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L'Espagne est sur le point d'autoriser l'exploitation commerciale de ses parcs nationaux

samedi 8 novembre 2014 à 16:29
Circo glaciar de Soaso. Foto de Patrick Rouzet en Wikimedia Commons con licencia de documentación libre de GNU.

Vallée glaciaire de Soaso dans le parc national pyrénéen d'Ordesa et du Mont-Perdu. Photo de Patrick Rouzet publiée sur Wikimedia Commons avec la licence de documentation libre GNU.

Le Parti populaire (PP) a introduit un amendement au nouveau projet de loi pour la protection des parcs nationaux, ledit amendement pourrait ouvrir la porte à la chasse et à l'exploitation des ressources des parcs nationaux espagnols. Le projet de loi est en cours d'examen au Sénat après avoir été approuvé par le Parlement. Le PP détient la majorité absolue dans les deux chambres. 

Cette manoeuvre a été commentée par Greenpeace:

Après avoir présenté un mauvais projet de loi au Parlement, le Parti populaire a profité à présent de l'examen de la loi par le Sénat pour y adjoindre une série d'amendements qui empire le contenu du texte de loi.

Les organisations écologistes Amigos de la Tierra [Amis de la Terre]Ecologistas en Acción [Écologistes en action], Greenpeace, SEO/BirdLife et WWF se sont rassemblées pour lancer la campagne #DefiendoMisParques [Je défends mes parcs] sur les réseaux sociaux, laquelle a eu une répercussion considérable parmi les internautes, se transformant en peu de temps en sujet tendance (Trending Topics). La pétition contre l'amendement sur le site change.org a déjà dépassé les 4000 signatures au moment de la rédaction de cet article.

La loi de 2007, actuellement en vigueur, garantissait aux parcs nationaux une protection maximale. En effet, la loi actuelle prévoit l'interdiction de la pêche sportive et de la pêche de loisir, la chasse sportive et commerciale, l'exploitation à des fins commerciales, les projets hydroélectriques, la construction de routes, les réseaux électriques et toute autre infrastructure, l'exploitation des ressources minières et agricoles ainsi que le survol aérien à moins de 3.000 m d'altitude. Lors de son entrée en vigueur en 2007, la loi a accordé un moratoire de 10 ans – jusqu'en 2017 – pour que ces espaces deviennent conforme à la législation et pour que cessent les activités prohibées. L’ amendement 278 présenté par le PP pourrait prolonger indéfiniment cette durée tout en attribuant, en plus, un pouvoir de décision aux particuliers possédant des propriétés ou ayant des intérêts dans certaines de ces zones.

Le journal en ligne elEconomista.es a recueilli l'évaluation de l'amendement réalisée par Theo Oberhuber, coordinateur national d’Écologistes en action :

(…) les interdictions demeurent inappliquées soit jusqu'à ce que des accords soient conclus sur une base volontaire soit jusqu'à ce que l'administration indemnise les particuliers pour l'application de la réglementation. Étant donné que le particulier n'est pas intéressé à conclure un accord sur une base volontaire et que l'administration peut rétorquer qu'elle n'a pas les fonds pour l'indemniser, toutes les activités interdites, qui subsistent au cœur des parcs nationaux, resteront autorisées « sine die ».

Lince ibérico. Foto de la web Natura Hoy, con licencia CC BY 3.0.

Le lynx ibérique, le félin le plus menacé au monde, victime occasionnelle d'accidents de chasse. Photo du site web Natura Hoy, sous licence CC BY 3.0.

Les organisations écologistes ont sévèrement critiqué ce qu'ils qualifient de tentative de «voler à toute la société son patrimoine naturel au profit d'une minorité»:

L'amendement 278 propose tout simplement la non-entrée en vigueur du régime juridique de protection d'un parc national tant que le propriétaire terrien ne donne pas son accord. (…)

D'autre part, l'amendement protège les droits réels qui pourraient exister dans le futur sans aucune limitation. Si demain on trouve du pétrole à Doñana, on pourra l'exploiter ; et si après demain une municipalité requalifie les Pics d'Europe, l'urbanisation pourra s'y déployer. (…). Désormais, il n'existe plus aucun lieu sur le territoire national où le patrimoine naturel est protégé de manière maximale. 

Antonio Sanz, député au sein du PP, a déjà donné, il y a quelques jours, quelques indications sur les intentions du gouvernement, sur le site web de son parti

[Le gouvernement] a initié une politique environnementale avec un objectif très clair, aller vers un partenariat effectif entre la protection de l'environnement et la croissance entendue comme un élément également fondamental de la reprise économique et comme moyen de parvenir à un modèle de développement soutenu et durable.

Pour sa part, le secrétaire à l'Agriculture du PP, Luisa Soriano, a défendu la manoeuvre de son parti en déclarant que «les amendements du PP n'introduisent aucune nouveauté en ce qui concerne les activités réalisées jusqu'alors, mais il abroge la perte des droits que le PSOE avait établi à compter de 2017, sans pour autant prévoir de mécanismes correctifs effectifs en faveur des particuliers et des municipalités».

Cependant, les organisations écologistes ont une vision très différente des choses, comme l'indiquent clairement les propos de Theo Oberhuber, coordinateur d’Écologistes en action dans le journal elEconomista.es :

Le PP a un problème à Cabañeros parce les propriétaires de plusieurs terrains sur ce parc sont des amis, à l'instar des entrepreneurs Alberto Alcocer ou Alejandro Aznar (…). Par conséquent, il y a une intention politique d'autoriser la chasse dans ces zones et puisqu'il n'y a rien dans la loi à la mesure de Cabañeros, ils l'ont détruite et autorisent toutes les formes d'exploitation dans tous les parcs.

Parque nacional de Timanfaya. Foto de Tiemen-S en DevianART, con licencia (CC BY-NC-ND 3.0

Paysage volcanique du parc national de Timanfaya, sur l'île de Lanzarote aux Canaries. Photo de Tiemen-S sur DevianART, avec licence (CC BY-NC-ND 3.0

Cette opinion était également partagée de manière générale parmi les nombreux internautes qui participèrent à la campagne #DefiendoMisParques. Les twittonautes ont accusé ouvertement le gouvernement de spolier le pays sans se soucier de l'intérêt commun et ils n'ont épargné aucun qualificatif :

Il est ironique d'avoir un gouvernement composé de vautours et de vermine qui ne se soucie pas des parcs naturels

Il ne semble pas que les arbres fassent partie de ce cette conception de la patrie, du pays ou de la nation, dont ils se réclament tant.

Les parcs sont INTOUCHABLES, ils constituent notre patrimoine et celui des générations futures.Vous ne nous avez pas déjà assez spoliés ?

#Défendremesparcs avec des lynx, des renards et des loups, des faucons, des vautours et des grues, des reptiles, des amphibiens et des insectes, avec de la biodiversité mais sans chasseurs

Et comme beaucoup d'autres internautes,  tel que le montre l'utilisateur indigné MacBride sur l'agrégateur de nouvelles Menéame:

Ils sont en train de mettre l'Espagne en vente. Ils sont patriotes mais vendent pourtant notre territoire, ses richesses, sa culture et des ressources au plus offrant, qui se trouve normalement être un ami ou un membre de leur famille. Nous devons récupérer notre pays des mains de ces usurpateurs et escrocs. 

“SlowMov” : un projet social qui donne un autre sens au temps

samedi 8 novembre 2014 à 14:43
Preparativos para una cena popular. Facebook de Disco Soupe.

Préparatifs pour un dîner populaire. Page Facebook du Disco Soupe. Utilisation autorisée.

SlowMov [mouvement lent] est un espace virtuel, et bientôt réel, qui regroupe un ensemble d'initiatives visant à faire du temps un élément précieux et sans rapport avec des valeurs négatives comme la paresse, l'indifférence ou la maladresse. Toute recette, toute information et tout projet invitant à adoucir le rythme frénétique de la post-modernité peut trouver sa place sur cette plateforme.

Le projet fait partie du fameux Movimiento Slow [mouvement lent], né en 1986 en réponse à l'ouverture d'un célèbre fast-food sur la place d'Espagne à Rome. Initialement axé sur la nourriture, il s'est rapidement étendu à d'autres secteurs comme l'éducation, la santé, le travail et les loisirs. Vingt ans plus tard, cette philosophie a gagné un poids considérable en Europe et recouvre un certain nombre d'initiatives dans de nombreuses villes du vieux continent.

Lancé par trois jeunes européennes, Astrid, Nadia et Carmen, SlowMov est d'abord né sous la forme d'un blog diffusant des messages positifs, incitant à la lenteur, puis s'est développé sur les réseaux sociaux dans de multiples langues : espagnol, catalan, anglais et français. Le mouvement tente d'offrir un modus vivendi sain et joyeux qui réconcilie les citoyens avec le bonheur.

Les bonnes idées, la créativité, les relations sociales, la contemplation se développent dans des environnements reposants tandis que la productivité exigée dans le cadre du travail, l'impatience, la course qui imprègnent de manière presque constante le quotidien des gens, créent un contexte inconfortable pour tout être humain qui perd ainsi facilement de vue la tranquillité et le bien être.

"Slow Iphone", guiño humorístico en el restaurante barcelones Masia Aran. Foto de Slow Mov

“Slow Iphone”, clin d’œil humoristique dans le restaurant barcelonais Masia Aran. Photo de Slow Mov. Utilisation autorisée.

Prendre le temps de penser à ce que l'on consomme, le temps de savourer la nourriture, de voyager avec ses 5 sens éveillés, de rejeter le purement matériel et de se dégager d'une routine précipitée et stressante, constitue l'un des objectifs des mouvements slow [lents] qui voient actuellement le jour dans nombre de pays. Le temps est-il peut-être venu d'arrêter de vouloir que la nourriture soit préparée et servie en un temps record, que les magasins soient ouverts à n'importe quelle heure de la journée ou de vouloir être le premier à prendre les transports en communs.

Imagen del movimiento Slow Mov, cedida por la plataforma.

Image du mouvvement SlowMov, utilisée avec la permission de l'auteur. 

SlowMov invite à adhérer à des habitudes complètement différentes de ce qui vient d'être décrit. Il apportera son soutien à des projets de sécurité routière tels que Slow Ways [routes tranquilles] qui propose à la fois de limiter la vitesse sur les autoroutes, et conseille aux passagers de se détendre en admirant le paysage quand le trajet le nécessite. La plateforme souhaite instaurer un système qui donne une notation et recommande les établissements de slow-food, ainsi que les entreprises qui se soucient plus de la qualité que de la quantité.

Qui n'a pas vu Charlie Chaplin coincé dans l'énorme machinerie d'une usine ? Dépassé par la mécanique se déployant à toute vitesse devant ses yeux, si caractéristique du travail à la chaîne, il se moquait déjà, dans le film “les temps modernes”, de la productivité excessive exigée des travailleurs. Sur un concept similaire,  SlowMov veillera à sensibiliser les consciences sur la nécessité d'instaurer des processus de production alternatifs au sein desquels le travail est plus humain.

Presentación del movimiento Slow Food en una feria italiana. Fuente: Wikipédia

Slow Food dans une foire italienne. Source : Wikipédia. Utilisée sous licence CC.

En plus de la diffusion proactive de messages, les fondatrices de cette plateforme travaillent à l'ouverture, à moyen terme, d'un espace à Barcelone, dans lequel les habitants pourront assister à des évènements en lien avec la philosophie slow, participer à des cours de cuisine et de lecture ainsi qu'à des dégustations de cafés, et tout type d'activités où le partage et la revalorisation du temps donnent une approche plus éthique à la société.

Pour cela, un réseau d'échange social, un local physique, une grande variété de propositions ainsi que le temps, forment des ingrédients en pleine maturation pour donner du sens au temps.

Un Brésilien accusé de vengeance porno s'en tire avec 5 mois de travaux d'intérêt général

vendredi 7 novembre 2014 à 22:54
Image by Flickr user Moyan Brenn. CC.BY - 2.0

Image d'un utilisateur de Flickr, Moyan Brenn. CC.BY – 2.0

(Sauf mention contraire, tous les liens sont en portugais)

Il y a un an, Fran, une étudiante brésilienne laissait son petit ami de l'époque, Sérgio Henrique Alves, la filmer tandis qu'elle était en train de pratiquer du sexe oral avec lui. Il a ensuite répandu la vidéo (FR) sur Whatsapp. Après que des mèmes humiliant Fran alors âgée de 19 ans ont fait le tour de l'Internet brésilien, l'affaire a été portée en justice.

Un verdict a enfin était donné cette semaine : Sérgio a été condamné à cinq mois de travaux d'intérêt général. Comme le Brésil ne possède pas de loi en cas de vengeance porno, Sérgio a été jugé pour calomnie et diffamation.

Le jugement a anéanti Fran. Après avoir vu sa vie chamboulée – elle a perdu son emploi dans un magasin et a dû arrêter l'université – elle est persuadée que la sentence est d'une faiblesse disproportionnée face aux dommages qu'elle et sa famille ont dû subir. Elle a raconté à la chaine TV Globo que Sérgio a quitté le tribunal en lui riant au nez. Le 12 octobre, elle a publié un témoignage sur la page Facebook “Apoio Fran” [Soutenons Fran] dans lequel elle demande aux gens de l'aider à faire pression auprès du Congrès pour qu'il approuve une loi qui s'attaque spécifiquement à la vengeance porno.

Oi gente! Queria agradecer de coração pelo apoio, que sempre foi fundamental para mim, e falar que a nossa luta não terminou. Desde o início, eu sabia que não ia dar em nada, infelizmente. Mas a esperança é sempre a última que morre e eu continuei por saber que várias mulheres passam e vão passar por isso. Eu vou lutar por uma lei que proteja essas vítimas, para que a pena seja proporcional ao dano causado. 
Vocês serão fundamentais para que isso aconteça! Mais do que nunca preciso de vocês ao meu lado! A lei Maria da Penha Virtual precisa existir ou até a lei Fran Santos, e eu prometo que eu não vou desistir!
A lei pode ser criada se houver 1% de assinaturas do eleitorado nacional. Nós temos a constituição do nosso lado! Mas para isso precisamos de no mínimo 1,36 milhão de assinaturas e um deputado que nos ajude. Onde estão aqueles deputados que tanto disseram que iriam me ajudar ? 
De um jeito ou de outros nós vamos conseguir isso. Pode demorar, mas vamos conseguir!

Salut à tous ! Un grand merci à tout le monde du fond du coeur pour votre soutien, cela a été très important pour moi, je veux également vous dire que notre lutte n'est pas terminée. Depuis le début, je savais qu'il allait s'en sortir. Mon dernier espoir est mort, mais je tiens bon car je sais que beaucoup de femmes peuvent se retrouver dans la même situation que moi. Je vais me battre pour qu'une loi protège les victimes et punisse les malfaisants en proportion des dommages qu'ils ont causés. Votre soutien est vital ! Plus que jamais j'ai besoin de vous à mes côtés. Il nous faut une version Internet de la loi Maria da Penha [loi contre la violence conjugale], ou éventuellement une loi “Fran Santos” et je vous le promets, j'irai jusqu'au bout ! La loi peut être créée si nous parvenons à avoir la signature d’ 1 % de la population nationale, ce qui représente 1,36 million. La Constitution est de notre côté ! Mais il nous faut également l'aide d'un législateur. Où sont tous ces députés qui affirmaient vouloir m'aider ? D'une façon ou d'une autre, nous y arriverons. Cela prendra peut-être du temps, mais nous le ferons !  

Image from the Facebook page Apoio Fran. “Because we are all Fran, against sexism as a form of comedy and sex as a taboo.”

Image de la page Facebook “Apoio Fran”. “Parce que nous sommes toutes Fran, contre le machisme sous forme de comédie et le sexe sous forme de tabou.”

Fran a créé une pétition publique  sur le site Web “Petição Pública” en vue de la création de la nouvelle loi. Pour le moment, la pétition a obtenu 1220 signatures. Elle a en outre affirmé qu'elle allait poursuivre en justice son offenseur (maintenant que la procédure pénale est close) pour préjudices moraux et matériels, puisqu'elle n'a pas pu trouver un autre emploi depuis l'incident de l'année dernière. Elle explique au site Web G1 : 

“Já até procurei emprego em outros lugares. Mas quando olham meu currículo, veem meu nome e onde eu trabalhei, se lembram do que aconteceu e não chamam.

J'ai cherché des postes dans d'autres endroits. Mais quand ils regardent mon CV, quand ils voient mon nom et où je travaillais avant, ils se souviennent ce qui s'est passé et ils ne me rappellent pas. 

L'ex-footballeur et actuel sénateur Romário a proposé une loi qui fait de la diffusion déplacée de matériel intime une infraction pénale. Conformément au projet, les criminels pourraient encourir jusqu'à trois ans d'emprisonnement et seraient dans l'obligation de compenser la victime de tous dommages matériels tels qu'un déménagement, la perte d'un emploi et un traitement médical ou psychologique, 

Djibouti dans les pas du Burkina Faso ? La jeunesse manifeste pour un changement démocratique

vendredi 7 novembre 2014 à 22:48
Protests for Democracy in Djibouti via USN Djibouti

“Pour un État national démocratique à Djibouti”: Manifestations contre l’État totalitaire djiboutien – source : USN Djibouti (capture d'écran)

Le retentissement provoqué au Burkina Faso par des jeunes rassemblés pour la démocratie, s'étend à travers le continent africain. Quelques jours après avoir destitué le Président Blaise Compaoré au terme de 27 ans de pouvoir, il semblerait que les jeunes d'un autre pays africain s'apprêtent à remercier un autre dirigeant de longue date, Ismaïl Omar Guelleh.

L'homme fort de Djibouti est à la tête du pays depuis 1999 et s'y maintient malgré plusieurs protestations nationales réclamant une nouvelle alternative dans le pays. La République de Djibouti est une ex-colonie française d'environ 850.000 habitants, située entre l’Érythrée, l’Éthiopie et la Somalie.

En 2010, Guelleh a réussi à faire adopter une réforme constitutionnelle de manière à briguer un troisième mandat. C'est la même stratégie qui a provoqué la destitution de Compaoré au Burkina Faso. Guelleh est président depuis 15 ans mais son parti est au pouvoir depuis 34 ans. 

Le 3 novembre, le Mouvement des Jeunes de l'Opposition (MJO) a défilé à travers les rues de la ville de Djibouti pour demander l'organisation d'élections démocratiques transparentes dans le pays. Voici une vidéo des manifestations :

Le blogueur djiboutien Houssein Ibrahim Houmed a ainsi écrit au sujet des événements au Burkina Faso :

Vu de Djibouti, je peux dire avec certitude que  les sympathisants du parti politique d’Uguta-Toosa (Djibouti) soutiennent le juste combat du peuple Burkinabé. J’invite la coalition USN (Union pour le salut National) de l’opposition djiboutienne d’exprimer leur indéfectible solidarité à l’endroit de la résistance que mènent les Burkinabés contre la dictature de Blaise Compaoré.

Le régime de Guelleh est bien connu pour son mépris de la démocratie. En 2011, avant les élections, le gouvernment a interdit toutes les manifestations et a arbitrairement arrêté les manifestants pacifiques ainsi que les leaders de l'opposition, selon Human Rights Watch.  

Cependant, la lutte pour davantage de démocratie à Djibouti est étroitement liée aux relations que le pays entretient avec les pays voisins plus grands ainsi qu'à son économie émergente.

L’Éthiopie, l’Érythrée et la Somalie ont chacun rencontré de leur côté des obstacles à l'introduction d'un processus démocratique durable dans leur politique. L'accent mis sur la lutte contre le terrorisme dans la région a permis aux dirigeants de ces pays de profiter généreusement de l'aide américaine sans vraiment répondre à l'exigence démocratique de rigueur. De plus, le potentiel de croissance économique rapide dans la région a consolidé l'emprise de Guelleh sur le pouvoir. Malik Ibrahim, un expert de la région de la Corne de l'Afrique, a ainsi expliqué la manière dont Guelleh utilise son réseau international pour renforcer son leadership :  

Les Américains, les Français, les Allemands, les Chinois, les Russes et même les Japonais rivalisent pour étendre leur influence sur le gouvernement du pays. Par conséquent, la principale source de revenu provient des recettes que le pays perçoit de ses partenaires occidentaux en contrepartie des installations militaires accueillies sur son territoire. Bien que les sommes exactes soient floues, les États-Unis verse près de 60 million de dollars par an, tandis que les Français et les Japonais versent chacun près de 30 millions de dollars. Plus récemment, le gouvernement djiboutien a signé un partenariat stratégique de sécurité et de défense avec la Chine. Djibouti offre ainsi à la Chine des installations militaires en échange de l'entraînement de ses forces militaires.

Cependant, les choses peuvent changer très rapidement comme en témoignent les événements au Burkina Faso. Le blogueur Houssein Ibrahim Houmed, espère pour le pays : 

La disparition du régime de Guelleh sera effective, consommée et probante, que lorsqu'un État de droit sera instauré en République de Djibouti. J’ose espérer que les États-Unis d’Amérique, le Japon et la France favoriseront l’avènement de la démocratie et qu’ils ne cautionneront pas une prise de pouvoir par les héritiers de ce clan odieux. 

Participez au concours GV et envoyez votre article sur l'impact chez vous des politiques de l'Internet

jeudi 6 novembre 2014 à 23:39
Group photo from Global Voices 2012 Summit in Nairobi, Kenya.

Photo de groupe du Sommet  Global Voices 2012 à Nairobi, Kenya.

De quelles manières les décisions des entreprises et des gouvernements touchent-elles les internautes ? Le projet Advox de Global Voices souhaite apprendre ce qu'en dit votre réseau de blogueurs, militants et experts des médias sociaux, sous forme d'article ou de court essai.

Dans le cadre du Sommet 2015 de GV, nous invitons les membres et partenaires de notre communauté à écrire et envoyer des articles expliquant, dans un langage simple, les effets dans la réalité des politiques en rapport avec l'Internet sur les citoyens d'un pays ou d'un ensemble régional particuliers. Le dispositif peut émaner d'un Etat, d'une institution internationale de régulation ou d'une grande entreprise de technologies. Expliquez en quoi cette politique affecte les citioyens (activistes, blogueurs, journalistes ou autres) qui se servent de l'Internet pour élargir l'accès public à l'information, garantir que les gouvernants rendent des comptes, ou promouvoir les droits humains.

Depuis les programmes étatiques de surveillance à la censure des médias sociaux, du droit à l'oubli à la neutralité du net, les pouvoirs publics, grandes entreprises et régulateurs influent profondément sur ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire en ligne. Notre communauté ne le sait que trop bien ; nous savons aussi que pour éclairer une violation, une arrestation, ou pour voir véritablement les origines et la concrétisation d'un ensemble de mesures, il est essentiel d'examiner la vie politique et économique de ce pays, son arrière-plan historique. Nous sommes dans la meilleure position pour dire ces histoires.

Plutôt qu'une analyse technique ou abstraite, ce que nous recherchons, ce sont des moyens parlants d'expliquer les nombreux obstacles à la liberté d'expression et à la protection de la vie privée en ligne, à portée de compréhension de tout internaute actif.

Le présent concours se propose d'amplifier les voix et points de vue de notre communauté, de contribuer à faire au voir au monde les effets des politiques de l'Internet. Notre objectif est de récompenser les écrits et réflexions hors pair avec une prime et une reconnaissance au Sommet 2015 de Global Voices. Les gagnants recevront 1000 USD (1er prix), 500 USD (2ème prix) et 250 USD (3ème prix). 

Nous avons la chance d'être rejoints pour ce concours par un jury de défenseurs d'un Internet ouvert et d'experts en politiques. Le concours est financé grâce à une généreuse contribution de Google, qui est un des sponsors du Sommet 2015 de Global Voices.

Veuillez envoyer un texte d'une longueur de 800 à 1400 mots, par le moyen de ce formulaire. Les articles peuvent être déposés en toute langue disposant d'un site actif (régulièrement alimenté) dans Global Voices. Nous publierons les articles en continu sur le site web du Sommet 2015 de Global Voices, sous une licence Creative Commons Attribution 3.0. Sont acceptés les articles envoyés entre le 1er août 2014 (rétroactivement si le sujet est d'actualité) et le 7 décembre 2014. Les dépôts devront être effectués avant 23h59 fuseau horaire Pacifique (UTC-7) le 7 décembre 2014.

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