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Monde arabe : Adieu, Gabriel Garcia Marquez

samedi 19 avril 2014 à 14:52

Les internautes arabophones ont salué le décès de Gabriel Garcia Marquez, Colombien, Prix Nobel de littérature, disparu à l'âge de  87 ans à Mexico.

Sur Twitter, Yasmine Zohdi a mis en mots ce que beaucoup ressentent :

Marquez est mort : un petit peu de magie a quitté la terre aujourd'hui.

La Jordanienne Shaden Abdelrahman confie [arabe] :

Mon coeur est triste ce soir #Marquez

L'auteure marocaine Laila Lalami fait son éloge :

Personne n'a mieux écrit que lui sur le péché d'orgueil, la corruption qu'amène le pouvoir, et la redemption par l'amour. Vous allez me manquer, Gabriel Garcia Marquez.

Elle partage aussi une de ses photos, en train de lire ‘Cent ans de solitude', et l'impact qu'a eu son auteur sur elle, en tant qu'écrivain.  

Moi à l'âge de 23 ans, lisant ‘Cent ans de solitude’ et me demandant comment diable j'allais pouvoir écrire après ça. 

L'éditorialiste des Emirats Arabes Unis UAE Sultan Al Qassemi partage ses souvenirs de ce livre également. Il a tweeté :

Repose en paix, Gabriel Garcia Marquez. Je me souviens d'avoir lu ‘Cent ans de solitude’ quand mon père était à l'hopital, il y a dix ans, peu avant son décès.

Mohamed AbdelRahman saisit l'occasion pour se moquer du président algérien Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 15 years, et qui vient d'être élu pour un quatrième mandat (le 19 avril 2014) en dépit d'une mauvaise santé [ar]:

Tous les dirigeants du monde sont en deuil de Marquez, sauf Bouteflika, qui est mort avant lui. 

Bahraini Eyad Ebrahim ajoute :

Repose en paix, Garcia Marquez. Vos livres continueront à nous inspirer pendant les siècles à venir.

 A Oman, Nabhan Salem conclut [ar] :

Adieu, Marquez.
Vos inventions continueront à vivre après la mort de votre corps. 
Ceux qui comme vous ont allumé l'émerveillement avec le feu de l'intelligence et de la littérature ne meurent jamais. 

Cambodge : Un projet de loi liberticide pour Internet

samedi 19 avril 2014 à 14:21
Monks in a computer shop in Phnom Penh. Flickr photo by Magalie L'Abbé

Des moines dans un cyber café à  Phnom Penh. Photo sur Flickr de Magalie L'Abbé (License CC)

Les internautes cambodgiens et les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent un projet de loi contre la cybercriminalité contenant des dispositions qui pourraient nuire à la liberté d'expression.

Bien que le gouvernement ait refusé de commenter le projet de loi, Article 19, une organisation de défense des médias, basée à Londres, a obtenu une traduction anglaise non officielle du projet. Le gouvernement avait annoncé son intention d'adopter une loi anti-cybercriminalité en 2012, mais il n'a tenu aucune consultation publique à propos de cette proposition au cours de ces deux dernières années.

Selon le Phnom Penh Post, le principal quotidien du Cambodge de langue anglaise, le projet de loi a été rédigé par le Groupe de travail du Conseil des ministres pour la formulation de la loi sur la cybercriminalité.

De nombreux internautes ont condamné les dispositions répressives du projet de loi, en particulier l'article 28, qui criminalise le contenu web qui “entrave la souveraineté et l'intégrité du Royaume du Cambodge.” Comme si ce ne suffisait pas, la même disposition pénalise la publication en ligne qui ” génère l'insécurité, l'instabilité et la cohésion politique”. Il y a peu d'information de la population sur le délit contre la “cohésion politique “

Le projet de loi criminalise également la publication de documents en ligne pouvant être considérés comme “non-factuels” et “calomnieux ou compromettant l'intégrité des agences gouvernementales, des ministères, sans s'y limiter, et à des départements aux niveaux fédéral et local.” Cette disposition pourrait décourager les critiques contre les représentants du gouvernement.

Le projet de loi interdit également la publication de contenus jugés “dommageables pour les valeurs morales et culturelles de la société.” Le projet de loi précise même le type de publications en ligne considérées comme nuisibles :

Des écrits ou des photos qui affichent des activités inappropriées de personnes, de copulations entre des humains ou des animaux ou dévalorisant les valeurs familiales et des photos qui représentent la violence domestique.

Cette disposition particulière vise à empêcher les caricaturistes d'utiliser le cyberespace pour diffuser leur message.

Les personnes reconnues coupables de cyber délits seront sanctionnées par une amende allant de 2 000 000 à 6 000 000 de riels (500 à 1 500 dollars US). Les critiques soulignent que les sanctions prévues dans le projet de loi sont plus lourdes que celles appliquées aux mêmes délits lorsqu'ils sont commis hors ligne.

Chak Sopheap, directeur exécutif du Centre cambodgien pour les droits de l'homme, a écrit que ce projet de loi sur Internet pourrait être utilisée pour harceler et punir les critiques du gouvernement:

L'article 28 peut être utilisé pour cibler des militants des droits de l'homme ou de l'opposition … Par exemple, de nombreux internautes sont très critiques et ne se limitent plus à seulement écouter un parti. Ils ont leurs propres idées.

 L'organisation Article 19 avertit que les larges pouvoirs accordés au procureur de la République dans le traitement des affaires de cybercriminalité pourraient compromettre le respect de la vie privée en ligne:

Les procureurs, plutôt que les tribunaux, jouissent de pouvoirs extrêmement étendus pour ordonner la conservation des données informatiques ou des données historiques. C'est très inquiétant compte tenu de la nature intrusive de ces mesures et que les procureurs n'ont pas l'indépendance nécessaire pour respecter l'équilibre des divers intérêts en jeu, en particulier la protection du droit à la vie privée.

L'association exhorte le gouvernement à mener des consultations publiques et à modifier le projet de loi avant de l'envoyer au Parlement:

L'organisation Article 19 est profondément préoccupée par le projet de loi sur la cybercriminalité au Cambodge, qui est bien en deçà des normes internationales sur les droits à la liberté d'expression, d'information et sur la vie privée. S'il est adopté dans sa forme actuelle, il existe un risque sérieux que l'espace actuellement libre en ligne au Cambodge renforcer la culture profonde du secret et de l'auto-censure du pays.

L'Internet s'est avéré être une plate-forme efficace pour le partage et la diffusion de nouvelles et d'informations sur la vie politique cambodgienne. A l'occasion des élections de l'année dernière, les partis d'opposition avaient exploité avec succès la puissance des médias sociaux pour recruter des militants et gagner des voix. Les jeunes avaient ouvertement critiqué les politiciens et la corruption dans le gouvernement par le biais des réseaux en ligne. Comme les stations de télévision sont financées par des entreprises pro-gouvernement, des nouvelles sur les gèves et les manifestations de l'opposition ces derniers mois n'ont principalement été rapportées que sur Internet.

S'il est adopté, le projet de loi sur la cybercriminalité pourrait constituer un des principaux obstacles juridiques pour les journalistes, les empêchant de publier en ligne leurs articles sur des questions d'intérêt public, et pour les militants des partis politiques [fr] qui cherchent à critiquer ou exiger des changements des dirigeants politiques. S'il est adopté, il pourrait exposer les Cambodgiens à des peines sévères pour leurs écrits critiques en ligne, par une réglementation plus stricte d'Internet et la censure sur les médias sociaux.

Allemagne : le droit de vote aux municipales pour tous ?

samedi 19 avril 2014 à 13:55
Wahlen

Une électrice dépose son bulletin de vote dans une urne. Photo d'Alexander Hauk pour Bayernnachrichten.de, reproduite avec autorisation.

Les étrangers qui ne possèdent ni la nationalité allemande, ni la nationalité d'un État-membre de l'UE peuvent élire une commission d'intégration dans certaines communes allemandes. Ils ne disposent cependant d'aucun autre droit de vote. La ministre adjointe déléguée à l'Immigration, aux Réfugiés et à l'Intégration, Aydan Özoğuz, demandait le week-end dernier, dans une interview accordée à Die Welt, am Sonntag, l'octroi du droit de vote aux élections municipales à tous les étrangers résidant en Allemagne :

Chacun devrait pouvoir influer sur ce qui se passe dans son environnement immédiat. [...] Le droit de vote aux élections municipales pour les étrangers qui vivent ici depuis longtemps constituerait un instrument très important. L'intégration va de pair avec la participation politique.

Le vice-président de la CDU Volker Bouffier a critiqué cette intervention qui fait du droit de vote aux municipales “un droit de vote de second rang.” Les étrangers venant de pays de l'UE peuvent déjà participer aux élections municipales en Allemagne, seuls les citoyens non-communautaires en sont exclus. La station de radio Funkhaus Europa se demandait sur Facebook, si cela est juste.

Jasmina Petrović a commenté:

Tout à fait, ce n'est pas juste du tout. Quand un étranger, par exemple, vit ici depuis 40 ans, paie ses impôts comme les autres, a vu naître et grandir ses enfants ici, etc., il est tout à fait normal de donner le droit de vote à cette personne, peu importe la nationalité qui est inscrite sur son passeport.

Tom Mix fait remarquer que l'identification à l'Allemagne est difficile quand on ne peut pas participer à la vie politique :

C'est incroyable de devoir discuter de cela. Il est évident que les étrangers doivent pouvoir voter, et pas seulement aux municipales !!! Sinon, comment les étrangers pourraient-ils s'identifier à l'Allemagne…

Darren Tafel estime qu'il est injuste de traiter les citoyens de la même manière quand il est question de leurs devoirs, mais pas de leurs droits :

J'espère qu'il s'agit d'une question rhétorique. Chaque individu qui vit en Allemagne est également concerné par les décisions politiques. Peu importe son origine. Si les étrangers sont responsables devant la loi comme les Allemands, pourquoi ne peuvent-ils pas voter comme les Allemands ?

Dennis Urra remarque qu'il y a une distinction entre étrangers communautaires et non-communautaires lors des élections municipales :

Soit tous les étrangers peuvent voter, soit aucun ne le peut. Qu'est-ce que c'est que cette manière de créer des étrangers de seconde zone ?

Sur Twitter, les utilisateurs commentent également la proposition de la ministre adjointe à l'Intégration :

Le président du FDP de Dudweiler Tobias Raab salue l'idée du droit de vote aux municipales pour tous sur Twitter :

Et la porte-parole d'Alliance 90/Les Verts d'Essen, Gönül Eğlence, de qualifier cette demande de proposition d'avenir :

Madagascar : le nouveau gouvernement du Premier ministre Roger Kolo

vendredi 18 avril 2014 à 19:40

Tananews, à Madagascar, a publié la liste complète des 31 membres du nouveau gouvernement malgache. Mitsangana Madagascar souligne que la liste comprend 6 femmes et que 7 ministres faisaient déjà partie du gouvernement de transition précédent. L'ancien Premier ministre Beriziky souhaite la bienvenue au nouveau gouvernement sur Twitter:

 

Une association caritative russe dans la tourmente d'un plaisanterie sur Facebook

vendredi 18 avril 2014 à 13:29
Judge Putin. Images remixed by Andrey Tselikov.

“Citoyen, vous avez été jugé et reconnu coupable… d'humour internet” Le juge Poutine. Montage d'Andrey Tselikov.

Le post sur Facebook qui a fait licencier un journaliste russe le mois dernier n'a pas fini de faire des vagues sur l'internet russe. RuNet Echo avait déjà rapporté [voir article sur Global Voices] qu'Alexandre Erenko, de Perm, s'est fait virer pour avoir re-posté un statut insolent demandant à Poutine d'envahir sa ville, comme il l'a fait pour la Crimée, afin d'y améliorer les conditions de vie. Paradoxalement, à l'époque, Roman Romaneko, l'auteur du billet d'origine [russe], était resté indemne. Ce qui n'a pas duré.

Deux semaines plus tard, le 17 mars 2014, Romanenko racontait [russe] que le gouverneur de la région de Vologodsk (où habite Romanenko) en personne a porté plainte contre lui auprès du procureur local à cause de sa blague. Romanenko a précisé que du fait de la plainte il était interrogé par un enquêteur du bureau du procureur, qui lui a demandé s'il avait des preuves que les conditions de vie dans la régions étaient aussi déplorables que son post laissait entendre :

Вопросы были такого плана: есть ли у вас факты и документы, свидетельствующие о развале сельского хозяйства? Ответы были такого рода – отъедьте на десять километров от Вологды и сами посмотрите.

Les questions étaient de ce niveau : avez-vous des faits et des documents attestant que l'agriculture locale est en ruine ? Les réponses étaient de ce genre — allez à dix kilomètres de Vologda et voyez vous-même.

Le désagrément n'a pas fait perdre à Romanenko sa bonne humeur, même s'il a noté que “le sens de l'humour est une qualité que devrait avoir un homme politique.” Ce genre de harcèlement, poursuit-il, pourrait donner à la région la réputation d'un endroit où on est “persécuté pour des plaisanteries.”

Un subtil avertissement que le pouvoir ne semble pas avoir entendu : deux semaines plus tard, le 4 avril, une organisation caritative de santé dirigée par Romanenko a rencontré des ennuis judiciaires, qui, dit-il [russe], sont à motivation politique :

Сегодня четыре сотрудника отдела областного УВД из отдела по борьбе с экономическими преступлениями начали оперативно-розыскные действия в отношении благотворительного фонда «Хорошие люди», который я возглавляю. Изъяты и вывезены все бухгалтерские документы. [...] в стадию обострения все перешло после моего шуточного обращения к президенту о вводе войск в Вологодскую область.

Aujourd'hui, quatre collaborateurs de la section régionale du ministère de l'Intérieur pour la lutte contre la criminalité économique ont commencé à enquêter sur le fond caritatif “Les Bonnes Gens” que je dirige. Ils ont saisi et emporté toute la comptabilité. [...] tout s'est exacerbé après mon appel burlesque au président d'envahir l'oblast de Vologda.

Quand Novaya Gazeta a couvert [russe] l'affaire quelques jours plus tard, les réseaux sociaux s'en sont emparés, y compris la populaire communauté d'information sur VKontakte Lentach [russe] (antérieurement gérée par Lenta.ru, puis transférée aux utilisateurs lorsque l'ancienne équipe éditoriale a quitté le journal). Novaya Gazeta a ensuite rapporté [russe] que cela a provoqué l'attaque de Lentach par une équipe de bots, après que M. Kouvchinnikov, le gouverneur de Vologodsk, eut claqué la porte de la communauté.

Les ennuis de Roman Romanenko ne font peut-être que commencer. Ioulia Arsenieva, également associée à l'association des “Bonnes Gens”, a écrit [russe] le 9 avril que les enquêteurs ont commencé à interroger des malades autrefois aidés par le fonds. En ce moment, dit-elle, ils convoquent des personnes à problèmes hématologiques, “ceux qui peuvent se déplacer sans aide.”