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Pour arrêter les militants de la “Révolution des parapluies”, la police de Hongkong leur donne rendez-vous

dimanche 25 janvier 2015 à 11:58
The Hong Kong police made arrest appointment with 4 members of student activist group, Scholarism on 16 of January 2015. Photo from inmediahk.net's Facebook page.

A Hongkong, la police a arrêté sur rendez-vous 4 militants du mouvement estudiantin, Scholarisme, le 16 janvier 2015. Photo publiée sur la page Facebook de inmediahk.net

Nous avons presque tous l'habitude de réserver une table pour aller au restaurant. Mais, comment réagiriez-vous si la police faisait de même pour vous arrêter ? L'idée peut vous sembler absurde. Pourtant, c'est bien ainsi que la police de Hongkong a procédé pour appréhender plus de 50 militants à la suite des manifestations massives, surnommées “Révolution des parapluies”. Ces manifestations exigeaient un véritable suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif de la région administrative spéciale de la République populaire de Chine.

Les militants ont été arrêtés sous les allégations d'incitation et de participation à un rassemblement illégal entre septembre et décembre 2014. Bien qu'ayant été libérés après ces “arrestations sur rendez-vous”, les militants estiment qu'elles sont destinées à créer une atmosphère de terreur blanche pour que les citoyens hésitent à prendre part aux prochaines manifestations. La police s'est défendue d'une telle accusation en expliquant que ses agents s'étaient simplement conduits de manière “civilisée”.

Lam Shun Hin, étudiant militant de Scholarisme, a raconté sur Facebook l'appel téléphonique “civilisé” qu'il a reçu de la police du Département Crime & Sécurité, le 6 janvier dernier (via la  page de Scholarisme) :

「喂,林淳軒,我係有組織罪案 ……」
當我十點幾收到咁提神ge morning call
我就知可能要被直接拘捕了,結果係…
「我地懷疑你涉嫌召集及組織未經批准集結, 想請你下星期返去協助調查。」
「係咪會直接拘捕?」
「係。」

親愛的朋友請放心,衝入公民廣場當天我亦被捕了,心理上一早已有準備。公民抗命,無畏無懼。

我依然相信上帝教我們行公義,好憐憫。面對白色恐怖,我只能存謙卑的心與神同行。

“Bonjour, Lam Shun Hin. C'est l'unité du crime organisé à l'appareil…
Cet appel matinal, à 10 heures, m'a réveillé et je savais qu'on allait probablement venir m'arrêter…
- Nous vous suspectons d'être impliqué dans la préparation et l'organisation d'un rassemblement non autorisé et nous souhaiterions que vous nous prêtiez  assistance dans notre enquête la semaine prochaine.
- Vous êtes en train de me dire que vous allez m'arrêter ce jour-là ?
- C'est exact.”
Mes chers amis, ne soyez pas inquiets. Lorsque je me suis précipité sur Civic Square [place située devant le siège du gouvernement où le 27 septembre 2014, un incident a déclenché les manifestations massives], j'ai également été arrêté. J'y suis préparé psychologiquement. Je n'ai pas peur de subir les conséquences de la désobéissance civile.
Je crois que Dieu nous enseigne à appliquer la justice sur terre et à avoir de la compassion pour nos semblables. Face à la terreur blanche, je travaillerai auprès de Dieu avec un cœur humble.

Wong Hoi Ming, un militant expérimenté plusieurs fois mis en état d'arrestation au cours des deux dernières années, a expliqué pourquoi la police avait appréhendé les militants de cette manière :

為甚麼警察這麼笨,明明不起訴,卻又讓他們「無條件釋放」,等下次正式拘捕又要重頭做一次程序呢?答案很簡單,因為警察以及律政司根本完全沒有準備好上庭的資料。哪為何不等到準備好才出擊大肆起訴拘捕呢?答案也很簡單,因為警務處處長曾偉雄在清場後曾聲言要在三個月內把佔領者「緝拿歸案」。
又捉又放,其實說到尾只是因為警務處處長的一句話,可以耀武揚威,向中共展示自己「高效率」。這樣看來,不論是被捕者,連警員都成為了政治工具,讓處長可以逞英雄。

Comment en sont-ils venus à arrêter d'une manière aussi ridicule ? Ils n'avaient pas décidé de les poursuivre en justice et ils les ont relâchés sans condition [les militants refusent de payer la caution]. Ce faisant, s'ils décident vraiment d'entamer des poursuites judiciaires, ils devront recommencer à zéro toutes les procédures de l'arrestation. En fait, la réponse est bien plus simple. La police et le ministère de la Justice n'avaient tout bonnement pas de documents juridiques prêts pour engager la procédure judiciaire. Alors, pourquoi ne pas avoir attendu qu'il y ait suffisamment de preuves pour arrêter les militants ? Ici aussi, la réponse est simple. Le chef de la police, Andy Tsang, avait ouvertement affirmé que les militants du mouvement d'Occupy Central seraient “arrêtés” dans les trois mois qui suivraient l'évacuation des sites des manifestations.
Arrestation et libération devaient servir comme arguments de poids pour la déclaration publique du chef de police. Dans le but de montrer que l'autorité de la police est puissante et de prouver au Parti communiste chinois qu'il est “efficace”. Vu sous cet angle, les officiers de police comme les militants arrêtés ont servi d'outils politiques pour donner une image héroïque du chef de la police.

En un sens, une arrestation “civilisée” sur rendez-vous est un chef d’œuvre d'humour noir immortalisé par une photo virale que l'on a pu trouver tout le weekend sur Internet. Cette photo représente trois personnages historiques, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei – les plus remarquables héros de la période des Trois Royaumes -, à l'extérieur du commissariat de police de Mongkok. Il est intéressant de noter que Guan Yu, qui représente la justice, est révéré comme un dieu par de nombreux agents de la police locale. Cette photo a fortement amusé les internautes à qui la police avait également fixé un rendez-vous à ces trois grandes figures historiques pour les arrêter.

Three ancient Chinese heroes standing outside Mong Kok Police Station. Netizens wondered if they also had appointment with the police. Photo from Mocking Jer's Facebook Page.

Les trois héros historiques chinois devant le commissariat de police de Mongkok. Les internautes se sont demandé si eux-aussi avaient été convoqués par la police. Photo publiée sur la page Facebook de Mocking Jer

Global Voices demande la libération immédiate des professionnels des médias et des militants en ligne emprisonnés

samedi 24 janvier 2015 à 21:29
Quelques-uns parmi les bloggeurs détenus à Addis Ababa. Photo utilisée avec autorisation.

Quelques-uns parmi les blogueurs détenus à Addis Ababa. Photo utilisée avec autorisation.

La communauté Global Voices a publié aujourd'hui une déclaration condamnant la détention de blogueurs, professionnels des médias et militants en ligne dans le monde entier. Le nom de chacune de ces personnes emprisonnées dans des pays comme la Chine, le Bahraïn et le Mexique a été lu de manière collaborative lors de la séance d'ouverture du sommet 2015 “Global Voices Citizen Media”, organisé à Cebu City, Philippines. La déclaration affirme l'engagement de Global Voices en faveur de la liberté d'expression et son soutien en vue de leur libération.

Nous, membres de la communauté Global Voices, demandons la libération immédiate de tous les militants en ligne, professionnels des médias indépendants et blogueurs dans le monde entier, qui sont actuellement détenus par des gouvernements ou par des extrémistes. A l'instar de ces personnes — dont beaucoup sont nos amis et confrères et consoeurs — nous croyons au droit et au pouvoir de la liberté d'expression comme facteur du changement, source d'inspiration de la coopération et moyen de résolution des conflits. Toutefois, ce pouvoir ne peut pas être concrétisé en l'absence de protection du droit humain universel à la liberté d'expression.

Les personnes citées ci-après sont quelques-unes des victimes de la répression imputable à leur gouvernement ou à d'autres acteurs puissants capables de former une force militaire organisée. Le nombre de ces victimes est plus important. Nous ne pouvons — et personne ne devrait non plus — garder le silence. Nous vous invitons à nous rejoindre pour demander à tous les gouvernements de s'acquitter de leur obligation en vertu de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme : assurer la protection et le respect des droits de ces personnes.

Algérie
Youcef Ould Dada

Azerbaïdjan
Rasul Jafarov
Khadija Ismayil
Omar Mammadov
Abdul Abilov
Rashadat Akhundov
Rashad Hasanov
Ilkin Rustamzade
Mahammad Azizov

Bahraïn
Abduljalil Alsingace
Hussein Hubail
Ali Mearaj
Ahmed Humaidan
Abdulhadi Al-Khawaja
Zainab Al-Khawaja
Ammar Abdulrasool
Nabeel Rajab
Ghada Jamsheer

Chine
Kunchok Tsephel Gopey Tsang, Chomei
Xiang Nanfu
Ilham Tohti
Qi Chonghuai
Memetjan Abdulla
Dokru Tsultrim (Zhuori Cicheng)
Niyaz Kahar, Golden Tarim
Chen Wei
Gheyrat Niyaz (Hailaite Niyazi), Uighurbiz
Liu Xiaobo
Gulmire Imin
Yang Tongyan (Yang Tianshui)
Zhang Miao

Cuba
Ángel Santiesteban Prats

Egypte
Alaa Abd El Fattah
Mahmoud Abdel Nabi
Ahmed Fouad
Abdullah al-Fakharny
Samhi Mustafa
Sanaa Seif
Yara Sallam

Ethiopie
Eskinder Nega
Reeyot Alemu
Woubshet Taye
Temesgen Desalegn
Abel Wabela
Befeqadu Hailu
Atnaf Berahane
Natnael Feleke
Mahlet Fantahun
Zelalem Kibret
Edom Kassaye
Tesfalem Weldeyes
Asemamaw Hailegiorgis

Iran
Saraj Aladin Mirdamadi
Mahdieh Golroo
Saeed Malekpour
Soheil Arabi

Israël
Eran Efrati
Mohammad Saba'aneh

Koweit
Abdullah Fairouz Abdullah Abd al-Kareem

Macédoine
Tomislav Kezarovski

Malaysie
Teresa Kok

Maldives
Ahmed Rizwan Abdulla

Mauritanie
Mohamed Cheikh Ould Mohamed
Brahim Ould Bilal Ramdane
Djiby Sow
Biram Dah Abeid

Mexique
Pedro Celestino Canché Herrera

Oman
Junaid Hafeez

Arabie Saoudite
Soheil Arabi
Souad Al-Shammari
Mikhlif Al-Shammari
Raif Badawi

Syrie
Tal al-Mallohi
Mazen Darwish
Hussein Ghrer
Jihad As'ad Mohamed
Akram Raslan
Fares Maamou
Ali Mahmoud Othman
Hani al-Zitani
Razan Zeitouneh
Bassel Khartabil (Safadi)

Tunisie
Yassine Ayari

Turquie
Sevan Nisanyan
Osman Garip
Metin Ozturk

Emirats Arabes Unis
Osama al-Najjar

Etats-Unis
Barrett Brown

Vietnam
Bui Thi Minh Hang
Dang Xuan Dieu
Le Quoc Quan
Truong Duy Nhat
Minh Man Dang Nguyen
Hong Le Tho
Nguyen Quang Lap
Truong Duy Nhat

“Le choc de l’abondance” : expériences d’un Vénézuélien au Panama

samedi 24 janvier 2015 à 19:59

Originaire du Vénézuéla, Enrique Vasquez a décidé de déménager au Panama afin de vivre en paix et d’avoir une meilleure qualité de vie. Ce jeune professionnel est installé depuis 6 mois au Panama et raconte sur son blog son expérience d’immigré.
Dans l’un de ses articles, il décrit le choc vécu par les Vénézuéliens récemment arrivés qui “se rendent compte de l’effroyable niveau de pénurie” qui existe dans leur pays. Il est devenu habituel pour eux, écrit Vasquez, de n’acquérir que “ce qu’il y a” aussi bien au supermarché que dans d’autres domaines.

Cette situation a fait que le cerveau du Vénézuelien a perdu toute capacité de choisir, d’évaluer les options, sans se rendre compte qu’à chaque fois qu’il le fait, il devient un peu plus un automate : il attrape sans réfléchir ce qu’il y a et c’est tout. Il ne désire rien, il n’aspire à rien, il ne rêve de rien de mieux et ce comportement se reflète clairement dans les résultats électoraux. Les chavistes votent toujours pour le gouvernement, bien que cela ne serve à rien et les opposants votent toujours pour l’opposition bien que cela ne serve à rien non plus, car l’esprit du Vénézuelien ne sait plus discerner entre différentes options pour choisir la meilleure d’entre elles. Le plus terrible, c’est qu’on ne s’en rend pas compte car on croit choisir alors que ce n’est pas le cas, on attrape “ce qu’il y a” même si ça ne sert à rien.

A la fin de son article, Enrique partage une vidéo YouTube de l’internaute LeaNoticias montrant un supermarché au Venezuela.

Enrique invite ensuite à rejoindre le groupe Facebook Inmigrantes en Panamá (Immigrants au Panama) où se comparent les expériences afin de faciliter la vie des immigrants et aussi aider ceux qui désirent migrer au Panama.

Un documentaire bientôt à l'affiche se penche sur les causes du conflit somalien

samedi 24 janvier 2015 à 19:43

Le passionné d’histoire somalienne Mohammed Ibrahim Shire évoque sur son blog un documentaire bientôt à l’affiche, Kacaan: The Untold Stories (Kacaan : L’histoire cachée) :

Kacaan : L’histoire cachée est un film documentaire choc bientôt à l’affiche, qui se penchera objectivement sur le contexte du conflit somalien et ses causes en mettant l’accent sur les événements d’après 1969. Il s’intéressera de près au dernier gouvernement somalien en fonctions, dirigé par feu Mohammed Siad Barre ; de sa création jusqu’à sa chute. Kacaan (Révolution en somalien) était le nom auto-proclamé du coup d’Etat qui eut lieu sans effusion de sang en 1969. Le documentaire contiendra des interviews-clés avec diverses personnes, d’un ancien haut fonctionnaire à des dirigeants de l’opposition (rebelle) et à des membres importants de la société civile somalienne d'avant 1969 – des images inédites – et il réexaminera les sujets-clés afin de brosser un tableau précis, distinguer les faits de la fiction, et regarder attentivement ce qui s’est bien passé, mal passé, et ce qu’on peut en apprendre.

Libération d’une jeune activiste hondurienne à la suite d’un “enlèvement express”

samedi 24 janvier 2015 à 19:33

Keren Jemima Dunaway González, activiste en faveur des droits des malades du VIH/ Sida au Honduras, a été libérée ce mardi 6 janvier 2015, quelques heures après avoir été enlevée par un groupe d’hommes armés dans la ville hondurienne de San Pedro Sula.
La jeune femme de 18 ans et porteuse du VIH, se trouvait avec sa mère dans une camionnette stationnée en face des bureaux de la fondation “LLantos, Valores y Esfuerzo” (Llaves), – dont sa mère, Rosa Gonzalez est la directrice – quand elle fut interceptée par trois inconnus. Selon la police les ravisseurs exigèrent une rançon, mais la libérèrent après que sa mère leur eut affirmé que la famille n’avait pas d’argent.
Avec un taux de 187 homicides pour 1000 habitants, San Pedro Sula occupe pour la troisième année consécutive la première place dans le classement des 50 villes les plus violentes du monde.