PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Les Jamaïcains heureux pour leurs athlètes et un peu inquiets pour Rio

samedi 6 août 2016 à 22:36
The Rio Olympics 2016 logo. Image uploaded by Marcos Castellano, used under a CC BY-NC-ND 2.0 license.

Le logo des Jeux Olympiques de Rio 2016. Image téléchargée par Marcos Castellano, utilisée sous la licence 2.0 CC BY-NC-ND.

L’excitation est à son paroxysme en Jamaïque à l’aube des Jeux Olympiques à Rio. La ferveur patriotique, avec le soutien tout particulier apporté aux sportifs jamaïcains pour les épreuves d’athlétisme, devrait continuer de grandir.

Cependant, les logements inadaptés et les problèmes de sécurité ont légèrement refroidi l’ambiance. Bien que les journalistes sportifs évoquent principalement la forme des athlètes jamaïcains ainsi que leurs objectifs, les préoccupations demeurent.

Le journal Gleaner a ainsi mentionné un logement inachevé dans le Village des Athlètes, et a diffusé des séquences vidéo montrant des sols et douches non terminés, ainsi qu’un manque de mobiliers dans les chambres.

A VOIR: les Jamaïcains arrivent dans des chambres non terminées dans le village des athlètes, deux jours avant la Ruée vers l'or des Jeux Olympiques.

Les responsables d’équipes restent toutefois optimistes quant à une amélioration de la situation. Les médias locaux ont en revanche relaté les installations luxueuses présentes à bord du paquebot de l’équipe américaine de basket-ball. En raison de la grande attention médiatique entourant la superstar jamaïcaine Usain Bolt, ce dernier a pu, lui au moins, bénéficier d’un traitement à part.

Jamaican sprinter Usain Bolt. Image by Nick Webb, used under a CC BY 2.0 license.

Le sprinteur jamaïcain Usain Bolt. Image de Nick Webb, utilisée sous la licence 2.0 CC BY.

Bolt lui-même a effectué des séances photo à travers la ville, acceptant de plein gré de reproduire son geste « culte » (qui provient à l’origine d’une danse jamaïcaine) en compagnie de supporters. Il tweete ainsi :

Ils disent que ces enfants sont issus des plus dangereuses favelas de Rio mais ils sont notre Avenir

Le journaliste jamaïcain Kayon Raynor, qui travaille pour l’agence Reuters, évoque la certitude de Bolt de pouvoir battre son grand rival, Justin Gatlin :

Usain Bolt is promising to let American sprinter Justin Gatlin ‘feel his full wrath’ as he zones in on an unprecedented treble-treble of gold medals at the Rio de Janeiro Olympics.

Bolt was given a medical exemption by Jamaican officials to compete at the Rio Games after he pulled a hamstring during the Olympic trials and Gatlin wasted little opportunity in trying to get under the 29-year-old's skin.

Gatlin said the six-time Olympic gold medallist had been given ‘a medical pass’ to compete and Bolt said on Wednesday that had only served to fuel his desire to shut the American up by proving himself on the track.

‘Yes definitely, I think they have not learned over the years that the more you talk, the more I will want to beat you,’ Bolt told Reuters on Wednesday.

Usain Bolt a promis de faire « sentir toute sa fureur » au sprinteur américain Justin Gatlin, alors qu’il se projette vers un inédit triple-triplé de médailles d’or aux JO de Rio de Janeiro.

Les officiels jamaïcains ont fourni une dispense médicale à Bolt afin qu’il puisse participer aux Jeux de Rio, après sa blessure à la cuisse lors des sélections jamaïcaines. Une petite opportunité perdue pour Gatlin de battre son rival de 29 ans.

Gatlin a affirmé que le sextuple champion olympique avait obtenu un « laissez-passer médical » afin de concourir. En réponse, Bolt déclara mercredi dernier qu’il s’en était servi uniquement pour nourrir son désir de faire taire l’Américain en le battant sur la piste.

“Oui, je crois qu’ils n’ont vraiment pas compris ces dernières années que plus vous parlez, plus j’aurai envie de vous battre”, a déclaré Bolt à Reuters mercredi.

Pendant ce temps, les Jamaïcains arrivés à Rio ont pu noter que la sécurité a été fortement renforcée, et ont rapporté avoir entendu des coups de feu près de leur camp d’entraînement :

Members of Jamaica’s track and field delegation at the Olympic Games in Rio de Janeiro, Brazil endured an uncomfortable night on Saturday as gunshots rang out for hours from a favela (a slum in an urban area), which borders their training base accommodations at the Linx Hotel.

While concerned, team manager Ludlow Watts said he had full confidence in the security of the team, noting that the experience was a reminder of the vigilance needed.

He also sought to assure that every step is being taken to ensure the security of the entire delegation.

Les membres de la délégation jamaïcaine d’athlétisme aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, au Brésil, ont vécu une nuit désagréable samedi avec les coups de feu qui ont retenti pendant des heures dans une favela (un quartier pauvre en zone urbaine), près de leur base d’entraînement au Linx Hotel.

Bien qu’inquiet, le manager de l’équipe Ludlow Watts a affirmé avoir pleinement confiance en la sécurité de l’équipe, notant que cette expérience leur a rappelé le besoin d’être vigilant.

Il s’est également assuré que la sécurité de toute la délégation soit garantie.

Un autre journaliste sportif médite sur l’ambiance légèrement nerveuse à Rio avant le début des Jeux :

There is a great sense of tension in the air.

I mean, it's not every day you see regular hotel lobby security guards wearing bulletproof vests and packing extension clips. It's not everywhere on the planet you will constantly be told never to walk on the streets alone, or take a taxi (Uber is highly recommended), or basic stuff like that.

And I mean, it's not like we don't have problems of our own in Jamaica. But things here seem a bit rougher around the edges.

Une forte tension se fait sentir.

Je veux dire que ce n’est pas tous les jours que vous voyez les agents de sécurité de l’hôtel porter des gilets pare-balles. Ce n’est pas n’importe où que l’on vous dit de ne jamais marcher seul dans les rues, ou de prendre un taxi (Uber est vivement recommandé), ou quelque chose comme ça.

Ce n’est pas comme si nous n’avions aucun problème chez nous, en Jamaïque. Mais les choses ici semblent plus compliquées.

La médaillée d’or Shelly-Ann Fraser-Pryce mènera l’équipe jamaïcaine dans le stade olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Une photo, tweetée par Ricardo Makyn, montre son arrivée au camp d’entraînement avec ses cheveux mystérieusement recouverts ; la championne est réputée pour ses coiffures colorées et inhabituelles :

@realshellyannfp arrive au Linx Hotel, au Brésil, prête pour #Rio2016.

Mais alors que les nouvelles ne sont pas particulièrement enthousiasmantes, quelques Jamaïcains sont fatigués de cette couverture négative de Rio :

Pourquoi les soi-disant pays développés ne peuvent pas arrêter de haïr le Brésil et nous laisser profiter des Jeux Olympiques ? Bonté divine!

Comme toujours, les Jamaïcains conservent de grands espoirs quant à un déluge de médailles dans les épreuves d’athlétisme. Alors, que les Jeux commencent !

La vie des travailleurs immigrés dans la « petite Birmanie » thaïlandaise

samedi 6 août 2016 à 22:17
A migrant worker is pictured laboring in a construction site in Mahachai, Samut Sakhon, Thailand. (Photo: JPaing / The Irrawaddy)

Une travailleuse immigrée est photographiée en plein effort sur un chantier de construction à Mahachai, Samut Sakhon, en Thaïlande. (Photo : JPaing / The Irrawaddy)

Cet article de Nyein Nyein est paru sur The Irrawaddy, un site d'information indépendant de Birmanie, et il est reproduit sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

En flânant dans Samut Sakhon, juste au sud-ouest de Bangkok, la vision de personnes arborant les sarongs traditionnels drapés autour du corps appelés longyi ou tamein et parlant le birman pourrait donner l'impression à un étranger qu'il se trouve à Rangoun [Yangon dans la transcription phonétique du birman], la plus grande ville de Birmanie, plutôt que dans une ville thaï.

Pour de nombreux immigrés birmans de Thaïlande, le dimanche est le seul jour de repos de la semaine — un moment de détente et une courte bouffée d'oxygène loin de leur travail éprouvant ; mais pour des milliers d'autres employés à la journée, une tel moment de relâche n'existe pas.

Ceux qui ont migré dans la région sont souvent poussés par l'espoir de gagner un meilleur salaire. Samut Sakhon est perçu de l'extérieur comme un havre de paix, car la rémunération ici est connue pour être plus élevée qu'à Bangkok, mais l'industrie de la pêche située dans la province traîne toutefois la réputation de pratiquer des bas salaires et d'exploiter les travailleurs.

Connue localement sous le nom de Mahachai, mais appelée par bon nombre d'étrangers « petite Birmanie », la ville portuaire de Samut Sakhon héberge entre 300.000 et 400.000 immigrés birmans qui travaillent dans quelques 6000 usines, pêcheries et poissonneries.

Ma Thein Win est originaire de la région birmane de Tenasserim, et elle se trouve en Thaïlande depuis cinq ans. Elle travaillait auparavant à Bangkok mais, en avril, elle a déménagé à Samut Sakhon dans l'espoir de gagner un meilleur salaire en tant que travailleuse dans le bâtiment.

A 45 ans, cette mère de quatre enfants aspire à retourner dans son village natal dans le canton de Dawei.

« Mais nous n'avons pas d'argent et pas de toit ; comment pourrions-nous revenir et survivre ? » demande à mi-voix Thein Win tout en rangeant une pile de bois près du chantier de construction, où les hommes travaillent en haut des édifices inachevés.

De nombreux membres de la diaspora birmane de Thaïlande ont déclaré à The Irrawaddy que, s'il y avait des offres de travail avantageuses dans leur pays, ils y retourneraient plutôt que de chercher du travail dans un Etat étranger pour survivre.

Migrant workers are pictured laboring in the Talaat Kung shrimp market in Mahachai, Samut Sakhon, Thailand. (Photo: JPaing / The Irrawaddy)

Des employées immigrées sont représentées en plein travail sur le marché aux crevettes de Talaat Kung à Mahachai, Samut Sakhon, Thaïlande. (Photo : JPaing / The Irrawaddy)

« Nous gardons patience »

En 2012, Aung San Suu Kyi, qui était alors à la tête de l'opposition en Birmanie, a visité la Thaïlande — et Mahachai — pour la première fois. Elle s'y est rendue à nouveau en juin de cette année, cette fois en tant que conseillère d'Etat suite à la large victoire de son parti lors des élections de novembre 2015. Au cours de ce dernier voyage, Suu Kyi n'a rencontré qu'un petit nombre de migrants à Mahachai, après que les autorités thaï ont empêché des organisations de défense des droits humains et des ressortissants birmans venus en masse d'approcher la dirigeante birmane de facto.

Thein Win est l'une des nombreuses migrantes à ne pas avoir pu assister aux échanges de Suu Kyi avec les travailleurs birmans en Thaïlande. Evoquer la visite de la Dame lui fait monter les larmes aux yeux, ce qu'elle met sur le compte de « sentiments partagés. » Thein Win continue d'espérer que Aung San Suu Kyi fera en sorte d’ « amener de bonnes choses » dans leur vie.

Les travailleurs birmans de Talaat Kung, le marché aux crevettes, sont également saisis par l'émotion lorsqu'ils abordent la visite de la conseillère d'Etat et leur espoir de bénéficier de meilleures perspectives d'emploi, un appel entendu par Aung San Suu Kyi lors de son déplacement en Thaïlande. Les salaires des travailleurs sont souvent fluctuants, allant de 200 baht thaï (environ 5,2 euros) à 300 baht (environ 7,7 euros), cette fourchette haute étant le salaire journalier officiel minimum en Thaïlande, une somme qui n'est cependant que rarement versée aux travailleurs immigrés étrangers.

Tout en triant des crevettes sur une table, Aye Myat Mon confie à The Irrawaddy qu'elle gagne le salaire journalier minimum thaï pour huit heures de travail, mais que le nombre d'heures travaillées varie en fonction du stock de crevettes et autres fruits de mer. La jeune fille, qui prétend avoir 18 ans mais semble beaucoup plus jeune, est arrivée en Thaïlande il y a quatre ans de Moulmein, dans l'Etat Môn, et vit avec sa sœur — elle précise que seuls ses parents sont restés dans la maison familiale dans le sud-est de la Birmanie.

Convaincre des gens de s'exprimer publiquement sur les conditions de travail à Mahachai s'est révélé particulièrement difficile ; beaucoup des individus employés dans l'industrie de la pêche n'osent pas se plaindre à la presse.

Les patrons thaï répugnent à attirer l'attention des médias sur les docks, les marchés et les chantiers de construction de la région ; des travailleurs ont révélé à The Irrawaddy qu'ils craignaient de finir à la porte si l'on découvrait qu'ils avaient participé à un reportage sur la « petite Birmanie ».

« Etant donné que nous travaillons dans un autre pays, nous gardons patience, comme l'a dit Amay [Mère] Suu, » explique Ye Min, un employé de Talaat Kung, à The Irrawaddy, avant d'être interrompu par un supérieur, mettant fin à l'entretien.

Migrant workers are pictured laboring in the Talaat Kung shrimp market in Mahachai, Samut Sakhon, Thailand. (Photo: JPaing / The Irrawaddy)

Des employés immigrés sont représentés en plein travail sur le marché aux crevettes de Talaat Kung à Mahachai, Samut Sakhon, Thaïlande. (Photo : JPaing / The Irrawaddy)

« En proie au harcèlement »

Les travailleurs partagent aussi leurs expériences de la police thaï redoutée qui examine leurs papiers d'identité et leur permis de travail afin de s'assurer qu'ils ont l'autorisation d'exercer légalement une activité dans le pays.

« La police réclame de l'argent pour arrondir ses fins de mois quand elle soupçonne nos papiers [d'être incomplets], » rapporte d'une voix feutrée et sous réserve d'anonymat un homme qui travaille sur le marché aux crevettes.

On estime qu'il y a entre 3 et 4 millions de travailleurs migrants en Thaïlande, mais moins de la moitié ont une existence légale. Différentes politiques ont été mises en place pour aider les travailleurs birmans à obtenir des papiers en règle, en particulier lorsque ceux qu'ils avaient jusque-là arrivent à expiration. Cela comprend les démarches pour une demande de « carte rose » , ou permis de travail, que l'on peut chercher à décrocher à l'arrivée à échéance d'un visa de quatre ans.

« Ils sont souvent en proie au harcèlement même lorsque ce sont des travailleurs immigrés légaux, » affirme Sai Sai, salarié du Réseau pour les droits des travailleurs migrants, une organisation qui vient en aide aux migrants birmans de Thaïlande.

Sai Sai explique que les difficultés d'un travailleur à s'exprimer en thaï peuvent susciter la méfiance des autorités et conduire à son arrestation pour consommation présumée de drogue, tout comme le fait de voyager dans différentes provinces en Thaïlande — la « carte rose » ne facilite pas la liberté de circulation et permet uniquement aux travailleurs immigrés de rester dans la zone du pays où leurs papiers sont enregistrés.

Selon un rapport du Bangkok Post, la date limite de dépôt d'une demande pour un permis de travail destiné aux migrants a été prolongée jusqu'au 29 juillet, une échéance au-delà de laquelle les autorités font savoir qu'il n'y aura pas d'arrangement possible. Mais l'on s'attend à une nouvelle vague de mesures répressives — vis-à-vis des immigrés birmans de Samut Sakhon et dans le reste de la Thaïlande — pour qui remplir les conditions d'inscription demeure compliqué.

Migrant workers are pictured laboring in the Talaat Kung shrimp market in Mahachai, Samut Sakhon, Thailand. (Photo: JPaing / The Irrawaddy)

Travailleuses immigrées photographiées au travail sur le marché aux crevettes de Talaat Kung à Mahachai, Samut Sakhon, Thaïlande. (Photo : JPaing / The Irrawaddy)

Malgré les risques, les Chinois s'emparent du phénomène Pokémon Go

samedi 6 août 2016 à 22:10
Screen capture from Youtube.

Capture d'écran de Youtube.

Bien que Pokémon Go ne soit pas officiellement disponible en Chine, les joueurs chinois rivalisent d’inventivité pour accéder à leur tour à ce jeu de réalité augmentée qui, en véritable phénomène de société, captive depuis sa sortie des millions d'utilisateurs mobiles à travers le monde.

Le jeu s'appuie sur les données de Google Maps pour intégrer les personnages des jeux de la série japonaise Pokémon dans votre environnement de tous les jours. Lorsque vous vous déplacez, votre smartphone localise votre position grâce à son GPS et vous indique si vous approchez d'un Pokémon. Vous pouvez ensuite capturer le Pokémon qui apparaît sur votre écran, le dresser puis le faire combattre dans des arènes virtuelles.

Disponible sur la boutique App Store d'Apple dans une poignée de pays depuis le 6 juillet 2016, l'application a été développée par les studios Niantic, basés aux Etats-Unis. Si le jeu est techniquement “indisponible” sur l'App store chinois, de nombreux joueurs se sont débrouillés pour le télécharger et se lancer à la chasse aux Pokémon, envers et contre tout.

Car jouer à Pokémon Go en Chine n'est pas chose aisée – et n'est pas sans risques. En voici les raisons :

1. En Chine, les plateformes de téléchargement d'applications sont strictement censurées

Afin d'être affichés sur l'App Store chinois, tous les jeux en ligne — y compris Pokémon Go — doivent être préalablement validés par une commission de censure. Pokémon Go n'ayant pas encore été approuvé, les fans sont obligés d'utiliser des identifiants Apple étrangers pour télécharger l'application sur leur smartphone.

2. Les joueurs doivent franchir la Grande muraille électronique

Afin de se créer un compte, les joueurs ont besoin d'un réseau privé virtuel (VPN) pour contourner les filtres appliqués à l'Internet chinois — un dispositif de censure que l'on surnomme la Grande muraille électronique — et ainsi accéder aux serveurs du jeu. Ils ont également besoin d'un compte Google, dont les services sont bloqués en Chine continentale.

3. La plupart des joueurs doivent fausser leur localisation GPS

Les fonctions GPS du jeu étant verrouillées sur une grande partie du territoire chinois, les joueurs sont obligés de modifier leur localisation. Au début du mois de juillet, un grand nombre de joueurs chinois ont défini leur position GPS en Australie, conduisant ainsi à une panne des serveurs.

4. Certains joueurs profitent de la plateforme offerte par le jeu pour afficher leurs positions politiques

Après le lancement du jeu au Japon le 22 juillet, les serveurs de l'archipel ont dans un premier temps rencontré des problèmes techniques, pris d'assaut par des joueurs chinois y ayant défini leur position GPS. Par ailleurs, certains Chinois ont profité du jeu pour se livrer à des déclarations politiques. Selon le site d'informations TechinAsia, alors que les serveurs japonais de Pokémon Go étaient investis par les joueurs chinois, l'un d'entre eux est apparu au sanctuaire de Yasukuni, un lieu hautement controversé honorant les militaires morts au service de l'Empereur du Japon entre 1867 et 1951 :

A post that reached the top of Reddit’s massive Pokémon Go subreddit, for example, complained about high-level Chinese players monopolizing Japan’s Pokémon gyms. Some even used the game as a form of nationalist protest. A photo posted with the Reddit thread shows the gym at the Yasukuni Shrine being dominated by a player with a high-level Dragonite nicknamed “Long live China!”

Un article ayant rapidement fait le buzz sur l'imposant forum Reddit consacré à Pokémon Go se plaint du nombre de joueurs chinois de haut niveau qui monopolisent les arènes de combats Pokémon situées au Japon. Certains profitent même du jeu pour diffuser des messages nationalistes. Une photo postée sur le forum montre l'arène du sanctuaire de Yasukuni dominée par un joueur de haut niveau dont le Pokémon Dracolosse a été renommé “Longue vie à la Chine !”

Le sanctuaire de Yasukuni étant un lieu bien connu de la population chinoise, il est compréhensible que des joueurs s'y rendent. Mais bien que ce genre de déclarations politiques ne représente qu'une minorité de joueurs, de tels actes passent difficilement inaperçus et sont susceptibles de générer des sentiments de haine entre les joueurs de ce monde virtuel et ainsi attiser dans le monde réel le nationalisme extrême dont peuvent faire preuve les deux pays.

5. Les Pokémon sont en liberté au Xinjiang et dans le Nord-Est du pays

Tout l'intérêt du jeu réside dans son interaction avec l'environnement direct de l'utilisateur. Or, dans certaines régions de Chine, dont le Xinjiang et les provinces du Dongbei, dans le Nord-Est du pays (Heilongjiang, Jilin, Liaoning), les données GPS du jeu ne sont pas verrouillées, et les joueurs peuvent y capturer des Pokémon. Bien sûr, il faut se rendre physiquement dans ces régions pour pouvoir jouer.

Un joueur nommé @chekailiuhai a partagé sur le site de microblogging chinois Weibo ses astuces pour chasser des Pokémon dans le Dongbei :

玩pokemon 虽然东北不是封锁区 开数据或wifi就能玩 但是小精灵特别少 如果开vpn在家溜达两圈就能逮到3只

Bien que Pokémon Go ne soit pas bloqué dans la région du Dongbei, si vous accédez au jeu via une connexion ou un réseau wifi local, le nombre de Pokémon disponibles est très limité. Tandis que si vous utilisez un VPN, il vous suffira de sortir de chez vous pour en attraper.

6. Les joueurs chinois sont confrontés à de sérieux risques politiques

Comme certains l'ont souligné sur Weibo, l'utilisation d'un VPN au Xinjiang peut entrainer la coupure complète de sa ligne mobile.

Par ailleurs, depuis le lancement du jeu le 6 juillet dernier, une théorie du complot autour de Pokémon Go circule sur les réseaux sociaux, prétendant que le jeu est le résultat d'un projet mené par le gouvernement américain ayant pour but de récolter des données de géolocalisation sensibles.

Le 25 juillet, la Ligue de la Jeunesse Communiste de la province du Henan a mis en ligne un article sur Weibo relayant les incertitudes de certains internautes quant aux compagnies à l'origine de la technologie de géolocalisation sur laquelle s'appuie le jeu :

但是,游戏的技术基础GPS,追根溯源来说,是来自CIA和美国国家地理空间情报局。这两家机构可不是慈善机构,其中的交易,笔者对此的分析推测应该是游戏以使用该技术获取的地理数据作为交换 […]
7月11日,中国东三省和新疆地区解锁就已经解锁了,网上有部分玩家称某个游戏的站点被定位在了沈阳军区大院。东三省,是我国军工单位分部较密集的地区;新疆,是我国内陆的敏感地区。为何我国最先解锁的是这些地区?

La technologie de géolocalisation utilisée par le jeu provient de la CIA [via le fonds IN-Q-Tel] et de l'Agence nationale de renseignement spatial américaine. Ces organisations ne sont pas des oeuvres de bienfaisance, et on peut facilement imaginer que les développeurs du jeu devront livrer les données de géolocalisation [aux agences américaines] en échange de la technologie adéquate.
Le 11 juillet, alors que la géolocalisation du jeu était déverrouillée dans les trois provinces du Nord-Est ainsi qu'au Xinjiang, des joueurs ont rapporté que certains Pokémon se trouvaient à proximité de la base militaire de Shenyang. Le Dongbei abrite de nombreuses bases et institutions militaires, et le Xinjiang est une région hautement sensible. Pourquoi ces provinces ont-elles été les premières à être déverrouillées en Chine ?

Selon le joueur @lizexipablo, le Dongbei et le Xinjiang n'ont pas été déverrouillés le 11 juillet. Il prétend avoir pu accéder au jeu dès son lancement, et a même établi une carte des zones dans lesquelles la géolocalisation avait été verrouillée par les développeurs du jeu:

pokemon map

Bien que cette théorie ne soit basée que sur des suppositions, la technologie de géolocalisation étant utilisée par de nombreuses applications mobiles, ces allégations ont reçu un certain écho en ligne. Charles Liu du site The Nanfang cite le commentaire d'un internaute publié sur Weibo :

Then, when war breaks out, Japan and the US can easily target their guided missiles, and China will have been destroyed by the invasion of a Japanese-American game.

Lorsque la guerre éclatera, le Japon et les Etats-Unis pourront facilement cibler leurs attaques, et la Chine aura été détruite par la faute d'un simple jeu nippo-américain.

Avec la montée des manifestations les plus extrêmes du sentiment nationaliste à l'encontre des enseignes étrangères, les Chinois jouant à Pokémon Go courent le risque d'être considérés comme des traîtres et de faire l'objet de harcèlements ou d'attaques, à la fois en ligne et hors ligne.

Tout ceci pose la question suivante : peut-on jouer à Pokémon Go en toute sécurité en Chine ? Au vu du climat politique actuel, le mieux reste encore de fausser sa position GPS et d’espérer passer pour un patriote prosélyte parti prêcher sur des serveurs étrangers.

D'un autre côté, face au nombre considérable de joueurs chinois, la minorité que constituent ces trolls nationalistes engendre déjà agacement et animosité au sein de la communauté mondiale des joueurs. La solution la plus raisonnable semble être d'attendre le lancement officiel du jeu. Les studios Niantic cherchent actuellement à déposer la marque du jeu en Chine.

Mais certains internautes doutent que les autorités chinoises puissent un jour autoriser le jeu en Chine. Comme l'explique un Twitto chinois :

I think Pokémon Go should be locked in mainland China. Just imagine one day Nintendo's server had some technical problem and released a Mewtwo [a Pokémon character] at Tiananmen Square. Then a large number of gamers would chase after Mewtwo carrying Xiaome's mobile chargers [which are not very safe and could explode if over-heated]. Do you think the police officers would believe that they were chasing after the characters? They would think that the group of people were about to launch a terrorist attack!

Je pense que Pokémon Go devrait être bloqué en Chine continentale. Imaginez qu'un jour, les serveurs de Nintendo rencontrent un problème techniques et relâchent un Mewtwo [un Pokémon rare] sur la place Tiananmen. Une horde de joueurs se lancerait à la poursuite du Pokémon, armés de leurs batteries portables Xiaomi [qui ne sont pas réputées pour leur sécurité et peuvent exploser en cas de surchauffe]. Pensez-vous que les forces de l'ordre croiront qu'ils chassent un Pokémon ? Non, ils penseront qu'il s'agit d'un groupe terroriste sur le point de commettre un attentat !

Un nouvel assassinat de militante écologiste au Honduras fera-t-il enfin cesser l'impunité ?

jeudi 4 août 2016 à 12:24
La Paz, Honduras. Fotografía tomada de Wikimedia Commons. Del Dominio Público.

La Paz, Honduras. Photo Wikimedia Commons. Domaine Public.

 ¡Lesbia Yaneth vive, la lucha sigue!
¡Berta vive, la lucha sigue!

Lesbia Yaneth vit, la lutte continue!
Berta vit, la lutte continue!

Cette phrase marque la fin du communiqué publié par le Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (Consejo Cívico de Organizaciones Populares et Indígenas de Honduras – COPINH) dans son blog qui dénonce l’assassinat de Lesbia Yaneth Urquía, dirigeante communautaire tuée au Honduras. L’enquête sur cet assassinat est actuellement en cours, et des mobiles politiques sont soupçonnés. Néanmoins, pour les militants écologistes au Honduras et ailleurs, ceci est un meurtre politique qui secoue le pays alors qu’il est toujours en train de se remettre de celui de Berta Cáceres, militante et membre du COPINH assassinée il y a quatre mois.

Malgré le silence sur des mobiles politiques de l’assassinat au début des enquêtes officielles, la mort de Lesbia Urquía a été condamnée au niveaux national et international comme un coup de plus à la lutte écologiste dans la région. Peu après on a appris que parmi ceux qui sont impliqués se trouve un employé d’une des compagnies en charge du projet hydroélectrique faisant.

Les controverses sont nombreuses et l’indignation est généralisée. Au-delà des débats, la mort d’Urquía a poussé les Honduriens et les défenseurs des droits humains à souligner l’insécurité des militants écologistes et la grave situation des droits humains dans le pays.

Les conflits entre les organisations indigènes, l’Etat et les multinationales sont concentrés sur l’utilisation des terres et des rivières. Pour la population locale, l’exploitation des ressources se déroule souvent sans leur accord et à leur détriment. Entre autres, le Mouvement Indigène Lenca de La Paz (Movimiento Indígena Lenca de La Paz – MILPAH), a indiqué que les multinationales obtiennent des licences écologiques de manière illégale, sans la consultation libre et publique requise par la convention 169 de l’Organisation internationale du travail, qui concerne les peuples indigènes et tribaux, signée par l’Etat hondurien.

Les communautés locales surveillent les projets pour vérifier qu’ils ne nuisent pas à leur survie, et demandent à’être consultées avant la prise des décisions pour qu’elles puissent en bénéficier. Pour se faire entendre, elles ont organisé des manifestations et des barrages routiers pour rejeter le passage en force de l'administration et empêcher certains travaux, comme les chantiers de projets hydroélectriques dans le département de La Paz.

Après l’assassinat d’Urquía, le COPINH a accusé formellement le gouvernement hondurien, et l'armée et la police de complicité, et enfin,  toutes les institutions publiques d'intimidation permanente avec pour but la réalisation des projets qui nuisent directement au bien-être des communautés locales. La pression s’intensifie et le COPINH exige que le gouvernement réponde et écarte l’impunité qui a engendré le nombre alarmant de meurtres dans le pays. Beaucoup de gens sont venus aux obsèques de Lesbia Urquía, ce qu’on peut voir dans une vidéo partagée par la chaine médiatique Hondured 13 :

Des organisations écologistes comme CENSAT Agua Viva ont lancé un appel pour éviter que l’impunité empêche des enquêtes sur les assassinats d’Urquía et de Cáceres, et donc renforce la persécution des défenseurs écologistes :

Hacemos eco de las exigencias del COPINH en búsqueda de justicia para que los feminicidios de Lesbia y de Berta Cáceres no queden en la impunidad.  Hacemos un llamado urgente al Estado hondureño para que adelante las investigaciones pertinentes para castigar a los responsables de estos hechos y a su vez, permita la reacción de una Comisión Independiente de Expertos liderada por la Comisión Interamericana de Derechos Humanos que investigue el asesinato de Berta Cáceres.

Exigimos al Estado hondureño que cese la persecución y la violación de derechos humanos de las defensoras y defensores de la naturaleza, que expulse e investigue con celeridad a los miembros de fuerzas policiales y militares involucrados en crímenes en su contra, e implemente todas las medidas necesarias para que sus instituciones cumplan con las obligación de protegerles e impulsar su legítima labor de defensa.

Nous nous faisons l’écho des appels du COPINH en quête de justice, pour éviter que les féminicides de Lesbia et Berta Cáceres ne restent pas dans l’impunité. Nous lançons un appel urgent à l’Etat hondurien de faire avancer les enquêtes pertinentes pour que les responsables de ces crimes soient punis et, à son tour, de permettre à une commission indépendante d’experts dirigée pas la Commission interaméricaine des droits humains d’enquêter l’assassinat de Berta Cáceres.

Nous exigeons que l’Etat hondurien arrête la persécution et les violations des droits humains contre les défenseurs et défenseuses de la nature, qu’il expulse et investigue avec célérité les membres des forces policières et militaires impliqués dans les crimes, et qu’il mette en peuvre toutes les mesures nécessaires pour que ses institutions assument leurs responsabilités de protéger les écologistes et encourager leur travail légitime.

L’Initiative mésoaméricaine des Femmes défenseuses des droits humains (Iniciativa Mesoamericana de Mujeres Defensoras de Derechos Humanos) a réalisé une infographie des agressions commises dans la région contre les défenseuses écologistes. Voici la publication sur leur compte Twitter :

AlerteDefenseurs Mettez fin aux agressions contre les militants de défense des droits humains en Amérique Centrale

De la même manière, le Réseau Latino-Américain des femmes défenseuses des droits sociaux et environnementaux (Red Latinoamericana de Mujeres Defensoras de Derechos Sociales y Ambientales)  a déclaré avec véhémence :

Exigimos al gobierno Hondureño que cesen los asesinatos a defensores de la naturaleza. Basta de matarnos por defender nuestros derechos.

Pedimos a la comunidad internacional que garanticen los derechos de los y las Defensoras en nuestro legítimo ejercicio; y en el caso particular de Honduras que los asesinatos ocurridos como el de Berta Cáceres y el de Lesbia Yaneth Urquia se investiguen y castiguen con severidad para terminar con la impunidad.

Nous exigeons que le gouvernement hondurien mette fin aux assassinats des défenseurs de la nature. Arrêtez de nous tuer pour avoir défendu nos droits.

Nous demandons que la communauté internationale garantisse les droits des défenseurs et défenseuses dans l’exercice de notre travail légitime ; et que, surtout dans le cas du Honduras, les assassinats comme ceux de Berta Cáceres et Lesbia Yaneth Urquia fassent l'objet d'enquêtes et les auteurs sévèrement châtiés pour en finir avec l’impunité.

Des statistiques alarmantes

Les militants écologistes en Amérique Latine en général, et surtout dans le cas du Honduras, sont les cibles de persécution et violences. Dans ces pays les multinationales, souvent alliées aux pouvoirs politiques ou économiques, cherchent à exploiter les diverses ressources naturelles locales. Les résultats de ces contestations sont des chiffres alarmants. D’après Global Witness, dans son rapport En terreno peligroso (“En terrain dangereux”), « 185 meurtres ont été documentés l’année dernière [2015] dans le monde entier, un chiffre annuel qu’on croit être le plus élevé jusqu’à présent […] Les graves restrictions sur les informations impliquent que, sans doute, le chiffre véritable est encore plus élevé. »

Selon l’introduction du rapport de l’organisation ¿Cuántos más? (« Combien de plus ? »), le Honduras se trouve dans une position inquiétante quant  aux statistiques. En plus, les assassinats se produisent dans des circonstances qui, avec les limitations sur les informations, rendent plus difficile les enquêtes et aggravent l’impunité :

Each week at least two people are being killed for taking a stand against environmental destruction. Some are shot by police during protests, others gunned down by hired assassins. As companies go in search of new land to exploit, increasingly people are paying the ultimate price for standing in their way.

We found that at least 116 environmental activists were murdered in 2014 – that's almost double the number of journalists killed in the same period. A shocking 40 % of victims were indigenous, with most people dying amid disputes over hydropower, mining and agri-business. Nearly three-quarters of the deaths we found information on were in Central and South America.

Globally, it’s likely that the true death toll is higher. Many of the murders we know about occurred in remote villages or deep within the jungle, where communities lack access to communications and the media. It’s likely many more killings are escaping public records.

Chaque semaine au moins deux personnes sont tuées pour avoir pris position contre la destruction écologique. Certaines sont assassinées par balle par la police pendant les manifestations, d'autres par des tueurs à gages. Alors que les compagnies cherchent des nouvelles terres pour exploiter, de plus de plus de personnes souffrent les conséquences de s’y opposer.

Nous trouvons qu’au moins 116 militants écologistes ont été assassinés en 2014 – ce qui est presque deux fois le nombre de journalistes tués pendant la même période. Une choquante proportion de 40% des victimes étaient indigènes, et la majorité de ces personnes sont mortes à cause des disputes sur l’énergie hydroélectrique, les mines, et les affaires illégales liées à l’agriculture. Près de trois quarts des meurtres sur lesquels nous avons trouvé des informations ont eu lieu en Amérique Centrale et du Sud.

Le vrai chiffre est probablement plus élevé. Beaucoup des meurtres dont nous avons connaissance se sont produits dans des villages isolés ou en plein jungle, où les communautés manquent d’accès aux communications et aux médias. De plus, il est probable qu’il y ait beaucoup d’autres meurtres qui restent inconnus du public.

Dans son rapport « Terreno peligroso », 185 meurtres au total sont documentés pour l’année 2015, 60% de plus qu’en 2014. Parmi ceux-ci, 66% (122) ont eu lieu en Amérique Latine.

Entre-temps, d'autres organisations comme l’Organisation des Nations Unies et l’Union Européenne, ainsi que des individus sur les réseaux sociaux, continuent de s’exprimer, alors que les Honduriens se demandent : que faut-il pour finalement en finir avec ce fléau ?

Un nouveau désastre écologique frappe les côtes du Chili

mercredi 3 août 2016 à 17:01
Mejillones, Chile. Foto del usuario de Flickr Marcos Escalier. Usada bajo licencia CC 2.0

Mejillones, Chili. Photo de l'utilisateur de Flickr Marcos Escalier. Utilisée sous licence CC 2.0

Un nouveau désastre écologique sévit sur les côtes du Chili depuis début mai 2016. S'ajoutant au phénomène de marée rouge, qui a tué vingt-quatre millions de saumons et touché des centaines d'autres espèces marines sur l'île méridionale de Chiloé, cette fois c'est dans la baie de Mejillones, au nord, que plus de trois tonnes d'anchois morts se sont accumulés sur la côte.

Trois tonnes d'anchois morts retrouvés échoués dans la baie de Mejillones.

Les anchois ne sont pas les seuls à avoir été touchés : d'autres espèces comme les lions de mer ont également échoué sur la côte.

#Mejillones 15 LIONS DE MER ont été trouvés MORTS à Playa Grande

Bien que le phénomène El Nino ait été pointé du doigt, des biologistes de l'université d'Antofagasta ont déclaré que “ce type d'échouage de masse ressemble plutôt à l'action d'un virus ou d'une bactérie, une intoxication due à une prolifération de micro-algues toxiques, ou bien à un changement radical des conditions océanographiques.”

Cependant, de meme qu'à Chiloé les pêcheurs accusent les élevages de saumons de cette tragédie écologique, à Mejillones certains attribuent cette mortalité à la Corpesca, une entreprise qui opère dans cette zone.

#Mejillones On accuse la #Corpesca de se débarrasser de ses déchets sans traitement et ainsi de provoquer la mort des poissons.

Certains pêcheurs ont fait des prises de vues sous-marines dans différents secteurs de la baie. Ils ont découvert “une masse importante de poissons morts ou moribonds entre cinq et vingt mètres de profondeur”, ainsi qu'une “grande quantité de sédiments associée à une activité industrielle” (la pêche). De son côté, Juan Antonio Menares Henríquez à partagé sur Facebook une vidéo montrant ce qu'il a trouvé dans la mer : des poissons morts, partout. Sur YouTube, Diego Olmos a téléchargé une vidéo de poissons morts ou moribonds s'accumulant sur le rivage.

Está la cagada en este planeta.

C'est la merde sur cette planète.

Bien d'autres citoyens expriment leur indignation :

@biobio C'est un DESASTRE cette histoire de #Mejillones. Qu'est-ce qu'on va pouvoir produire ici s'il n'y a que mort et contamination ? Et les autorités ne font rien !!!

Il faut en finir avec la contamination de notre mer #Antofagasta#Mejillones#Chiloé#Quintero#Varazón#Derrame etc… Mutants à la Tchernobyl 😬

Le 19 mai, le maire de Mejillones et des représentants des artisans pêcheurs ont déposé une plainte à la Brigade des délits environnementaux pour qu'une enquête puisse élucider les causes de cette surmortalité des espèces marines.

Le maire de #Mejillones et les pêcheurs ont déposé une plainte pour contamination.