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Affaire Xu Zhiyong : la longue route des militants chinois pour les droits de l'homme

jeudi 27 février 2014 à 22:29
Supporters demonstrate for Xu Zhiyong's release. Photo via Wikimedia Commons, released to public domain.

Militants manifestant pour la libération de Xu Zhiyong. Photo via Wikimedia Commons, domaine public.

Le célèbre blogueur Xu Zhiyong, pionnier des campagnes en ligne pour les droits de l'homme en Chine, a été condamné à quatre ans de prison par le tribunal de Pékin le 26 janvier, peu avant le nouvel an chinois.

Pour certains militants, cette affaire est emblématique du sort réservé au mouvement citoyen né au cours de la décennie précédente : un défenseur des droits de l'homme qui a jadis cherché à oeuvrer pour des réformes en coopération avec les dirigeants du gouvernement, se retrouve maintenant pour quelques années derrière les barreaux en raison de ses efforts pour apporter le changement. 

Xu Zhiyong a été poursuivi pour son travail en tant que défenseur de l'éducation pour tous. Dix ans plus tôt, Xu a lancé sa première campagne en ligne pour sensibiliser le public sur les mystérieuses morts de deux Chinois : Huang Jing, une enseignante de 21 ans retrouvée droguée et violée dans sa résidence universitaire et Sun Zhigang, tout juste diplômé d'université, battu à mort à Guangzhou, dans un centre de détention pour les personnes n'ayant pas de permis de résidence.  A cette époque,  Xu Zhiyong, encore doctorant en droit, et ses camarades de fac, Yu Jiang and Teng Biao, avaient soumis une pétition pour plaider l'abrogation du système Détention et Rapatriement, sous lequel Sun avait été détenu. La direction du Parti communiste sous Hu Jintao, puis sous Wen Jiabao, avait accepté la proposition, générant ainsi des relations positives entre la société civile et le gouvernement. C'était un moment fort porteur d'espoir pour une réforme sociale. 

Xu avait milité pour les droits des enfants nés dans les zones rurales pour leur permettre le même accès à l'éducation que les enfants des villes. En Chine, en raison du Hukou (système d'état-civil et d'enregistrement des familles), les enfants partis vivre en ville avec leurs parents ne pouvaient pas s'inscrire dans les écoles locales et beaucoup d'entre eux étaient privés d'éducation. La campagne du Mouvement des nouveaux citoyens pour l'égalité d'accès à l'éducation a été lancée en 2009 avec une pétition en ligne et des manifestations ciblant les autorités chargées de l'éducation à Pékin. L'année suivante, les autorités permirent aux écoles de Pékin d'accueillir les enfants des migrants de l”interieur.

C'est à ce moment-là que les citoyens, et en particulier les jeunes, commencèrent à utiliser Internet comme lieu d'échange, de débat et d'organisation. Lors de l'épidémie de SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), Internet devint le seul moyen pour les étudiants de communiquer avec leurs amis et d'accéder à l'information, les campus étant fermés et les étudiants confinés dans leurs résidences. Frustrés d'être coincés dans leurs dortoirs, les étudiants se connectèrent sur le réseau de l'université pour discuter des causes de la propagation des épidémies que beaucoup d'entre eux ressentaient comme l'échec du gouvernement local pour avertir à temps la population de la prolifération du virus et pour promouvoir les règles de prévention. Les décès de Huang Jing et Sun Zhigang furent aussi parmi les sujets les plus brûlants sur les réseaux des universités. Teng Biao, avocat des droits de l'homme, souligna que toutes les campagnes des droits des citoyens durant cette période firent d'Internet leur plate-forme d'échange. Au cours des cinq années qui suivirent, la sphère publique en ligne se développa rapidement.

Beaucoup interprétèrent les différentes campagnes pour les droits des citoyens nées en 2003 comme l'instant T où les assemblées libres et une plus grande liberté de parole ont émergé. 

Lorsque la version chinoise de Twitter, Fanfou vu le jour en 2007, les cybercitoyens eurent soudain la possibilité d'envoyer des messages sur Internet à partir de leurs téléphones mobiles en à peine quelques secondes. Les manifestations qui précédemment avaient été limitées au niveau local, se propagèrent rapidement sur les réseaux nationaux. Le flux vidéo de certains incidents démontra la force du micro-blogging. 

Si les nouvelles technologies de communication ont généré un nouvel espace pour les groupes sociaux et les échanges en ligne durant ces dernières années, de nouvelles mesures de répression, de contrôles et de réglementations ont rapidement suivi, étouffant ces forces transformatrices. 

Peu après la fin des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, une campagne collective de signatures – le manifeste Charte 08 - appela à des réformes politiques fondées sur les normes internationales de respect des droits de l'homme. Le gouvernement chinois réagit par une attaque contre la sphère publique numérique sous le prétexte de “lutter contre la vulgarité”. Un grand nombre de sites Internet indépendants, de blogs et de réseaux sociaux ont été peu après soit fermés, soit suspendus.

Les régions des minorités ethniques ont aussi ressenticette intolérance croissante. Au milieu des émeutes de 2009, Internet a été temporairement coupé - il est resté suspendu pendant près d'un an –  à Urumqi, la ville la plus importante de la région autonome ouïghoure du Xinjiang en Chine. Fanfou fut fermé deux jours plus tard après l'émeute et suspendu jusqu'en novembre 2010. Durant cette coupure, Sina Weibo, la plate-forme contrôlée par le Parti unique, remplaça Fanfou. Sina Weibo est devenue depuis la plus influente plate-forme de médias sociaux du pays.

Les soulèvements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord entre 2010 et 2011 ont touché un point sensible du gouvernement chinois. Plus d'une centaine de militants, blogueurs et cybercitoyens ont été arrêtés suite à des appels en ligne pour que la Chine mette en marche sa “Révolution du Jasmin”.

Pourtat, le contrôle d'Internet se faisait essentiellement en filtrant les mots-clefs et par la censure, la manipulation de l'opinion sur le net et les arrestations ciblées. La majorité des cybercitoyens continuaient à utiliser Weibo pour webdiffuser les incidents sociaux et coordonner les campagnes électorales à la base. Les blagues et satires politiques étaient toujours présentes en ligne et certains cybercitoyens rapportèrent même des cas de corruption, ce qui permit de révéler au public leurs véritables identités. Le système d'enregistrement du vrai nom civil, mesure destinée à imposer l'auto-censure, avait donné naissance à un groupe d'influents leaders d'opinion en ligne.

L'actuel directeur adjoint du Bureau d'information du Conseil d'Etat, Ren Xianliang, a écrit en avril 2013 dans le journal du think tank Drapeau rouge du Parti communiste chinois que le gouvernement devrait faire enfermer les leaders d'opinion officiant sur Weibo pour empêcher toute manipulation de l'opinion publique. Quatre mois plus tard, le 10 août 2013, les représentants des leaders d'opinion sur Weibo ont été contraints de signer lors d'un programme de la chaine d'Etat CCTV une déclaration les engageant à suivre les “sept directives d'auto-censure“. Une semaine plus tard, les citoyens ont vu l'arrestation massive de centaines de leaders d'opinion, et les groupes professionnels de ghostwriters, les Internet Water Armies (Wangluo shuijun), furent accusés de propager les rumeurs et les propos diffamatoires.

Si la victoire a été proclamée dans l'éradication des commentaires critiques envers les autorités et d'un leadership idéologique sur Weibo, le champ de bataille a été élargi à la persécution des réformistes modérés. Cette persécution a été marquée par l'arrestation de l'intellectuel ouïghoure et fondateur du site “Ouïghoure en ligne”, Ilham Tohti, le 15 janvier et la condamnation à quatre ans de prison de Xu Zhiyong, le 26 janvier. Après sa première victoire, son mouvement a continué en défendant des étudiants qui avaient besoin de retourner dans leur ville natale pour passer les examens d'entrée à l'université. Xu a été accusé de porter atteinte à l'ordre public en organisant deux petites pétitions concernant les dispositifs d'examens.

Depuis sa condamnation, la propagande officielle sur le procès de Xu a inondé Sina Weibo, la sphère publique chinoise des mouvements et clone de Twitter, avec des titres tels que : “Xu Zhiyong juge mal le monde”, “la conspiration explicite de l'Occident dans le soutien aux dissidents chinois”. Le texte du jugement de Xu Zhiyong, dans laquelle il défend ses actions, est maintenant introuvable.

Le Mouvement des nouveaux citoyens de Xu Zhiyong a été mené par toute une génération de jeunes indépendants qui ont développé leur esprit critique dans une sphère publique en ligne relativement libre. Il s'est avéré que les réseaux virtuels peuvent conduire à une mobilisation dans la vie réelle, une fois qu'un consensus social est construit. La campagne pour les droits à un accès égal à l'éducation des enfants des zones rurales en est un exemple. 

La condamnation de Xu Zhiyong, une figure symbolique qui représente le “nouveau citoyen” dont la conscience a été cultivée par les échanges en ligne sur les affaires publiques et les flux vidéos de manifestations et d'actions citoyennes, n'est pas un cas particulier, mais le symbole du rejet systématique du gouvernement du désir de dignité et de liberté du peuple.

L'Iran scrute l'Ukraine avec envie et désarroi

jeudi 27 février 2014 à 22:25
Ukraine protests

La contestation en Ukraine, selon l'Iranien Farda News

Les manifestations en Ukraine et le changement de pouvoir à Kiev ont été couverts avec enthousiasme dans les médias en Iran. Tandis que les dirigeants y voyaient un complot occidental ourdi par les Etats-Unis et l'Europe, les Iraniens qui avaient en leur temps monté des manifestations de masse contre leur propre régime ont été rappelés au souvenir d'une révolution qui leur a échappé.

Si  le ministre iranien de la Justice a déclaré que l'Ukraine ne pouvait se comparer à l'Iran, de nombreux Iraniens ont tracé des parallèles avec les manifestations du Mouvement Vert qui avaient suivi l’élection présidentielle de 2009.

Le blogueur iranien Abgosht écrit [farsi] que plusieurs raisons font que l'Ukraine (et la Tunisie) ont réussi là où les Iraniens ont échoué :

La réponse rapide et habituelle est que la ligne rouge des meneurs du mouvement [d'opposition] en Ukraine et Tunisie était la démocratie, tandis que ceux d'Iran auraient maintenu le cadre du régime… il n'y a pas de traîtres chez eux, leurs policiers et agents des forces de l'ordre sont de braves gens, les nôtres sont des voyous qui croient que les intérêts de la nation ont priorité sur ceux des individus.

Sur Twitter, Sarah moque le chef des armées iraniennes, Hassan Firoozabadi, qui a dit que “la révolution d'Ukraine était une fuite de l'indépendance vers la dépendance.”

Elle a tweeté [farsi], citant l'écrivain iranien Ebrahim Nabavi :

Je ne sais pas pourquoi les responsables iraniens, plus que les citoyens d'Ukraine, de Palestine, d'Irak et du Liban s'inquiètent autant de l'indépendance de ces pays.

Free Democratic Iran a tweeté, citant un titre du journal ultra-conservateur iranien Keyhan :

Ouah, Kayhan sort : “Les forces orange ont repris le pouvoir en Ukraine avec l'aide des USA et de l'UE ! [farsi]

@_Cafe a tweeté ironiquement :

Nous sommes plus avancés que l'Ukraine. C'est pour ça que j'ai besoin d'un logiciel anti-filtrage pour pouvoir écrire ces quelques mots sur l'internet.

Nima Akbarpour a tweeté [farsi] :

La situation en Ukraine me rappelle le film sur Zapataoù les révolutionnaires conquièrent le pouvoir puis suivent la même voie.

Un cas d'esclavage découvert au nord de la Mauritanie

jeudi 27 février 2014 à 22:08

L'organisation SOS Esclaves en Mauritanie a annoncé la découverte d'un nouveau cas d'esclavage dans la région de Tzerkaf située à 40 km de la ville de Zouirate au nord de la Mauritanie. 

Cette découverte concorde avec la visite de Gulnara Shahinian, rapporteur spécial des Nations Unies sur l'esclavage, dans ce pays, en vue d'adopter une feuille de route préparée en collaboration avec le bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme aux Nations Unies. Le but en est évidemment de mettre fin à toute forme d'esclavage en Mauritanie.

L'activiste Mauritanien Yaslem Mahmoud a souhaité que la loi suive son cours dans ce cas : 

Mon ultime souhait est que la procédure judiciaire suive son cours normal, sans les ingérences qui pendant longtemps ont été la cause principale de l'abandon des droits des victimes et de la libération des criminels, Merci.

L'Inde promet à ses agriculteurs un avenir d'énergie solaire

jeudi 27 février 2014 à 09:56
Solar array pattern captured at Auroville, Pondicherry, India. Image from Flickr by Amaresh Sundaram Kuppuswamy. CC BY

Un rang des panneaux solaires à Auroville, Pondicherry, Inde. Image de Flickr par Amaresh Sundaram Kuppuswamy. CC BY-NC-SA

 

 Autour de 628 millions de personnes dans le monde n'ont pas d'accès à l'électricité et 290 millions d'elles sont de l'Inde rurale. Beaucoup de fermiers indiens doivent compter sur des réseaux énergétiques archaïques et des combustibles fossiles afin de faire marcher leur pompes à eau pour l'irrigation.

 Le but du gouvernement indien est de remplacer 26 millions de pompes à eau souterraine, actionnées par moteur-diesel, par des modèles plus efficaces pour l'irrigation, actionnés par l'énergie solaire.  Cela permettra d'économiser environ 6 milliards de dollars américains par an en subventions d'électricité et de combustible diesel pour le pays. Cela aidera aussi à freiner la hausse de la demande pour le charbon, deux tiers de l'électricité produite dans le pays dépendant du charbon. En outre, une distribution collaborative de la puissance solaire inutilisée aussi ajoutera beaucoup d'énergie au réseau national.

 L'Inde a presque doublé sa capacité solaire en 2013, ayant atteint un total de 2.18 GW de puissance. Le pays planifie d'installer des centrales solaires d'une puissance totale de 10 GW d'ici à 2017 et d'atteindre 20 GW en 2022, lors de la deuxième phase de la Mission Nationale Solaire Jawaharlal Nehru (MNSJN), un programme qui est à la tête du développement de l'énergie solaire en Inde. L'Inde envisage aussi à demander un prêt de 500 millions de dollars américains à la Banque Mondiale, pour construire  la plus grande centrale solaire au monde (4GW), à Sambhar, en Rajasthan.

Yadav K, dans le blog Secteur Public Indien, donne des précisions sur la centrale électrique de Sambhar :

 Le projet occupera 19.000 acres à Sambhar en Ràjasthàn et entrainera un investissement de 75 milliards de Roupies lors de sa première phase. [..] La centrale solaire PV (photovoltaïque) utilisera des modules PV basés sur la technologie de silicium en cristaux. Avec une durée de vie approximative de 25 ans, la centrale solaire peut fournir 6400 millions d'unités d'énergie par an. Ce projet qui respecte l'environnement aidera à réduire les émissions du dioxyde de carbon de plus de 4 millions de tonnes par an.

 Katie Fehrenbacher écrit dans le blog Gigaom, dédié à la technologie :

 Comme plus d'appareils deviennent reliés aux réseaux et à l'Internet – on voit arriver par ici l'Internet des objets – de plus en plus d'eux auront besoin de leur propre source d'énergie, et actuellement l'énergie solaire est une des formes les moins chères et la plus mobile de l'énergie distribuée disponible.  [.]

Si l'Inde réussit à atteindre le nombre des pompes à eau actionnées par l'énergie solaire, cela serait le plus grand déploiement de cette technologie dans un seul pays.  L'utilisation réduite de l'électricité des réseaux et du combustible diesel cher, non seulement réduira les émissions du dioxyde de carbone, mais elle pourrait également aider les opérateurs des réseaux d'énergie de mieux les faire marcher et réduire le coût d'électricité pour les fermiers.

Voici plus de réactions sur Twitter :

Un investissement de $1.6 milliards sur 5 ans alors que 200.000 premières pompes passent à l'énergie solaire pour sauver le réseau archaïque

L'Inde va construire la plus grande centrale solaire au monde – 4.000 MW, surface de 77 kilomètres carrés http://t.co/91LsPxZjIG Parfait… mais quand ? ? Nous sommes trop bons de l'annoncer !

Le coût de la production de l'énergie solaire en Inde a été réduit à moitié ces dernières années. Il est passé à 7.50 roupies par KWH. #1

Cependant, le développement rapide exige une production des centrales solaires à l'échelle industrielle, ce qui peut créer un nouveau risque pour l'environnement :

Des millions de tonnes de plomb sont déversées dans les rivières et les terres agricoles autour des centrales solaires à panneaux, en Chine et en Inde,

Blogueur et expert en énergie solaire, Ritesh Pothan pense que certains problèmes doivent être résolus, si en 2014 l'Inde veut faire un progrès quelconque vers ses ambitions solaires.
Plus d'information sur les développements de l'énergie solaire de l'Inde peut être trouvées sur les pages Facebook de L'Énergie Renouvelable de l'Inde  et L'Énergie Solaire de l'Inde

 

Une activiste mozambicaine parle de l'influence des réseaux sociaux dans le pays

jeudi 27 février 2014 à 09:45

[Cet entretien a été publié a l'origine sur la plate-forme Olho do Cidadão le 10 juin 2013 (portugais).]

Ludmila Maguni (@_mwaa_ no Twitter e Instagram)

Ludmila Maguni (@_mwaa_ sur Twitter et Instagram)

A l'heure ou de plus en plus de Mozambicains utilisent internet pour partager avec le monde la réalité de la vie locale, ainsi que pour raconter ce qui se passe dans le monde a leur entourage, nous nous sommes entretenu avec Ludmila Maguni, une activiste influente sur Twitter  qui nous a parlé de l'impact des réseaux sociaux sur la société Mozambicaine.

 

On estime que seulement 4,8% des 25 millions de Mozambicains ont accès a internet (données de 2012). Au Mozambique, internet et les réseaux sociaux constituent un espace de liberté d'expression privilégié. En terme de liberté de la presse, le pays se situe à la 73e position selon le rapport publié par l'organisation Reporters Sans Frontières en 2013 et en 79 éme position en 2014. 

Comme de nombreux Mozambicains qui ont un accès internet, Ludmila l'utilise pour s'informer, socialiser et se divertir. Sur Twitter, elle connue sous le pseudo de @_Mwaa_. Ludmila est native de Maputo, mais se définit comme cosmopolite, ou en d'autres termes citoyenne du monde comme décrit sur son profil; ” “1º Mozambicaine, 2º Africaine, et 3º citoyenne du monde”. Elle publie en anglais et portugais. 

Ludmila affirme que les réseaux sociaux ont du succès au Mozambique parce que les gens se sentent libres d'interagir les uns avec les autres et de partager des informations:

Quand nous parlons des réseaux sociaux, la première chose qui vient à l'esprit sont les réseaux sociaux que l'on utilise au quotidien sur internet, mais je pense que nous ne devons pas oublier que naturellement les êtres humains se sont toujours organisés en groupes, donc les réseaux sociaux ont toujours existé et existeront toujours. Je pense que c'est pour ça que les réseaux sociaux ont tant de succès aujourd'hui, car nous ressentons naturellement la volonté de communiquer et échanger des informations.

Et grâce aux réseaux sociaux, les citoyens ont trouvé le courage de débattre des affaires du pays d'une façon plus ouverte et directe :

Les Mozambicains utilisent cette plate-forme pour exprimer leurs sentiments (bons ou mauvais) sur notre pays, sur ce qu'il ce passe dans la vie politique du pays au quotidien. Nous avons tous, en tant que citoyens, quelque chose a dire sur ce qu'il se passe, je pense que grâce a la présence des réseaux sociaux beaucoup gagnent en courage et peuvent dire ce qu'ils pensent réellement.

Ludmila estime que les réseaux sociaux peuvent d'une certaine manière servir de pont entre les citoyens et les dirigeants :

 Je sais que dans certains pays les gouvernements utilisent Twitter, Facebook, et les blogs pour se rapprocher des citoyens, j'aimerais que ce soit le cas au Mozambique. 

Ludmila Maguni est à la tête du Département des systèmes d'information au ministère de la Science et de la Technologie du Mozambique. Au mois de décembre a elle a participé a l'organisation de la troisième édition de l'événement Hackathon qui s'est tenu à Maputo et qui avait pour objectif de promouvoir le développement des applications pour téléphones portables qui répondent aux besoins spécifiques du Mozambique.