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Les lauréats des bourses Rising Voices 2013

samedi 27 avril 2013 à 20:01

Rising Voices a le plaisir d'annoncer le nom des cinq lauréats de l'appel à projets de médias citoyens 2013, récompensés par une micro-bourse. Cette année, nous avons reçu 870 projets de médias citoyens en provenance de 97 pays de tous les continents. Cet intérêt croissant est la preuve du besoin grandissant pour ce type d'engagement de la part de communautés sous-représentées. Cela montre aussi qu'il y a des centaines d'individuels et d'organisations soucieux d'aider leurs communautés locales à participer aux échanges globaux en ligne grâce à l'utilisation des médias citoyens. Nous sommes très honorés qu'ils aient choisi de partager leurs idées avec la communauté Rising Voices.

La grande innovation de cette année a concerné la méthode employée par Rising Voices pour gérer les projets qui pouvaient être partagés sur une plateforme publique [en anglais] facilitant le travail sur le net et l'interactivité. Grâce au nouveau site sous WordPress créé par le responsable de la conception de Global Voices, Jeremy Clarke, nous avons pu publier les projets soumis par chaque candidat. Chaque candidat pouvait choisir de publier ou non son projet.

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Les projets étaient référencés géographiquement, par sujet, et par outils de formation, puis l'application permettait de localiser aussi précisément que possible chaque projet sur une carte pour donner une idée de l'endroit où il était développé. Les visiteurs du site pouvaient avoir accès aux projets par les différents critères ou par la localisation géographique. Nous avons été très contents de constater l'interaction entre les candidats dans les commentaires, et de voir qu'ils ont pu partager leurs idées sur les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook.

A partir de ces projets publics et privés, nos volontaires de la communauté Global Voices ont établi une première sélection de 74 candidats [en anglais], auxquels il a été demandé de détailler leurs projets pour une nouvelle sélection. Les projets ont à nouveau été examinés, et notre comité de sélection a désigné cinq lauréats qui vont être récompensés d'une micro-bourse pour leur permettre de mettre en place leur projet. Ces nouveaux projets sont différents dans leurs approches et ont démontré leur engagement à travailler dans un contexte unique. Nous sommes très heureux qu'ils rejoignent la communauté Rising Voices des projets récompensés.

Les cinq gagnants (par ordre alphabétique):

Argentine: Los Inestables Radio

A Córdoba, en Argentine, une équipe de bénévoles visitait régulièrement l'hôpital psychiatrique public et avait fait connaissance d'un certain nombre de patients avec lesquels ils avaient créé des liens personnels. Ils se sont rendu compte que les personnes extérieures à l'hôpital dans la communauté locale avaient une perception fausse ou stéréotypée des malades. Forts de ce constat, les bénévoles et les patients ont décidé de produire une émission de radio hebdomadaire appelée “Radio Los Inestables“, diffusée depuis la cour extérieure de l'hôpital et transmise par une station de radio locale. Le contenu couvre des sujets sérieux tels que les liens entre maladie mentale, pauvreté et discrimination, comme des sujets plus légers sous forme de théâtre radio et de lecture de poèmes.  Le projet a pour objet de donner aux patients plus de responsabilité dans la gestion de l'émission de radio en ajoutant un volet en ligne afin de toucher une audience nationale et globale. Les participants apprendront à enregistrer, éditer, et télécharger des podcasts audio, et à gérer les abonnements de l'émission de radio aux réseaux sociaux pour avoir une interaction régulière avec les auditeurs du monde entier.

Fiji: Tukuni Yadua (Il faut parler de Yadua)

Au cours des quarante dernières années, les habitants de la communauté de Denimanu, sur l'île isolée de Yadua à Fiji, ont conjugué tous leurs efforts pour protéger l'iguane à crête, une espèce menacée. Ces animaux ont été menacés par des pressions extérieures et par les changements climatiques, ce qui rendait leur protection d'autant plus urgente. La protection de la faune et de la flore et le mode de vie traditionnelle des villageois font partie des caractéristiques identitaires de la communauté. Cependant, au cause de l'isolement de l'île, le récit des obstacles à surmonter et des succès obtenus grâce aux efforts fournis n'ont pas été relayés. Aujourd'hui les habitants veulent transmettre cette passion pour la protection de la faune et de la flore à leurs enfants en espérant qu'ils continueront le travail. The National Trust of Fiji (NTF) va travailler en collaboration avec la communauté locale pour former des jeunes villageois à transmettre ce passé à l'aide de vidéos et photos numériques. Cette imagerie numérique exposera la biodiversité unique de l'île, et montrera comment la relation entre les hommes et la nature fait partie intégrante du passé, du présent et de l'avenir de la communauté.

Des cartes pour le Niger

Grâce à un partenariat avec le Département de Géographie de l’Université Abdou Moumouni à Niamey, au Niger, les étudiants du Club de Géographie du campus vont se réunir pour créer une Communauté Technique de Bénévoles (Volunteer Technical Community – VTC) qui va rechercher les besoins et l'histoire des communautés environnantes. L'équipe va s'initier aux outils proposés par OpenStreetMap, pour participer à un projet humanitaire de cartographie coopérative libre. Une fois initiés à cette application et aux réseaux sociaux, les participants vont parcourir la ville et les villages des environs pour reporter sur la carte des points remarquables tels que les écoles, les rues, et les hôpitaux. Ils vont aussi utiliser d'autres formes de médias sociaux pour lier les lieux identifiés aux besoins des communautés. Le projet sera accompagné, par des mises à jour régulières, jusqu'à la création d'un blog et de comptes Twitter et Facebook, afin que la carte fasse vivre les histoires et les réalités du Niger.

Mexique: Dizha Kieru par SMS

Dizha Kieru (“Notre Voix” en langue zapotèque) est une station de radio communautaire locale du village indigène zapotèque de Taleo de Castro, situé dans les montagnes Juarez de l'Etat de Oaxaca au Mexique. La ville possède et gère son propre système de téléphonie mobile qui fournit un service très bon marché à près de 2500 habitants. La station radio, en collaboration avec Rhizomatica, va former les habitants à devenir des relais d'information pour la communauté, par des témoignages personnels, des informations recueillies par SMS ou des appels téléphoniques des citoyens. L'équipe de Dizha Kieru, qui gère la station radio et le système de téléphonie mobile, récoltera, synthétisera, formatera et diffusera les informations aux habitants deux fois par jour par SMS et postera l'information en ligne via Twitter aux émigrants qui vivent à l'étranger. Le réseau mobile communautaire permettra de réduire les coûts de ce mode de recueil et de diffusion de l'information, et pourra aider à enrichir le dialogue entre la communauté locale et la diaspora.

La jeunesse au Bhoutan, une démocratie en plein dévelopement

Le Bhoutan abrite l'une des plus jeunes démocraties du monde, car c'est en 2008 que le pays est passé d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. Depuis lors, de nombreuses organisations telles que le Centre pour les médias et la démocratie (CMD) basé à Thimphou, la capitale, ont joué un grand rôle pour aider les habitants à prendre une part plus active dans cette nouvelle société. Par la mise en place de Clubs de Médias locaux, le CMD a organisé des ateliers de journalisme citoyen pour les jeunes âgés de 18 ans et plus, afin qu'ils puissent faire entendre leurs voix dans le débat national et les échanges sur les changements démocratiques. Par ce nouveau projet le CMD souhaite poursuivre son action en proposant des ateliers de podcasting audio aux collectivités de Samtse, Trongsa, Kanglung, et Paro. La majeure partie des contenus créés par les jeunes podcasteurs concerneront les prochaines élections nationales, organisées pour la deuxième fois, et seront partagés en ligne et sur les ondes locales.

Au cours des prochaines semaines, nous détaillerons en profondeur chacun des nouveaux projets.

Bien que le processus de financement des projets soit maintenant terminé, la plateforme restera accessible pendant un certain temps. Nous vous invitons à continuer à prendre connaissance des nombreux projets et idées présentés sur le site, et à prendre contact avec ceux dont vous partagez les intérêts, ou à proposer votre collaboration.

Rejoignez nous pour féliciter et accueillir les cinq nouveaux lauréats de la bourse Rising Voices.

Un rassemblement contre la haine tente d'endiguer la montée du racisme au Sri Lanka

samedi 27 avril 2013 à 14:51

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en anglais.

Des activistes contre la haine au Sri Lanka ont prévu un rassemblement dans la capitale, Colombo, le 28 avril. Ce pays a connu une récente série d'agressions violentes isolées et vu l'éclosion d'une rhétorique de haine de grande ampleur à l'encontre des minorités. Ce rassemblement intervient deux semaines après la veillée aux chandelles pacifique devant les bureaux du Bodu Bala Sena (Force Bouddhiste, un mouvement bouddhiste radical connu sous le sigle BBS, ndlt) à Colombo qui avait été interrompue par le BBS et la police sri-lankaise (voir l’article de Global Voices – en français)

Rally for unity

La veillée aux chandelles organisée par le groupe Buddhists Questioning Bodu Bala Sena (Des bouddhistes remettent en cause Bodu Bala Sena) a été la première manifestation publique décriant ce que beaucoup considèrent comme une campagne xénophobe de longue haleine menée par le BBS à l'encontre des minorités dans le pays. Le blogueur Indrajit Samaraiva attribue la politique du BBS à une dynamique plus complexe au sein de la communauté bouddhiste Sinhala. Dr. Vinoth Ramachandra suppose que les activités du BBS sont une tactique pour détourner l'attention d'autres problèmes qui minent la nation insulaire.

Ayant commencé par protester contre le label Halal, le BBS a poursuivi en critiquant les codes vestimentaires des femmes musulmanes, comme l'explique D.B.S. Jeyaraj, un journaliste et blogueur expérimenté. Beaucoup d'agressions sans lien entre elles ont été constatées dans tout le pays suite aux discours haineux du BBS.

Bien que le BBS soit l'une des organisations nationalistes d'extrême droite les plus virulentes, la dernière vague d’islamophobie et de rhétorique anti-minorités au Sri Lanka a débuté avant l'émergence médiatique de ce groupe, avec l'attentat contre un sanctuaire musulman dans la ville d’Anuradhapura, suivi par un attentat contre une mosquée plus importante à Dambulla.

Les églises n'ont pas été épargnées non plus, et certains temples bouddhistes qui ne s'accordent pas avec l'idéologie de ces groupes extrémistes ont aussi été victimes d'attaques. Les commerces tenus par des musulmans ont été pris pour cible par des groupes semant la haine. Lors d'une attaque survenue récemment contre un entrepôt à Colombo, des moines bouddhistes étaient en première ligne parmi la foule des assaillants. Le BBS a également mené plusieurs raids illégaux, avec le soutien supposé de la police, dont le plus tristement célèbre fut une descente contre un abattoir à Colombo, sur la base d'une rumeur selon laquelle des animaux y seraient abattus dans le non-respect de la législation locale.

Depuis peu, de plus en plus de voix s'élèvent contre ce discours de haine, et cela se manifeste en particulier dans les médias sociaux sri-lankais. Des mouvements tels que Buddhists Questioning Bodu Bala Sena (Des bouddhistes remettent en cause Bodu Bala Sena), Love not Hate (l'amour, pas la haine), et cette pétition sur Facebook essayent de prendre de l'ampleur pour y faire face. Toujours à vif après 30 ans de guerre civile, l’opinion publique sri-lankaise fait sans peine le lien entre discrimination raciale et de potentielles violences à grande échelle.

Un événement Facebook destiné à faire connaître le “Rassemblement pour l'Unité” a été plébiscité. Fazly Mowjood a pris une résolution:

Si les groupes racistes n'arrêtent pas de semer le racisme dans notre pays, alors nous les Sri-Lankais allons le faire cesser à leur place et ce dimanche ne sera que le commencement. Il y aura d'autres actions jusqu'à ce que le dernier groupe raciste du Sri Lanka soit REDUIT AU SILENCE.

Les bénévoles qui organisent les manifestations ont rassemblé leurs économies et fourni le matériel pour fabriquer ces affiches :

Posters for Rally for Unity. Image courtesy Rally For Unity Facebook page

Des pancartes pour le “Rassemblement pour l'Unité”. Image de la page Facebook Rally For Unity.

Le rassemblement de dimanche vise à combattre le discours haineux d'une façon générale et ne semble pas focalisé sur un groupe en particulier, ce qui est une différence majeure par rapport à la veillée aux chandelles [évoquée ci-dessus]. Le soutien croissant de politiciens tels que l'ancien capitaine de l'équipe de cricket sri-lankaise Arjuna Ranatunga et l'acteur reconverti en homme politique, Ranjan Ramanayake, est aussi un signe encourageant qui pointe vers la montée en puissance du mouvement contre la haine auprès du grand public.

Japon : La tradition des fleurs de cerisiers, un test pour les nouveaux employés

samedi 27 avril 2013 à 13:52

Parmi les milliers de personnes qui envahissent les parcs japonais chaque printemps pour pique niquer sous les fleurs de cerisiers d'un rose délicat, appelés sakura, se trouvent de jeunes employés. Ce sont de nouvelles recrues des entreprises, envoyées par leurs patrons afin de réserver un emplacement pour le festin en plein air de l'entreprise. Ces nouveaux employés sont parfois contraints de rester assis pendant des heures, jusqu'à tard dans la nuit, pour garder l'emplacement.

Au début du printemps, la floraison des cerisiers ornementaux du Japon coïncide avec le début de l'exercice social japonais et il est traditionnel de tester les nouveaux employés ainsi.

 

Hanami at Yoyogi Park Photo by  Dick Thomas Johnson

Hanami au Parc Yoyogi. Photo de Dick Thomas Johnson (CC BY 2.0)

Le 20 mars 2013, sur Twitter, Mame (‏@MameBroth) a tweeté  à propos de cette tâche ingrate :

@MameBroth: 新人が花見の場所取りをします。ですが仕事には納期があります。なのでノートパソコンを持たされます。場所取りしながらコーディングします。夜になります。誰も来ません。会社に連絡すると「クソ忙しいのにいけるわけねえだろ!」と怒られます。まだ冷える寒い夜に一人ぼっち。なんと悲しいことか。

@MameBroth : En tant que nouvel employé, je me suis installé pour réserver un emplacement pour hanami. Mais j'ai un délai à respecter pour un produit et ils m'ont donc demandé d'apporter un ordinateur portable pour travailler. Je fais de la programmation pendant que je garde l'emplacement. La nuit arrive. Personne n'est encore venu. J'appelle le bureau. On me crie dessus au téléphone : « Qu'est ce qui vous fait penser qu'on peut venir ? On a du boulot par dessus la tête ! » Tout seul par une nuit froide. C'est bien triste.

La tradition de demander aux nouvelles recrues de réserver un emplacement pour le pique-nique de leur entreprise, fait partie de la coutume annuelle plus large du hanami, où les amis et les familles organisent des festins sous les arbres en fleurs et dégustent du saké et de la bière. Les entreprises organisent aussi leur propre pique-nique pour hanami et souvent les nouveaux employés sont évalués selon leur capacité à gérer ces festivités.

Pourquoi cette tâche est-elle confiée aux nouveaux employés ? Sur le site de ressources en ligne All About, l'auteur Kagezo explique [japonais, ja] que cette tâche permet aux nouvelles recrues de prouver leur compétences professionnelles :

もしあなたが幹事なら、場所を確保し、お酒の調達をするだけではあまりにも無難すぎます。なぜなら花見の準備は、仕事の手際や仕切りに通じます。酒宴の準備とは、すなわちあなたの手腕が、こっそりと上司や先輩に試されているということでもあるのです。

Si vous êtes responsable de la fête du hanami de votre entreprise, le fait de réserver un emplacement et de procurer des boissons alcoolisés n'est pas suffisant.La bonne préparation du hanami va de pair avec les compétences en gestion et un travail soigné. Vos supérieurs évaluent discrètement vos capacités à travers vos compétences à préparer le festin.

Cette année, l'Agence météorologique japonaise a annoncé que les cerisiers allait être au pic de leur floraison à Tokyo le 22 mars, la deuxième date la plus précoce depuis que l'agence météorologique a commencé à enregistrer ces statistiques en 1953.

Avec cette arrivée précoce du pic de floraison des cerisiers cette année, les utilisateurs de Twitter se sont demandés si la tâche des nouveaux employés allait être affectée. La période de floraison est très courte et les fêtes du hanami des entreprises sont supposées se passer en avril.

Wappa (@tokyoallnight) a écrit le 1er avril qui marque aussi le début de l'exercice social au Japon :

@tokyoallnight: 今日は入社式の日か・・・新人の新人だけの初めての仕事と言えば昔は花見の場所取りだったけど今は違うのかな(笑)。あれで、だれがリーダーシップあるかとかわかるとかよく言っていたけど・・・(笑)すでに散ってる・・・都内

@tokyoallnight : Aujourd'hui, c'est le jour des cérémonies d'initiation dans les entreprises… En parlant de la toute première tâche confiée aux débutants, avant, c'était la réservation d'un emplacement pour le hanami. Est-ce que c'est encore le cas ? On disait qu'on pouvait distinguer ceux qui sauront faire preuve de leadership parmi les nouveaux employés en observant leur préparation du hanami. Mais ici à Tokyo, les fleurs de cerisiers sont déjà tombées.

L'utilisateur de Twitter Yas (@yas_ukey) a conseillé aux nouveaux employés de saisir une autre opportunité de faire leurs preuves :

@yas_ukey: 今年は桜咲くのが早く新入社員の大事な仕事、花見の場所取りはなくなったので、別の部分で同期と差をつけるんだ

@yas_ukey : La mission pour les nouvelles recrues qui consiste à réserver un emplacement pour le hanami devint impossible cette année. Trouvez une autre façon de prendre une longueur d'avance sur vos collègues.

Company's hanami party at Ueno Park, Tokyo Photo by Benson (CC BY-ND 2.0)

Fête du hanami organisée par une entreprise japonaise dans le Parc d'Ueno a Tokyo. Photo de Benson (CC BY-ND 2.0)

D'un autre côté, cette tradition laisse certains perplexes. Masumiyutaka (‏@masumiyutaka) a tweeté :

‏@masumiyutaka: 昔は4月の入学式くらいに桜のイメージだったけれど、もう3月後半のイメージ。段々早まっているから、4月に新入社員が花見の場所取りするという良くわからない伝統がなくなるかしら。

@masumiyutaka : Je vois encore l'époque où les cerisiers étaient en fleur au mois d'avril, en même temps que les cérémonies de la rentrée scolaire. Mais aujourd'hui on les voit fleurir dans la deuxième moitié du mois de mars. Ils fleurissent de plus en plus tôt. Dans ce cas, la tradition bizarre pour les nouveaux employés de réserver un emplacement pour le hanami en avril pourrait-elle disparaître ?

Tout le monde n'approuve pas cette tradition qui consiste a se servir des nouvelles recrues pour garder un emplacement. Un article en ligne du journal d'affaires NIKKEI.com a rapporté [ja] que le fait de demander aux nouveaux employés de réserver un emplacement pour le hanami pourrait entrer dans deux des six catégories constituant un abus de pouvoir définies par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale : les demandes d'exercices ou de travail impossibles à réaliser ou manifestement inutiles, et l'intrusion dans la vie privée d'un employé.

Sur le site de publication libre Hatelabo, un utilisateur anonyme était fortement opposé [ja] à la pratique :

新人に花見の場所取りをさせる会社ってまだあるのか? 外国育ちの俺には心底意味がわからん。 勤務時間外に付き合わせるだけに飽きたらず場所取りって! 人を何だと思ってるんだ。 俺なら絶対にやらないね。絶対にだ。

Y a t-il encore des entreprises qui forcent leurs nouveaux employés à réserver un emplacement pour le hanami de l'entreprise ? En tant que personne qui à grandi dans un autre pays, je ne comprends vraiment pas. En plus des nombreuses obligations sociales après le travail, il faudrait utiliser sont temps libre pour garder un emplacement ? Pour qui se prennent-ils ? Je ne pourrais jamais accepter cela. Hors de question.

Un autre utilisateur anonyme a répondu au commentaire :

外国育ちでも新入社員でもないし若者でもないんだけど、同意。 好きな人がやるのはいいんだけど、集団が個人に強制するのはよくないよねー。なにごとも。

Je n'ai pas grandi dans un autre pays, je ne suis pas un nouvel employé et je ne suis pas jeune mais je suis d'accord avec vous. C'est d'accord si vous voulez le faire mais ce n'est pas d'accord si la société force quelqu'un à le faire. Ou quoi que ce soit.

Japanese businessmen working in the park Photo by GaijinSeb (CC BY-NC-ND 2.0)

Hommes d'affaires japonais travaillant dans le parc.
Photo de GaijinSeb (CC BY-NC-ND 2.0)

Sur Twitter,xxxxxlg (@xxxxxlg) a écrit à propos de sa propre expérience de la tradition printanière :

@xxxxxlg: 1,2年目の新人による上野公園でのお花見会のミーティングが行われた。事業本部100人が参加する大花見会なため予算やスケジュールなどかなり細かく考えなければならないらしい。ちなみに当日の花見の場所取りは徹夜。

@xxxxxlg : Les employés de première et de deuxième année ont eu une réunion pour organiser une fête du hanami dans le Parc d'Ueno. Apparemment, nous devons prévoir le détail du budget et du programme pour la grande fête du hanami à laquelle étaient attendues 100 personnes du siège. Au fait, la réservation d'un emplacement pour la fête du hanami commence la nuit avant le jour J.

 

L'image de l'onglet utilisée dans ce post a été tirée de la galerie de lestaylorphoto sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Monsanto nommé au “Temple de la renommée” à Porto-Rico : indignation

samedi 27 avril 2013 à 13:20

[Tous les liens mènent à des pages en espagnol, sauf mention contraire]

Monsanto siégeant au Temple de la renommée de l'agriculture de Porto-Rico ?  Dès que l'organisation à but non lucratif Acción y Reforma Agrícola (ARA) (Action et Réforme Agricole) a annoncé qu'elle avait nommé le géant des biotechnologies végétales Monsanto [français] au Temple de la renommée de l'agriculture de Porto Rico, de nombreux groupes populaires ont manifesté leur plus virulente opposition.

Par un communiqué de presse, l'Organisation Portoricaine de l'Agriculture Éco-Biologique, le Front de Sauvetage de l'agriculture, la Société scientifique d’Amérique Latine d'agroécologie, le Comité Yabucoeño pour la qualité de vie et l'Association des étudiants en agriculture se sont exprimés ainsi :

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Exigimos que se revierta la decisión y en su lugar se seleccione a un agricultor local utilizando criterios de sustentabilidad y justicia social. Este reconocimiento a Monsanto, una compañía dedicada a la producción de plaguicidas y cultivos transgénicos, resulta oneroso en demasía para una corporación con credenciales tan nefastas a nivel internacional.

Nous exigeons que la décision soit modifiée et qu'à la place un agriculteur local soit choisi, pour son utilisation des critères de durabilité et de justice sociale. Cette distinction pour Monsanto, une compagnie consacrée à la production de pesticides et de cultures génétiquement modifiées, est un honneur trop lourd pour une entreprise avec de tels pouvoirs néfastes au niveau international.

D'autre part, sous le slogan ¡Nada Santo sobre Monsanto! (Monsanto n'a rien de saint !), une pétition en ligne, qui s'approche de son objectif de 2 000 signatures, a été adressée à l’ARA, dont le siège se trouve dans l'École d'agronomie. La pétition explique certaines des répercussions de la présence de Monsanto sur l'île :

Puerto Rico es un país que depende alrededor de un 90% en productos extranjeros para alimentarse. Nuestras tierras fértiles están siendo arrendadas a Monsanto para crear sus semillas que hacen daño a la salud y al ambiente en vez de utilizarse para tener una agricultura sostenible que nos brinde más seguridad alimentaria.

Porto Rico est un pays qui dépend pour environ 90 % de produits étrangers pour se nourrir. Notre terre fertile est louée à Monsanto d'où ils peuvent créer leurs semences qui portent atteinte à la santé et à l'environnement, au lieu d'être utilisée pour une agriculture durable qui nous offrirait une plus grande sécurité alimentaire.

Sur son blog Proyecto Bioseguridad de Puerto Rico (Projet de Biosécurité de Porto Rico), l’éducateur environnemental Carmelo Ruiz Marrero souligne que :

…en el candente debate global en torno a los organismos y alimentos genéticamente modificados, o transgénicos, el rol poco conocido de la isla caribeña de Puerto Rico ha pasado mayormente inadvertido y hasta ahora ha evadido escrutinio crítico.”

…dans ce vif débat mondial sur les organismes et aliments génétiquement modifiés, le rôle peu connu de l'île caribéenne de Porto Rico est passé presque inaperçu et jusqu'à aujourd'hui il a évité tout examen critique.

imagesL'expert précise aussi que les relations coloniales de Porto Rico avec les États-Unis sont un obstacle indéniable. Ceci se voit, par exemple, au moment de signer des accords internationaux concernant la “circulation transfrontalière d'aliments génétiquement modifiés”.

Néanmoins, de nombreux politiciens, agro-entrepreneurs, et institutions académiques et scientifiques soutiennent le développement de la biotechnologie agricole dans le pays. Le dossier spécial “El experimento caribeño de Monsanto” (“L'expérience caribéenne de Monsanto”), une enquête publiée en 2011 par le journaliste Eliván Martínez pour le Centre de journalisme d'investigation de Porto Rico, pointe le rôle actif du gouvernement portoricain :

Acá se cocina una realidad que el Gobierno oculta y auspicia: la Isla es un importante centro para ocho empresas, siete de ellas multinacionales, que desarrollan las primeras generaciones de semillas modificadas genéticamente para distribuirlas a Estados Unidos y alrededor del mundo. Los dominios de estas corporaciones se expanden en fincas públicas y privadas, sobre todo en las mejores tierras cultivables del sur de la Isla, donde en el siglo pasado mandaba el imperio de su majestad la caña, aupada por grandes terratenientes que buscaban acaparar la tierra.

La mayoría de estas semilleras ocupa más del límite de 500 acres que permite la Constitución de Puerto Rico, mientras reciben jugosos beneficios del Gobierno y gozan de la Ley de Promoción y Desarrollo de Empresas de Biotecnología Agrícola de 2009, hecha a la medida para favorecerlas.

Ici (à Porto-Rico) se trame une réalité que le gouvernement cache et soutient : l'île est un centre pour huit entreprises – sept d'entre elles sont des multinationales – qui développent les premières générations de semences génétiquement modifiées pour les distribuer aux États-Unis et dans le monde entier. Les actifs de ces entreprises incluent des fermes publiques et privées, majoritairement sur les meilleures terres cultivables dans le sud de l'île, d'où au siècle dernier on envoyait la canne à sucre vers l'empire de sa majesté, avec le soutien de grands propriétaires terriens qui visaient à s'approprier les terres pour eux-mêmes.

La majorité de ces domaines ont une superficie de plus de 500 acres, qui est le maximum permis par la Constitution de Porto Rico, alors qu'ils reçoivent par ailleurs des subventions juteuses du gouvernement et qu'ils profitent de la Ley de Promoción y Desarrollo de Empresas de Biotecnología Agrícola de 2009 (Loi pour la promotion et le développement des entreprises de biotechnologie agricole, 2009), faite sur mesure pour les favoriser.

march_against_monsantoDans ce contexte trouble, différents mouvements porto-ricains  qui se battent pour la souveraineté alimentaire depuis des années, ont confirmé leur participation à la prochaine marche mondiale contre Monsanto, prévue le 25 mai à 14 heures (heure de l'Est des États-Unis). Parmi eux se trouve l’Organisation portoricaine d'Agriculture Éco-Organique, qui vient de créer une alliance avec Vía Campesina/Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones de Campo (Coordinateur Latino-Américain des Organisations Locales), qui rendront possible la participation de Porto-ricains dans les débats internationaux.

Ceci est un appel au monde entier. Les réunions à Porto Rico se tiennent au Service de l'alimentation, une initiative polyvalente dédiée à l'agriculture écologique. Des manifestations sont organisées dans plus de vingt pays et 100 villes des États-Unis.

Une publicité de couches pour bébés accusée de ‘déformer’ l'Histoire des Philippines

samedi 27 avril 2013 à 09:33

Un fabricant de couches philippin s'est vu ordonner de retirer un spot de publicité TV qui parodie un moment historique durant lequelle un héros philippin, Datu Lapu-Lapu, tua l'explorateur portugais Ferdinand Magellan durant la bataille de Mactan en 1524. L'interdiction est due à une campagne d'internautes contre cette publicité pour “déformation de l'Histoire” et “insulte au Peuple philippin.”

L'Autorité philippine de régulation de la publicité et le Conseil des normes publicitaires ont demandé l'arrêt de la diffusion de la publicité des couches EQ en réponse à une “mise en demeure” de la Commission nationale d'Histoire, émise le 19 avril 2013.

Avant cela, une pétition en ligne accusait la publicité TV des couches EQ de donner une mauvaise image du héros philippin Lapu-Lapu. Le gouvernement local de la ville de Lapu-Lapu a aussi critiqué la publicité pour manquer de respect à l'héroïsme de Lapu-Lapu.

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Capture d'écran de la publicité controversée pour les couches EQ

Dans ce spot de 30 secondes, Magellan donne un paquet de couches à Lapu-Lapu et sa femme. Mais ce témoignage d'amitié se retourne contre lui lorsque Lapu-Lapu réalise que les couches sont de mauvaise qualité et défie Magellan dans un combat qui le conduira finalement à sa mort.

La pétition avait 323 soutiens lors de la publication de ce post. Voici quelques commentaires de ceux qui ont signé la pétition en ligne :

Sheila Berame: On doit respecter notre Histoire et les personnes qui l'ont faite. Lapu-Lapu est un héros national, le premier à se défendre contre l'impérialisme.

Jim Rosales: Je veux que notre jeune génération se souvienne de nos héros comme de personnes qui sont mortes pour une cause et avec dignité. Pas comme un ambassadeur de couches pour bébés.

Ahmed Cuizon: La publicité ridiculise un moment de l'Histoire philippine dont nous sommes fiers. Nous ne devrions par railler un évènement important qui a conduit à définir et symboliser le patriotisme philippin.

Luz Hernandez: L'Histoire doit être préservée sur la base de faits réels, etc. et non être utilisée pour induire en erreur le grand public, particulièrement les mineurs qui ne bénéficient pas de conseils des parents pendant qu'ils regardent cette publicité. Notre Dép. de l'Educ. est le seul qui aurait du interdire cette publicité et sa diffusion à la TV.

Andrew Neil Retuya: C'est un marqueur de notre Histoire, aucune entreprise ne devrait la déformer.

Sur YouTube  iloveoldschoolanime est de l'avis de ceux qui trouvent que la publicité ne devrait pas être prise au sérieux :

C'est seulement une RECLAME pour des COUCHES. Pourquoi prendre ça tant au sérieux ? Comme si Lapu Lapu et Magellan n'avaient jamais été parodiés avant dans ces émissions de divertissement comme Bubble Gang et autres. Certaines personnes devraient prendre un peu de distance. Et à l'inverse, s'occuper des vrais problèmes du pays !

itsumo kokomo pense que les politiciens impliqués dans ce débat ont simplement un grand besoin d'attention :

Les politiciens de bas étage veulent seulement attirer l'attention et trouver un peu de compassion.