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L'élection présidentielle des Maldives se jouera au second tour

dimanche 15 septembre 2013 à 23:10

88% des 240 000 électeurs des Maldives ont voté samedi 7 septembre 2013 dans l’espoir d’élire leur président et par la même occasion de mettre un terme à la longue crise politique qu’ils traversent. Puisque Mohamed Nasheed, le premier président élu des Maldives renversé il y a 20 mois par un coup d’état n’a pas pu obtenir la majorité, un second tour aura lieu avant la fin de ce mois. Voici est une photo Instagram postée par l’utilisateur nrachey :

Bhoutan : Réactions au projet de loi sur le droit à l'information

dimanche 15 septembre 2013 à 23:08

En prélude aux discussions pendant la session parlementaire à venir, le premier ministre bhoutanais a sollicité des commentaires sur le projet de loi « Droit à l’information ». Dans une longue lettre adressée au Premier Ministre, le blogueur Yeshey Dorji a fait savoir que le Bhoutan n’est pas prêt pour la promulgation de ladite loi.

Portugal, Brésil : Du comique à la politique, il n'y a qu'un pas

samedi 14 septembre 2013 à 23:35
Homens da Luta on Optimus Alive music festival, 2011. Photo by José Goulão on Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Homens da Luta au festival musical Optimus Alive, 2011. Photo de José Goulão sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Le célèbre groupe musical parodique Homens da Luta (Des Hommes de Lutte) du Portugal a transformé sa page Facebook, qui compte plus d'un demi-million d'abonnés, en fer de lance en ligne de campagne électorale pour les municipales de cette année.

Le groupe a acquis une belle notoriété par ses performances d'improvisation humoristique et de spectacle musical de rue lors des manifestations anti-austérité qui ont eu lieu dans le pays depuis le début de 2011, avant de recevoir une consécration en participant au concours de l'Eurovision de 2011. Ils se produisent en parodiant les mélodies révolutionnaires tout en faisant la satire de personnages historiques et en invoquant le mot “lutte” à tout bout de champ.

Et voilà qu'un des deux frères à la tête du groupe, Nuno Duarte ”Jel”, un surnom qui évoque le “gel capillaire”, est candidat à la mairie de Cascais, une des communes les plus riches du Portugal, située en bord de mer à 30 kilomètres à l'ouest de la capitale Lisbonne.

Tandis que le groupe musical mobilisait et amusait les masses au Portugal, pour certains critiques, tel João Silva Jordão, la “fausse résistance” de Homens da Luta [portugais] est un symbole de “la décomposition de la classe politique” et un des facteurs qui a aidé “les Portugais à demeurer dans une apathie vertigineuse” :

Um desses factores é precisamente a tendência para ridicularizar todos os que tentam ativamente questionar o sistema, e sobretudo, os que mostram raiva e verdadeira indignação contra um sistema político, financeiro e económico que é estruturalmente desenhado para manter a população subjugada e confusa. E o exponente maior desta tendência são, em Portugal, os ‘Homens da Luta’.

Un de ces facteurs est précisément la tendance à ridiculiser tous ceux qui tentent activement de questionner le système, et surtout, ceux qui montrent de la colère et une vraie indignation contre un système politique, économique et financier structurellement construit pour maintenir la population dans l'abattement et la confusion. Et le représentant principal de cette tendance, au Portugal, c'est les ‘Des Hommes de Lutte'.

Démocratie parodiée

In the Mexican city of Xalapa, a cat candidate, Candigato (Candicat), didn't make it to the mayor's seat last June, but he gathered more than 160 thousands likes on his Facebook page.

Dans la ville mexicaine de Xalapa, un chat candidat, El Candigato Morris, n'est pas arrivé au fauteuil de maire en juin dernier, mais a rassemblé plus de 160.000 j'aime sur sa page Facebook.

Si la mode des personnages excentriques candidats à une élection n'est pas neuve, leur succès peut être accéléré par les médias sociaux.

Prenez par exemple l'humoriste italien Beppe Grillo et son parti politique créé en 2009, le Mouvement cinq étoiles, qui a raflé 25,55% des voix à la Chambre des Députés aux législatives de 2013. Ou Jón Gnarr, un acteur comique populaire en Islande avec plus de 72.000 abonnés sur Facebook, élu maire de la capitale Reykjavík en 2010. L'amusante vidéo de la  campagne du parti qu'il a fondé, Le Meilleur Parti, est devenu viral sur YouTube.

Au Brésil, plus de 50 amuseurs publics ont été candidats aux élections municipales de 2012. Un phénomène dans le sillage de l'élection du populaire clown-musicien Tiririca à un siège au Congrès “avec plus de voix que tout autre candidat aux élections [de 2010],” a rapporté [anglais] la BBC. Son nom est parvenu en tête de tendance [portugais] mondiale sur Twitter, et la vidéo de sa campagne sur YouTube a été visionnée plus de 6,8 millions de fois. Il a utilisé Twitter (@tiririca2222, avec 209.414 “suiveurs” aujourd'hui) et Facebook (quelque 61.000), pour propager ses slogans politiques, comme :

O que é que faz um Deputado Federal? Na realidade eu não sei. Mas vote em mim que eu te conto. Vote no Tiririca, pior do que tá não fica.

Que fait un député fédéral ? En réalité je n'en sais rien. Mais votez pour moi et je vous le dirai ! Votez Tiririca, ça ne peut pas être pire.

Un ingrédient commun à ces candidats particulièrement comiques est leur immense succès sur les médias sociaux, avant même de devenir des acteurs politiques ordinaires. De fait, leur popularité en ligne semble souvent attrayante aux partis politiques, qui vont les inviter à se présenter avec eux aux élections, comme pour les Homens da Luta et l'invitation du Parti Travailliste Portugais (PTP en portugais).

Un billet sur le site web Plox décrit le phénomène [portugais] au Brésil, soulignant l'affiliation de Tiririca au Parti Républicain :

pois um bom candidato é um “puxador” que além de se eleger poderá render mais cadeiras legislativas para a legenda e, assim, ajudar a eleger colegas do partido. O Partido Republicano (PR), de Tiririca, é uma das siglas mais incentivadoras do humor na política.

car un bon candidat est un “pousseur” qui en plus d'être élu pourra obtenir plus de sièges législatifs pour la légende et, ainsi, aider à élire des collègues du parti. Le Parti Républicain (PR), de Tiririca, est l'un des sigles les plus porteurs de l'humour en politique.

Société du spectacle 2.0

D'après des observateurs du Brésil cités [anglais] par la BBC, la montée en popularité de ce genre de vedettes électorales pourrait refléter la désillusion inspirée par les politiciens classiques. Le fait est que les processus politiques actuels sont désormais alimentés par les campagnes passionnées qui se déroulent sur les nouvelles agoras du monde hyper-connecté d'aujourd'hui : les médias sociaux.

Le sujet a été examiné lors d'un séminaire organisé par la Faculté Cásper Líbero à São Paulo sur “Communication et politique dans la société du spectacle” (en référence au livre de Guy Debord La Société du Spectacle (1967), une critique des citoyens simples spectateurs passifs “drogués aux images spectaculaires”).

Au séminaire de 2012, Campagnes électorales et processus politiques dans la société du spectacle [portugais], le chercheur Synésio Cônsolo Filho, a avancé [portugais] que :

nas redes sociais virtuais a comunicação assume um caráter imagético, marcado pelo entretenimento e dispersão de ideias

dans les réseaux sociaux virtuels la communication assure un rôle imagétique, marqué par l'amusement et la dispersion des idées

Le blogueur Marcelo Ariel de Santos dans l'Etat de São Paulo a également établi un lien entre la spectacularisation du processus électoral et le résultat des élections dans sa région :

Nenhum dos candidatos discutiu a fundo o ‘mito da governabilidade', modos de neutralizar o tráfico de influência e o clientelismo, de superar a ‘política de eventos’ e o pior, cada um dos candidatos se apresentou como um evento em si mesmo.

Aucun des candidats n'a discuté en profondeur du ‘mythe de la gouvernabilité', des moyens de neutraliser le trafic d'influence et le clientélisme, de dépasser la ‘politique de l'événement’ et, pire encore, chacun des candidats s'est présenté comme un événement en lui-même.

Pourtant, au Portugal Homens da Luta, ou Cascais na Linha (Cascais dans la ligne ou en ordre, un jeu de mots), comme leur page Facebook s'est renommée pour suivre le mot d'ordre de la candidature indépendante, se sont assagis et font de leur mieux pour convaincre les électeurs sans sacrifier la bonne humeur. Les entrées sur leur mur Facebook leur valent souvent des centaines de commentaires. Ils créent de courtes vidéos présentant leurs idées pour la ville, ou se mêlent humour et propositions concrètes qu'ils promettent de réaliser s'ils remportent l'élection.

Le scrutin aura lieu le 29 septembre 2013 au Portugal. Quelque 1.500 candidats sont dans la course pour 308 communes.

S'embrasser dans la rue en Egypte

samedi 14 septembre 2013 à 21:29

Une photographie qui circule sur Facebook de deux jeunes Egyptiens échangeant un baiser dans la rue a soulevé à la fois indignation et admiration. Partagée par Ahmed ElGohary, un commentateur lui a objecté ‘le manque de virilité’ supposé par cette publication. D'autres en ont loué la beauté et le symbole révolutionnaire.

Two young lovers kiss on the street in Egypt, shared by Ahmed ElGohary  https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151429894938231&set=a.10151035748418231.432064.669983230&type=1&theater

Deux amoureux s'embrassent dans la rue en Egypte, image partagée par Ahmed ElGohary http://tinyurl.com/l3rozz9

Les marques publiques d'affection sont mal vues en Egypte, car les lois sur l'attentat à la pudeur sont susceptibles de s'appliquer contre ceux qui s'y livreraient, tout comme à la consommation d'alcool dans la rue.

Avec la photo, ElGohary a partagé les paroles de la chanson “Dans la rue” de Youssra El Hawary. El Hawary est une chanteuse indépendante qui monte, et ses créations sont des succès sur youtube. Voici ces paroles :

Certains s'injurient, s'entre-tuent dans la rue,
Certains dorment à même le sol dans la rue,
Certains vendent leur honneur dans la rue,
Mais le vrai scandale c'est un jour d'oublier et de s'embrasser dans la rue !

Une fenêtre sur la “vraie Inde”, avec les photographes de communauté

vendredi 13 septembre 2013 à 20:38

Avant de venir à Ranchi en 2012 pour le premier atelier, je n'avais jamais tenu un appareil photo dans ma vie. Ma main tremblait, et je n'étais vraiment pas sûre d'y arriver.

Deena Ganwer, de Chhattisgarh (citée sur le blog de l'atelier[en anglais, comme tous les liens]), faisait partie d'une récente série d'ateliers-photo organisés par Video Volunteers en partenariat avec la Fondation Magnum.

Video Volunteers, basé à Goa en Inde, se propose de former et encourager des producteurs de médias de terrain à formuler leurs propres articles sur leurs collectivités. Video Volunteers aide les gens à défendre des préoccupations qui sinon n'atteindraient jamais les média. La Fondation Magnum se consacre à la production et distribution de projets documentaires approfondis ; c'est le bras caritatif de la fameuse coopérative de photographie Magnum Photos créée par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson en 1947.

Usha Patel photographs milk cooperatives run by women in Uttar Pradesh.

Usha Patel photographie des coopératives laitières gérées par des femmes en Uttar Pradesh.

Les ateliers de “Récits par la photographie” (“Storytelling through Photography”) se composaient d'un groupe sélectionné de 20 correspondants de communautés, dont chacun avait préalablement participé à des formations avec Video Volunteers, et qui produisent régulièrement des vidéos sur leurs collectivités. Ce réseau de reporters communautaires est un programme de Video Volunteers appelé IndiaUnheard ['Inde méconnue'], qui forme des correspondants communautaires à explorer des informations dont on ne parle pas – et par suite injecte ce contenu de source communautaire dans les actualités nationales et internationales, que ce soit par les chaînes de télévision généralistes ou les sites de réseaux sociaux.

Citons le site web des Video Volunteers :

Ces Correspondants de Communauté représentent les aspects les plus marginalisés de l'Inde, avec les Dalits et les populations tribales, ainsi que les minorités religieuses, linguistiques et sexuelles… A travers IndiaUnheard, Video Volunteers propose au public mondial une fenêtre ouverte sur l'Inde réelle. Chaque jour, des articles en vidéo traitant de questions-clés comme les castes, les conflits, l'identité et l'éducation sont rassemblés de tout le pays.

Sunita Kasera photographs a family in Gadiyanwal who lives out of a cart.

Sunita Kasera photographie une famille de la tribu Gadiyanwal qui vit à l'extérieur d'un chariot.

S'appuyant sur les participants au projet IndiaUnheard, les ateliers étaient animés par des formateurs de Magnum, les photographes Olivia Arthur et Sohrab Hura.

Ce sont avant tout des femmes qui y ont participé, dit Kayonaaz Kalyanwala, Coordinateur de programme à Video Volunteers :

Nous voulions en priorité des candidatures féminines et avons sélectionné celles qui nous paraissaient avoir le plus de potentiel pour se mettre à la photo et aussi celles pour qui ce serait une incitation à faire plus de vidéos… Nos CCs [Correspondants de communauté] sont douées en militantisme mais parfois moins en [compétences] visuelles, et nous savions que la photographie serait un excellent moyen pour elles de perfectionner leur regard.

Chaque participante est sortie de ces ateliers avec la création d'une mini-série documentant sa communauté. Les reportages-photos traitent de toutes sortes de sujets : alcoolisme, superstitions locales, handicap, problèmes d'environnement.

Babita Maurya photographs local schools.

Babita Maurya photographie les écoles locales.

Les correspondants de communauté en formation on travaillé sur des sujets de leur collectivité, documenté des histoires et vies locales. Certains reporters en herbe ont choisi leur sujet chez de simples connaissances, tandis que d'autres s'intéressaient à des proches, permettant un aperçu intime de leur vie quotidienne. Une photographe, Saroj Paraste, a choisi pour sujet une fillette handicapée, qu'elle a approchée en séjournant une semaine dans sa famille, gagnant sa confiance avant même de sortir son appareil photo. Saroj explique sur le site internet de Video Volunteers : ”Comme la fillette n'était au départ pas chaude pour être photographiée, j'ai passé beaucoup de temps à la mettre à l'aise. Elle a fini par m'aimer beaucoup et était contente de prendre part au projet.”

Xavier Hamsay photographs a blind girl in his community.

Xavier Hamsay photographie une fillette aveugle dans sa communauté.

Kayonaaz fait remarquer que les ateliers sont une manière de faire découvrir aux correspondants un nouveau médium pour raconter leurs histoires. Equipés de simple appareils photo, ils/elles ont l'obligation d'envoyer un jeu de photographies à Video Volunteers tous les quelques mois. Comme elle l'a dit dans un entretien par courrier électronique,

Nous voulons nous assurer qu'une fois formées, elles continuent à utiliser la photographie comme un outil. En même temps, VV s'efforce de faire connaître leur travail par des expositions et d'autres plates-formes de médias.

D'autres photos sont visibles sur le blog du projet, et Video Volunteers présentera le travail des Correspondants de Communauté lors du Festival de Photo de Delhi en octobre 2013.

Nirmala Ekka photographs waste collectors' daily lives.

Nirmala Ekka photographie la vie quotidienne des ramasseurs d'ordures.

Toutes les photographies sont utilisées avec la permission de la Fondation Magnum.