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Les leçons de Nelson Mandela pour les dirigeants d'Asie du Sud

dimanche 5 janvier 2014 à 20:35

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur le souvenir de Nelson Mandela

Nelson Mandela 1918-2013. Cartoon by Bryant Arnold. Free for use.

Nelson Mandela 1918-2013. Dessin de Bryant Arnold. Libre de droits.

[Billet d'origine publié le 29 décembre - liens en anglais]

Nelson Mandela, héros anti-apartheid et premier président noir de l'Afrique du Sud, est décédé à l'âge de 95 ans, laissant derrière lui un monde en deuil. L'homme d'Etat tant aimé a aussi été commémoré dans les pays sud-asiatiques.

 Au Népal, après de longues années d'agitation politique, des élections ont pu être menées à terme, mais les compétences du gouvernement restent une source d'appréhension pour beaucoup. Guffadi, le blogueur satirique népalais a écrit :

Au cours de ces 60 dernières années, nous avons vu défiler des centaines de clowns à qui on a offert l'opportunité de gouverner notre pays. Mais ils se sont tous avérés être de faux prophètes cherchant seulement à s'enrichir au lieu d'aider les gens du peuple.

Combien de temps faudra-t-il encore attendre que des dirigeants honnêtes nous mènent vers la Terre Promise?

Nous attendons encore la mise en place de la Commision pour la Vérité et la Réconciliation. Pourquoi notre Empereur et ses courtisans ont-ils autant de mal à admettre publiquement leurs crimes et à demander pardon ? Il en est de même pour nos forces de sécurité.

Indra attire l'attention sur l'article de Gopi Chandra Kharel dans l'International Business Times, qui cherche à tracer un lien entre Mandela et le Népal, un pays situé à 9250 km de l'Afrique du Sud :

Les dirigeants népalais ont beaucoup à apprendre des qualités d'homme d'Etat, de l'intégrité et de l'absence d'ambition politique de Mandela. Sa capacité à prôner la coopération, même avec ses adversaires, représente un repère pour nous au cours du processus d'élaboration de la constitution -  Jayaraj Acharya ancien ambassadeur du Népal aux Nations Unies.

Le blogueur Passu du Bhoutan a comparé Mandela à Zhabdrung Rinpoche, fondateur de l'Etat du Bhoutan :

Zhabdrung a précédé Mandela de 400 ans et pourtant ces deux hommes ont beaucoup en commun -  Zhabdrung a unifié l'Etat-nation du Bhoutan, alors que Mandela a fédéré differentes races pour faire de l'Afrique du Sud une seule et unique nation forte. Zhabdrung a fui vers le Bhoutan pour éviter l'arrestation au Tibet où il était censé être le chef légitime, mais une fois au pouvoir au Bhoutan, il n'a jamais cherché à se venger du peuple tibétain qui lui avait causé préjudice, tout comme Mandela s'était réconcilié avec ceux qui l'avaient emprisonné pendant 27 ans.

 Aujourd'hui, lors du décès de Mandela, je pense à la mort de Zhabdrung.

 Du Sri Lanka, Asanga Welikala a partagé ceci sur Groundviews :

Tout au long de sa vie, sa conduite personelle ainsi que ses convictions politiques ont été imprégnées d'intrépidité, et c'est son aptitude au commandement qui a garanti une démocratie constitutionelle plurielle et inclusive au sein de sa mère patrie. Malheureusement, peu de dirigeants asiatiques et africains ont eu la volonté, la capacité, ou la force de caractère de suivre son exemple.

 Egalement sur Groundviews Sunanda Deshapriya a rédigé une lettre ouverte imaginaire de Mandela au président sri-lankais, Mahinda Rajapakse, au sujet de ce qui est attendu de lui :

Parfois je me demande ce que vous pourriez bien vouloir apprendre de nous, alors que vous êtes devenu fervent défenseur et ami intime du Président Mugabe du Zimbabwe, qui s'est proclamé président à vie. Sa voie était radicalement différente de la nôtre, et chargée de violence. Une autre nouvelle décevante est celle de votre rapport étroit avec le roi du Swaziland, l'un des pays les plus arriérés de l'Afrique.  Si vous avez choisi de suivre l'exemple donné par le Zimbabwe et le Swaziland, alors nous n'avons rien à vous offrir.

 Au Pakistan, Teeth Maestro pensait que bien peu de dirigeants ont la capacité de faire émerger la paix de l'adversité :

Etonnamment, tout comme les gens de droite ont étiqueté Mandela “le Terroriste Mandela”, les adversaires de Khan, majoritairement de gauche, l'ont surnommé “Taliban Khan”. A mon avis, ceci est tout simplement une réaction de la part de ses adversaires, voyant en ces pourparlers pour la paix une menace pour leur propre domination du Pakistan. L'injure n'entravera jamais des dirigeants authentiques, au contraire, c'est face à l'adversité qu'ils redoublent d'efforts dans la lutte pour obtenir ce qui est dans les meilleurs interêts de leur pays, à savoir, la paix.

En 1990, le gouvernement indien a accordé la plus haute décoration civile, la Bharat Ratna (Joyau de l'Inde), à Mandela. A l'occasion de son décès, l'Inde a déclaré cinq jours de deuil national. Il est largement admiré ici, mais il semblerait que d'aucuns n'ont jamais vu sa photo. Farrukh Hossaini, poète, blogueur et satiriste a tweeté :

Ce panneau d'affichage au Tamil Nadu rend hommage à Morgan Freeman à la place de Nelson Mandela

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur le souvenir de Nelson Mandela

Manifestations et rassemblements publics désormais interdits au Cambodge

dimanche 5 janvier 2014 à 17:43
Civilians wearing red arm bands joined the police in dispersing the crowd gathered inside the Phnom Penh Freedom Park. Photo from Licadho.

Des civils en brassard rouge secondent la police pour disperser le rassemblement dans le Parc de la Liberté à Phnom Penh  Photo from Licadho.

Après la dispersion violente des ouvriers de l'habillement en grève, le gouvernement cambodgien a interdit [anglais] à l'opposition politique d'organiser tout nouveau rassemblement dans la capitale Phnom Penh. La réunion de même deux personnes dans la rue est désormais prohibée.

Quatre personnes sont mortes avant-hier et des dizaines ont été blessées lorsque les policiers ont ouvert le feu sur les ouvriers de l'habillement qui réclament un salaire mensuel minimum de 160 dollars US. Ils en touchent actuellement 80 par mois.

Les ouvriers ont reçu le soutien du parti du Sauvetage National du Cambodge, dans l'opposition, qui s'est engagé à augmenter les salaires s'il accède au pouvoir. L'opposition manifeste quotidiennement dans le parc de la Liberté de Phnom Penh, aussi appelé place de la Liberté, pour pousser à la chute du gouvernement du Premier Ministre Hun Sen, accusé d'avoir manipulé les résultats des récentes élections. L'opposition boycotte les sessions du parlement bien qu'elle y dispose de 55 sièges.

L'opposition réussit depuis décembre à rassembler des dizaines de milliers de personnes dans les rues, la plus grande manifestation anti-gouvernementale de ces dernières années au Cambodge.

Hier, le camp des contestataires a été démonté de force [anglais, comme les liens suivants] par les autorités publiques. L'administration locale a indiqué que l'autorisation de manifester a été retirée à l'opposition pour raisons de sécurité.

Licadho, une organisation de défense des droits humains, a décrit la dispersion des manifestants du Parc de la Liberté :

Les violences ont débuté vers 11 heures ce matin quand des centaines de policiers et de militaires ont barré les rues entourant le Parc de la Liberté et rapidement et sans sommations fait mouvement pour vider le parc des contestataires. A leur approche, les occupants, dont beaucoup de moines ou de femmes avec leurs enfants, ont fui apeurés, en abandonnant leurs possessions. Les forces étaient accompagnées de centaines de civils du genre voyous portant des brassards rouges qui usaient de tiges d'acier d'un mètre de long pour frapper et intimider les manifestants pacifiques

Ces types avec des tuyaux en acier viennent de me dire qu'ils “font un tour pour faire un peu d'exercice”

Cambodge Le passe-temps préféré des voyous et des flics.

Le récit de Licadho sur les patrouilles d'agents en uniforme accompagnés de civils à brassards rouge a fait écho aux propos de Ruom :

Le 4 janvier, avec l'intention apparente d'empêcher toute nouvelle manifestation, la police a encerclé le Parc de la Liberté, le principal point de ralliement du Parti du Sauvetage National du Cambodge, le principal parti d'opposition. Agents en uniforme et individus en civil, armés de gourdins et de morceaux d'armatures, ont chassé hors du parc les sympathisans du PSNC, en majorité des personnes âgées de la campagne. Pendant une heure ils ont détruit les tentes et le podium qui servait aux rassemblements depuis octobre

Les informations sur Twitter attestent également de la brutale répression ordonnée hier par le gouvernement :

Tout est très calme ici à présent. Pratiquement personne dans la rue à part une poignée de motodops. 

Il y a eu des escarmouches toute la journée autour de Wat Phnom, avec la police et l'armée — passages d'hélicoptères au-dessus de la rue  

Tous les opposants politiques pourchassés et frappés. Mandats d'arrêt pour les meneurs. Rassemblements de plus de 2 personnes interdits

La force brutale utilisée contre les manifestants pacifiques sauvagement battus y compris les moines.

Même les journalistes ont été attaqués par les voyous dans les rues :

Je ne l'ai pas reconnu, mais un photographe qui paraissait porteur d'un laisser-passer de presse vient d'être agressé par les auxiliaires de police

Ou Virak du Centre Cambodgien des Droits de l'Homme est outré des événements et met en garde contre un regain de violence étatique :

…le temps de la libre parole est révolu. Les événements qui se sont déroulés ces derniers jours sont un important recul pour le Cambodge en matière de démocratie et de droits de l'homme.

Le parti d'opposition PSNC a annoncé qu'il annulait un rassemblement prévu dimanche à cause de ces mesures draconiennes mais a condamné la répression par le gouvernement y compris l'émission rapportée de mandats d'arrêt contre ses dirigeants.

Cambodge : La police ouvre le feu sur les grévistes du textile

dimanche 5 janvier 2014 à 12:31

Une des photos d'aujourd'hui. Prise en début d'après midi à Veng Srey BLVD, Phnom Penh

[Billet d'origine publié en anglais le 3 janvier] La mort de quatre personnes a été confirmée et des dizaines d'autres ont été blessées après que la police et l'armée se sont affrontées avec les grévistes du secteur textile dans la zone industrielle de Phnom Penh, la capitale du Cambodge.

Des dizaines de milliers de travailleurs du vêtement sont en grève depuis la dernière semaine de décembre après que le rejet par le de la demande des syndicats d'augmenter le salaire minimum mensuel à 160 dollars US. Le salaire minimum actuel n'est que de 80 dollars et le conseil du travail est disposé à accorder seulement une hausse du salaire de base de 15 dollars. Alors que les manifestations s'intensifient, le gouvernement a accepté une augmentation supplémentaire de 5 dollars.

Mais les ouvriers ont été fermes sur leur demande de 160 dollars de salaire minimum. Le secteur de l'habillement est une industrie qui rapporte 5 milliards de dollars d'exportations au Cambodge, et emploie plus de 600.000 travailleurs. Beaucoup de grandes marques de vêtements dans le monde s'approvisionnent au Cambodge, qui a l'un des plus bas [fr] taux minima de salaire dans la région Asie-Pacifique.

John Vink a rapporté ce qu'il a vu sur la scène de l'affrontement [anglais] : 

Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres gravement blessées par des centaines de balles tirées par les forces armées au cours d'une répression brutale dans la matinée du 3 janvier sur les barricades érigées par des milliers de travailleurs en grève sur la route Veng Sren, dans la zone industrielle de Phnom Penh. Plusieurs autres personnes ont été arrêtées puis électrocutées au taser, battues ou frappées jusqu'à perdre conscience

Photos affreuses de blessés / morts partout sur facebook. On dirait la guerre civile au lieu d'une répression des manifestations

La tension est montée hier, quand la police a arrêté plusieurs manifestants, dont des moines et des militants des droits de l'homme. En réponse, les manifestants ont érigé des barrages routiers que les policiers ont essayé d'enlever le matin. Des témoins ont affirmé que la police a utilisé des balles réelles pour disperser la manifestation.

La police militaire occupe la rue Veng Sreng. Au moins quatre manifestants ont été arrêtés et un a été vu avec des saignements

La Licadho a décrit [anglais] la répression comme les “pires violences de l'État contre des civils au Cambodge depuis quinze ans.” Le mouvement de défense des droits humains exige que :

… Les forces de sécurité mettent fin immédiatement à l'utilisation de balles réelles contre des civils et veillent à ce que toutes les personnes blessées soient transportées en toute sécurité et sans tarder à l'hôpital

Ou Virak du Centre cambodgien pour les droits de l'homme estime que les policiers ont agi violemment pour protéger les intérêts des grandes entreprises:

Alors que la plupart des manifestations politiques qui ont eu lieu au cours des derniers mois ont été affrontées avec retenue de la part des forces de sécurité, il existe un lien plus clair entre l'utilisation excessive de la force par les forces de sécurité et la protection des grandes entreprises du Cambodge. Sur les 25 cas où nous avons noté un usage excessif de la force, 21 étaient liés à des grèves des travailleurs de l'industrie du vêtement ou à des conflits fonciers.

Ligne de front des barricades

La clinique Ekreach a été saccagée par des émeutiers après son refus de soigner des victimes des affrontements à Canadia Park, le 3 janvier

Les travailleurs ont obtenu l'appui du Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC) [fr], dans l'opposition, qui a promis d'augmenter les salaires à 160 dollars ​​s'il arrivait au pouvoir dans le pays.

L'opposition a organisé des manifestations quotidiennes au parc de la liberté de Phnom Penh pour faire pression en vue de renverser le gouvernement en place, accusé [fr] de manipulation des résultats des élections de cette année. Le Premier ministre Hun Sen occupe le pouvoir depuis trois décennies, bien que son parti ait perdu [fr] de nombreux sièges lors des récentes élections législatives. L'opposition a boycotté les sessions parlementaires, même si elle dispose de 55 sièges.

Beaucoup de travailleurs ont rejoint le rassemblement de l'opposition, ce qui pourrait compromettre encore davantage l'administration Hun Sen. Les syndicats se sont engagés à poursuivre les manifestations jusqu'à ce que leur demande soit acceptée par le gouvernement.

Le leader de l'opposition Sam Rainsy a annoncé son intention de déposer une plainte contre le gouvernement pour les répressions sanglantes de la grève :

Nous allons déposer une plainte à la CPI afin que ces criminels au pouvoir qui ont ordonné aujourd'hui aux soldats d'ouvrir le feu sur les travailleurs, soient poursuivis.

Pour sa part, le gouvernement a accusé l'opposition de provoquer les violences pour obtenir la sympathie du public.

La grève des travailleurs de la confection et le rassemblement de l'opposition ont produit la plus grande manifestation jamais vue au Cambodge au cours des dernières décennies. Après les violences d'aujourd'hui, on s'attend à ce que la crise politique cambodgienne s'aggrave.

La vignette utilisé est tirée de la page Facebook du CNRP, le parti d'opposition du Cambodge.

L'éducation chinoise vue par le rappeur de Pékin Shuangzi

dimanche 5 janvier 2014 à 12:29

The Sound Stage, une chaîne Youtube qui fait découvrir des groupes musicaux chinois indépendants, présente Shuangzi, un rappeur de Pékin. Il s'explique ici sur l'éducation des enfants en Chine.

La messagerie mobile WeChat bloquée en Iran

dimanche 5 janvier 2014 à 08:49

WeChat

Les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) de la République Islamique d'Iran ont bloqué l'accès à WeChat selon des informations publiées sur plusieurs sites d'actualités et sur des blogs [farsi]. WeChat est une application qui permet aux utilisateurs de smartphones de se connecter à des réseaux sociaux en ligne. Alors que le président iranien lui-même, et au moins deux de ses ministres, utilisent différentes plates-formes de médias sociaux pour communiquer avec leurs suiveurs, l'accès à des sites comme Facebook est interdit aux citoyens iraniens.

L'Iranien Vatan Dust a tweeté [fa] à propos de la nouvelle :

La prochaine chose sera qu'ils essaieront de filtrer les pensées des gens.

Faaar Ranak a tweeté [fa] :

Ça n'a pas d'importance que vous utilisez WeChat ou non. Le vrai problème est qu'ils le filtrent.

Le blogueur iranien Gilboygreen écrit [fa] :

Pourquoi est-ce que la République Islamique a filtré WeChat ? Parce qu'ils ont peur, quand les gens parlent les uns avec les autres. Aujourd'hui, peut-être qu’[une application] qui symbolisait le dialogue a été filtrée. Quelle est la raison pour laquelle les gens ne sont pas autorisés à se parler entre eux ? Les autorités devraient répondre à cette question. Quand un canal de dialogue, d'échange d'idées et de communication est bloqué, comment voulez-vous que le peuple résolve les problèmes de société à travers le dialogue ?… N'ayez pas peur du mot “chat”. Chater est un simple acte humain, accepté dans différentes sociétés.

Un autre blogueur, 1ironi, écrit [fa] :

Selon des lois [traditions] non-écrites, tout produit, incluant la nourriture, qui arrive en Iran en provenance de l'étranger pour la première fois est interdit… Il y a beaucoup d'exemples de produits ou habitudes qui sont devenus des cibles : manger des tomates, regarder la TV [elles sont toutes qualifiées de' pécheresses', Haram]. Plusieurs députés ont fait monter la pression récemment pour interdire WeChat, mais nous pouvons toujours l'utiliser via psiphon [logiciel de contournement].

Iran-man-massoud blogue avec ironie, pointant un doigt sur le nouveau président iranien [fa] :

Merci Rouhani.