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Chronique du chômage en Grèce

lundi 22 avril 2013 à 17:52

Le journaliste et auteur Christoforos Kasdaglis a lancé le Journal d'un chômeur [grec], un projet qui a pour but de compiler des témoignages [grec] et des données [grec] sur le chômage en Grèce, poussé à des niveaux record chaque année par la crise de la dette et les mesures d'austérité. 27% des Grecs étaient sans emploi en janvier dernier, un pourcentage qui a triplé depuis le début de la crise en 2009, tandis que le chômage des jeunes atteint 60%. Plus de 120 000 Grecs auraient quitté le pays (estimation) depuis le début de la crise.

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Violée ? Réponse de la police indienne : Prenez l'argent et taisez-vous !

lundi 22 avril 2013 à 12:20

(Liens en anglais) La police de Delhi, la capitale de l'Inde, a offert au père d'une fillette de 5 ans survivante d'un enlèvement et viol, 38 dollars (28 euros) pour prix de son silence sur l'agression, suscitant la fureur dans un pays aux prises avec la multiplication des affaires de viols.

Une fillette de 5 ans a été brutalement violée dans le quartier de Delhi, Gandhi Nagar, pendant près de 4 jours, d'après les voisins. La fillette a été portée disparue le 14 avril et l'incident a été révélé le 19 avril 2013.

D'après les journaux en langue régionale, les membres de la famille et les voisins ont cherché la fillette disparue par leurs propres moyens pendant une journée, et accessoirement aussi le voisin accusé, qui prétendait aider aux recherches. Comme aucune piste n'avait été trouvée pendant cette journée, ils ont déclaré la disparition de la fillette à la police locale le 15 avril 2013.

Au bout de presque 4 jours, alors que les recherches étaient en cours, le père de la fillette a entendu une voix d'une pièce située en-dessous. C'est ainsi que, la police a été appelée pour casser le cadenas. La fillette a été trouvée dans un état critique et l'accusé avait pris la fuite.

Delhi lawyers protest for justice for the 23 year old student who was gang raped in New Delhi. Image by Louis Dowse. Copyright Demotix (3/1/2013)

Des avocats de Delhi manifestent pour que justice soit faite pour la jeune femme de 23 ans victime d'un viol collectif à New Delhi. Photo de Louis Dowse. Copyright Demotix (3/1/2013)

Les détails du viol, comme dans l'affaire du viol collectif de Delhi en Décembre 2012 (voir l'article Global Voices) sont terrifiants. L’enquête médicale a confirmé que la fillette avait été agressée sexuellement – une bouteille en plastique d'huile et une bougie ont été trouvées dans son ventre.

Cependant, les ennuis de la famille de la petite fille ne se sont pas arrêtés là – elle a dû faire à l'indifférence de la police et des autorités.

Des récits laissent entendre qu'on a voulu dissuader le père de porter plainte, et qu'on lui a proposé 2000 Roupies (soit 28€) pour garder le silence.

La gravité des faits et la réponse de la police et des autorités en ont enragé beaucoup.

Shuddhabrata Sengupta à Kafila a exprimé sa fureur :

Le chef la police de Delhi ne devrait-il pas être contraint à démissionner, pour son échec abyssal concernant le sexisme et pour l'échec à remédier pour les citoyens qui est maintenant clairement endémique dans les méthodes de travail de la police de Delhi ?
Pouvons-nous accepter sans broncher cette routine quotidienne d'insultes ? Combien de temps cela peut-il continuer ?

Vishal Dadlani (@V1SH4L) un musicien indien a tweeté le 19 avril :

@V1SH4L: Que diable l'Inde est-elle en train de devenir ? La police propose maintenant des pots-de-vin aux parents dont les filles sont violées !? Ces policiers doivent être pendus !

Pritish Nandy (‏@PritishNandy), un journaliste indien, a commenté les pratiques bien connues de corruption de la police indienne en rappelant ceci :

@PritishNandy: Rappelons nous des célèbres mots de Mulla : Il n'y a pas de criminels en Inde comparables aux crimes des forces de police indienne.

Dans un autre tweet, il rappelle l'attitude laxiste de l'administration indienne :

@PritishNandy: Mamta Sharma, présidente de la commission nationale pour les femmes dit qu'elle n'ira voir la fillette que demain puisque qu'aujourd'hui est un jour férié.

Un twitter de New-dehli (@cyclingsultan) qui se décrit lui-même comme un “hippie musulman, sapiosexuel cycliste et sybarite” a présenté un aspect bien plus choquant de cette histoire :

@cyclingsultan: La police de Delhi a dit aux proches de la victime du viol : “Ils nous ont dit que nous devrions être heureux que la fillette ait été trouvée et prier pour sa guérison”.

Rituparna Chatterjee (@MasalaBai), une éditrice dans les loisirs, a exprimé sa consternation face à une telle attitude :

@MasalaBai: A qui s'adresser quand la police dit “soyez reconnaissant qu'elle (l'enfant violée) ait été trouvée vivante ?” Quel est votre recours en tant que citoyen impuissant ?

Comme si cela ne suffisait pas, la fillette a été soignée dans un hôpital municipal mal équipé et n'a été transférée dans un meilleur établissement que sous la pression publique et les manifestations. La fillette âgée de 5 ans est selon certaines sources dans un état critique.

Les femmes ont réagi fortement à la nature répugnante des blessures physiques infligées à la fillette.

R sheikh Bawazir (@Lucifer_sam666), une architecte, enseignante et photographe a écrit :

@Lucifer_sam666: Tuez ce salopard, quel genre de pervers voudrait introduire une bouteille de 200 ml dans une enfant de 5 ans, je suis au-delà des larmes.

Au même moment, Arunoday Mukharji (@ArunodayM) [hindi], une journaliste indienne, partageait quelques chiffres sur l'augmentation du taux de viol en Inde :

@ArunodayM: Delhi 2011: 572 cas de viol. 2012: les cas de viol ont augmenté à 706 et les cas d'agression à 727. Je  redoute la fin 2013 #Delhirape

Accessoirement, suite à l'affaire du viol collectif, le gouvernement indien a amendé la loi existante sur le viol, pour la durcir.

A ce propos, le twitteur indien Kapil (@kapsology) a écrit :

@kapsology: Anti-rape law ka achaar daal lo jab police hi aisi hai toh

@kapsology: A quoi sert une loi contre le viol si le comportement de la police n'est pas digne de confiance.

La vague de consternation continue à déferler sur les médias sociaux depuis que l'incident a été dévoilé au grand jour.

Indonésie: Les réseaux sociaux se mobilisent pour les réfugiés de Rokatenda

lundi 22 avril 2013 à 11:31

L'impact de l’éruption volcanique de Rokatenda sur l'ile de Flores dans la province des Petites Îles de la Sonde orientale de l'Indonésie est encore ressenti par quelque 3.000 réfugiés du district de Sikka.

L'éruption du volcan Rokatenda en février dernier qui a provoqué une catastrophe naturelle, fait encore hésiter les habitants, qui ont peur de retourner dans leurs maisons.

Rokatenda artwork by Rara W (@jamduapagi)

Graphisme Rokatenda par @jamduapagi, utilisé avec permission

Par un message envoyé à Global Voices, le Père Hilde Tanga, du diocèse de Maumere a déclaré que les habitants proches du mont Rokatenda vivent toujours dans des abris de fortune sur l'Île de Palu'e. Bien que l'activité volcanique ait baissé, des rejets de cendres et de petites éruptions suivies de tremblements de terre se produisent encore.

Une fois de plus plusieurs réseaux en ligne indonésiens se sont coordonnés pour s'assurer de l'efficacité de l'assistance humanitaire en provenance de tous les coins de l'archipel.

Les communautés de blogueurs et utilisateurs de médias sociaux ont activement et constamment publié des informations sur l'éruption via Twitter et Facebook. Sur Twitter, ils utilisé les mots-clilcs #Rokatenda et #KupangBagarak. Certains d'entre eux ont également diffusé des nouvelles via la messagerie de Blackberry.

Flobamora, les membres de la communauté de blogueurs des petites Îles de la Sonde orientales, ont consacré leur temps et leur énergie à rendre compte des nouveaux développements sur le terrain ainsi qu'à transporter des approvisionnements urgents absolument nécessaires pour les réfugiés. On peut lire les dernières mises à jour sur Rokatenda sur le fil des messages sur Twitter ou sur leur page Facebook.

Christian Dicky Senda décrit dans sa contribution sur le blog Naked Timur (Timur nu) l'action des utilisateurs des médias sociaux après la catastrophe:

Bencana yang memicu terjadinya gelombang pengungsi ke kota Maumere dan Kec. Maurole di Kabupaten Ende ini memang harus membutuhkan perhatian kita, ketika pemerintah daerah sendiri terkesan abai dalam hal tanggap darurat, maka kelahiran gerakan baru di media sosial seperti Twitter, Blog dan Facebook saya rasa adalah sebuah keniscayaan baru yang baik. Ini terkait nyawa ribuan orang, tak bisa juga kita berlama-lama atau berdiam diri saja.

[...]

Siapa sangka bahwa dari status Facebook, Twitter, BBM atau menulis kisahnya secara lengkap di blog, orang-orang secara sukarela menyodorkan bantuannya. Di beberapa kota seperti Ambon, Kupang, Soe dan khususnya Ende sebagai kota dengan member Komunitas Blogger NTT terbanyak kemudian mencetuskan aksi-aksi solidaritasnya.

La situation des réfugiés dans la ville de Maumere et le sous-district de Maurole à Ende requiert notre attention, (quand) l’administration publique semble ignorer l'urgence humanitaire, je pense que les nouveaux réseaux de médias sociaux tels que Twitter, les blogs et Facebook sont d’une grande importance. Des milliers de vies sont en jeu, nous ne pouvons pas nous en désintéresser ou rester inactifs.

[...]

Qui savait que selon les statuts de Facebook, Twitter, BBM (Messagerie BlackBerry) en écrivant des articles sur les blogs, les gens sont encouragés à faire du bénévolat ou à offrir leur aide ? Dans des villes comme Ambon, Kupang, Soe et surtout Ende où vivent la plupart des membres de la communauté de Flobamora, des actions de solidarité ont commencé.

Sur leur blog, les membres de la communauté Flobamora font savoir que des dizaines de résidents ont quitté leurs villages depuis novembre 2012, bien avant la grande éruption du 3 février 2013.

Gunung Rokatenda terletak di sebuah pulau kecil bernama Pulau Palu’e. Pulau ini masuk dalam wilayah administratif Kabupaten Sikka tapi letaknya justru di depan pantai di wilayah Maurole, Kabupaten Ende.

[...]

Ada sekitar 11.000 penduduk di sana dan pengungsi yang tercatat baru 2.000 jiwa saja.

Kenapa ada penduduk yang memilih tidak meninggalkan Palu’e? Karena terikat perasaan dan tradisi.

Le mont Rokatenda est situé dans une petite île du nom de Palu'e. L'île est répertoriée comme faisant partie du district de Sikka, alors que son emplacement précis est en face de la plage de la zone de Maurole dans le district de Ende.

[...]

Il y a 11.000 habitants qui y vivent et seulement 2.000 personnes sont recensées comme déplacées. Pourquoi de nombreux habitants choisissent-ils de rester à Palu'e? Parce qu'ils sont attachés à l'endroit et liés à leurs traditions.

La malnutrition, les infections respiratoires, le paludisme et les diarrhées hantent ceux qui vivent dans les refuges d'urgence. Face aux difficultés à accéder à l'aide humanitaire de l'administration publique, quelques réfugiés ont organisé une action de protestation en janvier dernier. La manifestation ne s'est pas bien terminée car elle a conduit à l'arrestation de certains participants.

Les grands médias ont rapporté que les réfugiés sont confrontés à des problèmes de logistique en raison de la préparation des élections locales et la disponibilité limitée d‘eau propre et de denrées alimentaires.

Les informations sur la logistique et le don pour les réfugiés sont disponibles en utilisant les mots-clics Twitter #Geser #Rokatenda, #1mugberas et #Kupangbagarak.

Le vade-mecum des élections malaisiennes de 2013

lundi 22 avril 2013 à 11:20

Art Harun donne un guide des 13e élections générales de la Malaisie qui répertorie et explique certains mots clés [anglais] qui définissent la politique malaisienne. Par exemple, la lettre A se réfère à Anwar Ibrahim, le chef de l'opposition, tandis que la lettre N désigne Najib Razak, le Premier ministre sortant.

Les attentes des Malaisiens à l'approche des élections

lundi 22 avril 2013 à 11:18

A l'approche des 13èmes élections nationales [en anglais], de nombreux Malaisiens se sont tournés vers Internet pour suivre l'actualité et obtenir des informations, mais aussi pour mettre en ligne leurs réflexions sur les prochaines élections. Malaysiakini, un important portail d'information en ligne, a renoncé provisoirement à faire payer pour l'accès à ses contenus, au moins jusqu'à la fin des élections.

La majorité des Malaisiens qui s'expriment sur le Net semblent en faveur de l'alliance de l'opposition, le Pakatan Rakyat (PR), qui se présente contre la coalition du Barisan Nasional (BN), le parti qui est au pouvoir depuis l'indépendance de la Malaisie, en 1957.

JoyBlee est certain que le pays a besoin d'un changement de gouvernement :

Un salaire médiocre ne permet pas de faire face à nos dépenses quotidiennes tandis que les prix même des produits de base augmentent chaque mois. On ne peut pas économiser pour l'avenir. Donc il faut vraiment changer ces dirigeants qui ne pensent qu'à s'en mettre plein les poches au lieu de s'intéresser à la vie du peuple.

On a besoin de changement ! ON DOIT CHANGER ! C'est tout!

A poster reminding Malaysian citizens to vote. Photo from Flickr page of  niezam sandakan

Un poster rappelant aux citoyens malaisiens d'aller voter. Photo issue de la page Flickr de niezam sandakan

Ce sentiment est partagé par Crankster :

Les Malaisiens en ont assez. Ces cinq dernières années, le taux de criminalité a énormément augmenté. Pareil pour la dette publique. Pendant ce temps, la qualité de vie a constamment décliné.

Tant que les choses allaient bien, les gens ont fermé les yeux sur la corruption, les pratiques racistes, le favoritisme et le népotisme. Mais le rythme de vie s'est accéléré (partout dans le monde, pas seulement en Malaisie) et les gens ne sont tout simplement plus prêts à accepter les anciennes pratiques.

Shankaran Nambiar a exprimé son opinion sur l’East Asia Forum. Il pense que les élections pourraient avoir un impact sur l'économie :

Idéologiquement, la coalition d'opposition est similaire au parti au pouvoir, le Barisan Nasional (BN), car les deux coalitions soutiennent des politiques économiques pro-marché. Le BN comme l'opposition acceptent la valeur des investissements directs étrangers, le rôle des multinationales et l'importance du commerce.

Tandis que l'UMNO doit s'occuper de son électorat, des politiques protectionnistes doivent être discutées si l'accord de partenariat trans-pacifique et l'accord de libre échange entre la Malaisie et l'UE sont signés. Le gouvernement n'a plus la même marge de manoeuvre pour accorder des traitements de faveur stimulant la croissance des entreprises bumiputera [habitants autochtones de Malaisie, ndlt]

L'opposition se comportera-t-elle comme le BN si elle accède au pouvoir? Peut-être pas. La transparence est l'un des sujets phare de l'opposition. L'autre est l'élimination du gaspillage et des fuites du système. L'opposition parle aussi d'améliorer les conditions économiques dans leur ensemble, plutôt que de se concentrer sur le bien-être économique de certains groupes ethniques comme les bumiputera.

Nuraina A Samad a appelé ce scrutin “les élections des médias sociaux” :

Le Premier ministre a dit que les médias sociaux ont la capacité de faire entendre davantage de points de vue sur un sujet, y compris dans le débat politique.

Il a prédit que cela se vérifierait dans les mois à venir, tandis que les gens se tournent vers les médias sociaux pour discuter des sujets relatifs aux élections nationales.

Alors…Que de chemin parcouru depuis 2008, quand les blogs et les blogueurs étaient méprisés, craints, etc par les leaders de l'époque. Il en devenaient même paranoïaques.

Bakri Musa rappelle à ses lecteurs qu'il leur faudra prendre une décision réfléchie :

La première et la seule question que les électeurs doivent se poser avant de mettre leur bulletin dans l'urne lors de ces prochaines élections, c'est de savoir si le gouvernement Barisan mérite un autre mandat. Toutes les autres questions, comme la capacité des autres partis à prendre le relais, ne sont pas pertinentes et sont, par ailleurs, hypothétiques.

Passons en revue ces trois domaines critiques: l'économie, l'éducation et le niveau de corruption. La politique économique du Barisan est passable. Elle est exemplaire seulement en comparaison de celle du Zimbabwe. Je vous l'accorde, selon les indicateurs, la Malaisie se porte mieux que l'Amérique et l'Europe de l'ouest (et même mieux que Singapour), mais rappelons que ces pays sont déjà bien au chaud dans les hautes sphères. Nous sommes toujours en pleine ascension. Il nous faut une croissance plus rapide. Nous devrions nous comparer à la Chine ou à Panama. Même le Ghana et le Laos nous ont surpassés l'an dernier.

Anil Netto livre des observations intéressantes relevées lors de conversations avec des Malaisiens :

C'est incroyable ce que l'on apprend en parlant aux gens au marché à Penang.

Voici ce que j'ai appris ce matin:

Les étudiants sont craintifs à l'idée d'exprimer des opinions critiques sur la coalition gouvernementale ou favorables aux partis de l'opposition par peur des représailles. On ne peut pas être trop prudent ; on ne sait jamais qui va vous dénoncer.

A part des spams enjoignant les gens à voter BN, quelques personnes ont reçu des SMS d'anniversaire, apparemment de la part d'un candidat du BN de la région (à Penang sur le continent et à Sabah). J'ai vu un message d'anniversaire où figuraient le nom complet du destinataire, son âge, le nom de l'expéditeur, censément le candidat BN de Penang, et la circonscription de rattachement.

Ces réactions témoignent des préoccupations principales des Malaisiens que sont l'économie, l'augmentation du coût de la vie ainsi que la transparence du gouvernement. Il semble que beaucoup aient aussi hâte de connaître les résultats.