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La responsabilité des scientifiques

lundi 4 août 2014 à 08:27

La nouvelle série Cosmos fait s'interroger Víctor R. Ruíz [espagnol] sur la quête de la connaissance scientifique, qui devient une question de responsabilité sociale, et sur le rôle des scientifiques dans la sphère publique :

Both before and then, private companies and governments have agendas that don't always coincide with general interest. Oil companies continue having scientists on their payroll who are willing to sow doubts. Countries continue financing the development of high-tech arms. And sometimes, the boundaries between private and public interests are not even clear. As explained in my Naukas Bilbao talk last year, the National Security Agency (NSA) hires a third of all mathematicians in the world. The documents revealed by Edward Snowden indicate that they have implemented and even subverted Internet technologies for spying on a global scale, not so much for the anti-terrorism fight as for commercial espionage.

Depuis longtemps, nous savons que les intérêts des compagnies privées et des gouvernements ne correspondent pas forcément à l'intérêt général. Les compagnies pétrolières recrutent toujours des scientifiques prêts à semer le doute. Les gouvernements continuent de financer le développement d'armes de pointe. Et parfois, les limites entre les intérêts privés et publics ne sont pas clairement définies. Dans mon intervention à Naukas Bilbao l'année dernière, j'explique que l'Agence Nationale de la Sécurité (NSA) embauche un tiers des mathématiciens du monde. Les documents fournis par Edward Snowden révèlent qu'ils ont développé et même bouleversé les technologies de l'internet afin de pratiquer l'espionnage à grande échelle, pas seulement pour la lutte anti-terroriste mais aussi pour l'espionnage commercial. 

 Víctor conclut en exprimant son point de vue d'écrivain scientifique :

The mad scientist cliche may seem like a myth, but the bombs that fell on Hiroshima and Nagasaki were not created by evil militaries. We cannot turn the other cheek pretending that it is not scientists and engineers who develop technologies that are later used to spy on billions of citizens or kill civilians by remote control. Today, like yesterday, it's our duty to both speak about the passion for knowledge and to criticize the collaboration of scientists on projects that threaten our society.

Le cliché du savant fou est peut être un mythe, mais les bombes qui sont tombées sur Hiroshima et Nagasaki n'ont pas été mises au point par des militaires diaboliques. On ne peut pas tendre l'autre joue et prétendre que les technologies mises au point par les scientifiques et les ingénieurs ne sont pas utilisées pour espionner des milliards de citoyens ou tuer des civils à distance. Aujourd'hui comme hier, notre devoir est aussi bien de parler de notre passion pour la connaissance que de critiquer la collaboration des scientifiques à des projets qui menacent notre société.

Ce post fait partie du premier #LunesDeBlogsGV [Les blogs du lundi de GV] du 5 mai 2014.

Chasse aux sorcières électronique à Bahreïn, en Israël et dans l'E.I.I.L.

dimanche 3 août 2014 à 21:00
A photograph from www.B4BH.com calling  people who have any information about the child in the picture to share it in a campaign to reveal "traitors" in Bahrain.  The website, part of the electronic witch hunt which followed the Bahrain protests in 2011,  is called "Pictures of traitors of Bahrain" http://b4bh.com/album/categories.php?cat_id=441

Une image de www.B4BH.com appelle ceux qui auraient toute information sur l'enfant de la photo de la communiquer dans le cadre de la campagner pour révéler les “traîtres” à Bahreïn. Ce site web, participant de la chasse aux sorcières électronique qui a suivi les manifestations de Bahreïn en 2011, s'appelle “Photos des traîtres de Bahreïn”

Le Dictionnaire Larousse de la langue française définit ainsi la chasse aux sorcières :

poursuite et élimination systématique, par les autorités, de tous ceux qui sont soupçonnés d'opinions jugées subversives.

Dans l'histoire, chasse aux sorcières renvoie aux procès pour des crimes supposés en rapport avec la sorcellerie ou l'intervention du diable. Dans son livre “Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds” ['Illusions populaires extraordinaires et folie des foules', 1843, en anglais, non traduit], le journaliste écossais Charles Mackay écrivait que des “milliers et milliers” [de personnes] ont été mises à mort dans des procès en sorcellerie qui avaient des exigences de preuve extrêmement sommaires et étaient souvent engagés pour régler des querelles de voisinage ou entre associés.

L'expression est entrée dans le langage courant pendant l'époque du macarthysme ou deuxième peur rouge, quand le Sénateur Joseph MacCarthy a lancé aux Etats-Unis sa campagne de lutter contre les sympathisants supposés du communisme.

La guerre contre Gaza a suscité beaucoup de condamnations sur les médias sociaux. Sans surprise, un groupe a démarré un mouvement rappelant la chasse aux sorcières ou le maccarthysme pour identifier les “traîtres” – comprendre : les Israéliens qui sont opposés à la guerre. L'auteur israélienne pour Global Voices Elizabeth Tsurkov a tweeté :

La milice de droite “Les Lions de l'ombre” demande aux Israéliens de lui envoyer les photos des traîtres [Les opposants à la guerre]

On ne s'étonnera pas non plus que le mouvement djihadiste Etat Islamique en Irak et au Levant, qui a occupé le mois dernier un pan entier de l'Irak autour de Mossoul, ait débuté une campagne internet pour identifier les “apostats.” Sur un compte Twitter qui prétend parler pour l'E.I.I.L., une image a été tweetée d'individus à mettre à mort parce qu'ils sont des apostats :

Vengeance, vengeance ! La trahison dans la région de Shaitat du département d'Alkhair [nom donné par l'E.I. à Dair Alzur en Syrie] photo de certains des recherchés (1)

Un autre compte qui arbore le même logo de l'E.I.I.L. et tweete en sa faveur a publié une liste de 2000 “apostats,” qu'il appelle à tuer :

Un lien vers les noms de 2.000 individus qui seront rétribués par la volonté de Dieu #Etat_Islamique_en_Irak_Levant

Ces derniers jours ont vu passer un essaim de vidéos sinistres en provenance d'Irak montrant des décapitations de gens des minorités considérés comme des “apostats” par E.I.I.L.

Cette chasse aux sorcières moderne qui se déroule dans l'espace virtuel n'est pas neuve sur les médias sociaux : elle a conduit à l'arrestation et torture de plusieurs vingtaines de personnes à Bahrain. En 2011, le petit royaume insulaire gorgé de pétrole avait connu un soulèvement populaire [lien en anglais] suivi d'une sanglante répression, au cours de laquelle il était demandé aux gens de nommer les “traîtres” et donner leurs photos. Pendant cette chasse aux sorcières, l'ex-député Mohammed Khalid a tweeté à ses abonnés :

J'appelle les nobles personnes d'Alfatih [la mosquée qui symbolise les partisans du régime à Bahreïn] à publier les photos des traîtres qui prenaient l'apparence de colombes dans le dialogue alors qu'ils étaient des loups hurleurs qui ravagent le pays.. ils ne nous tromperont pas

De nombreuses pages se sont mises à poster des photos de contestataires appelant à les identifier. De multiples arrestations ont suivi. Même la télévision d'Etat a pris part à l'opération.

Le médecin bahreïni Jalal Almosawi a expliqué dans ce twet :

(Unis pour dévoiler les traîtres)[Une page facebook retirée après que beaucoup de personnes ont été identifiées et arrêtées par son entremise] Quiconque a une photo de son oeuvre qu'il l'envoie.. où est votre sens de l'honneur ? C'est une enchère pour la décadence morale

Les pages web de “photos de traîtres” existent toujours pour permettre de les identifier. Rien n'a été entrepris contre ceux qui ont lancé, promu ou contribué à ces campagnes de délation. La chasse aux sorcières a évolué depuis 2011, des logiciels espions sont désormais utilisés pour identifier les utilisateurs de Twitter et Instagram et les arrêter [anglais].

Le Cameroun réévalue la guerre contre Boko Haram après l'attaque qui a tué ou enlevé 31 membres de l'élite

dimanche 3 août 2014 à 12:41
Cameroonian Special Forces during training. Can they defeat Boko Haram? Image released in the Public Domain by U.S. Africa Command.

Les forces spéciales camerounaises à l'entraînement. Peuvent-elles vaincre Boko Haram ? Image publiée dans le domaine public par l'Africa Command des Etats-Unis.

Le président camerounais Paul Biya promet “une guerre totale” [anglais] contre Boko Haram, la secte islamiste qui sème la terreur au Nigeria et menace maintenant le Cameroun. M. Biya a fait cette annonce devant les dirigeants d'Afrique de l'Ouest lors d'un sommet sur la sécurité à Paris en mai dernier. A l'issue de la conférence, le Cameroun a déployé [anglais] un millier de soldats dans le nord du pays, dont des unités du Bataillon d'Intervention Rapide (B.I.R.).

Le Cameroun a d'abord paru gagner la guerre contre Boko Haram, dont il tuait les miliciens et détruisait les bases. Mais ces dernières semaines, la situation s'est retournée. Le nombre des raids trans-frontaliers de Boko Haram au Cameroun augmente à nouveau, de même que celui des morts. Rien qu'en juillet, le mouvement a lancé des attaques d'ampleur sur des villes du Nord comme Fokotol, Amchide, Niakari, Zina, Bonderi, Bargaram et Limani.

Les craintes montantes devant ces incursions ont été portées à leur comble dimanche 27 juillet 2014, quand Boko Haram a lancé son attaque la plus adacieuse jusqu'à présent sur le sol camerounais. Une centaine d'assaillants lourdement armés ont attaqué la ville frontalière de Kolofata. Visant la maison du puissant vice-premier ministre camerounais Ahmadou Ali, ils ont tué des membres de sa famille et enlevé son épouse. Le Sultan de Kolofata a également été enlevé, avec son épouse et leurs enfants. Si Ali lui-même a échappé à la mort ou à l'enlèvement, c'est parce qu'il avait été retardé en route pour Kolofata, où il projetait de fêter la fin du ramadan en famille. Selon un article en français du quotidien gouvernemental bilingue Cameroon Tribune, les assaillants ont tué 14 personnes, emmené 17 otages, et se sont emparés de nombreux véhicules durant l'attaque.

La capacité de Boko Haram à frapper au coeur de l'élite dirigeante camerounaise — une prouesse que le mouvement n'a pas encore atteinte au Nigeria — a laissé les Camerounais sous le choc, et jeté une doute sur les affirmations récentes du pouvoir que la guerre était gagnée. L'incident soulève aussi des questions sur l'efficacité de l'appareil camerounais de sécurité et de renseignement.

Dans un entretien avec la Voix de l'Amérique, le ministre de l'Information Issa Tchiroma a répondu à ces préoccupations :

Le problème est que nous nous nous battons dans un combat asymétrique. Personne ne sait qui est Boko Haram, ils ont beaucoup infiltré ici et là [et] il est impossible de savoir quand ils vont attaquer. Le gouvernement va prendre toutes les dispositions pour examiner notre stratégie et trouver la bonne et juste réponse pour prendre en mains et maîtriser cette situation.

Malgré les tentatives des autorités de rassurer la population, les réactions sur les médias sociaux, où l'attaque a été littéralement diffusée en temps réel, ont surtout été le désespoir et l'indignation devant ce qui est perçu comme l'impuissance croissante de l'Etat à traduire son discours triomphaliste en actes concrets.

Florian Ngimbis, un des principaux blogueurs francophones du Cameroun, a déploré sur Twitter :

et ajoutait par la suite :

D'autres se sont interrogés sur l'apparent manque de précautions d'Ali avant de pénétrer dans une zone de guerre. Ahmadou Ali, connu comme le “M. Sécurité” du président Biya, est un ancien secrétaire d'Etat, actuellement à la tête de la Gendarmerie nationale. Il a aussi été Ministre d'Etat chargé de la Défense. Comment a-t-il pu se rendre dans une zone non sécurisée sans protection adéquate ? Comme l’a écrit un commentateur outré sur le site web francophone Cameroon-info.net :

D’où vient-il que connaissant la situation qui prévaut une personnalité de la trempe de Amadou Ali décide d’aller passer les fêtes du Ramadan dans une région dont la situation sécuritaire est au ROUGE comme Kolofata. Ou il est totalement inconscient ou c’est une histoire prémédité et monté de toute pièce dont lui seul connait les retombées. Avec ses hommes politiques tout est possible.

Interrogations

Les thèses d'une “trahison” ont gagné en crédibilité, découlant de l'apparente bonne information des assaillants sur les mouvements du Vice-Premier Ministre. Comme le soulignait Jean-Francis AHANDA sur Twitter :

Les interrogations portent aussi sur la véritable identité des assaillants. Du coup, certains doutent qu'il se soit même agi de Boko Haram. Ainsi, le twitteur  francophone Jean Luc demande :

@IGC_Cameroon partage son scepticisme :

Ainsi BokoHaram enlèverait des gens sur la propriété d'Amadou Ali par surprise et sans résistance. Pour qui connaît Kolofata ça n'est pas plausible

Renforçant les doutes sur l'implication du groupe nigérian, Rebecca Enonchong souligne que le raid de Kolofata ne porte pas les signes distinctifs des attaques habituelles de Boko Haram :

BokoHaram n'a pas revendiqué l'attaque de Kolofata. Il n'y a pas eu de bombes, et attaque et enlèvements étaient ciblés.

Le site web francophone Cameroon Voice va encore plus loin et affirme que l'attaque a pu être une affaire de rançon qui a mal tourné. Pour le site, l'attaque aurait été commise par ceux qui ont enlevé la famille Moulin-Fournier, pour venger une rançon non payée.

Le journal de bonne réputation L'Oeil du Sahel raconte pour sa part une autre histoire. Selon cette publication, Boko Haram a visé Ali parce que celui-ci a trop bien réussi à parer les actions de recrutement de la secte à l'intérieur de son ethnie, le peuple Kanouri. Le journal explique que Boko Haram répliquait également aux dizaines de récentes arrestations de ses militants, capturés grâce au réseau d'informateurs d'Ali.

Le renseignement en échec

Quelles que soient les motivations de l'attaque et/ou l'identité de ses auteurs, la conviction est générale que l'échelle et le succès de l'attaque de Kolofata traduisent un échec massif du renseignement. Comme Edouard Tamba, qui a été reporter au journal Le Messager, l'a souligné sur Twitter :

Une analyse partagée par le gouvernement : deux jours à peine après l'attaque de Kolofata, le Président Biya a limogé deux hauts responsables militaires chargés de la sécurité dans la région. Les troupes à la frontière nigériane ont également été triplées.

VIDÉO : Interruption flamenco au parlement d'Andalousie pour protester contre la crise

samedi 2 août 2014 à 21:25
Screenshot from FLO6x8's protest in Andalusia's parliament.

Capture d'écran de l'action de FLO6x8 au parlement d'Andalousie.

L'Andalousie, dans le sud de l'Espagne, est la patrie du flamenco, un genre artistique sur base de folklore, caractérisé par sa musique riche d'émotion, son chant puissant et sa danse sensuelle. Les paroles évoquent souvent l'amour et la séparation, mais aussi la douleur, la pauvreté et le chagrin — des sujets qui ne sont que trop familiers ces dernières années pour les Andalous.   

L'Espagne a taillé sans pitié dans les dépenses depuis que le pays est aux prises, ces dernières années, avec une crise économique destructrice. Le nombre de pauvres et de chômeurs a explosé dans toute l'Espagne, mais l'Andalousie souffre particulièrement.

Si les manifestations n'ont rien de rare, un collectif donne aux siennes un cachet purement andalou. Fin juin, trois membres de FLO6x8 ont interrompu successivement une séance du parlement d'Andalousie en chantant des chansons dans le style flamenco, qui dénonçaient le chômage, la corruption et la crise.  

A chaque fois, les protestataires ont été évacués de la galerie du public à peine avaient-ils commencé à chanter. A l'époque, les médias n'en ont que peu parlé, mais une vidéo de l'action avec un nouveau montage publiée sur Facebook est devenue virale depuis, avec plus de 48.000 partages. La performance est ici sous-titrée en anglais : 

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La première chanteuse a fustigé le manque d'emplois en Espagne, qui a forcé beaucoup de jeunes Espagnols à s'expatrier à la recherche de travail

Pordioseando
quieres tú verme
o que emigre
Pordioseando
por un trabjao de mierda
mientras engordáis con EREs
y sois manijeros de la troika 

Mendier
voilà comment tu veux me voir
ou que j'émigre.
Mendier
pour un travail de merde
pendant que vous vous engraissez avec les licenciements
et vous êtes des valets de la troïka.

Les deux tiers des Andalous sont au chômage, selon les derniers chiffres de l'agence de statistiques de l'Union Européenne Eurostat [anglais]. La pauvreté dans la région, dont l'agriculture et le tourisme sont les principales activités, a augmenté de 11 % entre 2007 et 2012 atteignant 24,1 %, une des plus élevées d'Espagne. 

L'Andalousie a demandé un sauvetage financier [anglais] de Madrid en septembre 2012, la quatrième région à y recourir. L'Espagne a elle-même obtenu un renflouement [anglais] de126 milliards de dollars de la “troïka” — composée du Fonds Monétaire International, de la Commission Européenne et de la Banque Centrale Européenne — quelques mois auparavant pour recapitaliser son secteur bancaire malade. 

FLO6x8 a mis en scène de semblables actions de protestation dans des agences bancaires, avec chant, danse et guitare. Ainsi :

Le collectif demande l'élaboration d'une nouvelle constitution avec la participation de tous les Espagnols. En attendant, ils promettent aux politiciens qu'ils “s'exprimeront dans tous les espaces publics où vous montrerez vos vénérables figures.”

République du Congo : Le crépuscule d'un vieux dictateur

samedi 2 août 2014 à 19:12

 Rigobert Ossebi décrit la situation qui prévaut dans le cercle rapproché du Président congolais Sassou Guessou sur la-lettre-du-congo-mfoa.over-blog.com au moment de son départ pour participer au premier Sommet Afrique-États-Unis, qui se tiendra à Washington les 5 et 6 août 2014 : 

Même dans la très nombreuse famille, le malaise est grandissant. Très rares sont, parmi les rejetons, ceux qui comprennent la stratégie de leur vieux père et grand-père. Au-delà du petit cercle d’éternels courtisans, ils perçoivent tous le rejet catégorique donc ils font l’objet. Pour avoir depuis trop longtemps baigné dans une belle et facile vie, “dolce Vita”, aucun d’entre eux ne s’imagine un avenir d’enfant de Kadhafi ; l’exil en Algérie, ou au Qatar, la lutte armée auprès de groupes rebelles ou pire auprès de groupes terroristes. Leur désarroi est grand actuellement car ils ne peuvent plus compter sur la modération de leur vieille Antoinette acquise complètement au jusqu’au-boutisme de son mari. Conflit de générations ? Pas seulement ! Chacun des époux a été marqué par une grave maladie. Aucun d’eux après une si longue vie de luxe, de faste et de débauche ne se voit en changer. Leur credo serait plutôt : “quitte à mourir autant que cela soit au pouvoir !”….

A 71ans, ses proches le voient tel qu’il est réellement usé, fatigué, malade. Pour l’apparat et la représentation, comme un comédien le fait, il se maquille et revêt ses costumes sur mesure, indispensables déguisements, qui dissimulent sa prise de poids et son grand âge.