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Bangladesh : Le bilan écologique très lourd de la ville nouvelle de Purbachal à Gazipur

jeudi 22 août 2013 à 11:13

Tous les liens associés renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

Au Bangladesh, la dernière controverse sur la pression foncière a été soulevée par un projet immobilier du gouvernement appelé “Purbachal, ville nouvelle”, à proximité de Dacca. Les habitants locaux disent que ce projet d’expansion a détruit les espaces verts et l’écosystème de 1600 acres de terres cultivées, de forêts, de vergers et de plans d’eaux dans le centre du district de Gazipur, ignorant les recommandations du ministère de l’Environnement.

Dacca, la capitale du Bangladesh, est considérée comme l’une des mégapoles qui grandissent le plus rapidement au monde. Entre 1990 et 2005, la ville a doublé de taille, en passant de 6 à 12 millions d’habitants. D’ici 2025, les Nations Unies prédisent que Dacca abritera plus de 20 millions de personnes.

Les caractéristiques significatives de cette croissance comprennent une urbanisation rapide, une migration en masse depuis les régions rurales, les difficultés liées à la pollution, la surpopulation, la baisse du niveau d’eau dans les nappes phréatiques et un manque de services adaptés à une population en croissance. La mégapole ne peut soutenir un fardeau de 14,4 millions d’habitants sur ses 360 km2 de superficie.

Nearly 1600 acres to be flattened in government housing project. Image by Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Près de 1 600 acres de terre réquisitionnés pour le projet de ville nouvelle du gouvernement. Image par Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Le gouvernement a déjà présenté son projet d’extension de la ville de Dacca. Le projet incorporera les municipalités voisines de Narayanganj, Tongi, Gazipur, Savar, Kadamrasul, Siddhirganj et Tarabo dans celle de la ville de Dhaka. La ville de Dhaka a été divisée en deux – les zones Nord et Sud – pour une meilleure administration.

D’après les statistiques de la Banque Mondiale, la zone urbanisée de la ville de Dacca représente 48%, mais une grande partie est occupée par des installations rurales et des constructions éparpillées (18%) entourées de forêts d'arbres spécifiques. Quant à la zone non-urbanisée, une grande partie est dominée par des terres agricoles. Les forêts et les terres agricoles sont les victimes de cette urbanisation rapide.

Le site internet de Rajdhani Unnayan Kartripakkha (RAJUK), l’Autorité chargée du développement de la capitale du gouvernement du Bangladesh, a fourni des détails sur le projet “Purbachal, ville nouvelle” :

Il s’agit de la plus grande cité planifiée dans le pays. La zone concernée par ce projet s’étend sur 6 150 acres de terrain, localisés entre Shitalakhya et la rivière Balu, dans la zone d’autorité du commissariat de Rupgonj, district de Narayangonj, et celle du commissariat de Kaligonj, district de Gazipur, au nord-est de Dhaka. […]

Les travaux de développement se poursuivent sur 4500 acres (dans la partie de Narayangonj) depuis l’année fiscale 2002-2003 et sur les 1500 acres restants (dans la partie de Gazipur), les travaux ont débuté en janvier 2013.

 

Gazipur est un site remarquable avec sa forêt unique de Sals et abrite le Parc National Bhawal. Ce dernier est un site protégé par l’IUCN. Une étude de projet territorial menée par RAJUK rapporte que 42.46% de la zone est couverte de forêts, 39.47% de terres cultivables et 9.75% par des fermes. Les articles de journaux disent qu’une grande zone forestière contenant des arbres de Sals et une faune et flore très variées sera détruite dans le cadre des chantiers du projet “Purbachal, ville nouvelle”.

Le ministère de l’Environnement a demandé à RAJUK de construire des lotissements d’habitations en évitant la zone forestière, mais cela n’a pas été pris en compte. Outre les projets territoriaux, les forêts de Sals sont rasés pour de nombreuses autres raisons – pour construire un terrain d’exercices pour l’armée du Bangladesh, pour planter des espèces invasives transgéniques d’« acacias » dans le cadre d'un plan de foresterie sociale tout en déracinant les arbres existants, etc.

A man who lives on the land shouts at the governments decision to flatten the land destroying trees for a housing project. Image by Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Un habitant protestant contre la décision du gouvernement d'abattret les arbres, dans le cadre d'un projet de développement immobilier. Photo  Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Après son retour de Gazipur, Faisal Rahman a écrit sur UNB Connect, un site d’information en ligne :

Les populations des villages affectés par le développement territorial, dont les villages de Barcow, Bashabashi, Kalikuthi, Puba Talna et Parabarta, ont montré à notre équipe les signes d’abattages ou de déracinements massifs – notamment de jacquiers, de manguiers, de bambous et de plantations de Sals – dans la zone.

Environ 150 acres de rizières, situées à Padarir Beel, ont déjà été remplies de boue. La zone du Beel (étang) est constituée de 800 acres de terre, elle est une source naturelle de poissons en saison de pluie.

Le blogueur Biplob Biswash vit dans un des villages du site de développement. Il a décrit en bangla sur la platforme de blog Amar Blog  comment le projet d’acquisition des terres se fait au détriment des habitants, qui ont été évincés de force :

যেখানে এখন জমি দাম হচ্ছে বিঘা প্রতি ১ কোটি থেকে দেড় কোটি টাকা সেখানে রাজউক ৯৫ সালের ভুয়া দলিল অনুসারে জমির দাম দিচ্ছে মাত্র ১ লাখ টাকা বিঘা। শুধু কি তাই, কোন গ্রামবাসী যদি বিল আনতে যায়, সরকারি ও রাজউকের কর্মচারীরা ঘুষের জন্য প্রায় তার পুরো বিলের টাকাই রেখে দেয়। যদি সে বলে যে তাহলে আমি কি পেলাম?, আমার জমি-জমা, বাড়ি-ঘর সবই সরকার কে দিয়ে দিলাম, আমি তাহলে কি পেলাম?, আর আমি এখন কি নিয়ে থাকবো, আমার ভবিষ্যৎ চলবে কি করে?

Alors que le bigha (0.33 acre) vaut à cet endroit 1 million à 1.5 millions de takas, RAJUK utilise un décret de 1995 pour acheter le bigha à seulement 100 000 takas. De plus, si un habitant du village va chercher son dû, les employés corrompus de l’Etat et du RAJUK en conservent presque la totalité. Il peut alors se demander : Qu’ai-je donc obtenu ? J’ai perdu mon terrain, ma maison, je donne tout à l’Etat, mais moi qu’est-ce que j’obtiens ? Comment vais-je vivre maintenant ? Comment vivrai-je à l’avenir ?

Le blogueur écrit aussi que ceux qui refusent de quitter leur résidence sont harcelés par la police et les caïds locaux en étant poursuivis en justice par des faux chefs d’accusation.

Un recours a été déposé par l’Association des Avocats spécialisés dans l’Environnement au Bangladesh car le projet immobilier n’a aucun certificat environnemental valide délivré par le ministère de l’Environnement pour occuper des terrains et construire dans les zones de Borakau et Parabath à Gazipur.

Le 1e août 2013, la Haute Cour a ordonné aux autorités concernées de cesser leurs activités jusqu’à nouvel ordre dans le cadre du projet immobilier de Purbachar, à Gazipur.

Wetlands and fauna are filled with sand for land development for government housing project. Image by Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Les marécages et la faune sont repoussés par le sable amené pour l'extension des terres nécessitée par le projet immobilier du gouvernement. Photo Sanaul Haque. Copyright Demotix (5/8/2013)

Un certain nombre d’organisations dont Paribesh Bachao Andolon (Mouvement Sauver l’Environnement), Bangladesh Paribesh Andolon (Mouvement Environnement de Bangladesh) et l’Institut d’Architecture de Bangladesh ont visité les sites d'extension à Gazipur [bn] et réclamé les points suivants :

১. রাজউক এর পরিবেশ বিধ্বংশী কার্যক্রম অবিলম্বে সম্পূর্ণ বন্ধ করা।
২. পূর্বাচল প্রকল্পের নামে পরিবেশ বিধবংশী কর্মকান্ডের ক্ষতি নিরূপণ করতে একটি তদন্ত কমিটি গঠন করা।
৩. পূর্বাচল প্রকল্পের নামে এরূপ বিধবংশী এবং অমানবিক কর্মকান্ডের জড়িত রাজউকের কর্মকর্তাকে দৃষ্টান্তমূলক শান্তি প্রদান করা।
৪. নিরীহ এলাকাবাসীর বিরুদ্ধে মিথ্যা হয়রানিমূলক মামলা নি:শর্তভাবে প্রত্যাহার করা।

1. Faire entièrement cesser les activités d'extension de RAJUK, qui détruisent l’environnement.

2. Constituer un commission d’enquête pour établir et réparer les torts causés par les activités destructrices commises au nom du projet Purbachal.

3. Condamner de manière exemplaire les employés de RAJUK impliqués dans ces activités destructrices et inhumaines commises au nom du projet Purbachal.

4. Abandonner, sans aucune condition préalable, les plaintes lancées  contre les habitants innocents de la zone.

Le blogueur Biplob Biswash a écrit dans un autre post :

বাহিরের মানুষ সবাই খুব মজা পাচ্ছে এখানে পৃথিবীর আধুনিকতম শহর হবে, সেই শহরে বসবাস করবে অতি সুখের সাথে। কিন্তু তারা কি একবারও সেই মানুষ গুলির অনোভূতি টুকু অনুভব করেছেন, যাদের চৌদ্দ পুরুষের সঞ্চিত শেষ সম্বলটুকু জোর করে কেড়ে নিয়ে এই শহর বানানো হচ্ছে, যে মানুষ গুলির শিকড় উপড়ে তুলে আস্তাকুড়ে ছুড়ে মারা হচ্ছে, যে মানুষ গুলিকে সর্বস্য হারিয়ে খোলা আকাশের নিচে গিয়ে দাড়াতে হবে। জানি না, কেউ তাঁদের এই কষ্টের সামান্যতম অংশও অনুভব করতে পেরেছেন কি না।

De l’extérieur, les gens se réjouissent qu’une ville moderne soit construite à cet endroit où pourront vivre heureux. Mais ont-ils une seule fois pensé à ce que peuvent ressentir les personnes qui sont dépossédées de force de la terre que leur a laissé leurs ancêtres et sur laquelle est construite la nouvelle ville ? Les personnes déracinées et jetées dans l’oubli ? Les personnes qui perdent leur abri et qui devront survivre sans toit ? Je ne sais pas si les gens ont pu ressentir ne serait-ce qu’une infime partie même de leur détresse.

Dans le monde, la proportion moyenne des zones forestières d’un pays est de 26% alors que le Bangladesh n’en a que 18% [bn]. Si les zones forestières qui restent ne sont pas protégées, le pays devra faire face à des conséquences sévères sur l’environnement, à l'avenir.

Fortaleza : la justice brésilienne autorise un chantier dans le parc écologique du Cocó

jeudi 22 août 2013 à 08:39

Retournement de situation dans le dossier du Parc du Cocó, cet écosystème intégré à la zone urbaine de Fortaleza : la décision que la Justice Fédérale avait rendue en faveur de l'interdiction de la construction de deux viaducs dans cette aire protégée, le 8 août dernier, a été invalidée par le Tribunal Régional Fédéral de la 5ª Région (TRF5).

La décision a été rendue par le juge fédéral Edilson Pereira Nobre Júnior, président en exercice du TRF5, le 14 août. Selon le jugement, “la mairie soutient que les allégations de préjudices environnementaux ne sont pas suffisantes pour requérir l'interruption des chantiers”, a statué le juge.

a paralisação da construção dos viadutos causará maior prejuízo à ordem e à economia públicas, tanto por impossibilitar que a sociedade possa usufruir de melhorias no trânsito da região, como por impor severos prejuízos a serem suportados com verbas públicas.

L'arrêt de la construction des viaducs ne fera qu'engendrer de plus grands préjudices à l'ordre et à l'économie publique, tant dans le fait d'empêcher la société de jouir des améliorations du transit de la circulation dans la zone, que dans celui d'imposer de sérieux préjudices évidemment financés par l'argent public.

La veille de la suspension de l'injonction, le 13 août, le procureur de la république Oscar Costa Filho ainsi que d'autres opposants à la construction des viaducs dans le parc du Cocó ont rencontré à Recife le président du TRF5 dans le but de lui démontrer que le projet n'avait bénéficié d'aucune étude sur les possibles impacts environnementaux, au moment où la mairie avait fait appel au Tribunal.

Une évacuation sous le signe de la violence

Polícia agride manifestante. Foto tirada da página do Facebook "Dunas do Cocó".

La police agressant un manifestant. Photo provenant de la page Facebook “Dunas do Cocó”.

L'évacuation du Parc du Cocó a été marquée du sceau de la violence. Le 8 août, des manifestants qui campaient sur le chantier depuis 28 jours dans le but de paralyser le chantier d'abattage des arbres, en ont été délogés manu-militari par des policiers municipaux. Quelques 300 policiers du Groupe d'Opérations Spéciales de la Garde Municipale de Fortaleza ont participé à cette opération d'expulsion.

Des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été tirées par la Garde Municipale et des manifestants ont affirmé que l'intervention avait été excessive de la part de la police. Le professeur d'université Geová Alencar, dénonce :

Reiniciamos o manifesto no meio da rua, gritando palavras de ordem e, de repente, a polícia veio para cima, jogando bombas de efeito moral. Todos nós corremos sem entender.

On a recommencé a manifester une fois sur la voie publique, en chantant des slogans et, tout d'un coup, la police nous est tombée dessus, lançant des grenades à effet assourdissant. Nous nous sommes tous mis à courir sans rien comprendre.

Polícia lança gás lacrimogêneo para dispersar manifestantes. Foto retirada da página do Facebook "Dunas do Cocó"

La police lançant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Photo provenant de la page Facebook “Dunas do Cocó

Le collectif Rapadura Mídia a partagé sur Facebook une série de cinq vidéos tournées en direct dans la nuit du 8 août. Un mini-documentaire réalisé par Canal Popular présente plusieurs témoignages de manifestants après l'expulsion du campement du Parc du Cocó. Une vidéo plus courte montre des arbres abattus, une forte présence policière et des manifestants :

Greenpeace a même commenté la situation :

De fato, a obra é polêmica. Em primeiro lugar, por confiar na expansão do espaço viário como forma de solucionar o problema de congestionamento, o que significa insistir em uma falácia muito criticada pelos especialistas – os carros se comportam como gases, quanto mais espaço há, mais espaço ocuparão, pelo fato de que a melhora no tráfego estimula mais pessoas a utilizarem o carro, levando ao congestionamento novamente. Em segundo, mas não menos importante, por não ter contado com participação popular e ser uma obra que não considera um planejamento de médio e longo prazo da mobilidade da cidade, voltado para a priorização de outros meios de transporte – como a bicicleta, transporte coletivo e andar a pé – que não o carro.

De fait, le chantier est polémique. En premier lieu, parce qu'il fait trop confiance au développement de l'espace routier pour résoudre le problème des embouteillages, ce qui revient à réitérer un sophisme très critiqué par les spécialistes – les voitures produisent des gaz, plus il y a d'espace disponible, plus  ellesoccuperont d'espace, en vertu du simple fait que le décongestionnement du trafic incite plus de gens à utiliser la voiture. En second lieu, mais non moins important, parce qu'il n'a pas tenu compte de la participation populaire et parce qu'il s'agit d'un projet qui ne se préoccupe nullement de planification à moyen ou à long terme en faveur de la mobilité dans la ville qui donnerait la priorité à d'autres moyens de transport – tels que la bicyclette, le transport collectif et la marche à pied – plutôt qu'à la voiture.

 

Sur Twitter, des habitants ont exprimé leur indignation sous les mots-clics #SalveCocó, #SalveoCocó et #OcupeCocó.

 

Sur le plan, la localisation du parc :

Mapa do Parque do Cocó, em Fortaleza. Tirada do blog da Fátima e Cocó

Plan du Parc du Cocó, à Fortaleza. Sur le blog de Fátima et Cocó

Pour comprendre l'histoire

En février de cette année,  Global Voices a évoqué le sujet, à l'occasion de :

 a aprovação de 14 quarteirões de um condomínio residencial sobre área de dunas do rio Cocó. Uma petição chegou a 5 mil assinaturas e dois atos foram organizados via Facebook. Em 2009, uma Área de Relevante Interesse Ambiental das Dunas do Cocó foi criada para proteger o local, após denúncia do mesmo projeto imobiliário pelo movimento Salvem as Dunas do Cocó em 2008.

la délivrance du permis de construction concernant 14 blocs d'un lotissement résidentiel dans le secteur de dunes du Rio Cocó. Une pétition a rassemblé 5 000 signatures et deux manifestations ont été organisées via Facebook. En 2009, une Zone d'Intérêt Écologique  avait été crée dans les Dunes du Cocó pour protéger l'endroit, suite à des dénonciations du même projet immobilier par le mouvement Sauvez les Dunes Cocó en 2008.

Le Parc du Cocó a été crée par décret d'état en 1989, mais une partie de ses 1 046 hectares comprend des entreprises privées, ce qui complique son statut.

En janvier de cette année, la justice a autorisé la construction d'immeubles résidentiels dans les zones résiduelles du Parc et pour résoudre le problème, la mairie a mis au point un TAC (Ajustement de conduite) signée par le Procureur Général de la municipalité. A partir de là, la justice a demandé le feu vert écologique pour la construction et l'on est toujours aujourd'hui, dans une impasse.

Movimento salvem o Parque do Cocó

Mouvement sauvons le Parc du Cocó sur la page Facebook Dunas do Cocó

Tant que la délimitation du Parc du Cocó n'est pas clairement définie, les manifestants restent mobilisés avec les organisations telles que le Mouvements SOS Cocó, le Mouvement Sauvons les Dunes du Cocó et le Mouvement en Défense du Cocó, pour tenter de le  préserver.

Le 2 août, des manifestants, des manifestants qui campaient dans le Parc (NdT: afin de paralyser le chantier d'abattage des arbres) se sont rendus chez le Défenseur Public de l'Union (DPU), ou médiateur public, accompagnés d'avocats du Réseau National des Avocats Populaires (Renap) dans le but de dénoncer l'expulsion des personnes qui occupaient le parc. Selon le médiateur public de l'Union, Dinarte de Pascoa Freitas, les interventions de la police se passaient de nuit, alors que le code de procédure civile prévoit qu'un avertissement préalable soit communiqué aux manifestants et que les actions soient opérées pendant la journée:

(…) “vimos também homens armados a paisana circulando o local e quando passamos na frente do prédio do pelotão especial da Guarda Municipal foi possível perceber uma forte movimentação à 1 hora da manhã”, afirmou um dos manifestantes que preferiu não se identificar.

“On a aussi vu des policiers en civil armés circulant dans le coin et quand on est passé devant le bâtiment du Peloton spécial de la Garde Municipale, on a pu percevoir une grande agitation à 1 heure du matin”, a affirmé l'un des manifestants qui a préféré rester anonyme.

Cocó_n

Photo du compte Facebook de Dunas do Cocó. Sur la pancarte: “Le Coco n'est pas un jardin d'immeuble.”

 

Au cours de cette même nuit, douze véhicules de la garde municipale sont restés en stationnement aux alentours du campement. Les réseaux sociaux ont permis de rameuter un grand nombre de personnes qui sont venus s'ajouter aux manifestants dans le campemant, mais les rondes de la police ont continuer les nuits suivantes intimidant ainsi les défenseurs du Parc.

Le jour même de cette expulsion violente, la Ministère Public du Ceará (MP-CE) a interrogé le secrétariat municipal à la sécurité pour des informations sur l'opération demandant, par les voies officielles, s'il y avait bien eu un mandat judiciaire qui justifie l'action. Le communiqué rappelait qu'il fallait préserver l'intégrité physique des campeurs ainsi que le patrimoine écologique que représente le Parc du Cocó.

“Estamos preocupados com o conflito e a violência que se instalou. O cidadão precisa ser protegido no seu direito”, disse o promotor de Justiça José Francisco de Oliveira Filho à Globo.

“Nous sommes préoccupés par le conflit et par la violence qui s'est installée. Le citoyen doit être protégé dans l'exercice de son droit”, a déclaré le procureur José Francisco de Oliveira Filho à la  chaîne TV Globo.

La présidente de la commission des droits de l'homme à l'Assemblée Législative a jugé l'action “agressive” et a suggéré de déposer une plainte auprès du Ministère Public.

Le département cearense de l'Institut d'Architecture du Brésil a émis une note dans laquelle il considère que le projet de la mairie n'est pas adapté et qui plus est, pas en phase avec les directives de la Politique Nationale pour la Mobilité Urbaine, promulguées en 2012, et du Plan Municipal de Mobilité Urbaine. L'Institut en appelle à l'expérience internationale pour démontrer que les viaducs et les voies aériennes contribuent à la dégradations des quartiers périphériques, présentant ensuite en vidéo des solutions alternatives au viaduc proposé :

Amina rompt avec les Femen pour cause d’ “islamophobie”

mercredi 21 août 2013 à 23:06

Amina, l'activiste tunisienne libérée de prison début août, a quitté les Femen, qu'elle accuse d'être ”islamophobie”.  Le mouvement l'a confirmé en ligne :

FEMEN confirme sa rupture avec la militante tunisienne Amina Tyler en raison de divergences tactiques dans les pays islamiques (…) FEMEN est à la recherche de nouvelles héroïnes capables de rassembler leur courage pour secouer les bases pourries du monde islamique. Liberté pour les femmes d'Orient !”

Amina Sboui posted this picture online on the Femen website. Credit Creative Common License Manolofreira

Amina Sboui a publié cette photo sur le site web des Femen. Crédit licence Creative Common Manolofreira

Le 15 août, Amina publiait une autre photo seins nus sur le site web des Femen, avant de faire connaître sa décision de quitter le mouvement. Ces remous ne donnent pas une meilleure lisibilité aux objectifs des Femen.

#YoViajoPara : pourquoi les latino-américains aiment-ils voyager ?

mercredi 21 août 2013 à 19:06

Les latino-américains adorent voyager. Ils voyagent par plaisir, pour le travail et même par amour ; les raisons sont nombreuses.

La région compte de nombreux voyageurs intrépides, beaucoup d'entre-eux sont décidés à explorer toutes régions et environnements.

A travers le mot-clic #YoViajoPara (“je voyage vers” ou “je voyage pour”), les voyageurs ont engagé une discussion en ligne et partagent les principales raisons pour lesquelles ils se passionnent pour le voyage.

Travelers in Oaxaca. Picture taken by the author of this post.

Des voyageurs à Oaxaca. Photo d'Andrea Arzaba.

Maria Boa (@_mariaboa) [es] du Mexique a exprimé sa passion pour la découverte lorsqu'elle part à l'étranger :

Je voyage pour vivre, rêver, pénétrer et découvrir différents mondes, chaque voyage est une aventure accompagnée d'une nouvelle responsabilité et de connaissances #heureuse

 

Queenmarielos du Honduras (@queenmarielos) [es] a écrit que la découverte de différentes nourritures et boissons est ce qu'elle préfère en voyage:

Je voyage pour gouter à différents plats et boissons locales de toutes villes et pays.

Un collaborateur de Global Voices, Julián Ortega Martínez de Colombie (@julian_ortegam_) [es] a indiqué qu'il voyage pour voir ses proches:

 Je voyage pour réaliser le rêve de vous voir.

Elizabeth Rivera(@elimaguire) [es], également contributrice à Global Voices, a écrit sur son désir de voyager pour découvrir de nouveaux lieux:

Je voyage pour communiquer avec le monde. Cette planète est trop captivante pour rester au même endroit.

Francisco Diaz de Mexico (@Frank_FDP) [es] a décrit sa passion pour le voyage comme un moyen unique de découvrir de quelle manière des personnes d'autres cultures perçoivent le monde:

 Je voyage pour tenter de comprendre de quelle manière le monde raisonne.

Un utilisateur brésilien de Tweeter, Transeunte (@transeunte_bsb) [pt], a tweeté sur son désir de sortir de sa zone de confort :

Je voyage pour changer de contexte!

Mariana (@MEspinozaE) [es] de Mexico a déclaré que le voyage est le meilleur moyen de passer son temps:

@Lolawm Il m'aide à élargir mes horizons et sortir des sentiers battus… la meilleure façon de passer mon temps. 

La chef de cuisine et contributrice à Global Voices Melissa DeLeon (@cookingdiva) [es] a écrit qu'elle voyage pour le travail mais également pour apprécier la cuisine locale:

Je voyage depuis toute petite, aujourd'hui je voyage pour mon travail mais je trouve toujours l'occasion de m'enrichir de la culture et la cuisine locale.

Et vous, pourquoi voyagez-vous? Partagez vos histoires, vos motifs et vos réflexions a travers le mot-clic #YoViajoPara.

A 87 ans, Fidel Castro ‘n'est pas parfait mais reste humain’

mercredi 21 août 2013 à 17:47

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des sites en espagnol.

Il est en vie. La semaine dernière l'ancien président et chef du gouvernement de Cuba a fêté ses 87 ans. Outre les célébrations officielles qui se sont déroulées sur l'île, Fidel a reçu toutes sortes de bons vœux (et de voeux de mort) de l'étranger: le Président nouvellement élu du Vénézuela Nicolas Maduro a twitté ses vœux de “bon anniversaire” à Fidel, alors que de Madrid, les Cubains en exile ont marqué l'évènement par un simulacre de cercueil sur lequel il était écrit “enterrement du castrisme”.

Dans un communiqué en provenance des “montagnes colombiennes”, le Secrétariat des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) a envoyé des vœux d'anniversaire à Fidel. Il insiste sur son rôle et sur l'importance de son image qui a inspiré les mouvements de la gauche révolutionnaire dans la région et salue ses enseignements et son influence dans leur “combat idéologique pour une vraie démocratie, la justice sociale et la souveraineté nationale”.

Billboard in Cuba. Photo by Jim Snapper. (CC BY 2.0)

Panneau d'affichage à Cuba. Photo de Jim Snapper. (CC BY 2.0)

Les responsables des FARC ne sont pas les seuls à saluer le Commandant en ce sens – en Amérique Latine et au-delà, Fidel a acquis un statut presque mythique pour les mouvements de la gauche révolutionnaire depuis des dizaines d'années. Depuis son discours inaugural de 1959, où une colombe blanche est venue se percher sur son épaule alors qu'une autre était sur le podium, les parallèles entre Fidel et les chefs religieux [anglais] ont inspiré les croyants comme les historiens. Il est devenu une image de légende, vraisemblablement autant pour ceux qui le vénère que pour ceux qui rejettent sa légitimité de dirigeant.

Dans un “post d'anniversaire” à l'attention de Fidel, le blogueur Ivan García [anglais] fait une remarque sur l'étrange permanence de l'existence de Fidel. “[Fidel Castro] a été laissé pour mort tant de fois que le jour où la mort viendra le prendre, tout le monde pensera que c'est une plaisanterie”. Il est vrai que l'on a maintes fois attenté à la vie de Fidel (en particulier le gouvernement américain) qui a souvent frôlé la mort, sans parler des rumeurs sur sa mort. Périodiquement, les silences de Fidel sont interprétés par les observateurs comme des signes de départ définitif et la Twittersphère se déchaîne avant d'être calmée par les photographes ou les paroles du Commandant lui-même.

Maintenant qu'il semble tromper la mort par la maladie plutôt que par les mains d'autres gouvernements, la légende perdure. “J'étais presque mort, mais je me suis ressuscité”, disait-il à la journaliste mexicaine Carmen Lira Saade lors d'un entretien qu'il lui a accordé en 2010 pour La Jornada, quelques mois après sa sortie d'un service de soins intensifs où il était soigné pour un cancer de l'intestin.

La semaine dernière dernière, quelques blogueurs de l'île ont profité de l'occasion pour lancer une réflexion sur la signification de Fidel pour leur génération qui le connaît sous un angle différent de celui de la génération précédente. A La Joven Cuba, Harold Cárdenas s'exprime sur l'idée de Fidel en “surhomme”.

En algún momento tuve que definir qué postura tomar hacia Fidel, cómo interpretarlo, opté por encontrar en él a un ser humano con virtudes y defectos como cualquier otro. Alguien dotado de un desinterés extremo, inclinado hacia el altruismo, dotado de disímiles armas sicológicas y de un liderazgo natural. Alguien que también se equivoca, que compartió los prejuicios sociales existentes en los 70 y tuvo poco tino para escoger a las generaciones que lo relevarían en el cargo. Es decir, un ser imperfecto pero humano como yo, con el semidiós no podría identificarme nunca. Este Fidel que lucha, se equivoca pero lo vuelve a intentar una y otra vez, ese me parece admirable.

J'en suis arrivé à préciser ma position envers Fidel, à définir comment le considérer, et j'ai fini par voir en lui un être humain comme les autres avec ses qualités et ses défauts. Quelqu'un de tout à fait désintéressé, enclin à l'altruisme, doté d'armes psychologiques hors du commun et d'une autorité naturelle. Quelqu'un qui a aussi fait des erreurs, qui a partagé certains des préjugés sociaux des années 70, et qui avait peu de jugement pour choisir des générations de responsables appelés à le suivre. Autant dire quelqu'un qui n'est pas parfait mais un être humain comme moi – je n'ai jamais adhéré à l'idée [de Fidel] en demi-dieu. Le Fidel qui se bat, qui peut se tromper mais qui persiste et se relève à chaque fois, me semble admirable.

Alors que Cárdenas considère Fidel sur un plan personnel, Ivan Garcia décrit un peuple déçu par le leader:

Aunque debido al ajetreo cotidiano de penurias sin resolver, un segmento amplio de la ciudadanía no evoca con agrado a su otrora máximo líder. Lo culpan del atraso, la escasez y la precariedad que vive hoy el país. Lo ven como un barco lejano en el horizonte. Ya pocos se preguntan cómo será el día después de su muerte.

Y es que el rumbo tomado por el General hace pensar que el legado de su hermano perdurará tras su desaparición física. Las predicciones sobre el futuro de Cuba son poco halagüeñas.

[...]

En el panorama lo que se distingue es más castrismo. Sin Fidel Castro.

En raison d'un quotidien de privations incessantes, un grande partie de la population n'est pas bienveillante envers son ancien dirigeant. Ils lui reprochent les retards, les pénuries, et le niveau de vie précaire actuel dans le pays. Ils le voient comme un navire lointain à l'horizon. Il n'y en a pas beaucoup qui se questionnent sur la vie après sa disparition.

Et l'orientation prise par le Général laisse entendre que la légitimité de son frère se poursuivra après sa disparition physique.

[...]

Ce qu'ils prévoient c'est toujours le castrisme. Sans Fidel Castro.

Malgré les prévisions des médias et des dirigeants politiques étrangers, qui pour beaucoup pensent que la mort de Fidel déclenchera une transformation rapide et durable de l'île et de sa bureaucratie surdimensionnée, la théorie de García est plus vraisemblable. Dans un pays où la majorité des citoyens en âge de travailler sont employés par le gouvernement, cela prendra des années, voire des dizaines d'années, pour qu'un changement fondamental de la politique gouvernementale et de ses pratiques voit le jour.

Comme le fait remarquer Cárdenas, Fidel est humain. Comme pour nous, nous ne savons pas quand il partira. Mais quand il disparaîtra l'image de la légende persistera pendant très longtemps.