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La Gambie surprend le monde avec une élection présidentielle pacifique et une opposition victorieuse

vendredi 9 décembre 2016 à 16:30
Après avoir gouverné pendant plus de 22 ans, M. Yahya Jammeh a accepté la défaite. Photo de Public Domain par la Maison Blanche téléchargée en ligne par l'utilisateur de Wikipedia Alifazal.

Après avoir gouverné pendant plus de 22 ans, Yahya Jammeh a accepté sa défaite. Photo dans le domaine public de la Maison Blanche mise en ligne par l'utilisateur de Wikipedia Alifazal.

Le petit Etat ouest-africain de la Gambie a provoqué la surprise dans le monde entier avec une élection présidentielle historique qui a abouti à la défaite du président qui était au pouvoir depuis le plus de temps de la région. Le Président Yahya Jammeh, qui gouvernait la Gambie depuis plus de 22 ans, a concédé la défaite et promis un transfert sans heurts du pouvoir. Dans un discours télévisé au niveau national, Jammeh a félicité le président élu Adama Barrow [fr] pour sa “victoire claire” et lui a formulé les meilleurs voeux. M. Jammeh, qui se proclame fidèle musulman, a dit qu'il ne remettrait jamais en question la décision d'Allah. Dans le passé, il avait également dit qu'il aurait dirigé la Gambie pour un milliard d'années [fr] “si Allah le voulait» et que c'est Dieu - non pas la constitution – qui fixe le nombre de mandats présidentiels.

Les résultats de l'élection – et par conséquent la concession de Jammeh – sont venus comme une surprise agréable pour beaucoup de Gambiens et le reste du monde. Après l'annonce des résultats définitifs, les Gambiens, tant au pays qu'à l'étranger, ont réagi à la victoire de l'opposition et ont partagé la vidéo de la reconnaissance de sa défaite par Jammeh, avec une partie de son appel téléphonique au président élu :

Muhammad Sanu Jallow tout excité a écrit dans un tweet reflétant les vues de beaucoup de Gambiens :

Je ne pouvais retenir les larmes. J'ai presque 30 ans, et je n'ai connu qu'un président tout ce temps. Agréable moment à vivre.

Ansu, un utilisateur gambien des médias sociaux, a contesté la notion que des élections ne pouvaient pas pousser des dictateurs à quitter le pouvoir. Il a tweeté :

Qui dit qu'une élection ne pouvait pas éliminer un dictateur ? Demandez à la Gambie comment faire #AdamaBarrow vient de vaincre le dictateur le plus brutal d'Afrique

Un autre utilisateur de Twitter a ajouté :

Je ne peux pas m'empêcher de continuer à penser à nos héros tombés et à ceux qui purgent des peines aux États-Unis / #Gambie Merci pour votre sacrifice

Tha Scribbler Bah a publié la carte d'identité d'un électeur gambien, la décrivant comme “l'arme dont tous les politiciens devraient avoir peur, c'est petit, mais ça fait plus de mal à un homme politique qu'une balle. Soyez en conscients ! “.

Au-delà des célébrations dans les rues de Banjul, un utilisateur de médias sociaux a tweeté :

Le pays le plus PETIT d'Afrique, la Gambie, a fait faire au continent son plus GRAND pas en avant en démocratie cette année

Le Président Jammeh a perdu contre Adama Barrow, qui s'était présenté en candidat indépendant soutenu par une coalition de sept partis politiques. Le nouvel élu devrait conduire un gouvernement de coalition de transition pour une période de trois ans, avec lequel il mettra en œuvre une série de réformes liées au processus de démocratisation. M. Barrow, un promoteur immobilier, était inconnu en politique en  Gambie jusqu'à très récemment. Il a remporté l'élection avec 45,5% des voix contre 36,7% pour Jammeh, tandis qu'un troisième candidat, Mamma Kandeh, a réussi à attirer environ 17,8% des voix.

S'attaquer aux racines du patriarcat en Inde, une vidéo et une conversation à la fois

jeudi 8 décembre 2016 à 21:39
Indian Kids on the street wtih a cycle. Often traditional gender roles are imposed on them (not in this case). Image from Flickr by Harini Calamur . BY-NC-ND 2.0

Enfants indiens sur un vélo. Les rôles traditionels leur sont souvent imposés (pas ici). Photographie par Harini Calamur sur Flickr. BY-NC-ND 2.0

Cet article a initialement été publié sur Video Volunteers, une organisation internationale primée, centrée sur les médias communautaires et basée en Inde. Une version éditée est publiée ci-dessous dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

En Inde, les attitudes discriminatoires envers les femmes existent depuis des générations et sont toujours un problème de société majeur. Le schéma patriarcal traditionnel relègue les femmes à une position secondaire au travail et à la maison, affectant ainsi leur santé, leur éducation, leur indépendance et leur statut au sein de leur famille dès leur plus jeune âge. Dans une enquête sur la jeunesse menée cette année par Women Endangered [Femmes en danger, NdT], presque quatre-vingt sept pour cent des participants ont affirmé que l'Inde est toujours une société patriarcale. Biais et stéréotypes ne seront éliminés qu'avec une prise de conscience généralisée et des débats sur le sujet.

La campagne de Video Volunteers #DismantlePatriarchy, récemment achevée, a demandé aux participants de raconter leurs histoires et donner leurs suggestions par email ou sur Twitter pour “changer la donne” du patriarcat. Elle a récolté des récits de femmes et d'hommes en Inde, qui, avec le mot-clic #KhelBadal, ont expliqué comment ils négocient ou remettent en question le patriarcat dans leur vie quotidienne, à la maison, à l'école, dans les espaces publics et culturels.

why-khelbadal

Pourquoi #KhelBadal ?

Pour renverser la mainmise du statu quo patriarcal dans notre société nous avons besoin d'une stratégie qui change (Badal) la donne (Khel). #KhelBadal, c'est avoir des conversations qui nous incluent tous, quel que soit notre genre, sexualité, classe et origine ethnique, pour nous faire réfléchir sur notre propre sexisme, intériorisé et subconscient, et pour le remettre en question.

La dernière fois que les femmes se sont montrées en grand nombre dans les rues indiennes date de décembre 2012, en protestation au viol de Jyoti Singh dans un bus de Delhi. Mais que dire des millions de façons anodines par lesquelles le patriarcat et la discrimination sexuelle s'insinuent dans leurs vies quotidiennes ? Des discussions à ce sujet ne surviennent qu'autour d'évènements violents et les nuances de la discrimination quotidienne sont rarement affrontées.

Clubs de discussion sur le genre dans les villages

Video Volunteers a formé soixante-trois correspondants à travers seize états, du Rajasthan au Bihar, de l'Odisha à l'Haryana, pour tourner des films qui capturent les nuances de la discrimination sexuelle normalisée et routinière, et pour animer des clubs de discussion sur le genre, où de vives conversations et introspections ont lieu.

Quelques exemples de ces conversations et des changements que ces clubs apportent sont présentés ci-dessous :

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Quand j'encourage des filles à étudier pour exercer un métier, leurs mères me disent que “toutes les filles n'ont pas une mentalité à foncer et atteindre un but”. Je leur réponds ceci : “Je ne suis pas née avec cette mentalité. J'ai travaillé dur pour changer mon point de vue et devenir une femme indépendante.”

 

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Ça fait sept ans que je suis militante féministe, mais je n'ai réalisé que récemment que nombre de rôles et de règles auxquels nous nous conformons sont, en fait, des normes patriarcales déguisées en traditions. Depuis, j'ai entamé le difficile chemin de changer ma mentalité. Je sais que si je ne pose pas de questions, personne autour de moi ne le fera.

Discussions en ligne

Video Volunteers a généré des discussions sur internet avec son personnel et ses abonnés de différentes façons, dont une discussion en direct sur Twitter le 29 novembre 2016. Le but de cette dernière était de combler l'écart numérique et permettre aux femmes urbaines et rurales d'échanger leurs expériences et d'apprendre les unes des autres :

Sangeeta a raconté son histoire de #KhelBadal. Maintenant c'est à votre tour, répondez ou écrivez à khelbadal@videovolunteers.org

[Texte de l'illustration : Quand j'avais six ans, on a dû écrire une rédaction sur le thème “Ma mère”. C'était les années quatre-vingt-dix et il était peu courant que la mère travaille. Alors que les autres enfants ont écrit une rédaction sur leurs mères au foyer, j'ai écrit la mienne sur ma mère ingénieure, gérante d'un moulin. L'instituteur a refusé ma rédaction en disant que “ce n'est pas ce que les mères font”. Il m'a demandé d'écrire sur ma mère, la femme au foyer.]

Pour changer la donne, j'essaie de montrer aux gens l'impact que le fait d'être une femme a sur chaque décision que je dois prendre.

Je me suis rebellée et refuse de cuisiner pour qui que ce soit car je me fiche bien de leur validation de ma féminité. Ironique car j'adore cuisiner.

Quel est le rôle habituel des femmes dans les foyers indiens ?

Pourquoi les aspirations des jeunes filles sont-elles traitées si différemment de celles des jeunes garçons ? Pourquoi les filles sont-elles formées aux tâches ménagères dès leur plus jeune âge, alors que les garçons ont le droit de jouer et étudier ? Cette vidéo de l'Uttar Pradesh souligne clairement ce fossé :

Alors que Khushboo, onze ans, commence sa journée à cinq heures du matin, son petit frère de huit ans mène en comparaison une vie insouciante. Chaque jour, elle fait la cuisine, le ménage et s'occupe de ses jeunes frères et soeurs avant d'aller à l'école. Le soir, ses nombreuses tâches ne lui laissent pas le temps de jouer. En revanche, la journée du garçon est simplement divisée entre l'école et le jeu. Comme son frère, Khushboo veut devenir médecin. Mais lui en donne-t-on même une chance ?

A moins de rendre notre sphère privée plus égalitaire aux deux sexes, nous ne nous débarrasserons jamais du sexisme et de la discrimination dans la sphère publique.

Désapprouver les rôles traditionnels

Selon le consensus, certaines tâches ménagères et professionnelles sont réparties selon le sexe. Alors quand Rohit, un adolescent de seize ans, s'est mis au ménage avec sa mère et sa soeur, il fut moqué et ridiculisé pour ce “travail indigne d'un homme”. Mais ce courageux jeune homme s'y était préparé : “Je réponds de façon appropriée et après ils ne disent plus rien”. Il fait la cuisine, le ménage, la lessive et aide ses deux jeunes frère et soeur à faire leurs devoirs.

Rohit démontre qu'il est facile de changer notre perception, mais que rester consistent avec ce changement est difficile. Il est temps de suivre son exemple et de nous demander dans quelle mesure nous perpétuons et normalisons les rôles patriarcaux dans nos vies quotidiennes.

Un autre rythme : devenir joueuse de tabla

Le domaine artistique est aussi sexiste que n'importe quel autre. Les hommes s'abstiennent de devenir danseurs alors que les femmes y sont encouragées. Les musiciens ont aussi ce genre de préjugés, selon lesquels certains instruments conviennent plutôt aux hommes.

Mithu Tikadara fait un choix inhabituel : le tabla. Celui-ci étant traditionnellement pratiqué par des hommes, Mithu est constamment discriminée. Le pire fut quand sa tante déclara à Mithu encore jeune qu'elle était une honte pour les femmes. Nullement découragée, la jeune fille choisit le tabla pour l'un de ses examens au lycée et en a fait sa carrière.

Depuis, Mithu a parcouru un long chemin. Elle est aujourd'hui financièrement indépendante et également la seule femme dalit [la caste la plus basse en Inde] à avoir passé les examens de musique nationaux qui l'autorise à enseigner à l'université, même si sa lutte contre les normes patriarcales continue.

Le rose est la couleur de la tenacité : l'histoire d'une mère célibataire déterminée

Après le brutal viol en réunion de Jyoti Singh à Delhi, les auto-rickshaw roses furent introduits à Ranchi en 2013 pour assurer une meilleure sécurité aux femmes dans les transports en public. Shanti Lakra, abandonnée par son mari et élevant ses enfants, ne fut pas découragée par le scepticisme quant à la capacité des femmes à conduire. Elle suivit une formation et est aujourd'hui l'une des trente-cinq conductrices d'auto-rickshaw qui transportent les femmes en ville dans leur véhicule rose.

Bien que ses proches ait exprimé leur scepticisme quant à sa capacité ou même l'utilité qu'une femme au foyer apprenne à conduire, Shanti a persévéré.

Aujourd'hui, sa détermination porte ses fruits. Elle envoie ses deux filles à l'école et espère les voir devenir des femmes prospères et indépendantes. Les auto-rickshaw n'ont pas seulement amélioré la sécurité des transports en public pour les femmes, ils ont également détruit les stéréotypes en poussant des individus comme Shanti vers ce qui était une profession essentiellement masculine.

Les correspondants communautaires de Video Volunteers sont originaires de communautés indiennes marginalisées et produisent des reportages sur des événements non-médiatisés. Ces reportages sont des “actualités racontées par leur protagonistes”. Ils offrent une vision ultra-locale des défis liés aux droits de l'homme et au développement mondial.

Le régulateur des médias russes relâche la pression sur Google

jeudi 8 décembre 2016 à 21:08
Source: Google Images

Source : Google Images

Quelques heures après que les organes de presse russes eurent commencé à rapporter que l'agence nationale de régulation des médias Roskomnadzor avait exigé que Google s'enregistre à nouveau en Russie sous peine de sanctions, un représentant de l'agence a fait machine arrière, indiquant à roem.ru qu'Izvestiya, le journal qui a révélé l'information, avait mal rapporté l'histoire.

Dans son article initial, Izvestiya a cité Vadim Ampelonsky affirmant que Google entre dans une catégorie nouvellement créée, celle d'agrégateurs de nouvelles faisant l'objet d'un contrôle accru lors de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi au début de l'année. Google devra s'enregistrer d'ici fin mars 2017 comme société dont l'activité implique des services d'informations (seule son activité de publicité est actuellement enregistrée) sans quoi il risque d'être bloqué ou condamné à une contravention. Le journal cite Ampelonsky comme quoi “si le propriétaire [d'une entreprise] est étranger, il aura trois mois pour s'enregistrer comme entité légale en Russie”.

Pourtant, plus tard dans la journée, Ampelonsky a indiqué à roem.ru que Roskomnadzor n'avait pas encore mesuré l'activité quotidienne d'aucun agrégateur, ni discuté de la question avec Google.

Мы озвучили общие подходы. Как и к кому они будут применены станет ясно только после вступления закона в силу. Мы не оценивали пока аудитории новостных агрегаторов, а с Google вообще не общались на тему агрегаторов.

Nous avons formulé une approche générale. La clarification sur comment et à qui [ces directives] seront appliquées, ne pourra avoir lieu qu'après l'entrée en vigueur de la loi. Nous n'avons pas encore mesuré l'auditoire de ces agrégateurs de nouvelles ni discuté de cette question avec Google.

Les directives de l'agence — et son revirement —arrivent des mois après que la Douma [le parlement russe, NdT] a adopté une loi qui va inscrire sur un registre d'État les  agrégateurs de nouvelles dont la fréquentation dépasse le million d'utilisateurs et les obligera à vérifier la véracité des articles repris sur leurs sites. Google et Bing sont les seuls agrégateurs étrangers qui seront soumis aux nouvelles réglementations, puisqu'elles sont les seules sociétés dont le trafic excède un million de visites quotidiennes.

Des activistes philippins entament une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers politiques

jeudi 8 décembre 2016 à 16:50
Solidarity pledge badge. Source: Facebook.

Le badge de soutien à la campagne. Source: Facebook.

Dans le cadre de la campagne pour la libération des prisonniers politiques aux Philippines, des activistes ont lancé un jeûne de solidarité — un mouvement de protestation organisé en  lien avec les prisonniers politiques eux-mêmes et leurs familles. Le jeûne a débuté le 3 décembre 2016 et prendra fin le 10 décembre, Journée internationale des droits de l'Homme.

Au 31 octobre 2016, on comptait 401 prisonniers politiques aux Philippines, la plupart d'entre eux étant des activistes de zones rurales accusés d'être des rebelles. Selon leurs avocats, les prisonniers sont détenus sous de faux chefs d'accusation tels que le meurtre, l'incendie criminel et l'enlèvement. Cependant, les militants de la campagne insistent : ce sont des activistes ordinaires qui luttent pour des réformes foncières, les droits humains et la bonne gouvernance.

About 400 political prisoners and their supporters across the country are currently holding solidarity fast. Source: Facebook

Environ 400 prisonniers politiques et militants observent actuellement ce jeûne de solidarité à travers le pays. Source: Facebook

Political prisoners from Compostela Valley Provincial Rehabilitation Center, located in the southern part of the Philippines, are also holding a solidarity fast. Source: Facebook

Des prisonniers politiques du Centre de détention provincial de la Vallée de Compostela, dans le Sud des Philippines, revendiquent leur participation à la grève de la faim. Source: Facebook

Les proches des prisonniers ont publié un communiqué exigeant leur libération immédiate :

Political prisoners are victims of the government’s injustice. They are persons caring for the marginalized sectors of the society but they were jailed for trumped up charges. They are not criminals. Our loved ones have already lost too many years, suffering in prison. Some of them have already died while in detention.

Les prisonniers politiques sont victimes de l'injustice du gouvernement. Ce sont des personnes qui se soucient des membres de la société les plus marginalisés, et pourtant ils ont été emprisonnés sous de fausses accusations. Ce ne sont pas des criminels. Nos proches ont déjà perdu trop d'années, à souffrir en prison. Certains sont même morts en détention.

Some relatives of political prisoners are joining the solidarity fast. The word ‘palayain’ which can be seen in the placards, means freedom in Tagalog. Source: Facebook

Certains proches des prisonniers politiques participent au jeûne de protestation. Le mot « palayain » que l'on peut lire sur les affiches signifie « liberté » en tagalog. Source: Facebook

La question des prisonniers politiques est liée à la rébellion communiste armée — un conflit entre le gouvernement, le Parti Communiste des Philippines (CPP), la Nouvelle Armée Populaire (NPA) et le Front national démocratique (NDF) — une situation qui dure depuis 1969. Selon le gouvernement, les prisonniers sont des rebelles qui doivent payer pour leurs crimes. Mais ces derniers refusent d'être considérés comme des criminels.

Lorsqu'un nouveau gouvernement est entré en fonction il y a six mois, l'un de ses objectifs annoncés était de relancer les négociations de paix avec les rebelles. Il reconnaissait également que la libération des prisonniers politiques serait un premier pas vers la réconciliation, l'apaisement des tensions et de le retour de la justice dans le pays.

Si le gouvernement a déjà permis de libérer plus d'une dizaine de négociateurs de paix, les activistes réclament également la libération de plus de 401 prisonniers politiques, en particulier les plus âgés d'entre eux, qui souffrent pour certains de graves maladies.

Bien que le gouvernement philippin ait donné son accord de principe, les activistes craignent la lenteur du processus et l'inconstance des déclarations de certains responsables publics. Par le passé, il a par exemple été suggéré qu'une façon de résoudre le problème rapidement serait de prononcer une amnistie générale, avant que cette option soit reléguée au second plan pour des raisons juridiques.

Cartoon about the situation of political prisoners by Leonilo Doloricon. Source: Facebook

Un dessin réalisé par Leonilo Doloricon représentant la situation des prisonniers politiques. Source: Facebook

Afin de sensibiliser un public plus large à cette question et faire pression sur le gouvernement pour qu'il libère les prisonniers politiques avant la fin de l'année, les activistes ont organisé diverses activités et manifestations dans les jours précédant la célébration de la Journée des droits de l'Homme.

The solidarity fasting center was set up near the Mendiola gate of the presidential palace. Source: Facebook

Un centre de jeûne solidaire a été installé à proximité de la porte Mendiola du palais présidentiel. Source: Facebook

Les internautes expriment également leur soutien à la cause sur Twitter :

Qui sont les prisonniers politiques ? Eux.

Nous, nous ne sommes pas derrière les barreaux.

De jeunes activistes ont également lancé sur les réseaux le hashtag #fastingchallenge, encourageant le public à participer à la grève de la faim solidaire en postant des photos des plats qu'ils s'engagent à ne pas manger d'ici la Journée des droits de l'Homme.

A cause de l'administration qui détient nos prisonniers politiques, je n'aurai pas de soupe sinigang au dîner !

Dans les jours à venir, d'autres groupes doivent se joindre au mouvement de solidarité, dans le but de contraindre le gouvernement à mettre un terme à la détention de 400 prisonniers politiques aux Philippines.

Ne pas planter ses baguettes dans son bol de riz, et autres superstitions vietnamiennes

jeudi 8 décembre 2016 à 13:15
Vietnamese elders will react in horror if you ever stick your chopsticks upright into your rice bowl. Photo from the Flickr page of Quinn Dombrowski, CC License.

Les aînés vietnamiens seraient horripilés si jamais vous plantiez vos baguettes debout dans votre bol de riz.Photo de Quinn Dombrowski sur Flickr, licence CC.

Cet article de Vinh Trần provient de Loa, un site web et podcast indépendants d'information sur le Vietnam, et est reproduit par Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Ça vous est déjà arrivé de vous faire taper sur les doigts au Vietnam parce que vous avez planté vos baguettes debout dans votre bol de riz ? Où est le problème ? Nous allons explorer cela et d'autres superstitions populaires vietnamiennes.

1. Le chat noir

Si les chats noirs sont un mauvais présage dans de nombreuses parties du monde, pour les Vietnamiens, c'est quand le chat noir entre dans la maison qu'il va arriver malheur.

La professeure Hoàng Mai Nguyễn nous éclaire : cette superstition, dit-il, est ancrée dans la croyance que, lorsque quelqu'un meurt et qu'un chat noir entre dans la maison et saute par-dessus le cercueil, le mort peut se réveiller. Ceci provient, apparemment, d'une légende transmise à travers les générations sans preuve scientifique. Mais comme personne ne veut de cela, on fait tout pour empêcher une telle situation de se produire.

2. Pas de personnes en nombre impair sur une photo

Avez-vous déjà été à un mariage vietnamien et remarqué que s'il y a un nombre impair de personnes prêtes à poser pour une photo, une autre personne va se précipiter dans le groupe ? Eh bien, voici la « logique » derrière cela.

Selon la superstition vietnamienne, la personne au milieu d'une photo de groupe sera la première à mourir. Plus précisément, quand il n'y a que trois personnes dans la photo, la personne au milieu pourrait être la première à mourir, et si il ou elle ne meurt pas, alors les trois risquent le mauvais sort.

Encore une fois, il n'y a aucune preuve scientifique, mais… qui veut prendre le risque ?

3. Les baguettes debout dans le bol de riz

Les aînés vietnamiens seraient horripilés si jamais vous plantiez vos baguettes debout dans votre bol de riz. Mais pourquoi ?

Certains disent que c'est parce que ça ressemble à un bol d'encens (les baguettes ici seraient des bâtons d'encens).

La professeure Nguyễn dit que ce n'est pas que les bols d'encens attirent le mauvais sort, mais puisqu'ils sont si souvent utilisés lors des cérémonies commémorant les défunts, ils sont fréquemment associés à un décès dans la famille. Elle dit qu'il n'y a pas de preuve de malchance survenant à cause de cela, mais une étudiante nommée Lan Bùi dit qu'elle évite de poser ses baguettes ainsi par respect.

J'ignore quant à moi si cette superstition peut porter malheur, mais j'évite toujours, parce que je considère que c'est un manque de savoir-vivre. C'est une forme de respect pour moi.

Vous avez à présent une brève analyse de trois superstitions populaires vietnamiennes. Que ce soit par respect ou pour écarter tout risque de malchance, vous serez désormais en mesure de choisir un tout petit peu à meilleur escient d'adhérer ou non aux superstitions.

Ce podcast (en anglais) vous en apprendra plus sur les superstitions vietnamiennes :