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Les Hongkongais contestataires poursuivis en justice : “Ce sont les actions de Pékin et de la police qui ont “incité” le mouvement pro-démocratie de 2014″

mardi 4 avril 2017 à 16:19

Cet article a été écrit par Ellie Ng et publié par Hong Kong Free Press le 29 mars 2017. La version éditée ci-dessous est publiée dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Une campagne sur les réseaux sociaux appelée “Moi, témoin, j'ai été incité par…” a été lancée en soutien à des leaders activistes hongkongais accusés d'incitation au trouble public après leurs rôles dans les manifestations pro-démocratie de 2014.

Cette campagne demande aux Hongkongais ayant participé au mouvement de 2014 de poster une photo ou un message sur les réseaux sociaux déclarant qu'ils sont prêts à expliquer devant les juges les raisons pour lesquelles ils sont descendus dans la rue. A l'instar de cet utilisateur, beaucoup déclarent s'être impliqués en réponse à la répression policière :

Je suis un des manifestants d'Occupy et j'ai été incité par la décision de la police de lancer 87 grenades lacrymogènes [sur les manifestants].

Les neuf leaders du mouvement mis en examen sont l'activiste étudiant Tommy Cheung, le vice-président de la Ligue des Sociaux Démocrates Raphael Wong, le révérend Chu Yiu-ming, le professeur de droit Benny Tau, le professeur de sociologie Chan Kin-man, le membre du Parti Démocrate Lee Wing-tat, le membre permanent du comité de la Fédération étudiante de Hong Kong Eason Chun, le député Shiu Ka-chun, et Tanya Chan.

Ils sont tous accusés d’incitation au trouble public et certains d'entre eux sont également accusés de conspiration au trouble à l'ordre public et d'incitation à l'atteinte à l'ordre public, chacun de ces trois chefs d'accusation pouvant être passible d'une condamnation à sept ans de prison.

L'origine des manifestations remonte au 31 août 2014, date à laquelle l'Assemblée nationale populaire chinoise a décidé que seul un comité de nomination de 1200 membres serait autorisé à proposer les candidats au poste de chef de l'exécutif de Hong Kong. Les premières protestations eurent lieu le 27 septembre 2014 pour se transformer en un sit-in monumental de 79 jours dans le centre ville de Hong Kong pendant que les manifestants affirmaient leur droit à choisir leurs dirigeants et critiquaient le caractère antidémocratique du comité de nomination.

L'un des accusés, Chan Kin-man, a déclaré le 29 mars 2017 sur Commercial Radio qu'il ne plaiderait pas coupable aux accusations d'incitation.
Il a ajouté qu'il serait prêt, ainsi que les autres leaders, à reconnaître certains chefs d'accusation (comme la réunion illégale) si la cause de l'accusation est factuelle, plaider coupable étant alors une façon de rester fidèle au principe de désobéissance civile. Il précise :

Nous rejetons l'accusation d'incitation. Le Royaume Uni a aboli cette infraction à la common law car elle repose sur la supposition absurde que les personnes incitées n'ont pas de volonté propre.

Régie par les principes du “un pays, deux systèmes” et d'un haut degré d'autonomie garantis par la loi fondamentale de la ville et la déclaration conjointe sino-britannique, Hong Kong, du fait de son statut d'ex-colonie britannique, devait en effet suivre le système de la Common Law [britannique] après sa rétrocession à la Chine en 1997.

L'avocat Chris Ng a expliqué à HKFP que le délit d'incitation avait été remplacé par le délit d'”encouragement” à commettre un crime ce qui dans la loi, peut être considéré comme une version restreinte de l'ancien délit d'incitation.

Beaucoup pensent que ces poursuites sont avant tout politiques, étant donné que les actes prétendument illégaux se sont produits il y a plus de deux ans. De plus, la police a déjà engagé des poursuites contre des organisateurs des manifestations de 2014 : l'année dernière, l'étudiant Nathan Law Kwun-chung avait été reconnu coupable d'incitation à un rassemblement illégal devant le siège du gouvernement le 26 septembre 2014, un événement-clé qui marqua le début des sit-in pacifiques dans la ville. Alors qu'il n'a pas été condamné à l'emprisonnement, Law a fait appel du procès.

Pour répondre à ces accusations, les militants pro-démocratie se sont tournés vers les réseaux sociaux pour exprimer leur désir d'apporter leur témoignage sur les raisons qui les ont “incités” à rejoindre le mouvement Occupy.

Parmi les raisons données, l'on retrouve les jets de gaz lacrymogène par la police, la décision de Pékin de mettre fin aux élections ouvertes à Hong Kong, le mode de gouvernement du chef de l'exécutif sortant Leung Chun-ying, l'élection antidémocratique du chef de l'exécutif, l'intervention de Pékin dans les affaires intérieures de Hong Kong, mettant à mal l'autonomie de la ville garantie par le principe constitutionnel “un pays, deux systèmes” , et la suppression de la liberté de la presse.

Une activiste a déclaré sur Facebook avoir participé aux 79 jours de manifestations pour exprimer, entre autres, son opposition aux abus de pouvoir supposés de la police et à la décision de Pékin :

2014年9月27日,為了表達不滿831決定,被上述煽惑我的事件煽動而參與和平靜坐要求政府回應巿民訴求;2014年9月28日至12月10日,不定期前往雨傘之地留守繼續要求政府回應巿民訴求;並自願擔當急救員,為非自願被警方噴胡椒噴霧和警棍扑傷的巿民施行急救2014年`12月11日,自願留下等待金鐘被清場而被捕。

以上所有行動,均屬自願參與,沒有人煽惑我,煽動我的是831決定、689施政、洗腦教育、新聞自由受制。進行上述行為,只因希望可以為下一代建設民主、公義、廉潔的社。

Le 27 septembre 2014, pour exprimer mon mécontentement vis-à-vis de la décision de l'assemblée populaire nationale du 31 août, j'ai été incitée à participer au sit-in exigeant que le gouvernement réagisse à nos demandes. Entre le 28 septembre et le 10 décembre, j'ai occasionnellement rejoint les sit-in demandant une réponse du gouvernement. Je suis devenue bénévole au sein de l'équipe de secourisme et j'ai offert une assistance médicale aux citoyens que la police avait involontairement pulvérisés de spray au poivre ou matraqués. Le 11 décembre, j'ai volontairement pris part au sit-in d'Admiralty [un quartier de Hong Kong] et ai été arrêtée.

J'ai participé à toutes les actions citées plus haut de mon plein gré. Personne ne m'y a incité. La décision de l'Assemblée nationale populaire du 31 août, la manière dont gouverne 689 [un surnom de l'actuel chef de l'exécutif Leun Chun-ying], la lavage de cerveau de la part de l'Education nationale [en référence à la possible création d'un cursus d'”éducation nationale” à Hong Kong encourageant le patriotisme chinois], la suppression de la liberté de la presse, voilà ce qui m'a incitée. Toutes ces actions ont été prises dans l'espoir de construire une société démocratique, juste et sans corruption pour les générations suivantes.

Dans le même temps, le blogueur et ancien assistant judiciaire Charles Tsang a suggéré aux utilisateurs de témoigner au tribunal et de certifier que les manifestations Occupy n'étaient pas une nuisance publique à leurs yeux :

除左 #拉一個人不如拉晒每一個人,另有一款玩法,叫 #人人做證人。
是咁的:普通法「公眾妨擾」與簡易程序「公眾妨擾」罪一大分別,是控方要證明妨擾造成對廣泛公眾的損害 (common injury),例如反映在道路交通阻塞方面。
我完全樂意做 DW 上證人台證明,佔領期間,從中環寫字樓步行至灣仔區院,大廈落樓起錶計,就算拉埋一車 bundles 著晒西裝都只需廿分鐘,平常道路交通根本冇可能做得到如此速度。

Plutôt que des laisser tous nous arrêter, une autre façon [de protester contre les poursuites] serait que nous devenions tous des témoins.

Selon la common law, le terme “nuisance publique” diffère de ce qui est écrit dans l'Ordonance des Offenses. L'accusation doit prouver que la nuisance en question a empêché le bon fonctionnement de la ville, avec des embouteillages par exemple.

Or, je suis très heureux de déclarer que durant les manifestations Occupy, je n'ai mis que 20 minutes pour marcher de mon bureau à Central jusqu'à la cour de district à Wan Chai, malgré mon costume et ma mallette pleine de documents. Ce serait impossible avec un trafic normal.

Les neufs leaders manifestants risquant une condamnation ont été entendu par les magistrats le 30 mars. Leur procès se tiendra ultérieurement à la cour de district.

Selon certaines sources reprises par les médias locaux, 39 personnes impliquées dans les manifestations Occupy devraient bientôt être elles aussi poursuivies.

Des défenseurs internationaux des droits humains tels qu'Amnesty International et Freedom House ont condamné les poursuites. Le sénateur américain Marco Rubio a également exhorté la future chef de l'exécutif Carrie Lam à proposer des réformes politiques compatibles avec les aspirations démocratiques des Hongkongais.

Netizen Report : 31 coupures d’Internet en Inde en 2016, combien dans votre pays ?

mardi 4 avril 2017 à 16:05

Le coût non négligeable des coupures d’Internet, en Inde, en Chine et au-delà.

Centre de données de Microsoft Bing. Photo de Robert Scoble via Flickr (CC BY 2.0)

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Depuis le 1er janvier 2017, l’Inde a connu sept coupures d’Internet au niveau régional. En 2016, 31 ont été recensées. Dans un nombre croissant de pays, il semble que cette méthode devienne toujours plus utilisée par les autorités locales et régionales confrontées à des contestations publiques à propos de politique et d'élections, à des tensions ethniques ou religieuses ainsi qu'à des incidents violents.

Le Software Freedom Law Centre de New Delhi a mis en ligne le mois passé une carte interactive qui indique le lieu et les détails relatifs à chaque coupure d’Internet enregistrée en Inde, ainsi qu’une brève description des événements publics coïncidant avec la coupure.

Dans un récent article de blog, le directeur de ce centre, Mishi Chaudhary, soutient que le gouvernement de Narendra Modi doit reconsidérer l’usage récurrent de cette méthode pour contrôler les activités et les discours publics, puisque le pays dépend toujours plus des technologies de la communication en réseau pour les services gouvernementaux, la santé publique, la finance, etc., comme le prône le programme « Digital India ». « Digital India ne pourra pas remplir sa promesse d’autonomisation numérique, écrit-elle, si les coupures deviennent une pratique régulière. »

L’État de Jammu-et-Cachemir est de loin le plus affecté par cette tactique : il a connu 10 coupures pour la seule année 2016 et cinq par année depuis 2014. Cette situation n’a rien d’exceptionnel. Dans les régions périphériques, souvent marginalisées, où les tensions politiques et ethniques sont vives, les coupures de réseau sont, dans certaines parties du monde, si fréquentes qu’elles ne représentent plus un sujet d’actualité.

Au Tibet et au Xinjiang, deux régions peuplées principalement par des minorités ethniques de Chine, les coupures d’Internet constituent une réponse habituelle, parfois longue de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, aux troubles publics ou à des célébrations telles que le Nouvel An tibétain. De même, dans la péninsule égyptienne du Sinaï, les coupures de réseau de plusieurs heures sont devenues depuis 2013 la routine des affrontements entre l’armée et les groupes armés d’insurgés dans le nord, le long de la frontière avec Israël et la bande de Gaza.

En 2016, la Brookings Institution a estimé que les coupures d’Internet ont coûté, à l’échelle internationale, 2,4 milliards de dollars. Cette estimation repose sur l’étude de l’impact sur le PIB des pays concernés, en fonction de la portée et de la durée des coupures de réseau. Par contre, calculer leurs implications pour les citoyens qui ne peuvent plus communiquer, accéder aux informations et aux services publics ou réaliser de transactions financières, entre autres, s’avère impossible.

Iran : peine de mort confirmée pour un jeune homme de 21 ans

Un jeune Iranien a été condamné à la peine de mort pour avoir publié sur LINE des messages publics allant à l’encontre de l’islam et du Coran. Sina Deghan, arrêté en 2015 à l’âge de 19 ans pour ces publications, a vu sa sentence confirmée par la Cour suprême iranienne au mois de janvier de cette année.

Blogueur nigérian arrêté pour une publication sur Instagram

Le journaliste et blogueur nigérian Kemi Olunloyo a été arrêté le 13 mars pour avoir publié sur Instagram une lettre concernant une liaison extraconjugale entre un prêtre et un membre de sa congrégation. Son rédacteur en chef, Samuel Walson, a également été arrêté et tous deux sont accusés de diffamation et de publication de « fausses informations ».

Journaliste paraguayenne critiquée pour avoir dénoncé des menaces de viol en ligne

Suite aux menaces de viol adressées en ligne à une journaliste paraguayenne, décrites par l’auteur comme une tentative de « corriger son orientation sexuelle », l’organisme paraguayen de défense des libertés numériques TEDIC a publié un article relatant les faits et dénonçant les questions liées aux violences sexuelles en ligne. L’article fait l’objet d’une controverse sur la nécessité de lutter contre le harcèlement et de protéger la vie privée des personnes, depuis qu’un individu, mentionné dans la publication a saisi la justice avec l’intention de faire supprimer l’article. Selon TEDIC, cette demande « vise à réduire au silence une plainte légitime, à limiter le débat public par la censure et à empêcher que d’autres femmes encouragent la dénonciation de tels faits. »

Attaques contre des sites d’ONG et de médias indépendants au Venezuela

Au cours de semaines qui ont suivi l’annulation de la diffusion de CNN au Venezuela, plusieurs sites de médias indépendants et d’organismes de la société civile ont été victimes d’attaques rendant leur contenu inaccessible plusieurs heures et, dans certains cas, plusieurs jours. Provea et Caraota Digital figurent parmi les sites d’information concernés.

Le Japon étudie l’utilisation de la surveillance de masse pour punir la « préparation » de crimes

Les législateurs japonais réviseront bientôt une proposition de loi anti-complot qui inclut des clauses controversées s’apparentant à des méthodes de contrôle prédictives. La proposition de loi couvre une large palette de crimes possibles (277 au total) est punirait la « préparation » de futurs crimes réalisée par deux personnes ou plus, lorsqu’au moins une de ces personnes obtient de fonds ou des fournitures pour le crime ou la surveillance du lieu potentiel. Le président de l’association des avocats de Tokyo, Motoji Kobayashi, a déclaré publiquement en janvier : « La proposition de loi s’inscrit à l’encontre des principes de base du code pénal et du système juridique de notre pays. Elle menace la protection des droits de l’homme. »

Les contrebandiers d'informations contournent la grande muraille électronique de Chine, et diffusent de fausses informations

En Chine, les contrebandiers d’information traduisent et reconditionnent à destination des lecteurs chinois des contenus tirés de sites web étrangers interdits, contournant la grande muraille électronique. La plateforme d’information et d’investigation Initium a interviewé plusieurs passeurs d’information, leur demandant comment ils procédaient pour accéder à des sujets sur des sites tels que Buzzfeed et Reddit pour les réécrire en chinois. Initium indique que ces sites rapportent beaucoup d'argent, mais tendent à donner la priorité aux clics plutôt qu’au journalisme d’intérêt public.

Les Britanniques quittent l’UE, quid des applications chiffrées ?

La secrétaire d’État britannique à l’Intérieur, Amber Rudd, a indiqué que le gouvernement avait l’intention d’établir des portes dérobées dans le chiffrement. Cette déclaration tombe alors que l’assaillant de Westminster avait communiqué via WhatsApp avant son attaque. Plusieurs politiciens et groupes de défense des libertés civiques ont fait part de leurs inquiétudes, indiquant que cette demande n’était ni proportionnée, ni efficace.

Nouvelles études

 

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Mahsa Alimardani, Ellery Roberts Biddle, Nevin Thompson, Laura Vidal et Sarah Myers West ont contribué à l’élaboration de ce rapport.

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Suite à l’explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg les taxis et des citoyens ordinaires proposent un transport gratuit

mardi 4 avril 2017 à 00:28

Source: https://vk.com/spb_today.

Ce lundi après-midi, une explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg a causé la mort de onze personnes au moins et l'hospitalisation de plusieurs dizaines d'autres dans ce que certains responsables russes ont décrit comme un acte terroriste – bien que les autorités n'aient pas encore déterminé qui en était responsable ou quel en était le motif. Peu de temps après l'explosion, les services de maintien de l'ordre ont interrompu le système de métro de la ville et ont découvert et désamorcé un engin explosif non détonné à plusieurs stations de là.

Avec la fermeture du métro en pleine journée de travail, des milliers de personnes ont été bloquées loin de leur domicile. Mais les fonctionnaires de Saint-Pétersbourg et les habitants ordinaires se sont montrés généreux à grande échelle : outre l'annonce que tous les autres types de transport public fonctionneraient gratuitement, les propriétaires de voitures et les chauffeurs de taxi de Saint-Pétersbourg se sont mobilisés pour aider leurs voisins et les raccompagner en toute sécurité.

Les chauffeurs de taxis de la ville ainsi que les sociétés de partage de trajet Uber, Taxovitchkov et Yandex.Taxi ont offert leurs services gratuitement à la suite de l'explosion.

Les habitants qui n'ont pas pu utiliser ces services ont commencé à utiliser le hashtag # домой (#àlamaison) sur les réseaux sociaux pour indiquer qu'ils avaient besoin d'aide pour rentrer chez eux. En quelques heures, des milliers d'utilisateurs de médias sociaux sur Facebook, VKontakte et Twitter avaient utilisé le hashtag.

RT Pour ceux qui ne peuvent pas appeler Yandex.Taxi, Uber, Taxovitchkov : utilisez le hashtag #àlamaison sur les réseaux sociaux. Avec son aide, il est possible de trouver une voiture gratuite.

Vers 21 heures, j'irai du quartier Novotcherkassy (Route de la Révolution) à Proletarskaya [station de métro]. Je peux prendre des gens. 3 places #chezsoi.

Sur le groupe Vkontakte “Accidents et situations d'urgence à Saint-Pétersbourg”, près de 1 500 personnes ont publié en l'espace de deux heures pour demander ou proposer du transport.

Peu après 20h00 du cirque jusqu'à la fontaine de Sertolovo. Il y a deux sièges enfants

D'autres ont déclaré qu'ils éviteraient de conduire pour libérer les routes.

Aujourd'hui, je rentre #àlamaison à pied afin de ne pas encombrer les transports. Ceux qui ne peuvent pas marcher 2 heures en ville, entraidez-vous – le hashtag est #àlamaison.

Quelqu'un a même créé une chaîne sur Telegram appelée “Auto-transfert” spécifiquement pour connecter les personnes ayant besoin de transport avec des chauffeurs. La chaîne compte actuellement plus de 1 300 membres.

La chaîne Telegram “Auto-transfer”.

Bien que de nombreux conducteurs aient prouvé leur bonté de cœur, d'autres étaient moins charitables : les utilisateurs des réseaux sociaux ont signalé que certains conducteurs travaillant pour les compagnies de taxis offrant un transport gratuit avaient refusé de prendre des personnes bloquées dans la ville.

La Journée internationiale du Fact-Checking, c'était hier : #FactCheckIt !

lundi 3 avril 2017 à 20:44

Lecteurs, “1ère règle, ne pas nuire” Dessin pour la Journée internationale du Fact-Checking par Gianluca Costantini, reproduit avec autorisation. D'autres sont à voir sur bit.ly/factcheckit.

Lendemain du 1er avril et ses canulars et petits mensonges pour rire, le 2 avril est devenu le jour du retour à la réalité et de la vérification des faits. Et cette année, les amoureux de la vérité à travers le monde présentent leur jour de ralliement : la Journée internationale du Fact-Checking.

Les poissons d'avril ont peut-être leur origine dans les Saturnales de la Rome antique, une période de carnaval où les rôles sociaux étaient inversés, et où les activités normalement interdites comme le jeu d'argent étaient permises. Deux mille ans plus tard, le carnaval est toujours un temps de déguisement et de renversement des lois de la morale, qui autorise les farces et les mensonges inoffensifs.

La Journée internationale du Fact-Checking [lien en anglais] est promue par le Réseau international du Fact-Checking, qui a été fondé par le Poynter Institute en partenariat avec des dizaines d'organismes de fact-checking autour du monde. La Journée internationale du Fact-Checking n'est pas un événement isolé, c'est une gamme variée d'activités destinées à sensibiliser le public à l'importance des faits — et de leur vérification — dans la politique, le journalisme, et la vie quotidienne.

Les faits comptent. Pourquoi ?

Bill Adair, professeur de journalisme et de politiques publiques à l'Université Duke, et créateur de PolitiFact, a tweeté :

Il y a dix ans il y avait une poignée de sites de fact-checking ; aujourd'hui, les 115 sites dans le monde célèbrent la Journée internationale du fact-checking. Un grand jour !

Celles et ceux qui célèbrent la Journée internationale du fact-checking utilisent le hashtag #FactCheckIt pour mettre en avant des activités allant d'événements et ateliers publics à une course de fake news menée par PolitiFact.

Nous célébrons la Journée internationale du fact-checking. Ce soir, nous vérifions les politiciens étrangers.

Alexios‏ Mantzarlis, directeur du Réseau international du fact-checking, s'est servi de son compte Twitter pour documenter et informer sur un grand nombre d'activités en rapport avec la Journée dans le monde :

A Braamfontein, @AfricaCheck a fait “voter avec les pieds” les étudiants pour savoir si une information est fabriquée ou pas

A Rio, à l'atelier de @agencialupa, les étudiants en journalisme ont dit que le fact-checking devrait être au programme

A Milan, @factchackers_it tient 4 ateliers pratiques consécutifs sur le fact-checking avec des lycéens

A Nairobi, @PesaCheck a tenu un séminaire avec des conseils sur les demandes de fact-checking en matière de finances publiques

Se rangeant au besoin pressant d'inclure l'éducation aux médias et surtout le fact-checking dans les programmes d'enseignement, les membres du réseau de fact-checking ont élaboré un plan de cours gratuit, déjà traduit en douze langues, avec d'autres traductions en route.

Familiarisez vos élèves aux bases du fact-checking, et aidez-les à naviguer dans un océan d'information, rumeurs, canulars et mensonges, avec notre plan de cours. Celui-ci a été élaboré par des fact-checkers et approuvé par des concepteurs pédagogiques. Il est conçu pour des élèves de 14 à 16 ans, mais peut aussi être utilisé à d'autres âges.

En Arménie, les magouilles pré-électorales et fake news entachent les élections au parlement

lundi 3 avril 2017 à 19:39

L'Assemblée Nationale de l'Arménie. Image Wikimedia, creative commons.

Le parti Républicain loyal à l'actuel Président arménien Serge Sargsian paraissait prêt à engranger la victoire dans le scrutin de ce dimanche, mais le vote a été perturbé par de nombreux soupçons d'irrégularités, les apparentes tentatives du pouvoir de bâillonner les activités en ligne de journalistes et de militants, et au moins un incident de désinformation.

L'importance de ces élections réside en ce que la réforme constitutionnelle adoptée en 2015 prévoit l'élection par le parlement du président arménien, et la primauté dans les institutions de la fonction de premier ministre.

M. Sargsian affirme que les changements pour lesquels il avait fait campagne en vue du référendum contesté n'étaient pas pensés pour lui bénéficier, même si d'aucuns s'attendent à ce qu'il accepte le poste de premier ministre si son parti obtient une majorité au parlement.

Aux premières loges de l'élection se trouvait la Russie, et maints journalistes dans le pays et la région du Caucase en général ont signalé un élément de fausse information [fake news] propagé par des comptes Twitter à l'allure de bots fortement pro-Kremlin.

L'image diffusée par ces comptes était une supposée note de l'USAID appelant les mouvements civiques à soutenir l'opposition. Les représentants de Washington en Arménie avaient déjà signalé la note comme étant un faux, ce qui ne l'a pas empêchée de circuler à nouveau à la veille du scrutin.

Intéressant. Des comptes russes recommencent leur spam des élections arméniennes 2017 avec la fausse note de l'USAID déjà démontée par @usembarmenia.

Que Moscou, qui soutient Sargsian, ait été ou non derrière la désinformation, les preuves ont abondé de tentatives locales de manipuler le vote.

Une figure éminente de la société civile,  a rapporté des notifications de Google que des hackers sponsorisés par le gouvernement ont essayé de pirater son compte e-mail, tandis que plusieurs journalistes de premier plan ont constaté la suspension de leur accès à leurs comptes Twitter juste avant le scrutin, avant de les voir restaurés à la suite d'une action concertée de leurs abonnés arméniens.

Les sources médiatiques arméniennes fréquentables, dont @CivilNetTV & @Hetq_Trace ont eu leurs comptes Twitter suspendus le soir précédant les élections

Ces signalements inquiétants ont été réunis par le Atlantic Council's Digital Forensic Research Lab [laboratoire de recherche scientifique et technique du numérique du Conseil Atlantique], qui a sorti un point d'information intitulé Fakes Bots and Blocking in Armenia [Bots de fausse information et coupures en Arménie]. Le texte concluait :

A la veille d'un scrutin majeur, le cyberespace arménien est particulièrement vulnérable à la manipulation et désinformation. Les tentatives identifiées jusqu'à présent étaient à petite échelle et de portée limitée, mais elles illustrent les moyens variés par lesquels les acteurs en ligne peuvent tenter de manipuler l'espace numérique.

Un tiers environ des citoyens de cette république sud-caucasienne de 3 millions d'habitants vivent dans la pauvreté. En 2015, la capitale Erevan avait été secouée par des manifestations contre la hausse des prix de l'énergie, sous le nom Erevan électrique, qui révélait un mécontentement massif contre la corruption endémique dans le pays.