Plusieurs personnes qui fêtaient la victoire d'Hassan Rouhani aux élections présidentielles à Shiraz ont scandé des slogans de soutien à Mir Hussein Mousavi, un leader de l'opposition assigné à résidence depuis plusieurs années.
Un grand quotidien japonais a révélé que les milliards de yens destinés à procurer des emplois aux personnes vivant dans les zones dévastées par un puissant tremblement de terre suivi d'un tsunami dans le Nord-Est du Japon en 2011, ont été orientés vers d'autres projets sans rapport avec la catastrophe et n'ont donc pas été utilisés pour les victimes.
L’Asahi Shimbun annonce [anglais] que sur les 200 milliards de yens (deux milliards de dollars américains) mis à disposition sur le budget gouvernemental et destinés à aider ceux qui ont perdu leur travail et leur logement, plus de la moitié ont été orientés vers 38 Préfectures autres que les 9 touchées par la catastrophe.
Ces fonds destinés à financer des emplois d'urgence ont été utilisées entre autres choses pour : une équipe employée à compter les tortues de mer, une exposition internationale sur les mangas, une campagne de promotion de la préfecture de Yamagouchi où trônait Choruru, la mascotte aux cheveux verts.
L'annonce du détournement de fonds destinés à la reconstruction à provoqué des critiques sur les réseaux sociaux.
Un utilisateur de Twitter, @2_happy fait part de sa déception :
@2_happy: Voir les autorités et les organismes publics agir ainsi dans ce pays ! Peut-on encore dire qu'on ne sait que bien faire les choses dans ce pays ? 100 milliards des fonds pour la reconstruction détournés !
L'éditeur de cyclingtime.com, le portail d'un site pour les fans du vélo, a descendu en flèche sur Twitter les rapaces responsables du mésusage de cet agent. Son commentaire a été retwitté plus de 200 fois.
@cyclochabumaro: Sur les 65.000 personnes embauchées dans 38 préfectures dans le cadre de l'effort de reconstruction après la catastrophe, seulement 3% étaient des résidents des zones dévastées, les 97% restant venaient de partout ailleurs. S'il vous plait, arrêtez de me faire marcher, c'était le moyen d'aider à se sortir de ce désastre. Il y a trop de “pique-assiettes” qui nous font croire qu'il compatissent et viennent en aide à leurs propres concitoyens
Shingo Nishinari (@shingo_ghetto), un rappeur bien connu pour ses critiques politiques, fait le commentaire suivant :
@shingo_ghetto: Quelle déception ce détournement impardonnable: Ces organismes et ces ministres prétextant pour avoir de l'argent. Ces froides organisations s'emparant de l'argent. Mes voeux les plus sincères pour une véritable reconstruction.
Ce n'est pas la première fois que les fonds de secours aux sinistrés du grand tremblement de terre de l'est du Japon sont détournés. Kahoku Shimpo, un quotidien régional de la région du Sendaï dans le centre du Japon, à fait part de sa déception en juin 2011 devant l'attitude du gouvernement qui négociait [japonais] la construction des logements temporaires des victimes avec des entreprises nationales plutôt que des entreprises locales dans les zones dévastées.
Le journal de Hokkaido a publié un éditorial [japonais] en octobre 2012 critiquant le fait que 3.4 milliards de yens ont été utilisés pour financer la construction d'une route dans le sud ouest de l'ile d'Okinawa qui n'a pas été touchée par le tremblement de terre. inakamon_jiji (@Inakamon_jiji), utilisateur de Twitter dont le nom signifie: ” un vieil homme dans la nature” a écrit une tribune dans le journal de Hokkaido :
@Inakamon_jiji: “Des bureaucrates impardonnables qui s'approprient un budget de reconstruction. Le cœur du problème est l'existence de fonctionnaires incompétents qui gouvernent le pays. Il est évident qu'ils avaient besoin de faire autre chose avant d'augmenter les impôts.
On a vu s'élever, après le tremblement de terre, des critiques féroces contre des grands médias publics et des agences de relations publiques qui auraient détourné des fractions des fonds de reconstruction pour financer des campagnes de remotivation publique à l'aide de vedettes de la télévision.
En 2012, le blogueur popo a critiqué [japonais] les dépenses colossales de ces grands organismes de la télévision financées en siphonnant les fonds de reconstruction. Le blogueur fait référence à un article paru dans l'hebdomadaire Post Seven qui a révélé l'affaire en août 2012 [japonais].
Selon certains éléments, sur le budjet total, plus de 3 milliards de yens ont été utilisés pour des publicités de soutien à la reconstruction… La corporation locale des pêcheurs dans les zones touchées, n'a eu que bien peu d'aide gouvernementale et beaucoup ont été obligés d'arrêter leur activité par manque de financement. Si cela est vrai, j'estime que ces sociétés de télévision devraient être immédiatement fermées.
La dernière dénonciation faite par Asahi Shimbun a fait s'élever des voix très critiques. En réaction le gouvernement japonais a pris la décision de demander aux gouvernements locaux ou organisations diverses d’arrêter d'utiliser [anglais] l'argent destiné à la reconstruction et de lui renvoyer ce qu'il en reste. Le ministre des finances serait actuellement en train d'enquêter à ce sujet.
Sur blogroll esteru.com [japonais], un anonyme crique ce plan [anglais] mis en place trop tard. D'autres anonymes commentent ce post et se querellent pour savoir si la faute doit être imputée à la gestion du PDJ (Parti démocratique du Japon) ou bien au LDP (Parti démocratique libéral du Japon) actuellement au pouvoir.
Je touve que le LDP a été rapide à réagir sur cette affaire, étant donné le désordre crée par le PDJ. Je pense que le LDP avait au moins besoin de 6 mois pour corriger cette situation budgétaire.
Je ne comprends pas pourquoi il y a ici des gens qui blâment le LDP. Je pense que c'est par ce qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'est un système politique. Je considère cette intervention sur les crédits budgétaires comme la preuve de la compétence du LDP. Imaginez un peu la situation, ce n'est pas le LDP qui a mis en place ces crédits, il n'est pas évident pour lui d'en demander la restitution alors qu'ils ont été légalement attribués !
151 名前:はちまき名無しさん 投稿inez un pei 日:2013年06月04日 14:20
民主党がと言っている人は復興予算を使うときに制定した復興基本法がどのようにできたかを理解しているの?この法は民主が閣議決定したときは被災地限定で使えるようにすると一文が入っていたが自民公明民主の三党で地域以外にも使えるように議員立法したのがそもそものこの流用ができるようになった第一歩だというのに。
だから悪いのは民主党だけじゃなく自民も公明も悪いでしょ
Je parie que ceux qui critique pour cela le PDJ n'ont aucune idée de ce qui s'est passé avec l’Acte fondamental pour la reconstruction. Quand le cabinet ministériel du PDJ a créé ce projet de loi , Il a pris soin d'y inclure un article disant que ce budget sera exclusivement destiné aux zones touchées par la catastrophe. Mais lorsque les législateurs au grand complet (PDJ, LDP, Komei) ont mis en place cette loi, ils ont décidés que les sommes versées ne pouvaient être frappées d'une exclusivité géographique. Ils sont ainsi tous à blâmer.
[En réponse à 148): On a commencé à à parler de détournement des fonds il y a deux ans. J'estime que le gouvernement est coupable de non intervention sur les organismes responsables de l'attribution des aides. Ce n'est pas un problème de parti politique. Cette pratique de "l'assiette au beurre" est le fait d'organismes gouvernementaux qui sont les pires incompétents et dépensent sans contrôle.
Sur Twitter, Nakano Takashi, qui pilote un projet à Minamisoma city, dans Fukushima pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre, déclare aussi que ce n'est pas un problème de parti politique.
@wildft: Cet argent qui a été extirpé via des augmentations d'impots, puis massivement détourné de son usage originel pour créer "yuru chara" une mascotte régionale de bande dessinées, pour soutenir des idoles locales, pour construire des routes nationales, pour compter des tortues....Toutes ces municipalités ont sollicité ces fonds.... finalement nous sommes tous responsables.
Les banlieusards qui prennent le bus à Dacca, la capitale du Bangladesh, 15 millions d'habitants [en anglais comme les liens suivants, sauf mention contraire] et une trafic très dense, peuvent pour la première fois consulter une carte pour planifier leur trajet.
Pour cartographier la ville, le projet, qui a été lancé en janvier 2012, a déployé une masse de volontaires munis d'un smartphone pour collecter rapidement des données sur le système de bus de Dacca. Ils ont pisté les bus sur différents itinéraires et recueilli les avis des gens. Mais n'appelez pas ça du travail collaboratif de masse — l'équipe a inventé le terme flocksourcing (masses + mobiles) pour décrire le recueil rapide de données urbaines.
La circulation à Dacca. Photo Firoz Ahmed. Copyright Demotix
Le groupe a utilisé le site de financement participatif Kickstarter pour financer la version alpha, qui a une précision actuelle atteignant 75%. L'équipe vise pour la prochaine version du plan une précision de 95%.
La présentation de la carte a eu plus de succès sur Twitter. Le cinéaste Mizanur Rahman (@MadLungiFilmz) écrivait :
@MadLungiFilmz: C'est une aubaine pour un dingue de transport public comme moi ! :D Super initiative des gens pour la première carte des bus de Dacca. http://fb.me/1KIhOXJHg
Jacqueline M Klopp (@jmklopp1), une “urbanista” auto-proclamée, louait la carte :
Un usager consultant le plan des bus. Photo de Nazim Uddin Khan Prince/Urban Launchpad. Utilisée avec autorisation
L'auteur et blogueur Mamun M Aziz écrit [bengali] dans Somewherein :
ঢাকায় বাস সার্ভিসের অব্যবস্থাপনার শেষ নাই, এর উপর বাসস্টপের সুনির্দিষ্ট চিহ্ণিতকরণও সেভাবে করা নেই। ঢাকা শহরের পরিবহণ ব্যবস্থার অনেক সমিতি বা সংগঠন থাকলেও বাস রুট নেটওয়ার্ক ব্যবস্থা বেশ স্বাধীনও বটে। এইসব সমস্যা প্রথম বাস ম্যাপটি করতে গিয়ে সেচ্ছাসেবকদের নানান জটিলতায় পর্যবসিত হতে বাধ্য করেছে । তথাপি একটি সফল মানচিত্র তারা ঠিকই দাঁড় করাতে পেরেছে। মানচিত্রটির এক পাতায় রুট সমূহ চিত্রিত হয়েছে এবং অন্য পাতায় বাস এর নম্বর, কোম্পানী নাম এবং ছাড়ায় ও গন্তব্য স্থানের নাম আলাদা ভাবে চিহ্নিত করা হয়েছে।
Il y a profusion de mauvaise gestion dans le réseau de bus de Dacca. Au sommet, les arrêts de bus ne sont pas clairement indiqués sur la carte. Il y a plusieurs associations de propriétaires de transport privé et ils ont un réseau de lignes très flexible. Tout cela a créé beaucoup de problèmes pour les volontaires afin de créer la carte des bus. Mais ils se sont organisés pour n'en faire qu'une. D'un côté du plan sont imprimés les réseaux de lignes et de l'autre côté la compagnie de bus, les numéros de bus et les points de départs et arrivées sont listés séparément.
Comme la campagne de financement participatif du projet approchait de sa fin en janvier 2013, les gens sur Twitter promouvaient leurs dons. Harry van der Velde (@harryzicht) désignait, après son don au projet sur Kickstarter, la carte comme un produit de “pouvoir de la foule” :
@harryzicht: Pouvoir de la foule ! Visuel, dynamique et coopératif. Je viens de soutenir le premier plan de bus de Dacca sur @Kickstarterkck.st/RDQi5N
L'entrepreneur Nash Islam (@nashislam) écrivait au sujet de l'effet potentiel de la carte :
@nashislam: Je viens de soutenir le premier plan de bus de Dacca- un projet qui peut avoir un effet de grande ampleur sur la ville. Voyez par vous-même http://kck.st/RDQi5N
Tous les liens de cet article renvoient vers des pages en espagnol.
Une campagne intitulée “Yo apoyo la ley 779″ ["je soutiens la loi 779"] a été lancée sur les réseaux sociaux pour exiger le respect d'une loi qui protège l'intégrité physique, psychologique et morale des femmes. Pour participer à cette campagne, les internautes sont invités à écrire une phrase de soutien, se prendre en photo avec cette phrase et la télécharger avec le tag#yoapoyolaley779.
Cette loi interdit notamment la médiation entre victimes et agresseurs, indépendamment du type d'agression. À cause de cet aspect de la loi, depuis mars de cette année, des dirigeants religieux et des magistrats de la Cour Suprême de Justice (CSJ) en appellent à une réforme de la loi, alléguant qu'une médiation devrait être possible lorsque la condamnation est inférieure à 5 ans.
@AnabellZavala apporte son soutien à la Loi 779 : “Ce qui serait inconstitutionnel, ce serait que la Loi 779 n'existe pas.”
Ce sont les membres de l'Association démocratique des avocats du Nicaragua (Adanic) qui ont été les premiers à réclamer le rejet de cette réforme, la considérant inconstitutionnelle. L'association a fait appel à ses adhérents et plus largement à la population pour exiger de la Cour Suprême de Justice (CSJ) qu'elle tranche les recours formés contre la loi 779.
Sur son blog, Carlos Lucas a déclaré à propos de cette loi :
No es perfecta y ni siquiera revolucionaria y aunque llega algo tarde, tomando en cuenta el enorme daño físico, vidas, estado sicológico de las mujeres y sus familias, que había venido provocando su vacío, pero la puesta en marcha de la Ley 779 o Ley Integral contra la Violencia hacia las Mujeres de Nicaragua, comienza a sacudir- y más si se si aplica firmemente- nuestra forma de pensar y conceptos sobre familia, matrimonio, unión de pareja, hogar, felicidad, armonía familiar, amor, etc.
Tan es así, que sobre esta Ley 779, apenas dictada en el 2012, ya hay en Nicaragua, toda una reaccionaria conspiración contra algunos de esos avances en el tema de la violencia contra la mujer.
Elle n'est ni parfaite ni révolutionnaire et elle arrive certainement un peu tard, si l'on considère les importants dommages physiques, les vies, l'état psychologique des femmes et de leur famille ayant souffert de son absence. Cependant la mise en œuvre de la Loi 779 ou Loi générale contre les violences faites aux femmes du Nicaragua commence à ébranler — et ébranlera encore plus si elle est appliquée avec fermeté — nos modes de pensée et nos conceptions sur la famille, le mariage, le couple, le foyer, le bonheur, l'harmonie familiale, l'amour, etc.
Au point que cette Loi 779, tout juste promulguée en 2012, a déjà fait naître au Nicaragua une véritable conspiration réactionnaire contre certaines de ses avancées dans le domaine des violences faites aux femmes.
Début mai 2013, Mgr Abelardo Mata a comparé devant la presse la Loi 779 à l'Antéchrist, en ajoutant que cette nouvelle loi sépare les familles en ne permettant pas de médiation entre l'agresseur et sa victime. Ces déclarations de l'évêque d'Estelí ont suscité de nombreuses réactions dans l'opinion publique et notamment, à nouveau, sur les réseaux sociaux.
Tag au pochoir de Rodrigo Rodriguez. Campagne de protestation contre Mgr Mata
Le groupe féministe La Corriente a réalisé une vidéo destinée à l'évêque Mata, qui montre quatre militantes du mouvement parodiant la chanson “Maldita Primavera” de Yuri :
D'autre part, des militants ont lancé sur les réseaux sociaux la campagne “¡Cuidado, Obispo Mata” ["Attention, Monseigneur Mata !"]. Sur son blog, Rodrigo Rodriguez s'interroge :
¿Es la ley 779 REALMENTE tan grave para el sistema de justicia -pensemos por un momento que nuestro sistema de justicia es bien aplicado, sólo para ejemplificar esto- y el ejercicio de los derechos humanos en nuestro país, como para compararla con el significado del anticristo, entendido desde una visión cristiano-católica como un adversario decisivo del hijo de Dios (ese ser invisible, omnipresente, todopoderoso que controla y decide nuestro destino)?
En serio… ¿en realidad es tan grave?
La loi 779 est-t-elle VRAIMENT si grave pour notre système de justice – imaginons un instant que notre système de justice soit bien appliqué, uniquement pour illustrer notre propos – et pour l'exercice des droits humains dans notre pays, pour qu'on la compare à l'Antéchrist, entendu selon une perspective christiano-catholique comme un adversaire majeur du fils de Dieu (cet être invisible, omniprésent et tout-puissant qui contrôle et décide de notre destinée)?
Sérieusement… c'est vraiment si grave ?
Sur le blog 24 retazos de locuras, on peut voir une autre vidéo réalisée par le groupe Jóvenes por la ley 779 [les Jeunes en faveur de la Loi 779], qui les montre en train d'interpréter eux aussi la chanson que La Corriente a consacrée à Monseigneur Mata :
Avec son texte “¿Por qué defiendo la ley 779?” ["Pourquoi je suis en faveur de la Loi 779], le mouvement Católicas por el Derecho a Decidir [Catholiques pour le Droit de Décider] apporte son soutien à la loi :
En Nicaragua las cifras de Violencia Intrafamiliar y Sexual registradas en las Comisarías de la Mujer,han venido incrementándose anualmente de 31759 en 2009 a 34763 en 2010. El Instituto de Medicina Legal IML refleja en el 2012, la realización de 5371 peritajes, de las cuales 4726 fueron realizados a mujeres y 642 fueron realizados a hombres (en este último caso, los agresores son hombres incluidos los agentes estatales).
Au Nicaragua, les chiffres de la violence intra-familiale et sexuelle enregistrés par les Commissariats pour Femmes augmentent tous les ans : ils sont passés de 31 759 en 2009 à 34 763 en 2010. En 2012, l'Institut de Médecine Légale IML a réalisé 5 371 expertises médicales, dont 4 726 sur des femmes et 642 sur des hommes (dans ces derniers cas, les agresseurs sont des hommes, y compris des représentants de l'État).
Le document souligne que “tous les ans, au Nicaragua, plus de 80 femmes sont assassinées, conséquence de la violence extrême exercée à leur encontre”.
L'autre côte du mur – oeuvre collective/Photo : Artigo 19
Un tribunal interdit à Ricardo Fraga de Oliveira, ingénieur agronome, avocat et professeur de santé publique dans le secteur de la planification environnementale, de manifester [en portugais comme pour tous les autres liens sauf indication contraire], que ce soit dans la rue ou sur Internet, contre le projet de promotion immobilière de Mofarrej Vila Mariana SPE Empreendimentos Imobiliários S/A, dans le quartier Vila Mariana, à São Paolo, au Brésil.
La condamnation a été prononcée le 15 mai dernier par le tribunal de São Paolo suite au recours déposé par les avocats de Ricardo contre l'entrave à la liberté d'expression qui lui a été imposée à caractère temporaire le 6 mars. La décision reprend la décision précédente à quelques différences près : elle oblige Ricardo à retirer de sa page Facebook chaque contenu qui fait référence à l'entreprise (et non plus fermer sa page) ; il lui est interdit en outre de participer aux manifestations qui se tiennent à moins d'un pâté de maison du chantier (avant la limite était d'1 km).
L'ONG Artigo 19, qui s'implique en faveur du droit à la liberté d'expression, suit le cas et offre l'accès aux documents produits pendant le procès sur sa page Internet. L'organisation explique que la décision du tribunal de São Paolo n'est pas conforme à l'article 19 de la Convention internationale sur les droits civils et politiques, qui énumère seulement trois situations dans lesquelles la restriction des libertés d'expression d'un individu est possible : (i) celles prévues par la loi, (ii) le respect du droit ou de la réputation de quelqu'un d'autre et (iii) des raisons de sécurité nationale, d'ordre ou de moralité publique et conclut :
Caso o teste das três partes tivesse sido observado, a restrição contra a liberdade de Ricardo não teria sido concedida visto que tal restrição não se encontra prevista em lei e o interesse econômico de comercialização dos lotes pela empresa não está acima do interesse público concretizado na garantia da liberdade coletiva de manifestação.
Si ces trois possibilités avaient été prises en considération, la restriction de la liberté de Ricardo n'aurait pas été prescrite étant donné qu'il n'entre dans aucun des ces trois cas et l'intérêt économique pour la commercialisation des lots de l'entreprise ne vient pas avant l'intérêt public qui se concrétise par la garantie de la liberté collective de manifester.
Dans le recours en appel soumis par ses avocats au tribunal de São Paolo, Ricardo s'interroge sur l'enjeu :
Em um país com histórico ditatorial, deve-se analisar com extraordinária cautela um caso que, se não for compreendido com a devida sensibilidade jurídico-social, poderá formar um precedente jurisprudencial gravemente periclitante ao exercício de uma Democracia conquistada após anos de censura e opressão.
Dans un pays qui a déjà vécu une dictature devrait considéré avec grande prudence un cas qui, s'il n'était pas analysé avec la sensibilité juridico-sociale nécessaire, pourrait constituer un précédent judiciaire très dangereux pour l'exercice de la démocratie conquise après des années de censure et d'oppression
La chaîne TVassim Vila Mariana a enregistré le prononcé du jugement, lorsque, présent à la décision finale, Ricardo s'émeut. Immédiatement après, il se lève et se place face au juge, à côté des autres présents qui se sont bâillonnés en signe de protestation. Ricardo a aussitôt commenté la décision de justice :
Après la fermeture sur ordre du tribunal de la page FB O Outro Lado do Muro, un autre mouvement a été créé sur la plateforme appelé Meu Nome Não é Fraga pour charger du contenu sur l'affaire. Une autre initiative créée dans l'intention de canaliser l'opposition au promoteur immobilier est la page de Facebook O lado de cá do muro: o do cidadão da Vila Mariana. Bruno Costa, administrateur du groupe explique :
Quando digo que os empreiteiros são espertos digo porque quando fizeram esta ação sabiam que tal censura nos deixariam revoltados e que protestaríamos. Com toda razão. A censura realmente é ABOMINÁVEL. Ok. Mas sabiam também que o foco central se perderia e que aumentaríamos nossos esforços contra a censura. O fato é que se não fizermos algo muito rapidamente não haverá mais como interromper aquela insanidade que é o Boulevard Ibirapuera
Quand je dis que les entrepreneurs sont malins, c'est parce qu'en décidant de cette action en justice ils savaient que scette censure nous serions révoltés et que nous protesterions. Et à raison. La censure est une chose vraiment ABOMINABLE. Ok. Mais ils savaient aussi que l'objectif principal [de bloquer les travaux ndt] se serait perdu pendant que nous aurions accru nos efforts contre la censure. Le fait est que si nous n'agissons pas très rapidement il n'y aura plus moyen d'interrompre cette insanité qu'est le Boulevard Ibirapuera
Des individus et organisations ont rejoint dès le début cause promue par O Outro Lado do Muro, lançant une pétition qui a désormais atteint le seuil de 5.000 signatures, demandant que le projet de Mofarrej soit réexaminé et un manifeste de soutien à liberté d'expression collective.
Sur Facebook il y a également une mobilisation pour faire pression sur la justice, et l'événement Processo – O Outro Lado do Muro a été créé. L'affaire a été relatée dans le journal Estadão, un article partagé 5.500 fois sur Facebook, ainsi par le lecteur Davi Oliveiraqui a commenté :
A ditadura nunca foi embora, antes era a militar.. hoje é a de quem tem dinheiro..Nunca seremos livres, eterna colonia.
La dictature n'a jamais disparu, avant elle était militaire…. aujourd'hui c'est celle de ceux qui ont de l'argent… Nous ne serons jamais libres, éternelle colonie.
La ville que nous voulons
Ricardo a créé le mouvement O Outro Lado do Muro – Intervenção Coletiva qui pousse les habitants de Vila Mariana à exprimer leur opinion et à envisager comment occuper l'espace urbain à travers l'art. Le “mur” auquel se réfère le mouvement est celui qui entoure le terrain de 9.356 m² où se trouvait jusqu'en 2004 l'ancienne usine Cera Record. Dans un entretien par e-mail avec Global Voices, Ricardo explique que la “démolition [de cet édifice] a été faite du jour au lendemain, sans que la communauté ne soit avertie. “Le terrain vide commençait à être considéré comme un espace destiné à l'usage collectif, mais a été attribué à la société Mofarrej, qui veut y construire trois tours résidentielles de 27 étages et 654 places de parking.
Le mouvement conduit par Ricardo a démarré en juin 2011 et a pris de l'ampleur au fil de réunions de nombreux samedis, comme en témoigne l'article de Denise Delfim du journal local “Pedaço da Vila”. Les images affichées sur le mur sont aussi montrées dans la vidéo suivante :
Outre la contestation particulière du projet immobilier de Vila Mariana, le mouvement propose aux habitants de São Paolo de réfléchir “à l'appropriation de la ville, au modèle de tours qui nous est imposé [...].” Comme le dit Ricardo en réponse à nejao666:
O nome é Outro Lado do Muro porque este outro lado é a rua. E estamos na rua mostrando esta questão. Estamos brigando por projetos urbanísticos com características mais adequadas a cada região da cidade
Nous avons choisi le nom “De l'autre côté du mur” parce que l'autre côté c'est la rue. Et c'est justement pour la rue que nous manifestons actuellement, nous discutons de projets d'urbanisme convenables adaptés aux diverses régions de la ville
Sur la possibilité que le chantiers s'arrête et que soit recréé le terrain de Vila Mariana, Ricardo a indiqué à Global Voices :
a única chance é o Ministério Público propor uma Ação Civil Pública em face das irregularidades ocorridas nos processo de licenciamento. Existe um Inquérito Civil instaurado no MP e em mãos do Promotor Vicente Malaquias da Promotoria de Justiça de Habitação e Urbanismo.
La seule possibilité est que le Ministère public propose une action civile contre les irrégularités apparues pendant l'appel d'offres. Une enquête civile a été ouverte par le procureur Vicente Malaquias du Ministère public pour le logement et l'urbanisme.
Le mouvement a essaimé dans d'autres quartiers de la ville de São Paolo, comme à Pinheiros, où dimanche 26 mai les habitants se sont réunis sur la place Benedito Calixto pour discuter de manière créative d'urbanisme et de l'avenir de leur quartier.