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La crise humanitaire au Venezuela interroge la politique d'asile de Trinité-et-Tobago

vendredi 15 février 2019 à 20:48

Cedros Bay, dans le sud de Trinité, et le Columbus Channel, ou Boca de la Serpiente, à l'arrière-plan. Ce chenal étroit sépare Trinité du Venezuela sur le continent. PHOTO: Grueslayer CC BY-SA 4.0 via Wikipedia.

Depuis le 23 janvier, les États caribéens se trouvent pris dans un décisif ballet diplomatique international au sujet de l'impasse politique vénézuélienne, et tout dernièrement en tant que co-architectes du “mécanisme de Montevideo”, le plan en quatre points de sortie de la crise vénézuélienne proposé par le Mexique, l'Uruguay et la Communauté caribéenne ou CARICOM lors d'une réunion la semaine dernière en Uruguay.

Un membre en particulier de la CARICOM a pourtant quelques doutes sur sa position quant aux ressortissants vénézuéliens qui ont cherché refuge à l'intérieur de ses frontières. Alors que les camions transportant l'aide humanitaire financée par les USA arrivaient à la frontière vénézuélienne la semaine dernière, le gouvernement de Trinité-et-Tobago éludait les questions au Parlement sur sa reconnaissance ou non de l'existence d'une crise humanitaire au Venezuela, réitérant sa position diplomatique de “non-ingérence et non-intervention” prise par le pays dans le cadre de la CARICOM.

Trinité, la plus grande des deux îles formant l’État de Trinité-et-Tobago, est située à seulement 11 km au nord du Venezuela. Depuis que la situation politique et économique a empiré au Venezuela, l'île connaît un afflux de Vénézuéliens fuyant les pénuries et les violences. Les uns arrivent clandestinement par le littoral sud de Trinité, les autres par les ports du pays. Des estimations laissent penser que le pays a reçu dans les 60.000 migrants, un nombre important pour un pays comptant 1,3 millions d'habitants.

La décision de Trinité-et-Tobago de rapatrier 82 Vénézuéliens en avril 2018 a été sévèrement critiquée par l'UNHRC, qui a qualifié la mesure d’ “expulsion forcée” en violation du droit international. Maintenant que l'attention mondiale est tournée vers l'impasse politique au Venezuela, l'absence de vision cohérente du pays sur la migration est examinée hors de ses frontières.

Législation incomplète

Si le conseil des ministres a bien adopté une politique nationale en matière de réfugiés et d'asile remontant à 2014, elle n'est pas mise en œuvre. Dans sa déclaration au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le gouvernement a indiqué que bien qu'ayant adhéré à la convention de 1951 relative au statut des réfugiés, et qu'étant signataire de la convention de l'ONU contre le crime organisé transnational et de la convention de l'ONU sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et membres de leurs familles, une absence de législation “a entravé l'application de principes appropriés de protection des réfugiés et demandeurs d'asile.”

Conséquence, les demandeurs d'asile et personnes ayant le statut de réfugié de l'UNHCR se retrouvent traités comme des migrants sans papiers, et nombre d'entre eux atterrissent au Centre de rétention d'immigrés, sont exploités par des employeurs, voire, selon un rapport de janvier 2019 de Refugees International (RI), “contraints à devenir illégaux”. En l'état des choses, les Vénézuéliens souhaitant obtenir la protection de Trinité-et-Tobago relèvent des dispositions de la Loi sur l'immigration, qui stipule que les migrants sans papiers peuvent être détenus, mis à l'amende, et en toute probabilité, expulsés.

Après le sauvetage la semaine dernière à Trinité de 19 adolescentes supposées Vénézuéliennes des griffes d'un vaste réseau de prostitution et de trafic de drogue, il y a eu des appels renouvelés à autoriser les Vénézuéliens à travailler dans le pays. Les enfants de réfugiés et de demandeurs d'asile ne sont pas non plus admis à fréquenter les écoles publiques du pays.

La Communauté de l'Eau vive, l'organisation caritative catholique partenaire opérationnel de l'UNHCR à Trinité-et-Tobago, s'efforce de mettre en pratique un Plan régional d”intervention pour les réfugiés et migrants, conçu pour répondre aux besoins des Vénézuéliens fuyant leur pays.

Le journaliste trinidadien Wesley Gibbings a laissé entendre que la législation (ou son absence) n'était pas le seul écueil, notant aussi sur Twitter que :

No doubt, some of the xenophobia being exhibited in #Trinidad stems from the fact that some continued to assert that #Venezuela‘s humanitarian crisis had been externally-generated propaganda and not lived experience.

Pas de doute, une partie de la xénophobie qui s'exhibe à Trinité découle de ce que certains ont continué à affirmer que la crise humanitaire du Venezuela était une propagande de provenance extérieure et non une expérience vécue.

Ailleurs dans la région

Trinité-et-Tobago et le Venezuela ont des relations diplomatiques étroites de longue date. Pays producteur de pétrole et de gaz, le pays a profité de l'offensive du président vénézuélien décédé Hugo Chávez pour une augmentation des prix du pétrole, et a signé l'an dernier un important contrat gazier avec le successeur aux abois de Chávez, Nicólas Maduro, qui selon certains détracteurs pourrait expliquer la réticence du gouvernement trinidadien à appeler crise humanitaire la situation du Venezuela.

Mais si le pays ressent le souffle sa proximité avec le Venezuela, la situation dans les autres États de la Caraïbe n'est guère différente.

Selon un article co-écrit par Rochelle Nakhid, la coordinatrice régionale de la Communauté l'Eau vive pour l'UNHCR, parmi les pays de a Caraïbe, “seul le Bélize possède une législation, tandis que la Jamaïque et Trinité-et-Tobago ont une politique des réfugiés mais pas de loi.” Nakhid reste toutefois optimiste que le processus de rédaction pour incorporer les protocoles internationaux de migration puisse “être entrepris d'une manière louablement participative” avec les parties prenantes, notamment les services de l'Immigration.

Pendant ce temps, les réfugiés manifestent contre l'incapacité de Trinité-et-Tobago à se montrer à la hauteur de ses obligations internationales sur les questions migratoires, pendant que les diplomates soulignent la nécessité de la mise en place d'une structure appropriée.

Rapport Netizen: un site d'informations des Philippines accusé de cyber-diffamation

vendredi 15 février 2019 à 20:16

Manifestation du Vendredi Noir à Quezon City, Philippines le 19 Janvier, 2018. Photo de Therese Reyes, partagée sur Twitter.

Le Netizen Report de Global Voices Advox offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde. Le présent numéro traite d’informations et d’événements relevés entre le 1er et le 7 février 2018.

Le Ministère de la justice philippin a porté plainte pour “cyber-diffamation” contre le site d'information indépendant Rappler, ainsi que sa rédactrice en chef, Maria Ressa et son ancien employé Reynaldo Santos. Les accusations découlaient d'une plainte de l'homme d'affaires Wilfredo D. Keng au sujet d'un article de 2012 de Rappler liant Keng au trafic illégal de drogues et d'êtres humains.

Ceci constitue la dernière étape d'une suite de confrontations judiciaires de plusieurs mois entre Rappler et le gouvernement et des individus associés à la classe politique dirigeante.

Rappler a agressivement couvert des meurtres extrajudiciaires liés à la drogue aux Philippines et a été régulièrement attaqué par le Président Rodrigo Duterte, qui à plusieurs occasions l'a publiquement accusé d'être un média “de fausses informations”.

En janvier 2018, La Commission boursière des Philippines a révoqué la licence d'exploitation de Rappler sur la base d'allégations selon lesquelles l'entreprise appartiendrait à des organismes étrangers lui prodiguant un financement illégal. Rappler est détenu à 100 % par des Philippins et a reçu des financements étrangers en parfaite conformité avec les lois locales. Il y a juste deux mois, en décembre 2018, la fondatrice et rédactrice en chef de Rappler, Maria Ressa a été accusée de fraude fiscale et un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre, mais elle a été libérée sous caution.

L’ Union nationale des journalistes des Philippines a dit que la tentative d'arrestation de Ressa montrait que l'administration Duterte “se donne beaucoup de peine pour museler tous ceux qui ne sont pas d'accord avec elle.”

Facebook s'attaque à la désinformation en Indonésie, à la veille des élections

A l'approche des élections générales en Indonésie — le scrutin est prévu pour avril 2019 –les entreprises de médias sociaux sont en alerte maximale à propos des campagnes de désinformations coordonnées. Le 31 janvier, Facebook annonçait le retrait de centaines de profils, de groupes, et de comptes Instagram liés au syndicat de médias indonésien Saracen Group, connu pour ses propagandes haineuses et ses canulars. Le groupe a été à l'origine de plusieurs campagnes à grande échelle de désinformation et de mèmes en ligne soutenant certains politiciens et candidats à un mandat législatif. Facebook a expliqué avoir banni le Groupe Saracen de ses services pour s'être “comporté de manière inauthentique et coordonnée,” en violation de ses politiques.

Les activités de Saracen ont fait la une de la presse en 2017, amenant le Président Joko Widodo à lancer contre lui et des groupes similaires, des opérations de répressions policières. Trois dirigeants du groupe ont fait l'objet d'accusations criminelles, et deux ont été condamnés en vertu de la loi indonésienne sur les technologies de l'information. L'un risque maintenant dix mois de prison, tandis que l'autre va rester deux années derrière les barreaux.

Même les parlementaires russes veulent interdire les infox

Une nouvelle proposition de loi à la Douma, la chambre basse du pouvoir législatif russe, punirait les personnes et les services internet qui “diffusent sciemment et avec malveillance des fausses nouvelles d'importance publique.”

En vertu de cette loi, les organisations accusées de diffuser de la désinformation susceptible de troubler l'ordre public ou de provoquer de sérieux incidents pourraient se voir infliger une amende de près d'un million de roubles (un peu plus de 15.000 dollars US), à moins qu'elles ne suppriment le contenu offensant dans un délai de 24 heures. Le projet de loi propose également des mesures par lesquelles Roskomnadzor, le surveillant des médias de la Russie, ordonnerait au fournisseur de services Internet de bloquer le site web hébergeur du contenu en question.

Bien qu'il ait franchi l'étape de la première lecture avec brio, le projet de loi a subi une offensive d'une rare sévérité de la part d'importantes voix de l'opposition dont celle du bureau du procureur général, qui critiqua ses définitions vagues susceptibles de nuire aux droits civils des citoyens.

Une Kazakhe agréablement surprise par son acquittement dans un procès pour activisme sur Instagram

Une Kazakhe accusée d'avoir incité au renversement du gouvernement durant une discussion sur Telegram a été acquittée par le juge. De tels acquittements sont rares au Kazakhstan, où l'indépendance du pouvoir judiciaire fait défaut, surtout dans les affaires hautement politisées. Le verdict dans l'affaire de État contre Aigul Akberdi a été rendu des mois après que son mari ait fait trois ans de prison pour des raisons similaires, reconnu coupable d'incitation à la haine sociale par des messages contre le gouvernement dans le même groupe de discussion de Telegram qu'elle. Ces deux affaires sont emblématiques de l'aversion du gouvernement aux critiques et de l'utilisation généralisée des applications de messagerie par les groupes d'opposition, y compris ceux basés à l'étranger.

Une militante saoudienne ne risque pas la peine de mort

L'Arabie Saoudite ne requiert pas la peine de mort contre la militante chiite Israa al-Ghomgham, a déclaré le 31 janvier à Newsweek l'Ambassade du Royaume à Londres. De nombreux groupes de défense des droits humains avaient auparavant signalé que le procureur saoudien réclamait la peine de mort contre al-Ghomgham, ainsi que quatre autres détenus dont son mari pour leurs implications dans les manifestations antigouvernementales d'Al-Qatif en 2011.

Al-Ghomgham fait face à huit chefs d'accusation dont “la préparation, l'envoi et le stockage de matériel susceptible de porter atteinte à l'ordre public” en vertu de l'article 6 de la loi sur la cybercriminalité de 2007. Elle est aussi accusée “d'avoir incité sur les réseaux sociaux des jeunes gens à manifester contre l’État et les forces de sécurité”, et d'avoir mis en ligne des photos et des vidéos de ces manifestations. Son mari et trois autres manifestants restent passibles de la peine de mort.

Un accident sous-marin coupe l'internet sur l'ensemble des îles Tonga

L'internet s'est totalement interrompu dans le royaume des Tonga, dans l'océan Pcifique, du 20 janvier au 2 février, en raison de dommages inexpliqués sur l'unique internet sous-marin du pays. Les autorités pensaient que le câble avait été cassé par l'ancre d'un grand bateau, mais après examen du câble endommagé, les exploitants admettent qu'il pourrait s'agir d'un acte de sabotage.

Dans un entretien accordé à Associated Press, un représentant de Tonga Cable Ltd. dit qu'il était “difficile d'imaginer” que le dommage du câble fût intentionnel, et qu'une enquête avait été ouverte.

Les autorités nigérianes réagissent aux rumeurs de blocage d'internet

La crainte s'est répandue que le gouvernement du Nigeria ne coupe l'internet dans le pays durant les élections présidentielles programmées pour le 16 février. Le 26 et 27 janvier, Quartz a rapporté que leur guide “Rester en ligne en cas de panne d'internet” était le plus recherché de leur site, grâce au trafic exclusivement originaire du Nigeria.

Le 2 février, le Bureau du Conseiller à la sécurité nationale a publié un communiqué de presse pour dissiper ces rumeurs, soulignant que “‘interrompre’ l'internet revient à compromettre le développement national et la sécurité” et s'engageant à s'assurer que les Nigérians puissent “ exercer librement leurs droits civiques.” Nous verrons dans le temps si les autorités tiendront cette promesse.

Au Japon, Big Brother te pirate — pour ton bien

Les autorités japonaises ont orchestré un test massif de la vulnérabilité des appareils internet tels que les routeurs, les webcameras et appareils de “l'internet des objets” (IoT). Les techniciens de l'Institut national des technologies de l'information et de la communication utiliseront les méthodes classiques de piratage pour essayer de perturber les dispositifs de plus de 200 millions d'appareils, et évaluer le niveau général de cybersécurité du pays, en vue des Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.

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Une chouette refuse de quitter le parlement tanzanien. Est-ce un présage ?

vendredi 15 février 2019 à 19:37

La place Nyerere  à Dodoma, capitale de la Tanzanie, et le siège du parlement. Photo de Pernille Baerendtsen, reproduite avec autorisation.

Le 29 janvier, quand le parlement tanzanien (« Bunge » en swahili ) s'est réuni à Dodoma pour la première session de 2019, une chouette a pénétré dans le bâtiment, s'est juchée sur un perchoir et s'est mise à observer l'assemblée d'en haut.

L'incident a attiré l'attention nationale et suscité bien des questions sur les réseaux sociaux et dans les journaux. Que pouvait bien signifier la présence d'une chouette au parlement ?

La chouette a été vue par deux fois dans la salle où siège le parlement, à Dodoma. Comment interpréter ce signe?

« Mauvais présage ? » a suggéré l'hebdomadaire régional, The East African.

Ben Talor, blogueur britannique et analyste des médias, est allé plus loin :

La chouette qui a pénétré dans le parlement annonçait-elle la mort prochaine de la démocratie tanzanienne ?

‘Dctionnaire : un groupe de chouettes est appelé un parlement. – Bonjour collègue !'Dessin de Samuel Mwamkinga (Joune), reproduit avec autorisation.

Le dessinateur tanzanien Samuel Mwamkinga (Joune), a par la suite illustré l'incident en faisant référence à l'expression anglaise “a goup of owls” (un groupe de chouettes/de sages, employée au sens de “parlement”) qui trouve son fondement dans la sagesse attribuée à l'animal par les Grecs (dessin reproduit avec autorisation).

La chouette est cependant perçue comme un présage de mort et de malheur en Tanzanie.

Et la chouette … était bien déterminée à rester au Bunge (le Parlement, en swahili), d'après The Citizen :

The owl, a nocturnal bird, could not leave … despite several attempts by parliament officials to evict it.

On ne parvenait pas à faire partir l'oiseau de nuit … malgré les tentatives répétées de membres du parlement pour l'évacuer.

Il n'est pas inhabituel de voir des chouettes en Tanzanie, et l'inclination des Tanzaniens à la superstition ne l'est pas davantage. Une enquête datant de 2010 a révélé que 93 % des Tanzaniens croient en la sorcellerie.

Une session parlementaire peu ordinaire

Pour cette session en particulier, la présence de la chouette a revêtu une dimension symbolique, même aux yeux des non-superstitieux, trop évidente pour être ignorée.

À l'ordre du jour de la première session parlementaire de Tanzanie de 2019, figuraient les propositions d'amendement du “Political Parties Act” (Loi sur les partis politiques), après de longs mois d'intenses débats dans un climat politique de plus en plus instable.

La Tanzanie est entrée dans l'histoire en 1992 comme l'un des premiers pays d'Afrique à établir un système garantissant le pluralisme des partis et autorisant les partis d'opposition. Le “Political Parties Act” (ici avec les amendements proposés) est également entré en vigueur en 1992 et a été amendé au fil du temps, le dernier amendement datant de 2009.

Avec la chouette perchée au-dessus de l'assemblée, les parlementaires tanzaniens ont accepté de voter les amendements — une décision que les voix critiques regardent comme un sérieux coup porté au pluralisme des partis en Tanzanie, et par conséquent, à la démocratie.

Pour faire court, la réforme de la loi confère plus d'autorité au greffier nommé par le gouvernement non seulement pour interdire des partis politiques, mais aussi pour infliger des peines d'emprisonnement si un parti politique mène, par exemple, un programme d'éducation civique encourageant l'inscription des électeurs ou toute autre action à finalité politique, d'après Reuters.

Plusieurs médias ont cité les propos de Zitto Kabwe, leader du parti d'opposition ACT-Wazalendo, qui, en août 2017, avait déjà critiqué la proposition d'amendement de la loi, en prédisant qu'elle saperait les droits politiques. Kabwe l'avait alors comparée à la réforme des médias de 2016, qui a fait reculer la liberté et l'indépendance des médias. Aujourd'hui, Kabwe attire l'attention sur la contradiction interne engendrée par le “Political Parties Act” :

« On ne peut pas avoir une constitution qui autorise la liberté d'association et qui, dans le même temps, donne à quelqu'un le pouvoir de révoquer cette liberté d'association. »

Le leader des @ACTwazalendo Brothers @zittokabwe expliquant les relations entre démocratie et développement à l'aide de statistiques de la Banque Mondiale

Une démocratie mourante ?

La démocratie tanzanienne en déclin sous la houlette du Président Magufuli est devenue un sujet récurrent dans les médias, notamment comme sujet de satire populaire.

Le 30 Janvier, Fatma Karume, Présidente de la Tanganyika Law Society, association représentant la profession juridique tanzanienne, a tweeté un dessin du dessinateur kényan Gado (22 septembre 2017) pointant le rôle joué par le Président de la Tanzanie Magufuli dans la mort de la démocratie :

(Magufuli policier – procureur – juge – bourreau – grand-prêtre) Bonjour à tous. Je vous souhaite une bonne journée.

Ces dernières années, La Tanzanie a adopté des lois de plus en plus autoritaires, étouffant ainsi l'expression des opposants politiques et des médias indépendants. Désormais, disent les voix critiques, le “Political Parties Act”, tel qu'il a été amendé, va rendre plus difficile la mise en œuvre d'actions politiques visant à contrer le pouvoir du président et de Chama Cha Mapinduzi (« Le Parti de la révolution » ), aux commandes depuis 1961.

L'opposition est essentielle à la vie d'une démocratie. Une forte opposition surveille le gouvernement et conteste son action. S'il n'y a pas d'opposition, la diversité des besoins des citoyens risque de ne pas être correctement représentée.

Dans une série de 15 tweets, la doctorante Rachel McLellan fait envisager à ses lecteurs les conséquences possibles de la nouvelle loi, et décrit la situation dans laquelle une opposition critique va se trouver acculée :

[tweet au-dessus : Ils ne peuvent déjà pas tenir de réunions pour gagner des électeurs, sont déjà sujets à l'emprisonnement s'ils tiennent des conférences de presse. Ce projet de loi interdit le type d'éducation civique et de renforcement des capacités locales sur lesquelles reposent aujourd'hui les partis d'opposition. Il soumetle soutien extérieur aux partis d'opposition à l'approbation du gouvernement] 4/n

Ainsi la plupart de vos moyens de convaincre les électeurs ont disparu. Que faire alors quand vous êtes un parti d'opposition ? Se remettre à la table de travail et revenir avec de nouvelles idées, n'est-ce pas ? Eh bien, cette réforme confère un pouvoir de surveillance sans précédent au greffier chargé d'enregistrer les partis autorisés, rendant cela très difficile 5/n

Superstitieux ou pas, ceux qui dénoncent le virage autoritaire de la Tanzanie ont trouvé un malicieux réconfort dans la présence de la chouette et dans les tentatives infructueuses pour la faire partir.

La chouette est restée. Le président du Parlement, Job Ndugai, a essayé d'altérer la croyance traditionnelle par une explication pragmatique :

« Mesdames et Messieurs les députés, nous avons vu une chouette dans le Parlement ce matin, mais selon la tradition des gens de Dodoma, une chouette vue pendant qu'il fait jour ne peut avoir d'effet sur personne. Cela signifie que sa présence ne doit susciter aucune inquiétude. »

Pour les critiques du pouvoir, en revanche, la nouvelle loi n'a rien de pragmatique.

“Il faut respecter les aspects géopolitiques, mais ne pas y succomber”

vendredi 15 février 2019 à 09:32

Juan de Dalmau, président de l'International Space University. Photographie reproduite avec autorisation.

Ceci est la deuxième partie de l'entretien de Global Voices avec Juan de Dalmau, président de L'Université spatiale internationale (ISU en anglais). La première partie de l'entretien se trouve ici:  

Comment avez-vous fait pour atteindre un taux de 40% de femmes, alors que tant de pays industrialisés peinent à convaincre les jeunes filles de poursuivre des études scientifiques ?

JdD : C'est nouveau pour nous aussi, mais c'est le fruit de plusieurs années d'efforts et de partenariats. L'un d'entre eux est un accord pluriannuel avec l'Agence spatiale européenne (ESA) qui vient d'être renouvelé pour trois ans. Il alloue des fonds qui permettent de donner des bourses aux meilleurs candidats de l'ESA, avec un effort d'augmenter le nombre de femmes.

De mon côté, il s'agit de longues années de communication et d'éducation à l'ESA. Ce qui manque, ce sont des modèles à émuler. Nous travaillons ainsi avec le fabricant de poupées irlandais Lottie pour développer une collection de poupées « professionnelles ». Il y a ainsi la Lottie astronome, dont le marketing est fait par Lottie en collaboration avec l'ESA.

Par ailleurs, trois étudiantes de la promotion de cette année ont décidé de mener une rechercher sur la politique de parité à l'ISU, c'est-à-dire sur les étudiants, le corps enseignant et les intervenants externes. Elles sont en train de rédiger des recommandations pour améliorer la parité, surtout au niveau des intervenants externes, et j'ai hâte de connaître leurs conclusions.

Votre mission est ancrée dans un développement technologique pacifique : comment naviguez-vous les tensions géopolitiques actuelles ?

JdD : Quand j'ai un sujet difficile à traiter, je relis le credo des fondateurs de l'ISU : « ISU is a place where students and faculty from all backgrounds are welcomed; where diversity of culture, philosophy, lifestyle, training and opinion are honored and nurtured. » [l'ISU est un endroit où les étudiants et les enseignants de toutes formations sont bienvenus ; où la diversité des cultures, des philosophies, des styles de vie et des opinions est encouragée et honorée] Vous pouvez constater que les mots espace ou technologie en sont absents. C'est une philosophie.

Nous avons des partenaires aux États-Unis, en Chine, en Afrique du Sud, au Japon… Parfois, comme pour le cours d'été à Shenzhen, cela pose problème à certains intervenants. En effet, sauf changement de politique aux États-Unis, les employés de la NASA ne peuvent pas se rendre en Chine.

J'ai appris une leçon en 1989 quand j'étais étudiant à l'ISU : il faut respecter les aspects géopolitiques mais ne pas y succomber. Ne pas croire que quelque chose est impossible quand, avec un peu d'imagination, ça l'est.

Notre groupe avait imaginé un projet de station orbitale qui serait une base de recherche sur les effets physiques et biologiques de l'apesanteur pour préparer des missions sur la Lune et Mars où la pesanteur est respectivement six et trois fois plus faible que sur Terre. Nous avions imaginé une station internationale lancée depuis chaque pays, USA, URSS etc, et assemblée en orbite. Notre professeure nous avait dit que c'était « très beau, mais que la politique gagne toujours ». Quelques années plus tard, le président Clinton invitait les Russes à participer à la Station Spatiale Internationale…

La conquête de l'espace n'est plus un terrain de jeu purement institutionnel depuis l'entrée en scène d'entreprises privées, comme SpaceX et bien d'autres : quelle est la position de l'ISU vis-à-vis du développement de l'aérospatial privé ?

JdD : Nous essayons de montrer que la perception du spatial évolue. Nous faisons la comparaison avec la façon dont l’humanité a utilisé les océans. Tout comme les océans, l’espace est un endroit, et pas une prérogative des gouvernements ou du privé. Si nous nous montrons responsables, nous pouvons accomplir beaucoup dans l’espace : faire de la recherche, exploiter des ressources qui sont quasiment illimitées, si possible de façon durable (la surface de la Terre reçoit suffisamment d’énergie solaire en deux minutes pour couvrir la consommation en énergie mondiale sur un an !). Mais l'espace peut également fournir une plate-forme extérieure d’observation de la Terre et devenir une destination touristique qui sera un jour abordable.

Nous espérons que l’espace ne deviendra pas un espace de confrontation. La défense n’est pas un domaine couvert par l’ISU, même si nous invitons des intervenants sur le sujet.

Nous proposons maintenant des modules de deux semaines intitulé New Space [Entrepreneunariat spatial]. Nous voyons apparaître beaucoup de nouvelles entreprises qui veulent faire du business dans l’espace, souvent animées par des anciens élèves de l’ISU.

L'ISU travaille-t-elle pour faire de la science-fiction optimiste une réalité ? Quelle est votre vision de l'avenir : une colonie permanente sur la Lune, une exploration humaine de Mars, une meilleure exploitation des ressources terrestres…?

JdD : J’aime bien cette expression « science-fiction optimiste », c’est vraiment ça. L’espace fait rêver. Quand on demande à un auditoire qui connaît quelqu’un qui était fasciné par l’espace quand il ou elle était enfant, 90 % lèvent la main. L’espace fait rêver les enfants, mais aussi toute l’humanité.

L’avenir ? Il y a des gens qui rêvent d’habiter de façon permanente sur la Lune, sur Mars. Ce qui est intéressant c’est que la plupart du temps, ils prévoient de reproduire ce qui existe sur Terre…

Il faut maintenir le rêve ! Des entreprises comme SpaceX ou BlueOrigin veulent faire vivre non pas une dizaine mais jusqu’à un million de personnes sur la Lune. Pour cela, il faut injecter des fonds, construire des modules, etc. Ces entreprises embauchent sans discontinuer.

L’espace peut aussi nous aider à préserver ce que nous avons sur Terre, à en tirer meilleur profit. Les deux aspects se rejoignent : l’espace peut nous aider à prendre soin de la Terre. L'ONU a déclenché un mouvement il y a quelques années, dont l’objectif est de voir comment l’espace peut aider à atteindre ses 17 objectifs de développement durable (sur l’éducation, la santé, l’alimentation, la prévision des catastrophes etc.). Habiter la Lune pour préserver la Terre, c’est une vision qui n’existait pas il y a 10-15 ans.

Andrew Kowalczuk, traducteur pour Global Voices, a initié les contacts entre Global Voices et l'International Space University ISU. Suzanne Lehn a facilité la rencontre.

Le “rideau de charbon” est le nouveau rideau de fer

jeudi 14 février 2019 à 11:18

Manifestation à Katowice, en Pologne, à la Conférence des Nations unies sur le climat (COP24) Photo: Annamária Lehoczky/BlueLink.info, utilisée avec permission.

Cet article se base sur l'essai “A ‘coal curtain’ is the new Iron Curtain” d’Annamária Lehoczky pour BlueLink, un web journal régional couvrant l'Europe centrale et loientale. Il est republié ici via un partenariat de partage de contenu avec Global Voices.

[Article d'origine publié en anglais le 6 février 2019] Pour que l'Union européenne parvienne à la neutralité climatique d'ici 2050, il faudra un effort commun pour décarboner le secteur énergétique. Pourtant, un “rideau de charbon” semble continuer à séparer l'Ouest de l'Est, approximativement le long de l'ancien Rideau de fer, puisque la plupart des pays de l'Est montrent des hésitations voire des oppositions à la suppression progressive du charbon.

En décembre 2018 à Katowice, en Pologne, la conférence des Nations Unis sur le changement climatique (COP24) a traité le sujet en orientant le débat sur les droits des travailleurs dans l'industrie charbonnière. Des organisations de la société civile ont mis en garde sur le peu de temps qui reste pour commencer à ralentir le changement climatique et la pollution de l'air.

Conduire l'action climatique

Quelques jours seulement avant la COP24, l'Union européenne a annoncé sa stratégie à long terme pour devenir la première économie majeure à “neutralité climatique” du monde pour 2050. La neutralité climatique correspond à un équilibrage des émissions de gaz à effet de serre en plantant de nouvelles forêts par exemple, ou en utilisant la technologie de capture du carbone, permettant d'enterrer le dioxyde de carbone. Atteindre l'objectif de zéro émissions est la clef pour un réchauffement climatique restant sous 1,5°C d'ici la fin du siècle, avertit le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans son dernier compte-rendu.

Manifestation silencieuse à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de Katowice. Photo: Annamária Lehoczky/BlueLink.info, utilisée avec permission.

Pour respecter l'Accord de Paris passé il y a 3 ans, l'Europe et les pays de l'OCDE ont besoin d'être libérés du charbon d'ici 2030 (ou avant, selon le pays), d'après Europe Beyond Coal, une alliance de sociétés civiles. Ce que reconnaissent également les gouvernements signataires de la Powering Past Coal Alliance (Alliance énergétique post-charbon’), englobant une diversité de gouvernements, d'entreprises et d'organisations engagées dans la sortie progressive du charbon. La France, le Royaume-Uni, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l'Autriche et les pays scandinaves ont déjà signé la déclaration. En revanche, aucun pays de l'Europe centrale et l'Europe de l'Est ne l'a fait.

Division neuve et ancienne

Tandis que l'Europe de l'ouest réduit sa consommation de charbon, les pays de l'ancien bloc soviétique vont dans la direction opposée. La Pologne, la Bulgarie et la République tchèque en sont les plus dépendants. Le ministère polonais de l'Énergie déclare que la Pologne – un pays où 80% de l'énergie vient du charbon – s'oppose à la réduction d'émissions prévue par l'UE car celle-ci aura un effet négatif sur le secteur de l'électricité et globalement sur l'économie polonaise. Pendant que les centrales à charbon vieillissantes font face à l'énorme défi de répondre aux normes de pollution de l'air, cinq nouvelles unités sont actuellement en construction en Pologne.

Électricité provenant du charbon (pourcentage du total). Source : Banque Mondiale

La Bulgarie – avec 46% de son énergie venant du charbon – n'a toujours pas défini de stratégie à long terme pour le climat et l'énergie, et s'oppose également aux objectifs de l'UE au sommet des Nations Unis. En novembre dernier à Sofia, des centaines de manifestants ont protesté contre les coupes dans le secteur du charbon. Georgi Stefanov, expert en chef climat et énergie au WWF Bulgarie, pense qu'il est temps d'engager le dialogue quant à la modernisation de l'industrie énergétique afin de préparer la transition. Il semble qu'actuellement “La Bulgarie est pire que les États-Unis ou les autres pays dépendants du charbon parce qu'ici personne d'autre ne dit que le charbon n'est pas éternel”, témoigne Stefanov.

De plus, il y a d'importantes difficultés de contrôle de pollution pour les centrales vieillissantes en République tchèque, en Roumanie, en Slovaquie et en Hongrie, même si certains de ces pays reconnaissent la nécessité de transiter vers des énergies plus propres.

En Roumanie, le secteur minier subit une pression économique significative, amenant pour la première fois le ministre de l'énergie à publiquement déclarer que la Roumanie doit commencer à penser à l'après-charbon d'ici 2040.

La Slovaquie – avec sa capacité relativement limitée de centrales au charbon – a commencé, en 2017, à discuter de la suppression progressive avec pour l'année 2023, bien que cela n'ait pas encore été inscrit dans la politique nationale, selon Europe Beyond Coal.

La Hongrie – avec 19 % de son énergie provenant du charbon –  envisage également de fermer d'ici 2030 toutes ses centrales au lignite, qui produisent le plus gros des émissions de dioxyde de carbone du pays. C'est une étape à la fois surprenante et ambitieuse étant donné que le Groupe de Visegrád – Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie – tend à rester soudé face à l'exclusion du charbon. Lé decision hongroise est motivée par la hausse du cours du carbone dans l'Union européenne et le fait que la centrale de Mátra a déjà des ébauches de projet à basse émission de carbone, comme l'explique Barbara Botos, Secrétaire d'État adjointe chargée du climat.

Transition équitable : “équitable” pour qui ?

Les discussions pour mettre un terme au charbon sont extrêmement dures, particulièrement dans les pays comptant lourdement sur la génération d'énergie liée au charbon et dans les régions où un fort pourcentage de la population travaille dans les mines ainsi que dans les centrales électriques – souvent sans alternatives d'emplois.

Afin d'éviter une transition brutale comme l'a été celle des années 90 en Europe de l'est, le passage à une ère sans charbon doit être préparé et facilité “de façon à ne laisser personne derrière”. Selon un article de Bankwatch Network, la “transition équitable” requiert une planification en amont, l'inclusion, des décisions claires, un financement adéquat, une reconversion adéquate des travailleurs et l'amélioration du niveau de vie. Le cheminement de la transition doit inclure tous les acteurs dans le dialogue et la prise de décision, c'est-à-dire les travailleurs, les autorités locales, les entreprises, les sociétés civiles, les organisations syndicales, les entités d'enseignement et les autres acteurs.

Manifestation à Katowice, en Pologne, à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique. Photo: Annamária Lehoczky/BlueLink.info, utilisée avec permission.

Assurer l'inclusion était l'une des raisons du choix de la ville de Katowice, ancien site d'exploitation minière en Pologne, pour abriter la Conférence des Nations unies de 2018 sur le changement climatique. “Les personnes les plus affectées par le changement doivent être invitées à la conversation”, a déclaré Michał Kurtyka, président de la COP24. Le président polonais a préparé une déclaration politique sur la “transition équitable”, promettant de ne pas laisser derrière les travailleurs de l'industrie charbonnière lors de la construction d'une économie propre. Des questions émergent cependant de la société civile : Juste pour qui ? Qu'en est-il de ceux souffrant de la pollution de l'air liée aux centrales à charbon ? Est-ce que cela sert uniquement à retarder de réelles actions pour atténuer le changement climatique ?

Énergie sale, air sale

D'après l'Organisation mondiale de la santé, 33 des 50 villes possédant l'air le plus pollué d'Europe sont en Pologne, où les habitants subissent régulièrement un épais brouillard toxique. Débattant d'une  “transition juste” dans la réalité polonaise, Joanna Flisowska de la section Europe de Climate Action Network, défend “qu'il est absolument crucial pour la transition équitable de prendre en compte le point de vue des travailleurs, mais également celui de ceux qui ont payé les conséquences sanitaires du charbon”.

Population exposée aux particules atmosphériques. Source: Agence européenne pour l'environnement, Rapport 2018 sur la qualité de l'air en Europe.

La division entre l'est et l'ouest de l'Europe se ressent aussi en termes de qualité de l'air, tweete Julian Popov, un membre de l'Agence européenne pour l'environnement et ancien ministre de l'environnement de Bulgarie. Les données de l'agence sur la qualité de l'air mettent en évidence une population d'Europe de l'est et des Balkans fortement exposée aux particules atmosphériques. Ces particules microscopiques (appelées PM10 et PM2,5) provoquent des maladies pulmonaires et cardiovasculaires et sont corrélées à des décès prématurés. Elles proviennent principalement de la combustion du charbon et du bois, des suies de combustion incomplète dans les moteurs diesel, ou de l'incinération des ordures.

Borislav Sandov, co-président du parti vert bulgare. Photo: BlueLink.info.

Réduire l'usage du charbon n'est pas seulement une des méthodes les plus fortement rentables pour atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre ; cela permet aussi des bénéfices significatifs en termes de qualité de l'air, de santé publique et de sécurité énergétique. Des propositions de stratégie pour sortir du charbon dans l'UE et des plans de revitalisation pour les anciennes régions liées au charbon existent déjà.

“En Bulgarie, les principales régions charbonnières ont une situation stratégiquement intéressante d'un point de vue des routes commerciales internationales. Situées dans les couloirs européens, elles sont proches de  thermes et des métropoles à bon potentiel économique de diversification économique, elles ne sont donc pas isolées”, déclare Borislav Sandov, co-président du parti Vert bulgare.

“Il y a plein d'alternatives, économiques et sociales, pour une transition équitable qui peut mener à une croissance économique et à la prospérité pour la population, plutôt que de juste perdre des emplois ou migrer”, ajoute Sandov.

Les représentants de la société civile discutant de la “transition équitable” au sommet pour le climat se sont accordés que c'est affaire de bonne gouvernance, ainsi que d'éducation et d'information.

Traduction révisée par Suzanne Lehn