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Au Bangladesh, un ‘Eco-Climatiseur’ sans électricité à faire soi-même avec des bouteilles en plastique usagées

lundi 25 juillet 2016 à 19:46
Making of an eco cooler. Screenshot from YouTube Video

La réalisation d'un ‘Eco-climatiseur’. Capture d'écran de vidéo YouTube

[Article d'origine publié le 6 juin 2016] Le Bangladesh a un climat tropical chaud, pluvieux et humide avec des températures grimpant jusqu'à 45 degrés Celsius (113ºF) en été. La plupart de la population rurale du Bangladesh vit dans des cabanes en tôle ondulée qui peuvent devenir dangereusement chaudes sous le soleil brûlant. De nombreuses maisons n'ont pas d'électricité pour faire fonctionner des dispositifs de refroidissement abordables, tels que les ventilateurs de plafond.

Une nouvelle entreprise sociale a eu une idée simple pour offrir une solution peu coûteuse au problème. Grey Dhaka, la branche bangladaise de l'agence publicitaire Grey basée à New-York, et Grameen Intel Social Business, une entreprise de technologies de l'information “social business” créée en 2009 par Grameen Trust et Intel, s'associent pour créer le ‘Eco-Cooler’.

C'est génia l! Le climatiseur écologique banglais qui fonctionne sans électricité pourrait être la réponse à la chaleur croissante

L’ ‘Eco-Cooler’ (éco-climatiseur) est réalisé avec du carton et des bouteilles en plastiques usagées, qui sont omniprésents au Bangladesh. Des trous sont percés dans une grille de carton, et des bouteilles en plastique insérées dans les trous. (Les fonds des bouteilles sont enlevés avant cette étape). Comme l'air s'engouffre dans les bouteilles à la partie plus large et atteint le col, l'air soufflé dans la maison rafraîchit sensiblement. Le ‘Eco-Cooler’ peut abaisser la température de 5°C en peu de temps et cela peut faire une différence.

ECO-COOLER : Innovation bangladaise: L'air chaud pénètre dans la bouteille, est comprimé au niveau du col, ce qui refroidit l'air plus frais avant qu'il pénètre dans la pièce !

Cette technologie est très simple. Les internautes peuvent télécharger le modèle gratuitement et fabriquer un ‘Eco-Cooler’ à la maison. La vidéo suivante explique le processus :

Sambeet Chakraborty écrit sur Facebook :

Un idée incroyablement simple..améliorant la vie de millions de gens au Bangladesh.

A.R. Mashrur Hasan Mukut dit :

Une idée absolument brillante !! tellement facile et simple à réaliser !! nous devrions tous propager cette idée auprès de ceux qui en ont besoin !!

Instructions to make the eco-cooler is available in its website

Les modes de fabrication du ‘Eco-cooler’ sont disponibles sur son site Internet

Le premier prototype a été installé en mars 2015 et il était prêt à être lancé en février 2016. Des ‘Eco-Cooler’ ont été installés gratuitement dans des milliers de foyers dans les villages de Nilphamari, Daulatdia, Paturia, Modonhati, et Khaleya  à travers le Bangladesh, dans le cadre du programme de responsabilité sociale des entreprises. L'entreprise apprend également aux gens comment fabriquer ces dispositifs et à ensuite enseigner le procédé à d'autres.

Oubliez une seconde les start-ups et la monétisation, nous avons besoin d'idées qui peuvent faire des merveilles comme celle-ci

Les matières premières sont facilement accessibles partout, et les ‘Eco-Cooler’ peuvent être une solution de refroidissement rentable et respectueuse de l'environnement dans de nombreux pays à travers le monde.

Il ne semble pas y avoir d'appréciations indépendantes disponibles en ligne sur le fonctionnement de l’ ‘Eco-cooler’. Si vous en avez fabriqué ou testé un, faites-en nous part !

Une athlète russe accusée de “trahison” pour sa participation aux JO de Rio sous bannière neutre

lundi 25 juillet 2016 à 19:22
Darya Klishina. Photo: Jens-Olaf Walter / Flickr / CC 2.0

Daria Klichina. Photo: Jens-Olaf Walter / Flickr / CC 2.0

[Tous les liens sont en russe, sauf mention contraire]

Mise à jour: Après la décision de l’IAAF et les discussions animées en ligne quant au statut de Klichina, le Comité International Olympique a affirmé que les athlètes russes qui obtiendraient la permission de l’IAAF de prendre part aux Jeux Olympiques seraient autorisés à concourir sous le drapeau russe à Rio. Comme l’a déclaré le président du CIO Thomas Bach, Klishina pourra également participer sous la bannière russe si elle est officiellement sélectionnée par le Comité Olympique Russe..

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Une coalition d'internautes russes s’est formée contre l'athlète de saut en longueur Daria Klichina pour avoir accepté de concourir aux Jeux Olympiques à Rio sous bannière neutre. Sur le web russophone, nombre d’entre eux accusent l’athlète de s’être montrée antipatriotique.

Le 10 juillet dernier, l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF) a annoncé avoir rejeté presque toutes les demandes d’athlètes russes désirant prendre part aux Jeux de Rio, le dernier épisode en date d’une longue série de scandales de dopage dans le sport russe. Une sportive, cependant, a été épargnée : Daria Klichina, qui vit et s’entraîne aux Etats-Unis et est désormais autorisée à concourir à Rio sous le drapeau olympique neutre.

Cette décision a dès lors généré un vif débat sur l’Internet russe et dans les médias : Daria Klichina est-elle ou non « une traître » à la patrie ? Les remerciements [anglais] de l’athlète à l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (qui a récusé tous les autres sportifs russes) sur sa page Facebook, sur laquelle elle a aussi annoncé sa participation aux JO, a suscité un déluge de critiques.

Le média pro-Kremlin Life (anciennement Life News) a compilé une sélection de commentaires sous le post de Daria Klichina. Bien que la plupart d’entre eux la soutiennent, la rédaction a préféré s’attarder sur les plus sévères envers l’athlète, l’un d’eux demandant même comment une personne vivant aux Etats-Unis pouvait « se considérer comme une sportive russe ».

Le débat ne s’est néanmoins pas arrêté aux commentaires sur Facebook. Sur Twitter, un journaliste du tabloïd Komsomolskaïa Pravda partage une image comparant Daria Klichina aux soldats russes qui combattaient l’Allemagne pendant la Seconde Guerre Mondiale. Celle-ci a été retweetée plus de 600 fois, au moment de l'écriture de cet article.

“Soldats russes ! En captivité, vous trouverez des repas chauds, du repos et des services médicaux “

Dans une parodie de propagande, des prospectus ont été diffusés sur les lignes soviétiques par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Un dépliant demande aux athlètes russes de « suivre l’exemple de Daria Klichina, votre compatriote » et de « renoncer au honteux drapeau russe ». D'où le commentaire encore plus explicite du journaliste Dmitri Smirnov ci-dessus.

Edouard Limonov, un écrivain et politicien ultranationaliste, ancien opposant à Vladimir Poutine et désormais dans son camp, a également critiqué sur Twitter le choix de Daria Klichina :

Klichina devrait refuser de participer aux Jeux Olympiques par solidarité avec les athlètes [russes] qui ont été récusés. Honte à elle si elle ne le fait pas !

Au cours d’une interview sur le site web officiel de la Fédération Russe d’Athlétisme, Klichina s’est défendue en déclarant qu’elle s’entraînait aux Etats-Unis depuis déjà trois ans. « M’insulter et me considérer comme une traîtresse est injuste selon moi », affirme-t-elle.

Toutes les réactions n’ont pas été négatives : Tatyana Lebedeva, une ancienne championne olympique qui siège dorénavant à la Commission des Athlètes, soutient totalement la décision de Daria Klichina, aux dires du média russe Sport Express. « Si elle souhaite concourir sous drapeau neutre, elle en a tout à fait le droit », indique Lebedeva, ajoutant que « nous savons tous que Daria est russe ». Un sondage non représentatif publié par le média russe d’informations Gazeta.ru et auquel ont répondu plus de 8000 personnes démontre que 66% des sondés ne considèrent pas Klishina comme une « traîtresse ».

Le manque de patriotisme de la part de sportifs ou célébrités russes est régulièrement fustigé en Russie, en particulier depuis l’annexion de la Crimée et la guerre dans l’est de l’Ukraine, qui a débuté en 2014.

La défaite de l’équipe nationale de football lors du dernier Euro, deux ans avant la tenue de la Coupe du Monde en Russie, a donné lieu à une pétition appelant à démanteler l’équipe. Gazeta.ru a rencontré l’auteur de cette requête (qui a déjà rassemblé plus de 800 000 signatures), qui assure que l’équipe doit être dissoute en raison d’un « manque de patriotisme » des joueurs.

L’histoire des musiciens russes ayant participé à un festival de musique en Lettonie constitue une autre affaire du même acabit. Leur participation a en effet suscité une petite tempête médiatique après que le poète et compositeur russe Ilya Reznik, 78 ans, les eut accusés d’être des « traîtres ». « Leur absence de principes et leur désir de gagner de l’argent les ont finalement amenés à ces ‘petites trahisons’ », a affirmé Ilya Reznik à Life. Il a expliqué ensuite ses propos lors d’une interview donnée à Komsomolskaya Pravda :

Латвия сейчас – это НАТО и базы. Там живут наши русские неграждане. Их не могут сделать гражданами. Они [власти] сносят российские памятники. И я считаю, что это [поездка на фестиваль в Юрмалу] просто беспринципно.

Il y a actuellement des bases de l’OTAN en Lettonie. C’est ici que vivent nos non-citoyens russes, ils ne peuvent donc devenir russes. C’est ici qu’ils démantèlent les monuments russes. Et je pense que ceci [se rendre au festival Jourmala] signifie qu’ils n’ont aucun principe.

Les sports demeurent toujours un sujet de tension en Russie. Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a déclaré que la Russie ne boycotterait pas les Jeux Olympiques, mais incite les athlètes russes à « recourir à toutes les armes [légales] à leur disposition » pour contrer la décision d’interdiction.

Les Jeux Olympiques d’été 2016 doivent démarrer le 5 août prochain à Rio de Janeiro, au Brésil.

São Tomé et Príncipe: retour aux urnes pour les élections présidentielles

lundi 25 juillet 2016 à 14:54
Palácio Presidencial de São Tomé e Príncipe. Foto: Wikimedia/Domínio Público

Palais présidentiel de São Tomé et Príncipe. Photo: Wikimedia/Domaine Public.

[Tous les liens sont en portugais, sauf mention contraire]

La Commission Electorale Nationale (CEN) de São Tomé et Príncipe envisage, dans une lettre officielle envoyée à la presse, un second appel des électeurs aux urnes afin d’élire un nouveau président de la République. La date de ce second vote reste encore à définir.

Les résultats provisoires divulgués le 17 juillet par la CEN donnaient un avantage clair au candidat Evaristo de Carvalho [fr]. Mais selon un document émis par la commission, auquel a eu accès Global Voices, les votes de la localité de Maria Luísa, dans le district de Lembá, n’ont pas encore été pris en compte :

CEN_COMUNICADOA Comissão Eleitoral Nacional, vem por este meio informar que, com os resultados extraídos da Acta da mesa de voto da Eleição Presidencial realizada no passado dia 20 de julho na localidade de Maria Luísa no Distrito de Lembá, adicionada à receção das Atas das mesas de voto da diáspora, houve uma alteração dos Resultados Provisórios anunciados pela Comissão Eleitoral Nacional na noite do dia 17 de julho. Com estes resultados, provisoriamente, nenhum candidato conseguiu obter mais de metade dos votos validamente expressos, estando assim aberta a hipótese para a realização de uma segunda volt das Eleições Presidenciais 2016.

La Commission Electorale Nationale vous informe que, suite aux résultats du procès-verbal du bureau de vote de l’élection présidentielle réalisé le 20 juillet dernier dans la localité de Maria Luísa dans le district de Lembá, ainsi qu’au procès-verbal de la diaspora, une altération fut constatée dans les résultats provisoires annoncés par la CEN dans la nuit du 17 juillet. Ces résultats attestent, de façon temporaire, qu’aucun candidat n’a réussi à obtenir plus de la moitié des suffrages exprimés et validés. Ainsi, l’hypothèse d’un second vote pour les élections présidentielles reste ouverte.

Les résultats provisoires divulgués dans la nuit des élections transmis à la presse nationale et internationale donnaient Evaristo Carvalho vainqueur et nouveau président de São Tomé et Príncipe, avec 50.1% des votes contre 24.8% pour l’actuel président Manuel Pinto da Costa. L’unique candidate féminine, Maria das Neves, a terminé troisième de l’élection avec 24.1% des suffrages.

São Tomé et Príncipe: Evaristo Carvalho remporte les élections présidentielles

Le processus électoral soupçonné de fraude

Suite à ces premiers résultats temporaires, les candidats Manuel Pinto da Costa et Maria das Neves effectuèrent une demande de récusation auprès du Tribunal constitutionnel (TC), comme l’affirme le journal Téla Nón :

No documento com data de 19 de Julho, e devidamente assinado pelos mandatários das duas candidaturas, é enumerado uma série de alegadas irregularidades que teriam ocorrido no dia de reflexão 16 de Julho e no próprio dia das eleições 17 de Julho.

Dans le document datant du 19 juillet, et dûment signé par les mandataires des deux candidatures, une série d’irrégularités présumées seraient survenues lors de la journée de réflexion du 16 juillet ainsi que le 17 juillet, jour de l’élection.

Ces irrégularités, évoquées dans le document envoyé au TC, pourraient être en lien avec « les oublis dans le comptage des votes » et des « achats » de votes. Elles ont également été dénoncées sur Facebook :

Ontem à noite, 19/07/2016, esteve na Comunidade de Maria Luísa um Ministro do governo, acompanhado do Diretor da EMAE, prometendo à população local que instalaria energia no dia seguinte, isto é, 20/07/2016, em pleno ato de votação e ao abandonar o local, deixou 2.400.000,00 Dbs [97,86 EUR] para cervejas e outras bebidas alcoólicas.

Hoje, dia 20/07/2016, no preciso momento em que iniciava o ato de votação, 7:00, chegaram umas camionetas da EMAE carregadas de postes, fios e outros materiais, supostamente para instalação de energia elétrica, ainda hoje. Ontem quando eram 22:30, a Candidata Maria das Neves esteve em Maria Luísa e foi imediatamente expulsa do local, pela população da comunidade.

Hier soir, le 19/07/2016, un Ministre du gouvernement, accompagné du Directeur de l’EMAE (entreprise santoméenne de l’eau et d’électricité), étaient présents dans la Communauté de Maria Luísa, et promettaient à la population locale l’installation du courant le lendemain, c’est-à-dire le 20/07/2016, soit en plein processus de vote. En quittant le site, ils donnèrent 2.400.000,00 Dbs (97.86 euros) en bières et autres boissons alcoolisées.

Aujourd’hui, 20/07/2016, au moment précis où débuta le processus de vote, à 7h, des camionnettes d’EMAE chargées de poteaux, fils et autres matériels arrivent, probablement dédiés à l’installation du courant. Hier à 22h30, la candidate Maria das Neves a été immédiatement expulsée de Maria Luísa par la population locale.

Cinq candidats ont pris part à la course à la présidence santoméenne. Le professeur de biologie Manuel do Rosário et l’économiste Hélder Barros, candidats indépendants, ont obtenu respectivement 0.7% et 0.3% des suffrages.

Un second tour pourrait revalider le face-à-face entre Manuel Pinto da Costa et Evaristo de Carvalho, comme cela s’est produit lors des présidentielles de 2011. Toutefois, il n’est pas encore possible de connaître les résultats finaux. Selon la CEN, il appartient au Tribunal constitutionnel de les divulguer.

Les députés ougandais élaboreraient un plan, pas très subtil, pour faire de Museveni un Président à vie

dimanche 24 juillet 2016 à 19:15
Le Président ougandais Yoweri Museveni cherche à multiplier le nombre de ses mandats depuis qu'il a pris le pouvoir en 1986. Photo publiée sous licence Creative Commons de Russell Watkins / Département pour le développement international du Royaume-Uni).

Le Président ougandais Yoweri Museveni cherche à multiplier le nombre de ses mandats depuis qu'il a pris le pouvoir en 1986. Photo publiée sous licence Creative Commons de Russell Watkins / Département pour le développement international du Royaume-Uni.

Le Président ougandais Yoweri Museveni a maintenant une excuse parfaite pour se présenter aux élections de 2021 afin d'atteindre 40 ans de pouvoir, grâce à Mme Anne Maria Nakabirwa, Présidente de la section du Mouvement de résistance nationale [parti au pouvoir, fr] du district de Kyankwanzi dans la ville de Butemba.

Elle aurait affirmé que les gens de son district lui demandaient de persuader ses collègues députés de faire campagne pour la suppression des limites d'âge pour les candidats présidentiels, pour permettre à des leaders capables tels que le président Museveni de continuer à gouverner.

Elle a dit qu'elle allait demander aux hauts responsables du parti de supprimer la limite d'âge pour que M. Museveni puisse se présenter de nouveau.

Ces révélations n'ont pas choqué beaucoup d'Ougandais car de telles bizarreries ne surprennent plus personne.

La proposition de modifier la constitution est considérée comme une tentative de faire de M. Museveni un président à vie.

Exaspérée par cette manoeuvre, Me Jackie Assiimwe Mwesigye, une avocate ougandaise, a demandé à ses amis sur Facebook de s'opposer à ce plan:

MPs, while meeting in Kyankwanzi, have resolved to push for lifting of the age limit for the Presidency in the Constitution.
We must resist this evil scheme. It does not help anyone, not Uganda, and not even the person for whom it is intended. Let's not fall into this trap.

Les députés, tout en répondant à Kyankwanzi, ont décidé de faire pression pour la suppression de la constitution toute limite d'âge pour la présidence.

Nous devons résister à ce plan diabolique. Ce n'est dans l'intérêt de personne, ni de l'Ouganda, ni même pour la personne concernée.
Ne tombons pas dans ce piège.

Quelles sont ces lois de toute façon?

La constitution actuelle interdit à toute personne de plus de 75 ans de se présenter à la présidence.

Le Président Museveni, qui est agé maintenant de 71 ans, ne serait donc pas qualifié pour briguer un nouveau mandat à la prochaine élection présidentielle en 2021sauf en cas de modification de la Constitution.

Toute proposition de modification ne rencontrerait qu'une faible résistance au parlement où le Mouvement de résistance nationale, le parti au pouvoir, dispose d'une majorité solide.

M. Museveni est au pouvoir depuis 30 ans. Il est actuellement dans son cinquième mandat depuis 1996, quand il a été élu la première fois. Il n'y avait pas de limites dans le nombre de mandats présidentiels de 1986 à 1996.

Soixante-dix pour cent des Ougandais sont âgés de moins de 29 ans et n'ont donc connu qu'un seul président au cours de leur vie.

En 2005, les députés ougandais ont modifié la constitution pour supprimer la limite du nombre de mandats présidentiels.

L'ancien Premier ministre et candidat présidentiel en 2016, M. Amama Mbabazi a depuis exprimé ses regrets pour son soutien d'autrefois pour la suppression de la limite du nombre de mandats.

Réagissant aux nouvelles à propos d'un éventuel amendement portant sur la limite d'âge, l'utilisatrice de Twitter et avocate Bireete Sarah a fait une subtile référence aux allégations selon lesquelles les députés avaient été payés pour voter en faveur de la suppression de la limitation du mandat en 2005:

Je me présenterai en 2021 – M7! La limite d'âge sera résolue au Parlement prépayé!!! Nous serons là, les amis.

‘Les Ougandais décideront’

En 2014, un quotidien local avait rapporté que des initiatives émanant de citoyens et d'organisations de la société civile demandaient à la Commission ougandaise des réformes du droit de modifier la constitution afin de supprimer la limite d'âge.

Au cours de sa visite en Allemagne en juin, le journal allemand Der Spiegel avait demandé à M. Museveni, “Si vous vouliez vous présenter encore à une autre élection présidentielle, la constitution devra être changée pour repousser la limite d'âge pour les présidents âgés de 75 ans. Est-ce que ce sera le cas?

M. Museveni aurait répondu: “Les Ougandais décideront.”

Me Sarah Bireete espère que la jeune génération va contrecarrer toute initiative visant à supprimer la limite d'âge :

78% de notre population sont des jeunes âgés de 0 à 30 ans. Seront-ils cette grande génération qui empêchera la levée de la limite d'âge.

Un utilisateur de Twitter sous le nom “She Wolf” plaisante que le pays devrait plutôt “lever sa limite de la mort”:

Les députés proposant la levée de l'âge limite sont des ennemis du progrès. Pourquoi ne pas lever la limite de la mort de sorte que leur maître puisse vivre éternellement?

Alexi Omondi quant à lui déplore le fait que le pays suivait un schéma connu à travers le continent africain:

Initiative irréfléchie. Sans imagination et à courte vue. Quel est le problème avec les Africains?

Claire Ahabwe n'a pas été surprise:

Ça ne me surprend pas. Cependant, ils devraient se rappeler que même le meilleur danseur quitte la scène

Kiyingi Elly est moins enclin de blaguer à ce sujet, soutenant que ce serait un jour de tristesse nationale si la constitution était finalement modifiée:

Un jour de tristesse nationale devrait être déclaré si c'est approuvé

Christiana Figueres, la “candidate mondiale” au poste de Secrétaire général de l'ONU

dimanche 24 juillet 2016 à 18:36
De UNclimatechange from Bonn, Germany - flickr: DSC_1485, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17651754

Christiana Figeres à la Conférence de Bonn sur le changement climatique en 2013. Photo de Wikimedia Commons (CC BY 2.0)

L'annonce de la candidature de la Costaricaine Christiana Figueres au poste de Secrétaire général des Nations unies porte à deux le nombre de femmes latino-américaines à vouloir assumer cette responsabilité. En mai dernier, c'est l'Argentine Susana Malcorra qui déposait sa candidature au même poste, provoquant polémiques et controverses.

À ce jour, on dénombre onze prétendants à la succession de Ban Ki-moon, l'actuel Secrétaire général, dont le mandat prendra fin le 1er janvier 2017.

Les candidatures de Figueres et Malcorra sont soutenues par l'opinion publique qui estime qu'il est grand temps “qu'une femme prenne la tête de l'organisation”. À vrai dire, il y a d’autres candidates pour diriger les Nations unies, comme l'ancienne ministre croate Vesna Pusic, la Bulgare Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, l'ancienne ministre moldave Natalia Gherman et l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Helen Clark.

Une “candidature mondiale”

Christiana Figueres, économiste et analyste costaricaine, est la fille de José Figueres Ferrer qui fut président du Costa Rica à trois reprises.

Elle est actuellement Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CMNUCC) et a activement participé aux négociations de la convention et du Protocole de Kyoto. À propos du changement climatique, elle a lancé une mise en garde en 2015 :

[…] que la lucha contra el cambio climático es un proceso y que la necesaria transformación de la economía mundial no se decidirá en una conferencia o en un acuerdo, [sino que es] “probablemente la tarea más difícil a la nos hemos encomendado, que es transformar intencionalmente el modelo de desarrollo económico por primera vez en la historia humana”.

[…] la lutte contre le changement climatique est un processus, et ce n'est pas en une seule conférence ou avec un simple accord que va se décider la mutation nécessaire de l'économie mondiale. […] Ceci est probablement la tâche la plus difficile qui nous ait jamais été confiée, transformer volontairement le modèle de développement économique pour la première fois dans l'histoire de l'humanité.

Quand on lui demande si l'Amérique latine soutient sa candidature, elle répond:

[…] las candidaturas a la secretaría general de la ONU “no deben ser entendidas como candidaturas subregionales o regionales. Deben entenderse como candidaturas globales”.

[…] les candidatures au poste de Secrétaire général de l'ONU “ne doivent pas être envisagées comme des candidatures sous-régionales ou régionales, mais plutôt comme des candidatures mondiales”.

Le jour de l'annonce officielle de sa candidature, Christiana Figueres a déclaré dans son discours de présentation avait l’énorme ambition “de redonner l'espoir au monde”. Sa priorité sera d'obtenir le règlement pacifique des conflits et de renforcer la capacité de réaction de l'ONU face aux crises, sous la bannière bleue des Nations unies, avec un optimisme responsable et patient :

Sin optimismo, sin la firme convicción de que nosotros los humanos sí somos capaces de solventar los problemas, no podemos ni empezar a avanzar.

Sans optimisme, sans la ferme conviction que nous, les humains, sommes capables de résoudre les problèmes, on ne peut même pas commencer à avancer.

Sur Twitter, quelques internautes soutiennent sa candidature :

J'espère bien que @CFigueres obtiendra le Secrétariat de l'ONU. Son travail à @UNFCCC le mérite.

Je suis très heureuse que Christiana Figueres postule pour être la prochaine Secrétaire générale des Nations unies. L'Accord de Paris a été un succès incroyable.

De Elza Fiuza/Agência Brasil - http://agenciabrasil.ebc.com.br/geral/foto/2015-12/entrevista-do-presidente-eleito-da-argentina-mauricio-macri, CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45440652

Susana Malcorra. Photo de Elza Fiuza – Agencia Brasil (CC BY 3.0).

“Docteur No”, une candidature controversée

L'autre candidate latino-américaine, Susana Malcorra, est ingénieure en électronique, et à partir de 2004, elle a occupé le poste de Chef des opérations et Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM). De 2008 à 2012, elle a été Secrétaire générale adjointe chargée de l'appui aux missions sur le terrain des Nations unies.

Sa candidature, cependant, ne va pas sans soulever de polémiques.

Alors qu'elle était Secrétaire générale adjointe, sa responsabilité a été mise en cause pour avoir occulté des dénonciations d'abus sexuels sur des mineurs commis par des Casques bleus et des forces de la paix en mission en Afrique. Ban Ki-moon l'avait lui-même surnommée à l'époque “Docteur No” pour ses réponses constamment négatives.

Mais plus récemment, chargée du ministère des Affaires étrangères de son pays, elle a rappelé la volonté du gouvernement d'accepter un groupe de réfugiés syriens et a affirmé pouvoir accueillir un contingent supplémentaire de déplacés originaires d'Amérique centrale :

En Argentine nous sommes disposés à recevoir des réfugiés sachant que la solution repose sur chaque pays.

Susana Malcorra (@SusanaMalcorra) 28 de junio de 2016

Le nom du successeur du Coréen Ban Ki-moon pourrait être annoncé d'ici la fin novembre.