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Les pompiers volontaires péruviens ne combattent pas que le feu

jeudi 9 janvier 2014 à 22:56

[Liens en espagnol] Pendant les seuls 24 premiers jours de décembre 2013, ce sont 454 incendies que le Corps général des pompiers volontaires du Pérou a éteint à Lima, Callao et Ica.

Un des feux les plus graves s'est produit mardi 10 décembre 2013, dans un entrepôt de pneus du quartier liméen de La Victoria, qui a été éteint après des heures de dur labeur par les pompiers. A ce sujet, le blog Prensarte rapportait :

Luego que el jefe departamental de Lima [...] denunció que empleadores de tres bomberos de la compañía 115 de Chaclacayo los despidieron por ausentarse de sus centros de labores mientras atendían el incendio en la av. Nicolás Arriola en La Victoria, El jefe de Comunicaciones de la Compañía [...] rectificó que se trataba de la preocupación de varios bomberos que sentían sus puestos de trabajo amenazados y que así se lo comentaron.

Por su parte, León, aclaró horas después reincorporaron en sus trabajos a los bomberos denunciantes quienes no quisieron identificarse para evitar más problemas con ellos.

Après que le responsable départemental de Lima [...] eut dénoncé le licenciement par leurs employeurs pour absence de trois pompiers de l'Unité 115 de Chaclacayo qui combattaient l'incendie sur l'avenue Nicolás Arriola Avenue à La Victoria, le responsable de la Communicatio de la compagnie [...] a rectifié que c'était la préoccupation de nombreux pompiers qui sentaient leurs postes de travail menacés et qu'ils le lui ont dit.

Pour sa part, León a expliqué que quelques heures après les pompiers ont été réintégrés dans leur travail et n'ont pas voulu être identifiés pour éviter d'avoir des problèmes supplémentaires.

Ceux qu'on appelle  les “hommes en rouge” empêchent, contrôlent et éteignent les feux, interviennent pour les accidents de la route et les secours d'urgence, et sauvent des vies, tout cela sur la base du volontarisme, autrement dit ils ne reçoivent aucune rémunération pour leurs services.

Dès novembre 2012, le blog Nuevo Reporte présentait ”la triste réalité que connaît le Corps général des pompiers volontaires du Pérou” :

Desde hace varios años, se vienen detectando fallas en los equipos antiquísimos con los que cuenta para hacer su denodada labor los muy pocas reconocidos Bomberos Voluntarios del Perú. Pues, los equipos son inutilizables debido a averías, roturas e ineficiencias presentadas en el momento que más se necesitan, al salvar vidas.

Depuis des années, on détecte des failles dans les équipements antiques sur lesquels comptent les peu reconnus pompiers volontaires du Pérou pour faire leur courageux travail. Car leurs équipements sont inutilisables en raison de pannes, déchirures et défauts qui apparaissent au moment où ils sont le plus nécessaires, en sauvant des vies.

Le site web Sin sentido va plus loin et relate une tranche de l'histoire des pompiers péruviens en expliquant leur situation actuelle :

Bombero

Photo sur Flickr de ms. akr (CC BY 2.0)

Actualmente, si bien sus miembros trabajan ad honorem – a diferencia de lo que sucede en otros países – el Cuerpo de Bomberos es un organismo descentralizado que depende de la Presidencia del Consejo de Ministros y cuenta con un presupuesto para compra de materiales, equipos y mantenimiento de unidades. Sin embargo, muchas de sus compañías se encuentran en pésimo estado, [...] [lo que] ha dificultado su trabajo, no obstante los bomberos mantienen su espíritu en alto y cada vez son más los jóvenes que desean ser parte del servicio voluntario. [...] Recuerden que los bomberos siempre están prestos a atender todo tipo de emergencias las 24 horas del día, por lo que deberíamos ayudarlos a que hagan mucho mejor su labor :)

Aujourd'hui, même si ses membres travaillent bénévolement – à la différence d'autres pays– le Corps des pompiers est un organisme décentralisé qui dépend de la Présidence du Conseil des Ministres et a un budget pour l'achat de matériels, équipements et maintenance des unités. Pourtant, beaucoup de leurs compagnies sont dans un état lamentable [...] [ce qui] a compliqué leur travail ; les pompiers n'en gardent pas moins un moral élevé et de plus en plus de jeunes désirent faire partie du service volontaire. [...] Il faut se souvenir que les pompiers sont toujours prêts à traiter tous types d'urgences 24 heures sur 24, alors nous devrions les aider à faire beaucoup mieux leur travail :)

Comme l'indique le site web Doug Copp's Blog, il y avait des pompiers volontaires péruviens dans les opérations de secours [anglais] à New York aussitôt après les attentats du 11 septembre :

Je m'appelle Efrain Huaman Carrion et je suis pompier volontaire au Pérou. Je fais partie de l'Equipe Américaine Internationale de Secours. [...] J'ai été volontaire au World Trade Center après l'attentat contre les Tours Jumelles.
[...]
Lors des attentats, je n'ai pas réfléchi à deux fois pour venir à l'aide mais je n'ai pas trouvé de vol. J'ai finalement pu acheter un billet pour venir aider mes frères pompiers et policiers.

Sur Twitter, les utilisateurs ont exprimé leur reconnaissance pour le travail des pompiers, souvent gêné par les nécessités quotidiennes qu'ils rencontrent et divers obstacles administratifs :

Un salut spécial de Nouvel An pour les pompiers volontaires du Pérou, qui prennent des risques chaque jour pour nous tous. MERCI !!

Les pompiers du Pérou – les Nouveaux Péruviens.

“Nous admirons la vocation de service des pompiers”.

Comment les pompiers [péruviens] ont-ils fêté le Nouvel An 2014 ?

Les pompiers sont intervenus sur 54 incendies et 23 accidents de la route au Nouvel An : le Corps général de pompiers est intervenu sur 54 incendies…

Enfin, le journal Diario16 tweete :

Le Congrès de la République propose une pension à vie pour les pompiers.

Argentine : la canicule incommode l'ours polaire du zoo de Mendoza

jeudi 9 janvier 2014 à 20:29

[Liens en espagnol sauf mention contraire] Arturo, un ours en captivité du zoo de Mendoza [fr] en Argentine, est victime des vagues de chaleur [anglais]. La population ne s'est pas restée indifférente et veut que l'ours soit placé dans des conditions qui lui permettront de supporter les températures élevées.

Il y a déjà eu un précédent en Argentine, lorsque l'ours polaire Winner est mort à cause des hautes températures au cours des mois d'été. Arturo est le seul ours polaire en Argentine. Marcos Abarza Baumann a écrit sur son blog à propos des conditions dans lesquelles l'ours vit actuellement :

Las condiciones en las que vive el oso Arturo en el zoológico provincial de Mendoza son deplorables y sin embargo no dejan de indignarnos cada día más: Ahora circula en YouTube un video en el que se puede ver como los empleados del Zoo utilizan mangueras para refrescar al animal que sigue viviendo en el mismo recinto mientras terminan de construir uno nuevo.

LE TIRAN AGUA A UN ANIMAL QUE VIVE EN EL HIELO PARA IMITAR LAS TEMPERATURAS BAJO CERO. Esto parece un chiste pero no lo es, fijate:

Les conditions dans lesquelles vit l'ours Arturo au zoo de Mendoza sont déplorables, pourtant elles continuent de nous choquer chaque jour davantage : il y a désormais une vidéo circulant sur YouTube et montrant les employés du zoo utiliser des jets d'eau pour rafraîchir l'animal qui vit toujours dans le même enclos pendant qu'ils terminent la construction d'un nouveau.

ILS JETTENT DE L'EAU SUR L'ANIMAL QUI VIT DANS LA GLACE POUR REPRODUIRE DES TEMPERATURES EN-DESSOUS DE ZERO. Cela ressemble à un jeu mais ce n'est pas le cas, regardez :

Cette vidéo a été publiée sur YouTube par Julieta Godoy.

La page Facebook l'ours polaire Arturo retrace l'histoire du combat qui dure depuis octobre 2012, même si jusqu'à présent rien n'a changé :

Y EMPEZÓ UN NUEVO AÑO … Y SIN EMBARGO , TODO SIGUE IGUAL 
Arturo sigue encerrado en su caja de cemento y pintura celeste .-

Empezamos esta lucha en Octubre de 2012 , ya van dos veces que levantamos las copas por él … y nada 

UN NOUVELLE ANNEE A DEBUTE… MAIS TOUT EST PAREIL
Arturo est toujours enfermé dans son enclos de ciment et peint couleur ciel.-

Nous avons commencé ce combat en octobre 2012, nous avons déjà levé nos verres deux fois pour lui… et rien.

Pendant ce temps, Duende Visuademande aux autorités que l'Argentine soit le pays qui ouvre la voie des droits des animaux  :

Podemos convertir a la Argentina en un país pionero en derechos animales, donde se pueda proteger como corresponde a las especies en vías de extinción, brindándoles a su vez un espacio donde poder vivir libres y felices, generando a su vez conciencia en la población, convirtiendo así a los animales en nuestros hermanos, no inculcándole a las nuevas generaciones que los animales son bienes o cosas.

Nous pouvons faire de l'Argentine un pays pionnier des droits de l'animal, où les espèces menacées peuvent être protégées comme il se doit et un lieu où elles peuvent vivre en liberté et dans de bonnes conditions. Nous pouvons sensibiliser la population, en considérant les animaux comme nos frères et soeurs et non en inculquant aux nouvelles générations de croire que les animaux sont des biens et des choses.

Twitter relayait aussi la situation, comme on le voit dans ces deux tweets récents :

Pourquoi les autorités de Mendoza ne font-elles rien ? Attendent-ils seulement qu'il meure ? Mesdames et messieurs, c'est de la maltraitance.

http://t.co/aBNLRGeUN7 vía @todonoticias MON DIEU, FAITES PASSER LE MESSAGE : QU'ILS LIBÈRENT L'ANIMAL, IL EST EN TRAIN DE MOURIR !!!!!!!!!!!!!!

Image de vignette provenant de la page Facebook l'ours polaire Arturo.

Diferencial CAC: Un Hacklab à Quito, Équateur

jeudi 9 janvier 2014 à 20:12
Ambientes del Centro de Arte Contemporáneo donde funciona Diferencial. Quito, Ecuador.

Le Centre d'Art Contemporain où se trouve Diferencial à Quito

Note: Tous les liens renvoient vers des pages en espagnol, sauf indication contraire. 

Imaginez un espace qui est à la fois un hackerspace [fr], un espace de coworking [fr], un catalyseur de projets d'art et de culture numérique et un diffuseur d'idées collaboratives et technologiques de toutes sortes. Cet espace s'appelle Diferencial CAC. 

En mai 2013, j'ai eu l'opportunité de rencontrer Juan Carlos León, le créateur de Diferencial, et d'en savoir plus sur cette initiative. Créé en 2011, le projet est maintenant situé au Centre d'Art Contemporain de Quito, où il continue de se développer. 

Le blog d'origine du projet expliquait que Diferencial Media Hub (son premier nom) serait un : 

… espace indépendant, sans but lucratif, dédié à la connexion, promotion et production de projets favorisant le développement de la culture numérique au travers du dialogue productif et de l'apprentissage créatif sur l'art, la technologie et la culture.

Et d'ajouter: 

El Diferencial Hub Medial tiene como objetivo principal la circulación, investigación, archivación, y presentación de prácticas y productos culturales vinculados al desarrollo tecnológico en la sociedad contemporánea. Se enfoca en la práctica colaborativa y aspira a la creación de redes de socialidad con otros espacios y proyectos afines en la región.

 L'objectif principal du Diferencial Media Hub est la diffusion, la recherche, l'archivage et la présentation de pratiques et produits culturels liés à des développements technologiques dans la société contemporaine. La priorité sera sur les pratiques collaboratives et la création de liens avec d'autres espaces et projets dans la région avec des objectifs similaires. 

Depuis cette période, le projet a connu quelques changements, dont le déménagement de la ville de Guayaquil vers la capitale Quito et une augmentation du niveau de participation autour du développement d'idées technologiques, facilitée par un engagement plus important du public. Voici ci-dessous ce que Juan Carlos souhaitait dire sur le parcours de Diferencial [vidéo en espagnol avec sous-titres anglais, comme les suivantes} :

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Malgré ces changements, le projet conserve beaucoup de son concept original et même s'il reste fidèle à ces idées antérieures, il est assez flexible pour permettre le développement de nouvelles idées. Ses objectifs sont maintenant : 

  • Potenciar y consolidar alianzas a partir de redes de trabajo que permitan el intercambio a nivel local, regional y mundial con instituciones públicas y privadas que mantenga interés en el desarrollo de programas de formación que contemplen el uso creativo, la producción y difusión de proyectos que democraticen el acceso a las tecnologías y a las ciencias informáticas.
  • Generar un grupo de usuarios: artistas, programadores y emprendedores en general que compartan conocimientos y estén aptos para el desarrollo de proyectos interdisciplinarios.
  • Renforcer et consolider des partenariats au travers de groupes de travail permettant des échanges à des niveaux locaux, régionaux et internationaux avec des institutions publiques et privées intéressées par l'élaboration de programmes éducatifs reconnaissant l'intérêt de la production et de la diffusion de projets démocratisant l'accès à la technologie et à la science de l'information. 
  • Créer des groupes d'utilisateurs composés d'artistes, de programmeurs, d'entrepreneurs afin de partager des compétences et développer des projets interdisciplinaires.

Dans la vidéo ci-dessous, Juan Carlos nous montre l'espace utilisé pour bibliothèque et la présence de coworking. 

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Comme expliqué par Juan Carlos, Diferencial CAC est actuellement hébergé et soutenu par le Centre d'Art Contemporain (CAC) de Quito et Diferencial CAC offre en échange un espace pour d'autres initiatives. Un exemple est la station de radio en ligne BOOM BAP HC. Un des organisateurs de la radio était présent durant ma visite à Diferencial CAC et nous avons pu discuter du projet. 

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Il y a un soutien mutuel entre le Centre d'Art Contemporain et Diferencial CAC, avec Diferencial collaborant sur diverses activités au CAC et participant aux projets de groupes. Juan Carlos m'a montré les espaces utilisés pour les ateliers et les hackathons [fr] et m'a parlé de ses projets pour le reste de l'année. Il m'a aussi raconté une anecdote heureuse reflétant l'esprit ouvert du projet. 

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Cette année, Diferencial a entrepris de nombreuses activités intéressantes, plus particulièrement un Séminaire du Logiciel Libre avec Richard Stallman, un hackathon pour promouvoir le quartier de San Juan, la Platforme Futugrama, une table ronde sur les projets futurs et le soutien et la participation à l'édition de Quito du SlutWalk, entre autre ateliers, interventions et activités. 

Pour en savoir plus sur leurs projets en 2014, vous pouvez les suivre sur Facebook

Juan Carlos León, Director de Diferencial CAC. Quito, Ecuador.

Juan Carlos León, Directeur de Diferencial CAC. Quito, Equateur.

Sur le même sujet :

Spaces: The Escuelab Community in Lima [anglais]

La version originale de ce billet a été publiée sur le blog Globalizado.

Jigme Tshewang, créateur de podcast au Bhoutan

jeudi 9 janvier 2014 à 19:55
Jigme Tshewang, a participant in the Bhutan Centre for Media and Democracy's audio podcasting project, a  Rising Voices grantee project.

Jigme Tshewang, un participant au projet de podcast audio du Centre du Bhoutan pour les Médias et la Démocratie, un projet lauréat de Rising Voices.

Je vis avec le dessein que tout le monde puisse être informé de ce qui se passe autour de lui dans cette ère d'information, avec également le droit de savoir. Nous devrions tous travailler pour le bénéfice des masses parce qu'elles ont aussi le droit à l'information et l'éducation en est le principal outil.

[Liens en anglais] Ceci est l'un des principes directeurs de Jigme Tshewang, un membre du projet de podcast audio organisé par le Centre du Bhoutan pour les Médias et la Démocratie, lauréat Rising Voices 2013. En tant qu'étudiant à l’Université Royale du Bhoutan au Département d'Études des Médias, Jigme a pris part à un des ateliers de podcast audio au Collège Sherubtse, à Kanglung, District de Tashigang, où il a appris les bases du développement d'un script, de l'enregistrement et de l'édition.

Originaire du District de Pemagatschel, il vit maintenant dans la partie sud du Bhoutan appelée Samdrup Jongkhar qui se situe à approximativement une journée de marche de son collège. Dans un entretien par courriel avec Rising Voices, Jigme a dit avoir trouvé le podcast audio particulièrement intéressant par la possibilité donnée à chacun de raconter son histoire plus efficacement que par écrit. L'audio a aussi le potentiel d'atteindre une plus large audience grâce à son accessibilité pour ces pans de la société qui peuvent être analphabètes. Ces podcasts audio peuvent aussi être diffusés via des stations de radio de communautés locales et fournir à ceux qui n'ont pas d'accès à internet l'opportunité d'écouter différents points de vue.

Jigme Tshewang

Jigme Tshewang

Le podcast sur lequel travaillait Jigme était centré sur les points de vue de citoyens bhoutanais à propos du jugement de l'affaire foncière de Gyelposhingt, dans lequel des officiels gouvernementaux furent accusés d'avoir obtenu illégalement des terres de villageois. Jigme a découvert que “beaucoup de gens partageaient l'opinion selon laquelle le jugement était juste car ils savaient que la loi doit prévaloir. Certaines personnes partageaient leur tristesse d'avoir perdu leur candidat aux élections parlementaires à cause de l'affaire”. Le podcast est encore en cours d'édition et de téléchargement sur le web. Considérant certains des défis du podcast, Jigme a trouvé qu'il était difficile de trouver des gens désireux de partager leurs opinions. Il dit : “Les Bhoutanais ne sont pas ouverts d'esprit quand il s'agit de partager leurs problèmes”. Néanmoins, il a trouvé suffisamment de personnes désireuses de prendre la parole pour discuter de sujets importants pour la démocratie au Bhoutan. Alors que le podcast reste le premier intérêt de Jigme, il est également plongé dans le monde du blog et des médias sociaux. Son blog couvre des réflections personnelles, et il tweete sur @jigmetshewang. Toutes ces nouvelles expériences en ligne font partie de sa croyance selon laquelle plus de gens devraient connaître son pays, le Bhoutan. Il dit :

Je veux que le monde sache que le Bhoutan est connu comme le “Pays du Bonheur” avec sa culture restée intacte, son environnement originel et la seule constitution au monde qui s'engage à préserver et à protéger au minimum 60 % de la superficie totale sous couverture forestière pour pour tous les temps à venir. Notre principe bouddhiste de vie simple avec le contentement fait que notre peuple mène une vie heureuse et nous attachons vraiment une grande valeur à la philosophie du développement de notre Quatrième Roi qui disait “le Bonheur National Brut est plus important que le Produit Intérieur Brut”. Pour nous, le confort matériel et physique n'est pas tout et avons pour valeurs l'unité dans la vie et la paix en communauté.

Le suicide d'une esclave sexuelle russe à Astrakhan

jeudi 9 janvier 2014 à 16:13
Galia Borisenko before her disappearance and suicide. Text reads, "Not the last victim..." alluding to rumors that North Caucasians operate a sex slave ring in downtown Astrakhan. (Image circulated anonymously online.)

Galia Borisenko avant sa disparition et son suicide. Le texte, “Ce n'est pas la dernière victime…” fait allusion à un réseau d'esclaves sexuelles géré par des Nord-caucasiens à Astrakhan. (Photo anonyme diffusée sur internet.)

[Les liens dirigent vers des pages en russe]

Galia Borisenko a disparu l'année dernière à la mi-juillet en chemin pour une consultation médicale. A 23 ans, elle était enceinte de 3 mois et c'était le lendemain de son mariage. Personne n'a revu Borisenko jusqu'au 4 janvier 2014, quand elle est arrivée chez sa grand-mère, amaigrie, sans enfant, et désorientée. Elle affirmait avoir survécu à près de six mois d'esclavage sexuel, attachée à un radiateur dans la cave d'un immeuble. Borisenko dit que les hommes qui l'ont enlevée sont des Russes du Nord Caucase, et des renseignements ont pu identifier un “homme de 50 ans du Daguestan”, dont on ne connaît pas le nom, comme étant le propriétaire de la maison où elle dit avoir été emprisonnée.

La police a informé le journal Komsomolskaia Pravda que l'état mental de Borisenko était altéré par la drogue. (De fait, elle a été incapable de leur situer la cave où elle avait été détenue, bien que les enquêteurs l'aient accompagnée sur différents lieux qu'ils soupçonnaient possibles.) Selon Borinsenko, ses ravisseurs l'ont obligée à se droguer pour la neutraliser.

A son retour, la famille de Borisenko a décidé de ne pas la faire hospitaliser, ce qui a été une grave erreur. Par la suite, dans la nuit du 5 janvier, Galia Borisenko s'est jetée du 5ème étage de son immeuble. On ne sait pas si elle a été victime d'une crise psychotique ou si elle a délibérément choisi de se donner la mort. Elle n'a pas laissé de message.

La disparition puis le suicide de Borisenko sont devenus le sujet de discussions intenses sur les enlèvements à Astrakhan, dont les habitants accusent les immigrants du Nord Caucase. Des groupes comme l’Initiative Nationaliste Socialiste et le Mouvement Contre l'Immigration Illégale se sont saisis de l'histoire et ont pris l'exemple de la disparition de Borisendo pour dénoncer les crimes racistes commis contre les Russes blancs et le refus des autorités de régler le problème. (Borisenko est de sang tatar et ukrainien.)

Les enquêteurs d'Astrakhan semblent avoir aggravé les tensions ethniques en publiant le 6 janvier un communiqué de presse qui réfute la plainte de Borisenko pour enlèvement. Les enquêteurs disent maintenant avoir des témoins et des enregistrements de caméras de sécurité qui accréditent la thèse selon laquelle elle aurait été vue circulant librement dans les rues d'Astrakhan lors de sa prétendue détention. Sans entrer dans les détails, le communiqué de presse explique que la longue disparition de Borisenko est due aux “circonstances de sa vie personnelle”, insinuant qu'elle aurait fui sa famille par peur ou pour rechercher de la drogue.

Les blogueurs d'Astrakhan sont très sceptiques sur la versions des faits avancée par le Comité d'Enquête [la police criminelle fédérale russe]. Selon Alexandr Alymov, un activiste local, des fonctionnaires municipaux l'ont contacté quelques heures après qu'il a publié un premier article sur la disparition et le suicide de Borisenko pour lui demander de retirer l'histoire de son blog sur LiveJournal. D'autres blogueurs ont ridiculisé le Gouverneur d'Astrakhan, Aleksandr Jilkine, qui fait appel aux citoyens en leur demandant de ne pas attiser la haine ethnique. “Continuons à pratiquer la tolérance mes chers concitoyens”, écrit ironiquement le blogueur Andrei Egorovon, sur LiveJournal, le 6 janvier, en donnant un lien vers le communiqué de presse des enquêteurs qu'il commente ainsi “Voici la version tolérante du Comité d'Enquête [sic]. Personnellement je n'y crois pas.”

L'Initiative Nationaliste Socialiste (un groupe d'extrême droite, au cas où vous n'auriez pas deviné) prétend que le refus de la police de reconnaître la véracité de l'histoire de Borisenko fait partie d’une tendance générale à dissimuler les crimes ethniques des Nord-Caucasiens contre les Russes. Selon l'Initiative Nationaliste Socialiste, la mise en application de la loi russe “rend les victimes responsables” afin de ne pas faire état des crimes commis par certaines minorités ethniques. L'Initiative Nationaliste Socialiste dit que la police et les journalistes sont impliqués dans la diffamation d'individus et de communautés russes victimisés par les Nord-Caucasiens, et ce depuis les émeutes raciales de Kondopoga.

Bien sûr, tout le monde ne pense pas que la tragédie de Borisenko est une conspiration contre les Blancs. hren_morjov, utilisateur de LiveJournal et habitant d'Astrakhan, s'en tient à la conclusion des enquêteurs qu'il n'y a jamais eu d'enlèvement. Il relève  plusieurs incohérences dans l'histoire de Borisenko. Pourquoi est-t-elle réapparue à Rastopulovka, le “trou du cul du monde” (un village très loin d'Astrakhan) chez sa grand-mère, plutôt que chez ses parents ou son mari (qui n'habitent qu'à deux heures du centre ville) ? hren_morjov trouve aussi bizarre que la famille de Borisenko ne l'ait pas amenée à l'hôpital après avoir soi-disant passé cinq mois droguée, battue et affamée. “N'importe quel mari ou parents normaux ” argumente-t-il “aurait amené sa femme ou sa fille à l'hôpital et aurait attendu les résultats des examens.”

Pas plus tard que l'automne dernier, le Comité d'Enquête d'Astrakhan a mis en garde contre la diffusion sur internet d'histoires d'enlèvements horribles commis par des Nord-Caucasiens. Dans un communiqué de presse du 3 août 2013, les enquêteurs ont même émis des réserves contre l'attribution de la disparition de Borisenki à un réseau secret d'esclavage sexuel. A cette époque, les enquêteurs attribuaient les rumeurs à des “adolescentes qui n'avaient pas d'informations fiables”, et qui “semaient la panique” en essayant de mettre en garde les femmes d'Astrakhan sur l'existence de monstres venus du sud.