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Aux Philippines, les victimes de l'ouragan Haiyan s'organisent

mardi 4 février 2014 à 15:30
 rassemblement pour la manifestation 'People Surge' (l'élan du peuple) dans une université publique à Leyte. Photo de Tudla

Rassemblement pour la manifestation ‘People Surge’ (l'élan du peuple) dans une université publique à Leyte. Photo de Tudla

A lire également, notre dossier spécial sur le typhon Haiyan qui a ravagé les Philippines.

[Les liens de cet article renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire] Aux Philippines, plus de 10 000 victimes du typhon Haiyan (Yolanda) se sont regroupés dans le cadre d'un mouvement aujourd'hui connu sous le nom de ‘People Surge’ (l'élan du peuple) afin de condamner la lenteur de la mise en place de l'aide d'urgence et de la reconstruction dans leurs communautés respectives. Le mouvement ‘People Surge’ rassemble également des victimes du typhon Haiyan qui viennent principalement des provinces de Leyte et de Samar.

Le 8 novembre dernier, Haiyan, la tempête la plus meurtrière de l'année 2013, a balayé les îles des Visayas dans l'archipel philippin, provoquant la mort de plus de 6 000 personnes. Des milliers de Philippins se sont retrouvés sans abri après que plusieurs villes de la région ont été dévastées par de violents orages et raz-de-marée.

Les participants au mouvement ‘People Surge’ déplorent l'absence totale d'une quelconque aide du gouvernement pour remettre leurs maisons en état et retrouver leur niveau de vie d'avant. Ils protestent également contre la politique de zone non constructible que l'Etat souhaiterait mettre en place, invoquant que cela conduirait au déplacement de milliers d'habitants des zones côtières.

Les manifestants se sont d'abord réunis dans une université publique avant d'entamer une marche autour de la ville de Tacloban, qui a été la plus touchée par la tempête Haiyan.

Une religieuse catholique, organisatrice du mouvement, présente les objectifs de l'action menée. Photo par Tudla

Une religieuse catholique, organisatrice du mouvement, présente les objectifs de l'action menée. Photo par Tudla

Rassemblement du mouvement 'People Surge' à Tacloban. Photo par Tudla

Rassemblement du mouvement ‘People Surge’ à Tacloban. Photo par Tudla

Des habitants manifestent leur opposition à la politique de zones non-constructibles à l'aide de pancartes improvisées. Photo par  Tudla

Des habitants manifestent leur opposition à la politique de zone non constructible à l'aide de pancartes improvisées. Photo par Tudla

Des habitants de tout âge demande l'annulation de la politique gouvernementale de zones non-constructibles. Photo par Tudla.

Des habitants de tout âge demande l'annulation de la politique gouvernementale de zone non constructible. Photo par Tudla.

Une victime du typhon exprime son inquiétude face au programme de reconstruction proposé par l'état. Photo par People Surge

Une victime du typhon exprime son inquiétude face au programme de reconstruction proposé par l'Etat. Photo par People Surge

Un manifestant demande à ce que l'état s'attaque à la reconstruction des villages plutôt que d'y envoyer l'armée. Photo par Tudla

Un manifestant demande à ce que l'Etat s'attaque à la reconstruction des villages plutôt que d'y envoyer l'armée. Photo par Tudla

Des manifestants mettent en garde contre l'expropriation de leurs terres au profit des grosses compagnies. Photo provenant du profil Facebook d'Elle Freem

Des manifestants mettent en garde contre l'expropriation de leurs terres au profit des grosses compagnies. Photo provenant du profil Facebook d'Elle Freem

On pouvait suivre l’événement sur Twitter avec le hashtag #PeopleSurge. Selon Angel de Guzman, cette manifestation a été un des rassemblements les plus importants dans la région depuis longtemps :

C'est la plus grande mobilisation que j'ai vue depuis des années. Et les survivants de la tempête Yolanda ont toutes les raisons d'être en colère.

L'écologiste Leon Dulce a expliqué pourquoi, selon lui, les habitants s'opposaient à la politique de zone non constructible :

Aux difficultés rencontrées par les survivants s'ajoute la politique de zone non constructible que le gouvernement impose aux régions côtières dévastées par l'ouragan, politique qui est censée éloigner les villages des zones à risques mais qui dans le même temps prive les pêcheurs et les communautés de bord de mer de leurs habitations et style de vie.

Amando Doronila, journaliste chevronné, recommande au gouvernement de ne pas sous-estimer la colère des victimes de la tempête :

Après avoir vécu plus de 2 mois de privation de nourriture, d'abri et de soins médicaux, plus de 12 000 habitants de Leyte et de Samar se sont rendus dans la ville ravagée de Tacloban afin d'exprimer leur indignation contre l'épouvantable inefficacité du gouvernement, alors que les secouristes en sont toujours à sortir les cadavres des décombres, au rythme de trois par jour, afin que les familles puissent enterrer dignement leurs morts. Selon la coutume, il n'y a rien de plus sacrilège aux Philippines que de laisser ses morts sans sépulture, et particulièrement si c'est le fait d'un gouvernement négligent.

Elle Freem, un travailleur humanitaire, a observé comment la résistance s'est organisée à Tacloban :

La région des Visayas est un modèle de résilience, ses habitants ne sont pas seulement prêts à se battre contre les difficultés matérielles et psychologiques provoquées par ce terrible ouragan, mais ils sont également prêts à lutter contre un gouvernement apathique qui semble seulement vouloir profiter des aides financières humanitaires qui inondent le pays. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les Visayas pour faire part de leurs attentes concernant la reconstruction de leurs maisons et de leur région. Ces communautés s'organisent et ont une idée très claire de ce qu'il faut faire, mais le gouvernement les écoutera-t-il ?

A lire également, notre dossier spécial sur le typhon Haiyan.

10 documentaires musicaux d’Amérique du Sud à visionner en ligne

mardi 4 février 2014 à 14:50

Nick MacWilliam du blog Sounds and Colours a dressé une liste de 10 documentaires « consacrés à différents styles et mouvements musicaux dans la région, notamment au Brésil, en Argentine, en Colombie, au Pérou et au Vénézuela ».

Cette liste ne cherche pas à classer les films et ne prétend pas que ces films sont meilleurs ou moins bons que d’autres documentaires musicaux de la région. Elle cherche juste à proposer des exemples de films afin que vous puissiez en profiter et en espérant offrir à nos lecteurs une ouverture sur de nouvelles facettes de notre identité régionale.

Les films sont disponibles gratuitement en ligne.

De l'égalité filles-garçons aux journées de retrait de l'école, rumeur et manipulation

mardi 4 février 2014 à 10:09
Cet article a été rédigé de manière collaborative par Jean-Pierre Wetzels, Elise Lecamp et Suzanne Lehn.

 

Il s'agissait de dépasser, à l'école, les stéréotypes sur les filles et les garçons. En pleine polémique autour de la soi-disant “théorie du genre” et des manifestations de “Jours de la colère“, que peut-on encore croire ? Lorsque l'extrême droite hors-partis prend la parole, la méfiance doit être à l'ordre du jour. Le quotidien “Le Monde” a analysé, dans un article du 28 janvier 2014, “Cinq intox sur la théorie du genre“. Ensuite, il attire l'attention sur une citation erronée qu'emploie l'extrême droite pour dénoncer l'action du gouvernement dans le domaine de la famille et des valeurs. Selon les militants, Laurence Rossignol aurait dit, il y a quelques mois, “Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents, ils appartiennent à l'État”. Or, la deuxième partie de cette phrase est totalement inventée, comme le démontre cette vidéo qu'a retrouvée le site Arrêt sur images.

On a fait dire quelque chose à Laurence Rossignol qu'elle n'a jamais voulu dire et, surtout, qu'elle n'a jamais dit. Elle s'en explique ici :

 

 Laurence Rossignol, Sénatrice de l"Oise via wikipédia  Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

Laurence Rossignol, Sénatrice de l”Oise via wikipédia Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

En passant des “études de genre” à l'inexistante “théorie du genre”, la rumeur a enflé jusqu'à la manipulation et l'intox, l'outrance verbale défiant toute rationnalité. Les parents sont incités à observer, pour protéger leurs enfants, des “Journées de retrait de l'école”. Le Monde explique :

Deuxième intox : l'enseignement de la « théorie du genre » devient obligatoire

Ce climat d'hystérie autour des questions d'égalité hommes-femmes ou de lutte contre l'homophobie débouche sur des phénomènes assez dramatiques, comme cette vague de SMS appelant les parents à retirer leurs enfants des écoles un jour donné pour dénoncer cet « enseignement obligatoire » du « genre ».

Derrière ces rumeurs, on trouve l'extrême droite. Plus précisément, des militants proches de l'extrême droite qui ont monté un « jour de retrait de l'école », assurant que « l'Etat, sous couvert de lutter contre l'homophobie, introduit à notre insu la théorie du genre à l'école : homosexualité, bisexualité et transsexualité entrent dans tous les programmes scolaires ».

A comparer avec le propos affiché sur le site gouvernemental des ABCD de l'égalité, l'expérimentation qui a mis le feu aux poudres :

Transmettre des valeurs d’égalité et de respect entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, est une des missions essentielles de l’école. Pourtant, des inégalités de réussite scolaire, d’orientation et de carrière professionnelle demeurent entre les deux sexes. L’ambition du programme ABCD de l’égalité est de lutter contre celles-ci en agissant sur les représentations des élèves et les pratiques des acteurs de l’éducation.

Les outils de la désinformation

Toute la panoplie des sites internet et des réseaux sociaux est évidemment mise à contribution :

- sur la théorie du genre

Manif pour tous

La Manif Pour Tous – 13 janvier 2013par Mon_Tours sur Flickr, licence CC BY-NC 2.0

Si le blog Théorie du genre, virus idéologique n'a plus été actualisé depuis septembre 2013, la page Facebook “Toute la vérité sur l'inventeur des gender studies”  a une diffusion assez restreinte (1587 “likes”). On trouvera plus rafraîchissant l'appel des enfants, relayé par le site Le Gorafi.fr :

Les enfants demandent donc que cessent ces rumeurs et fausses informations, qu’on les laisse retourner à l’école. Quant à la théorie du genre, ils estiment qu’elle n’a pas lieu d’être. « Des fois, les filles elles sont fortes comme les garçons, et même que hier Joachim il a perdu toutes ses billes contre Sofia de la classe de madame Dumas, on a bien ri ».

- sur la journée de retrait de l'école 

En à peine quelques jours, Farida Belghoul, l'initiatrice de ce mouvement, a monté plusieurs réunions “d'informations” et des journées de retrait étaient organisées dans différentes villes de France : Lyon, Rennes et Strasbourg le 24 janvier puis en Ile-de-France, dans l'Oise, à Vernon, Metz, Nancy et Nantes le 27 janvier 2014, pendant lesquelles les parents sont invités à retirer leurs enfants des établissements scolaires pour montrer leur désaccord avec le supposé enseignement de la théorie du genre. 

Le site en construction Jre 2014 rassemble différentes vidéos montrant notamment ses interventions sur la théorie du genre. Bien plus que le site internet, les réseaux sociaux ont été largement utilisés pour propager la rumeur et s'assurer de la mobilisation des parents pour ces journées de retraits. En quelques semaines, la page facebook JRE2014 a rassemblé près de 18000 abonnés ; créée le 19 décembre 2013, elle compte à ce jour 17892 “like”. Sur cette même page, on peut lire les commentaires des parents ayant reçus des sms leur demandant de ne pas emmener leurs enfants à l'école. 

logo_abcdegalite

Logo de l'ABCD de l'égalité

Alors que des communiqués d'associations des parents d'élèves comme la FCPE ou la CDPE rappelaient les liens des organisateurs de ces JRE avec les courants d'extrême-droite et re-précisaient également le contenu de l'ABCD de l'égalité afin de dissiper la rumeur selon laquelle la théorie du genre serait enseignée dès la maternelle, des consignes étaient données aux parents par le mouvement : “Il est impératif que ces JRE se déroulent dans des espaces privés, aucun rassemblement ne doit être organisé sur la voie publique. “ 

Délire, manipulation : des signaux d'alarme pour la société et les politiques
 
“La vérité c'est pour les cons” assène le polémiste ex-humoriste qui a fait l'actualité récente en France. Plus la rumeur est irrationnelle, et plus on y croit. L'outrance langagière n'a plus de limite. Dans une tribune parue dans le journal Le Monde le 1er février 2014 sous le titre “Jour de colère, nuit pour tous”, le journaliste Jean Birnbaum s'alarme :
Pour le moment, ce compagnonnage avec un sombre nihilisme condamne les collectifs colériques à l'impuissance politique. Mais c'est aussi lui qui les rend si difficiles à combattre pour les partis traditionnels, de droite comme de gauche. […] Il y a ici un cauchemar pour quiconque demeure attaché à une éthique de la rationalité, qu'elle soit religieuse ou politique. 
[…]
Par-delà les slogans politiques, la galaxie de la « colère » représente donc un défi lancé aux pratiques d'enseignement et aux institutions démocratiques. Si ce défi n'était pas relevé, alors le « jour de colère »pourrait bien devenir la nuit pour tous.
 
Un débat sur iTélé le 30 janvier 2014 essaie de préciser les enjeux politiques :
 
Un début de réaction ? Constatant que la manipulation trouve une cible facile dans les quartiers populaires, Kaissa Titous interpelle son ancienne camarade de lutte pour l'égalité dans une lettre ouverte, ”Farida, avec ta journée de retrait de l'école, tu es en train de trahir nos quartiers” :
Tu voudrais qu’aujourd’hui nous faisions des alliances avec des forces politiques qui n’ont pas arrêté de prospérer sur la haine de nos quartiers et de ses habitants, qui nous agitent comme repoussoirs à chaque élection, qui nous accusent d’être des envahisseurs, qui arrachent les pains au chocolat et le pain de la bouche des Français de souche
Cet article a été rédigé de manière collaborative par Jean-Pierre Wetzels, Elise Lecamp et Suzanne Lehn.

Autodéfense, contre les cartels de la drogue ou contre les autorités mexicaines ?

lundi 3 février 2014 à 23:23
Líderes de los grupos de autodefensa en la entrada de Churumuco, un municipio del estado de Michoacán. El grupo ha tomado las armas para protegerse de los carteles de la droga y las pandillas que operan en la zona.Foto de Armando Solís, 29 de diciembre 2013, copyright Demotix

Des leaders des groupes d'auto-défense à l'entrée de Churumuco, un commune de l'état du Michoacán. Le groupe a pris les armes pour se défendre face aux cartels de la drogue et aux gangs qui agissent dans la région. Photo d'Armando Solís, 29 Décembre 2013, copyright Demotix

Pour rétablir la paix dans l'état du Michoacán, le gouvernement mexicain a envoyé l'armée pour désarmer les milices citoyennes, plus connues sous le nom “d'auto-défenseurs”, qui ont décidé de prendre les armes contre le crime organisé et défendre leurs terres, leurs emplois et leurs familles. 

La violence [anglais] n'a rien de nouveau au Michoacán. Depuis plusieurs années [anglais], cet Etat de l'ouest du Mexique souffre des conséquences de l'insécurité causée par la présence des cartels de la drogue et de l'inexistence d'une quelconque autorité qui aurait pu protéger efficacement ses citoyens. En outre, la présence constante de l'armée pour une soi-disant ”guerre contre les narcotrafiquants“, initialisée par l'ex-président Felipe Calderón Hinojosa et poursuivie par le président actuel Enrique Peña Nieto, fut incapable d'empêcher les trafiquants d'extorquer, intimider, kidnapper ou violer la population. Tous ces facteurs ont alimenté les groupes d'auto-défense. 

Alors que les forces civiles agissent en conformité avec la loi, les récentes tentatives de l'armée pour désarmer ces groupes sont des jalons qui pourraient changer le cours du conflit armé. 

Le blog “Hazme el Chingado Favor” [espagnol, comme les liens suivants] résume l'action récente du gouvernement :

Así las cosas finalmente el Secretario de Gobernación vuelve anunciar que se va combatir la inseguridad y se manda al ejército. Se anuncia con bombo y platillo que se dedicaran 250 millones de pesos para reforzar el programa de Prevención del Delito una cifra risible cuando se considera que tan solo para ganar las elecciones del 2012 el PRI regalo 701 millones de pesos en tarjetas Monex… ¡HECF!

Donc finalement le ministre de l'intérieur annonce encore une fois qu'il va combattre l'insécurité et envoie l'armée. Il fut annoncé en fanfare que 250 millions de pesos [environ 19 millions de dollars US] seraient dédiés au soutien du Programme de Prévention du Crime, un chiffre ridicule quand on sait que pour gagner les élections en 2012, le PRI a donné 701 millions de pesos [presque 53 millions de dollars US] en cartes cadeaux Monex…

L'utilisateur de Twitter et blogger Mauricio Ceballos accuse les politiciens de laisser le Michoacán dans l'état dans lequel il est : 

Tous les partis politiques et les politiciens en général au Mexique sont responsables de la situation du Michoacán.

Alors que le compte Twitter ‘No más corrupción’ (“Non à la corruption”) a publié ce tableau résumant la situation : 

La triste nouvelle carte du Michoacán, merci au gouvernement et son incapacité à apporter la sécurité à la population. 

D'autres qualifient simplement cela de guerre civile : 

N'ayons pas peur des mots, le Michoacán est en pleine guerre civile. Enterrement à Antúnez

Concernant le raid de la police fédérale dans la région appelée Tierra Caliente, les prêtres se font entendre, comme ils ont pu le faire dans d'autres conflits, comme le mouvement zapatiste, en critiquant fortement le gouvernement. L'évêque d'Apatzingán, Miguel Patiño Velázquez [anglais], a écrit une lettre ouverte [espagnol] publiée sur le site web the Animal Político. En voilà un extrait :

Los hechos recientes, de este nuevo año 2014, han llenado de indignación a nuestro pueblo al cerciorarse de que ni los políticos, ni el gobierno dan muestras de querer solucionar el problema de Tierra Caliente. En lugar de buscar a los criminales que dañan a la comunidad, el ejército mexicano, por órdenes superiores, fue a desarmar a las autodefensas de Nueva Italia y Antúnez agrediendo a gente indefensa con el resultado de tres hombres muertos. La situación se les salió de control y al verse rodeados por la población comenzaron a disparar, primero al aire y después a las personas. [...] Apatzingán está desde el viernes pasado hundida en el miedo y la zozobra. [...] los enviados del crímen organizado quemaron autobuses, tráilers y camiones de carga sin que los federales ni los militares lo impidieran.  El crímen organizado sigue obligando a la gente a asistir a sus manifestaciones, sus líderes están plenamente identificados y no hay autoridad que los pare. [...] El pueblo está exigiendo al gobierno que primero agarren y desarmen al crímen organizado. El ejército y el gobierno han caído en el descrédito porque en lugar de perseguir a los criminales han agredido a las personas que se defienden de ellos. ¿No han comprendido que nos encontramos en un “Estado de necesidad”?

Les récents événement du début de l'année 2014 ont rempli notre peuple d'indignation en s'apercevant que ni les politiciens ni le gouvernement ne montrent une réelle volonté pour résoudre le problème de la Tierra Caliente. Au lieu de chercher des criminels qui blessent la communauté, l'armée mexicaine, sur ordre de la hiérarchie, est venu désarmer les groupes d'autodéfense de Nueva Italia et Antúnez, laissant la population sans défense et provoquant la mort de trois hommes. Le contrôle de la situation a été perdu et se voyant encerclés par la population ils ont ouvert le feu, d'abord en l'air puis sur les gens. [...] Depuis vendredi dernier, Apatzingán s'enlise dans la peur et l'anxiété. […] Les émissaires du crime organisé ont brûlé des bus, des caravanes et des camions cargo sans que la police ou la police fédérale ne fasse quoi que ce soit ou les arrêtent. [...] Le crime organisé continue de contraindre les gens à assister à ses manifestations, leurs leaders sont formellement identifiés et il n'y a aucune autorité pour les arrêter. [...] Les gens exigent que le gouvernement attrape et désarme les criminels d'abord. Les militaires et le gouvernement sont totalement discrédités parce qu'au lieu de poursuivre les criminels, ils attaquent les gens qui défendent les autres. Quand comprendront-ils que nous sommes dans un “Etat de nécessité” ?

Le père Gregorio López, en charge de la paroisse de Notre-Dame de l'Assomption dans le même diocèse, est même allé plus loin dans une interview avec Red Noticiero cité dans le quotidien numérique Sin Embargo dans laquelle il cite les noms des principaux chefs du cartel des Chevaliers Templiers et accuse le gouvernement de connaître leurs planques et de les protéger : 

Nazario Moreno ayer comió con ‘La Tuta’ [Servando Gómez Martínez] en un rancho que se llama La Cucha, aquí a unos kilómetros de Apatzingán, y el gobierno lo sabía. [...] La estrategia de enviar fuerzas federales a Apatzingán, Michoacán, es “una farsa, un teatro” porque incluso los elementos de la Policía Federal (PF) reciben su nómina del crimen organizado y el gobierno federal y estatal lo saben.

Hier Nazario Moreno a mangé avec ‘La Tuta’ [Servando Gómez Martínez] dans un ranch appelé La Cucha, à quelques kilomètres d'Apatzingán, et le gouvernement était au courant. […] La stratégie consistant à envoyer la police fédérale à Apatzingán au Michoacán, est “un simulacre, une comédie” parce que même les membres des forces fédérales reçoivent leur part du crime organisé, l'état et le gouvernement fédéral le savent. 

De nombreux utilisateurs partagent le point de vue du prêtre sur Twitter :

Les auto-défenseurs du Michoacan nous défendent face aux enlèvements et aux extorsions, M. Vallejo défend les Templiers. 

Les groupes d'auto-défense sont des gens qui défendent leurs vies et leurs familles. Ce qui est criminel c'est que l'armée soutienne les Templiers au Michoacán.

D'autres sont allés plus loin en déclarant que les “auto-défenseurs” pourraient constituer le début d'une révolution : 

#Yosoy132 [note: mouvement étudiant] a été le chaos au niveau national et était pacifique ; les groupes armés d'auto-défense du Michoacán vont se transformer en révolution. 

 Je persiste et signe, les forces d'autodéfense au Michoacán sont des forces révolutionnaires. L'Etat mexicain et l'armée l'ont prouvé. 

Les actions des forces fédérales ont semé le doute parmi les cyber-citoyens sur les vraies raisons de désarmer les “auto-défenseurs”. 

Ça ne convient pas au gouvernement que l'on attaque leur commerce de la drogue alors ils veulent désarmer le peuple. 

De l'autre côté, plusieurs personnes ont exprimé leurs doutes sur le financement et l'origine des “auto-défenseurs” : 

#Autodefensas[les auto-défenseurs] reçoivent des dons de leurs soutiens depuis le Mexique ou les Etats-Unis. Ça paraît réglo, mais il y a toujours de nombreuses questions. #michoacan

Ça ne devrait pas être possible pour des groupes aux origines douteuses et aux armements sophistiqués comme les “auto-défenseurs” d'être considérés comme des héros par [la journaliste Carmen] Aristegui.

Cependant, les groupes d'auto-défense gagnent le soutien du public, principalement grâce à des actions comme celles rapportées par le magazine Proceso : “Des groupes d'auto-défense rendent à leurs propriétaires 265 hectares (654 acres) qui avaient été volées par des trafiquants.”

Il ne s'agit pas de considérer les groupes d'auto-défense comme des héros ou des martyrs, mais en tant que groupe d'hommes et de femmes, ils sont beaucoup plus respectables que le gouvernement mexicain. 

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur les raisons qui ont mené à la création du groupe d'auto-défense et son histoire, José Manuel Mireles, leur leader, s'explique dans cette interview [espagnol].

[NDLT : Cette interview est en espagnol. Une interview plus longue est disponible ici avec des sous-titres en anglais, contenant également une interview du Dr. Mireles sur le même sujet]

Pour suivre les derniers événements, abonnez-vous aux mots-clics #Michoacán, #autodefensas et #MichoacánEnGuerra sur Twitter.

Envoyez votre caricature sur la surveillance de la NSA, et gagnez 1000 dollars

lundi 3 février 2014 à 15:32
Commander Keith Alexander on bridge

“Le Commandant en chef Keith Alexander sur le pont” Dessin de DonkeyHotey (CC BY-SA 2.0)

The Web We Want [Le Web que nous voulons] invite caricaturistes, dessinateurs et autres artistes à rejoindre The Day We Fight Back [Le Jour de la Riposte] le 11 février 2014, en réalisant un dessin original sur la surveillance en ligne et le droit à la vie privée. Les dessins doivent contribuer à une plus forte prise de conscience autour de la NSA et exiger des comptes sur la surveillance numérique de masse d'une manière qui incite les gens à cliquer et diffuser.

Date limite pour les envois : le 8 février.

Prix :

1er prix :    USD $1000
2ème prix : USD $500
3ème prix : USD $250

Règlement :

1. La participation est ouverte à tous.
2. En envoyant son oeuvre, l'auteur accepte qu'elle soit soumise à une licence Creative Commons 4.0 Attribution Share Alike. Il n'y a pas de limite au nombre d'envois par auteur.
3. L'auteur fournira un nom ou un pseudonyme avec son envoi. D'autres informations personnelles seront requises des gagnants ; mais leur nom véritable restera confidentiel sur demande de l'auteur.
4. Les gagnants seront annoncés le 11 février 2014. Le gagnant sera choisi par les membres du Comité Exécutif de The Web We Want.
5. Le prix sera transféré aux gagnants dans les 30 jours suivant l'annonce.

Comment participer :

1. Par e-mail : envoyez votre dessin au format : haute définition, .jpg, .pdf, .svg ou .png à
grants@webfoundation.org OBJET : Cartoon by February 8th.
2. Par Twitter : Tweetez votre image téléchargée à @webwewant avec le mot-dièse #webwewant
3. Préciser votre nationalité et pays d'origine est facultatif mais fortement encouragé.