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2012: année de la rébellion et des évolutions sociétales dans les pays francophones - 2ème partie

mercredi 9 janvier 2013 à 12:02

Nous continuons avec la deuxième partie de la revue de l'année 2012 dans les pays francophones. Si la première partie de la revue de l'année 2012 (qui se trouve ici) s'est focalisée sur les rébellions armées et les projets de société liés à la crise économique, la deuxième partie met en avant la rébellion civile face aux problèmes  de gouvernance au Togo, au Tchad et à Madagascar, les initiatives citoyennes au Sénégal et au Cameroun pour plus de transparence dans les affaires publics et les évolutions des débats sur la société en France.

Protestations au Togo, au Tchad et à Madagascar

Le Togo est actuellement encore en pleine transition politique après les élections présidentielles de 2005 hautement controversées qui ont vu l'arrivée au pouvoir de  Faure Gnassingbé Eyadema,  fils de l'ancien président Gnassingbé Eyadema. Le Collectif ”Sauvons le Togo” (CST) regroupe plusieurs organisations de défense de droits de l’homme et de partis politiques. Le CST dénonce, entre autres, l' instrumentalisation des institutions et la confiscation des richesses du pays par une minorité alors que la population locale plonge dans une pauvreté accrue. Les manifestations contre le pouvoir ont été le theâtre d'affrontements violents avec les forces de l'ordre durant toute l'année, comme l'atteste les photos et vidéos suivantes:

Répression des Manifestations le 13 Juin 2012, par le Collectif Sauvons le Togo sur Flickr avec permission

Cette vidéo montre des policiers battant sévèrement un manifestant [Attention: Images violentes pouvant choquer] :

Au Tchad,  une coalition d'organisation de protection des droits de l'homme a exprimé des revendications similaires sur la nécessité de protéger la liberté d'expression et d’implémenter des réformes pour plus de justice sociale.

A Madagascar, Les revendications des étudiants et des enseignants sur le non-paiement des salaires et des bourses ont été réprimé de manière violente au mois de Mai et au mois de Novembre. Les protestations contre la crise actuelle ne sont pas limités aux étudiants et aux enseignants; les éleveurs de bétails et  même les banques se sont aussi élevé contre l'insécurité chronique dans tout le pays.

étudiants en grève à Madagascar par jentilisa avec autorisation

“Régler ce problème car nous souffrons”  étudiants en grève à Madagascar par Jentilisa (avec son autorisation)

 

Après les élections, fierté au Sénégal, malaise au Cameroun (par Julie Owono

La période pré-électorale fut mouvementée au Sénégal.  L'avalisation de la candidature de A. Wade pour un 3ème mandat par le Conseil Constitutionnel avait déclenché une vague de violence et  l'organisation de manifestations par l'opposition sénégalaise. Le scrutin donne finalement raison à l'opposition qui met au pouvoir le 25 Mars Macky Sall. Une initiative citoyenne d'observatoire des élections a permis de vérifier en temps réel les résultats des élections et éviter des contestations quant à la validité du verdict des urnes. Voici une vidéo du quartier général de Sunu 2012 le soir du second tour de la présidentielle:

Outre le fait d'être un pays plutôt hostile envers les personnes homosexuelles, le Cameroun a surtout fait la une des journaux en  2012 pendant les jeux olympiques de Londres, quand sept athlètes ont fait défection.  Ils ont en effet décidé de rester sur le territoire britannique et de ne pas revenir au pays. Philippe Menkoué de Global Voices a essayé de comprendre leur choix et suggère que les conditions de vie et de travail des athlètes professionnels au Cameroun  ont fortement contribué cette décision:

Ces fugues viennent tout simplement mettre en évidence le malaise qui anime la jeunesse camerounaise toute entière. Ainsi, d’après le blogueur camerounais Florian Nguimbis, ces athlètes ne sont pas à blâmer, mais plutôt le système tout entier.

 

Les élections de 2011 qui ont réelu P. Biya avec plus de 75% des voix semblent avoir rendu les camerounais sceptiques et résignés sur la possibilité de réformes en profondeur du système actuel.

France : changement de pouvoir ou pouvoir de changement ? (par Suzanne Lehn

Affiche de campagne par JC Benoist sur Wikimedia CC License -3.0-BY

L'événement le plus marquant de 2012 aura été l'élection présidentielle remportée au 2e tour par le socialiste François Hollande contre le président sortant Nicolas Sarkozy, suivies et confirmées par les élections législatives. Les opérations électorales ont été scrutées à l'étranger et l'humour a repris ses droits pour faire deviner le vainqueur avant l'annonce autorisée des résultats.

Mais les problèmes liés à la crise économique demeurent : la stigmatisation des étrangers, commune à toute l'Europe, à laquelle le nouveau gouvernement tente d'apporter une réponse partielle avec des mesures pour favoriser l'accès à l'emploi des Roms et infléchir la politique d'immigration française. Couac ou symptôme plus profond, les problèmes de visa pour la Black Fashion Week de Paris.
Les sujets de société ont été présents aussi dans les débats et actions des internautes : machisme au quotidien, violence contre les femmes dénoncée dans une Journée internationale, débat sur l'abolition ou la réglementation de la prostitutionalcool au volant.
Promesse du candidat Hollande qui devrait prochainement mais non sans mal se traduire dans une loi, le mariage universel ou mariage pour tous provoque manifestations et contre-manifestations et a ranimé des relents d'homophobie.
La défense des langues régionales et locales, passant par  ratification de la Charte pour la sauvegarde des langues régionales du Conseil de l’Europe, a été rappelée le 31 mars.
Enfin, nous avons évoqué deux avancées potentiellement fructueuses au plan international : une initiative commune de la France et de la Banque Mondiale initiative pour mettre fin à “l’exploitation outrancière des réserves africaines” , et la tenue à Strasbourg, en octobre 2012, organisé par le Conseil de l'Europe, du 1er Forum Mondial de la Démocratie. Rappelons que fin février, face à la mobilisation persistante contre l'Accord commercial anti-contrefaçon, qui affecterait par le biais des droits d'auteur les contenus sur Internet,  le Parlement européen, en session à Strasbourg, en a reporté la ratification.
On conclura ce tour d'horizon par un petit “cocorico” final, avec les exceptionnels 5 Oscars obtenus par le film français - comme son nom ne l'indique pas - “The Artist”, un hommage au cinéma muet, dont la France a été pionnière.

Anna Gueye, Julie Owono, Abdoulaye Bah, Suzanne Lehn et Philippe Menkoue ont contribué à la rédaction de cet article.

Pakistan : Shahzeb Khan, symbole d’espoir contre le système féodal

mercredi 9 janvier 2013 à 10:47

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

Qui est Shahzeb Khan ? Telle est la question que se posent de nombreux Pakistanais.

Très peu, voire aucune information à son sujet dans les médias traditionnels. Pourtant, sur les réseaux sociaux, le visage de ce jeune homme de 20 est devenu un symbole d’espoir contre la puissante élite féodale pakistanaise, qui vit au-dessus des lois, en tout impunité.

Au Pakistan, les réseaux sociaux croulent sous les photos de Shahzeb Khan publiées avec des mots de sympathie et des hommages à l’étudiant, assassiné le 25 décembre 2012 à Karachi, près de son appartement :

Jusqu’à mardi, seules quelques centaines de personnes savaient qui était Shahzeb. Maintenant, il est devenu un symbole de changement.

A memorable Photo of Shahzeb

Photo de Shahzeb Khan - (Fournie par la page Facebook In Memory of Shahzeb Khan)

Meurtre sans pitié

Les informations des médias et de la famille expliquent que Shazheb a été tué par les balles de deux jeunes hommes, Nawab Siraj Talpur et Shahrukh Jatoi, fils de familles aristocratiques, qui étaient accompagnés de leurs gardes armés. Avant les tirs, une dispute avait éclaté entre Shahzeb et Talpur, suite à une insulte contre la sœur du premier proférée par un employé de Talpur. Le père de Shahzeb, Aurangzeb, un officier de police, avait rapidement réglé la dispute. Mais plus tard, Talpur et ses amis sont revenus pour se venger, pistolets en main, et ont abattu Shahzeb Khan, seul fils de la famille.

Le triste fait divers a été décrit dans l’Express Tribune :

Shahzeb Khan n’a même pas eu le temps de se changer, il portait les vêtements du mariage de sa sœur, une chemise et des pantalons gris foncé quand quatre balles de 9 mm ont traversé la carrosserie de sa voiture, une Swift bleu étincelant, que ses parents lui avaient offerte pour son anniversaire en avance, tuant ce jeune homme populaire.

La famille a tout d’abord rencontré des difficultés pour porter plainte à cause des pressions provenant des familles Talpur et Jatois, deux noms bien connus au Pakistan. « La police a d’abord enregistré un faux, ensuite il lui (au père de Shahzeb) a fallu des heures pour réenregistrer une nouvelle plainte contenant le nom des coupables », a expliqué Dr. Awab Alvi. Il avertit :

Si cela a pu arriver au fils d’un officier de police, cela peut arriver à n’importe qui au Pakistan !

Le noms des principaux suspects du meurtre de Shahzeb Khan a été placé sur la liste de contrôle de sortie du Pakistan et des enquêteurs ont été envoyés dans différentes régions du pays, selon cette information.

Réactions sur les réseaux sociaux

Il est intéressant de souligner que les photos des suspects ont été publiées sur la page non officielle Facebook de la police de la province de Sindh et sont partagées par les amis de Shahzeb accompagnées de l’inscription « Criminel recherché ».

Les proches de la victime ont créé une page Facebook réclamant justice pour ce meurtre. La page In Memory of Shahzeb Khan a rassemblé plus de 2500 abonnés en moins d’une journée, 60 000 au 31 décembre. Elle est remplie de messages tels que « Ton sourire va me manquer. RIP, tu étais un vrai soldat. » Parmi les messages qui figurent sur cette page, nous pouvons lire :

Image de la page Facebook “In Memory of Shahzeb Khan”

Shahzeb Khan était un homme en or, une source d’inspiration, un héros. Il nous appartient désormais de livrer ses meurtriers à la justice et d’insister pour que s’opère un changement avant qu’il ne soit trop tard pour réaliser qu’une simple sens de la justice pourrait avoir fait la différence.

« Le Pakistan doit se réveiller, car cela aurait pu arriver à n’importe quel Pakistanais ». Voilà un exemple de tweets partagés via le mot-clé #JusticeForShahzebKhan.

Des personnalités, telles qu’Imran Khan, président du parti Tehreek-e-Insaf, qu’Abdul Qadeer Khan, scientifique du secteur nucléaire ou que Salman Ahmad, musicien et fondateur du groupe Junoon, ont exprimé leur soutien à la campagne. Le message d’Imran Khan a fait l’objet de plus de 400 retweets :

Profondément triste d’apprendre que le jeune Shahzeb Khan a été froidement abattu à Karachi par le fils d’une personne « influente ».

Tweet du Dr Qadeer Khan :

Nous devons tous réclamer #JusticeForShahzebKhan. Mettons fin à cette violence maintenant ou sois prêt à être le prochain Shahzeb. La décision t’appartient.

Réaction de Salman Ahmed :

Le meurtre de Shahzeb Khan représente une attaque contre l’ensemble de la jeunesse pakistanaise. Je souhaite témoigner de ma solidarité envers son courageux père, Aurangzeb.

Veillée pour la victime

Des milliers de personnes se sont rassemblées au Karachi Press Club au cours de l’après-midi du 30 décembre 2012 pour assister à une veillée aux bougies, organisée via Facebook.

Veillée aux bougies en mémoire de la jeune victime de Karachi. Photo de la page Facebook “In Memory of Shahzeb Khan”.

Les personnes présentes portaient des affiches et des photographies du défunt et scandaient « Nous réclamons justice, justice pour Shahzeb Khan » appelant le juge en chef du Pakistan à agir.

Touché par ce rassemblement pacifique, les amis de Shahzeb ont ensuite publié le message suivant :

Nous avons été impressionnés par le nombre de personnes présentes. Nous ne savons comment remercier tous ceux qui sont venus exprimer leur soutien à la famille de Shazeb Khan dans le calme. Il s’agit juste d’une étape dans cette révolution sans fin que nous appelons et dans cette lutte contre les lâches qui sont fiers de mal se conduire avec nos femmes et d'ôter la vie à des innocents !

Manifestants rassemblés à Karachi en soutien à la famille de Shahzeb. Photo de la page Facebook “In Memory of Shahzeb Khan”.

Sur Facebook, Ahmed Zuberi écrivait :

Je ne trouve pas les mots pour exprimer combien il est réconfortant de voir le pays uni pour mon frère. Je suis persuadé qu’il doit se réjouir de voir autant de monde alimenter le feu qu’il a allumé pour réduire en cendres le système féodal.

La question de l’aristocratie au Pakistan

Shahzeb est une victime de la mentalité associée à un système féodal et de l’augmentation du nombre d’armes à feu à Karachi. La tragédie est venue tristement rappeler ce que peuvent faire les jeunes fils gâtés des familles aristocratiques, souligne le rapport intitulé Murdered in cold blood: For Sindh's feudals, Karachi lives come cheap. Malgré le fait que le père de Shahzeb soit un officier de police, celle-ci n’a pas pu faire grand chose, jusqu’à ce jour, pour arrêter les suspects présumés. À Karachi, il est devenu facile de supprimer des vies pour les personnes provenant de puissantes familles et bénéficiant de fort soutiens politiques, explique le père de la victime, abattu :

J’avais réglé la dispute. Alors pourquoi est-ce que mon fils est mort ? C’est le règne brutal de l’aristocratie. Ils n’épargent personne.

Le rapport cite l’enquête de l’officier Murtaza (qui travaille sur l’affaire) selon laquelle l’utilisation d’armes est devenue habituelle à Karachi :

Pour les étudiants et les jeunes adultes, porter une arme à feu fait partie est une mode. Des disputes éclatent et la première chose que ces jeunes font c’est sortir leur arme. Les parlementaires et les personnes influentes voyagent en ville accompagnés de gardes qui braquant leur arme sur les personnes alentours. Les jeunes font de même.

Salman Ahmad, populaire musicien, identifie le véritable problème dans son commentaire adressé à ‏@sufisal :

Le meurtre de Shahzeb n’a pas été commis pour un motif politique. Il est le résultat d’armes placées dans les mains d’individus qui se considèrent au-dessus des lois.

Le système féodal, très répandu dans les zones rurales, continue à asservir la population locale pour des questions de dettes, génération après génération. Les propriétaires fonciers maintiennent leur règne sur les terres et exercent leur pouvoir.

Malheureusement le même état d’esprit est passé dans le système politique du pays, car la plupart des politiciens proviennent de ces familles. Les défenseurs des droits de l’homme considèrent :

Le féodalisme est la véritable cause de la situation dans laquelle se trouve le pays et son abolition est la seule solution pour le Pakistan.

Commentant un article du Express Tribune, Shahid indique :

Le féodalisme doit être aboli. Quelle honte d'être toujours dirigés par un tel système. Les partis anti-féodaux et la société civile ne peuvent-ils pas s’exprimer sur cette affaire ?

Culture des armes à feu à Karachi

Pourquoi le meurtre d’un jeune homme a donné lieu à un tel mouvement de soutien à Karachi ? La plus grande ville du Pakistan, qui compte une population multiculturelle de 17 millions d’habitants, connaît des explosions de violence régulières qui font des centaines de morts. Depuis 2003, près de 5549 personnes ont été tuées, victimes d’attaques ciblées, du terrorisme ou du sectarisme, indique un rapport. Le meurtre de Shahzeb Khan, n’est que la pointe de l’iceberg.

Même si Shahzeb n’a pas été tué dans une attaque ciblée ou par un terroriste, son meurtre traduit les souffrances de la ville causées par la recrudescence d’armes à feu qui font d’innocentes victimes. Dans un pays où même les célébrations, par exemple les mariages, sont marqués par des coups de feu, la violence liés aux armes à feu fait rarement la une.

Martin Luther King Jr. a dit « Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier », voilà pourquoi la jeunesse pakistanaise considère cette attaque comme une attaque dirigée contre une génération entière.

Shahzeb Khan, un symbole d’espoir 

Peu après le soutien dont à bénéficié la campagne de soutien sur les réseaux sociaux, les amis de Shahzeb ont expliqué clairement que la manifestation ne s’adressait pas uniquement à cette affaire, mais traduisait bien la volonté de lutter contre l’injustice et les inégalités au Pakistan. La campagne « Justice pour Shahzeb » est un rayon de lumière, une voix offerte aux centaines de milliers d’inconnus qui ont perdu la vie Karachi. Nous pouvons lire sur la page dédié au jeune homme :

Rejoins-nous pour protéger la vie des jeunes anges et secouer un pays qui est tombé sous l’influence de l’inhumanité.

Appelant à soutenir la campagne pour Shahzeb et participer aux manifestations pacifiques contre cette injuste tragédie et contre le système pakistanais, les amis de Shahzeb écrivent :

Ne craignez jamais de faire entendre votre voix réclamant l’honnêteté, la vérité et la compassion contre l’injustice et la cupidité.

Au travers de Shahzeb, les habitants de Karachi voient les proches qui leur ont été brutalement enlevés, victimes de la recrudescence d’armes à feu. Voià pourquoi la population se joint à la famille pour pleurer le défunt et s’indigner.

Ce qui se passe vraiment en Islande

mercredi 9 janvier 2013 à 09:35

“Parce que je suis fatigué de vous tous qui diffusez des mensonges”,  Baldur Bjarnason tente de rétablir la vérité sur le déroulement de la crise en Islande [en anglais] sur le blog Studio Tendra. Il détaille notamment les relations consensuelles entre le gouvernement islandais et le Fonds Monétaire International, décrypte la banqueroute des banques et ses conséquences, l'échec de la nationalisation des banques et surtout dénonce la terrible situation d'un nombre croissant de citoyens islandais qui croulent sous le poids des crédits hypothécaires, dont les taux d'intérêts ont augmenté avec l'effondrement de la couronne islandaise. Pourquoi ces mythes sont-ils diffusés ? Le blogueur conclut cyniquement : “la seule chose que je sais est que l'on vous ment et que les islandais sont très bons pour se mentir à eux-mêmes. D'ailleurs si nous ne l'étions pas, nous ne serions pas dans cette pagaille.”

Le voyage de la gousse de vanille, du Mexique à Madagascar

mardi 8 janvier 2013 à 19:48

Gousses de vanille à Madagascar par David Darricau sur Flickr CC licence NC-BY-2.0

Antoine Ganne raconte une histoire unique : comment la vanille est arrivée sur l’île de Madagascar et de la Réunion depuis le golfe du Mexique. Il explique que les négociants européens avaient apporté de la vanille du Mexique au roi Louis XIV, qui souhaitait la cultiver sur l’île de la Réunion mais ce fut un échec. Un jeune esclave réunionnais, Edmond Albius, trouva la solution en inventant le processus de pollinisation manuelle. Madagascar est aujourd'hui le plus important producteur de vanille au monde.

Un blogueur ivoirien conteste la gestion publique dans la bousculade mortelle d'Abidjan

mardi 8 janvier 2013 à 17:47

Les blogueurs ivoiriens Mohamed Diaby et Cyriac Gbogou ont été relâchés de leur garde à vue. Ils avaient tous deux contribué à créer une plate-forme humanitaire pour porter secours aux victimes de la bousculade mortelle du 1er janvier 2013 à Abidjan. Le 4 janvier, ils étaient pourtant arrêtés sur l'accusation d'immixtion dans les opérations officielles de secours. Mohamed Diaby  a raconté sur son blog personnel l'enchaînement des événements ayant conduit à leur arrestation. Son témoignage illustre les déficiences des services publics de Côte d'Ivoire :

Qui était censé mettre en oeuvre le dispositif sécuritaire pour cette soirée ? Qui a pris le temps de créer les couloirs de dégagement nécessaires ? Y a-t’il eu anticipation sur les flux naturels de circulation des populations après les feux d’artifice ? Si déploiement massif des forces de sécurité il y a eu, quels sont les éléments affectés à la tâche et quel a été leur rôle avant, pendant et après les évènements ? Pourquoi le dispositif mis en place la veille qui a garanti une sécurité maximale pour le concert pour la paix n’a-t’il pas été conservé pour cette soirée qui prévoyait attirer beaucoup plus de monde ?

Voici la vidéo d'un entretien de Mohamed Diaby avec AJ Stream [en anglais] sur sa vision des événements :

Mohamed Diaby et Cyriac Gbogou ont été relâchés depuis. Leur action d'aide aux victimes de la bousculade s'est poursuivie même pendant leur détention.

Cette affiche donne des informations pour retrouver des proches disparus lors de la bousculade :

Affiche réalisée par des militants ivoiriens pour aider à retrouver les disparus après la bousculade d'Abidjan. via @cyriacgbogou -domaine public

Pendant un rassemblement pour assister au feu d'artifice du Nouvel An dans le quartier du Plateau à Abidjan, une bousculade a fait une soixantaine de morts et 49 blessés.  C'est la troisième catastrophe de ce genre depuis 2009 en Côte d'Ivoire.

Dernière heure : Les causes de la catastrophe semblent éclaircies, selon les indications du procureur général, qui incrimine principalement le rétrécissement de la chaussée dû à la présence d'une clôture métallique temporaire, de troncs d'arbre sur le trottoir ainsi que l'insuffisance d'éclairage et de maintien de l'ordre.