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Protection de l'environnement et combat contre la pauvreté ne vont pas l'un sans l'autre à Madagascar

samedi 25 janvier 2014 à 15:53

Doté d'un nouveau président, Madagascar, fait ses premiers pas vers la sortie d'une crise politique de quatre ans depuis qu'un coup d'Etat soutenu par l'armée a renversé en 2009 le dernier dirigeant démocratiquement élu. L'heure est venue pour la nouvelle administration de s'attaquer aux plaies les plus urgentes de l'île, à savoir le taux alarmant de pauvreté chez les habitants les plus démunis et la détérioration rapide de l'environnement [anglais].

Voyons comment les deux questions, à première vue sans rapport, sont étroitement imbriquées à Madagascar. 

L'exploitation des ressources minières dans le sud

Un conflit juridique impliquant le géant minier Rio Tinto et un mouvement écologiste dans le sud de Madagascar illustre l'étroite relation entre pauvreté et problèmes environmentaux.

Lavaka (erosion gully) in Madagascar caused by deforestation via wikipedia CC-BY-2.0

Lavaka (ravinement dû à l'érosion) à Madagascar provoqué par la déforestation via wikipedia CC-BY-2.0

QIT Madagascar Minerals, propriété d'une filiale de Rio Tinto, est impliqué dans l'exploitation de plusieurs ressources minières dans le sud du pays. Le site web du projet dit ceci sur ses activités là-bas :

QIT Madagascar Minerals (QMM), détenue à hauteur de 80% par Rio Tinto et de 20% par l’Etat malgache, a mis en chantier une opération d’extraction de sables minéralisés près de Fort Dauphin à l’extrémité sud-est de Madagascar. Au cours des 40 années à venir, QMM prévoit extraire de l'ilménite et du zircon à partir des sables minéraux lourds sur une zone d'environ 6000 hectares le long de la côte. [...] L'activité minière actuelle est localisée au site de Mandena sur 2000 ha, au nord du Fort Dauphin. La production de ce site augmentera pour atteindre [finalement] 750.000 tonnes par an. Les phases ultérieures se dérouleront à Sainte Luce et Petriky et la possibilité existe d’augmenter la production à 2.2 millions de tonnes par an. 

Le site Malagasyfordevelopment.kazeo.com ajoute que le projet prévoyait de créer 2.000 nouveaux emplois sur trois ans : 600 directement en rapport avec le projet, et entre 1.000 et 2.000 indirectement pendant la phase de production.

Voilà pour le bon côté. Le revers de la médaille est beaucoup plus sombre, comme l'explique Libération afrique :

 75% de la population malgache vivent avec moins de US$ 1 par jour. Le gouvernement malgache se résigne à se faire piller son sous-sol pendant 40 ans par Rio Tinto avec ses conséquences : dette, salaires de misère et environnement unique au monde détruit. Pour les trois années de construction, Rio Tinto ferait appel à des sous-traitants, dont plus de 500 ouvriers spécialisés venant d’Afrique du Sud et d’Asie alors que le chômage à Madagascar est parmi les plus importants en Afrique.

Plusieurs mouvement de défense de l'environnement ont dénoncé l'impact du projet sur la population locale et son environnement. Certaines des accusations contre le projet sont énumérées dans ce billet de Sarah-Jayne Clifton [anglais] pour les Amis de la Terre :

Les droits fonciers coutumiers n'ont pas été respectés, Les familles sans titres de propriété formalisés étant désavantagées de façon persistante dans la procédure d'indemnisation malgré l'engagement de Rio Tinto de respecter la propriété traditionnelle de la terre. Des familles ont été totalement exclues de la procédure d'indemnisation parce qu'elles n'étaient pas présentes lorsque le registre des familles requérant l'indemnisation a été établi [...]

QMM a dit vouloir replanter le site minier quand l'ilménite aura été enlevée et avoir collecté des graines de la forêt pour cela. Mais 70 % de la zone sera plantée d'espèces exotiques parce que les spécialistes de QMM affirment que le sol est trop dégradé dans ces zones pour soutenir la réintroduction d'espèces natives. Il y a des inquiétudes que ceci pourrait avoir des effets dévastateurs. Des espèces exotiques comme l'eucalyptus pourraient supplanter les arbres natifs sur l'île, consommer des ressources en eau précieuses, et altérer fondamentalement la biodiversité du sol forestier.

Interrogé sur ces allégations, QMM n'a d'abord pas été vraiment communicatif, comme le montre sa réaction aux questions précises sur le problème [anglais] :

La défiance entre la société civile malgache et Rio Tinto/QMM a culminé lorsque des manifestations devant les installations de QMM ont conduit en mars 2013 à l’arrestation de 15 militants de l'environnement et des droits autochtones [anglais] de l'association Fagnomba, qui exigeaient une indemnisation pour les terres prises par la compagnie. 

Perle Zafinandro Fourquet, une co-fondatrice de l'association, a été parmi les personnes arrêtées. Sa famille a donné des détails sur les circonstances de l’arrestation :

Depuis janvier, Fagnomba installe des barrages sur l'accès à la mine et les militaires ont été diligentés pour lever ces barrages…Dernièrement, des bureaux et du materiel informatique ont été saccagés et le juge semble mettre tout cela sur le dos de Fagnomba : une affaire montée de toute pièce ! Enfin, pour montrer que l'affaire est scabreuse, la plainte a été déposée par la présidente de la CENIT (qui regroupe l'aide exterieure pour mener à bien les élections à Madagascar) qui est cousine par alliance du chef de Région…

Fagnomba indique que quelques dispositions sont nécessaires pour remédier à la situation, sur cette pétition :

Elle réclame également l'embauche de travailleurs locaux au sein de cette société qui fait venir la plupart de ses employés de la capitale. Elle lutte pour la protection de l'environnement malmené durement (les poissons disparaissent depuis l'installation d'un barrage…).

Il existe pourtant des solutions qui à la fois pourvoient aux besoins des plus nécessiteux et garantissent la protection des forêts.

Pour commencer, Anup Shah de Global Issues défend qu'un aperçu plus complet [anglais] de la question de la pauvreté est nécessaire :

Tout comme les médecins insistent sur la nécessité en premier lieu de prévention des maladies, et de recourir aux traitements quand il le faut, de même nous devons comprendre ces problèmes plus profonds de manière plus holistique. L'interconnection requiert plus de reconnaissance pour que la dégradation de l'environnement, la pauvreté et les autres problèmes généraux puissent commencer à trouver une solution.

Outre une approche plus holistique, L'évaluation du risque lié aux conséquences de la pauvreté doit également être élargie. Larry West, rédacteur pour les questions d'environnement chez About.com, explique [anglais] :

Plus le revenu est bas, plus grande est la probabilité d'être exposé à des toxiques chez soi et au travail. Plus grand est le risque de souffrir de maladies — allant de l'asthme au cancer — provoquées ou exacerbées par des facteurs environnementaux. Plus il sera difficile de trouver et de se payer une nourriture saine à mettre dans l'assiette.

Le World Wide Fund for Nature (WWF) rappelle qu'une importante proportion de gens à Madagascar et dans le monde dépend pour sa subsistance des ressources forestières [anglais], la protection des forêts fait donc partie intégrante de la lutte contre la pauvreté :

Près de 1,6 milliards de personnes dépendent des ressources forestières pour leur survie. Les ressources forestières contribuent directement aux moyens d'existence de 90 % des 1,2 milliards d'individus vivant dans l'extrême pauvreté. [..] Les dommages à l'environnement, ainsi que le manque d'eau propre et de terre appropiée à l'agriculture ou à la culture vivrière, conduisent à plus de faim, de maladie, de pauvreté et des possibilités amoindries de gagner sa vie.

Le WWF recommande le programme suivant pour atteindre ce but [anglais] :

travailler avec les communautés locales à travers le monde à :
-les aider à sécuriser leurs droits de gérer les ressources forestières dont dépendent leurs moyens de subsistance
-les soutenir dans leur gestion durable des forêts, pour leur propre bien-être autant que pour protéger l'environnement
-fournir des opportunités pour générer des revenus à long terme d'une gestion forestière, par exemple en apportant des formations à l'entreprenariat et en les reliant aux marchés national et international
-les qualifier pour l'obtention de la certification FSC et l'accès aux marchés du bois à gestion durable

Les populations indigènes russes subissent la politique de la terre brûlée

vendredi 24 janvier 2014 à 17:52

Cet article a été rédigé en russe par Yulia Makliuk pour le site 350.org in Russian puis traduit en anglais par Kateryna Boyko et Roman Horbyk. Il est publié sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Aleksandr Aypin holds the reindeer moss that burned in wildfires. Photo credit: Aleksandr Aypin for 350.org

Alexandre Aypine tient dans ses mains le lichen qui a brûlé lors d'incendies de forêt. Photo par Aleksandr Aypin pour 350.org

En Russie, les peuples indigènes doivent lutter contre les compagnies pétrolières pour faire respecter leur droit à la propriété, une situation qui pose la question de la justice environnementale et économique. Cela pourrait-il conduire d'autres Russes à repenser le coût réel d'une économie basée sur l'exploitation des ressources ?

Quand j'ai pris contact avec Alexandre Aypine pour la première fois, il revenait tout juste d'un site d'élevage de rennes qui appartient à sa famille. “La situation devient sérieuse” m'a t-il dit, , “les pétroliers nous mettent la pression, ils essaient de nous forcer à accepter leurs forages. Jusqu'alors, nous avons été assez forts pour résister, mais notre futur est incertain”.

Sacha (le diminutif d'Alexandre en Russie) et moi-même avons décidé de nous contacter à nouveau dès qu'il serait arrivé dans la ville de Sourgout où il passe ses examens, puis nous avons raccroché.

Les lieux sacrés

Sacha est un jeune entrepreneur âgé de 30 ans qui essaie de développer sur les terres où il est né un tourisme ethnologique tourné vers l'environnement. Sacha est également un Khanty, et c'est certainement pour cette raison qu'il comprend mieux que la plupart des Russes que l'une des plus grandes puissances économiques de ce monde ne peut pas continuer à dépendre seulement de l'exploitation de ses ressources naturelles.

Et pourtant aujourd'hui, lui et sa famille passent le plus clair de leur temps à protéger leurs terres de pâturage. La famille Aypine, également connue sous le nom du clan des castors, fait partie du peuple Khanty qui vit dans le nord-ouest de la Sibérie. Ce petit groupe indigène compte 30.000 membres, hommes et femmes, et la plupart d'entre eux pratiquent encore de manière traditionnelle l'élevage de rennes, la chasse et la pêche. Les Aypine vénèrent une déesse locale, tutélaire de l'Agan, et tiennent à l'écart de nombreux endroits que les Khanty considèrent comme sacrés, aussi bien dans la forêt que sur les bords de la rivière Agan. Malheureusement pour les Khanty, leurs lieux sacrés sont situés tout prêt d'un « autel » d'un autre genre. Cette partie de la Sibérie fournit environ la moitié de l’extraction pétrolière russe, et le pétrole est la principale ressource qui maintient la classe dirigeante à son haut niveau.

Sasha’s parents, Semion and Liubo

Semion et Liubov, les parents de Sacha, au camp nomade de Enel Uri près de la rivière Agan. Photo par Alexandre Aypine pour 350.org

L'accord avorté

“Le peuple Khanty ne peut pas exister sans ses rennes et les rennes ne peuvent vivre sans leur lichen”, voilà comment Sacha explique les origines du conflit. Semion, le père de Sacha, a vu sa famille quitter leur foyer et campement à cause des forages et des incendies pour s'installer ailleurs pas moins de cinq fois au cours de sa vie. Ils ne veulent et ne peuvent plus partir.

Au printemps dernier, la compagnie Lukoil West Siberia a décidé de construire une route en prévision de forages à l'endroit même où la famille est installée. Cette route pourrait véritablement détruire l'écosystème lié au lichen tandis que le forage de pétrole et les déversements qui en découlent pollueront les forêts et rivières existantes, autrefois un véritable microcosme khanty. En plus de cela, l'extraction pétrolière et son utilisation prolongée auront des conséquences sur le réchauffement climatique, ce qui risque d'engendrer de plus en plus d'incendies de forêt à grande échelle.

La compagnie dispose d'une licence publique qui l'autorise à forer mais la procédure actuelle impose de trouver un accord avec les populations indigènes. Aussi grotesque que cela paraisse, il semblerait que les populations locales se voyent attribuer un carton de bouteilles de vodka en compensation des désagréments provoqués.

Or la famille Aypine a décidé de dicter ses propres conditions à Lukoil. Ils ont engagé un avocat, demandé 150.000 dollars en contrepartie de la construction de la route et ont demandé à ce qu'aucun puits de pétrole ne soient installé sur les sites sacrés, ce qui représente la moitié de la zone dans laquelle l'extraction de pétrole est prévue. La compagnie a montré son engagement au dialogue à sa façon : une nuit, ils ont déployé leurs installations et ont commencé à travailler sur le site. Elle a apparemment estimé que même un carton de vodka était trop cher payé.

Fire destroys a Khanty reindeer moss pasture

Le feu détruit des lieux de pâturages pour les rennes. Crédit photo: Alexandre Aypine pour 350.org

Les peuples indigènes commencent à réagir

La famille Aypine n'est pas la seule à être lassée des fuites de pétrole et des feux de forêts.

Ce sont au total 60 familles dans la région qui souffrent de cette situation, à tel point qu'elles ont récemment appelé à l'aide le médiateur russe des droits de l'homme.

Sasha Aypin at a protest

Sacha Aypine assiste à une manifestation étudiante symbolique lors de la conférence sur les peuples indigènes . Capture d'écran d'une chaîne de télévision locale.

Des démarches similaires sont également en cours dans d'autres régions de la fédération de Russie. Voici le contenu d'un communiqué rédigé par Greenpeace et signé par les représentants de dix grands peuples indigènes :

Les peuples du Nord ne toléreront plus les méthodes barbares de destruction adoptées par les compagnies pétrolières ; nous ne comptons pas rester à leur merci. Nous exigeons l'interdiction de l'exploitation pétrolière en mer Arctique et déclarons un moratoire pour les sites en cours d'installation dans les régions du nord jusqu'à ce que les compagnies concernées assument leur responsabilité pour les dégâts qu'elles ont causé à l'environnement.

Grâce à l'activisme de la famille Aypine et à l'intervention de Greenpeace, l'information concernant ce micro-conflit, qui a lieu à 2.400 km de Moscou, a eu les faveurs des médias nationaux. Nombreux sont ceux qui ont commencé à s'intéresser à la situation : l'histoire des relations de l'Etat avec ses peuples indigènes, le véritable coût du pétrole, la distribution des revenus et la stabilité de l'économie nationale. Mais jusque là, le bureau du procureur donnait souvent raison à Lukoil et il est difficile de savoir si le rêve de Sacha d'un tourisme ethnique et vert, ainsi que d'une Russie indépendante du pétrole, deviendra une réalité.

Evidence of wildfires and pollution

Cette photo a été prise durant l'été mais les arbres sur les terres des Aypine ont déjà leurs couleurs d'automne à cause des incendies et de la pollution. Crédit photo: Alexandre Aypine pour 350.org

Vous pouvez lire la version intégrale de cette histoire ainsi qu'une analyse économique de la dépendance pétrolière de la Russie et les attaques menées par les entreprises contre les lois environnementales russes sur le site 350.org.

P.S: Bonne nouvelle ! Au moment où nous traduisions cet article en anglais, le gouverneur du district autonome de Khanty-Mansi a soutenu la demande de la famille Aypine, et Lukoil a annoncé sa décision de se retirer de la zone concernée, « malgré de grosses pertes financières ». La société va étudier des « options alternatives » pour développer son activité d'exploitation pétrolière. Mais rien ne dit que ces options préserveront les terres des Aypine. Si vous souhaitez soutenir la famille Aypine dans sa démarche ou aider Sacha à développer sa petite entreprise, merci de nous contacter par mail à l'adresse suivante : Yuliya [@] 350.org.

Amour et politique dans la culture d'expression française

vendredi 24 janvier 2014 à 17:16
Julie Gayet at Deauville film festival  via wikipedia  Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0

Julie Gayet au Festival du Film de Deauville via Wikipedia Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0

Le monde entier n'ignore plus rien de la tumultueuse vie amoureuse du président français François Hollande. Sa liaison avec l'actrice française Julie Gayet et la maladie consécutive de sa compagne actuelle et toujours Première Dame française en titre Valérie Trierweiler a fait la semaine dernière la couverture de la presse mondiale. M. Hollande est aussi le père des quatre enfants de sa compagne précédente Ségolène Royal, une femme politique arrivée deuxième à l'élection présidentielle française de 2007.

Sa vie sentimentale est donc un tantinet compliquée, pour autant il n'est pas le premier président français à avoir une famille non conventionnelle (qu'on pense à François Mitterrand [anglais] et Félix Faure [anglais]). On s'accorde à dire que l'électeur français ne tient pas compte de la vie privée des hommes et femmes politiques au moment de glisser le bulletin dans l'urne. De fait, un sondage du Pew Research Center suggère que les électeurs français seraient plus indulgents que d'autres envers l'infidélité [anglais] :

47 % seulement des Français disent qu'il est moralement inacceptable pour les gens mariés d'avoir une relation extra-conjugale, le plus bas pourcentage des 39 pays étudiés en 2013 par le Pew Research Center. En fait, la France était le seul pays où moins de 50 % des réponses disaient l'infidélité inacceptable. Au contraire, quatre sur dix pensent que ce n'est pas un problème moral, tandis que 12 % disent que c'est réellement moralement acceptable.

Le point de vue français sur l'adultère et la politique a souvent intrigué ses voisins anglophones. Adam Gopnik au Royaume Uni a formulé la dissonance culturelle entre les deux cultures [anglais] mise en évidence par l'éclatement au grand jour de la liaison de François Hollande : 

La France n'est pas une société puritaine, elle tient les appétits humains de sexe et de nourriture pour normaux, ou “la normale”, pour employer un terme très en vogue ici, et estime que les velléités pour réprimer l'un ou l'autre mettraient hommes et femmes à bout de nerfs pour ne pas dire plus [...] 

Les puritains sont les gens les moins prudes au monde. Ils trépignent d'épingler un A écarlate d'adultère sur le vêtement ou tenir un rituel public d'humiliation. La meilleure illustration en est l'indignation outrée dirigée la semaine dernière par les journalistes de tabloïds britanniques contre leurs homologues réticents de la presse française. 

Quelques lecteurs se sont démarqués de l'interprétation de Gopnik. “Sean in Belgium” argue qu'il suffit de regarder les récentes manifestations de masse en faveur des valeurs familiales et l'interdiction de la prostitution en France pour trouver les failles de cette théorie :

C'est une caricature des complexités du comportement français que de dire que le désir est accepté. on est, après tout, dans le pays qui vient d'interdire la prostitution.   

 

Amour et vie privée dans les pays d'expression française

Etant donné l'influence culturelle qu'a eue la France dans les pays de son ancien empire, on ne peut s'empêcher de se demander si la vision décontractée du sujet s'étend à ses anciennes colonies.

A première vue, on pourrait penser que la tolérance française n'a pas gagné les autres pays francophones. L'étude précitée du Pew Research Center notait qu'une large majorité de personnes interrogées au Sénégal, au Liban, en Tunisie et au Canada considéraient les relations extra-conjugales comme moralement inacceptables [anglais]. En Côte d'Ivoire, les nationaux sont souvent déroutés par les choix de la France en matière d'amour et de relations sentimentales.

Ailleurs, les réactions ont été plus diverses. Au Maroc, le célèbre écrivain Tahar Ben Jelloun approuve la discrétion que demandent les personnalités publiques s'agissant de leur vie sentimentale. Voici sa lettre ouverte à la compagne de Hollande Valérie Treilweiler

Je pense à vous en ce moment où votre vie intime, la vôtre et celle de votre compagnon, est sujet de curiosité malsaine, une espèce de cambriolage en plein jour où l'on saccage tout sans penser aux conséquences non seulement sur votre existence, mais aussi celle de vos enfants.[..] Je pense à vous parce que je sais la douleur et la violence, je sais aussi l'attente et l'espoir. Une histoire d'amour est née entre vous et celui qui allait devenir président. Les gens sont durs et s'imaginent que la vie de ceux et celles qui sont sous les lumières de l'actualité ne mérite que des claques. [..] À présent, il vous faudra choisir : continuer à vivre à côté d'un homme qui est ce qu'il est et qui ne changera pas, ou bien tourner cette page douloureuse et trouver votre place

Dans d'autres ex-colonies, les gens ne se gênent pas pour discuter d'affaires de coeur. Certains se délectent même du mot “amour”. A Madagascar, l'ex-président de la transition Andry Rajoelina a changé la devise du pays pour y ajouter le mot : “Fitiavana, Tanindrazana, Fandrosoana” (Amour, Patrie, Progrès). L'ex-Première Dame Mialy Rajoelina dirige une association appelée FITIA (Amour), un organisme caritatif qui s'occupe d'éducation des enfants abandonnés. 

L'accent mis par celle-ci sur le développement de la compassion a trouvé un écho chez beaucoup de Malgaches, comme le montre l'utilisateur de Twitter @tagnam :

Au Cameroun, le blog collectif 237 Online s'interroge sur le droit à une vie privée des personnages publics. Maximilien Ombé s'est demandé quelle serait l'information sur une telle liaison :

On se demande si c'est possible qu'au Cameroun les médias aient le droit de publier des informations relatives aux loves stories des hommes publics notamment du Chef de l'Etat Paul Biya.

Dieudonné Mveng ajoute :

Dès lors qu'on est politique qu'on est une personnalité on est la boussole de la société. La population prend exemple sur nous. C'est aux personnes publiques de bien se tenir.

Ampère Simo conclut :

La règle qui doit guider les médias et les professionnels de l'information dans le traitement des affaires touchant à la vie privée des individus consiste à ne révéler que ce qui est d'intérêt public.  

Mais si les pays francophones n'ont pas fait leur l'attitude décontractée des Français envers les vies amoureuses de leurs élites, c'est peut-être aussi qu'ils préfèrent glisser sur ce genre de sujets pour s'intéresser aux affaires publiques plus pressantes.

Un jeune Roumain fabrique la première voiture entièrement en blocs LEGO

vendredi 24 janvier 2014 à 11:52

Raul Oaida, un jeune Roumain de 20 ans, a construit l'objet de rêve d'enfance de beaucoup de gens – la première voiture en LEGO en dimensions réelles. La voiture, y compris le moteur en état de marche, a été construite avec 500.000 pièces de LEGO. Le véhicule ne peut rouler qu'à une vitesse maximale comprise entre 20 et 30 km à l'heure, cependant – il fonctionne à l'air !

Le jeune Roumain, un ingénieur auto-didacte surdoué, s'est associé en ligne avec l'entrepreneur australien Steve Sammartino, qui avança les fonds pour le projet sur Twitter et obtint deux fois plus d'investisseurs qu'il n'en avait besoin en quelques jours seulement. La voiture a été construite en Roumanie et par la suite transportée en Australie, où les deux partenaires improbables se sont réunis pour un test routier.

Le moteur de la voiture est aussi entièrement fait en LEGO. Il possède “quatre moteurs orbitaux et un total de 256 pistons.” Selon le site internet du projet, la vitesse maximale n'est pas très impressionnante, environ 20 à 30 km/h. “Par crainte d'une explosion de Lego, nous la conduisîmes lentement,” ont écrit ses concepteurs. Steve et Oaida disent que le projet a été rendu possible par l'internet. Les deux se sont même rencontrés en ligne, lorsque Steve accepta l'invitation sur Skype d'Oaida. “Je le forme aux affaires tandis qu'il m'en apprend un peu sur la physique,” a déclaré Steve à la presse.

Puissante explosion près du QG de la police au Caire

vendredi 24 janvier 2014 à 11:49

Les Egyptiens ont été réveillés ce matin par le bruit d'une très forte explosion, qui a secoué le centre du Caire. Les photos publiées en ligne montre un panache de fumée au-dessus de l'horizon. Certains disent avoir entendu des tirs. Les premières informations indiquent que l'explosion s'est produite aux environs du Quartier Général de la Police du Caire.

La journaliste Rawya Rageh scotchée à son téléviseur rapporte :

La télévision publique interviewe un témoin disant que l'explosion était à proximité du Directorat de la police du Caire

La télévision d'Etat égyptienne parle de tireurs à moto, pendant un entretien avec un témoin, mais information pas encore sourcée

L'information est encore partielle. En ligne, les Cairotes cherchent à en savoir plus.

Mohamed Abdelfattah demande :

Merde quelqu'un a entendu la même chose que moi ? C'était une explosion qui vient de me réveiller [?]

Rania Hafez raconte :

La maison s'est mise à vibrer pendant un bref moment

Cairo Live 24/7 partage cette photo :

Explosion au centre du Caire Gros panache de fumée depuis environ 1 km au nord du centre-ville

Autre photo largement diffusée :

Mahmoud Saber affirme que cela ne pouvait venir que du Directorat de la Police du Caire :

Je regarde la fumée depuis ma fenêtre. La fumée vient de la direction du Directorat de la Police du Caire. Il n'y a rien d'autre dans cette direction à part le QG de la police