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Jetez un coup d'oeil sur une Afrique que les médias ne vous montrent pas

lundi 29 juin 2015 à 08:43
Capture d'écran de quelques-unes des images trouvées sous le hashtag #TheAfricaTheMediaNeverShowsYou sur Twitter.

Capture d'écran de quelques-unes des images trouvées sous le hashtag #TheAfricaTheMediaNeverShowsYou sur Twitter.

La représentation de l'Afrique par les médias traditionnels, en particulier les médias occidentaux, la peint comme un continent sombre, laid, désespéré, plein de guerres civiles, de groupes extrémistes, de corruption, de violations des libertés, de famines, d’ l'urbanisation chaotique et de désespoir absolu. Cela donne aux personnes qui ne sont jamais allées en Afrique une impression fausse et trompeuse du continent.

Des Africains se sont réunis sur Twitter pour mettre en valeur la beauté, la diversité, l'architecture moderne et innovante du continent que les médias occidentaux montrent rarement à leurs audiences. Tout a commencé avec le hashtag #TheAfricaTheMediaNeverShowsYou de l'utilisateur de Twitter Mango:

rejoignez-nous dans le hashtag mettant en vedette la beauté de l'Afrique!

Bientôt, d'autres utilisateurs de Twitter de partout se sont joints à lui. Voici un échantillon des tweets de cette campagne.

Nairobi, Kenya:

Nairobi, Kenya

Antananarivo, Madagascar:

Antananarivo, Madagascar

Khartoum, Soudan:

Khartoum, Soudan du nord

Gastronomie africaine:

 “Les Africains mangent des insectes”?

Mariages africains:

Mariages africains:— Je suis la CULTURE

Limpopo, Afrique du sud:

Polokwane, Limpopo, Afrique du sud

— Lesego Semenya

Somalie:

SOMALIE

Lagos, Nigeria:

A LAGOS, une ville entière construite sur de la terre reconquise à la mer. Des progrès significatifs

— Le chef de village

Ouganda:

La perle de l'Afrique l'OUGANDA

— C'est ça l'Ouganda

Côte d'Ivoire,:

CHEZ MOI. COTE D'IVOIRE

— rochana

Soweto, Afrique du sud:

Afrique du sud

Villages traditionnels africains

Différents villages traditionnels africains

Assouan, Egypte:

Des maisons de Nubie à Assouan, Egypte

Cap-vert:

Le beau pays de ma famille, le Cap vert

Il y a un désir de plus en plus fort parmi les Africains de participer à la représentation positive de leur continent, et le hashtag #TheAfricaTheMediaNeverShowsYou est juste un exemple. Des sites tels que Africa is Country (l'Afrique est un pays) et This is Uganda (C'est ça l'Ouganda) ont également été créés pour contester la représentation de l'Afrique dans les médias traditionnels.

Le Chaccu, une tradition millénaire pour récupérer la laine des vigognes au Pérou

dimanche 28 juin 2015 à 21:25

Le chaccu qui consiste à approcher les vigognes pour récupérer leur laine est un événement qui se déroule tous les ans, la dernière semaine de juin, dans la Réserve Nationale de la  Pampa Galeras-Bárbara d'Achille, dans la région d'Ayacucho au Pérou.

Ce chaccu est une approche traditionnelle de la vigogne (petite et frêle cousine sauvage du Lama) qui date des temps pré-hispaniques réalisée une fois par an à l'automne austral, entre avril et juin. Au cri “Chacutay jayaycusa!” (Commençons le chaccu!), suivi de la réponse “Chaccu!”, débute cette activité collective annuelle que décrit bien le site web turismoi.pe describe:

Chaccu est un mot de la langue Quechua utilisé pour décrire une pratique consistant à poursuivre, capturer et tondre les vigognes. Pour cela on encercle un groupe de ces animaux dans un vaste cercle qui se rétrécit peu à peu jusqu'à pouvoir s'emparer de chacun d'eux pour le tondre.

La vigogne est une des quatres espèces de camélidés des andes:

Il existe quatre espèces de camélidés sud-américains parmi lesquelles deux sont domestiques : le Lama et l'Alpaga, et deux sont sauvages, la vigogne et le guanaco. La Vigogne est l'animal qui produit la fibre naturelle de laine la plus fine du monde : un kilogramme de laine de vigogne arrive à un prix supérieur à 400 dollars. Les vigognes vivent en troupeaux organisés autour d'un mâle adulte et se reproduisent une fois par an. La capture de cet animal exige un grand effort physique, non seulement à cause de sa rapidité, mais aussi parce qu'il vit dans les parties hautes des Andes, dans l'Altiplano caractérisé par un climat hostile aux hommes.

Le but est de récupérer la laine sans blesser l'animal ni abimer la fibre. Une fois la tonte faite, le produit obtenu est traité suivant le procédé suivant:

Un groupe de personnes, principalement des femmes, prend en charge les toisons et les plie d'une façon particulière comme s'il s'agissait d'une chemise avant un voyage. Elle apprêtent les manches et le corps de la toison de façon à obtenir un paquet de 15 cm sur 15 qui est introduit dans un sac en plastique portant une étiquette précisant l'origine de la laine, issue d'un animal mâle ou femelle. Après la fin de ces opérations on compte le nombre d'animaux tondus et on libère toutes les vigognes jusqu'à l'année suivante..

En 2012, le ministère de l'Agriculture du Pérou a mis en place un plan d'évaluation pour connaître le nombre de vigognes dans le pays. Il a permis de découvrir que la population de ces camélidés se montait, au niveau national, à  208 895, soit une augmentation de 76% par rapport à l'année 2000. La région d Ayacucho est celle qui héberge le plus grand nombre de Vigognes avec 62 133  individus représentant 29% de la population totale. Le blog “Alpacas y alpaqueros” a également publié les résultats du recensement national de vigognes pour l'année 2012 :

Les résultats montrent une population totale de vigognes au Pérou de 208 889 animaux dont 70% vivent à l'état sauvage et 30% dans dans des conditions de semi-captivité.

Des utilisateurs de Twitter ont partagé des photos du Chaccu:

Le Chaccu millénaire, la tonte traditionelle des Vigognes… Quand on pense que l'on profite d'elles grâce au travail du Dr A.Brack http://t.co/BTt5CfJhtj

— Cesar A. Ipenza (@cipenza) 24 juin 2015

Tout est prêt pour le #ChaccuNacional2015 dans la #PampaGaleras

Pérou : une tradition ancestrale  à laquelle on peut assister dans la Pampa Galeras

Sur Facebook, retrouvez sur “Aventura sin límites” des photos à usage public du plus récent Chaccu.

Une communauté indigène du Mexique accuse de plagiat une célèbre créatrice de mode

dimanche 28 juin 2015 à 20:48

La créatrice française Isabel Marant s’est fait un nom dans le monde de la mode grâce à son style éclectique qui consiste à mélanger les matériaux et les influences ethniques dans ses créations. Chacune coûte au moins plusieurs centaines de dollars.
Cependant, les autorités et les citoyens de Santa María Tlahuitoltepec, une communauté Mixe du Mexique pensent avoir été plus qu’une simple source d’inspiration. Ils accusent Isabel Marant de vendre ses créations comme si elles étaient sa propre interprétation des habits traditionnels de leur territoire.

“Tlahuitoltepec défend sa broderie et accuse la française Isabel Marant de plagiat “.

La célèbre couturière vend ce vêtement 290 dollars la pièce, soit près de 4500 pesos mexicains, alors que son prix dans la communauté indigène est d’environ 600 pesos (40 dollars).

Le maire, Erasmo Hernández González, a expliqué que Marant « détourne un héritage culturel pour un bénéfice commercial, ce qui met en danger les communautés indigènes ainsi que l’originalité de l’industrie de la mode ». Il a également annoncé qu’ils allaient saisir la justice.

Le message d'une chanteuse nigériane à Boko Haram

dimanche 28 juin 2015 à 16:17
Nneka at Cargo, London in 2009. Photo by Flickr user Andy Lederer. CC BY-NC-ND 2.0

Nneka à Cargo, Londres en 2009. Photo de l'utilisateur Flickr Andy Lederer. CC BY-NC-ND 2.0

Cet article et reportage radio de la productrice April Peavey pour The World est d'abord paru sur PRI.org le 18 juin 2015, et a été republié ici dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Nneka est une jeune chanteuse originaire du Nigeria, et aux armes et à la violence, elle oppose sa réponse avec un courage bien à elle. La chanson est “Pray for You” (Je prie pour vous), et son sujet, la présence de Boko Haram au Nigeria. Boko Haram est un groupe de terroristes islamistes tristement célèbre pour avoir kidnappé en masse des jeunes filles, ce qui a conduit à la campagne Twitter mondiale #BringBackOurGirls (Rendez-nous nos filles).

Elle a affirmé qu'il s'agissait d'une chanson parlant de pardon.. “Au lieu d'être violent, au lieu d'aborder la situation de façon hostile, ce qu'il nous faudrait, c'est une solution pacifique.” Et Nneka soutient que de nombreux Nigérians sont du même avis.

Nneka s'exprime avec passion. Et c'est en raison de sa passion pour un changement politique que ses fans la comparent à Fela Kuti et Bob Marley, tous deux des chanteurs qui disaient ce qu'ils pensaient, avaient des motivations politiques et exprimaient leurs points de vue au moyen de la chanson.

Nneka se reconnaît à contrecoeur comme un leader d'opinion. Et elle admet que tout comme de nombreux leaders, elle a des défauts. Lesquels ? “Ne plus vouloir parler parce que trop de choses ont déjà été dites et que personne ne réagit ou pratique ce qu'il prêche.” Et c'est là que Nneka sombre dans la “déprime.” La déprime, c'est le silence. “Mais en fin de journée, dans ce silence, je pense que je puise la force de crier à nouveau et de chanter.”

Il y a 80 ans prenait fin la Guerre du Chaco, le conflit armé le plus meurtrier du 20ème siècle en Amérique du Sud

dimanche 28 juin 2015 à 16:01
Fortín Boquerón. Fotn en Fickr del usuario Tetsumo (CC BY 2.0).

Texte que l'on peut lire au Fortin de Boquerón (Paraguay) au sujet de la Guerre du Chaco. Image provenant du site Fickr – Usager: Tetsumo (CC BY 2.0).

Entre 1932 et 1935, la Guerre du Chaco opposa le Paraguay et la Bolivie. Considérée comme étant le conflit armé le plus meurtrier qu'ait connu l'Amérique du Sud au cours du vingtième siècle, elle a eu pour motif le contrôle, qui a déterminé les limites géographiques entre les deux pays, de la région appelée Chaco Boreal. Près de 400.000 soldats boliviens et paraguayens furent mobilisés pendant ces trois années de conflit.

La région du Chaco Boreal se trouve au nord du Gran Chaco, zone jouissant d'une grande diversité naturelle et culturelle dans le Cône Sud, et qui comprend des régions des territoires actuels d'Argentine, de Bolivie, du Brésil et du Paraguay, situées entre le Río Paraguay, le Río Paraná et les hauts plateaux des Andes.

Presque 70 ans auparavant, le Paraguay avait été dévasté suite à la Guerre de la Triple Alliance. Cette coalition était constituée du Brésil, de l'Uruguay et de l'Argentine. Le conflit se prolongea plus de six ans, entre 1864 et 1870. À la fin, le Paraguay avait perdu une grande partie des territoires qu'il disputait au Brésil. En outre, le pays fut condamné à payer une très lourde indemnité de guerre qu'il ne parvint pas à verser.

Le site web El Historiador relate la Guerre du Chaco qui prit fin le 12 juin 1935. Il y est également question des différents acteurs de ce conflit :

En 1932, le gouvernement bolivien dirigé par Daniel Salamanca déclara la guerre au Paraguay. […] Il croyait qu'une victoire rapide lui permettrait d'affronter deux fronts différents, à savoir en Bolivie et au Paraguay.

En Bolivie, le gouvernement s'efforça de créer une unité patriotique. Il en profita également pour attaquer les opposants et interdire les syndicats qui dénonçaient le fait que l'ensemble du peuple subissait les conséquences de la crise de 1929. Concernant le Paraguay, il fut proposé d'annexer le Chaco Paraguayen ainsi qu'une voie fluviale qui, depuis trente ans (de trop, selon le gouvernement bolivien), donnaient accès à l’Océan Pacifique, du côté du Chili.

Voici ce que l'on peut lire sur ce site au sujet du Paraguay :

Les Paraguayens ne cherchèrent pas la guerre, mais ils montraient à nouveau que, malgré les chocs historiques qu'avaient vécus leurs pays voisins […] ils sauraient comment riposter. […] l'avancée des troupes boliviennes obligea le pays à décréter la mobilisation générale.

La contre-offensive du Paraguay, qui connut son tournant lors de la Batalle de Boquerón (en septembre 1932), permit à ce pays de récupérer les forts frontaliers et, peu après, d'être rattaché aux Andes, où les troupes s'arrêtèrent. Y seraient engagées des négociations ardues.

Le 14 juin 2015, les présidents Evo Morales (Bolivie) et Horacio Cartes (Paraguay) se sont réunis pour commémorer les 80 ans de la fin du conflit armé qui opposa les deux pays :

En ce jour anniversaire, les gouvernements des deux États soulignent que leur avenir réside dans le processus d'intégration encouragé par des vents de paix en Amérique du Sud.
[…]
Ce dimanche, au coeur du Chaco, à Villa Montes, les gouvernements d’ Evo Morales et de Horacio Cartes Cartes donneront un nouveau souffle au processus d'intégration physique des pays voisins avec l'idée de générer des bienfaits pour les populations de deux pays qui n'ont pas accès à la mer. Celles-ci luttent pour sortir de la pauvreté.

Comme cela se passe habituellement dans les guerres, derrière les mobilisations se cachaient des intérêts économiques, tant du côté de gouvernements étrangers que d'entreprises privées, comme le décrit le site web Infonews qui qualifie ce conflit de “guerre sanguinaire et inutile” :

Les puissances internationales ont également joué un rôle dans ce conflit. En particulier la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui ont vendu des armes et des munitions à la Bolivie ainsi qu'au Paraguay. […] La rivalité qui, à cette époque, existait entre les compagnies pétrolières Standard Oil (États-Unis) – active au sud des Andes – et Royal Dutch Shell (Royaume-Uni) – qui promouvait ses intérêts sur le territoire paraguayen.
[…]
Le paradoxe est que, dès que le conflit prit fin, aucun de ces deux pays n'atteignit ses objectifs de départ. Le Paraguay ne parvint pas à s'emparer de la zone pétrolière du Río Parapetí (Bolivie) ni de ses environs. La Bolivie ne réussit pas davantage à élargir son territoire vers les rives du Río Paraguay, où elle n'obtint tout juste qu'un port franc, sans véritable possibilité de transporter ses marchandises. Le traité de paix conclu en 1938 prévoyait pourtant tout cela.

Les usagers de Twitter se sont souvenus du sacrifice que fit la famille Campero, de Bolivie, en envoyant ses cinq fils au combat :

La famille qui envoya ses cinq fils au combat. Les frères Campero partirent à la guerre pour l'amour de la patrie. http://t.co/pNwkfPWNrT  — Daniel Antonio (@dvelasquez38), le 15 juin 2015

Fernando Campero Paz, fils de l'un de ces cinq frères, a également réagi à ce sujet sur Twitter :

C'est un honneur. Les cinq frères Campero Trigo ont défendu la patrie. Article de la BBC Mundo !!! http://t.co/c7ID9aRbkL — Fernando Campero Paz (@Fercapaz), le 14 juin 2015

D'après la BBC Mundo, un récent recensement, effectué en mars 2015 par la Confédération des Anciens Combattants de la Guerre du Chaco (la Conexchaco) a montré qu'il ne restait en Bolivie à peine qu'une centaine de survivants sur les 180.000 soldats ou Beneméritos qui furent mobilisés au vingtième siècle. Et ces quelques survivants sont centenaires.

Le 9 juillet 1938 fut signé un traité secret. Ainsi, au cours de ce mois-là, le Paraguay céda, à la fin des hostilités, 110 000 km² de territoires qu'occupait son armée. Le Traité de Paix, d'Amitié et des Frontières fut conclu le 21 juillet 1938. Bien des années plus tard, le 27 avril 2009, les frontières définitives furent établies. L'ancienne zone qui était l'objet du litige fut divisée en quatre parties. Trois d'entre elles restèrent rattachées au Paraguay, la quatrième à la Bolivie. Ce pays obtint une zone se trouvant sur les hautes rives du Río Paraguay.