux balles de violations des droits d'auteur ne tiendraient pas, parce que là-bas, il existe une loi appelée Fair Use (Utilisation Juste), qui permet la reproduction de n'importe quel contenu protégé si l'utilisation en est pertinente, ce qui est clairement le cas ici. Au final, comment Rafucko peut-il critiquer l'éditorial sans le montrer?

Sans même entrer dans le cadre de la liberté artistique, et avant que quiconque ne viennent dire qu'il n'avait pas besoin de montrer les images du journal, qu'il suffisait d'en parler (c'est l'artiste qui choisit la forme).

Il n'y a qu'un seul nom pour cela et tout le monde sait lequel.

Le jour suivant, le 19, Rafucko a remercié ses abonnés d'avoir partager la vidéo en annonçant qu'avant d'être censurée, elle avait atteint les 500 000 visualisations, devenant ainsi la vidéo la plus vue sur sa chaine YouTube et il a ajouté:

Quando se fala pela liberdade, toda tentativa de repressão e censura amplifica nossa voz.

Quand on s'exprime pour la liberté, toute les tentatives de répression et de censure amplifient notre voix.

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Vidéo originale censurée

Tatiane Rosset, sur le blog Youpix, commente:

Como a internet não é boba nem nada, existem outros meios para assistir o viral, onde Rafucko interpreta Patrícia Correta (piadinha) corrigindo o colega de bancada durante o editorial. Um deles são as várias repostagens feitas no próprio YouTube (uma já tinha mais de 400 mil views quando foi retirada, e outra está em 190 mil).

A outra, é claro, é através do Vimeo. Porque, por algum motivo, todos as pessoas com o ~~rabo preso~~ no país esquecem que o YouTube é o principal, mas não o único meio de veicular vídeos online

A censura, pedida pela Rede Globo por “infringir direitos autorais”, levanta o questionamento: Até onde a liberdade de expressão rola online? O universo digital é realmente livre?

Comme sur internet on n'est pas bête, loin de là, il existe d'autres moyens pour voir la vidéo dans laquelle Rafucko interprète Patrícia Correta (petite blague) corrigeant le collègue présentateur pendant sa chronique édoriale. L'un d'eux est la multiplicité des partages sur YouTube même (l'un d'entre eux avait déjà été vu plus de 400 000 fois lorsqu'il a été supprimé, et un autre en est à 190 000 vues).

L'autre, bien sûr, est sur Viméo. Parce qu'on ne sait pour quelle obscure raison, tout ceux qui ~~rencontrent des problèmes de liberté d'expression~~ dans ce pays, oublient que YouTube est le principal, mais certainement pas le seul moyen de diffuser des vidéos en ligne.

La censure, demandée par la Rede Globo pour “infractions aux droits d'auteur”, amène la question : jusqu'où va la liberté d'expression en ligne ? L'univers digital est-il réellement libre ?

 La vidéo peut encore être vue sur d'autres comptes Youtube et sur Vimeo.

Plaisirs et nuisances du Carnaval de Venise

dimanche 23 février 2014 à 23:33

Olia i Klod décrit les difficultés quotidiennes des habitants de Venise pendant la période du carnaval annuel qui s'articule en différentes activités dans la cité lagunaire, du 16 février au 4 mars cette année: 

Les habitants sont exaspérés par le bruit le soir, les tapages nocturnes des ivrognes, le bruit, la saleté, les odeurs de liquides corporels. Ils dénoncent l’absence de contrôles de la police municipale. Pour calmer cette fronde, Alessandro Maggioni chargé des relations avec les associations et Marco Agostini ont confirmé que la municipalité a prévu des services de police renforcés dès la semaine prochaine. Des agents de Veritas seront principalement chargés de veiller qu’après minuit, il n’y ait plus de tapage dans les calli. Vu comment se comportent ces mercenaires, le remède risque d’être pire que le mal.

Cela fait des années que nous demandons, comme cela se fait dans de nombreux endroits en Europe, que dès leur entrée dans Venise, Piazzale Roma et à la sortie de la gare Santa Lucia, les arrivants soient obligés de vider leurs sacs de toutes les bouteilles d’alcool et autres substances illicites dans des bennes poubelles gardées. Il suffit ensuite de limiter la vente d’alcool dans la cité pour réduire les nuisances, mais cela ne semble pas convenir à certains intérêts locaux.

Peut-on rire même du génocide rwandais ?

dimanche 23 février 2014 à 23:05

L'humoriste français Nicolas Canteloup provoque une controverse pour son sketch tournant en dérision le génocide de 1994 au Rwanda. M. Canteloup n'a toujours pas présenté des excuses. , une blogueuse de l'édition Le Plus du Nouvel Observateur pose la question logique: “Est-ce que tout peut être objet d'humour ?“:

Rire du génocide rwandais, ça me dépasse. Vous vous souvenez qu'en 1994, plus d'un million de personnes ont été torturées, violées et assassinées ? Ça vous fait rire ? 

Le président du CRAN, Louis-Georges Tin, estime que le sketch est totalement inacceptable :

Quand il s'agit des Noirs, à l'évidence, on peut tout se permettre. Mais il est temps que cela cesse. Ce soi-disant humour masque mal une forme extrême de mépris et d'abjection. Devant le crime contre l'humanité, l esclavage, la Shoah, le Rwanda, on ne rit pas, on fait silence.

Viktor Ahn : le triomphe russe d'un ancien sud-coréen banni

dimanche 23 février 2014 à 16:20
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Image d'un utilisateur de Flickr ; @CanadianPhotographer (CC BY SA 2.0)

Le patineur vedette de short-track Viktor Ahn, anciennement connu sous le nom d'Ahn Hyun-soo, a ramené à la Russie, son pays d'adoption, trois médailles – trois en or et une en bronze – lors des Jeux Olympiques de Sotchi.

Face à cette série gagnante, des forums en ligne sud-coréens ont été envahis de débats sur les motivations qui ont conduit ce génie du patinage sud-coréen loin de son pays natal et sur l'obsession des médias coréens à considérer Ahn comme “un Coréen”. La culture de groupe qui se perpétue non seulement au sein du patinage coréen mais aussi plus généralement dans la société coréenne n'est pas non plus épargnée par les critiques.

Ahn a fait les gros titres des médias internationaux lors des Jeux Olympiques de 2002, lorsqu'il heurta malencontreusement l'octuple médaillé Ohno. Quatre ans plus tard, sa formidable rivalité avec Ohno se concluait par l'obtention de trois médailles d'or et une en bronze.

Ahn a cependant failli à prendre part aux Jeux Olympiques en 2010. Officiellement pour cause de blessure au genou. Mais sa brouille avec la Fédération Coréenne de Patinage et les persécutions subies par le patineur avant les Jeux de 2006 étaient un secret de polichinelle. En 2010, Ahn a ainsi été abandonné puis banni par sa Fédération. Il quitta alors le pays et devint un citoyen russe en 2011. 

Une “transaction” [coréen] pour laquelle Ahn aurait perçu un salaire élevé, des entraîneurs et professeur particuliers, et la promesse d'un emploi après sa retraite sportive.

Mieux vaut tard que jamais ?

Alors qu'Ahn remportait une médaille de bronze, les médias coréens se sont soudainement pris d'intérêt pour le traitement injuste dont il a souffert, quelques années plus tôt. Même le Président a fait une déclaration [anglais] affirmant que “nous devons examiner si ce changement de nationalité s'est effectué en raison d'irrégularités au sein du milieu sportif tels que le sectarisme, le favoritisme et la corruption parmi les juges”.

Les politiciens s'en sont également mêlés. Le parti au pouvoir Saenuri a posté sur Facebook une photo émouvante, accompagnée d'un texte [coréen] qui indique être “désolé, mais nous vous soutiendrons toujours”. Des excuses tardives qui n'ont pas impressionné les internautes.

De nombreux Coréens étaient plutôt heureux du bonheur retrouvé de leur star exilée, mais ont semblé insensibles, voire choqués, par la soudaine emphase des médias coréens concernant sa nationalité. Voici plusieurs tweets évoquant Ahn.

Si l'Etat lui avait apporté son soutien indéfectible, alors vous pourriez critiquer Ahn Hyun-soo et dénoncer sa trahison et son exil en Russie. Mais ce n'est pas le cas. Il n'a bénéficié d'aucun soutien adéquat, a été pris sous le feu des tirs nourris des divers clans, et a été brutalement frappé (pour avoir refusé d'obéir aux ordres de sa fédération). Cet environnement n'est pas propice à l'entraînement. Rien ne peut justifier les critiques s'abattant sur Ahn.

Ahn a dit aimer le patinage, mais qu'il n'était pas sûr de l'aimer davantage que son pays. Une chose est sûre : il veut encore patiner et vivre en Russie pour toujours. Voilà qui montre comment notre pays provoque la fuite de nos talents plutôt que de les valoriser. Viktor Ahn, prenez cette médaille d'or. Nous ne vous – et ne la – méritons pas.

(1er tweet) Il est devenu citoyen russe et a même changé son nom. Mais les médias insistent pour l'appeler Ahn Hyun-soo. (2ème tweet) Cet athlète, qui ne souhaitait plus s'imprégner de la culture de clans ni se mêler aux luttes de pouvoir, a ainsi changé de nationalité. Mais lorsqu'il gagne deux médailles d'or, quelques médias publient ces lignes ridicules, du genre “Bien qu'il soit russe, son cœur bat pour la Corée”. LOL.

Après avoir appris que certaines personnes tentent de dépeindre Viktor Ahn comme le Ahn Hyun-soo qui aime son pays, soit la Corée du Sud, je n'étais pas surpris. Quand quelqu'un réussit, ils essaient désespérément de s'approprier ce succès en le reliant à la nationalité. Quand quelqu'un échoue, ils prennent leurs distances (comme contre certains Coréens-Chinois)