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L'Arabie Saoudite déclenche une opération militaire contre le Yémen

jeudi 26 mars 2015 à 11:05
Saudi-led coalition airstrikes on Sanaa. Photograph shared by Yemeni blogger @mareb_elward on Twitter

Une frappe aérienne de la coalition menée par l'Arabie Saoudite sur Sana'a. Photo partagée par le blogueur yéménite  @mareb_elward sur Twitter

L'Arabie saoudite a lancé une opération militaire contre le Yémen ce matin. Soutenue par ses alliés, l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, le Soudan et le Pakistan, l'Arabie saoudite a engagé des frappes aérienne (opération ‘Decisive Storm') contre les rebelles Houthi, qui ont pris le contrôle du Yémen en janvier.  

Les frappes aériennes ont commencé à 2h30 du matin, heure locale. En ligne, les internautes yéménites et arabes sont partagés : ceux qui souhaitent repousser les rebelles Houthis contre ceux qui ne veulent pas voir le Yémen devenir un autre Irak, une autre Syrie ou une autre Libye. 

Opération Decisive Storm

Des amis à Sana disent que les bombardements ont commencé a 2.30 – Des tirs intenses de l'artillerie anti-aérienne ont suivi. pic.twitter.com/nK0kpI0i5I

Le commentateur Sultan Al Qassemi, aux Emirats Arabes Unis, énumère les forces en présence dans l'opération Decisive Storm :

Sur Al Arabiya: 30 chasseurs bombardiers des EAU, 15 Koweitiens, 10 Qatari, 6 Jordaniens, 2 Egyptiens participent à  ”Decisive Storm” #Yemen

La journaliste Henan Moussa ajoute :

Les opérations militaires contre les Houtis au Yémen sont appelées Decisive Storm. Le Pakistan et l'Egypte y contribuent avec leurs forces aériennes et navales.

Daniel Wickham, étudiant au Royaume Uni, demande :

L'Arabie saoudite, les EAU, le Koweit, le Qatar, l'Egypte et la Jordanie bombardent le Yemen en ce moment. Il est à peu près garanti que des avions chasseurs US et GB sont utilisés, n'est-ce pas ?

Al Qassemi trace un parallèle avec un autre ‘Storm’ :

L'actuelle grande guerre régionale a les mêmes initiales que la dernière grande guerre régionale, ”Desert Storm” (1990) Coïncidence? Je ne le pense pas.

Divisés par temps de guerre 

La blogueuse yéménite Atiaf Alwazir lance un appel à ses compatriotes. 

Quelles que soient nos affiliations politiques, ne soutenez pas la guerre, elle ne résoudra aucun problème. Elle entrainera seulement plus de sang versé.

Elle ajoute : 

La guerre n'est jamais la solution. L'intention ici est de détruire le Yémen, pas d'inverser les rapports de force. Allez vous faire foutre, Arabie saoudite et coalition internationale adoratrice de la guerre. 

Hamza Shargabee, yéménite, explique :

Les frappes aériennes ont lieu parce que les coalisés détestent les Houthis/l'Iran (ndlr: chiites), pas parce qu'ils aiment le Yémen.

De Sanaa, Jamal Jubran écrit sur Facebook:

أنت ضد فكرة الحرب. أنت ضد العدوان،أيّ عدوان. تخرج لمظاهرات ضد الحروب. كيف الآن تؤيد الحرب على بلدك. عشر دول بتضرب بلدك في وقت واحد. السعودية بتضرب بلدك. وأنت تؤيدها. اسمح لي أقلك : أنت كائن مسخ ومشوّه.
يلعن أبو شكلك.

Vous êtes contre la guerre. Vous êtes contre toute agression. Vous marchez dans des manifestations contre la guerre. Comment se fait-il que vous soutenez maintenant une guerre sur votre pays ? Dix pays attaquent votre pays, en même temps. Permettez-moi de vous dire que vous êtes une personne dérangée. Puissiez-vous être damné.

Hafez Albukari partage des photos de rues vides dans la capitale Sanaa, où les écoles sont fermées. 

Rues désertes de Sanaa à 7 heures du matin, comme beaucoup ne vont pas à l'école, à l'université ou au travail après la panique des frappes aériennes

Quel est le but de ces frappes aériennes?

C'est la question que beaucoup se posent.

Sur la page Facebook du Yemen Peace Project, Will Picard écrit:

L'Arabie Saoudite, répondant à une demande du (président) Abdu Rabu Mansur Hadi, a déclenché des frappes aériennes contre Sana'a. En tant que chercheur sur les affaires yéménites et la tactique militaire, je ne comprends pas ce que l'Arabie Saoudite espère accomplir par ces frappes.  Les gens seront tués, sans aucun doute, et les infrastructures seront endommagées, mais les frappes ne feront rien sauf affaiblir la position de Saleh et d'Ansar Allah.

Il ajoute :

Je suis quelqu'un de relativement intelligent. J'étudie les relations internationales et les conflits militaires depuis longtemps. Honnêtement, je ne vois pas les résultats que l'Arabie Saoudite ou ses alliés pensent pouvoir atteindre par l'usage de la force aérienne en ce moment. Vos réactions ?


Du côté des Saoudiens 

Pendant ce temps, le blogueur saoudien Hassan Al Harthy soutient la position saoudienne Il tweete :

Chaque règne voit une libération de l'injustice et de l'inimitié. 
Après Allah, l'Arabie Saoudite est le pays du secours. 

Il partage une illustration présentant le roi saoudien King Fahd bin Abdulaziz Al Saud comme le libérateur du Koweit, le roi Abdulla bin Abdulaziz comme le sauveur de Bahrein et  l'actuel roi Salman bin Abdulaziz en défenseur du Yemen.

Que peut-il se passer ?

Le journaliste Mohammed Jamjoom se demande si les frappes aériennes entraineront d'autres acteurs régionaux dans le conflit :

A propos des frappes aériennes au Yémen, le présentateur de Al Arabiya vient de demander à son invité comment l'Iran va réagir…

Le blogueur syrien Rafif Jouejati demande :

Est-ce que la Troisième guerre mondiale a officiellement commencé ?

Nous publierons rapidement d'autres réactions.

Un artiste chinois censuré pour avoir voulu vendre un T-shirt Ai Weiwei

jeudi 26 mars 2015 à 00:29
T-shirt designed by Wu Tun, now available for purchase at corlectionstore.com

On peut maintenant acheter le T-shirt créé par Wu Tun sur corlectionstore.com

Ceci est une version résumée d'un entretien avec Wu Tun, propriétaire d'un site de vente en ligne que la plateforme Taobao a obligé à fermer en novembre 2014. L'entretien a été mené par Yi Que Tang  et a été publié en chinois sur  pao-pao.net le 10 février 2015. Mandy Wong en a fait une traduction en anglais reprise par Global Voices.

En novembre dernier, alors que tous les vendeurs enregistraient des records sur le site de vente en ligne chinois Taobao, Wu Tun, un artiste de 28 ans, s'est vu interdire la vente de son T-shirt. Après 5 jours sur le site et 10 ventes de ce T-shirt, l'aventure de Wu s'est brusquement arrêtée à cause d'un T-shirt particulier. Sur le T-shirt on voit une inscription écrite sur un mur en brique “愛 Can’t Be Here”. Le caractère chinois signifie “amour” – qui peut être transcrit par “Ai”.

Par ce simple T-shirt Wu voulait créer une action en ligne pour soutenir le projet d’ Ai Weiwei, le célèbre artiste dissident assigné à résidence en Chine depuis 2011, Ai (Love) Can’t Be Here (Ai -l'amour- ne peut pas être ici). “J'ai décidé de soutenir ce projet et d'y participer quand j'en ai eu connaissance”, dit Wu, “je pensais que c'était une façon subtile de soutenir Ai Weiwei et je ne m'attendais pas à ce que les autorités de censure me trouvent. Les conditions politiques actuelles tendues ne permettent l'existence ni de Ai (Ai Wewei) ni de ai (l'amour).”

Mais Wu n'a pas renoncé à soutenir Ai Weiwei. Il est décidé à poursuivre ses efforts pour vendre ses T-shirts.

La police détient le passeport d'Ai depuis 2011, et il ne peut pas se rendre à l'étranger. Je souhaite que mon action attire l'attention de beaucoup de monde sur sa situation. Je fais aussi cela pour moi. J'ai été obligé de fermer mon site marchand à cause du T-shirt. Je veux continuer à reproduire des T-shirts et je cherche des sites qui puissent le vendre.

Wu a créé une page sur Indiegogo, la seconde plateforme américaine de financements participatifs, où l'on trouve un descriptif du projet et une vidéo promotionnelle. Le Grand Pare-feu ne l'a pas bloqué et son contenu est accessible en Chine continentale. Mais le contenu de la vidéo, hébergée sur YouTube, n'est pas visible.

Wu souhaite que la vidéo soit vue par un maximum d'internautes chinois, car elle explique ses motivations et son soutien à Ai Weiwei et critique les pratiques de censure d'internet en Chine continentale. Un soir très tard, début février, il a téléchargé la vidéo sur Youku, une version chinoise de YouTube, en espérant que que la vidéo resterait plus longtemps et pourrait être vue s'il la postait la nuit. Mais le lendemain matin elle avait déjà été supprimée.

Wu était furieux, et il constate tous les jours que la censure devient de plus en plus rigoureuse :

Je suis de la génération d'après 1985, et j'ai commencé à utiliser internet un peu plus tôt que les autres. J'ai commencé à surfer sur le net quand j'étais à l'université en 1999. A cette époque-là je recherchais de la musique, des articles à la mode, des jeux et tout ce qui peut intéresser les jeunes. Subitement de nombreux sites ont été bloqués pour des raisons inconnues. Plus tard, j'ai appris que Fang Binxing (le grand développeur ou “père” du Grand Pare-feu) et son GPF travaillait en coulisses. Inimaginable d'utiliser un VPN et contourner le pare-feu uniquement pour regarder une vidéo. C'est la même chose avec la fermeture de mon site sur Taobao. Quand j'ai compris que Ai Weiwei était un mot interdit en Chine, j'ai remplacé le prénom de Ai par Amour mais les autorités ont aussi fermé mon site marchand. Des amis d'outre-mer m'ont demandé pourquoi et je n'ai pas su comment leur expliquer…

Wu a essayé d'utiliser un VPN pour contourner la censure, mais de nouvelles restrictions sur l'utilisation des VPN en Chine lui ont compliqué la tâche. “J'ai besoin de Twitter, et un VPN est indispensable pour les internautes chinois”, déclare Wu. “Poster la photo d'un chaton sur Twittet est actuellement un luxe, c'est très difficile. Se connecter à un VPN avec un smartphone, c'est comme gagner le gros lot au loto.”

Une Afghane lynchée et brûlée vive pour avoir mis le feu à un exemplaire du Coran

mercredi 25 mars 2015 à 12:38
The Shah-e Do Shamshira mosque in Kabul: a beautiful building that witnessed a despicable crime. Photo by John Zada, licensed to use under Creative Commons.

La mosquée Shah-e Do à Kaboul : ce bel édifice a été témoin d'un ignoble crime. Photo de John Zada, utilisée sous licence Creative Commons.

Mise en garde : cette publication contient des images et des séquences choquantes.

(Billet d'origine publié en anglais le 20 mars) Après avoir publiquement incendié un exemplaire du Coran près de la mosquée Shah-e Do Shamshira à Kaboul, une femme a été battue à mort, puis son corps a été brûlé par une foule en colère, jeudi dernier. La police enquête présentement sur le lynchage et quatre suspects ont été arrêtés. Selon des témoins, la foule présente au moment de l'agression regroupait des milliers de personnes. Les autorités religieuses officielles du pays ont refusé de condamner l'attaque.

Farkhunda, 27 ans, a été battue à coups de bâtons. Ses parents ont déclaré que Farkhunda n'a pas agi de manière intentionnelle et qu'elle était atteinte de troubles mentaux depuis seize ans. Selon l'un des témoins de l'agression :

Ils l'ont battue à mort, puis l'ont jetée au bord de la rivière pour la brûler. Les pompiers sont arrivés plus tard pour éteindre le feu et emmener le cadavre.

Le propriétaire d'un commerce près de la mosquée a ragé :

Avant d'agir, il faut savoir ce qui s'est réellement passé. Souffrait-elle de troubles psychologiques ? Nous ne saurons quoi faire seulement lorsque nous aurons répondu à ces questions. Il faut respecter l'ensemble des lois. Il aurait fallu qu'elle soit jugée par les lois religieuse et de l'État. Ce ne sont pas les ennemis qui manquent. Peut-être était-elle sous l'emprise d'influences occultes, qui sait? 

Des photos et des vidéos de la foule attaquant Farkhunda ont fait le tour des médias sociaux.

https://youtu.be/bwIE99mAOeM

Elles ont sucité des réactions mitigées en Afghanistan et l'indignation partout dans le monde. Ci-dessous, l'une des photos publiée sur Twitter par Salim Zubair montre Farkhunda, le visage ensanglanté.

Quelle tristesse. Les gens de Kaboul ont brûlé cette femme, accusée d'avoir mis le feu au Coran.

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Ahmad Mukhtar, journaliste afghan, a publié cette vidéo choquante de Farkhunda frappée par la multitude furieuse présente lors de l'agression.

Vidéo choquante de la foule qui a tué une femme ayant supposément brûlé des exemplaires du Coran dans un lieu saint, aujourd'hui.

Dans un autre tweet, Mukhtar a écrit :

Ce qui s'est produit aujourd'hui à Kaboul va à l'encontre de la loi, de la charia et ne représente PAS les musulmans en Afghanistan.

Zheela Nasari, journaliste afghano-américaine vivant à Washington, D.C., a publié ceci :

Je suis furieuse de voir que l'on a brûlé vive une femme afghane atteinte de troubles mentaux. Quelle est la différence entre une femme brûlant le Coran et des hommes brûlant vive une femme ?

Saleem Javed a publié un dessin dénonçant le geste barbare :

Un dessinateur afghan réagit au lynchage d'une femme brûlée vive pour avoir mis le feu à un exemplaire du Coran.

Farzad Lami, outrée par l'agression, a publié une photo sur Twitter montrant la police et la foule qui regardent le corps de Farkhunda se consumer.

HONTE : Des policiers de Kaboul contemplent le corps d'une femme lynchée parce qu'elle aurait brûlé le Coran.

Fariba Nawa, journaliste afghane et auteure du livre Opium Nation: Child Brides, Drug Lords and One Woman's Journey through Afghanistan, également bouleversée par l'agression, a écrit sur ton compte Twitter :

Les Afghans sont choqués par la barbarie qui a provoqué la mort d'une femme à Kaboul. Voyons voir si ce choc se traduira en mesures concrètes.

 
Sharaf Baghlany était parmi les agresseurs. Après l'attaque, il a fièrement écrit sur Facebook :
 
سلام مسلمانان  امروز ساعت ۴ عصر زن بی دین قرآن شریف را در زیارت شاهدوشمشیره به آتش زد و بعدتوسط مردم دین دار کابل به شمول خودم اول کشته وبعد آتش زده شد دوزخ جایش انشا الله.

Bonjour aux musulmans. Aujourd'hui à 16 h, une infidèle a brûlé le Coran à Shah-e Do Shamshira. Plusieurs personnes et moi-même l'avons d'abord tuée avant de mettre le feu à son corps. Qu'elle aille en enfer.

Les images ci-dessous montrent la publication originale ainsi que les photos prises lors du crime. Baghlany n'a pas été arrêté.

Publication de Sharaf Baghlany après l'agression. Image trouvée sur la page Facebook « Republic of Silence ».

Lors d'un entretien, l'un des représentants du Ministère du Hajj et des affaires religieuses de l'Afghanistan a déclaré que si la femme avait agi à l'encontre des règles islamiques et n'était pas musulmane, il ne condamnerait pas le lynchage. 

L'agression a choqué l'Afghanistan alors que ses habitants se préparent à fêter Norouz, le nouvel an perse, ce samedi.

Une université brésilienne refuse d'admettre une bissao-guinéenne malgré sa réussite à l'examen d'entrée

mercredi 25 mars 2015 à 10:48
Les étudiants protestent devant un bâtiment à l'Université de Rio Grande do Sul (UFRGS) sur Février 23. Le signe lit: "xénophobe UFRGS". Photo: barricadas Abrem Caminhos / Facebook

Les étudiants protestent devant un bâtiment à l'Université de Rio Grande do Sul (UFRGS) le 23 février. Texte : “UFRGS xénophobe”. Photo: barricadas Abrem Caminhos / Facebook

(Billet d'origine publié en portugais le 6 mars 2015) Lorsque Domingas Mendes a quitté la Guinée-Bissau, elle était une religieuse se rendant en mission dans le sud du Brésil. Quelques années plus tard, la vie religieuse ne lui semblant plus être le bon choix, elle a décidé de poursuivre des études en sciences sociales.

Pendant des mois, son temps a été divisé entre les heures de travail et les cours, la nuit elle se préparait pour les tests d'entrée à l'Université fédérale de Rio Grande do Sul (UFRGS), une des meilleures institutions du Brésil, située dans la ville de Porto Alegre. Comme le font de nombreux candidats noirs pauvres, Domingas s'est présentée comme “candidate de quotas”.

Le système de quotas brésilien pour l'enseignement supérieur, introduit par la loi en 2012, réserve 50 % des places disponibles dans les universités publiques aux étudiants issus de familles à faible revenu provenant des écoles publiques et qui sont d'origine africaine ou autochtone.

Domingas a passé le test et a été admise. Mais, ensuite, elle a appris que l'université n'allait pas la prendre. Comme elle écrit dans un billet sur Facebook :

O Edital e a lei de cotas exige que tem que ser preto e pobre. Sou preta, pobre, trabalhadora e comprovei isso! Outro elemento que quero chamar a atenção é a declaração do MEC sobre meu caso, também em entrevista para a rádio gaúcha. Conforme o Ministério da Educação as Universidades tem autonomia na definição do ingresso de seus estudantes em casos como o meu. Portanto, isso mostra que a alegação da UFRGS se trata de discriminação e segregação, pois não está previsto na lei nacional que escola pública precisa ser brasileira! Isso é uma política excludente da UFRGS para uma lei que se pretende o contrário: incluir e garantir cidadania!

Les règles et la loi des quotas exigent que vous soyez noir et pauvre. Je suis noire, pauvre et travailleuse et je l'ai prouvé ! Un autre élément sur lequel je voudrais attirer l'attention est la déclaration du ministère de l'éducation sur mon cas, également rendue publique dans une interview à Radio Gaúcha. Selon le ministère, les universités disposent d'une autonomie pour définir le nombre d'étudiants dans les cas comme le mien. Par conséquent, cela montre que la décision de l'UFRGS relève de la discrimination et de la ségrégation, car ce n'est pas prévu par la législation nationale sur l'enseignement public que je sois brésilienne ! La politique de l'UFRGS m'exclut sur la base d'une loi qui entend le contraire : inclure et garantir la citoyenneté !

Domingas lors de la manifestation du 23 février. Photo: barricadas Abrem Caminhos / utilisée avec permission

Domingas lors de la manifestation du 23 février. Photo: barricadas Abrem Caminhos / utilisée avec permission

Rádio Gaúcha, une station de Porto Alegre, a eu accès aux documents de l'UFRGS confirmant le rejet de Domingas. Ils ont publié dans leur site web :

Ocorre que a reserva de vagas de que trata a Lei 12711/12 é destinada a estudantes egressos do sistema público de ensino do Brasil. O já mencionado decreto 7824/12, em seu artigo 2º, parágrafo único, determina que, para os fins a que se destina, consideram-se escolas públicas aquelas de que trata o artigo 19, I da Lei 9394/96. Este dispositivo, por sua vez, estabelece que são instituições públicas de ensino aquelas criadas ou incorporadas, mantidas e administradas pelo Poder Público.

Ce qui se passe est que la réservation de places vacantes établie par la loi 12711/12 est destinée aux étudiants du système scolaire public brésilien. Le décret 7824/12, dans son article 2, dit que conformément à sa destination, les écoles publiques sont considérées comme celles qui sont définies par l'article 19 de la loi 9394/96. Cette disposition établit que les écoles publiques sont celles qui sont créées ou incorporées, entretenues et gérées par l'autorité publique.

À ce jour, l'université ne s'est pas exprimée publiquement sur l'affaire.

Après que Domingas a raconté son histoire, des centaines de personnes ont commencé à s'engager dans une campagne pour exiger de l'université de lui permettre l'inscription. Le 23 février, une manifestation organisée à l'intérieur du campus de l'université par les étudiants en sciences sociales a rassemblé une centaine de personnes et forcé l'un des vice-doyens à recevoir la bissao-guinéenne.

Mais les résultats ne sont pas bons : selon ce qu'a dit Domingas à Global Voices, l'institution a maintenu sa position, en lui disant de chercher une alternative à travers des “moyens juridiques”.

Le journaliste Thales Bouchaton a écrit sur son blog: 

… em uma bizarra interpretação da Lei de Cotas, entendeu a instituição por não aceitar o ingresso da estudante porque ela não fez o ensino médio em uma escola do Brasil. Porém, fui dar uma olhada na referida lei e ela não fala em nada disso e sim em “escolas geridas pelo Poder Público”, não especificando se essa escola é brasileira ou não.

… Dans une interprétation bizarre de la loi sur les quotas, l'institution a compris qu'elle ne devrait pas accepter l'étudiante parce qu'elle n'a pas fréquenté l'école secondaire au Brésil. Cependant, d'après ma compréhension de la loi, celle-ci ne stipule pas cela, mais elle mentionne “les écoles gérées par l'autorité publique”, ne précisant pas si oui ou non celles-ci devaient être brésiliennes.

Il y a une autre capture d'écran relative à l'affaire. Dans une interview pour la télévision Negração, publiée sur YouTube, Domingas remarque que l'université l'a exemptée du paiement des frais d'admission à l'examen d'entrée, mesure réservée seulement aux élèves des écoles publiques. En outre, après avoir vécu huit ans au Brésil, Domingas a un visa permanent. Selon les lois du pays, à l'exception des droits politiques comme le droit de vote, ce visa donne aux immigrants les mêmes droits en matière d'accès à la santé publique et à l'éducation qu'aux citoyens brésiliens.

L'histoire de Domingas a touché la question sensible de l'immigration africaine au Brésil dans un billet publié sur Facebook :

Para eu ser trabalhadora para vender minha força de trabalho a preço barato é permitido. Todavia, eu qualificar minha força de trabalho e, assim, poder ter uma vida um pouquinho melhor não pode!

Quand il s'agit d'être un travailleur, la vente de ma force de travail pour un prix dérisoire c'est permis. Cependant, quand il s'agit d'obtenir de meilleures qualifications, afin d'avoir une vie un peu meilleure, ça ne l'est pas!

Le nombre d'immigrants africains au Brésil a été multipliée par 30 au cours de la dernière décennie. Même si la plupart arrivent à trouver un emploi et à envoyer de l'argent à leurs familles restées au pays, il est clair que la société brésilienne a une place qui leur est réservée. Et, comme l'histoire de Domingas le montre, ce lieu est rarement une place dans une université.

Une des banderoles de la manifestation disant: "A bas la xénophobie et le racisme". Photo: barricadas Abrem Caminhos / Facebook

Une des banderoles de la manifestation disant: “A bas la xénophobie et le racisme”. Photo: barricadas Abrem Caminhos / Facebook

Domingas suit actuellement le conseil de l'institution pour la recherche d'une solution à l'aide d'un défenseur public. Dans l'interview vidéo, elle dit qu'elle a satisfait à toutes les exigences de l'UFRGS pour l'inscription des étudiants sous quotas et ajoute :

Eu acredito que não estão aceitando minha matrícula por racismo, xenofobia, preconceito e tratando o princípio da lei de forma contraditória mesmo. Porque uma lei que é para incluir, agora está me excluindo.

Je crois qu'ils n'acceptent pas mon inscription à cause du racisme, de la xénophobie et des préjugés, en interprétant les principes de la loi de façon contradictoire. Parce qu'une loi qui est conçue pour inclure maintenant m'exclut.

Les étudiants qui ont organisé la manifestation approuvent cette position. Mais la question de savoir pourquoi une université brésilienne n'accepterait pas une étudiante bissaou-guinéenne reste entière. 

Pourquoi les rayons vides et files d'attente au Venezuela

mercredi 25 mars 2015 à 10:34

 

Uno de los tantos memes que circulan en las redes sociales sobre la escasez en Venezuela.

#OùSontLesAutresMarques : un des nombreux mèmes qui circulent sur les réseaux sociaux portant sur la pénurie au Venezuela.

(Billet d'origine publié en espagnol le 17 mars) Le début d'une nouvelle année peut être revivifiant pour la plupart d'entre nous, empli de promesses, de projets, de défis et d'attentes positives sous les meilleurs auspices. Toutefois, les Vénézuéliens ont débuté l'année 2015 dans des circonstances peu encourageantes, vivant la pire des pénuries enregistrées ces dernières années et reprenant ainsi la contraignante habitude de faire la queue pour s'approvisionner en produits de base : lait, savon, café, shampooing, couches, papier hygiénique, médicaments, poulet et viande, entre autres.

Les antécédents de cette problématique remontent à plusieurs mois et étaient davantage présents à l'intérieur du pays. La situation a toutefois empiré à tel point qu'elle s'est étendue à Caracas, la capitale, qui a pourtant toujours bénéficié d'un meilleur approvisionnement. 

La tension présente en désespère plus d'un et les disputes et bagarres sont fréquentes.

Les images publiées sur les réseaux sociaux ont révélé les rayons vides et les longues files des premiers jours de 2015, ce qui a poussé de grandes chaînes de supermarchés, également touchées par la pénurie, à garnir des étagères complètes d'un même produit et à interdire l'utilisation d'appareils photo dans les établissements. Entre-temps, des porte-parole du gouvernement accusaient de prétendus « infiltrés », surnommés les « petits fils à papa », de semer la discorde. 

Avec ou sans photos, la pénurie semble être là pour durer :

Sans production, ni stabilité, ni devises…il ne peut y avoir qu'une pénurie.

Le gouvernement a attribué cette pénurie à la « guerre économique que des secteurs de droite ont stimulé au pays avec des fléaux tels que la monopolisation, la spéculation et la contrebande.

Une part du discours politique, renforcé à chaque déclaration officielle, affirme que la défense du peuple dans cette guerre initiée par les entrepreneurs et l'empire nord-américain est au cœur des préoccupations des autorités. Pour ces raisons, le gouvernement considère que l'utilisation de lecteurs d'empreintes digitales dans les supermarchés est la solution.

Nicolas Maduro annonce l'installation de vingt mille lecteurs d'empreintes digitales dans les supermarchés afin de continuer cette lutte contre la guerre économique

Un lecteur d'empreintes digitales dans une économie atteinte par la pénurie est l'équivalent de coupons de rationnement, qu'il ait été conçu à cette fin ou non.

Des mesures ont été prises dans les supermarchés du pays, telles que l'utilisation de lecteurs d'empreintes digitales, la vente uniquement aux personnes dont la pièce d'identité se termine par certains chiffres, ou même la présentation par les mères du certificat de naissance de leurs enfants pour acheter des couches.

En écoutant une conversation typique entre Vénézuéliens, vous ne manquerez pas d'entendre : « Qu'as-tu réussi à acheter ? » ou « Qu'est-ce qui te manque ? », et d'entendre parler de la hausse des prix au triple galop. L'économiste José Guerra a commenté à ce sujet : 

Avec un taux d'inflation mensuel autour de 11% en janvier le taux annualisé se monterait à 81 %. C'est pourquoi @BCV_ORG_VE cache les chiffres.

Un nouveau métier a vu le jour pendant cette crise. En effet, confrontés à un manque de temps et d'énergie pour affronter les files d'attente, certains ont recours aux services des « bachaqueros ». Ces derniers profitent du fait que la population est dans le besoin et achètent des produits devenus rares vendus à des prix réglementés afin de les revendre cinq à dix fois plus cher, faisant ainsi un bon profit.

LES BACHAQUEROS COLPORTEURS ET LES POLICIERS QUI LES AIDENT MÉRITENT LA PRISON !

Bonjour, savez-vous où je peux me procurer des couches? Les bachaqueros les vendent à 550 et 600 BsF. Profiteurs.

Quand le salaire minimum au Venezuela est d'environ 5622,48 bolivars par mois (882 USD), il est devenu plus avantageux pour les pauvres de patienter des heures, sans avoir à bouger, et gagner 3000 bolivars (472 USD) en une seule journée en vendant sa place dans la queue.

Le business des files d'attente. Un numéro pour s'acheter de l'électroménager à Daka coûte 3000 bolivars.

Toutefois, selon les économistes, le véritable problème, ce n'est pas le resquilleur ni le commerçant, mais la politique de taux de change qui empêche de disposer de plus de liquidités. Les maigres allocations affectent de nombreux secteurs. Récemment, ce sont les secteurs des pièces automobiles et de l'alimentaire qui n'ont pratiquement pas reçu d'argent depuis le début de l'année pour importer des matières premières, ce qui freine la production.
La pénurie est évidente dans pratiquement tous les secteurs puisque la marchandise s'épuise et que le réapprovisionnement est de plus en plus difficile.

caricature EDO: Tu nous as laissé un grand vide