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Le Parlement russe élabore de nouvelles lois “anti-terrorisme” pour l'Internet

mercredi 5 février 2014 à 12:28
Graffiti in Moscow, 9 June 2013, photo by Victor Grigas, CC 3.0.

Tags à Moscou, juin 2013. Photo de Victor Grigas via Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

[Billet d'origine publié en anglais le 16 janvier 2014 - Liens en anglais et russe]

Une nouvelle répression d'Internet semble menacer en Russie, où la Douma examine trois nouveaux textes de législation “anti-terreur” susceptibles de faire peser de lourdes restrictions sur les activités des opérateurs de sites web et les responsables de mouvements de la société civile.

Deux des propositions de loi concernent les pouvoirs de surveillance administrative : l'une créerait de nouvelles exigences obligeant les opérateurs à rapporter la moindre action de leurs usagers, et l'autre fixe les peines pour les délits liés au terrorisme. La troisième instaurerait de nouvelles restrictions pour les individus et organisations acceptant des dons anonymes à travers des services en ligne comme PayPal, une disposition qui pourrait avoir des conséquences particulièrement lourdes sur les petites associations de la société civile.

Les trois propositions de loi

La première des trois propositions de loi (Initiative législative 428884-6 [russe]) crée de nouvelles exigences d'archivage et notifications obligatoires, accordant au gouvernement fédéral des compétences étendues. L'article le plus inquiétant de ce texte stipule que “les individus ou personnes juridiques” qui “[organisent] la dissémination d'information et (ou) l'échange d'information entre les usagers d'Internet ont obligation de conserver toute l'information sur l'entrée, la transmission, la distribution et le traitement des données vocales, écrits, images, sons, ou autres types d'action” qui se produisent pendant l'utilisation de leur site. A tout moment, les données archivées doivent inclure les six derniers mois d'activité.

Cette obligation paraît devoir s'appliquer aux propriétaires et opérateurs de sites internet et de services s'échelonnant de services multinationaux comme Facebook jusqu'aux petits blogs collectifs et plates-formes de discussion.

Les “organisateurs” de sites internet doivent aussi “notifier” (уведомить) les services russes de sécurité lors de chaque première utilisation et de chaque “échange d'information” par les utilisateurs. Prise à la lettre, cette exigence pourrait créer une mission quasi impossible pour les administrateurs de blogs, de sites de médias sociaux et autres forums de discussion ayant de grands nombres d'utilisateurs.

Cette législation comporte aussi un volet ambitieux de juridiction, revendiquant qu'elle s'appliquerait à tous les sites internet accessibles aux citoyens russes : “Dans le cas où l'organisateur du service de communication est situé hors des frontières de la Fédération de Russie, mais que l’utilisateur des services est situé à l'intérieur du territoire russe, l'emplacement des services rendus est le territoire de la Fédération de Russie.” Conflits de juridiction et normes internationales des droits humains rendraient une telle politique pratiquement impossible à mettre en oeuvre.

Enfin, la législation prévoit des amendes pour les propriétaires de sites internet qui ne se conforment pas à la loi, et fait encourir aux personnes morales (comme Facebook, Vkontakte, Twitter) des pénalités pouvant atteindre six mille dollars par infraction. On a du mal à imaginer là aussi comment un tel plan pourrait être exécuté au-delà des frontières internationales.

La seconde proposition de loi (Initiative législative 428889-6 [russe]) élargirait les pouvoirs de la police et augmenterait les peines pour terrorisme. Cette législation accorde au FSB, le service de sécurité fédérale (et successeur post-soviétique du KGB) des droits d'inspecter les voyageurs, jusqu'alors réservés à la seule police ordinaire. Il augmente également les peines de prison maximales pour plusieurs crimes en relation avec le terrorisme.

Enfin, le troisième texte (Initiative législative 428896-6 [russe]) fixerait de nouvelles limites aux transferts d'argent en ligne. Ce texte en rédaction augmenterait les limitations sur les transactions financières anonymes en ligne et interdirait toutes les transactions financières internationales en ligne, où l'opérateur monétaire électronique (tels PayPal, Yandex.Dengi, WebMoney) ne connaît pas l'identité juridique du client. La législation accroît aussi les coûts opérationnels des ONG, en les requérant de déclarer chaque mouvement de plus de trois mille dollars en dons étrangers. (Actuellement, c'est six mille dollars.)

Les restrictions proposées sur les transferts monétaires anonymes en ligne pourraient êtres significatives. Actuellement, en Russie, on peut déposer jusqu'à 1.200 dollars dans un unique porte-monnaie anonyme en ligne, et on peut dépenser presque 450 dollars de ce compte en une seule transaction. Sous la nouvelle législation, les Russes ne pourraient plus dépenser plus de 450 dollars par mois calendaire entier d'aucun compte monéaire anonyme en ligne, et les transactions d'une journée seraient limitées à 30 dollars (1000 roubles).

Geler le portefeuille électronique ?

Quel est le montant usuel d'un transfert de roubles en ligne des internautes russes ? Prenons l'exemple de la campagne d'Alexeï Navalny pour le poste de maire de Moscou en août 2013. Il l'a financée largement par des dons en ligne à travers Yandex.Dengi (un service analogue à PayPal). L’audit public [russe] de Navalny de ses dons en ligne est toujours accessible, et on voit au premier coup d'oeil qu'un nombre notable de virements dépassaient largement 1000 roubles.

Anticipant peut-être la réaction négative au nouveau tour de vis sur les transferts monétaires anonymes de RuNet, la Douma a de fait, fin décembre 2013, relevé le solde maximum autorisé [russe] des comptes monétaires identifiés (non-anonymes), le faisant passer de 100.000 roubles (3.000 dollars) à 600.000 roubles (environ 18.000 dollars).

Arkady Babchenko in an interview, 18 March 2012, YouTube screen capture.

Arkadi Babchenko lors d'un entretien, 18 mars 2012, capture d'écran YouTube.

Evidemment, les conséquences potentielles de cette législation sur les projets à financement participatif (tels la campagne électorale municipale de Navalny, ses organisations anti-corruption, et d'autres opérations de terrain) en ont alarmé beaucoup sur la blogosphère russe. L'écrivain et militant Arkadi Babchenko, qui dirige un mouvement civique du nom de “Journalistes sans Intermédiaires,” s'en est ému dans un billet de blog [russe] émouvant, où il déclare que la nouvelle législation détruirait toute action pour financer son projet, qu'il promeut inlassablement sur son média social en ligne (dirigeant toujours ses lecteurs vers le compte du mouvement sur Yandex.Dengi). “A présent je peux mettre la clé sous la porte avec la conscience tranquille,” annonce-t-il, fataliste.

Le gourou de RuNet Anton Nosik a blogué [russe] sur le même ton sur LiveJournal, affirmant que les Russes qui commandent des pizzas en ligne pour plus de 1000 roubles courent le risque d'être fichés comme “terroristes.” Encore plus emphatique, l'économiste et conseiller municipal Konstantin Yankauskas a proclamé dans un statut Facebook [russe] que “sous prétexte de lutte contre le terrorisme, la Douma Fédérale se préparer à fermer Yandex.Dengi.” Comme Babchenko, Yankauskas gère son propre mouvement civique à financement participatif : un journal local de Ziouzino, dans la banlieue de Moscou.

Curieusement, Babchenko, Nosik, et Yankauskas négligent tous trois le fait que les limitations proposées aux transferts monétaires sur Internet s'appliquent exclusivement aux comptes anonymes. On peut présumer que leur panique s'enracine dans la supposition que les Russes ne sont prêts à faire des dons aux mouvements civiques que si c'est possible dans l'anonymat, sans alerter les autorités sur des penchants ostensibles “d'opposition”.

Ces réformes prévues ont peut-être eu pour intention de faire sortir du bois les sympathisants de la société civile russe, en élaguant au passage leurs effectifs. Même maintenant, alors que la réglementation n'a pas encore force de loi, les mouvements civiques comme ceux de Babchenko et Yankauskas sont loin de mobiliser les foules. “Journalistes sans Intermédiaires” ne compte que 110 “likes” sur Facebook, et “J'habite Ziouzino” a moins de 300 abonnés sur Vkontakte. Alors que le propriétaire de celui-ci s'empresse d'annoncer l'arrêt des activités et que le directeur de celui-là conclut aussitôt que “Yandex.Dengi va être fermé,” on est tenté d'en déduire que certaines initiatives en ligne voudraient prétexter du dernier tour de vis sur RuNet pour s'épargner la honte ordinaire de l'insuccès.

Selon le jornal Vedomosti [russe], les projets de loi sont en chantier depuis quelque temps, avant qu'une récente série d'attentats dans la ville de Volgograd n'en accélère le processus. Quatre des commanditaires des lois sont d'ex-professionnels de l'appareil de sécurité de la Russie (un ancien procureur, deux anciens agents du FSB, et un ex-vice-président de la “Commission de politique de l'Information”) fédérale. La législation a été élaborée lors de réunions à huis clos avec des représentant de Rosfinmonitoring (un organisme anti-blanchiment), du Service de Sécurité Fédérale, et du Ministère de l'Intérieur.

Quels que soient les motivations futures des législateurs russes et les stratégies de levée de fonds des mouvements civiques, cette réforme pour mettre à nu la discrétion offerte par l'échange en ligne va immanquablement refroidir les ardeurs de l'auto-organisation des internautes russes. Un des auteurs des projets de loi, Oleg Denisenko, a même reconnu [russe] dans le journal Kommersant que la législation “sera inpopulaire.” Pendant que la Douma discutera et amendera les propositions de loi dans les semaines à venir, Denisenko saura si ses collègues trouvent que la lutte contre le terrorisme justifie de tels sacrifices. Les réactions initiales de RuNet indiquent en tous cas que les mesures proposées ne seront jamais du goût des blogueurs russes.

Iran : Téhéran reçoit l'aide de la Chine pour lancer l'internet national

mercredi 5 février 2014 à 01:17

Les autorités iraniennes du Ministère de l'Information ont récemment rencontré leurs homologues et ont déclaré profiter de l'expérience de la Chine pour lancer l'internet national iranien.”
Amin Sabeti a tweeté :

La Chine aidera l'Iran à lancer le Réseau National d'Information ou l'Internet National 

Tempête de neige en Iran : 500.000 personnes sans électricité, gaz ni eau

mardi 4 février 2014 à 21:55
Snow in Mazandaran. Source: Mehr. Photographer: Pejman Marzi.

Neige à Mazandaran. Source : Mehr News Agency. Photographe : Pejman Marzi.

500.000 personnes seraient privées d'électricité, de gaz ou d'eau dans leurs villages après l'énorme tempête de neige de ce week-end dans les provinces du Nord de l'Iran, Gilan and Mazandaran.

Un responsable local a parlé de plus forte chute de neige depuis 50 ans. Des milliers de personnes ont été secourues, emmenées dans des abris d'urgence ou hospitalisées.

ZA1-1RA a tweeté :

Je ne suis pas inquiet pour ma famille, ils ont une réserve de riz pour des mois.

Farshad Faryabi a tweeté :

Le Ministre suédois des Affaires étrangères Carl Blidt, [en visite en Iran] ne va pas retourner en Suède parce qu'il y a plus de neige en Iran.

Soheila Sadegh a tweeté :

Une école s'est effondrée à Gilan sous le poids de la neige.

Maysam Bizar a tweeté :

Le prix de l'eau en bouteilles a été multiplié par quatre pendant les jours de neige. Si nous n'avons pas pitié de nous-mêmes, qu'attendons-nous de nos ennemis ?

Mozdeh A a tweeté :

Ce qui est une bénédiction pour d'autres est une malédiction pour nous.

Le mois dernier le 10 janvier), Saham Borghani partageait une a photo de thé et de neige.

Le nouveau cardinal espagnol pense que l'homosexualité est une «déficience»

mardi 4 février 2014 à 21:39

Emilie Frenois

Vignette de Carlos Latuff postée sur Twitter par Álvaro Escudero. Libre de droits.

Vignette de Carlos Latuff postée sur Twitter par Álvaro Escudero. Libre de droits.

[Les liens renvoient vers des pages en espagnol] Le cardinal espagnol Fernando Sebastián Aguilar, fraîchement nommé par le pape François, a provoqué une forte polémique avec ses déclarations dans entretien avec le journal Sur. A la question « Voyez-vous l'homosexualité comme [une déficience] du point de vue de la moralité ? », le nouveau prélat a répondu :

Oui. Il y a beaucoup de plaintes et d'intolérance, mais avec tout mon respect, je crois que l'homosexualité est une manière déficiente de manifester sa sexualité, parce que celle-ci a une structure et une fin : la procréation. Une homosexualité qui ne peut pas atteindre cette finalité est défaillante. Et cela n'est un outrage pour personne. Dans notre corps nous avons de nombreuses déficiences. (…) Le fait de signaler à un homosexuel une déficience n'est pas une offense, c'est une aide, car de nombreux cas d'homosexualité peuvent se récupérer et se normaliser avec un traitement adéquat. (…)

Ce seul paragraphe a déchaîné une vive vague de réaction dans les réseaux sociaux. De nombreux médias se sont fait écho de ces déclarations et les internautes ont été également nombreux à laisser leurs commentaires sur les webs d'informations. Sur la page qui a publié l’interview, drymartino a contesté le cardinal en utilisant ses mêmes arguments :

Etre curé est une manière déficiente de manifester sa sexualité, parce que celle-ci a une structure et une fin, la procréation. Une curé qui ne peut atteindre cette fin est déficient.

Dans El País, irisiss a commenté :

Moi aussi je connais des homophobes qui, même s'ils souffrent d'une maladie qui consiste à haïr sans logique, vivent heureux dans leur ignorance, alors qu'ils devraient se faire soigner.

El arzobispo Sebastián con el papa Francisco. Foto del blog  Iglesiaactualidad

L'archevêque Sebastián avec le pape François. Photo du blog Iglesiaactualidad

De nombreuses voix ont également critiqué le pape François pour avoir nommé un cardinal qui s'éloigne tant de l'image progressiste et moderne qu'il semble vouloir donner à l'Eglise catholique. L'abonné Atila a laissé ce commentaire à un article d'opinion d’ Enric Sopena dans elplural.com :

Si quelqu'un croit que le Pape François est au service des gens, il se trompe totalement, il n'est rien d'autre qu'un populiste démagogue, au service des classes nanties et réactionnaires. Il dispose de suffisamment d'information pour savoir qui est qui, et nommer un fasciste cardinal n'est pas dû à l'ignorance du Pape, mais à la volonté de suivre les traces de ses récents prédécesseurs. Moins d'hypocrisie François.

Pedro Zerolo, homme politique socialiste, homosexuel et activiste en faveur des droits LGTB (Lesbiens, Gays, Trans et Bisexuels), a twitté:

Si le Pape croit en ce qu'il dit, il doit censurer les cardinaux qu'il a nommés et qui traitent les homosexuels de malades

Pedro Zerolo lui-même a été récemment le protagoniste involontaire d'un lamentable incident avec un autre religieux, quand après avoir annoncé qu'il souffrait d'un cancer, un prêtre connu pour ses idées extrémistes a affirmé sur un canal de télévision d'extrême droite que sa maladie se devait à « la divine providence qui tente de faire un exemple contre ceux qui se rient de la vertu », ce à quoi le présentateur du programme a rétorqué qu'il n'« échangerait pas la vie de son chien contre celle de Pedro Zerolo ».

La Fédération nationale de Lesbiennes, Gays, Transexuels et Bisexuel, FELGTB, a condamné durement les propos du cardinal :

Maintenir que l'homosexualité est une pathologie est une affirmation antiscientifique, une manière de se rendre ridicule et de perpétuer les stigmates contre le collectif de la diversité sexuelle et de genre. (…)
Nous ne voulons pas que l'Eglise catholique demande pardon à notre collectif dans 200 ans pour la douleur que sa hiérarchie nous inflige aujourd'hui. Nous voulons qu'elle soit consciente que ces propos incitent à la haine, à une souffrance qui peut conduire nos jeunes au suicide. (…)

De son côté, le biochimiste Pere Estupinya, dans un article de son blog intitulé « “Ceux qui doivent se soigner sont les homophobes, pas les homosexuels” réfute avec différentes études scientifiques les propos du cardinal et conclut » :

Toutes les études qui suivent des patients en thérapies psychologiques réparatrices concluent que oui, effectivement quelqu'un peut éviter de se comporter comme un homosexuel, mais pas de l'être. Et le plus important : ce processus est normalement accompagné d'un énorme dégât psychologique.

Les twitteurs se sont lancés avec véhémence dans la critique des thèses homophobes de Sebastián,

M. le Cardinal, si être homosexuel est une déficience vous nous expliquerez alors ce qu'est de le faire avec un oiseau et d'en avoir un fils.

Mais oui, à la limite le fait d'être fasciste et cardinal se soigne aussi avec un traitement adéquat, et il pourrait devenir un petit vieux sympa et rigolo…

L'Eglise assume qu'elle peut être pleine de déficients : le nouveau cardinal assure que l'homosexualité est “déficiente” 

L'homosexualité a une cure. Complètement d'accord et je dirais même plus : elle a des milliers de curés, de religieuses et l'un ou l'autre cardinal.

 

El futuro cardenal Sebastián, en una rueda de prensa el 13 de enero de 2014. Captura de pantalla de un vídeo subido a YouTube por DIOCESISTV.

Le futur cardinal Sebastián, dans une conférence de presse le 13 janvier 2014. Capture d'écran d'une vidéo postée sur YouTube par DIOCESISTV.

Les tendances ultraconservatrices du nouveau prélat était déjà connues. En 2007, Sebastián, alors archevêque de Pampelune, avait publié un écrit dans lequel il priait les catholiques de voter pour “des partis politiques fidèles à la doctrine sociale de l'Eglise dans sa totalité, comme Comunion Tradicionalista Carlista (Communion Traditionaliste Carliste), Alternativa Española (Alternative Espagnole), Tercio Católico de Acción Política (Tiers Catholique d'Action Politique), Falange Española de las JONS (Phalange Espagnole des JONS), tous des partis très minoritaires d’extrême droite. Il s'en est également pris à de nombreuses occasions au Parti Socialiste, comme en 2008 lorsqu'il a affirmé que « analysant les choses objectivement, il n'est pas compatible » d'être chrétien et socialiste, en accusant les hommes politiques du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), comme l'explique Javier Lozano dans Libertad Digital :

L'évêque, qui a été vice-président de la Conférence Episcopale, justifie son positionnement avec des exemples : « Le traitement de la famille, le traitement de l'avortement, la campagne de l'euthanasie, et l'option de l'éducation de la citoyenneté » (sorte d'éducation civique). Des choses que « je ne peux pas comprendre » affirme-t-il.

Fernando Sebastián sera seulement un cardinal honoraire, car ses 85 ans l'empêchent de voter dans un conclave.

Les orques, prochaines stars des Jeux de Sotchi ?

mardi 4 février 2014 à 21:09
Orcas jumping

Deux orques “de passage” près des îles Aléoutiennes, à l'ouest de l'Alaska. Crédit photo: Robert Pitman/NOAA (domaine public)

Tous les liens sont en anglais.

Cet article et un reportage radio d’Andrea Crossan pour The World ont été publiés dans un premier temps sur PRI.org le 31 janvier 2014. Une partie de ces contenus est republiée dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Comment cacher à la face du monde quelque chose qui pèse plus de six tonnes, fait 6 mètres de long et consomme des centaines de kilos de nourriture chaque jour ?

C'est le mystère que tentent de résoudre scientifiques et défenseurs de l'environnement, alors qu'ils recherchent huit orques supposées capturées dans les eaux russes.

Des rumeurs ont fait état de deux d'entre elles qui seraient prochainement exposées dans le cadre des Jeux Olympiques d'hiver 2014. Ce qui a déclenché une véritable tempête.

Une pétition en ligne, fortement relayée sur Twitter, exige que la compagnie russe White Sphere ne place pas ces orques dans un delphinarium à Sotchi. Lors du dernier décompte, la pétition avait recueilli 400 000 signatures.

S'il vous plaît signez cette pétition http://t.co/vUe0BDOSAQ. Empêchez la Russie de retenir des orques dans des aquariums au nom des Jeux Olympiques de Sotchi. Merci :)

De nombreux articles ont affirmé que la compagnie russe avait capturé ces orques dans la mer d'Okhotsk et qu'au moins une partie des animaux ont été placés dans des enclos près de Vladivostok. L'Agence Fédérale Russe pour la Pêche n'a pas souhaité répondre aux questions entourant les quotas de capture d'orques dans les eaux russes.

Un orque mâle a été aperçu près des îles du Commandeur, à l'Extrême-Orient.

“Des informations provenant de Russie font état de deux orques expédiés en Chine”, a déclaré Erich Hoyt, un chercheur membre de la Whale and Dolphin Conservation (Société pour la Conservation des Baleines et des Dauphins). “Nous avons eu la confirmation que deux ont été envoyées à Moscou. Cependant, aucune des quatre autres orques n'a été vue.”

Mais rien ne prouve que la White Sphere détient ces baleines – ou projette de les exposer à Sotchi. Un porte-parole a affirmé que la compagnie n'est “pas impliquée dans la capture d'animaux sauvages ni ne les transporte.” Il a également déclaré que la compagnie était informée de la pétition et était préoccupée par toute cette agitation.

Ces deux orques russes envoyées en Chine seraient probablement exposées dans un nouveau parc à thème chinois, Ocean Kingdom. Il dispose du plus grand aquarium du monde et annonce posséder une collection exhaustive de la vie marine, incluant des bélougas et des requins. Mais l'affiche ne dit pas s'il y aura des orques. Ocean Kingdom ne souhaite pas confirmer ou infirmer les rumeurs faisant état de leur présence.

De nombreux parcs marins gardant des orques en captivité se sont exprimés sur ce sujet. Une forte réaction probablement due, en partie, à l'impact du film documentaire “Blackfish”, qui traite de la mort d'une soigneuse de SeaWorld [en Floride], en 2010. Il expose également les méthodes utilisées pour capturer des orques sauvages.

“Nous pouvons assurément constater que les parcs marins du monde entier sont beaucoup plus discrets au sujet de “l'usage” des dauphins et des orques”, a déclaré Tim Zimmermann, le producteur associé et co-scénariste de “Blackfish”. ‘Il y a dix ans, je pense que vous auriez eu des publicités [de la part des parcs marins] déclarant fièrement qu'ils montraient des orques. Mais dorénavant, cela ressemble davantage à une opération secrète. Nous savons qu'ils possèdent des orques uniquement lorsque ceux-ci apparaissent dans les bassins.”

Andrea Crossan est une productrice de The World, basée à Boston. Elle couvre l'actualité canadienne et possède un chien de la taille d'un petit cheval.