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‘Le jour où j'ai été réduite à un bête numéro’ : une réfugiée syrienne raconte son voyage vers l'Europe

dimanche 12 juin 2016 à 15:19
Zozan Khaled Musa

Zozan Khaled Musa

Depuis deux ans beaucoup a été écrit sur les réfugiés. Mais des réfugiés eux-mêmes, on entend rarement plus que des citations. GlobalPost, un organisme d'informations internationales faisant partie de PRI , a commandé des textes à cinq jeunes Syriens qui ont tous pris la difficile décision de quitter leur foyer et entreprendre le dangereux périple hors de leur pays, vers la Turquie, la Grèce et à travers l'Europe du Sud. 

Le présent récit de Zozan Khaled Musa, 25 ans, a été originellement publié sur PRI.org le 31 mai 2016, et est reproduit ici avec autorisation. 

Au bout d'une longue et noire traversée en Mer Egée, je suis arrivée sur la petite île grecque de Nera vers 3h30 dans le matin froid du 3 octobre 2015. De nombreux pêcheurs de l'île sont venus nous aider après l'accostage du bateau. Ils voulaient récupérer le moteur de la barque, précieux pour eux.

Quel incroyable soulagement de poser à nouveau le pied sur la terre ferme. Nous avons décidé de nous reposer dans une petite chambre près de la plage. Il n'y avait pas de place pour tous, les femmes et les enfants sont seuls restés à l'intérieur. J'ai fait de mon sac un oreiller et de ma veste une couverture, mais il faisait si froid que je n'ai pu fermer l'oeil. Quand il y a eu assez de lumière, nous avons marché jusqu'au bureau de police local. Il était à presque quatre kilomètres.

Beaucoup de bateaux sont arrivés à l'île cette nuit-là. Des centaines de personnes faisaient la queue attendant leur tour d'être enregistrés pour prendre un autre bateau vers l'île principale de Kos. A Nera, quand mon tour est venu d'entrer dans le bureau, on m'a écrit le numéro “17”  sur la main. Je n'oublierai jamais le jour où j'ai été réduite à un bête numéro sur une longue liste inhumaine. Quelle honte pour l'humanité que tant de gens aient été déshumanisés dans un instant sans défense. J'ai rempli de mon mieux toutes les formalités et suis allée à Kos, où les autorités nous attendaient avec une feuille portant tous nos noms. Ce papier nous autorisait à embarquer sur un bateau à destination d'Athènes. Un trajet de 12 heures. Je suis arrivée à Athènes le lendemain matin et ai quitté la famille de l'ami de mon mari, et ai trouvé un ami grec qui m'a aidée à monter dans un bus vers la frontière macédonienne. Il était 11 heures du soir.

“A Nera, quand mon tour est venu d'entrer dans le bureau, on m'a écrit le numéro “17”  sur la main. Je n'oublierai jamais le jour où j'ai été réduite à un bête numéro sur une longue liste inhumaine.”

Je suis arrivée à la frontière à 6 heures du matin. J'ai eu une petite prise de bec avec un agent de sécurité à la frontière parce qu'il n'était pas équitable. Il y avait des gens qui attendaient depuis longtemps, mais il laissait passer les nouveaux avant eux. “Vous avez l'air stressée. Si vous préférez, vous pouvez retourner dans votre pays et y rester” m'a-t-il dit. J'allais répliquer, mais un ami m'a calmée. Etre réfugiée ou victime de guerre ne m'oblige pas à rester muette quand on me traite mal. Ce n'est pas pour recevoir l'argent ou les allocations de l'Europe que j'ai fui la Syrie. J'ai fui parce que le monde entier est devenu soudainement et volontairement aveugle, sourd et muet face à notre catastrophe engendrée par l'homme en Syrie.

Nous avons payé 25 euros par personne pour monter dans un vieux tas de détritus qu'ils appelaient un train. La saleté et l'odeur étaient indescriptibles. Quand tout le monde a été entassé, il s'est mis en branle comme s'il marchait sur des oeufs. C'est ce qu'on dit en Syrie de ce qui va lentement. Mais j'ai fini par arriver à la frontière serbe. C'est alors que j'ai commencé à souhaiter n'avoir jamais entamé ce voyage. Ce que j'ai vécu de pire, c'était, après quelques six kilomètres à pied, dans la première bourgade où se trouvait le centre d'enregistrement. J'ai oublié le nom de l'endroit, j'étais trop fatiguée. Dommage, car je voudrais pouvoir dire au monde combien il était horrible. C'était supposé être un lieu où l'on pourrait se reposer un peu, mais les réfugiés étaient dehors dans les rues et n'étaient autorisées à entrer que quelques minutes pour écrire leur identité sur des formulaires et devenir à nouveau des numéros. C'était un choc que de voir des milliers de personnes attendre et se bousculer, et chacun se faire traiter sans égard par la police serbe. Vous voudriez ne jamais en passer par là sauf à être totalement désespéré. Des gens que j'y ai rencontrés m'ont dit avoir dormi dans la rue pendant des jours dans l'attente de ce stupide papier d'enregistrement. 

Un tel voyage n'a rien de rationnel ni d'humain.

Pendant cette attente désespérante, j'ai fait la connaissance d'une journaliste serbe. Elle était gentille et m'a aidée à entrer plus vite. Elle m'a même aidée à obtenir la permission de prendre un bus pour la Croatie pendant quelques heures pour que je voie un endroit totalement différent, où les gens se conduisaient différemment. J'ai vu de vrais êtres humains dotés de vraie compassion. Des gens formidablement respectables. On m'a donné du thé chaud et un peu de repos. Le même jour j'ai pris le train pour la Hongrie. Dans ce train j'ai finalement pu dormir un peu.

De la Hongie, je n'ai rien vu puisque je suis arrivée de nuit et ai aussitôt pris le train. Mais j'ai vu les nouvelles barrières à sa frontière avec la Croatie, qui allait être fermée une semaine à peine après mon arrivée en Allemagne. Encore une porte fermée au nez des réfugiés. En quelques heures j'étais à Vienne, en Autriche. J'ai passé une nuit dans un gymnase transformé en lieu pour réfugiés. Cette nuit j'ai dormi comme jamais auparavant, même si c'était un espace ouvert où tout le monde peut vous voir.

Au matin je suis allée à la gare centrale et ai acheté un billet pour l'Allemagne. J'avais très peur de me faire prendre à Passau, la ville allemande sur la frontière avec l'Autriche. Je voulais trop voir mon mari, qui était déjà en Allemagne. Pendant le trajet je n'ai pas parlé un seul mot d'arabe pour que personne ne sache que j'étais une réfugiée. J'ai rencontré un couple américain dans le train, des touristes. J'ai bavardé un peu avec eux à propos de leur tour. Nous avons aussi évoqué les réfugiés. La femme ne les aimait pas du tout. Ils n'ont pas su que j'étais moi-même réfugiée jusqu'à ce qu'on arrive à la frontière. J'ai vu les policiers allemands attendre pour monter dans le train. J'ai fait semblant de dormir, mais j'entendais ce qui se passait. J'ai gardé les yeux fermés pendant une demi-heure qui a paru une éternité. Migrants et réfugiés étaient pris et sortis du train. Quant à moi, ce sont peut-être ma capacité à parler un peu anglais et le fait que je ne porte pas de foulard, à la différence des autres femmes, qui m'ont aidée à ne pas être repérée.

Quand les portes du train se sont refermées, j'ai poussé un soupir de soulagement. J'ai ouvert les yeux de mon sommeil simulé pour voir à travers les vitres des centaines d'enfants, de femmes et d'hommes de tous âges en rang encerclés de policiers. Telle a été ma première expérience de l'Allemagne. J'étais heureuse d'avoir pu passer sans encombre, mais c'était moche de voir tous ces malheureux là-dehors comme s'ils étaient des délinquants, surtout ceux qui n'avaient pas l'intention de rester en Allemagne. Je me suis mise à leur place. C'est blessant d'être regardé de cette façon, d'être soupçonné de venir à cause de la pauvreté. C'est ainsi que la majorité des gens entendent le mot “réfugié”.

Zozan est l'épouse d’Yilmaz. Elle vit à présent dans un village de 5.000 habitants en Allemagne du nord, non loin des Pays-Bas. Elle vient d'être convoquée pour un entretien avec les services de l'immigration. Elle devra ensuite attendre l'accord pour une autorisation de séjour de trois ans. C'est alors qu'elle pourra déménager à Berlin, où elle sera réunie à Yilmaz.

Japon : des photos en ligne pour montrer que l'on vit “à la campagne”

samedi 11 juin 2016 à 19:07
Japanese inaka mikata fukui

Inaka au Japon (Mikata, Prefecture de Fukui). Photo de Nevin Thompson.

Inaka: c'est le mot japonais pour “campagne”, il signifie “zone rurale” en mettant fortement l'accent sur le fait de vivre au fin fond de nulle part.

C'est aussi le thème d'un jeu en cours sur le Twitter Japonais, qui a son propre hashtag. Le site japonais Fundo en parle : “Le jeu est de montrer que l'on vit inaka sans utiliser le mot inaka (#田舎という言葉を使わないで田舎を表現).

Environs un quart de la population japonaise vit dans des zones urbaines concentrées autour de Tokyo et Osaka. Beaucoup veulent vivre dans des zones urbaines bien équipées en moyens de transport, commerces et avoir tous les services. Bien que les trains y soient bondés et les espaces verts limités, vivre dans une grande villes japonaise est plus facile.

Alors, pour démontrer que l'on vit inaka, rien de mieux qu'une photo rappelant que le magasin le plus proche est à plus de cent kilomètres. C'est ce qu'a fait un utilisateur de Twitter.

JUSCO: Go straight for 110 km.

Pour aller au Jusco (acronyme de Japan United stores company), c'est tout droit pendant 110km.

Le mot Inaka est associé à un paysage de rizières. Il sous-entend un approvisionnement permanent en riz frais, directement du producteur. Ce riz doit souvent être poli avant de pouvoir être cuit. Les machines pour polir le riz, fonctionnant avec des pièces de monnaie, sont présentes partout dans les zones rurales:

I love this hashtag.

J'adore ce hashtag.

Un autre utilisateur de Twitter offre une démonstration élégante du mot inaka en utilisant uniquement deux kanjis (sinogrammes utilisés par la langue japonaise). Un grand nombre de champs (畑) autour de la maison, le foyer (家).

#田舎という言葉を使わないで田舎を表現

畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑
畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑
畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑
畑畑畑畑畑家畑畑畑畑畑
畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑
畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑
畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑畑

Dans ce tweet en effet, le kanji pour maison, 家 (ie), est entouré des kanjis pour le mot champ, 畑 (hatake).

Il arrive parfois que la vie rurale impose des contraintes fort inattendues :

Image reads: Notice: The local farmers have requested that you keep your curtains closed at night. They have been having problems with growing their strawberries. Apparently the lights from the dormitory's windows at night are slowing down their growth. Thank you for your cooperation. Management office.

Annonce sur la pancarte : les fermiers locaux demandent que vous gardiez vos rideaux clos la nuit. Ils ont eu des problèmes avec leurs fraises. Il semble que la lumière venant des fenêtres des chambres la nuit ralentisse la croissance de ces fruits. Merci pour votre coopération.

Les transports publics ne sont pas non plus très fréquents, comme le montre cet horaire de bus :

 

Note: This Tweet is intended to resemble a typical Japanese timetable at a country bus stop. The final bus comes at 8:20PM.

Note: le tweet est censé imiter l'affichage habituel des horaires de bus dans la campagne japonaise. En fait, le bus ne passe que trois fois par jour, avec un dernier service à 8h20 le soir.

Un autre utilisateur de Twitter a posté la photo d'une pancarte qu'on ne pourrait voir dans aucune grande ville du Japon :

Translation of sign: “Crab crossing, June to September”
Translation of tweet: Crabs cross the road here during the summer.

Attention : passage de crabes de juin à septembre !

Cette autre photo postée sur Twitter à Tochigi, dans le nord-est de Tokyo, montre qu'un train a été retardé par des sangliers occupant la voie ferrée :

A train has collided with a wild boar.

Un train est entré en collision avec un sanglier.

L'apparition d'animaux sauvages comme, par exemple, un faisant, en plein milieu d'une ville est carrément inaka.

A pheasant is walking down the middle of a “busy street.”

Un faisant déambule au milieu d'une rue très fréquentée.

On a pu voir également des photos de deux cervidés, les kamoshika (Capricornus crispus ou Saro du Japon, vivant dans les montagnes):

#ShowThatYouLiveInInakaWithoutUsingTheWordInaka

Une couverture totale pour les téléphones portables, c'est aujourd'hui la règle…Cette pancarte devient alors infailliblement inaka :

“No cellphone coverage past this point.”

Pas de réseau pour les téléphones portables au delà de ce point.

Quand leur Premier Ministre leur dit qu'il n'y a plus d'argent, les Russes préfèrent en rire

samedi 11 juin 2016 à 18:28
There's no money, but if there were money, maybe it would look like this. Image by Kevin Rothrock.

Il n'y a plus d'argent, mais s'il y en avait ça pourrait ressembler à ça. Image de Kevin Rothrock.

Fin mai, le Premier Ministre Dmitri Medvedev—le falot troisième président de la Russie—a eu une prise de bec mémorable avec une habitante de Crimée, qui l'apostrophait à propos des faibles pensions de retraite versées en Russie. Les bains de foule avec les citoyens ordinaires sont toujours à risques pour les hommes politiques, et Medvedev, un homme dont l'atout politique essentiel est son absence de charisme, a géré l'incident aussi maladroitement que l'on pouvait s'y attendre.

“On nous maltraite”, a dit la femme au premier ministre. “8.000 roubles [109 euros] ? C'est rien du tout !” Générant un des mèmes les plus populaires de l'année, M. Medvedev a rétorqué : “Il n'y a juste pas d'argent. Nous trouverons l'argent, et alors nous réajusterons les pensions. Gardez le moral ! Cramponnez-vous et gardez la santé !”

Dmitri Medvedev à la rencontre de la population en Crimée, le  23 mai 2016.

De multiples intéressés rivalisent désormais pour breveter des éléments de la répartie de Medvedev. On raconte qu'un avocat de St. Pétersbourg a soumis au Service fédéral russe de la Propriété Intellectuelle, plus communément appelé “Rospatent,” une demande d'appellation déposée pour le slogan “Cramponnez-vous !” L'avocat, un dénommé Viktor Pasternak, pensait pouvoir revendre les droits à des entreprises des secteurs bancaire et alimentaire. (La société “Apex Group” aurait soumis une demande séparée de brevet sur le slogan “Il n'y a tout simplement pas d'argent, mais cramponnez-vous.”)

Les plaisanteries sur les propos malencontreux de M. Medvedev en Crimée surgissent avec régularité en Russie ces dernières semaines. Le 9 juin, l'opérateur de télécommunications Tele2 mettait à la porte son publicitaire russe qui avait produit une affiche utilisant la déclaration de Medvedev pour la promotion de Tele2. Les bannières clamaient à travers tout Moscou :  “Chers concurrents, cramponnez-vous ! Gardez bon moral et la santé !” (La campagne publicitaire se basait sur une récente étude officielle établissant que l'Internet de l'opérateur mobile était le plus rapide de la ville.)

Fin mai, le personnel d'Alfa-Bank a également publié une blague sur les comptes de médias sociaux de l'entreprise ridiculisant les propos de Medvedev. (Un canular sur Internet a ensuite prétendu qu'Alfa-Bank avait remplacé les textes affichés par ses distributeurs de billets par une citation de Medvedev.)

Au début de cette semaine, le 6 juin, l'humoriste russe Semion Slepakov a sorti sur YouTube une chanson satirique faite d'extraits des propos de Medvedev. La chanson se présente comme une adresse du premier ministre au peuple russe. Chaque couplet se termine par la formule “Il n'y a juste pas d'argent”.

Voici une traduction (non rimée) du texte de Slepakov :

Здравствуйте все российские люди, я ваш премьер.
Чтобы жили вы лучше, мы приняли ряд эффективных мер.
Круглосуточно, не смыкая глаз, мы работали,
занимались мы вашими нуждами и заботами.
И я рад сообщить вам итоги работы последних лет:
Результаты есть, просто денег нет…..

Хорошего вам настроения
Хорошего вам настроения
Хорошего вам настроения
Вы держитесь здесь, просто денег нет

Всё рассчитано, всё работает как часы у нас:
Продаётся лес, продаётся нефть, продаётся газ,
Заключаются сделки крупные с иностранцами,
И текут отовсюду большие потоки финансов к нам.
Такого подъёма страна не видела много лет,
Чем гордиться – есть, просто денег нет.

Хорошего вам настроения (держитесь там)
Хорошего вам настроения (просто денег нет)
Хорошего вам настроения Вы держитесь здесь, просто денег нет

В общем, такие у нас хорошие новости,
В отпуск уходим мы радостно, с чистой совестью,
В награду за то, что работали мы, не смыкая глаз,
Ждут роскошные яхты и самолёты нас.
Ждут Мальдивы, Монте-Карло, Лондон и Пхукет.
Мы бы взяли вас, просто денег нет.

Хорошего вам настроения (держитесь там)
Хорошего вам настроения (просто денег нет)
Хорошего вам настроения Вы держитесь здесь, просто денег нет

Bonjour, peuple de Russie, je suis votre premier ministre.
Pour que vous viviez mieux, nous avons pris une série de mesures efficaces.
Nuit et jour, sans jamais fermer l'oeil, nous avons travaillé,
Nous avons pourvu à vos besoins et vos soucis.
Je suis heureux de vous communiquer le bilan de ces dernières années :
Les résultats sont là, il n'y a juste pas d'argent.

Gardez le moral !
Gardez le moral !
Gardez le moral !
Cramponnez-vous. Il n'y a juste pas d'argent.

Les comptes sont faits. Chez nous tout fonctionne comme une horloge.
On vend du bois, on vend du pétrole, on vend du gaz.
On conclut de gros contrats avec les étrangers.
De partout ruissellent vers nous les grands flux financiers.
Il y a un tas d'années que le pays n'a vu un tel essor :
Il y a de quoi être fiers, il n'y a juste pas d'argent.

Gardez le moral ! (Cramponnez-vous)
Gardez le moral ! (Il n'y a juste pas d'argent.)
Gardez le moral !
Cramponnez-vous ! Il n'y a juste pas d'argent.

En somme, les nouvelles sont bonnes.
Nous partons en vacances joyeux, la conscience tranquille.
Récompensés d'avoir travaillé sans fermer l'oeil.
Les yachts fastueux et les avions nous attendent.
A nous les Maldives, Monte-Carlo, Londres et Phuket.
On vous emmènerait bien, il n'y a juste pas d'argent.

Gardez le moral ! (Cramponnez-vous)
Gardez le moral ! (Il n'y a juste pas d'argent.)
Gardez le moral !
Cramponnez-vous ! Il n'y a juste pas d'argent.

L'écrivain angolais Ondjaki remporte un prix de littérature en France

vendredi 10 juin 2016 à 17:16
Brasília - O escritor angolano Ondjaki participa da 1ª Bienal do Livro e da Literatura (2012). Foto: Elza fiúza/ABr (CC BY 3.0 br)

Brasília – l'écrivain angolais Ondjaki lors de la première biennale du livre et de la littérature ( 2012) . Photo: Elza fiúza/ABr (CC BY 3.0 br)

L'écrivain angolais Ondjaki a remporté le prix Littérature-Monde 2016 pour son livre “Os transparentes” (Les transparents) publié en 2012. Ce même livre lui avait valu le prix littéraire José Saramago, un an après sa publication en 2013.

Lors d'un interview, Ondjaki parle de son livre: “Os transparentes”

Ondjaki est un pseudonyme utilisé par Ndalu de Almeida, né à  Luanda en 1977. Il possède une licence de sociologie, a étudié à Lisbonne, en Italie et aux USA. Il vit actuellement à Rio de Janeiro.

Cet écrivain au “style unique” a reçu le prix dans le cadre du 27ème Festival “Etonnants Voyageurs”  qui a eu lieu dans le nord-est de la France  le 14 mai dernier.

Ondjaki a un style d'écriture qui n'appartient qu'à lui, il me donne la nostalgie de l'Angola

Poète et écrivain, cet homme est également cinéaste. Ondjaki a co-produit en 2006 Oxalá cresçam pitangas – histórias de Luanda”, un documentaire sur les défis quotidiens qu'affrontent les habitants de Luanda, capitale de l'Angola.

Un ministre ghanéen promet de ne pas interdire les appels sur WhatsApp, Skype et Viber

vendredi 10 juin 2016 à 12:37
Un véhicule MTN à Kampala, en Ouganda. Photo par futureatlas. (CC Générique 2.0)

“Textez sans limites” Un véhicule de MTN à Kampala, en Ouganda. Photo par futureatlas. (CC Générique 2.0)

L'utilisation accrue de WhatsApp, Skype, Viber et d'autres applications mobiles pour les appels au Ghana diminue le chiffre d'affaires des entreprises de télécommunication. Les entreprises de télécommunications ghanéennes ont demandé à maintes reprises à l'Autorité nationale des communications de restreindre le recours à l'Internet pour téléphoner.

Une de ces demandes est récemment devenue virale. Dans un article publié par CitiFM Online, le directeur général de l'entreprise de télécommunications MTN Ghana, Ebenezer Twum Asante a déclaré :

Si l'utilisation des sim box est illégal et que nous devons tous combattre pour y mettre fin, il y a un problème beaucoup plus important avec les appels téléphoniques au moyen d'Internet. En fait, quand vous faites un appel WhatsApp vous faites un appel téléphonique par Internet, sans passer par le canal traditionnel. À mon avis, si vous comparez cela à du Sim Boxing, c'est que les services HOFAI [hors offre du fournisseur d'accès à l'internet)] sont plus chers. Je pense que nous devons appliquer la même sévérité aux appels HOFAI car ils représentent une plus grande menace pour nos revenus.

Le terme “HOFAI” (hors offre du fournisseur d'accès à l'internet, ou encore Services par contournement ) décrit les applications basées sur Internet (généralement fournies par un tiers) qui permettent aux utilisateurs de téléphones mobiles de communiquer en utilisant la messagerie, la voix et / ou vidéo en passant par la technologie de protocole Internet, plutôt que par les méthodes plus traditionnelles d'appel et  d'envoi de texte à l'aide des réseaux téléphoniques. Skype, WhatsApp et Viber sont parmi quelques exemples de technologies qui s'affirment dans l'intérêt de tout utilisateur de données,  parce leur coûtant généralement moins cher (ils sont souvent gratuits) que les services similaires fournis par un opérateur de télécommunications.

La déclaration de M. Asante a provoqué un vif débat parmi les utilisateurs de téléphones mobiles et de médias sociaux au Ghana. Maximus Ametorgoh, une autorité dans le domaine du marketing numérique et directeur général de Pop Out, se demande comment une telle mesure pourrait être appliquée :

Je ne comprends pas cet appel pour une régulation de certains services HOFAI parce qu'ils concernent les appels par téléphones cellulaires aussi… Le gouvernement devrait-il surveiller les activités de ces HOFAI ? Comment ? Qu'est-ce que la réglementation devrait comporter ?

Theo Acheampong, un économiste, a relevé sur sa page Facebook [lien devenu inopérant] que les entreprises de télécommunication doivent se préparer à faire face aux nouvelles technologies qui vont changer la façon traditionnelle de passer des appels :

Nos telcos commencent à ressembler à de mauvais perdants. Pourquoi les appels passés en utilisant les services HOFAI sur les réseaux sociaux tels que WhatsApp devraient être redirigés sur les canaux traditionnels simplement pour augmenter leurs chiffres d'affaires ? Est-ce que le coût de la fourniture du service n'est pas couvert par la connexion à Internet que les consommateurs achètent pour accéder à ces applications et programmes ? Par conséquent, pourquoi devraient-ils payer un centime de plus? Il me semble que les compagnies de téléphonie devraient ouvrir leurs yeux parce que leur monopole traditionnel est terminé, et avec lui, leur rente traditionnelle. Tout pour les data ! Bienvenue dans le monde des technologies disruptives ! Le consommateur est ROI …

Suite au tumulte provoqué dans les médias, M. Asante s'est adressé à eux pour clarifier ce qu'il entendait par réglementation des appels HOFAI. Il a dit:

Nous n'avons jamais dit nulle part que les services HOFAI devraient être interdits. Nous ne sommes pas pour une telle mesure, nous sommes plutôt intéressés à tout ce qui doit être fait pour renforcer l'utilisation d'Internet, y compris les services HOFAI. La seule question que nous ayons soulevée est celle de la réglementation. La réglementation ne doit pas être assimilée à une interdiction. Par réglementation, nous voulons juste dire que, tout comme les activités d'une entreprise telle que MTN est réglementée par la NCA, il devrait en être de même avec tous les services HOFAI ; les plus importants devraient également être réglementés afin que ce que chacun fait sur cette plate-forme le soit selon les lois du Ghana.

En réponse à l'appel des entreprises de télécommunications, le Ministre de tutelle, Edward Omane Boamah, s'exprimant à la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information à Accra, a assuré les Ghanéens que le gouvernement n'envisageait aucune interdiction d'appels par Internet. Il a déclaré que :

L'autre objet de discussions d'aujourd'hui concerne les services HOFAI, au centre de nombreuses discussions dans les médias la semaine dernière. La réalité de l'industrie des télécommunications d'aujourd'hui est que les consommateurs sont autonomes. Ils aiment l'innovation, la flexibilité, l'efficacité, le confort et plus souvent, des solutions de rechange à faible coût et ils iront toujours les chercher pour améliorer leur niveau de vie.

Notre objectif devrait être de trouver une approche équilibrée de telle sorte que tous les acteurs de cette industrie aient leurs besoins satisfaits. Il est également impératif pour nous d'apprendre des autres pays et de comprendre pourquoi ils ont ou non encouragé cette tendance des affaires.

Mais dans tout cela, je tiens à dire catégoriquement que le gouvernement n'a pas et n'a en aucun cas considéré une interdiction des services HOFAI. Nous croyons que comme il s'agit d'une tendance émergente, l'organisme de réglementation ensemble avec les opérateurs et les consommateurs devrait trouver un terrain d'entente qui convienne à notre situation particulière.

À cette fin, nous tenons à réaffirmer que nous reconnaissons les médias comme partenaires de développement et en tant que tels, nous avons besoin de votre soutien pour communiquer des messages exacts et vérifiés à la population.

Dans un tweet, Joy FM, une des stations de radio les plus populaires du Ghana, a indiqué que:

Le Fonds d'investissement du Ghana pour les communications électroniques soutient les appels à la régulation des applications d'appel Internet comme WhatsApp.

Nene Odonkor (@nenedonkor) a répondu à ce tweet :

Nous avons des gens à courte vue au Ghana. Nous payons déjà pour l'Internet pour passer ces appels. La cupidité va nous paralyser.

Maxwell Atiah (@maxwell_atiah) a souligné la raison pour laquelle il ne devrait pas y avoir d'interdiction des appels Internet :

ils ne pourraient même pas interdire l'utilisation de ces médias sociaux, nous payons avec notre propre argent, les data sont coûteuses

De nombreux utilisateurs de médias sociaux invitent les entreprises de télécommunication à développer des idées novatrices pour fournir des services Internet de qualité afin d'augmenter leur chiffre d'affaires au lieu de demander au gouvernement de restreindre les appels Internet.