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Bangladesh : Tragédie de Savar et récits d'héroïsme ordinaire

jeudi 9 mai 2013 à 11:31

(billet d'origine publié le 1er mai 2013) Tous les liens renvoient à des pages en anglais, sauf mention contraire.

Le 24 avril, un immeuble de neuf étages s'est effondré à Savar, dans la banlieue de Dacca, la capitale du Bangladesh, où des milliers d'employés ont été piégés ou écrasés (voir l’article de Global Voices (fr)). Des opérations de secours longues et difficiles ont suivi et plus de 2834 employés avaient été sauvés des décombres le 2 mai. Le nombre de décès s'élevait à 397 morts le mercredi 1e mai 2013 (NdT: une semaine plus tard, il dépasse les 900) et des milliers de blessés avaient été hospitalisés. Les autorités ont déclaré que 149 personnes manquaient toujours lors de la plus grande tragédie industrielle qu'ait connu le pays.

Plus d'un millier de sauveteurs provenant de l'armée, mais aussi des pompiers et des policiers, a été déployé. La décision des autorités de rejeter les propositions d'aide internationale des autres pays pour des secours avec des moyens modernes et des experts a été critiquée. Cependant, elles se disent confiantes de pouvoir gérer rapidement la crise par elles-mêmes.

Volunteers inside the collapsed building trying to rescue trapped workers. Image by Rehman Asad. Copyright Demotix (24/4/2013)

Des volontaires essayant de sauver des employés piégés à l'intérieur du bâtiment effondré.Photo Rehman Asad. Copyright Demotix (24/4/2013)

Un élan extraordinaire est apparu dans cette situation. Les personnes ordinaires se sont portées volontaires pour sauver les victimes à côté des professionnels. Lorsque les sauveteurs des forces armées n'osent pas, ces personnes-là ont été plus courageuses encore. Cet article s'intéresse à quelques-unes des histoires de ces individus courageux.

Certains étaient des étudiants, certains des vendeurs de rue, certains des maçons, d'autres des journaliers ou des femmes au foyer. C'étaient des personnes ordinaires. Elles n'ont jamais eu d'entraînement, n'ont jamais participé à un exercice, elles ont encore moins été équipées avec des outils de premiers secours. Mais elles ont pris des dispositions courageuses – elles sont entrées à l'intérieur des décombres pour en sortir des milliers de blessés et des centaines d'ouvriers du textile décédés.

Le blogueur Arif R Hossain s'est impliqué dans les efforts de sauvetage dès le début. Il a vu la participation de chacun de très près. Il a écrit sur facebook au sujet d'une simple femme au foyer, qui a participé aux efforts de sauvetage avec un ustensile de cuisine immédiatement après l'effondrement.

সর্বপ্রথম এগিয়ে এসেছিলেন লিটনের মা, খুন্তি নিয়ে…এমনভাবে দৌড়ে এসেছিলো যে পারলে তিনি তার হাতের খুন্তিটা দিয়েই সব ধসে পড়া ছাদগুলোকে আল্গি দিবে। কালকে ওখানে আমি দাঁড়িয়ে হঠাত্ শুনলাম, দমকলের এক কর্মীকে বলতে, “কেউ একটা ডাইলের চামচ দেন আমাকে… নিচে একজনকে দেখা যাচ্ছে… ওকে পানি খাওয়াতে হবে।”

La mère de Liton est arrivée la toute première, avec un khunti (une spatule de métal utilisée en cuisine pour retourner des aliments frits)… elle a accouru comme si elle allait déblayer tous les décombres avec son khunti. Hier, je me tenais à proximité d'elle lorsque je l'ai entendue dire à un pompier “Est-ce que quelqu'un peut me fournir une louche à daal (soupe de lentilles)?… On peut voir quelqu'un en dessous… Il faut lui faire boire de l'eau.”

A female worker is being pulled out by civilian volunteers and  members of armed forces. Image by Rehman Asad. Copyright Demotix (26/4/2013)

Une ouvrière est soulevée par des volontaires civils et des membres de forces armées. Photo Rehman Asad. Copyright Demotix (26/4/2013)

De nombreuses personnes sont venues de tout le pays pour se porter volontaires aux opérations de sauvetage. Le blogueur Arif Jebtik a partagé sur Facebook un récit personnel concernant deux personnes qui ont fait du stop avec lui jusqu'à Savar :

দুইজনের হাতে বড় দুই ঝোলা। এতরাতে এসব দেখে সন্দেহ হলো গাড়িতে বসা একজনের। সে সোজাসাপ্টা লোক। সোজা বলে বসলো, ‘ঝোলা দেখান, দেখি ঝোলাতে কী ঝনাত্ ঝনাত শব্দ করে। মাঝরাতে গাড়িতে তুলবো আর গলা কাইটা ফালায়া যাবেন, তা হবে না।’ ঝোলা পরীক্ষা করে দেখা গেল সেখানে ছেনি-বাটাল আরো কী কী দেশি যন্ত্রপাতি!
জানা গেল এরা পেশায় রাজমিস্ত্রি, তবে মূল কাজ পুরোনো ভবন ভেঙ্গে বিক্রি করা দলে শ্রম দেয়া। কাজ করছিলেন ভৈরবে, কিন্তু সাভারের খবর পেয়ে মন মানেনি, নিজেদের কাজ শেষ করে রওনা দিতে অনেক রাতই হয়েছিল, অন্যরুটের বাস ধরে আপাতত গাজীপুরের এই জংশনে নেমে পড়েছেন। সাভারের জন্য কোনো গণপরিবহনের অপেক্ষা করছেন। সাভারের এই কারখানাগুলোতে তাদের কেউ কাজ করে না, কিন্তু তারা এসেছেন বিবেকের দায়ে।
এদের মধ্যে প্রৌঢ়জন দাঁতমুখ শক্ত করে বললেন, ‘২১ বছর বিল্ডিং ভাঙ্গার কাম করি। এই বিপদে আমি না থাকলে কে থাকব কন?’

Tous les deux avaient de gros sacs dans les bras. L'un des passagers de la voiture est devenu méfiant en voyant ceci tard dans la nuit. C'est une personne franche. Il a donc demandé franchement “Montrez-nous ce que vous avez dans le sac. Il y a des bruits métalliques qui proviennent de vos sacs. On ne veut pas prendre d'inconnus dans notre voiture en plein milieu de la nuit qui nous égorgeraient.” En examinant leurs sacs, ils y ont trouvé différents outils de maçonnerie.

On a alors appris qu'ils étaient des maçons de briques, spécialisés dans la destruction de bâtiments et de vente de débris. Ils travaillent tous les deux à Bhairab, mais après avoir reçu la nouvelle de Savar, ils n'ont pas su patienter et à la fin de leur travail, le temps de se préparer et de se mettre en route, il était déjà tard dans la nuit. Ils ont pris un bus jusqu'à Gazipur avant d'arriver là. Depuis, ils attendaient de trouver un moyen de transport jusqu'à Savar. Ils n'avaient aucun parent employé dans les fabriques effondrées mais ils sont arrivés uniquement par sympathie.

Le plus âgé d'entre eux dit fermement, “Je démolis des bâtiments depuis 21 ans. Si je ne suis pas présent dans cette tragédie, qui le sera?”

The crumbled roof of the factory. Many workers trapped in pockets inside. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix (26/4/2013)

Les toits effondrés du bâtiment de neuf étages. De nombreux employés sont piégés à l'intérieur. Photo Firoz Ahmed. Copyright Demotix (26/4/2013)

Mohapurush Shoeb a partagé sur Facebook la photo d'un sauveteur nommé Babu. A lui seul, il a sauvé 30 personnes des décombres. Risquant sa vie, il est entré dans les gravats du bâtiment. Il a partagé son expérience :

ইটের স্তুপ সরিয়ে ৮ তলা থেকে একেবারে ৬ তলা পর্যন্ত নেমে আসি। সঙ্গে আরো দুজন ছিল। সেখানে ৫০ থেকে ৬০ জনের লাশ দেখতে পেলাম। লাশের স্তুপের মধ্যে থেকেই একজন হাত ধরে বললো, আমাকে বাঁচান। টেনে তাকে বাইরে বের করে নিয়ে আসি।

J'ai déplacé les gravats de briques et ainsi, je suis descendu du 8e étage au 6e. J'y ai aperçu 50 à 60 corps. Au milieu des cadavres, une personne a attrapé mon bras et m'a dit “Sauvez-moi”. Je l'ai tirée et sortie des décombres.

Babu est tombé malade au bout de quelques heures de travail. Après une pause, il est reparti rejoindre l'équipe de sauveteurs.

Le Centre Hospitalier Universitaire Enam à Savar a créé un exemple unique de soins médicaux (gratuits) pour autant de blessés admis immédiatement après l'effondrement. Maruf Raihan Khan, un étudiant de 3e année du centre hospitalier universitaire, était alors présent et a partagé son expérience sur la page Facebook ‘Doctors Cafe’ :

[...] অ্যাম্বুলেন্স করে এতো মানুষ আসছে কেন? কয়েকজনকে জিজ্ঞেস করতেই জানা গেল। কি অবস্থা একেকজন রোগীর! তাকানো যায় না! চোখে জল টলমল করা শুরু করলো।
এক অ্যাম্বুলেন্স থেকে রোগী নামাতে না নামাতেই চলে আসে আরেকটা। যারা উপস্থিত সকলে যেন দিশেহারা। এতো ট্রলি, এতো হুইল চেয়ার আন-নেয়ার লোক কোথায়? কর্মচারীদের সাথে হাত লাগালো এখানেও ছাত্ররা, আশেপাশের মানুষরাও।

[...] Pourquoi y a-t-il autant de personnes qui arrivent en ambulance ? ai-je demandé à plusieurs personnes et j'ai appris la nouvelle. Dans quel état étaient les blessés ! On pouvait à peine les regarder que les yeux devenaient tout de suite humides.

Avant même qu'un blessé descende d'une ambulance, un autre arrivait. Toutes les personnes présentes étaient désespérées. Où trouver autant de lits et de fauteuils roulants pour toutes les personnes ? Les internes sont venus prêter main forte au personnel hospitalier, ainsi que des personnes ordinaires.

Il a écrit à propos des dons de sang de la part de la population :

তখন রক্ত দরকার, প্রচুর, প্রচুর। একটা টেবিল আর টুল নিয়ে বাইরে বসা হয়েছে। যারা রক্ত দেবে তাদের তালিকা করা হচ্ছে। লিখে কূল পাচ্ছি না। পাশে থাকা আরো দুই লোক আমার সাথে লিখতে থাকলেন। শত শত মানুষ রক্ত দিতে চলে এসেছেন, শুধু সাভার থেকে নয়; বহু দূর-দূরান্ত থেকে। কার আগে কে রক্ত দেবেন, এই নিয়ে প্রতিযোগিতা।

Nous avions besoin de sang. De beaucoup, beaucoup de sang. On s'est installé à l'extérieur avec un tabouret et une table. On a préparé la liste des donneurs de sang. Je n'arrivais pas à me calmer en écrivant. Deux personnes se trouvaient avec moi pour préparer la liste des donneurs. Des centaines de personnes sont arrivées donner leur sang, et pas seulement de Savar mais aussi de régions très éloignées. Les gens rivalisaient pour donner leur sang en premier.

Every day there  new missing people information being added to this wall.

Tous les jours, de nouvelles informations sur des personnes disparues sont ajoutées à ce mur. Photo Shuvra Kanti Das. Copyright Demotix (30/4/2013)

De nombreuses personnes ont donné leur sang à Shahbag Gonojagoron Moncho. D'autres contributions étaient faites sous forme d'eau, d'eau saline et de médicaments pour les victimes blessées. Un pauvre homme a amené une seule bouteille d'eau, un paquet de biscuits et un sachet d'eau saline, mais au moins il se devait d'agir pour les blessés. Certains ont même proposé des appels gratuits aux personnes qui cherchaient des disparus.

Parvez Alam a écrit sur Facebook sur cette incroyable réaction de la population civile :

রাষ্ট্র যেমনি হউক আমাদের সমাজ পিছিয়ে নাই। এর প্রমাণ গতকালই হয়েছে যখন জনতা নিজ উদ্যোগে লাইন দিয়ে রক্ত দিয়েছে, ঝুঁকি নিয়ে উদ্ধার কাজে নেমে পড়েছে, নিজেরাই যে কয়জনকে সম্ভব বাঁচিয়েছে।

Peu importe comment se fait la gestion publique, notre peuple n'est pas resté en arrière. Pour preuve lorsque la population a elle-même pris l'initiative de faire la queue pour donner son sang, prendre des risques dans les opérations de sauvetage et avoir ainsi sauvé de nombreuses vies.

Vidéo : Une blogeuse espagnole s'attaque au préjugé anti-catalan

mercredi 8 mai 2013 à 20:04

Une vidéo sur YouTube d'une blogueuse andalouse critiquant les attitudes xénophobes en Espagne à l'encontre de la Catalogne est devenue virale.

La blogueuse Mel Domínguez (@focusings) a posté la vidéo [espagnol] sur sa chaine You Tube le 8 Avril 2013 en réponse à l'anti-catalanisme qu'elle a connu en Espagne. Jusqu'à présent, elle a récolté plus de deux millions de vues et plus de 35 000 commentaires.

Cette vidéo arrive à un moment où les tensions entre l'Espagne et la communauté autonome de Catalogne sont fortes. Avec la crise économique qui fait rage dans la péninsule ibérique, le mouvement indépendantiste de Catalogne a gagné en popularité [anglais], ce qui tend les relations entre la région et le reste du pays.

Mel Domínguez, 23 ans et originaire de Huelva, vit à Barcelone depuis deux ans. Dans sa vidéo, intitulée « ¡A mí me hablas en español ! » ou « Parlez-moi en espagnol ! », elle a déconstruit ce qu'elle appelle des « faux mythes » à propos des Catalans :

 

Elle commence par affirmer :

Estoy en contra de los españoles que odian a los catalanes por inercia, pero también estoy en contra de los catalanes que odian a los españoles con la misma intensidad.

Je suis contre les Espagnols qui ont un mépris irrationnel envers les Catalans, tout comme je suis contre les Catalans qui haïssent les Espagnols avec la même intensité.

Elle a affirmé que dans son Andalousie natale, elle a été « élevée pour haïr » les Catalans et la Catalogne, et les considérer comme un symbole de tous les maux d'Espagne. Mel Domínguez explique que depuis qu'elle a emménagé à Barcelone, elle en est venue à croire que le désir d'un autre peuple d'avoir son indépendance est parfaitement valide :

¿Es que están ofendiendo a alguien por pensar que su tierra merece un estado propio? Mientras no sean radicales que van insultando a España, su pensamiento independiente me parece totalmente respetable. [...] Cuando crecí y empecé a conocer esta tierra, me di cuenta de que es una tontería odiar por odiar.

En désirant un État pour leur terres, est-ce qu'ils offensent quelqu'un ? Tant qu'ils ne s'agit pas des radicaux qui crachent leur haine de l'Espagne, leur croyance en leur propre souveraineté me semble tout à fait respectable… Lorsque j'ai grandi et que j'ai commencé à comprendre cette région, j'ai réalisé à quel point il est absurde de haïr juste pour haïr.

Mel Domínguez a aussi cherché à rétablir les faits concernant les « faux mythes » comme l'idée reçue selon laquelle ceux qui parlent espagnol sont marginalisés et victimes de discrimination ou encore que le Catalan est un dialecte espagnol :

Un dialecto es el andaluz, el canario, el murciano. El catalán se rige por sus propias reglas ortográficas, sus propias conjugaciones verbales, su propia escritura.

L’andalou, le canarien ou le murcien sont des dialectes. Le catalan est gouverné par sa propre orthographe, ses propres conjugaisons verbales et sa propre littérature.

Mel Domínguez a aussi expliqué que lorsqu'elle était jeune et voulait regarder l'émission TV en Catalan « Crackòvia »  [ctalana] cela a mené à des disputes avec son père qui disait : « Je préférerais regarder la télévision anglaise plutôt que quelque chose en catalan » — une attitude que Domínguez qualifie de radicale : haïr « juste parce que », d'après ses propres mots. Elle conclut :

Sé que no voy a cambiar el mundo grabando este vídeo, pero me he desahogado.

Je ne vais pas changer le monde en enregistrant cette vidéo, mais j'avais besoin d'évacuer.

Réaction immédiate

Melle Domínguez s'attendait à générer des réaction négatives et positives, mais elle ne s'attendait pas à une telle amplification. Depuis qu'elle a chargé sa vidéo, elle a reçu un flux constant de soutiens. Par exemple, l'illustrateur catalan Joan Pasqual [catalan] (joanpasqualart) lui a écrit sur YouTube :

Chica, et felicito per la teva inteligència, simpatía i sentit de l'humor. M'has fet pasar una bona estona. Si hi haguès a Espanya molta gent que pensès com tu tot aniría millor. Moltes gràcies guapetona!!!!

Mademoiselle, merci pour votre intelligence, votre sympathie et votre sens de l'humour. Grace à vous j'ai passé un bon moment aujourd'hui. S'il y avait plus de gens en Espagne qui pensaient comme vous, les choses iraient beaucoup mieux. Merci beaucoup jeune fille !!!!

Sergi Atienza [catalan], un avocat (@SergiAtienza_) a tweeté :

@SergiAtienza_: Una mica d'aire demòcrata i respecte des d'Espanya. Viva la madre que te parió, y gracias! @focusings http://dlvr.it/3D9Z87 @catalanofobia

@SergiAtienza_: Un petit vent respectueux et démocratique nous souffle Espagne. Vive la mère qui t'a faite, et merci ! @focusings http://dlvr.it/3D9Z87 @catalanofobia

Néanmoins, bien qu'elle ait clarifié son opposition à toute forme de radicalisme, Domínguez n'a pas pu échapper aux critiques — et dans certains cas, aux insultes personnelles — de la part de ceux qui ne partagent pas son point de vue. Il faut toutefois noter que ses détracteurs constituent une minorité de ceux qui ont répondu à sa vidéo.

Víctor García Glez (@uvejeje) a écrit sur Twitter :

@uvejeje: Su vídeo sobre la “catalanofobia” me parece una de las chorradas más imbéciles y victimistas que vi en años. Enhorabuena.

@uvejeje: J'ai trouvé que votre vidéo sur la « catalanophobie » est l'une des âneries les plus stupides et victimistes que j'ai vue depuis des années. Félicitations.

Certains internautes, comme l'utilisateur de Twitter Santiago Sánchez (@murcianista77) sont allés jusqu'à questionner son authenticité nationale :

@murcianista77: si eres andaluza no eres neutral, gilipollas.una buena andaluza es antiindependentista.

@murcianista77 : Si tu es andalouse, tu n'est pas neutre, idiote. Une bonne Andalouse est anti-indépendantiste.

Au delà de la blogosphère, plusieurs médias, dont El País [espagnol] et la chaine de télévision 8 TV [catalan], ont évoqué la vidéo de Domínguez. La Vanguardia [espagnol] l'a même embauchée pour pouvoir offrir ses vidéos en scoop à ses lecteurs.

Combattre l'anti-catalanisme

Cette vidéo coïncide avec une initiative plus large en Catalogne visant à combattre les manifestations d'anti-catalanisme. Au delà des démonstrations de leur fierté nationale et culturelle, comme la traditionnelle Fête de la Diada et les réactions contrastées à la traduction de l'interface de Twitter l'été dernier par les Catalans, les activistes tentent activement de repousser une vague montante d'anti-catalanisme qui sévit dans les sphères publiques et privées en Espagne.

En plus de la vidéo de Domínguez, un autre cas remarquable est le site Web Apuntem.cat [catalan], qui a connu un succès considérable par la récolte et le partage de tweets et de blogs racistes afin de dénoncer l'activité anti-catalane en ligne.

Au Venezuela, le meurtrier d'un chef indien court toujours

mercredi 8 mai 2013 à 11:24

Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en espagnol.

Deux mois après l’assassinat [anglais] au Venezuela de Sabino Romero, le chef des Indiens Yukpa, les activistes et les membres de sa communauté demandent pourquoi le meurtrier n'a toujours pas été retrouvé.

Le dimanche 3 mars 2013, le responsable indigène Sabino Romero a été abattu [anglais] dans l'Etat de Zulia, à l'ouest du Venezuela. Deux hommes en moto se sont approchés de la voiture de Romero et ont tiré, tuant le cacique et blessant sa femme.

Il est mort peu de jours avant le décès de l'ancien Président du Venezuela, Hugo Chavez. Certains ont craint que la mort du président n'ait éclipsé la procédure d'enquête. Foro por la Vida, une des organisation de défense des droits humains les plus en vue du Venezuela, a réclamé une “instruction exhaustive, transparente et rapide” pour trouver le responsable de l'assassinat.

Des sources ont très rapidement soupçonné qu'un tueur à gages avait été recruté. Romero était un chef emblématique dans le conflit qui dure entre les propriétaires terriens, les exploitants de ranchs et les indigènes de Zulia. Il s'était fait le défenseur de la délimitation des terres ancestrales des Yukpa et manifestait contre les projets de mine de charbon dans les montagnes de Perija, à la frontière colombienne.

Yukpa leader Sabino Romero at a 2012 protest. Image by Flickr user lubrio (CC BY 2.0)

Le chef Yukpa Sabino Romerolors d'une manifestation en 2012. Image lubrio sur Flickr(CC BY 2.0)

Près de deux mois après sa mort, aucun suspect n'a été reconnu inculpé de l'assassinat. Les activistes et des groupes de la communauté ont organisé une manifestation le 24 avril 2013 au Centre Culturel du Parc Central de Caracas, afin de relancer les recherches de la justice.

L'événement, appelé “El legado indocampesino: Homenaje al Cacique Sabino en Caracas” (L'héritage indien et paysan : hommage au chef Sabino à Caracas), a réuni des artistes, des musiciens, des écrivains et des activistes pour commémorer la vie de Sabino Romero. Le site d'information alternatif vénézuélien Apporea a publié des photos de l’événement sur son blog. Comme ils le font remarquer, on ne sait toujours pas qui a commandité l'assassinat de Sabino.

Sur son blog [anglais], le Bureau d'Amérique Latine donne une explication possible du le retard de la justice, citant Lusbi Portillo, depuis longtemps allié des Yukpa et coordinateur de l'ONG Société Homme et Nature :

Le CICPC (Service des Investigations Scientifiques, Pénales et Criminelles) poursuit ses investigations sur la mort de Sabino mais la police et les éleveurs des ranchs perturbent le processus. Chaque fois qu'ils arrêtent quelqu'un pour l'interroger, la police et les éleveurs se mettent à manifester, ils barrent les routes et brûlent des pneus. Et chaque fois que quelqu'un est interrogé il y a du raffût.

Le blog VenezuelaAnalysis.com cependant, un blog politique vénézuélien indépendant, rapporte [anglais] qu'un comité de dix-sept Yukpas a rencontré le Ministre des Affaires Etrangères, Elias Jaua, le 25 mars 2013. Juau a promis de payer les Yukpa d'ici à soixante jours afin qu'ils puissent habiter leurs terres.

Trinchera Creativa (@TrincheCreativa) un collectif d'arts graphiques a été le premier à twitter une photo de Sabino Romero avec pour légende: Combien faut-il tuer de chefs pour que la justice vénézuélienne se réveille et condamne les meurtriers?

Associated Press rapporte [anglais] au moins huit assassinats au sein de la tribu Yukpa ces dernières années, en général en raison de conflits sur les droits à la terre. En 2008, José Manuel, le père de Sabino, un Indien Yukpa centenaire a été battu à mort. Certaines sources rapportent actuellement que la fille de Romero craint [anglais] elle aussi pour sa vie en raison de ses activités en faveur de la défense du peuple Yukpa et ajoutent qu'en 2012, son “frère a été assassiné après qu'on lui a arraché les yeux avec du fil de fer. A ce jour personne n'a été puni pour ce crime.”

Les Yukpa se battent depuis des années pour réclamer le droit ancestral à leurs terres actuellement occupées par les éleveurs des ranchs et les  exploitants agricoles. Lusbi Portillo tient depuis longtemps un blog sur Soberania.org où il raconte régulièrement les luttes des Yukpa depuis 2004.

Malgré la propagande officielle du gouvernement en faveur des populations indigènes, peu de choses ont été faites pour délimiter les territoires indigènes. Sur leur blog, Foro por la vida note que seulement 3% du territoire Yukpa a actuellement été délimité.

En 2008 lors d'un épisode de l'émission “Aló President,” l'ex-président Hugo Chavez a fait la déclaration suivante en faveur des Yukpa:

“…Que nadie tenga duda: entre los hacendados y los indios, este gobierno está con los indios, no hay duda de ningún tipo, no hay duda de ningún tipoLos indígenas Yukpa deben ser protegidos por el gobierno, por la Fuerza Armada y por el Estado. … esas tierras estuvieron ocupadas por los indios Yukpa durante mucho tiempo, produciendo ganado, carne y leche, y fueron echados de ahí. Yo no estoy hablando de la conquista de los españoles, estoy hablando de hace treinta años… ahora aquí hay una Revolución: La Fuerza Armada, los cuerpos de inteligencia, el gobierno, todo, apoyando a los indios. Hay una Comisión de Demarcación, Yubirí, que tiene una deuda pendiente, tiene una deuda, debe estar allá, hay que demarcar porque eso está en la Constitución y en la Ley.

“Qu'il n'y ait pas de malentendu : entre les propriétaires terriens et les indiens, le gouvernement est pour les indiens… cela ne fait aucun doute… Les Yukpa doivent être protégés par le gouvernement, par les forces armées et par l'Etat… ces terres ont été occupées par les Yukpa pendant très longtemps, elles leur ont permis de gagner leur vie en produisant de la viande et du lait. Ils ont été chassés de leurs terres. Et je ne parle pas de la conquête espagnole, je parle des trente dernières années… Maintenant nous avons une révolution. Les forces armées, les services de renseignements et le gouvernement soutiennent tous les peuples indigènes… Une commission de délimitation des terres a reçu une feuille de route. Ils vont marquer les délimitations [du territoire] car c'est dans la constitution et c'est la loi.”

On peut voir la déclaration complète sur la vidéo ci-dessous:

Marino Alvarado, le directeur de l'organisation vénézuélienne de défense des droits humains PROVEA, fait remarquer que la lutte des Yukpa dépasse le discours officiel contre les propriétaires terriens et concerne les programmes miniers dans la région:

La lucha de Sabino Romero era contra el modelo de desarrollo extractivista energético. La demarcación estaba paralizada no solo por la “presión de la oligarquía ganadera” –como afirma cierta propaganda oficial-, sino porque en tierras indígenas de todo el país hay recursos ya negociados a futuro.

Le combat que menait Sabino Romero était contre le modèle de développement basé sur l'industrie extractive énergétique. La délimitation [du territoire Yukpa] était paralysée non seulement par la “pression de l'oligarchie des propriétaires terriens” -comme l'affirme une certaine propagande officielle- mais aussi parce que sur les territoires indigènes de tout le pays il y a des ressources déjà vendues.

Selon le Groupe de Travail International sur les Affaires Indigènes (IWGIA), le Venezuela [anglais] compte environ 27 millions d'Indiens répartis en 40 groupes différents. La constitution de 1999 reconnaît explicitement la nature multi-ethnique du pays et comporte des clauses qui encouragent la participation des populations indigènes à tous les niveaux de la politique. Le Venezuela a par ailleurs ratifié plusieurs mesures internationales en faveur des droits des indigènes dont  la Convention 169 de l'Organisation Internationale du Travail [français] et  la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes [français].

La législation nationale compte la  loi organique sur la délimitation et les garanties pour l'habitat et les terres des peuples indigènes et la loi organique sur les peuples et les communautés indigènes (LOPCI).

Cependant, les relations entre le gouvernement et les peuples indigènes restent paternalistes, ignorantes des besoins locaux et des structures de prise de décisions. Le manque de progrès en faveur des droits des indigènes -et tout particulièrement la délimitation des territoires indigènes- a provoqué la mobilisation de groupes contre le gouvernement. Les Yukpa attendent de voir si justice va leur être faite pour l'assassinat des leurs et la confiscation de leurs terres ancestrales.

Sénégal : Le « Journal Rappé », un journal télévisé hors normes

mercredi 8 mai 2013 à 10:34

Au Sénégal, les téléspectateurs découvrent un journal télévisé d’un nouveau genre, présenté par deux stars locales du rap, Xuman (39 ans) et Keyti (40 ans) qui étaient à la pointe de la contestation contre Abdoulaye Wade il y a un an. Comme tous les JT au Sénégal, le journal rappé a deux versions, une Wolof et sa version en Français. Xuman et Keyti y abordent l’actualité politique, sociale et internationale.

Les deux artistes racontent.

Global Voices : Qui êtes-vous ?

- Mon vrai nom est Cheikh Séne plus connu sous Keyti

- Makhtar Fall AKA Xuman

GV : D'où venez-vous ?

Keyti : Je suis né à Saint-Louis au nord du Sénégal mais j’ai grandi entre Dakar et Thiès.

Xuman: de Dakar

GV : Quel est votre parcours ?

Keyti : J’ai eu le parcours classique de l’enfant sénégalais moyen : élémentaire, lycée puis après le bac 3 ans d’études de langues à l’université Gaston Berger de Saint-Louis que j’ai finalement quittée pour me consacrer entièrement à la musique.

Xuman : J’étais lycéen

GV : Comment en êtes-vous arrivés là ?

Keyti : D’abord, la passion de l’écriture et de la musique puis le rap est arrivé.

Xuman : J'écrivais des poèmes et j’aimais la break dance. La combinaison des deux m’a mené au rap.

GV : Qu’avez-vous fait avant ?

Keyti : J’ai sorti 2 albums (en 1998 et 2001) avec mon ancien groupe le Rapadio avant d’en sortir un en solo en 2003. Puis j’ai fait un autre album avec les Dakar All Stars, un collectif avec 3 autres artistes. J’ai aussi participé à un album (Histoires Extraordinaires des Enfants du Poto-Poto) avec 16 artistes d’Afrique de l’ouest (dont Xuman) pour la promotion des droits de l’enfant en Afrique.

Xuman J’ai participé à 7 albums dont 5 avec mon groupe Pee Froiss.

GV : Que faites-vous en dehors du rap ?

Keyti : Mes autres activités tournent essentiellement autour du rap, de la musique. En 2010 par exemple j’ai réalisé un documentaire de 26mn sur le rap sénégalais nommé 100% hip-hop. Hormis cela je participe à des projets sociaux comme des ateliers d’écriture et de musique assistée par ordinateur dans les prisons de Dakar.

Xuman : je fais de la radio, de la télé et je suis DJ

GV : Pourquoi ce projet ?

Keyti : Moi je le fais pour d’abord m’amuser et prouver que le rap peut aussi transporter de l’humour d’autant plus que j’ai cette image du rappeur sérieux au Sénégal. Il faut aussi dire que je suis un news addict et du coup c’est une façon pour moi de régurgiter toutes les infos que je croise, à ma façon, avec beaucoup de liberté dans le langage et les analyses.

Xuman : Pour donner notre version de l’actualité différente de celle imposée par certains medias.

GV : Qui vous a inspiré ? Comment avez-vous eu l’idée ?

Keyti : Xuman a eu l’idée à la base. Il m’en a parlé, c’était intéressant pour moi et j’ai eu envie de relever le challenge.

Xuman : Le fait d’avoir fait de la radio pendant un temps et aussi de relever le défi de coller à l’actualité et de le faire en musique … l’idée était là depuis un moment, il fallait juste avoir les moyens techniques pour la réaliser.

GV : Combien de temps entre l’idée et la première émission ?

Il y a eu 4 mois avant que nous n’ayons le pilote puis 4 autres mois avant qu’une chaîne télé ne soit intéressée par le projet.

Sur quelle chaîne passez-vous ?

La 2STV (chaîne de télévision privée. chaque vendredi soir après le journal traditionnel puis disponible dès le lendemain sur YouTube).

GV : Comment avez-vous décroché votre première émission ?

C’est notre partenaire Level Studio qui a proposé le pilote au directeur des programmes qui a tout de suite aimé le concept.

GV : Quels problèmes avez-vous rencontrés ?

Avoir l’équipe adéquate pour que l’idée de base soit traduite en images. Il était important pour nous que le produit soit crédible, surtout au niveau de la réalisation graphique et vidéo. Il a donc fallu un peu de temps avant de trouver Level Studio qui a bien voulu nous suivre dans l’aventure.

GV : Quel public visez-vous ?

Keyti : Les plus jeunes en premiers parce que le journal est fait en rap qui est une musique de leur temps mais au-delà tous ceux qui veulent de l’impertinence, une actualité passée en revue sans langue de bois.

Xuman : Et enfin tous ceux qui ne suivent pas l’actualité mais préfèrent écouter de la musique.

GV : Quel but visez-vous ?

Divertir d’abord mais aussi faire sauter plus de barrières et libérer beaucoup plus le discours des artistes au Sénégal quel que soit leur domaine. Qu’on puisse s’affranchir de la politique, des pesanteurs sociales et religieuses petit à petit et dire les choses comme nous les pensons.

GV : Comment ça a été reçu ? Avez-vous eu de l'audience ?

Keyti : Globalement je crois qu’il y a eu un bon accueil. Il reste toujours des choses à parfaire et nous avons bien sûr reçu des critiques par rapport à ces choses-là.

Xuman : Très bien car nous avons un vécu et sommes crédibles. Nous avons pu toucher au delà du milieu hip-hop. (Ce que je confirme, je n’écoute jamais de rap mais je suis restée littéralement scotchée devant ce journal d’ailleurs le nombre de vues  en quelques jours démontrent que je ne suis pas la seule).

GV : Qui vous produit ?

Ce projet est auto-produit de bout en bout. Cependant les premiers numéros ont suscité l’intérêt de certains investisseurs et nous étudions toutes les propositions afin de garder aussi notre liberté de ton sur les prochaines éditions.

Voir aussi le reportage d'Afrik.tv sur le “journal rappé”.

Mozambique: Un militant des droits humains retire sa candidature de la Commission électorale

mercredi 8 mai 2013 à 00:57

Le manque de transparence et de professionnalisme dans le choix des candidats, plus une tendance à déterminer à l'avance qui va occuper les fonctions au sein de l'institution. Telles sont les raisons invoquées par le militant des droits de l'homme, Benilde Nhalivilo, pour le retrait de sa candidature à un siège dans la Commission électorale nationale du Mozambique [portugais], un organisme chargé de la supervision des élections dans le pays. Informations sur le journal A Verdade [portugais].