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France : Tweeter le quotidien de vies à la rue

lundi 21 octobre 2013 à 14:31

Le 17 octobre avait lieu la Journée mondiale du refus de la misère. A cette occasion, la Fondation Abbé-PierreFrance Inter, Génération réactive et la Fondation Agir contre l'exclusion de Seine-Saint-Denis ont choisi quatre hommes sans domicile fixe vivant à Paris, Metz ou Bourges pour, explique le blog Tweets2rue créé pour l'occasion,

une expérience de 6 mois où la parole est directement donnée aux personnes de la rue pour raconter, via Twitter, leur quotidien ou partager leurs états d'âmes. 

Munis de smartphones, Patrick (47 ans, trois ans de rue ), Ryan (24 ans, quatre mois de rue ), Nicolas (36 ans, dix ans de rue ) et Sébastien (33 ans, dix ans de rue ) racontent en direct leur quotidien dans la rue, sur le réseau social Twitter.

A suivre aussi, le mot-clic #tweets2rue.

“Chayn”, le nouveau site dédié aux victimes de violences domestiques au Pakistan

lundi 21 octobre 2013 à 13:31

[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en anglais] 

Pour les femmes pakistanaises, la violence domestique est une sérieuse menace. Selon Human Rights Watch, les ONG locales estiment que 70 à 80% des femmes au Pakistan feraient l'objet de violences verbales, sexuelles, psychologiques ou physiques au sein de leur foyer.

Les efforts du gouvernement pour sensibiliser et mettre en place des lois plus sévères ne suffisent pas. On estime à 5000 le nombre de femmes tuées chaque année suite à des violences domestiques, et des milliers d'autres y survivent, avec toutefois des blessures. Elles n'ont que peu de refuges vers lesquels se tourner et le recours à la loi est souvent irréaliste ou impossible. 

Screenshot of Chayn Website

Capture d'écran du site Chayn

Cependant, le site Chayn, géré par des bénévoles et fonctionnant selon le principe du crowdsourcing (ou externalisation ouverte), s'efforce de faire évoluer cette situation en soutenant les femmes qui subissent des violences domestiques au Pakistan. L'objectif de Chayn est de sensibiliser aux violences psychologiques et physiques, de fournir des informations pour savoir comment les gérer et d'informer les femmes pakistanaises sur leurs droits. Le portail fonctionne aussi comme un outil de soutien qui permet aux femmes de partager leurs expériences de violences et leurs traumatismes.

La fondatrice du site, Hera Hussain, diplômée en psychologie et en économie et entrepreneure sociale, explique dans quel contexte le site a vu le jour dans un article sur son blog :

J'ai toujours voulu faire quelque chose pour soutenir les femmes au Pakistan. [..] Ayant recherché pendant des mois sur le net des ressources pour les cas de violences domestiques au Pakistan, pour deux amies qui tentaient de se sortir de cette situation, je savais qu'aucun site de ce genre n'existait. [..] Je savais aussi qu'il était difficile pour les femmes de trouver des informations factuelles sur les lois au Pakistan et sur les aides en ligne disponibles. Qui plus est, les femmes dans de telles situations étant extrêmement dépressives, elles sont incapables de réfléchir de façon rationnelle aux options qui s'offrent à elles. Je dis toujours qu'être dépressive, c'est comme porter des lunettes de soleil. Le monde est d'une autre couleur. Tout semble différent. Il est important pour les femmes de disposer d'informations sur la santé mentale afin d'être en mesure d'identifier et de comprendre des choses comme la dépression, l'anxiété et les pensées suicidaires. Et ensuite, il y a la question de savoir quelles sont les lois sur le divorce et quelles solutions existent pour étudier et travailler au Pakistan.

Le site se concentre essentiellement sur les femmes pakistanaises ayant reçu une certaine instruction et Hera Hussain espère qu'elles seront en mesure d'utiliser le site et d'en retirer un peu de “Chayn” (qui signifie paix et tranquillité en ourdou).

islamconsent

Interviewée par The Diplomat, Hera fournit des détails sur l'équipe :

Chayn est exclusivement géré par une équipe bénévole dévouée et passionnée qui travaille là-dessus à mi-temps. Il a fallu 70 bénévoles du monde entier pour mettre en place le site Chayn. A présent, 35 bénévoles continuent à se consacrer au travail sur le site. Il n'y a pas de managers chez Chayn. Nous travaillons ensemble de façon collaborative, à travers les frontières et les fuseaux horaires, en utilisant Facebook, Skype, Google Plus et Google Docs. L'équipe est dans l'ensemble très jeune mais très talentueuse.

Elle a également expliqué la façon dont Chayn est mis à jour:

Nous utilisons un modèle de type Wiki, donc nous invitons les visiteurs du site à suggérer des modifications ou de nouvelles idées de contenu. Le contenu du site change constamment. .

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Le site sert aussi de plateforme de partage d'expériences. Hera affirme que le partage anonyme d'histoires et d'expériences sur la page baptisée la catharsis room peut inciter d'autres personnes à se sortir de leurs relations violentes. 
La blogueuse Saniya Mujahid attire l'attention sur une caractéristique unique de ce site :

J'ai remarqué que le site comportait également une commande “Cacher cette page” toujours à disposition, qui, quand on clique dessus, permet de faire croire que le lecteur consulte innocemment le Daily Times. C'est très pratique pour une personne qui a peur d'être surprise par celui qui la violente en train de consulter un site qui l'encourage à se sortir de cette relation.  

Les utilisatrices de Twitter se sont montrés très positifs au sujet du site. Tanya Dlima (@TanyaDlima1) a tweeté:

Une ressource tout simplement excellente pour toutes les femmes pakistanaises victimes de violences domestiques et de maltraitances. Je les encourage toutes à l'utiliser et à partager. 

Meera Ghani (@MeeraGhani) incite chacun à diffuser le message:

Diffusez le message, cela peut en aider beaucoup dont vous ne savez même pas qu'elles souffrent de maltraitances en silence [La violence envers les femmes est une injustice].

Chayn prévoit de lancer des initiatives indépendantes du web prochainement. Hera Hussain a pour projet de lancer Chayn en Inde et au Bangladesh, de créer un programme de protection interactif et d'établir un partenariat pour obtenir des aides financières.

Suivez le projet sur Twitter (@chaynorg).

Blog Action Day : Les soins aux personnes âgées mis en avant au Portugal

lundi 21 octobre 2013 à 11:41

[Tous les liens renvoient à des pages en portugais ou en anglais]

Le Centre communautaire de Gafanha do Carmo, à Ílhavo, est mis en avant par João Paulo Pedrosa comme un exemple positif concernant les soins des personnes âgées au Portugal. Le 16 octobre, lors du Blog Action Day dédié aux droits de l'homme, le blogueur de Malfadado o Contestatário, a d'abord questionné :

Quantas pessoas idosas vêem os seus direitos ignorados, esquecidos ou até espezinhados pelas outras pessoas? Quantas situações de miséria, quanta falta de respeito… quanto abandono. 

Combien de personnes âgées voient leurs droits ignorés, oubliés ou même bafoués par les autres ? Tant de situations de misère, tant de manques de respect… tant d'abandon.

Et ensuite, il a partagé une vidéo de cette institution où, il le croit, “les personnes âgées sont traitées telles qu'elles le méritent”: Découvrez la chaîne Youtube du Centre Communautaire de Gafanha do Carmo.

 

"Wherever men are condemned to live in misery, human rights are violated. To unite to have them complied to is a sacred duty".

“Partout où les hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l'homme sont bafoués. S'unir pour qu'ils soient respectés est un devoir sacré”, Père Joseph Wresinski. Le blog Cartas do meu moinho (Lettres de mon moulin) a partagé une photo de la réplique de Lisbonne de la dalle gravée en l'honneur des victimes de la misère humaine inaugurée le 17 octobre 1987, à Paris, Parvis des droits de l'homme.

D'autres blogueurs ont publié des articles plus internationaux. Par exemple, les ressources d'Amnesty International pour le Blog Action Day, maisk3d et Viagem das Letras [Voyage des lettres] ont partagé la vidéo ‘Les cinq étapes d'une expulsion réussie‘. Bruno Duarte Eiras de Entre Estantes [Entre Etagères], a partagé ’Le mouvement pour en finir avec l'esclavage moderne‘, de Walk Free [Marcher librement]. Maria João, Duas e Muitos [Deux et Beaucoup], a posté un dessin animé sur les droits de l'homme de Zen Pencils. Belinha Fernandes a écrit quelques conseils sur comment agir localement pour les droits de l'homme et a indiqué la toute prochaine 14ème rencontre des jeunes travailleurs d'Amnesty International – Portugal, organisée en novembre à Albufeira.

L'expulsion de Leonarda, 15 ans, Rom, met la France face à ses contradictions

lundi 21 octobre 2013 à 09:14
student-activist mobilization Leonarda

Un militant étudiant lors de la mobilisation en soutien à Leonarda et Khatchik, élèves sans-papiers, Paris 18 octobre 2013 – par Valentina Camozza, Copyright Demotix

Ce billet a été co-écrit avec Suzanne Lehn.
L’expulsion de Leonarda Dibrani, Rom et collégienne de 15 ans, n'a pas fini de secouer en France tant le monde politique que la société et les repères mentaux des individus. Ce n'est pas la première expulsion d'un enfant d'âge scolaire, mais cette fois tous les ingrédients, sont là, inextricables, pour mettre violemment à nu les contradictions d'une politique de l'immigration mal assumée, sur fond d’expulsions en hausse des sans-papiers, de stigmatisation des Roms et de montée en puissance électorale de l'extrême-droite populiste. Loi contre valeurs, fermeté contre humanité, et pour l'action de la police, faute contre maladresse, tels sont les pôles d'un impossible débat.
Les faits : le 9 octobre, à quelques mois des cinq années de présence sur le territoire qui auraient pu lui valoir avec sa famille une autorisation de séjour, l'adolescente doit descendre du bus qui conduit sa classe en sortie scolaire, et est emmenée par la police s'envoler avec sa mère et ses frères et soeurs, pour rejoindre au Kosovo le père expulsé la veille. Elle n'y a jamais vécu, n'en parle pas la langue, et y sera en butte aux discriminations.
Le Réseau Education sans frontières, qui milite contre les expulsions d'élèves, s'est aussitôt enflammé et dénonce les “politiques aveugles et inhumaines”. Une page Facebook a été créée, avec plus de 3.200 “j'aime”, et une pétition a été ouverte sur Avaaz : 

Tempête politique et jeunesse dans la rue

Le ministre de l'Intérieur – en charge des migrants et demandeurs d'asile -, porté par sa popularité, irrite ses collègues, et le journaliste-blogueur du HuffPost Romain Herreros tweete :

Mais au PS le trouble profond s'étale sur les médias et la cacophonie s'est amplifiée au sommet du pouvoir, comme détaille le blog Sarkofrance saison 2  :  

Le gouvernement a été ébranlé. Peut-on le dire ? Oui. Jean-Marc Ayrault a demandé une enquête; Manuel Valls a fait publier un communiqué défensif. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, celui qui institutionnellement pourrait remplacer le président de la République si celui clamse, a fustigé publiquement les conditions de l'arrestation. Le Parti du président, le PS, s'est indigné. François Hollande, en déplacement à quelque 3.000 kilomètres de là, a réagi. Cette indignation s'est vue jusque dans les blogs politiques.

Students protesting Leonarda Khatchik Paris

Des lycéens manifestent pendant la mobilisation en soutien à Leonarda et Khatchik, élèves sans-papiers, à Paris 18 octobre 2013. Photo Valentina Camozza, Copyright Demotix

A la veille des vacances scolaires, des milliers de lycéens ont bloqué leurs établissements et manifesté, les 17 et 18 octobre, une mobilisation qui ne rencontre qu'un écho limité dans la population générale, et dont la sincérité est mise en doute par certains, comme le journaliste Patrice de Plunkett : 

Ce qui s'exprime ressemble plutôt à un règlement de comptes. Le secrétaire national du PS expliquant, au ministre PS de l'Education nationale, que les lycéens PS bloquent des lycées pour contester le ministre PS de l'Intérieur ? ça va encore faire du joli dans les sondages.

et où d'autres voient pure manipulation politique :

Le blogueur Seb Musset appelle à sortir de la politique de l'émotion alors que dans les faits rien ne change :

Pendant combien de temps encore 20.000 Roms vont être instrumentalisés à gauche comme à droite dans le débat politique, et tout ça pour un statu quo ? Rien ne change pour eux, rien ne change dans notre regard.

Mensonges et imbroglio

Avant même la publication du rapport d'enquête demandé par le Premier Ministre, il se répandait que la famille n'était pas exemplaire, ne faisait pas d'effort d'intégration, et que le père, par ailleurs dit violent, avait menti sur la nationalité de sa femme et ses enfants, qui seraient en réalité nés en Italie. Ces éléments jetés en pâture au public ont fait chacun juge de la validité de l'expulsion.

Christophe Giltay de RTLInfo.be écrit :

Le plus fou c’est que si ce qu’il [le père] dit est vrai, ses enfants sont de nationalité italienne, ils ont donc tout à fait le droit de résider en France comme partout dans l’union européenne. Et comme c’est le père qui a menti à l’office des étrangers, la femme et les enfants ne risquent rien devant la justice française. Mais ont-ils vraiment la nationalité italienne ? Difficile à savoir puisqu’ils ont détruit leurs papiers.

Difficulté particulière aux populations Rom ? Christophe Bouillaud, professeur de science politique à l'IEP de Grenoble, pense à l'impossibilité pour les sous-prolétaires d'échapper à leur condition, malgré les embrouilles qu'ils peuvent monter :

De fait, le coup de théâtre de l’italianité (légale) des membres de la famille n’en est peut-être pas un, il peut s’agir d’une autre embrouille encore, mais une fuite d’Italie, c’est tout à fait possible, c’est crédible,  cela en dit long sur la condition des “zingari” en Italie. On peut d’ailleurs supposer qu’ils ne savent pas eux-mêmes quelle est leur nationalité réelle en fait. Le père aurait déclaré à la presse que sa femme et ses enfants avaient des papiers italiens qu’ils auraient détruits, c’est bien possible qu’ils n’aient justement pas eu de tels documents de la part d’une administration italienne assez peu prompte à démêler les fils compliqués de ces vies transnationales.

Retour possible ?

Tandis que les juristes s'interrogeaient sur les possibilités de compromis pour un retour de la jeune fille, le 19 octobre, le président François Hollande a annoncé, outre une “sanctuarisation” dans les textes des lieux d'activités scolaires, qu'elle pourra revenir en France terminer sa scolarité, mais sans sa famille. L'adolescente, qui depuis Mitrovica, au Kosovo, a médiatisé sa cause avec les maladresses de son âge, a publiquement refusé.

Leonarda journalists

Leonarda face à un grand nombre de journalistes de France et du Kosovo, Mitrovica-Kosovo 19 octobre 2013. Photo Agron Beqiri, copyright Demotix.

Et la polémique de rebondir. Gilles Langoureau, militant du Front de Gauche, écrit sur Facebook :

#Léonarda: Une enfant de 15 ans est ainsi mise en situation de choisir entre l’école de la République et ses parents, entre la France et sa famille. Le piètre jugement de Salomon de François Hollande contrevient à l’esprit de la Convention internationale des droits de l’enfant et à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Il est humainement indigne [...].

Et le journaliste du “Monde” Thomas Wieder :

Pendant ce temps, l'expulsion d'un lycéen arménien, Khatchit, qui lui, est majeur, a également mobilisé. Le ministre de l'intérieur Manuel Valls, a écourté sa visite aux Antilles, et est très attendu. Saura-t-il reprendre la main ? On aura au moins appris que les expulsés ont un visage et une histoire.

Mise à jour de dernière minute : Leonarda et sa famille ne sont, comme on pouvait le craindre, pas en sécurité au Kosovo [albanais] :

“Familja Dibrani ishte duke ecur në Mitrovicë kur ata janë sulmuar nga persona të panjohur”, ka thënë një oficer policie.

“La famille Dibrani était en train de se promener dans Mitrovica quand elle a été agressée par des personnes inconnues”, rapporte un officier de police.

Ce billet a été co-écrit avec Suzanne Lehn.

La scène artistique syrienne donne sa vision de l'Aïd

dimanche 20 octobre 2013 à 20:41

Les talents en herbe comme les voix reconnues de Syrie se sont exprimés sur l'Aïd Eid Al Adha, se refusant à célébrer la fête pendant que le nombre des morts et blessés comme des réfugiés continue à grimper dans le chaos.

Commençons par les recherches du musicien Wael Alkak du côté de la musique populaire traditionnelle syrienne avec son dernier morceau, “Chanson d'Aïd,” inspiré de l'oeuvre “Bon Voyage”  de Tammam Azzam.

La chanson a des paroles répétitives qui s'élaborent peu à peu. Traduction approximative :

Personne ne peut supporter personne,
parce que chacun est affligé.
Personne ne peut supporter personne,
parce que chacun a perdu (x2).

Personne n'est réduit à ne supporter personne,
puisque chacun a perdu.
Personne n'est réduit à ne supporter personne,
puisque chacun a fui.

Le morceau semble refléter l'indifférence générale à l'Aïd, et aussi peut-être, la perte de la patience en Syrie. Quoi qu'il en soit, la chanson d'Alkak suit la tendance au pessimisme affichée aussi par les autres artistes syriens. En voici quelques exemples :

 

Done by Maher A. Husn. It reads, "We do not want your Eid."

Par Maher A. Husn. L'inscription : “Nous ne voulons pas de votre Aïd.”

 

De Wajdi Saleh, “Pas d'Aïd pendant que notre enfant est un martyr,” allusion aux enfants -martyrs de la Ghouta.

 

Rising artist Sedki Al Imam approaches Eid with jest

L'approche humoristique de l'AÏd du jeune artiste Sedki Al Imam

 

Caricature by Husam al-Saadi shows Bashar Assad butchering Syria's map as though it were an Eid sacrifice.

Cette caricature de Husam al-Saadi montre Bachar Al-Assad découpant la carte de la Syrie comme pour le sacrifice de l'Aïd.

 

Suzan Yaseen paints "The Martyr and the Eid Dress."

Suzan Yaseen peint “Les martyrs et la robe de l'Aïd”

 

Mohannad Hamawi enveloppe l'Aïd syrien dans un cadeau ensanglanté.

D'autres artistes ont abordé l'aspect humanitaire de la guerre et se sont concentrés sur les réfugiés :

 

Hani Abbas sketches a Ferris wheel with refugee tents

Hani Abbas dessine une grande roue avec des tentes de réfugiés

La scène artistique syrienne serait incomplète sans l'apport des gens de Kafranbel. Racan twitte leur dernière affiche :

Heureux Aïd de #Syriapic

Le message inclus dans ces oeuvres doit se comprendre ainsi : l'épreuve de la Syrie étrangle ce qu'il reste du pays et celui-ci a besoin d'aide. L'écrivain reconnu Amal Hanano illustre l’affreuse réalité que subissent les gens en Syrie, alors que la viande, par exemple, est devenue beaucoup trop chère pour les moyens de la plupart.

Beaucoup en Syrie ne tueront pas d'agneaux pour l'AÏd cette année. Pour des millions la viande est devenue une denrée de rêve.

Par l'image, l’Equipe multimédia de la révolution syrienne demande de faire don de son sacrifice de l'Aïd à la Syrie, une forme d'art engagé :

Done by the Syrian Revolution Multimedia Team, who are urging people to send their Eid sacrifice to Syria. The sheep says, "Send me to Syria they need me more there."

Image de l'Equipe Multimédia de la Révolution Syrienne, demandant de faire don du sacrifice de l'Aïd à la Syrie. Le mouton pense, “Envoyez-moi en Syrie ils y ont plus besoin de moi.”

Même dans la diaspora on ressent la douleur de la Syrie, qui ôte l'envie de faire la fête, comme le dit Omar Kuptan :

Impossible d'acheter des vêtements de l'Aïd ou même d'avoir le coeur à quoi que ce soit en rapport avec l'Aïd quand son pays est à peine en vie.

D'autres redoutent l'éloignement :

Encore un Aïd loin de chez moi.

Pourtant, parmi pessimistes et réalistes une voix s'élève et souhaite à la Syrie un Aïd béni dans une superbe calligraphie et de vives couleurs, comme pour dire que cela aussi passera :

By Abdo Meknas

Par Abdo Meknas

Oui, cela passera, il le faut.

Les droits des photographies reproduites dans ce billet appartiennent à leurs propriétaires respectifs, et sont utilisés ici avec attribution.