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Comment certains musiciens redessinent l'image de la scène musicale latino-américaine (première partie)

mercredi 27 décembre 2017 à 17:21
Capture d'écran de la série "LiveYourMusic" réalisée par le média chilien en ligne Pousta en collaboration avec la marque de bière Heineken. En premier plan, le musicien et producteur électronique Valesuchi montre son lieu de travail. Disponible sur Youtube.

Capture d'écran de la série “LiveYourMusic” réalisée par le média chilien en ligne Pousta en collaboration avec la marque de bière Heineken. Au premier plan, le musicien et producteur électronique Valesuchi montre son lieu de travail. Disponible sur Youtube.

Internet est devenu un moyen d'explorer et d'expérimenter de nouvelles musiques de différentes parties du monde. En Amérique latine, une série de vidéos en ligne met en lumière les musiciens qui offrent un nouveau regard sur la scène musicale de la région.

Ces nouveaux musiciens sont au centre de la série “Live Your Music” réalisée par le média chilien Pousta en collaboration avec la marque de bière Heineken. Chaque épisode se concentre sur différents musiciens qui réfléchissent aux difficultés de faire de la musique électronique au Chili, à l'explosion des médias en ligne et aux images des sexes qui doivent changer.

Le premier épisode, intitulé “Internet“, recueille ces témoignages et nous présente le paysage coloré de la nouvelle scène musicale électronique chilienne. Il expose également les difficultés qui existent dans le monde de la musique, telles que les limitations économiques et les changements rapides qui se produisent dans cette scène émergente.

Pour Leo Prieto :

No es que la tecnología creó un nuevo tipo de artista o de músico, sino que ellos siempre habían estado. La tecnología simplemente era lo que hacía falta para que pudieran llegar a la audiencia que hace rato los estaba esperando.

Les technologies n'ont pas créé un nouveau type d'artiste ou de musicien ; ils ont toujours été là. Ces technologies étaient juste ce qui manquait afin qu'ils puissent atteindre un public qui les attendait depuis un moment.

“N'importe qui avec un ordinateur et de bonnes idées peut le faire”

Machines ” examine les différentes façons dont les musiciens explorent leur propre son. Ils montrent les complexités qu'on peut trouver dans différents systèmes de son et que les sons peuvent être extraits de nombreuses sources – même de Game Boys.

Selon Vicente Sanfuentes :

Falta reescribir un poco la imagen de lo que es el músico electrónico. Estamos acostumbrados a que el músico electrónico sea hombre, lampiño, tecnológico, medio gringo, con tufo alemán […] No estamos interesados en que la música siempre sea creada por una parte de la sociedad, creemos que la voz artística le pertenece a todos. Creemos que cualquiera en su casa que tenga un computador y que tenga buenas ideas puede hacer esto. […] Es importante que se abra la imagen [de la música electrónica] que se cambie un poco de lugares, también, y que deje de tener ese tufo mecánico clase alta que tiene y que pase a ser vehículo de otras ideas.

Nous avons encore besoin de redessiner l'image du musicien électronique. Nous sommes habitués à ce que les musiciens électroniques soient des hommes, chauves, férus de technologies, moitié gringo avec un relent allemand […] Ça ne nous intéresse pas que la musique soit toujours créée par une seule partie de la société, nous croyons que la voix artistique appartient à tout le monde. Nous croyons que quiconque possède un ordinateur et de bonnes idées peut le faire […]Iil est important que l'image [de la musique électronique] s'ouvre et change un peu de lieux, afin de ne plus avoir ce relent mécanique élitaire et commencer à transmettre d'autres idées.

“Scénarios” explore la dimension partagée de la musique. Il met en lumière les expériences qui sortent des festivals, des bars ou même des fêtes illégales. Pia Sotomayor souligne la magie spéciale à l'intérieur des fêtes électroniques au Chili :

Nosotros antes de ser productores de música somos fanáticos de la música en un 100%. Lo he dicho mil veces y lo digo muy honestamente, las fiestas en Chile logran un nivel de éxtasis demasiado importante.

Avant d'être producteurs de musique, nous sommes 100% fans de musique. Je l'ai dit mille fois et je le dis en toute honnêteté – les fêtes [électroniques] au Chili atteignent un incroyable niveau d'extase.

En mémoire d'Alep

mercredi 27 décembre 2017 à 17:08

“Nous vivons et nous restons Pour le rêve nous restons” Inscription sur un mur en 2013. Photo de Lens Young Halabi, utilisation autorisée.

A tous ceux qui habiteront les lieux que nous avons quittés….

Nous y avons eu jadis une révolution. Je n'ai jamais résidé dans ces quartiers, j'étais de passage, une étrangère, avec tous mes petits rituels, comme de saluer la voisine dans l'escalier le matin, mes recherches frénétiques de produits qui n'y étaient pas habituellement vendus, mes conversations longues et obsessionnelles avec les chauffeurs de taxi pour évaluer leurs penchants politiques et leurs idées sur les postes de contrôle.

Nous y avons encore une révolution, à Bustan Al Qasr. Là vous verrez—à moins que les barbares ne l'aient effacé—le dessin enfantin d'un soldat et d'un homme barbu avec un marteau au-dessus d'eux et la phrase: “une révolution qui fendra les têtes”. Ce qui a marqué le début de notre seconde révolution, contre ceux qui veulent confisquer nos droits par la force des armes ou de la religion. Mais vous ne savez probablement rien des multiples révolutions que nous y avons eues, peintes par Abu Maryam. Vous n'entendriez probablement nos voix qui vous disent qui est Abu Maryam.

Nous y avons une révolution. Au poste de contrôle “Karaj IlHajez” certains de nos amis ont reçu une de ces raclées ! Ils réclamaient l'ouverture du poste de contrôle pour les civils.

Nous y avons une révolution. Au centre médical, nous disions adieu aux martyrs, l'un après l'autre, et avions d'innombrables discussions, conversations, amitiés, blessures.

Nous y avons une révolution. Dans le cimetière, nous avons des amis. Celui qui m'était le plus proche, c'est Mustafa. Nous avons ouvert une école ici qui portait son nom. Elle est là aussi. L'école nous a donné une raison de continuer ; nous croyions payer nos dettes. La tombe et l'école de Mustafa sont à vous maintenant. Si vous passez à côté, traitez-les avec dignité, car cet homme était une source d'amour, de don et de dévouement. Nous faisions partie de sa vision, et nous avons échoué.

Nous y avons une révolution. Un stupide combattant étranger a écrit sur les murs : “Franc-maçonnerie fini”. Nous avons souvent ri de sa faute de grammaire. Et quand il y a eu l'épidémie de leishmaniose, et que certains de nous ont procédé aux campagnes de pulvérisations, nous avions notre propre graffiti qui disait : “Leishmaniose fini”.  C'est ainsi que nous nous adaptions, que nous cherchions des solutions. C'est pourquoi vous trouverez nos écoles et nos hôpitaux dans des sous-sols. Nous nous adaptions aux bombardements. Nous essayions de résister. Nous y avions une révolution….

L'Hôpital ophtalmologique ! Nous y avons manifesté encore et toujours contre les tribunaux de la charia. C'est là que l'EI a assassiné 35 d'entre nous. C'est là que nos manifestations éclataient pour les expulser. C'est là que j'ai été emprisonnée—ne jurez pas tout de suite, car c'est là aussi que j'ai été relâchée parce que nous y avions une révolution.

Refaites-en un hôpital. Pas comme nos hôpitaux souterrains, un hôpital pour tous. Le lieu fourmille d'esprits qui veilleront sur les malades.

Le vieil Alep était notre lieu de repos. Là-bas je chantais : nous autres méchants terroristes aimions chanter, aimer, cuisiner, et, à “Falafel House” manger de tout sauf des falafel.

Vous serez ébahis devant les monceaux de pierres. C'étaient les maisons de nos familles, des maisons qui étaient sans doute leurs seuls biens. On les a forcés à partir. Prenez le temps de verser une larme en mémoire de leurs souvenirs.

Vous ne le reconnaîtriez pas. Je partais pendant des mois, mais ne pouvais jamais m'habituer à l'ampleur de la destruction chaque fois que je revenais. Voilà ce que subissaient vos voisins, verser quelques larmes ne fera pas de mal.

Vous trouveriez, s'ils permettaient, d'innombrables corps sous les décombres. Ce n'était pas notre intention de laisser nos corps ainsi sans sépulture convenable. Ce n'était pas par négligence, mais les avions visaient tous les attroupements, et il était devenu impossible dans les derniers mois de bouger les véhicules.

Donnez-leur, si on vous en donne jamais l'autorisation, une sépulture convenable. On ne vous autorisera jamais à retrouver leurs noms, c'est sûr, mais de grâce ne vous contentez pas de leur donner seulement des numéros au hasard. Ayez de l'imagination et ensevelissez-les ensemble. Les familles syriennes ont été assez éparpillées, et personne n'a envie d'être enterré seul.

Nous avons une révolution là-bas. Qu'on la maudisse ou qu'on la pleure. Elle est là, dans les pierres, dans les tombes, dans la terre et au-dessus, dans les airs.

Sur le mur d'un cimetière nous avons écrit un jour : “Nous sommes vivants, nous allons continuer, et le rêve sera réalisé.” Prenez tout ce qui reste de nous et continuez à rêver. Bientôt tout ce restait de vous sera confisqué.

En Indonésie, le Wayang Wahyu prêche la Bible avec le théâtre d'ombres

mardi 26 décembre 2017 à 21:18

Le petit Khannun joue le Wayang Wahyu pour Pâques. Photo : Bhuana Alit Workshop, utilisation autorisée.

Sur l'île indonésienne de Java, le Wayang Kulit, parfois aussi appelé Wayang Purwa (des marionnettes pour le théâtre d'ombres, réalisées en cuir repoussé) revêt une grande importance dans la société. Le Wayang accompagne les cérémonies royales, les mariages et autres événements importants. Fréquemment, le Wayang narre les épopées indiennes telles que le Ramayana et le Mahabharata. Ceci est dû au fait que Java était un empire à prédominance hindoue avant l'arrivée du bouddhisme, de l'islam et du christianisme.

Dans les années 1960, Timotheus Wignjosoebroto, un Frère de l'Immaculée Conception, un ordre catholique de Solo, dans le centre de Java, a eu l'idée d'incorporer la prédication biblique dans les représentations du Wayang. Le Wayang Wahyu était né. En javanais, ‘wahyu’ veut dire révélations.

Ces dernières années, le Wayang a perdu de sa popularité dans la jeune génération, qui préfère Instagram aux récits épiques laborieusement représentés par un maître-marionnettiste (appelé ici Dalang). Néanmoins, il existe un jeune marionnettiste déterminé à préserver le savoir-faire des récits bibliques par le Wayang Wahyu.

Indra Suroinggeno, un Dalang qui a fondé l'atelier Bhuana Alit, dirige des ateliers pour jeunes Javanais, dans le but de préserver et promouvoir la pratique du Wayang Wahyu.

Dans cet entretien avec l'auteur, le marionnettiste parle de ses idées sur son travail et l'avenir de l'art du Wayang Wahyu.

Indra Suroinggeno devant ses Wayang Wahyu. Photo : Bhuana Alit Workshop, utilisation autorisée.

Global Voices (GV) : Qu'est-ce que le Wayang Wahyu, et qu'est-ce qui le différencie des autres formes de Wayang ?

Indra Suroinggeno (Suroinggeno) : En Indonésie, il y a beaucoup de sortes de Wayang, Le Wayang Kulit (les marionnettes faites en cuir repoussé), le Wayang Klithik (des marionnettes de bois en deux dimensions), le Wayang Beber (des personnages de wayang peints en rouleaux), le Wayang Golek (des marionnettes de bois en trois dimensions). Le Wayang Wahyu est fait de cuir, s'inspirant de la marionnette en cuir repoussé, mais à la place des personnages traditionnels de marionnettes en cuir, nous utilisons les personnages de Jésus et des saints pour raconter les récits bibliques. Les instruments de musique dont nous nous servons sont moins élaborés, mais comptent le saron du gamelan (un instrument ressemblant au xylophone et fait en bronze), le kendang (tambour traditionnel), le gejog lesung (un grand mortier utilisé par les paysans pour vanner le riz), le gambang (un instrument ressemblant au xylophone et fait en bois).

GV : Parlez-nous un peu de l'histoire du Wayang Wahyu.

Suroinggeno : Le Wayang Kulit Wahyu a fait sa première apparition dans les années 1960, à l'initiative du Frère Timotheus. Sa première mission était de diffuser le christianisme, sachant que le Wayang a une grande influence sur les Javanais. Il a transformé le Wayang, simple spectacle, en tribune riche de sens pour enseigner la vie. Avec le temps, la popularité du Wayang Wahyu a décliné, au point que beaucoup de catholiques (javanais) ont oublié son existence. Telle est la raison pour laquelle nous avons commencé un atelier (de Wayang Wahyu), nous voudrions présenter l'esprit de compassion de Jésus grâce au Wayang.

Les Javanais sont nombreux à pratiquer le kejawen, un ensemble syncrétique de croyances et pratiques ancestrales et de religions diverses, islam, bouddhisme, hindouisme et christianisme.

Suroinggeno a expliqué à GV que le Wayang Wahyu est un exemple de syncrétisme entre culture javanaise et catholicisme.

Suroinggeno : Mon nom catholique est François d'Assise Trias Indra Setiawan, mais je pratique le kejawen. Mon grand-père était un bouddhiste shivaïte. Pour nous, Dieu est incommensurable, il transcende les différences religieuses dans le monde. Nous (les Javanais) avons embrassé les nouvelles religions.

GV : Votre atelier s'appelle Bhuana Alit. Pouvez-vous en définir la signification ?

Suroinggeno : Bhuana Alit Bhuana Agung. Yin et Yang. Microcosmos, macrocosmos. Dans notre croyance ancestrale ‘bhuana alit’ est Dieu à l'intérieur de notre âme. C'est une philosophie. J'ai appelé l'atelier Bhuana Alit parce que ‘bhuana’ signifie le monde, ‘alit’ signifie petit ou enfants. Bhuana Alit signifie le monde des enfants, parce que notre activité essentielle est la formation de la prochaine génération de Dalang.

GV : Quelles sont les difficultés rencontrées aujourd'hui par Bhuana Alit ?

Suroinggeno : Nous manquons de formateurs. Nous collaborions avec l'Institut indonésien d'Art (ISI), mon alma mater, qui instruit notre jeunesse. Et, année après année, les parents ont aussi cessé d'envoyer leurs enfants à la pratique des Dalang, pour qu'ils se concentrent sur l'école. Après tout, l'enseignement institutionnel est prioritaire.

Suroinggeno a dit à GV que pour peaufiner ses compétences de marionnettiste, il allait bientôt suivre les cours de Habirandha, la plus ancienne école de Dalang de Yogyakarta, fondée par feu le Sultan Hamengku Buwono VII de Yogyakarta.

GV : Quelle est votre vision pour l'atelier ?

Suroinggeno : Je continue à rêver qu'un jour Ie Wayang Wahyu atteigne un public plus large, et pas seulement la communauté ecclésiale.

Le Wayang a été reconnu Chef-d'œuvre du patrimoine immatériel oral de l'humanité par l'UNESCO en 2003. Sa popularité décline, mais les initiatives pour le préserver, comme l'atelier organisé par l'entourage de Suroinggeno, donnent espoir en l'avenir de cet art.

Le Parti communiste chinois interdit à ses membres de célébrer Noël, qualifiée de fête de l'humiliation

mardi 26 décembre 2017 à 20:09

Manifestations anti-Noël en 2014. Image de Chine Nouvelle, propriété de l’État chinois.

Des bureaux provinciaux du Parti communiste chinois ont publié des avis interdisant à leurs membres de célébrer des fêtes occidentales : la Saint-Valentin, Pâques, le 1er avril, Halloween et, plus récemment, Noël. En prévision de cette période des fêtes, les médias ont également reçu pour consigne de ne rapporter aucune information liée à Noël, une célébration que le parti estime être un rappel malvenu de l'humiliation historique de la Chine par l'Occident.

Le mouvement contre les fêtes occidentales a émergé il y a une dizaine d'années et a été dirigé par un groupe contemporain d'érudits confucéens contre “l'invasion culturelle occidentale”. Récemment, le président chinois Xi Jinping a fait sienne cette idée d'un renouveau culturel national.

En janvier 2017, le Bureau général du Comité central du PCC et le Conseil d'État ont conjointement publié une importante note intitulée “Suggestions pour la mise en œuvre de projets visant à promouvoir et développer l'excellence de la culture traditionnelle chinoise” La note décrit un projet de renouveau culturel combinant les valeurs confucéennes avec le système politique à parti unique, dans le but de reconstruire la fierté culturelle du peuple chinois.

Cette année, la campagne anti-Noël a été marquée par la diffusion d’un article qui présente l'histoire des invasions militaires occidentales en Chine durant les Première et Seconde Guerres mondiales, arguant que Noël est une fête qui représente l'humiliation chinoise.

L'article définit la célébration de Noël comme une pratique religieuse :

平安夜、圣诞节等,这些带有浓郁宗教色彩的西方节日,因其特殊的文化底蕴和异域风情,加之一些机构和个人的极力推介,越来越受到中国一些年轻人的追捧,商家也借机造势,营造气氛,吸引消费者,洋节的社会影响是越来越大,让许多民族节日相形见拙。
年轻人爱标新立异,追赶时髦,商人在商言商,借洋节赚钱,这都可以理解。但一些党员干部也参与其中,糊里糊涂过洋节,这就是政治修养问题了。
这些影响大的洋节,基本上都有宗教背景,是宗教信仰的一部分。

La veille de Noël et le jour de Noël, avec d'autres fêtes occidentales à signification religieuse, ont été largement célébrés par les jeunes Chinois à cause de leurs traits culturels exotiques. Le phénomène est dû aussi à la promotion par certaines personnes et organisations. Le secteur des entreprises contribue également à favoriser cette ambiance pour attirer les consommateurs. L'impact des fêtes occidentales dans la société devient de plus en plus fort, alors que les fêtes nationales sont moins visibles.

On peut comprendre que les jeunes adorent courir après des cultures non conventionnelles aussi bien que populaires ou que le secteur des affaires veuille gagner de l'argent grâce aux fêtes occidentales. Mais les membres du PCC et les fonctionnaires ne devraient quant à eux pas suivre cette tendance car il s'agit de croyances et de pratiques politiques.

Toutes ces fêtes occidentales ont des antécédents religieux et devraient être considérés comme faisant partie de la pratique religieuse.

Il soutient également que la popularité des fêtes occidentales est une forme d'invasion culturelle à laquelle les membres du PCC ne devraient pas participer:

无神论者去过宗教性节日,这是信仰不坚定、思想不清醒的体现了。
另一方面,节日是民族文化的瑰宝,每个民族都有其传承的节日,这是民族凝聚力的维系。
如果一个民族的群体热衷于另一个民族的节日,这说明文化入侵已是极其严重了。党员干部如果认识不到这点,那就是丧失政治敏锐性,也失去了先进性。

Si un athée célèbre des fêtes religieuses, sa croyance est incohérente. De plus, les fêtes sont l'incarnation de la valeur d'une culture nationale. Chaque nationalité a son patrimoine de fêtes qui rassemble la nation.

Si une nationalité tient tellement à célébrer les fêtes d'autres nations, le phénomène est révélateur d'une invasion culturelle grave. Si les membres du parti et les fonctionnaires ne sont pas conscients de cela, ils ont perdu leur sensibilité politique et leur sens du progrès.

L'article rappelle l'histoire de l'Alliance des huit nations [fr] pour faire valoir que Noël est une fête de l'humiliation chinoise. L'alliance militaire internationale a été formée en réaction au mouvement des Boxers de 1899-1900 en Chine. Appuyés par le gouvernement de la dynastie Qing, les Boxers ont attaqué et tué des missionnaires étrangers, des nationaux et des chrétiens chinois dans le nord de la Chine. Les heurts ont conduit à l'invasion, à l'occupation et au pillage de Pékin en 1900.

除了日本外,其他七国都是信基督教的。[…] 基督教在被侵略时期传入中国的目的就是同化中国人的思想,以便于进行殖民地统治。基督教传入中国的历史上深深的印刻着“耻辱”两个字。圣诞节是基督徒的节日,也是中国人的伤疤,不适合中国人,勿忘国耻!

En dehors du Japon, tous les pays ont le christianisme comme religion nationale. […] La propagation du christianisme en Chine pendant la guerre est marquée par le mot “humiliation”. Noël est une fête célébrée par les chrétiens et, par conséquent, c'est une blessure du peuple chinois. Elle ne convient pas au peuple chinois, Nous ne devons pas oublier l'histoire humiliante de notre pays.

De nombreux membres du parti ont déclaré avoir reçu une notification des sections du PCC dans les universités ou les sociétés publiques, les informant qu'ils ne devaient pas prendre part aux célébrations de Noël. Sur Twitter, @szshu a partagé l'information sur l'interdiction du PCC de célébrer les fêtes occidentales :

La Ligue de la jeunesse communiste (CYL) dans l'Anhui a écrit sur Weibo le 17 décembre que Noël devrait être considéré comme une fête d'humiliation chinoise à cause de l'histoire de l'invasion occidentale. Un certain nombre d'autorités ont interdit aux membres du PCC de célébrer les fêtes occidentales. À Hengyang au Hunan, le département disciplinaire du PCC a interdit aux membres et aux fonctionnaires, ainsi qu'aux membres de leurs familles, d'assister aux fêtes de Noël.

Les médias locaux ont également reçu des instructions de censure. Selon China Digital Times, la directive publiée la semaine dernière stipulait :

Les médias ne doivent pas signaler des informations liées à Noël. Les sites d'information de tous les niveaux ne doivent pas transmettre des messages liés au sujet des “vacances à l'étranger”. (22 décembre 2017)

Sur Weibo, l'une des plateformes de médias sociaux les plus populaires en Chine, certains utilisateurs étaient d’ accord avec l'interdiction de Noël de la part du PCC :

因为苏东剧变以来的这三十多年,以美国为首的西方国家在意识形态领域对中国实行和平演变,温水煮青蛙!而这30年来中国的意识形态阵地几乎是主动弃守的!看今天洋奴遍地就知道了!所以这是一种逼不得已的绝地自卫行为!是迫在眉睫的无硝烟的文化战争!

Pendant les trois décennies qui ont suivi la transformation radicale en URSS et en Europe de l'Est, l'idéologie occidentale dirigée par les États-Unis préconisait une transformation [progressive] pacifique en Chine, comme de faire bouillir une grenouille dans de l'eau chaude. La Chine a perdu la bataille idéologique depuis trois décennies. Regardez autour de vous, il y a tellement d'esclaves occidentaux. C'est un acte défensif désespéré, une bataille culturelle sans coups de feu.

Cependant, d'autres ont ridiculisé l'interdiction :

弘扬传统节日的手段就是禁止过其他节日,哇,我是不是要夸你很棒棒啊?

Le moyen de promouvoir nos fêtes traditionnelles est d'interdire les autres fêtes. Ah bon, dois-je te féliciter d'être si intelligent ?

马克思可是纯洋货,还要不要信?

Karl Marx est un total étranger, devrions-nous le croire?

过洋节就是忘祖?是我们祖先不自信还是存在感低?公历纪年是以耶稣诞生为公元元年,我们也不要用了,用农历吧。

Nous oublions nos ancêtres parce que nous célébrons les fêtes occidentales ? Nos ancêtres n'ont pas assez de confiance ou ont-ils perdu leur sens de l'existence? Anno Domini (AD) signifie “après J.C.”, nous ne devrions plus l'utiliser et utiliser la nouvelle année lunaire à la place.

我过中国特色社会主义圣诞节还不行?

Je ne peux pas célébrer Noël aux caractéristiques socialistes chinoises ?

我是党员,我女朋友不是。她要我和她过,怎么办?

Je suis un membre du parti, mais ma copine ne l'est pas. Elle veut passer Noël avec moi, que dois-je faire ?

Une communauté autochtone du Paraguay face à l'un des plus grands barrages hydroélectriques au monde

mardi 26 décembre 2017 à 19:28

Les Ava Guarani du Paraná ont pu récupérer leurs terres. D'abord annoncées comme entièrement inondables suite à la construction du barrage hydroélectrique, seulement une partie des terres sera recouverte d'eau. Photo : Zulema Malky. Utilisée avec permission.

Cette publication est la version condensée d'un article de Kurtural, rééditée et publiée par Global Voices avec la permission et la participation de ses auteurs. Il est extrait des chroniques “Les bannis ne vont pas au supermarché” qui sera prochainement repris sur le site de Global Voices.

Depuis la construction de la centrale hydroélectrique d’Itaipú, le peuple Ava Guarani de sauce se bat pour demeurer sur ses terres ancestrale. Dans les années 80, après avoir reçu la promesse qu'ils pourraient y retourner lorsque les eaux du barrage auraient reculé, la collectivité a été expédiée vivre loin de l'unique ressource en eau essentielle depuis toujours à leur genre de vie : le fleuve Paraná. En 2015, après avoir vécu des années éloignés au loin, la communauté a décidé de retourner sur les rives du fleuve, et malgré leur expulsion violente par les autorités, les Ave Guarani clament leur droit a la terre qu'ils ont été forcés de quitter pendant tant d'années.

The surprise eviction

En 2016, Cristóbal Martínez a connu pour la seconde fois l'expulsion de sa communauté à cause du barrage d'Itaipu, l'un des plus grands barrages hydroélectriques au monde. Les Ava Guarani de Sauce sont une communauté entretenant des liens spirituels avec les eaux entourant leur terre. Depuis les zones reculées de leur terre ancestrale, cachés avec leurs possessions, ils ont vu les policiers incendier leurs maisons et réduire leur tapỹi [village] en cendres. Mais ils décidèrent de ne pas quitter les rives du rio Paraná.

Le 30 septembre 2016, lendemain de la tentative d'expulsion, douze voitures de la brigade spéciale de la police nationale (GEO), de la police montée et des fonctionnaires de l’Institut nationall indigène paraguayen (INDI) se rendirent dans le village pour s'enquérir de l'état de santé de la communauté mais ne trouvèrent personne.

Les hommes, les femmes, les enfants et les personnes âgées s'étaient réfugiés près de la rivière où ils vivaient jusque dans les années 70 dans l’État d'Alto Paraná, à l'Est du Paraguay, proche de la frontière brésilienne. Pour les peuples guaranis, l'Yvy Marãe'ỹ (ou «terre sans mal») est le seul endroit sur Terre où ils peuvent se sentir heureux, un lieu où l'eau coule abondamment du rio Paraná, le deuxième plus long d'Amérique du Sud.

Pour Martínez, le leader de la communauté, la méfiance envers les autorités est profonde. L'histoire lui a appris que les paroles de “l'homme blanc” ne valent rien et que les mensonges écrits sur papier sont redoutables. Le 13 septembre 2016, le juge Emilio Gómez Barrios a signé une ordonnance judiciaire utilisée pour expulser la communauté. Gómez Barrios ordonna l'expulsion sur la demande de Germán Hutz, un puissant producteur de soja, par ailleurs beau-frère du vice-président paraguayen Juan Afara.

Depuis 2015, date à laquelle la communauté est revenue à Sauce, Martínez a reçu des menaces et des propositions de pots-de-vin, parmi lesquelles une offre de 50.000 dollars US de la part d'émissaires de Gómez Barrios. Martínez explique également que l'INDI lui a proposé de l'argent et un terrain marécageux qu'il a refusé.

De nombreuses opérations de sauvetage d'animaux ont eu lieu au cours des années de construction du barrage. Aucune ne fait référence à une aide pour les communautés déplacées. Photo: Zulema Malky. Utilisation autorisée.

Les origines d'un géant binational

Sous la dictature d'Alfredo Stroessner, la construction d'un barrage hydroélectrique comme celui d'Itaipu était le plus grand symbole de progrès. En avril 1973, Stroessner signa le traité d'Itaipu avec le général Emilio Garrastazú Médici, alors président du Brésil. À l'époque, l'influence des États-Unis sur les dictatures militaires latino-américaines permettait de recourir facilement à l'emprunt et Itaipu ne fit pas exception. Le prêt fut rapidement accordé et le barrage construit.

Voici comment le projet paraguayo-brésilien s'imposa finalement comme le plus grand projet de l'histoire des deux pays.

Au total, 38 communautés autochtones – 688 familles – furent déplacées de leurs territoires à la suite de l'expropriation de 165 000 hectares pour la construction du barrage d'Itaipu. Un rapport interne d'Itaipu fournit la preuve que le projet n'a pas indemnisé la communauté Ava Guarani et, bien que les expulsant de l'ensemble de leurs terres, n'a finalement utilisé que partiellement le territoire qui était autrefois le leur.

Cependant il n’existe dans les rapports aucune mention d’assistance aux communautés déplacées ni des accords passés avec elles. De nombreuses opérations de sauvetage d'animaux eurent lieu au cours des années de construction du barrage mais aucune ne fait référence à une aide pour les communautés déplacées ou au respect des engagements pris dans le rapport.

Les difficultés endurées par la communauté Ava Guarani ont également été écartées du rapport de la Commission Vérité et Justice créée entre 2002 et 2008 afin de rendre justice aux victimes de la dictature.

Un nouveau Sauce renaît sur les rives du Paraná

Les “sauceños” [habitants du village de Sauce] n'oublièrent pas la promesse faite lors de la construction du barrage ; leurs terres leur seraient rendues. Le retour est un sujet récurrent pour Cristóbal Martinez et sa communauté. En gardant cet objectif, ils commencèrent à se renseigner et à faire des expéditions pour connaître l'état de leurs terres.

Quand ils entendirent la rumeur de l'existence de plus de 1000 hectares de terres publiques en face de la réserve Limoy d'Itaipu, ils décidèrent de saisir leur chance et de revenir s'y installer. En août 2015, après plus de 30 ans d'exil, ils finirent par retourner à Sauce. Les familles reconstruisirent leurs maisons, leurs fermes, les puits, les poulaillers. Un nouveau village de Sauce était né, permettant à la communauté Ava Guarani de revenir vivre sur sa terre d'origine.

Des décennies après avoir été expulsée, la communauté de Sauce est revenue sur ses terres pour défendre son droit de vivre en harmonie avec le fleuve. Photo: Zulema Malky, utilisée avec permission.

En 2015, la communauté a entamé des négociations avec les autorités. Mais un an après la violente expulsion de 2016, ils abandonnèrent la table des négociations, considérant qu'aucune des institutions gouvernementales n'avait tenu ses promesses. Cependant, ils continuent d'exiger que l'État remplisse ses obligations et leur assure le plein recouvrement de leurs territoires.

Les Ava Guarani du Paraná considèrent qu'il n'est pas possible de respecter un accord déjà rompu. La survie de la communauté est la priorité et ses membres continueront de travailler leurs terresitoires.