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Pérou: Le vrai sens de Noël

mardi 20 novembre 2012 à 22:36

Sur Columna 17 [espagnol], Cyrano un blogeur péruvien fulmine contre l'avidité que ressentent certains durant les derniers jours de l'année:

Peu importe le vrai sens de cette occasion. Il n'existe qu'un seul objectif : vendre le plus possible, indépendamment de ce que l'on célèbre.

Et de conclure par une réflexion sur ce que veut dire Noël pour ceux qui n'ont pas les moyens d'affronter ce bombardement publicitaire.

Deux artistes tunisiens seront jugés pour des graffiti

mardi 20 novembre 2012 à 19:58

Le 3 novembre, la police a interpellé les graffeurs Oussama Bouagila et Chahine Berriche en train de réaliser des graffiti à Gabes, au sud-est de la Tunisie. Bouagila et Berriche font partie de Zwewla [arabe] [ “le pauvre” en dialecte tunisien], un collectif d'artistes de rue célèbre pour ses graffitis en faveur des pauvres et des personnes marginalisées en Tunisie.

Bouagila et Berriche sont accusés d'avoir “écrit, sans autorisation, sur un bien public” et de “publier de fausses informations susceptibles de troubler l'ordre public”. Les deux jeunes artistes ont été remis en liberté dans l'attente de leur procès, fixé au 5 décembre.

Un graffiti de Zwewla à  Sousse, au centre-est de la Tunisie : “Les salariés et les chômeurs sont contre l'injustice et l'exploitation”

Oussama Bouajila a déclaré à Nawaat.org que lors de son arrestation par la police avec Berriche, ils étaient en train de réaliser un graffiti qui disait : “le peuple veut des droits pour les pauvres.”

Sur Slateafrique, le blog Tawa fi Tunis cite les propos de Bouajila :

Nous avons fait ce mouvement de graffiti parce que personne ne parle de nous, de nos problèmes de chômage, de pauvreté et de marginalisation. Nous avons donc décidé de parler par nous-mêmes. Pourquoi le graffiti? Parce que le graffiti est plus accessible au tunisien qui n’a pas Facebook par exemple.

“Ils ont enterré les pauvres vivants”, graffiti de Zwewla. Photo  Hamideddine Bouali

Par ailleurs, Berriche s'est plaint des lois tunisiennes qui, dit-il, “ne garantissent pas la liberté d'expression”:

Le problème, ce n’est pas la police qui a essayé de nous arrêter ou qui nous a confisqué notre matériel. Le vrai problème, c’est la loi qui s’applique pour les uns et pas pour les autres. Et la loi en elle-même ne garantit par la liberté d’expression et continuer de réprimer avec les mêmes méthodes des anciens dictateurs, les activistes et militants

Y aurait-il une solution législative au lynchage au Nigéria ?

mardi 20 novembre 2012 à 19:11

Cet article fait partie de notre dossier central Relations internationales et sécurité

[Tous les liens sont en anglais, sauf mention contraire]

Les quatre étudiants assassinés de l'Université de Port Harcourt, photo-montage via babajidesalu.wordpress.com

Le 5 octobre 2012, quatre étudiants de l'université de Port Harcourt [fr] au Nigéria ont été victimes d'un lynchage, battus et brûlés vifs, pour avoir soi-disant volé un téléphone Blackberry et un ordinateur portable. La mort tragique de ces étudiants, maintenant connue [sur les médias sociaux] sous l'abréviation “Aluu4″ (les 4 de l'université) a suscité l'indignation et beaucoup de commentaires sur la Toile sur le grave problème de la justice populaire ou du lynchage au Nigéria. Ceci a également donné l'opportunité aux citoyens de soulever la question de la sensibilisation à cette affaire et de proposer des solutions.

Relevant l'absence de dispositions légales à l'encontre du lynchage, le blogueur Okechukwu Ofili a lancé le 18 octobre une pétition en ligne demandant de soutenir un projet de loi interdisant le lynchage, signé par lui même et par le collectif Nigerians Fighting for CHANGE (Nigérians luttant pour le CHANGEMENT”). Il est possible de lire l'intégralité du projet de loi ici. La pétition a au jour de publication réuni plus de 3 500 signatures.

Okechukwu Ofili explique :

Le lynchage est petit à petit devenu un style de vie normal au Nigéria. Alors que les gens / communautés abusent de la loi et prennent les choses en main eux-mêmes. Il est vrai que nous savons qu'il n'existe pas de statistiques ou chiffres fiables sur la fréquence des actes de lynchage au Nigéria, en revanche nous savons que ces actes se produisent depuis des années déjà. Et cela fait des années que nous nous plaignons, que nous pleurons et que nous regardons mais rien n'a changé depuis, puisque les lynchages ont toujours lieu et les auteurs sont souvent impunis.

Ceci est largement du au fait que les gens ont perdu la foi dans la force de la police et dans le système judiciaire, rongé par la corruption, l'incompétence et des ressources inadéquates. Ce qui exacerbe encore l'affaire est l'absence ou le manque de reconnaissance du lynchage (et de ses multiples variantes) en tant que crime par nos lois fédérales notamment par la loi CAP C38 LFN 2004 de notre Code pénal. Une loi qui en dépit de ses abondantes 145 pages recensant les actes criminels ne fait aucune allusion au lynchage, alors qu'elle couvre les meurtres rituels, les émeutes et même les timbres contrefaits, mais pas le lynchage.

Deux sénateurs ont reçu des copies de la proposition de loi pour l'examiner.

Au cas où il serait ratifié, ce projet de loi introduirait des peines de prisons et des amendes pour les auteurs de lynchages et pour les communautés où ces actes de violence se produisent. Les citoyens ou policiers qui se contenteraient de regarder l'attaque sans tenter de s'interposer et de disperser la foule seraient inculpés de félonie.

Dans le cadre de la campagne revendiquant la justice pour les Aluu4, un groupe de blogueurs a contribué à l'organisation d'un Tweet-a-thon [marathon de tweets] le 25 octobre en créant les mots-clefs #NeveragainNG (Jamais plus au Nigeria) et #Aluu4 afin de populariser ce sujet sur Twitter au Nigéria.

Dans un entretien par emails, Kathleen Ndongmo, citoyenne camerounaise résidant à Lagos au Nigéria et qui a été assez active dans cette campagne, décrit comment ils espèrent provoquer plus d'actions contre le lynchage :

1. Ce serait vraiment historique si les gens arrivent à changer l'actuel Code pénal. Cela dotera d'énormément de confiance les militants, les groupes qui oeuvrent depuis des années pour changer le système judiciaire, la police et la loi relative à cette question.

2. Ensuite, il devrait y avoir de la sensibilisation et de l'éducation vu qu'il existe un déficit de connaissances auquel nous devons palier.

3. Dernier point, mais non le moindre, il faudrait exercer une pression et mener un plaidoyer en faveur de la mise en oeuvre de réformes judiciaires et policières.

Cette approche globale nous aidera à atteindre l'objectif d'un mouvement populaire durable, en vue d'entamer un dialogue pour le changement.

Le site nigérian Premium Times a annoncé le 18 octobre que 13 suspects ont été inculpés de conspiration et de meurtre par le Tribunal de première instance à Port Harcourt.

ISN logoL'article et ses traductions en espagnol, arabe et français ont été commandés par International Security Network (ISN) dans le cadre d'un partenariat destiné à faire entendre les points de vue des citoyens sur les relations internationales et les questions de sécurité à travers le monde. Cet article a d'abord été publié sur le blog de l'ISN. Voir d'autres articles ici.

La nouvelle loi japonaise sur le droit d'auteur crée la confusion

mardi 20 novembre 2012 à 18:48

La législation japonaise sur le droit d'auteur récemment modifiée est entrée partiellement en vigueur le 1er octobre 2012 et punit maintenant le téléchargement illégal ainsi que la copie de DVD pour utilisation privée. Quiconque contreviendra à la loi sera condamné à deux ans de prison maximum ou au paiement de 2 millions de Yens, soit 19 786 €.

Les internautes ont exprimé leur inquiétude quant à cette nouvelle loi. Le groupe “Movements for the Internet Active Users” (Mouvements pour les internautes actifs - Un groupe d'activistes du Japon) fournit une analyse du projet de loi du 6 juin.

  1. 摘発されるのは理解していない子どもたちです
  2. 適法・合法の区別をつけることができません
  3. 捜査権の乱用を招くおそれがあります
  4. 慎重な議論が必要です
  1. Ce seront les jeunes qui, ne pouvant pas très bien comprendre la loi, vont être le plus concernés.
  2. La définition de ce qui est légal et illégal est très imprécise et difficile à apprécier.
  3. Cela peut conduire à des abus de l'autorité judiciaire
  4. Il est besoin d'un bon débat, bien pensé.

Le passage à la sanction provoque désarroi et colère chez les internautes. Un commentaire sur Twitter décrit comment les informations se sont transformées en fausses informations :

Twitter伝言ゲーム難しすぎ。「違法ダウンロード刑罰化10/1より」→「著作権違法サイトの取締り」→「二次創作は著作権違法?」→「二次創作禁止令10/1より」→「10/1までに反対が10万人集まらなければコミケ・ニコニコ動画・pixivがなくなります!拡散希望!」←こうなった

L'information s'est ainsi transformée : “Entrée en vigueur des sanctions pour téléchargements illégaux le 1er octobre” –> “Pillages des sites en ligne et violation des droits d'auteur” –> “Les oeuvres dérivées sont-elles des violations des droits d'auteur ?” –> “L'interdiction des oeuvres dérivés entre en vigueur le 1er octobre” –> “Signez la pétition ! 100 000 signatures sont nécessaires sinon ‘niconico movie', ‘pixiv' - les sites en ligne et la distribution indépendante - vont fermer !” Voyez comment on a abouti à cette fausse information.

Quelques utilisateurs de Twitter ont adressé un avertissement quant aux fausses informations. @fu_ryukei , par exemple, a prévenu :

【拡散希望】「二次創作禁止令の法律が10月1日からに決まった」というツイートが拡散されていますが、正しくは「違法ダウンロード刑事罰化が10月1日から」です。 二 次 創 作 そ の も の を 禁 じ る も の で は あ り ま せ ん

J'ai vu circuler quelques tweets qui disent que “la loi interdit les oeuvres dérivées à partir du 1er octobre” mais ce n'est pas vrai. Les sanctions pour téléchargements illégaux entrent en vigueur le 1er octobre. Il ne s'agit pas d'interdiction des oeuvres dérivées.

Un autre utilisateur a également averti :

「二次創作禁止令」という法律は存在しない。ただのデマ。 ただし、無許諾の二次創作は著作権法違反。親告罪なので、原作者からの黙認・削除依頼・告訴…といった形で折り合ってきた。 10/1違法DL刑罰化施行からは、音楽・動画の無許諾二次創作に限り、ダウンロードも刑罰対象(親告罪)。

Ainsi, il n'existe pas de “décret contre les oeuvres dérivées”. C'est une fausse rumeur. Cependant,produire des oeuvres dérivées sans l'autorisation de l'auteur est une violation des droits d'auteur. Cela devient une infraction passible de poursuites pénales uniquement en cas de plainte. Par conséquent, pour le cas où l'auteur ne les remarquerait pas ou demanderait à les enlever, cela peut alors se terminer en Cour d'appel. Quiconque télécharge après le 1er octobre des oeuvres dérivées sans autorisation de l'auteur, encourt une amende en cas de plainte.

Le 24 juillet, le Secrétariat à la Culture et à la Communication japonais a publié les questions souvent posées sur la loi mais il est peu probable que ces détails fourniront une description exhaustive tout autant qu'une compréhension des questions de copyright. Le site du gouvernement, qui est géré par le service des Relations publiques, a aussi publié des détails sur la nouvelle réglementation du droit d'auteur. Sur son site, celui-ci explique que l'intention de la loi, face à la piraterie, est d'empêcher que les ayant-droits soient lésés de leurs revenus, comme, par exemple, via le chiffre d'affaire de la diffusion payée pour la vente de CD et de DVD.

Un utilisateur de Twitter a réexaminé la discussion sur la pénalisation des téléchargements illégaux après avoir découvert que le Japon se place au 1er rang des ventes de CD par acheteur lequel, dans le même temps, dépense à cet effet le plus d'argent au monde :

つまり、ダウンロード刑事罰化の議論とはいったいなんだったのか、と。 .@biac_ac さんの「TV「世界番付」を見て、「CDを買う国」ランキングの1位が日本だと知った人の反応」をお気に入りにしました。 togetter.com/li/361017

Le but était-il alors vraiment d'introduire une sanction pour les téléchargements illégaux ? .@biac_ac Voici un lien qui inventorie les réactions des utilisateurs de Twitter ayant découvert que le Japon est, d'après une émission télé, le pays qui consomme le plus de CD au monde. togetter.com/li/361017

Photo-vignette de HikingArtist.com CC BY NC-ND 2.0

Un cessez-le-feu Hamas-Israël en vue ?

mardi 20 novembre 2012 à 17:29

La nouvelle se répand comme une traînée de poudre sur Internet : un cessez-le-feu pour Gaza serait signé ce soir [20 novembre 2012] au Caire entre le Hamas et Israël après une semaine de violence.

A Gaza, Ismaeil Mohaisen rapporte :

@IsmaeilFadel: DERNIERE HEURE : les leaders du Hamas et du Jihad Islamique vont tenir une conférence de presse ce soir au Caire pour annoncer un accord de cessez-le-feu négocié par l'Egypte.

Nigâr Hacızade ‏renchérit :

@nhacizade: Channel 10 d'Israël et Al Jazeera Arabic rapportent tous deux qu'un cessez-le-feu (à partir de ce soir minuit) va être annoncé prochainement #Gaza

Le correspondant de la BBC à Gaza et en Cisjordanie Jon Donnison tweete :

@JonDonnison: Ayman Taha porte-parole du Hamas au Caire dit à la BBC qu'un cessez-le-feu entrera en vigueur cette nuit.

Pendant ce temps de nouveaux tirs de missiles continuent à être signalés sur Twitter.

Il y a demi-heure, Abigail Hauslohner, chef du bureau du Caire du Washington Post, actuellement à Gaza, tweetait :


@ahauslohner
: Et voilà. 4 frappes au nord ces dernières minutes. #Gaza

Sabiha Mahmoud ironise /


@SabihaMahmoud
: Apparemment un cessez-le-feu sera décidé ce soir à 21 heures… d'ici là Israël a carte blanche pour accomplir son génocide #Gaza #Heal_Gaza (soigner Gaza)

Andy Carvin a son explication :

@acarvin: Une des dures vérités des cessez-le-feu : c'est souvent l'escalade de la violence juste avant leur entrée en vigueur pour consolider la position sur le terrain. #gaza

And Max Blumenthal interroge :

@MaxBlumenthal: Les journaleux parachutés à Gaza vont-ils rester dans les parages après le cessez-le-feu pour informer leurs audiences sur la vie sous siège israélien ? CC: @andersoncooper