PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Traduire des mots intraduisibles par un dessin

dimanche 1 juin 2014 à 09:17

Le site Pijamasurf [espagnol] partage  “30 mots intraduisibles” que l'artiste Anjana Iyer [en] tente de traduire par des illustrations humoristiques. Comme par exemple : 

Bakku- shan (Japanese)
Une jolie fille…tant qu'on la regarde de dos.

Vous pouvez voir la liste des mots et leurs dessins ici.

En Chine, la censure ne laisse toujours personne évoquer la place Tiananmen

dimanche 1 juin 2014 à 08:57
The Weiboscope project collected a large number of censored tweets in Sina Weibo, analyzed the censored terms and visualized them into a star-shaped word cloud.

Weiboscope, un logiciel créé par l'Université de Hong Kong, a récupéré une grande partie des tweets censurés par Sina Weibo, a analysé les expressions censurées et en a organisé la visualisation  dans un nuage de mots en forme d'étoile.

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en français]

A l'approche du 25ème anniversaire du massacre de la Place Tiananmen,  la censure du gouvernement chinois est en pleine effervescence pour réduire au silence les discussions et commémorations en ligne de l'un des évènements les plus sanglants de l'histoire moderne de Pékin.

On se souvient de la répression qui a débuté les 3 et 4 juin 1989 comme des “évènements du 4 juin”. Ce jour-là, les troupes armées chinoises et les chars ont attaqué des civils sans armes et inoffensifs qui tentaient de les empêcher de rejoindre la place Tiananmen  de Pékin, où se déroulaient des manifestations populaires depuis le printemps. C'est la mort d'un réformiste libéral, l'ancien Secrétaire Général du parti Communiste Hu Yaobang, qui était à l'origine des manifestations. Il avait été destitué après une lutte de pouvoir avec la ligne dure du parti Communiste sur une réforme libérale.

L'estimation du nombre de morts de ce 4 juin 1989 va d'une centaine à plusieurs milliers. Le gouvernement chinois interdit toute forme de discussion ou de commémoration depuis les évènements.

Comme on pouvait s'y attendre, le terme le plus utilisé et censuré sur le net chinois est “4 juin” (六四), la date du massacre. D'autres termes comme “Hu Yaobang”, “étroit”, “rejeté” et “Mirror Magazine”, tous associés au mémoire de Deng Liqun sur Hu Yuibang ont également été supprimés. Des mots-clés liés à la situation politique de Hong Kong sont aussi bloqués.

Voici quelques-uns des principaux termes que l'on retrouve dans le nuage des termes censurés par Weibo, créé par le Weiboscope de l'Université de Hong Kong, ainsi que quelques exemples de posts supprimés mais récupérés et rendu publics par Free Weibo [chinois].

June 4 (六四)  La plupart des posts censurés qui contiennent l'expression “4 juin” veulent honorer le 25ième anniversaire de l'évènement. Certains mettent l'accent sur l'évènement historique de 1989. Le gouvernement chinois a récemment arrêté plusieurs intellectuels qui assistaient à un séminaire sur le Massacre de Tiananmen. Les informations et les commentaires sur cette arrestation ont eux aussi été supprimés :

HK灭貪魔神:肯定删,我就是發六四貼被禁关注!講大話天理不容含家惨死[怒]

“Hong Kong anti-corruption monster”: Il va certainement être supprimé. Mais je vais tout de même poster un tweet sur le 4 juin et me faire radier de Weibo ! Le ciel interdira de tels mensonges et j'irai en enfer avec les menteurs.

涂锴:孔庆东是因为什么事情被封杀的?六四还是乱邦?好像说法不太一致啊

A Jia: pour quelle raison Kong Qindong a été bloqué ? 4 juin ou Hu Yaobang ? il y a plusieurs versions.

团团转转不过来弯:深夜看到土家野夫也被抓,睡意全无。作为个作家,写过令人看了痛哭的母亲,写过纯真感动的爱情,写过铁肩道义的江湖……就因为在家里开个会讨论下六四,被抓。我操,这世道魔鬼当道,好人难存呀。

“Can't turn around”: J'ai lu que Ye Fu avait été arrêté à minuit, je ne peux pas dormir. En tant qu'écrivain, il a écrit l'histoire de mères au coeur brisé, l'amour et la société des gens ordinaires demandent justice… Il a été arrêté pour avoir organisé un séminaire chez lui sur le 4 juin. Merde. Le diable dirige le monde, les gens corrects ne peuvent survivre.

Tiananmen (天安門: Le mot Tiananmen a aussi été censuré. Cette année cependant, les activistes chinois de l'étranger ont initié un mouvement “retour à Tiananmen” et encouragent les gens soit à prendre des photos accompagnées d'un message politique sur la place, soit d'être sur la place le 4 juin. Tous les posts qui parlent de la signification politique de la place ont été supprimés. En voici deux exemples :

江南闲人2008:如果反右有用,就不会有文革中的四五天安门广场运动,也不会有毛死后的执政党继续执政的合法性危机。

Jiangnan leisure 2008 : si le mouvement contre la droite avait marché, le mouvement du 4 mai de la place Tiananmen pendant la révolution culturelle n'aurait pas vu le jour et le parti au pouvoir n'aurait pas connu de crise de légitimité à la mort de Mao

费明微博:北京,天安门广场,是毛居住的地方。六月请绕行。

Feiming Weibo: Pékin, la place Tiananmen sont le lieu de résidence de Mao. Faites la visite complète en juin.

Hu Yaobang (胡耀邦, Old Residence (故居), Firmly rejected (峻拒), the Mirror Monthly(鏡報月刊)et Hu Jintao (胡錦濤) : tous ces termes ont été supprimés à cause de leur lien avec un mémoire écrit par Deng Liqun sur Hu Yaobang.

L'homme dont la mort a provoqué les manifestations de Tiananmen en 1989

Les libéraux adoraient Hu Yaobang en Chine. Tout au long des années 80, Hu a entrepris une série de réformes économiques et politiques sous la direction de Deng Xiaoping, le maître d'oeuvre de la politique de la porte ouverte en Chine. Une série de manifestations étudiantes ont eu lieu en 1987, pour demander une politique encore plus libérale, et a provoqué des querelles internes dans le parti. Hu a été condamné pour sa politique de “libéralisation bourgeoise” et a dû démissionner de son poste de secrétaire général du parti. Il est mort le 15 avril 1989, ce qui, indirectement, a provoqué la manifestation étudiante de la place Tiananmen.

Le mémoire de Deng Liqun révèle qu'en 1988, après que Hu Yaobang a été obligé à démissionner, Deng a voulu l'encourager à s'opposer à son successeur Zhao Ziyang, mais il a été renvoyé. Cet épisode est la preuve de l'intégrité de Hu Yaobang en tant que dirigeant du pays. Le fait que l'ancien Président chinois Hu Jintao rende visite à Hu Yaobang dans son ancienne résidence par respect envers l'ancien responsable a été interprété par certains [chinois] comme le signe politique des luttes internes féroces qui régnaient au sein du parti sous Xi Jinping.

草民杜楠:什么信号?“胡耀邦”不再是敏感词、满屏纪念胡耀邦的帖子没删除没加密、胡锦涛参观了胡耀邦故居

Grassroots Du Nan: Qu'est-ce que cela veut dire? “Hu Yaobang” n'est plus un terme sensible. L'écran est plein de posts à la mémoire de Hu Yaobang. Pas de fermeture ou de contrôle. Hu Jintao a rendu visite à Hu Yaobang dans son ancienne résidence…

雾霾兰州://@老章的住院护工:【人品】1988年11月,邓力群在长沙求见胡耀邦,想拉耀邦联手扳倒当时的总书记,遭峻拒。

Misty Lanzhou: RT @Nurse from Lao Zhang hospital: En novembre 1988, [Une personne respectable], Deng Liqun a demandé à rencontrer Hu Yuibang à Changsha. Il voulait donner son soutien à Yuibang pour renverser le secrétaire du parti communiste d'alors mais il a été renvoyé avec fracas.

郑克强[…] 警卫秘书李汉平听说了邓的想法,不假思索地说:“好呀!咱们也报个仇嘛!”耀邦听后严肃批评说:“我真没想到,你(李汉平)跟了我这么多年,思想还这么狭隘!”(镜报月刊

Zheng Keqiang […] Le secrétaire de l'agent de sécurité Li Hanping a entendu ce que pensait Deng (liqun) qui a tout de suite dit: “c'est super! on va répondre!” Hu Yuibang l'a critiqué: “après toutes ces années où tu m'as suivi, je ne peux pas croire que tu sois si étroit d'esprit!” (Mirror Magazine)

La censure zoome sur la politique de Hong Kong

Hong Kong(香港et Leung Kwok-Hung ou Long Hair -cheveux longs- (梁國雄): tous ces termes font référence à la politique de Hong Kong et sont sous la haute surveillance de la censure à l'approche de la campagne citoyenne de désobéissance civile Occupy Central. Les noms de nombreuses personnes des groupements démocratiques, comme Leugn Kwok-Hung, membre du Conseil Législatif et démocrate radical, sont devenus des termes sensibles. Sans parler de la censure de certaines personnes et évènements politiques ciblés, beaucoup de discussions politiques sont condamnées à l'oubli. Ceci laisse entendre que le parti communiste chinois est très méfiant du rôle de Hong Kong comme espace de dissidence pour la diaspora. Voici quelques exemples de posts censurés sur Hong Kong:

SCMP_南華早報:#观点#【香港须捍卫言论自由】香港报摊经常售卖各类批评不同政治派别领导人的刊物,许多人不禁会问:为何新闻自由仍是一个值得关注的问题?

SCMP: #opinion# [Hong Kong doit défendre la liberté d'expression] Les kiosques à journaux de Hong Kong vendent toutes sortes de magazines sur la politique et les responsables politiques, ons se demande pourquoi la liberté d'expression reste un problème?

时代迷思:【户籍的差距】在香港生孩子,小孩就是香港户籍了;在美国生孩子,小孩就是美国户籍了;[…]在中国生孩子,小孩子不一定是中国户籍,可能是黑户,生命的合法性来源于政府的“准生证”。

“Time's Myth”: [Toute la différence vient du système d'enregistrement des ménages] Né à Hong Kong un bébé a la nationalité de Hong Kong ; né aux Etats Unis un bébé a la nationalité américaine [...] Né en Chine un bébé n'a pas forcément la nationalité chinoise, il peut être illégal car le statut légal d'existence résulte de l’ “autorisation de naissance” du gouvernement.

海边的金子:香港立法会议员正式访问上海。行程泛民议员仅余三名,目前正考虑是否继续行程。有泛民议员因“六四”衣着遭边检拦截返回香港。梁国雄质疑此次“上海行”的诚意。另有工党两名出席议员也响应启程返港。长毛大哥没能入关,粉丝颇感失落。

Gold at the seaside : Des membres du Conseil Législatif de Hong Kong se sont rendus en visite officielle à Shanghai. Il n'y avait que trois membres du Parti pan-démocratique qui se demandaient s'ils devaient participer à la visite. Un membre des pan-démocrates portait un T-shirt du 4 juin et a été renvoyé à Hong Kong. Leung Kwok-hung s'interrogeait sur le bien-fondé du voyage. Deux membres du Parti Travailliste sont rentrés à Hong Kong. Long Hair n'a pas pu entrer en Chine, ses supporters étaient déçus.

La Chine considère internet comme un champ de bataille idéologique. L'éventail des termes censurés repris sur le nuage de mots en forme d'étoile de Weiboscope – noms liés aux évènements de Tiananmen, à la lutte historique interne au sein du parti, et à la politique actuelle à Hong Kong – montre tout simplement combien le Massacre de 1989 de la Place Tianamen reste un sujet sensible pour le Parti Communiste Chinois, et jusqu'où il peut aller pour être sûr que personne n'en parle.

Snowden, un an après : Le 5 juin, dire non à la surveillance

dimanche 1 juin 2014 à 00:54
Cartoon by Doaa Eladl/Web We Want via Flickr (CC BY-ND 2.0)

Dessin de Doaa Eladl/Web We Want via Flickr (CC BY-ND 2.0)

Le 5 juin 2013, le journal The Guardian publiait le premier d'une série de documents administratifs communiqués par Edward Snowden. Dans les semaines et mois qui ont suivi, un flux continu d'articles a prouvé ce que beaucoup de défenseurs de la vie privée soupçonnaient depuis belle lurette : les communications numériques du monde sont espionnées sans relâche par les Etats-nations en l'absence quasi-totale de supervision.

Un an a passé, et nous continuons à en apprendre sur les opérations menées à l'échelle planétaire par les Etats-Unis et leurs plus proches alliés aux dépens des libertés fondamentales de milliards d'individus. Nous avons découvert que le gouvernement américain dispose de systèmes secrets pour aspirer les données des sociétés Internet étatsuniennes qui dominent aujourd'hui une grande partie de l'activité en ligne. Tout comme nous savons que son homologue britannique, le GCHQ, a pris des millions de captures d'images de webcam en mettant sur écoutes le pilier de l'Internet.

Le 5 juin 2014 commence une nouvelle année, non seulement pour la connaissance des arcanes de la surveillance de masse, mais aussi pour l'exigence d'un changement de pratiques. Parlez-en à votre famille et vos amis. Dites aux hommes et femmes politiques d'honorer leurs engagements pour la défense de la vie privée. Aidez la communauté du logiciel libre à développer des applications sûres et faciles d'usage accessibles à tous et partout.

Que faire d'autre ? Exemples de ce qui se fait dans le monde pour le premier anniversaire de l'événement Snowden.

Canada : OpenMedia.ca et la Protect Our Privacy Coalition vont intensifier leur campagne pour des dispositions juridiques efficaces de protection contre la surveillance étatique bénéficiant à la totalité des habitants du Canada. OpenMedia.ca soutiendra l'initiative Reset The Net, et poussera à l'utilisation du cryptage comme moyen de lutter contre la surveillance de masse. Ces organismes vont aussi intensifier leurs actions à destination des parlementaires canadiens et du premier ministre Stephen Harper, en insistant pour qu'il assume l'activité de son gouvernement et défende le respect de la confidentialité en ligne.

Colombie : Le mouvement pour les droits numériques Fundación Karisma organisera un atelier réunissant des journalistes et des professionnels de la sécurité en vue de créer une nouvelle génération de chercheurs férus de technologies qui seront capables de protéger leurs sources à l'aide d'une nouvelle génération d'outils journalistiques sécurisés.

Mexique : La société civile réaffirme son combat pour la neutralité du net, le respect de la vie privée et la liberté de parole, en farouche opposition au projet de loi télécommunications du Président Enrique Peña Nieto, qui transformerait l'Internet mexicain en instrument de surveillance et de contrôle. Avec la campagne #DefenderInternet — et le soutien de l'organisation militante française La Quadrature du Net — les militants ont développé un site sur lequel les Mexicains peuvent appeler les législateurs à exiger le placement des droits fondamentaux au coeur de tout nouveau projet de loi.

Pologne : L'anniversaire des premières révélations Snowden coïncide avec la célébration des 25 années de liberté en Pologne et de la chute du communisme. Le Président Obama et de nombreux autres chefs d'Etat seront présents, avec des hommes politiques de pays concernés par le scandale de la surveillance massive de la NSA. La fondation polonaise Panoptykon profitera de leur visite pour souligner l'importance du droit à la liberté de parole et au respect de la vie privée dans un pays qui a renversé un régime d'oppression et qui a éprouvé les dangers d'une surveillance de masse omniprésente. Une semaine après ces anniversaires, Panoptykon fêtera ses cinq ans d'existence par une série d'ateliers sur la vie privée avec au programme le cryptage des e-mails et les bases de la confidentialité et de la sécurité en ligne, culminant avec une “cryptoparty” ["cryptofête"] avec le soutien du hackerspace de Varsovie.

Espagne : A Barcelone, l'Association pour des Communications Progressistes organise Take Back The Net [Reprendre le Net] les 4 et 5 juin. Militants des droits humains et fournisseurs de technologies pourront rassembler leurs forces pour partager les connaissances sur l'impact sur eux de la surveillance, et collaborer pour enseigner les outils dernier cri à ceux qui en ont besoin. Vous pouvez rejoindre Take Back the Net en et hors ligne, ou monter une CryptoParty près de chez vous (comme Snowden l'a fait à Hawaï en 2012).

Ukraine : Du 6 au 8 juin, SHARE Defense transformera la villa de Ianoukovitch à Mejyhirya près de Kiev en plate-forme de partage de savoirs. Les militants se rassembleront pour mettre en commun les expériences et débattre des questions relatives à la liberté de parole, au journalisme d'investigation, à la sécurité numérique et au militantisme, sous forme de conférences, débats ouverts et ateliers. Le 22 février, après la chute du gouvernement Ianoukovitch et la fuite de ce dernier, le complexe de Mejyhirya, sa résidence campagnarde de Kiev, a été ouvert aux contestataires, militants et journalistes. Ainsi ont été découverts plus de 200 dossiers de documents détaillant les activités de l'ex-président. Pendant ces journées, SHARE Defense présentera l'analyse finale de ces archives ainsi qu'un nouveau documentaire sur IanoukovithLeaks.

Royaume-Uni : Le 7 juin, la Coalition Don’t Spy on Us [Ne nous espionnez pas] élargira son combat pour stopper l'espionnage des Britanniques par le GCHQ lors d'un grand événement public dans le centre de Londres. Hébergés par le Guardian, les orateurs seront Cory Doctorow, Alan Rusbridger, Bruce Schneier, Neil Tennant, Shami Chakribarti, Lord Richard Allan, la Baronne Helena Kennedy, Claude Moraes MEP, Ian Brown, Caspar Bowden, Gabrielle Guillemin, et d'autres encore. Vous pouvez vous rejoindre la coalition ici et trouver les coordonnées de l'événement ici.

Etats-Unis : Des mesures techniques y sont prises pour recouvrer la confidentialité avec Reset The Net, une campagne auprès des entreprises pour qu'elles ajoutent sur leurs sites et applis une sécurité à l'épreuve de la curiosité des services de renseignement et pour diffuser à nos amis et voisins des outils de protection de la vie privée résistant à la NSA. Encrypt All The Things d'Access est une autre initiative qui renforcera la pression sur les plates-formes Internet pour verrouiller leurs données contre l'espionnage le 5 juin.

Les membres de la coalition internationale qui anime les Principes nécessaires et proportionnés contre la surveillance incontrôlée (dont beaucoup se trouvent dans les mouvements précités) vont lancer des campagnes, interpeller les législateurs et tenir des événements en temps réel à travers le monde. Simon Davies, un des pionniers du mouvement mondial de défense de la vie privée, exposera la réaction des gouvernements de plusieurs pays aux révélations de Snowden — et comment ils peuvent aller plus loin.  

Dites-nous comment vous combattez la surveillance dans votre pays, le 5 juin ou plus tard. Tweetez à @Advox, postez un message sur notre mur Facebook, ou envoyez-nous un courriel à advocacy@globalvoicesonline.org !

Inondations en Bosnie-Herzegovine : une plateforme d'informations pour les secours

samedi 31 mai 2014 à 18:19

POINT, la conférence internationale sur la responsabilisation politique et les nouvelles technologies qui a lieu à Sarajevo a mis en commun les compétences présentes pour aider les rescapés des inondations qui continuent à ravager trois pays des Balkans, la Bosnie, la Serbie et la Croatie. BosniaFloods.org, le premier outil développé par les participants, est dédié spécifiquement à la Bosnie. La situation dans ce pays est devenue d'autant plus tragique que les autorités gouvernementales ont compromis la coordination des secours.

Les inondations et glissements de terrain en Bosnie affectent directement plus de 1,36 million de personnes, environ 1/4 de la population. Le manque d'informations en anglais empêche les personnes se trouvant à l'étranger et souhaitant aider de pouvoir le faire. Une équipe multilingue s'est réunie pour traduire les bribes d'informations qui circulent actuellement sur le Web. Elle évalue leur crédibilité, car il faut garder à l'esprit qu'en Serbie, et peut-etre ailleurs, des tentatives de gruger les donateurs ont eu lieu, via de faux comptes bancaires. L'argent est certainement la forme d'aide la plus simple à envoyer. Les sinistrés ont également besoin de nourriture, de vêtements et de médicaments qui peuvent être acheminés depuis d'autres pays européens, ainsi que de bénévoles volontaires pouvant coordonner ce type d'initiatives dans leur propre pays.  

“Podemos”, le parti espagnol à vocation citoyenne

samedi 31 mai 2014 à 17:54
Imagen tomada de la cuenta de Facebook de "Podemos".

Image issue de la page Facebook de “Podemos”.

Le grand événement des élections européennes, en ce qui concerne l'Espagne, est l'entrée victorieuse de “Podemos” (@ahorapodemos) dans le panorama politique, une formation politique créée il y a quatre mois et dirigée par le charismatique Pablo Iglesias, professeur à l'Université Complutense de Madrid. Armé d'un programme électoral qui comprend les principales revendications des différents mouvements sociaux apparus lors de la vague de contestation des politiques austérités, Pablo Iglesias et le parti se positionnent comme la quatrième force politique du pays.

Mítin de Pablo Iglesias, líder de Podemos, en Madrid- Imagen de Diagonal

Meeting de Pablo Iglesias, leader de Podemos, à Madrid Image de Diagonal. Utilisée avec autorisation. 

Les résultats des élections européennes du 25 mai ont dessiné les contours d'une carte politique marquée par l'absentéisme et la montée en puissance des partis nationalistes de droite. Avec des pays comme la France où le Front National sort vainqueur des urnes, les Pays-Bas qui voient le parti anti-musulman prendre de l'importance, ou bien encore le Danemark, la Finlande, l'Italie et la Hongrie, la montée des extrémismes dresse un paysage désolant.

Bien que le Parti Populaire soit en tête des suffrages européens et que le PSOE, groupe social-démocrate, reste le deuxième parti du pays, une crise du bipartisme sans précédent secoue l'Espagne. Les deux partis majoritaires peinent à rassembler la moitié des votes, une première dans l'histoire démocratique espagnole. Un constat particulièrement important en vue des élections générales qui auront lieu l'année prochaine au sein de la péninsule ibérique.

Podemos España

Image de la page Facebook de “Podemos”.

Du cri indigné “sí se puede” à “Podemos”, il n'y a qu'un pas. Le parti représente une maturation des protestations et des nouvelles idées qui agitent les rues espagnoles ces dernières années. Bien que son leader rejette l'héritage du mouvement des indignés, il est presque impossible de fermer les yeux sur le lien étroit unissant la vague anti-crise et le nouveau parti. Les propositions de Podemos rejoignent celles des jeunes: la création d'un salaire maximum ainsi qu'une pension de retraite universelle, un départ à la retraite plus rapide et 35 heures de travail hebdomadaires, une meilleure protection des travailleurs face aux licenciements, etc.

L'objectif de démanteler les politiques d'austérité imposées jusqu'à aujourd'hui par les différents gouvernements au pouvoir, le renforcement et l'augmentation des droits des citoyens en matière de participation politique, d'éducation, de logement, de santé, et la lutte contre la corruption sont les axes récurrents du programme. Les citoyens renversent leur soutien grâce aux urnes, dans la rue et sur Internet.

Le succès du parti, qui a recueilli 11,29% des voix, passe par sa capacité à créer un lien avec la population. Financé grâce à différentes campagnes de crowfunding, “Podemos” est le parti le plus suivi sur les réseaux sociaux. 

Sur Twitter, les internautes ont commenté via le hashtag #Podemos25M cette surprise électorale, bien que certains avaient déjà vu le vent tourner:

#Podemos25M est sous-estimé. Tout comme le 15M. Vous verrez comment le paternalisme régentera tout et vous guidera dans vos choix.

D'autres ont exprimé leurs espoirs lors de cette journée de dimanche électoral:

Je me sens vraiment citoyenne. Aujourd'hui plus que jamais, les choses peuvent changer, aujourd'hui plus que jamais

C'est une belle journée pour voter pour #Podemos25M, qui nous redonne de l'espoir

Quelques internautes ont décrit leur expérience électorale:

Un homme de plus de 70 ans a demandé à voir mon accréditation et m'a dit: bien sûr que nous pouvons…

Aujourd'hui nous allons amener l'indignation jusque dans les urnes, en espérant que ce jour sera celui de la fin du bipartisme

Le soutien électoral et numérique pour “Podemos” a permis au parti d'obtenir cinq sièges au Parlement Européen, un résultat surprenant compte tenu de l'absence de media training des candidats. Dorénavant, citoyens et partis d'opposition regarderont avec attention les premiers pas de Podemos, tant au niveau européen que national.