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Bébé à bord : Interview d’une famille de blogueurs globe-trotteurs

jeudi 28 mars 2013 à 20:39

Interview de The Family Without Borders : Anna et Thomas Alboth, parents, globe-trotteurs et blogueurs, qui ont voyagé autour de la mer Noire et en Amérique centrale avec leurs deux petites filles.

En 2010, un jeune couple de Berlin – Anna, une journaliste polonaise, et Thomas, un photographe allemand – décident de vivre leur rêve de globe-trotteurs, avec leur fille Hanna, qui a alors six mois. A bord d'une Renault Espace pleine à craquer, ils effectuent un road trip de six mois autour de la mer Noire, traversant le Caucase jusqu'à la mer Caspienne. Le voyage se passe tellement bien qu'ils repartent en 2012 avec leur seconde fille Mila pour un voyage en Amérique centrale, du Mexique au Honduras, en passant par le Guatemala et le Belize.

Dès leur premier voyage, ils choisissent de partager cette expérience inédite à travers leur blog, The Family Without Borders [en; Facebook], qui est sélectionné comme Meilleur blog de voyage par l'édition polonaise du National Geographic en 2011.

Global Voices (GV) : Imaginez vous dans 25 ans. Vos filles ont elles-mêmes des enfants et veulent partir voyager avec leurs bébés. Quelle est votre réaction ?

Mexico (yukatan), Holbox Island. Picture used with the permission of Thomas Alboth. Copyright: Thomas Alboth

Mexique (Yukatan), Île d'Holbox. Photo © Thomas Alboth, publiée avec son accord.

Anna (A) : J'espère que ce sera le cas. Récemment, nous avons eu des discussions sur le fait d’être parents, d’avoir des enfants et des petits-enfants, sur la manière dont tout peut changer. Nous avons un peu peur qu'elles choisissent un mode de vie complètement différent du nôtre et ce serait dur à accepter si elles commençaient à dire des choses comme « Je veux aller à l'hôtel ». Mais d'un autre côté, plus elles grandissent, et plus je sens que j'ai peur que quelque chose ne puisse leur arriver : les préoccupations typiques d’une mère.

Thomas (T) : J’aimerais bien. Mais je ne suis pas si sûr qu'elles aimeront ce mode de vie. J'ai des amis qui ont grandi dans une maison communautaire et qui ont ensuite choisi l'opposé. Je suis moi aussi assez content d'être complètement différent de mes parents. Donc peut-être qu'un jour, elles iront à l’hôtel et auront de belles valises à roulettes. Ça ne me dérange pas.

GV : Vous avez reçu le titre de Meilleur blog de voyage du National Geographic en 2011. A votre avis, pourquoi votre blog a-t-il eu autant de succès ?

A : Je pense qu'il y a deux choses. D'abord, nous n'avions pas prévu qu'il devienne important, nous faisions ce que nous aimions. Souvent les projets qui prennent le plus d’ampleur sont ceux où on fait une activité qu’on aime. Nous avons connu beaucoup de blogueurs qui tiennent des blogs de voyage et ont des plans d’entreprise. Nous voulions simplement écrire pour les grands-parents, pour qu'ils puissent voir qu'Hanna allait bien et souriait. Voilà comment ça a commencé. Au bout d'un moment, nous nous sommes intéressés aux statistiques et avons constaté que des gens de 20, 40, 50 pays différents visitaient le blog. C'était impressionnant. Il existe une génération de jeunes Européens qui étudient à l'étranger, voyagent, forment des couples internationaux et qui pensent que tout va s'arrêter dès qu'ils auront des enfants. Je pense que lorsqu'ils voient ce que nous avons fait, ils retrouvent l'espoir de ne pas forcément devoir faire une croix sur ce type de projets.

The whole family in their flat in Berlin. Photo by Kasia Odrozek

La famille dans leur appartement à Berlin. Photo de Kasia Odrozek

GV : Avez-vous une division du travail précise : qui écrit, qui prend les photos, etc. ?

A: Oui, nous avons chacun nos tâches. Il est arrivé que je prenne quelques photos, mais pas souvent. Habituellement, c’est Thomas qui est derrière l’appareil. J'écris les articles, lui en a peut-être écrit deux en trois ans. Pour le blog, il s'occupe de tous les détails techniques et moi je me charge de tout le travail de communication. Sur la route, en général, c'est Thomas qui conduit, et c'est moi qui lui dit où aller [rires]. L'ensemble fonctionne quand nous sommes tous les deux. Il y a quelques semaines, il était en Birmanie et moi en Palestine et nous n'avons rien posté sur le blog. C'était étrange.

GV : Votre expérience serait-elle différente sans le blog ?

A : Le blog m'a vraiment motivée à chercher plus d'informations sur tout. Pendant le deuxième voyage, j'ai écrit de manière beaucoup plus journalistique, donc j’étais plus attentive, je posais plus de questions sur le contexte lorsque que nous parlions aux gens, je prenais les brochures dans les musées etc. Je ne sais pas si je ferais tout cela si ce n'était pas pour le publier ensuite.

T : J'étais un peu jaloux parce qu'écrire demande de s'approprier les choses, tandis que travailler sur des photos n'est pas la même expérience. On n'a pas besoin de plus de connaissances, on n'a pas besoin de comprendre la situation pour faire une photo.

At Lake Sevan in Armenia. Photo © Thomas Alboth, used with permission.

Au lac Sevan en Arménie. Photo © Thomas Alboth, publiée avec son accord.

GV : Quel est votre meilleur souvenir quand vous repensez à vos voyages ?

T : Plus qu'un souvenir précis, c'est le sentiment d'aller à son propre rythme, d'avoir le contrôle sur sa propre vie. Quand on reste quelque part, on s'habitue à une routine, on se lève, on boit son café le matin, on prend le tram ou le métro et on va au travail, et 80 pour cent de la journée est prédictible. C'est ce que j'aime en voyage, pendant la moitié de l'année, on peut décider de ce que l'on veut faire.

GV : Y a-t-il eu un moment où vous avez regretté d’être partis ?

A : Il y a eu un moment où j'ai eu peur et je me suis dit que tous ces gens qui nous avaient considérés comme des parents irresponsables avaient raison. C'était une nuit dans un hôtel au Guatemala où nous avons vu trois hommes baraqués et armés passer dans le couloir. Ils étaient au téléphone et avaient l'air énervé. Il fallait que nous fassions quelque chose pour nous rassurer alors nous leur avons demandé s'ils étaient dangereux. Nous ne parlions pas très bien espagnol mais heureusement, nous connaissions le mot peligroso, dangereux. Ils ont répondu « oui, mais pas pour vous, et pas ici ». Plus tard, nous avons appris qu'au Guatemala, tout le monde possède des armes puisqu'ils n'ont pas été désarmés après la guerre civile.

GV : Vous expliquez que ce sont les rencontres avec les gens et leurs histoires qui donnent un sens à vos voyages. Pouvez-vous nous raconter le plus fou que vous ayez entendu ou vécu ?

T : Quand on vient d'un monde différent, rien que la manière dont les gens vivent au quotidien est intéressante, et parfois étrange.

The family has a hard time to say goodbye to their hosts in Guatemala, Chilasco Waterfall. Photo © Anna Alboth, used with permission.

La famille doit dire au revoir à ses hôtes au Guatemala, chutes de Chilasco. Photo © Anna Alboth, publiée avec son accord.

A : Pendant notre deuxième voyage, au Guatemala, nous avons été hébergés par une famille maya dans leur petite maison équipée de chaises en plastique, et d'une télé. Après avoir parlé avec eux, ils étaient surpris – pas parce que nous voyagions aussi longtemps, mais plutôt par le fait que nous puissions vivre sans télé aussi longtemps. Puis, le soir, quand j'ai commencé à couper des pommes de terre pour faire une soupe, toutes les petites filles ont immédiatement commencé à m'aider parce que c'est ce qu'ils font ici, ils font tout tous ensemble. Quand nous sommes partis, ils nous ont demandé quand est ce que nous reviendrions. Nous étions vraiment tristes. Nous avions envie de dire que nous appellerions, mais ils n'avaient pas le téléphone ; ils avaient envie de dire qu'ils nous écriraient une lettre, mais ils ne savaient pas écrire.

GV : Quels sont vos projets pour le futur ?

A : Nous allons repartir en voyage évidemment. Mais avant cela, je dois finir le livre que j’écris sur l'Amérique centrale. Ensuite, nous repartirons voyager.

Le 26 mars 2013, The Family Without Borders a partagé son expérience et ses photos au Globetrotter Shop de Berlin. Pour plus de détails, visitez leur blog et leur page Facebook.

L'Inde peut-elle vaincre la tuberculose?

jeudi 28 mars 2013 à 19:58

La Journée Mondiale de la lutte contre la tuberculose a eu lieu le 24 mars. Cette année, les différentes autorités impliquées dans cette lutte – les agences gouvernementales, les communautés médicales, les ONGs et les activistes de santé – ont pris le temps de faire le point sur les moyens mis en oeuvre en Inde dans sa lutte contre cette maladie tant redoutée.

Avec près de 2,2 millions de cas chaque année, l'Inde a le fardeau le plus lourd à porter de cas de tuberculose (TB) dans le monde et malgré les efforts, les exemples de résistance aux médicaments contre la TB augmentent. A l'occasion de la Journée Mondiale contre la Tuberculose, le président indien Pranab Mukherjee a rappelé l'engagement du pays à atteindre l'objectif “zero mort de la TB”. Reconnaissant que le défi à relever reste encore difficile, il a déclaré [pdf]:

A l'occasion de la Journée Mondiale contre la Tuberculose, je loue le travail important qui a été mené par les différents acteurs impliqués, dirigés par le programme national contre la TB. Depuis 1998, grâce à la mise en oeuvre réussie de la stratégie DOTS, plus de 14,2 millions de personnes en Inde ont eu accès au traitement.

Il est cependant inquiétant que l'Inde continue à présenter le plus grand nombre de cas de TB dans le monde. L'un des défis les plus importants pour faire face à la TB est la détection et le contrôle des souches résistantes aux médicaments. De tels défis soulignent le besoin de renforcer la recherche et le développement pour introduire de nouveaux diagnostics, de nouveaux médicaments et de nouveaux vaccins.

TB poster India

Image publique, cédée par la Division Centrale contre la TB, Ministère de la Santé et de la Famille, Inde.

Dans sa lutte pour aborder la menace croissante de santé publique, le gouvernement indien a pris deux décisions importantes en 2012. Dans un récent e-mail, Kritika Kamthan, associée au programme Global Health Strategies (GHS), a expliqué en quoi consistaient ces deux décisions et comment elles seraient appliquées sur le terrain. Elle a écrit :

Plus de la moitié des patients atteints de la tuberculose sont traités dans le secteur privé en Inde, où la qualité des soins est très variable et où les diagnostics inappropriés augmentent. De plus, il existe de nombreux exemples d'abus de traitement ou des mises sous traitement irrationnel. Le gouvernement indien a donc pris deux décisions importantes:

  1. Faire de la TB une maladie déclarée: Le 7 mai 2012, le gouvernement indien a annoncé que la TB était dès lors une maladie à déclarer. Cette annonce [pdf] signifie que tous les personnels de centres de soins privés, tous les soignants et toutes les cliniques, qui traitent un patient souffrant de TB devaient immédiatement déclarer chaque cas de TB aux autorités locales – inspecteur de santé publique du district/ inspecteur médical en chef de district et inspecteur municipal de santé publique – et ce, tous les mois. Cependant, cette décision ne garantit pas le secret médical concernant les patients de la TB. Par conséquent, en raison de la crainte inspirée par la TB, il est probable que la plupart de ces patients seraient forcés à devenir clandestins et à s'abstenir de consulter le système de santé.
  1. Interdire les diagnostics de la TB basés sur les prélèvements sanguins/ les sérologies: Le 7 juin 2012, le gouvernement indien a interdit la fabrication, la vente, la distribution, l'utilisation et l'importation de kits de sérologie pour le diagnostic de la TB. Cependant, ces tests sont toujours mal utilisés par le secteur privé malgré le fait qu'ils ne soient pas recommandés ni par le RNTCP ni par une autre agence.

Malgré les récents changements de politique, la morbidité, la mortalité et le développement des résistances aux médicaments contre la TB ont augmenté, ainsi que le fardeau économique croissant qui pénalise sévèrement la capacité de l'Inde à se prémunir et à contrôler la TB.

Kritika reconnaît le rôle joué par les média pour la prise de conscience et la mise en évidence des sujets relatifs à la maladie. Mais elle a aussi rapidement souligné que beaucoup de choses peuvent encore être faites dans le domaine, spécialement dans l'espace numérique. Elle déclare :

Le contexte indien de la TB a connu un changement drastique depuis l'année dernière. Les discussions autour des différents défis, dont la propagation de la TB résistante aux médicaments, les coinfections TB/VIH, le défaut de diagnostics corrects et faits à temps, la vente libre de médicaments anti-TB et la crainte populaire, ont largement été couvertes par les média. [Cependant] gardant en tête que près de 1000 personnes en Inde succombent à la TB tous les jours, une plus grande importance doit être donnée à l'urgence de la situation sur le terrain numérique aussi.

A TB patient under treatment at TB hospital in Amritsar, India.  Image by Sanjeev Syal. Copyright Demotix (23/3/2013)

Une patiente atteinte de la tuberculose sous traitement à l'hôpital à Amritsar, en Inde. Image de Sanjeev Syal. Copyright Demotix (23/3/2013)

Dans le billet d'un invité sur le blog Science Speaks, le Dr. Madhukar Pai, un professeur assistant d'épidémiologie à l'Université McGill, Montréal, a mentionné que la lutte de l'Inde contre la TB est à un tournant et que des approches innovantes seront nécessaires pour réussir à contrôler et éradiquer la maladie. Le Ministre de la Santé aussi l'a reconnu et tente de changer le mode de détection et de traitement de la TB dans le pays.

Dans son blog ‘Healthcare in India', le Dr. Vikram Venkateswaran regrette que la TB “soit sortie du radar de l'autorité indienne”, probablement parce que a) cela affecte surtout les niveaux les plus bas de la société et b) il existe toujours une crainte sociale associée à la maladie. Il souligne que :

La lutte contre la TB doit être menée sur deux fronts – sur le plan Médical et sur le plan Social. Sur le plan médical, les médecins et les personnels de santé sont actifs mais cela tient surtout à nous de mobiliser la société et faire le nécessaire.

L'Inde a donc un but ambitieux. Comme l'a souligné le président Mukherjee, “la volonté de l'Inde est de fournir ‘un accès universel à un diagnostic et à un traitement de qualité’ dans les cinq prochaines années, quel que soit le statut économique ou social”. Dans le passé, l'Inde a réussi à vaincre d'autres menaces de la santé publique comme la polio et la variole. Il reste à observer quels seront les progrès de la lutte contre la TB. Après tout, il s'agit d'un combat que l'Inde ne peut pas se permettre de perdre.

Chypre dans l’ Abysse ?

jeudi 28 mars 2013 à 19:54

La petite île de Chypre poursuit sa course contre la faillite.  En effet suite au choix européen de taxer les déposants dans leur ensemble la république méditerranéenne fait face à une situation des plus critiques sur le plan économique. Trois options se dessinent ainsi pour l’île : concrétiser un accord avec l’Europe, se tourner vers la Russie, ou la faillite et du même coup la sortie de la zone Euro.

Le problème est apparu lors de la perte d’une importante part des actifs de la Banque populaire de Chypre et de la Banque de Chypre à cause du plan de restructuration de la dette en Grèce, en mars 2012. Les deux banques chypriotes se sont donc vues dans l’obligation de demander une recapitalisation à Nicosie.

De leur côté, les banques grecques sont aussi intimement liées à Chypre. La Banque des Règlement Internationaux ou BRI estime à 12,6 milliards d’euros la totalité des engagements grecquo-chypriotes, soit rien moins que 28% de l’ensemble des engagements des banques de Chypre. Cela écarte donc la possibilité d’un PSI (plan de participation du secteur privé) sur l’île.

Les bureaux de Bank of Cyprus à Aglandjia via wikipédia CC-BY-2;0

Les bureaux de Bank of Cyprus à Aglandjia via wikipédia CC-BY-2;0

Ainsi, si Chypre faisait contribuer ses banques à hauteur des 7 milliards d’euros que l’Europe lui refusait sur les 17 manquants, l’Europe serait dans l’obligation de donner à nouveau à la Grèce, fragilisant encore plus l’équilibre renaissant du pays. Une renégociation, en particulier celle du plan de la troïka serait risquée. Et c’est d’ailleurs en partie pour cela que l’économie grecque est coupée de la taxe sur les dépôts.

De plus, organiser un PSI à Chypre pourrait être mal vu des investisseurs. Il ne faut pas oublier que « le cas grecque » est censé rester unique. Sinon, il serait tentant pour d’autres pays vivant une situation économique complexe comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal d’avoir recours à une demande de PSI aussi. Les conséquences seraient sans appel. Financer les Etats vulnérables par le marché deviendrait complexe voire impossible et la restructuration de la dette publique des autres Etats et de la BCE se verrait dangereusement poindre à l’horizon. De fait, en touchant aux dépôts, c’est un autre « cas unique » que l’Europe espère créer.

Le parti social démocrate allemand, le SPD, veut faire un exemple avec Chypre pour que s’arrête son vote en faveur de  l’aide européenne au Bundestag, poids indispensable à Angela Merkel. Ainsi l’aide pour Chypre ne risquait pas de voir le jour sans le soutien du Bundestag… Le SDP voyant en Chypre une réserve d’argent notamment russe et soupçonné « mafieux ». Le PSI n’aurait pas vraiment atteint le porte feuille de la Russie, la solution européenne devait porter sur les dépôts. Puisque Chypre se refusait à accepter plus de 10% de ponction afin de ne pas ruiner la réputation de son système économique, il a fallu élargir la base de taxe et porter le coups sur l’ensemble des déposants, résidents y compris. Mais cela pourrait tout de même suffire à pousser Chypre dans l’abysse.  C’est donc pourquoi elle a rejeté le plan européen.

Chypre se tient donc désormais devant plusieurs possibilités. Aux vues des réactions souvent vives en Europe et surtout à Chypre de ces derniers jours, une partie des décisionnaires européens semblent vouloir faire marche arrière et regretter leur choix. On voit donc des tentatives pour diminuer la participation de Chypre à son propre renflouement. Mais l’Europe n’acceptera peut-être pas une renégociation pour autant. Le débat sur la participation totale du MES (mécanisme européen de stabilité) et sa prise en charge des 5,8 milliards d’euros reste entier.

La deuxième solution serait de s’allier la Russie. En effet, Poutine veut défendre les avoirs russes de l’île, demandant en échange de larges concessions sur le gaz, des facilités militaires russes, ce qui n’est pas sans rappeler la récente découverte d’un gisement au large de l’île. La Russie pourrait racheter les banques chypriotes, notamment la Laïka Bank, deuxième établissement bancaire de l’île, pour un euro afin d’économiser 2,5 milliards en recapitalisation.  L’aide russe serait probablement complémentaire de l’aide européenne et il n’y aurait de fait sans doute pas de rupture entre Chypre et la zone Euro. De son côté, la Russie gagnerait un poids non négligeable dans une Chypre stratégiquement importante. L’île serait garante des intérêts de Moscou en Europe mais cela risquera de poser quelques problèmes à l’avenir…

Mais la Russie n'est apparemment pas pressée de prendre sa décision. Andreï Kostine, le directeur de la banque VTB [Vnechtorgbank] a annoncé le 21 mars que son établissement n'était pas du tout intéressé par l'achat d'actifs bancaires de l'île :

Sur place, il y a deux banques dans une situation critique qui ont besoin d'être assainies. Il serait absurde de prétendre que nous aurions un intérêt là-dedans. Notre seul intérêt, c'est de retrouver au plus vite la faculté d'effectuer les paiements et de gérer les comptes de nos clients.

Et il ajoute que sa banque va devoir:

“arrêter son activité et quitter purement et simplement le marché chypriote” en cas de “décisions violant le droit, dictées par la politique”.

 

Enfin, Chypre peut opter pour la solution extrême mais inévitable si la Russie et l’Europe ne lui apportent aucun soutien correct, la faillite. La recapitalisation à Chypre se ferait donc via la banque centrale par émission monétaire.

Cela signifie quitter la zone Euro, instaurer un strict contrôle des flux économiques et un blocage des comptes courants le temps de la conversion dans la nouvelle livre chypriote. L’île serait ruinée, son crédit financier pour de bon détruit. S’en suivrait une période de reconstruction économique dans des circonstances complexes. Et ce serait pour la zone Euro un échec et un précédant inquiétants …

Le dernier accord trouvé par Bruxelles, prévoyant de démanteler la principale banque du pays et de taxer les dépôts bancaires supérieurs à 100 000 euros, est une solution bâtarde selon l'économiste américain Tyler Cowen:

 What will the price of a Cypriot euro be, relative to a German euro?  50%?  I call this Cyprus leaving the euro but keeping the word “euro” to save face.

Que vaudra un euro chypriote par rapport à un euro allemands ? 50%? C'est ce que j'appelle une sortie de Chypre de la zone euro, mais en conservant le mot “euro” pour sauver les apparences.

La Chine a de nouveau une Première Dame

jeudi 28 mars 2013 à 19:43

[Les liens sont en français, sauf indication contraire]

Rompant avec plusieurs décennies de profil bas des épouses présidentielles, la première dame chinoise Peng Liyuan a accompagné son mari, le nouveau président Xi Jinping, en Russie lors de son premier voyage à l'étranger, marquant un retour de ce rôle dans l'actualité politique.
Mme Peng n'est pas une inconnue dans la vie publique. Chanteuse de talent et membre de l’Armée populaire de Libération, elle est appréciée des Chinois ordinaires pour ses apparitions depuis le début des années 1980 à la télévision publique lors des galas du Nouvel An.
Ses chansons, comme celle-ci, du folklore Shanbei présentée ci-dessous qui a été incluse dans la bande originale d'un film des années 1980 appelé “Vie” (人生), sont disponibles sur YouTube:

Mais sa présence pendant le voyage du 22 mars 2013, a attiré l'attention des médias chinois plus que la politique étrangère de son mari ; c'était la première fois qu'une première dame jouait un rôle politique actif depuis Jiang Qing, l'épouse du Président Mao Zedong, célèbre pendant la Révolution culturelle dans les années 1960 et 70. Depuis ce chapitre douloureux de l'histoire chinoise, les épouses présidentielles sont restées loin des projecteurs.

Zhang Lifen éditeur du Financial Times en chinois a souligné [en chinois] sur le célèbre site de micro-blogging chinois Sina Weibo que Mme Peng a restitué un rôle à la première dame sur la scène politique :

中国重新回到「第一夫人」时代。彭丽媛陪同习近平出访,抵莫斯科。民国时代,有蒋介石夫人宋美龄。共和国时代,有国家主席刘少奇夫人王光美。(毛泽东不喜欢出国门,除了去了趟苏联,江青没了机会)。

La Chine est revenue à l'ère de la Première dame”. Mme Peng Liyuan a accompagné Xi Jingping dans sa visite à Moscou. Pendant la République chinoise (1928-1948), le Président Chiang Kai Chek avait Mme Soong May-ling. Au temps de la République populaire, le Président Liu Shaoqi avait Mme Wang Guangmei. (le Président Mao Zedong n'aimait pas les visites à l'étranger, il s'est rendu une seule fois en URSS et sa femme Jiang Qing n'a pas eu la chance [de l'accompagner])

Quelques commentaires sur le bilet de Zhang autour de l'épouse de Mao Jiang, qui était aussi une artiste, et Mme Peng :

徐 诚直:江青在文革之前是有一个转变的, 她毕竟曾有20多年没有实际参与过高层政治, 转变到另一个极端的原因我猜部分可能和嫉妒王光美有关, 因为当时王光美作为第一夫人出尽了风头而江青只能呆在家里。彭丽媛是建国后至今最完美的第一夫人, 又赶上中国的地位提升。 不过要赶超宋美龄难度实在太大了。

Xu Chengxi: Jiang Qing a eu des changements radicaux au cours de la Révolution culturelle. Elle ne s'était jamais engagée en politique de haut niveau pendant 20 ans [après avoir épousé Mao]. Une des raisons pour lesquelles elle est devenue extrémiste était sans doute sa jalousie à l'égard de Wang Guangmei [qui était l'épouse de Liu Shaoqi, qui avait succédé à la présidence à Mao], Wang avait occupé la scène comme première dame et Jiang Qing ne pouvait se résoudre à rester à la maison. Jusqu'ici, Peng est la première épouse à assumer pleinement le rôle de première dame depuis la fondation de la République populaire de Chine. Mais elle ne pourra jamais rivaliser avec Soong Meiling.

麦茂勇:一个搞文艺唱歌的,恐怕会对文艺战线指手划脚,值得警惕!

Mai Moyong: Avec son [Mme Peng] bagage culturel, nous devons être prudents au sujet de son intervention dans le contrôle de la propagande culturelle.

Il semble que le département de la propagande du pays estime qu'il est temps pour la Chine de sortir de l'ombre de la Révolution culturelle pour devenir fière de sa première dame. Hu Xijin, rédacteur en chef du Global Times, organe officiel du parti communiste, a déploré [en chinois] sur Weibo que les médias aient exagéré dans leur couverture sur Madame Peng :

当中国国家元首在莫斯科携第一夫人走出机舱门时,中国人的眼光同时看向他们两人,有点分不太清对谁更熟悉。这是让中国人为之高兴、一直期待的场面。可惜媒体都只能一笔带过。

Lorsque le chef d'Etat chinois est sorti de l'avion avec la première dame à Moscou, les Chinois ont concentré leur attention sur tous les deux, mais ils ne pouvaient probablement pas dire lequel ils connaissaient le mieux. C'est une scène que les Chinois attendaient et dont ils doivent se sentir heureux. Mais les médias ne peuvent la mentionner que très brièvement.

Mais ce n'est pas une opinion unanime sur Weibo :

shun何:不关心,他不是我选出来的

Shun He: Non, je ne suis pas concerné, je ne l'ai pas élue.

Egg_hurt:今天满微博都是这个,我就不知道有什么稀奇饿,管屁民什么事,一个二个舔菊兴奋得很,继续舔吧,一副奴才像

Egg hurt: Tout Weibo est plein de cela aujourd'hui. Qu'y-t-il de si spécial à ce sujet? Quel est le rapport avec les gens ordinaires? Comment se fait-il que les gens soient tellement heureux de lécher les bottes? Continuez à donner à le faire, esclaves.

苏聖恩:让以前的夫人们情何以堪

Su Shengen: Je me demande comment les anciennes premières dames se sentent à ce sujet.

昵称神马的随机一个就好了:我很好奇原配是什么心情~~

Réaction au hasard: je me demande comment la première épouse de Xi se sent … [Xi a divorcé de sa première femme Lingling Ke, la fille d'un diplomate chinois. ]

媴愽:在西方资本主义国家才邪恶的叫做第一夫人,我们应该称之为忠实的革命伴侣。

Yuan Bo: Seuls les méchants pays capitalistes occidentaux utilisent le terme “première dame”. Nous devrions utiliser le terme “partenaire révolutionnaire honnête”.

菁菱02:肯定第一夫人啊,红了二十多年了,07年前谁知道习总啊,这也是第一个老婆比自己出名的国家元首了!

Qing Ling02: Elle est sans aucun doute notre première dame. Elle est populaire depuis plus de 20 ans. Qui connaissait le Président Xi en 2007? Xi est le premier dirigeant, dont la femme est plus populaire que lui-même.

李巗:自贺子珍江青以来,我第一夫人终于又焕发光彩,光艳照人了

Le Yan: Depuis He Zizheng [troisième épouse de Mao Zedong] et Jiang Qing, notre première dame brille enfin à nouveau.

En dépit du débat sur ​​le retour du rôle politique de la première dame, la plupart des cCinois semblent s'intéresser à Mme Peng non pas en tant que personnalité politique, mais en tant qu'icône de la mode. Les commerçants en ligne ont déjà utilisé une photo de Peng pour vendre des manteaux d'hiver de son style. La capture d'écran suivante d'un article en vente en ligne dans Taobao [la plate-forme la plus populaire d'achats en ligne] a été largement diffusée [chinois] sur les plate-formes de médias sociaux chinois :

coat peng

Guide pour la création de pages Facebook efficaces

jeudi 28 mars 2013 à 19:06

La création d'une page Facebook avec une stratégie efficace n'est pas une tâche facile pour les militants et les organisations, et naviguer dans les paramétrages de Facebook peut être compliqué.

Le site  Social Media Exchange (SMEX) (Echange Médias Sociaux) vient de lancer la version en anglais d'une brochure (d'abord réalisée en arabe) appelée “Guide de création de pages Facebook efficaces“ qui porte sur les aspects techniques et les stratégies de gestion des pages, détaillant la façon d'utiliser les pages Facebook militantes.

Le manuel a été réalisé spécialement pour soutenir les causes et activités politiques dans les société arabes, mais il peut évidemment être utilisé par tous.

guide SMEX pour Facebook en anglais

Le livret convient aux internautes aux compétences moyennes, point besoin donc d'être un hacker pour le lire.

Commençant par des instructions très claires pour la création de la page, le livret guide avec exactitude le créateur parmi les icônes à utiliser et explique la signification des choix de configuration. Après une explication détaillée des caractéristiques des pages et des groupes, de la production de contenu et de la publication, le livret  traite ensuite des techniques de gestion en posant une question stratégique : le but de la page est-il la sensibilisation ? l'obtention de dons ? la formations des lectuers ? ou l'amélioration des communications internes?

Le livret “création de pages Facebook efficaces” aborde également:

-Comment promouvoir et gérer la page

-L'actualisation de la page et la programmation des publications

-Comment établir de bons liens avec les médias sociaux

-La sécurité

Le guide est utile non seulement pour les nouvelles créations de page mais également pour les organismes ayant déjà des pages Facebook opérationnelles, il analyse clairement les statistiques de Facebook et explique comment en tirer profit.

Cette édition du livret est tout à fait à jour et prend en considération les derniers changements de Facebokk.

Le guide peut être téléchargé à partir du site de SMEX en anglaish, as can the original .en version anglaise, et vous pouvez également télécharger la version originale en arabe. Il est aussi possible de consulter la page Facebook de SEMEX en guise d'exemple.