PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Dix athlètes de quatre pays participeront aux Jeux olympiques sous la bannière des réfugiés

vendredi 24 juin 2016 à 22:48
57515cb04

L'équipe définitive des athlètes réfugiés aux Jeux olympiques. Source: page Facebook du HCR

Cette année, les Jeux olympiques de Rio de Janeiro seront les premiers de l'Histoire à accueillir une équipe entièrement constituée de réfugiés. Les athlètes qui la composent, six hommes et quatre femmes, ont fui le Sud Soudan, la République démocratique du Congo, la Syrie et l'Ethiopie. Ils prendront part aux compétitions et défileront lors de la cérémonie d'ouverture dans le stade Maracanã [fr] sous le drapeau olympique.

Quarante-trois personnes étaient en lice pour une place dans l'équipe des réfugiés. La bonne nouvelle a été annoncée par Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), au moment de dévoiler la composition de l'équipe à la presse.

These refugee athletes have no home, no team, no flag, no national anthem. We will offer them a home in the Olympic Village together with all the athletes of the world. The Olympic anthem will be played in their honor and the Olympic flag will lead them into the Olympic Stadium.

Ces athlètes réfugiés n'ont pas de foyer, pas d'équipe, pas de drapeau, pas d'hymne national. Nous allons leur offrir un toit au village olympique au même titre qu'à l'ensemble des athlètes. L'hymne olympique sera joué en leur honneur et ils défileront sous le drapeau olympique dans le stade olympique.

Voici l'histoire de certains d'entre eux.

Des nageurs syriens

Rami Anis, 25 ans, et Yusra Mardini, 18 ans, sont deux nageurs originaires de Syrie qui participeront à la compétition dans l'équipe des réfugiés.

Yusra, screenshot Youtube

La nageuse syrienne Yusra Mardini. Capture d'écran via YouTube.

Yusra et sa sœur ont fui la ville de Damas en août 2015. Elles ont d'abord rejoint le Liban puis la Turquie où Yusra a payé des passeurs pour traverser la mer Egée jusqu'en Grèce et demander asile en Europe [fr]. D'après un reportage réalisé par la radio états-unienne à but non lucratif NPR, l'embarcation de fortune sur laquelle elles avaient embarqué a commencé à prendre l'eau alors Yusra et sa sœur, toutes deux nageuses confirmées, ont sauté à la mer pour donner au bateau à demi submergé davantage de flottabilité. Après avoir passé trois heures et demi dans l'eau, elles ont finalement atteint l'île de Lesbos.

En Allemagne, où elle s'est finalement installée, Yusra est entrée en contact avec un club de natation et a commencé à s'entraîner pour les JO.

Dans une vidéo mise en ligne par le CIO, la jeune femme décrit son dernier entraînement en Syrie comme le fait de « lever les yeux vers le toit surplombant la piscine et voir le ciel à travers les trous provoqués par les bombes. »

Malheureusement, si 2016 marque l'ouverture des Jeux de Rio, elle marque aussi la cinquième année de la guerre en Syrie, où aucune solution ne se dessine.

Des judokas congolais

Screen Shot 2016-06-22 at 00.47.37

Yolande Mabika. Capture d'écran via YouTube.

Âgés respectivement de 28 et de 24 ans, Yolande Mabika et Popole Misenga ont fait une demande d'asile au Brésil lorsqu'ils se sont rendus dans le pays pour les Championnats du monde de judo de Rio en 2013 [fr].

Tous deux sont originaires de Bukavu dans l'est de la République démocratique du Congo [province du Sud-Kivu], une zone où la fin de la deuxième guerre du Congo [fr] n'a pas empêché les violences et les violations des droits humains de se poursuivre.

Screen Shot 2016-06-22 at 00.47.11

Le judoka Popole Misenga, capture d'écran via YouTube.

Les deux athlètes disent avoir souffert de mauvais traitements de la part de leur entraîneur lorsqu'ils étaient au Congo à chaque fois qu'ils perdaient une compétition. Selon eux, il les enfermait pendant des jours et leur accès à la nourriture était limité.

Après que leur demande d'asile a été acceptée au Brésil, ils se sont installés à Rio de Janeiro et ont pu s'entraîner gratuitement à l'école de judo fondée par Flavio Canto, athlète brésilien médaillé de bronze aux JO.

Des coureurs du Sud Soudan

En l'espace de 30 mois, la guerre civile sud-soudanaise [fr]  a entraîné le départ de centaines de milliers de réfugiés vers les pays voisins. Mais cinq athlètes sud-soudanais résidant au Kenya ont été retenus pour faire partie de l'équipe des réfugiés.

Il s'agit de Paulo Amotun Lokoro (24 ans), Yiech Pur Biel (21 ans), Rose Nathike Lokonyen (23 ans), Anjelina Nadai Lohalith (21 ans) et James Nyang Chiengjiek (28 ans). Ces cinq athlètes du Sud Soudan vivent et s'entraînent actuellement au Kenya, et ils s'aligneront sur le 800 et le 1500 mètres lors des Jeux olympiques.

Les histoires qu'ils racontent sur leur fuite, la faim et la souffrance qu'ils ont connues en tant que réfugiés sont effroyables. Yiech s'est confié à Radio Tamazuj, un site web d'actualités quotidiennes qui couvre le Soudan du Sud :

In the refugee camp, we have no facilities – even shoes we don’t have. There is no gym. Even the weather does not favor training because from morning up to the evening it is so hot and sunny

Dans le camp de réfugiés, nous n'avons pas d'équipements – nous n'avons même pas de chaussures. Il n'y pas de gymnase. Le temps lui-même ne joue pas en faveur de l'entraînement car il fait vraiment chaud et il y a du soleil du matin jusqu'au soir.

Un marathonien éthiopien

Screen Shot 2016-06-22 at 01.13.19

Le coureur éthiopien Yonas Kinde, capture d'écran via YouTube.

Le marathonien Yonas Kinde, 36 ans, fera également partie de l'équipe olympique des réfugiés cette année à Rio. Après avoir fui l'Ethiopie, il a vécu pendant cinq ans au Luxembourg où il a suivi des cours de français de manière régulière tout en gagnant sa vie comme chauffeur de taxi.

« Il m'est impossible de vivre là-bas… J'y suis vraiment en danger, » a-t-il révélé au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés à propos de son pays d'origine.

Kinde s'entraîne deux fois par jour pour se préparer aux Jeux. « Je vais participer aux Jeux olympiques. C'est une fierté. C'est une joie, » a-t-il déclaré à un journaliste du site officiel des JO. L'athlète éprouve encore des difficultés à parler des raisons qui l'ont poussé à quitter l'Ethiopie.

In a Music Video, Refugees Say Thanks to Brazil for Welcoming Them.

Dans un clip tourné en 2015, des réfugiés remercient le Brésil de les accueillir.

Un pays hôte accueillant

Le nombre de demandeurs d'asile a bondi au Brésil ces dernières années. En 2010, moins de mille personnes ont déposé une demande d'asile dans le pays. En 2015, elles étaient plus de 28.000.

Le Brésil est maintenant le foyer de 8.863 réfugiés reconnus (hors demandeurs d'asile vivant dans le pays) de 81 nationalités, selon le Comité national pour les réfugiés du Brésil (CONARE). La plupart viennent de Syrie, de Colombie, d'Angola et de République démocratique du Congo.

Le Brésil mène une politique de la porte ouverte vis-à-vis des demandeurs d'asile – on leur fournit un hébergement, un permis de travail et un titre de voyage temporaire le temps que leur demande d'asile soit examinée. Bien que l'Etat n'octroie pas d'aides financières ou d'allocations logement particulières que ce soit pour les demandeurs d'asile ou les réfugiés, ceux-ci sont libres de se déplacer et de chercher un travail sur le territoire brésilien, et ils ont également accès au système de santé publique.

Mais l'avenir ne s'annonce pas radieux pour autant pour les réfugiés au Brésil. Le gouvernement de transition, qui dirige le pays alors que la présidente élue Dilma Rousseff attend le verdict final de son procès en destitution, a déclaré qu'il suspendait les pourparlers avec l'Union européenne concernant l'envoi de réfugiés dans le pays.

Toutefois, à quelques semaines seulement des JO, le Brésil accueille l'équipe de réfugiés les bras ouverts comme l'assure Mario Cilenti, directeur des relations publiques au sein du Comité national olympique et du village olympique :

It is fantastic news that the IOC has created a team of refugee athletes to compete at the Rio 2016 Games. Alongside athletes from all corners of the globe, they will be received with open arms at the Olympic Village and by all of Rio 2016, and we are sure that Brazilians will also welcome them with the warmth for which they are renowned.

C'est vraiment formidable que le CIO ait créé une équipe d'athlètes réfugiés qui participera aux Jeux de Rio 2016. Ils seront reçus tout comme les athlètes du monde entier à bras ouverts au village olympique et par tout Rio 2016, et nous sommes sûrs que les Brésiliens aussi les accueilleront avec la chaleur qu'on leur connaît.

Le président du CIO Thomas Bach a quant à lui commenté:

This will be a symbol of hope for all the refugees in our world, and will make the world better aware of the magnitude of this crisis.

Ce sera un symbole d'espoir pour tous les réfugiés dans le monde, et fera mieux prendre conscience au monde de l'ampleur de cette crise.

Quand les Vénézuéliennes dénoncent une oppression sociétale: la beauté

jeudi 23 juin 2016 à 23:09
Las redes venezolanas respondieron con fuerza a las declaraciones de D'Agostino, que incluyeron fuertes comentarios sobre la apariencia de las mujeres que participan en la política gubernamental y el deber ser de las mujeres venezolanas en general. Captura de pantalla de la entrevista hecha en el canal venezolano Globovisión.

Les réseaux sociaux vénézuéliens ont réagi violemment aux déclarations de D'Agostino, concernant l'apparence des femmes participant à la vie politique de l'Etat, et plus généralement les femmes vénézuéliennes. Capture d'écran de l'interview diffusée sur Globovision.

Lorsque Diana D’Agostino, épouse du président de l’Assemblée Nationale vénézuélienne, critiqua sévèrement l’apparence des adeptes vénézuéliennes du chavisme, elle ne s’attendait certainement pas à susciter des réactions de la classe politique. Ces déclarations ripostaient aux reproches consécutifs à son apparition en une d’un magazine consacré aux célébrités. D’Agostino, affirmant que ses détracteurs étaient issus du parti chaviste, a répondu :

El gobierno está mal acostumbrado a que sus mujeres estén mal arregladas, estén sucias, anden sin maquillaje […] Las venezolanas no somos así.

Le gouvernement ne s’est jamais habitué à ce que les femmes soient mal apprêtées, sales, non maquillées […] Nous, les Vénézuéliennes, ne sommes pas comme ça.

Les ripostes ne se sont pas fait attendre. Une vidéo d’un extrait de l’interview est devenue virale, et les commentaires diffusés sur Internet ont ouvert. Parmi les réactions, l’aspect politique a laissé place à une réflexion sur les attentes concernant l’apparence féminine, qui constitue l’une des plus fortes oppressions de la société vénézuélienne.

Le Venezuela est réputé pour son obsession de la chirurgie esthétique et les concours de beauté. Selon les statistiques, le pays se distingue comme étant le territoire au plus grand taux d’interventions esthétiques par habitant ; il est également l’un des quatre pays de la région détenant le plus grand nombre de cas de désordres alimentaires. Les 13 couronnes de Miss Univers, le concours de beauté international le plus suivi dans le pays, pèse sur les idéaux esthétiques des jeunes.

Les déclarations de D’Agostino ne provoquent pas seulement la réprobation, mais aussi les préoccupations des internautes qui témoignent de leurs difficultés à vivre avec des valeurs esthétiques heurtant le bien-être des femmes, jeunes et adultes.

Sur le site Onda Feminista, Mariana González souligne les points les plus pertinents se cachant derrière les observations de D’Agostino :

“Las mujeres venezolanas no somos así.”¿Y entonces que son las venezolanas que tienen prioridades más importantes que maquillarse? ¿Cuya vida no gira entorno a su apariencia? ¿Extraterrestres? […] Si una representante gubernamental anda arreglada o en pijama, maquillada o con cara de recién levantada, es completamente irrelevante. Su trabajo no es andar modelando. […] Además de horriblemente misógino, este comentario es desatinado, absurdo y complemente desconectado de la realidad.

« Nous, les Vénézuéliennes, ne sommes pas comme ça. » Et qui sont ces femmes dont les priorités sont plus importantes que celles de se maquiller ? Dont la vie ne tourne pas autour de leur apparence ?  Des extraterrestes ? […] Qu’une représentante du gouvernement soit bien habillée ou en pyjama, qu’elle soit maquillée ou qu’elle ait l’air de sortir du lit, est totalement hors de propos. Son travail ne consiste pas à jouer les mannequins […] En plus d’être misogyne, ce commentaire est stupide, absurde et complètement déconnecté de la réalité.

Le débat a également amené des blogueuses à témoigner, comme l’artiste Yole Quintero. Dans son billet intitulé Para Diana D’Agostino, Quintero partage des anecdotes concernant son adolescence, sa difficulté à s’accepter, les problèmes rencontrés avec son entourage, la pression sociale et la chirurgie esthétique :

…yo no crecí intentando ser inteligente, yo crecí intentando ser bonita. Tanto era, que me la daba de bruta para que no me rechazaran, que me hacía la gafa, la boba. Supongo que es más fácil esconder la inteligencia que la fealdad. De esta época no tengo muchas fotos, justamente porque no me gustaba verme.

… je n’ai pas grandi dans le but de développer mon intelligence. J’ai grandi dans le but d’être jolie. A tel point que je me comportais comme une sotte, afin que les gens ne me repoussent pas. Je suppose qu’il est plus facile de cacher son intelligence que sa laideur. Il ne reste pas beaucoup de photos de cette époque, précisément parce que je n’aime pas me voir.

Et de continuer :

Hace 7 años más o menos, me hice la única operación que me he hecho en toda mi vida […] Intercambié parte de mi cara por sentirme bien conmigo misma cuando me viese en el espejo. Era estético, mis miedos eran estéticos. Y me dolía muchísimo pensar que si hubiese nacido bonita, me hubiese ahorrado tiempo, dinero y sufrimiento.

Il y a plus ou moins sept ans, j'ai subi la seule opération de ma vie […] J'ai fait modifier une partie de mon visage afin de me sentir bien avec moi-même lorsque je me regarde dans le miroir. Une intervention esthétique, mes craintes étaient esthétiques. Je souffrais tellement que je pensais que si j’étais née belle, j’aurais économisé du temps, de l’argent et des souffrances.

Dans l’une de ses Chroniques de la féministe défectueuse, Aglaia Berlutti a mis l’accent sur la pression, vécue de façon particulière, dans la société vénézuélienne :

Nadie que no sea venezolano comprende muy bien esa presión invisible que llevamos a todas partes como un peso real. Es complicado explicar a alguien que no creció siendo estigmatizado y menospreciado por su aspecto físico cómo es vivir en un país donde la belleza se exige, en donde ser «bello» —lo que sea que eso pueda significar— es un elemento necesario e incluso imprescindible para el triunfo social.

Quiconque n’étant pas vénézuélien ne peut comprendre la pression invisible vécue comme un véritable fardeau. Il est compliqué d’expliquer à quelqu’un qui n’a pas grandi en étant stigmatisé et méprisé à cause de son apparence physique, comment vivre dans un pays où la beauté est exigée, où être « beau » – peu importe ce que ça signifie – est nécessaire et même indispensable à la réussite sociale.

Berlutti a aussi souligné la complexité des valeurs de la beauté dans la perception de l’identité :

Y no se trata solo de la cultura de la apariencia, conocida y bien difundida alrededor del mundo gracias a los medios de una época egocéntrica e infantil, sino de algo más complejo, turbio y doloroso. Porque en Venezuela la belleza es un síntoma de algo más duro de sobrellevar. De una percepción sobre la identidad que aniquila la individualidad. Como si lo estético fuera una meta, un proceso y un triunfo que pocos pueden alcanzar y que define en todo extremo posible, la forma como Venezuela se entiende a sí misma. O mejor dicho, la forma como menosprecia la diferencia.

Et il ne s’agit pas seulement de la culture de l’apparence, connue et bien répandue dans le monde grâce aux médias, à l’heure d’une époque égocentrique et infantile, mais de quelque chose de plus complexe, trouble et douloureux. Au Venezuela, la beauté est le symptôme de quelque chose de plus dur à supporter. D’une perception de l’identité qui annihile l’individualité. Comme si l’esthétique était un but, un processus et un triomphe que peu de gens peuvent atteindre et qui vous définit, la façon dont le Venezuela se perçoit. Ou autrement dit, la façon de déprécier la différence.

N’oublions pas non plus les réactions plus humoristiques. El Chigüire Bipolar, un populaire site humoristique d'information, met en exergue le contexte de crise économique, dans laquelle les pénuries d'approvisionnement a créé une crise alimentaire et de santé :

La abogada y esposa del presidente de la Asamblea Nacional (AN), Diana D’Agostino, solicitó el día de hoy en rueda de prensa a la comunidad internacional ayuda humanitaria de maquillaje y secadores de pelo.

L’avocate et épouse du président de l’Assemblée Nationale (AN), Diana D’Agostino, a demandé aujourd’hui, en conférence de presse, l’aide humanitaire de la communauté internationale en produits de maquillage et sèche-cheveux.

Sur la route des Etats-Unis, les femmes migrantes s'organisent contre les agressions sexuelles

jeudi 23 juin 2016 à 09:31
Central American migrants find quarter in southern Mexico. Image by Flickr user Peter Haden (CC BY 2.0)

Les migrantes originaires d'Amérique centrale trouvent refuge dans le sud du Mexique. Image du compte Flickr  de Peter Haden (CC BY 2.0).

Pour rejoindre les Etats-Unis, de nombreuses femmes migrantes centraméricaines traversent le Mexique, où les féminicides et les disparitions de femmes ont atteint des niveaux alarmants. De nombreux acteurs et institutions sont responsables des violences contre les femmes et les migrants : les représentants de l'Etat, les passeurs et les trafiquants de drogue. Les inégalités, la corruption, les politiques anti-immigration, la pauvreté et la militarisation croissante des frontières sont autant de facteurs socio-économiques, historiques et politiques qui expliquent également ces violences.

Plusieurs études ont montré que 80% des femmes et des filles d'Amérique centrale qui tentaient de traverser le Mexique étaient violées.

Les disparitions de femmes se sont multipliées au Mexique. Les violences contre les femmes mexicaines accablent des villes comme Ciudad Juárez et Mexico depuis des années, des villes où les femmes portées disparues sont retrouvées mortes ou dont on n'entend plus jamais parler. Dans la seule ville de Mexico, 187 signalements concernant des femmes disparues ont été effectués cette année en l'espace de trois mois. Parmi ces femmes, beaucoup seraient victimes de féminicides – le terme qui, dans le domaine des violences de genre, désigne le meurtre d'une femme parce qu'elle est une femme.

A l'échelle nationale, le nombre de féminicides a augmenté de 55% au Mexique entre 1990 et 2011. D'après un rapport rédigé par ONU Femmes en 2012, les cas de féminicides dans le pays ont augmenté de façon constante depuis 2007. Plus récemment, l'observatoire citoyen national sur les féminicides (OCNF), une coalition qui recueille des données sur le crime, a établi que seules 24% des affaires donnaient lieu à une enquête de la part des autorités et que, parmi celles-là, 1,6% ont débouché sur une condamnation en 2012 et 2013.

Dans le même temps, les violences contre les femmes migrantes qui franchissent la frontière sud du Mexique pour se rendre aux Etats-Unis au nord ne bénéficient toujours pas d'une telle visibilité, ce qui a des conséquences dramatiques. Un rapport d'Amnesty International datant de 2010 et intitulé « Victimes invisibles : Des migrantes sur la route au Mexique » [en]  indique que les violences sexuelles perpétrées servent souvent de moyen de paiement pour passer les deux frontières nationales au sud et au nord :

Many criminal gangs appear to use sexual violence as part of the “price” demanded of migrants. According to some experts, the prevalence of rape is such that people smugglers may require women to have a contraceptive injection prior to the journey as a precaution.

Il s'avère que de nombreux groupes criminels se livrent à des violences sexuelles [qu'ils considèrent] comme partie intégrante du « prix » à payer pour les migrants. Selon certains spécialistes, la prévalence du viol est telle que les passeurs peuvent exiger des femmes qu'elles se fassent faire une injection contraceptive avant le voyage au cas où.

La résistance des femmes face à la violence

Des récits d'agressions sexuelles ont circulé parmi les femmes dans leurs pays et communautés d'origine, et certaines agissent en conséquence pour se préparer à la route vers le nord. Beaucoup prennent le contraceptif  Depo-Provera, aussi connu sous le nom d’injection anti-Mexique, afin de ne pas tomber enceintes. Les femmes migrantes voyagent aussi en groupe avec d'autres femmes pour se sentir en sécurité et protégées.

Et tout au long de leur périple migratoire, les migrantes centraméricaines reçoivent de l'aide des bénévoles des refuges de migrants et de femmes compatriotes.

Dans la vidéo qui suit tournée par le Centre international pour les droits humains des migrants (CIDEHUM pour son acronyme en espagnol) dans le cadre de sa campagne « Les femmes migrantes transforment le monde », Lourdes Martínez Gómez, une jeune femme qui vit dans l'Etat de Mexico, distribue des sacs de nourriture et de sous-vêtements aux femmes qui voyagent sur le toit des trains de marchandises traversant la municipalité de Huhuetoca.

Dans la vidéo, Lourdes déclare :

Las mujeres son un punto a agredir más fácil. Quizá más indefenso que el hombre todavía y más si son mujeres migrantes.

Les femmes sont des cibles plus faciles. Peut-être encore plus vulnérables que les hommes a fortiori si ce sont des femmes migrantes.

Si les migrantes ont trouvé des moyens de se protéger et reçoivent le soutien de militantes, l'accès à la justice reste particulièrement difficile pour les victimes d'agressions sexuelles. Le Mexique a adopté une politique renforcée de détention et d'expulsion vis-à-vis des migrants, et entrer en contact avec les autorités pour signaler les crimes fait courir des risques importants.

La militarisation de la frontière sud du Mexique fait suite à une demande des Etats-Unis pour de prétendues questions de sécurité régionale, et sur fond d'accords commerciaux comme l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et plus récemment l'Alliance pour la prospérité. Les mesures répressives contre les immigrés en provenance d'Amérique centrale requièrent des ressources, des équipements et la formation des forces de l'ordre en vertu du programme Frontière Sud. Cette militarisation condamne les femmes migrantes à endurer de terribles violences, elles qui traversent des zones extrêmement dangereuses pour éviter d'être arrêtées. La frontière nord du Mexique est également l'objet d'une militarisation accrue.

Les migrants centraméricains fuient la violence de leur pays d'origine depuis longtemps déjà et les femmes y sont confrontées à une augmentation des violences de genre depuis une date récente. D'après un document de l'ALENA, le triangle nord de l'Amérique centrale (qui comprend Le Salvador, le Guatemala et le Honduras) se situe dans le top 10 des pays du classement mondial des féminicides. L'assassinat il y a peu de la militante écologiste hondurienne et lauréate du Prix Goldman pour l'environnement Berta Cáceres a mis en lumière la réalité effroyable des violences contre les femmes y compris militantes en Amériques centrale.

Des organisations issues de la société civile font pression pour obtenir un changement de politique afin de protéger les femmes migrantes. Des spécialistes ont demandé que soient délivrés des visas touristiques et humanitaires aux migrantes qui se trouvent au Mexique pour limiter les violences imposées par une politique frontalière hautement militarisée et les cartels de la drogue sur place.

Dans une note de synthèse publiée plus tôt cette année, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés a appelé à accélérer la mise en place de mesures de protection et à adopter une stratégie régionale visant au partage des responsabilités dans la crise des migrants.

« Le HCR estime que la situation actuelle en Amérique centrale est une crise de la protection. Nous sommes particulièrement inquiets du nombre croissant d'enfants non accompagnés et de femmes sur les routes qui sont confrontées au recrutement forcé dans des gangs criminels, aux violences de genre et aux meurtres, » témoigne le porte-parole du HCR Adrian Edwards.

Le long des frontières bulgares, des milices entraînées par les Russes “prêtes pour la guerre aux réfugiés”

jeudi 23 juin 2016 à 09:22
Members of Bulgarian nationalist faction, BNO Shipka, on the border with Turkey, "waiting for refugees". Photo from Facebook page of BNO Shipka https://www.facebook.com/voenensauz/

Des membres du mouvement nationalist e bulgare BNO Shipka “attendent les réfugiés” à la frontière avec la Turquie”. Photo : page Facebook du BNO Shipka https://www.facebook.com/voenensauz/

[Article d'origine publié le 15 juin 2016] Au moins 800 personnes participent avec des milices organisées à la traque des réfugiés le long des frontières de la Bulgarie. A en croire leur chef, la Russie leur assure un entraînement gratuit.

Une enquête de la télévision publique allemande ZDF diffusée le 8 juin a établi que la moitié au moins de ces hommes a servi dans l'armée bulgare. Ils sont masqués et en tenue de camouflage, et la plupart portent des couteaux. Et parfois, aussi, des fusils.

L'idée de patrouilles de ​​civils en Bulgarie n'a rien de nouveau, mais la pratique a resurgi à la faveur de l'accroissement du nombre de réfugiés de Syrie entrés dans le pays en 2013 et 2014.

A la fin de 2013, on estimait à 15.000 le nombre de réfugiés syriens entrés illégalement en Bulgarie, en quête de sécurité. Mais ce petit pays de l'UE, empêtré dans sa propre instabilité politique et économique, était dans l'incapacité de faire face à l'afflux des demandeurs d'asile. Pour tenter d'empêcher l'arrivée de nouveaux réfugiés, le gouvernement bulgare a autorisé la construction d'une clôture de barbelés de 30 kilomètres le long de sa frontière avec la Turquie. Les tensions entre réfugiés démunis et sans travail et communautés locales se sont exacerbées.

Ces patrouilles civiles sont le résultat de la réponse inadéquate au problème des autorités puis du gouvernement de Plamen Oresharski. D'abord apparues à Sofia, la capitale, depuis 2015 un grand nombre de ces patrouilles sur la frontière bulgaro-turque ont évolué en organisations paramilitaires de fait.

Au départ, ces “patrouilles” ne portaient pas ouvertement des armes. Elles se sont popularisées et militarisées avec l'installation de plusieurs centres de réfugiés dans et autour de Sofia. A côté des centres principaux à Ovcha Kupel, Voenna Rampa et Vrazhdebna, administrés par l’Agence d'Etat pour les réfugiés de la Bulgarie, un nombre inconnu de migrants occupent aussi des appartements dans les quartiers centraux de la capitale.

Les migrants ont reçu nombreux une carte de résident et un hébergement pour eux et leurs familles, mais les sphères nationalistes en Bulgarie se sont mis à exploiter le nombre croissant de réfugiés à des fins de politique locale pour accroître leur visibilité auprès des Bulgares. Ainsi, Boyan Rasate, le chef de l’Union nationale bulgare – Nouvlle Démocratie, un parti néo-nazi dont le siège est à Sofia, est à la tête d'une de ces patrouilles civiles, justifiant son action par “le patriotisme et la protection des valeurs bulgares”.

Depuis trois ans, les réfugiés syriens et autres ne cessent de subir des agressions en nombre croissant dans la capitale bulgare. Le 2 décembre 2013 deux réfugiés syriens ont été attaqués par une meute de 20 hommes armés de couteaux et de chaînes. Les deux victimes, âgées de 27 et 35 ans, ont eu le nez cassé et des blessures par couteaux à la tête.

Le 9 novembre 2013, c'est un Bulgare d'ascendance turque de 28 ans qui était passé à tabac après avoir été pris par erreur pour un immigrant. Autres agressions xénophobes, un jeune Malien de 18 ans et un ressortissant syrien de 17 ans poignardés entre novembre et décembre 2013.

Fin 2013, Amnesty International s'est inquiété de la montée des crimes xénophobes contre les migrants en Bulgarie et des manifestations anti-immigrants organisés par les mouvements d'extrême-droite. Citée dans une déclaration d'Amnesty du 12 novembre 2013, la porte-parole Barbora Cernusakova indiquait : “Il y a une montée alarmante et dangereuse du sentiment xénophobe en Bulgarie et il est de la responsabilité des autorités de l'empêcher, au lieu de quoi de nombreuses déclarations gouvernementales risquent de jeter de l'huile sur le feu”.

Refoulement et gardes-frontières auto-proclamés

Selon les données de la police bulgare, 1.500 personnes sont empêchées chaque mois de traverser les frontières avec la Turquie et la Grèce. Entre fin mai et début juin 2016 plusieurs informations ont fait état de groupes d'individus ayant réussi à passer de Grèce en Bulgarie. L'agence de presse Novinite a rapporté que 53 migrants ont été promptement renvoyés en Grèce par les autorités bulgares. Un autre groupe de 34 migrants a été intercepté dans un train de marchandises sur le tronçon entre Grèce et Bulgarie. Un article de Novinite a aussi rapporté qu'un autre jour, en l'espace de 24 heures, ce sont 215 autres migrants qui ont été empêchés de pénétrer en Bulgarie : 62 avaient tenté de franchir la frontière entre la Grèce et la Bulgarie à Novo Selo, 155 avaient essayé d'entrer par la frontière turque. Conséquence de ces incidents, la Bulgarie a déployé des unités de l'armées ur la frontière grecque.

A mesure que les réfugiés faisaient plus parler d'eux, sont apparues des “patrouilles civiles” sur la frontière avec la Turquie. Juridiquement, elles n'ont pas le droit de procéder à des arrestations, ce qui ne les freine nullement. Les patrouilleurs auraient ainsi “capturé” plusieurs ressortissants afghans, et en février 2016 Dinko Valev, un habitant de 29 ans de la bourgade de Yambol, a été célébré dans les médias bulgares comme un “super-héros” pour avoir attrapé un groupe de réfugiés syriens “à mains nues”. Valev s'est vanté à la télévision nationale de patrouiller la frontière turque “à la chasse” aux migrants, avant de créer sa propre milice.

Si les activités des “patrouilles” ont fait polémique en Bulgarie, les autorités et le gouvernment du parti de centre-droit du parti Citoyens pour le Développement européen de la Bulgarie (GERB) et le Premier Ministre Boïko Borissov sont restés silencieux. Les médias bulgares dans l'ensemble aussi. Les informations font état des “patrouilles civiles” à Sofia, mais ignorent celles le long de la frontière avec la Turquie. Un des rares à avoir réagi au reportage de ZDF a été le site web d'information Mediapool, qui a résumé le contenu du reportage et commenté la multiplication de ces escouades sous le titre “En Bulgarie, des chasseurs de réfugiés entraînés par les Russes”. Autre réaction, celle du site web d'information Actualno.com, qui s'est également focalisé sur l'entraînement dispensé par la Russie. Les médias pro-russes tel Budna era ont parlé non de réfugiés mais d’ “envahisseurs”.

Comme l'a rapporté ZDF, les patrouilles civiles augmentent en taille et continuent à s'armer en matériel plus lourd. Certains de leur membres et chefs seraient, dit-on aussi, d'ex-militaires russes.

La faction nationaliste qui a déployé des patrouilles sur la frontière turque est Voenen sayuz – BNO Shipka (“Union militaire – BNO Shipka”). Ils tiennent une page Facebook et un groupe Facebook, qui comptent tous deux plus de  4.000 membres, des forums sur lesquels se discutent des actions contre les réfugiés et les migrants. Le 6 juin, la chaîne russe a produit une vidéo sur ces activités.

Dans la vidéo de ZDF, un des membres de la patrouille dit que “si l'accord avec la Turquie échoue, nous sommes prêts pour la guerre aux réfugiés”.

L'incertitude demeure sur le sens exact de la remarque, tout comme sur une riposte appropriée des autorités, puisque jusqu'à présent le gouvernement bulgare s'est abstenu de traiter publiquement la question des patrouilles civiles.

Voyage 2.0 : Comment Internet a révolutionné la manière de voyager en Inde

mardi 21 juin 2016 à 17:29
photo credit: The Modern Monk via photopin (license)

Crédit photo: Le moine moderne via Flickr (licence CC-BY-NC)

L'Inde est une destination touristique relativement populaire au niveau mondial, comme le prouvent les 11 millions de visiteurs étrangers qu'elle a reçus en 2015. De fait, le pays est historiquement un lieu de passage obligatoire pour beaucoup de gens. Même le mystique soufi du treizième siècle Jalaluddin Rumi disait que l'Inde était une destination d'un grand intérêt spirituel.

L'envie de voyager et de découvrir est aussi forte aujourd'hui qu'avant, et une armée de plus en plus grande de blogueurs ajoutée aux avancées technologiques rendent plus faciles pour les Indiens et les non-Indiens les voyages dans cet immense pays.

La technologie est un outil particulièrement efficace dans le fait de rendre les voyages plus accessibles. En Inde, les infrastructures publiques, les horaires de voyage, les services de santé ou de sécurité ne sont pas toujours à la hauteur. Il est souvent nécessaire que le voyageur assume lui-même la responsabilité de planifier et optimiser son voyage. C'est là que la technologie et spécialement la révolution apportée par les réseaux sociaux joue un rôle crucial.

Prenons par exemple un fait divers dans lequel s'est trouvée impliquée la société des chemins de fer indiens. Une femme a été harcelée par un homme à bord d'un train. Devant l'impossibilité d'alerter un membre de la police ferroviaire qui se serait trouvé à proximité, elle a décidé d'envoyer un tweet directement au ministère des Chemins de fer de l'Inde.

Le ministère des Chemins de fer a immédiatement alerté les forces de police, les agents sont montés à bord du train à la gare suivante pour intercepter l'homme.

Ces problèmes de sécurité ne sont pas les seuls qui préoccupent les personnes demandant de l'aide sur Internet. L'Inde est réellement un pays très étendu avec de nombreux monuments, des sites patrimoniaux et des lieux touristiques. Le Bureau national des études archéologiques énumère 3686 sites en Inde sur sa liste de conservation. Néanmoins, à l'exception des sites les plus réputés, la découverte d'autres lieux moins connus peut vous faire voyager dans l'inconnu. La situation à cet égard s'est considérablement améliorée ces 10 dernières années, mais de nombreuses adaptations sont encore nécessaires pour que le voyage devienne une expérience incomparable.

Ces défaillances ont poussé de nombreux blogueurs à proposer conseils et suggestions, et à souligner l'existence de lieux moins connus en Inde. Neelima Vallangi passe par exemple beaucoup de temps à faire des comptes-rendus de lieux qu'elle a visités, des destinations souvent peu conventionnelles sur le sous-continent. Ses articles insistent souvent sur le côté aventure et enchantement des lieux plus que sur les options classiques de voyage ou de séjour.

Les Indiens les plus jeunes semblent moins préoccupés par le confort et les commodités et plus intéressés par l'aventure et le voyage proprement dit. Prenez l'exemple de Dhruv Dholakia, qui a parcouru l'Inde en moto pendant 14 mois. Pour quoi faire ? C'est ce qu'il explique sur sa page Facebook, où il a publié la chronique des lieux qu'il a visités.

Why such a long journey? The core reason for this is Junoon (an Urdu word meaning craziness). My junoon for travel began at a very young age and continues to be the driving force in my life. I have a biker friend who has done an all India road trip of twenty thousand plus kilometres in just two and a half months. That’s an average two hundred and fifty kilometres a day. Back to back everyday. What places could he have seen? To me, even fourteen months is less to just touch every state.

Pourquoi un si long voyage ? Le mot urdu “Junoon”, qui signifie “folie”, peut le justifier. Mon junoon pour les voyages a débuté tôt et continue d'être le moteur de ma vie. J'ai un ami motard qui a sillonné toute l'Inde sur plus de 20 000 km en seulement deux mois et demi ce qui fait une moyenne de deux cent cinquante kilomètres par jour. Sans prendre un seul jour de repos. Quels endroits a-t-il réellement pu voir? A mon avis, rien que pour découvrir un seul Etat [de la grande fédération indienne], quatorze mois, c'est bien peu.

Dans cette vidéo mise en ligne par Nikita Rustagi, Dhruv partage son expérience personnelle lors de la semaine indienne de la moto :

Ces voyages en Inde sont également fortement encouragés par le Premier ministre du pays. Celui-ci, à l'occasion, sollicite les Indiens pour qu'ils envoient des tweets décrivant les différents sites du pays. Ces tweets reçoivent habituellement des centaines de réponses qui peuvent servir de sources de renseignement pour les voyageurs intéressés.

Il existe une grande quantité d'applications qui vous offrent tout ce que vous voulez : billets de transport, réservations d'hôtel, location de véhicule, jusqu'à des planificateurs de séjour. Beaucoup des avis critiques, évaluations et opinions diverses sur ces plateformes permettent aux utilisateurs de prendre des décisions en connaissance de cause et offrent des solutions aux problèmes les plus courants. India Mike, par exemple, est un forum où les voyageurs peuvent partager leurs expériences et poser des questions sur leurs destinations et autres options de voyage.

Souvent, un voyage en Inde apporte du bon, du mauvais et de l'imprévisible. Avec un peu d'aide de Twitter, Facebook et du reste d'Internet, beaucoup de voyageurs réussissent maintenant à maximiser le bon, minimiser le mauvais et profiter de l'imprévisible.