PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

L'Epiphanie fêtée dans la tradition par les Houtsoules d'Ukraine

lundi 21 janvier 2013 à 12:23

Le photographe Maxim Balandyukh a publié un photo-reportage [en ukrainien] sur les festivités selon la tradition de l'Epiphanie (la fête religieuse qui célèbre chez les chrétiens orientaux le baptême de Jésus dans le Jourdain ; Vodokhreshcha en ukrainien) chez les Houtsoules du village de Kryvorivnya dans les Carpathes à l'ouest de l'Ukraine.

La visite du PDG de Google en Corée du Nord, racontée sur le blog de sa fille

lundi 21 janvier 2013 à 12:03

Le PDG de Google, Eric Schmidt, s'est rendu en Corée du Nord en décembre, et sa fille a raconté sur son blog [en anglais] ce qu'a vu la délégation dans le royaume ermite. Extrait :

[à propos de l'installation internet de pointe du pays] Ça a l'air excellent, non ? Toute cette activité, tous ces moniteurs. […] Seul problème : personne ne faisait vraiment quoi que ce soit. Quelques-uns déroulaient ou cliquaient, les autres ne faisaient que regarder fixement […] Pas de tête qui se tourne, pas d'échange de regard, pas de réaction aux stimuli. Ils auraient aussi bien pu être des mannequins.

Sri Lanka : Code de déontologie pour les médias

lundi 21 janvier 2013 à 08:26

Le blog Freedom Of Expression Sri Lanka rapporte que le gouvernement sri lankais a lancé une procédure visant à introduire un code de déontologie pour les médias traditionnels et les médias en ligne afin de standardiser ce secteur. [lien en anglais].

Syrie : réactions à la mort de 80 étudiants à l'université d'Alep

dimanche 20 janvier 2013 à 08:08

Tweet de @SyriaCampaigns :

Imaginez-vous : Vous passez un examen et vous regardez la pendule, il vous reste 15 min. Tout à coup vous entendez des explosions. Fin. #AleppoUniversity

 

C'est arrivé le 15 janvier 2013. Le premier jour des examens, la guerre en Syrie a frappé au coeur de l'université d'Alep, quand deux explosions ont tué plus de 80 personnes et blessé plus de 160 autres sur le campus. En réaction à ce dernier épisode tragique de la plongée de la Syrie dans la violence, Nour al-Ali, sur son blog, a très bien exprimé son “incapacité à porter le deuil” en tant que “Syrienne impuissante”, en ces termes :

Je ne sais pas ce que je suis en train d'essayer de dire ; je dois encore trouver une thèse correcte pour ce billet, mais je n'arrive plus à porter le deuil normalement. Oui, c'est cela que je veux dire. Je ne sais plus comment absorber la mort, que ce soit métaphoriquement, littéralement, philosophiquement ou tout ce que vous voulez qui se termine en ent. Je ne peux pas accepter de voir sortir de Syrie des images aussi grotesques avec les deux mains croisées et les larmes qui coulent. D'ailleurs, je n'arrive plus à pleurer non plus. Je ne suis pas du genre à traduire mes émotions en larmes, bien que je le voudrais. Il arrive un moment où le fait de se trouver si loin commence à vous miner, et vous ne fonctionnez plus normalement. Je ne sais pas si d'autres éprouvent cela, mais quant à moi, pour l'instant, je meurs mille fois chaque jour juste en lisant les informations. Je me dis, qu'est-ce que je fais ici, pourquoi est-ce que je ne suis pas là-bas. Et là, un silence dissonant m'assourdit. Je n'ai pas de réponse.

 

Des messages de deuil et de colère sont venus peupler les hashtags #AlepoUniversity  et #AleppoUniMassacre. Jouant sur les homonymes “diplôme universitaire” et “martyre” en arabe, @arwamenla fait la remarque sur Twitter :

Il n'y a qu'en #Syrie qu'on peut obtenir son شهادة en passant ses examens de fin d'année… & je ne parle pas de شهادة en tant que diplôme universitaire. #AleppoUniMassacre

 

Selon @farah_sooriah :

Apparemment Bachar Al Assad se sent menacé par les étudiants qui passent leurs examens de fin d'année, alors il les bombarde. #FreeSyria #AleppoUniMassacre

 

Et ce tweet de Tarik Aldiery :

Il faut tuer les étudiants universitaires parce qu'ils sont intelligents & pourraient contribuer quelque chose de positif pour le pays. #AssadLogic #AleppoUniMassacre

 

Nora Basha ‏@Nora0315 écrit :

“Il est évident que le massacre à l'université faisait partie d'un plan systématique pour faire autant de blessés que possible.” #AleppoUniversity

 

Et Mouna Hashem @mannoush dit :

Assad bombarde les étudiants à l'université d'Alep (#AleppoUniversity) le premier jour de leurs examens, puis il force ceux qui ont survécu à clamer ses louanges ! #HangASSad2013

 

Micheline Hazou (@mich1mich) note :

Quels mots peuvent exprimer le fait qu'#Assad bombarde la nouvelle génération d'une nation ??? #AleppoUniversity #Syria #Assadcrimes

 

Peut-être est-ce parce que les étudiants représentent l'avenir d'une nation que cet évènement a frappé de manière si douloureuse tout autour du monde. Des veillées d'urgence ont été annoncées sur Facebook par des universités d'un bout à l'autre des Etats Unis d'Amérique et du Canada.

L'université est un lieu sacré, un endroit où l'on se rend pour apprendre et devenir des hommes et des femmes qui contribueront un jour à la société. C'est de là que se construit l'avenir de notre pays. C'est sensé être l'endroit le plus sûr du monde.

Ce n'est pas le cas en Syrie. Le 15 janvier, l'université d'Alep a été bombardée par les forces d'Assad alors que les étudiants passaient leurs premiers examens de fin d'année. Le nombre total de blessés et de morts est en train d'être établi sous les décombres, au milieu de la destruction.

Nous affirmons notre solidarité avec les étudiants de l'université d'Alep et nous honorons leur souvenir de par les Etats Unis.

 

Au Brésil, les travaux de la Coupe du Monde menacent le “Musée Vivant” indigène

samedi 19 janvier 2013 à 17:43

Il y a quelque six ans, le bâtiment abandonné du Premier Musée de l'Indien, à Rio de Janeiro au Brésil est devenu un “musée vivant” et a accueilli de nombreuses communautés indigènes.

Des baraquements étaient installés à proximité du fameux stade carioca, le Maracana, et en peu de temps les installations ont pris le nom de Aldeia Maracanã ou Village Maracanã.

Le 12 janvier 2013, dans la matinée, le Village Maracanã s'est réveillé encerclé par la police militaire équipée de tenues anti-émeutes. Sans prévenir et sans mandat [en portugais], la police militaire s'apprêtait à expulser la communauté. Le quartier autour du stade Maracanã fait l'objet d'une restructuration majeure dans la perspective de la Coupe du Monde 2014 et des Jeux Olympiques de 2016.

La page officielle du Village Maracanã sur Facebook, créée il y a quelques mois en novembre 2012, a lancé un appel à l'aide [en portugais]. En très peu de temps, des dizaines de militants des droits de l'homme sont entrés en scène.

Dans un reportage vidéo réalisé par le collectif TVMemóriaLatina [en portugais] des membres de la communauté ont affirmé vouloir résister pacifiquement.

Durant la journée du 12 janvier, environ 200 militants se sont rassemblés pour protéger le village. Le député fédéral Marcelo Freixo du Parti pour le Socialisme et la Liberté (PSOL/RJ), et le président de la Commission de défense des droits de l'homme et de la citoyenneté sont arrivés sur les lieux et ont dû escalader le mur d'enceinte du village pour pouvoir discuter avec les leaders indigènes retranchés à l'intérieur.

“Ceux qui veulent nous aider dans la lutte continuent à entrer par le mur latéral”, rapporte Combate Racismo Ambiental. Un ouvrier du chantier du Maracanã a été licencié [en portugais] après avoir rejoint le sit-in. Conexão Jornalismo raconte [en portugais] et ajoute :

Photo by Comitê Popular Rio Copa e Olimpíadas on Facebook.

Photo du Comitê Popular Rio Copa e Olimpíadas sur Facebook.

A reação dos índios, a participação popular e de lideranças políticas, além do papel exercido pelas mídias alternativas - independentes de compromisso com as decisões do governador e prefeito - surpreenderam o governo Estadual.

La réaction des indiens, la participation populaire et des leaders politiques ainsi que le rôle joué par les médias alternatifs- libres de tout compromis vis-à-vis des décisions du gouverneur et du maire- ont surpris le gouvernement de l'Etat [de Rio de Janeiro].

Après des heures de négociations tendues entre la police, les militants, les élus et les représentants du Ministère Public, la police a décidé de quitter les lieux [en portugais].

 

Photo by Carlos Latuff (@CarlosLatuff) “Indigenous leaders speak to those present at the Maracana Village" http://twitpic.com/bumy2p

Photo de Carlos Latuff (@CarlosLatuff) “les leaders indigènes parlent aux participants du Village Maracana” http://twitpic.com/bumy2p

Le moment où les portes du village ont été rouvertes a été filmé en vidéo, ainsi que la réaction du musicien Yuka. Le rappeur et artiste soul de São Paulo Criolo était également à Rio pour un concert ce jour-là et a encouragé son public à faire beaucoup de bruit pour le Village Maracanã. “Mais comment peut-on me détruire ou penser à détruire le Musée de l'Indien pour faire un parking ?” :

Le collectif Geração Invencivel [en portugais] qui a couvert cette journée de tension sur sa page Facebook, a lancé une manifestation le 15 janvier sur proposition du Mouvement Etudiant Populaire Révolutionnaire (MEPR, Movimento Estudantil Popular Revolucionário).

Un article publié sur le Washington Post intitulé “Indigenous squatters living by Rio’s Maracana stadium” [les squatters indigènes vivant aux alentours du stade Maracana] a provoqué un vague d'indignation, comme celle d'Angela Toledo du mouvement canadien #IdleNoMore [en anglais] :

On en est arrivés là, des peuples indigènes appelés “squatters”, ça sera quoi ensuite? Les Jeux doivent être faits avec les gens, pas contre eux! Boycottez la #WorldCup si on ne respecte pas la justice et les procédures. #idlenomore!

Et Andrea Neves, qui habite à Maracanã, a déclaré:

C'est triste ce que le gouvernement veut faire de nous: démolir un musée et une école pour la Coupe du Monde de 2014. On a besoin de l'aide de la presse internationale, parce que la plupart des gens ne sait même pas ce qu'il se passe, et les politiciens cachent tout.

“Nous voulons être un Musée Vivant”

L'héritage historique et culturel de ce bâtiment vieux de 147 ans est indéniable. C'était le premier Museu do Índio (Le Musée de l'Indien [en portugais], créé par Darcy Ribeiro en 1953, et déplacé en 1977 dans le quartier de Botafogo où il est toujours en activité [en portugais].

Agência Olharesa a réalisé un documentaire sur la lutte et les espoirs des habitants:

Un groupe d'Indiens brésiliens, appartenant à différents groupes ethniques de tout le pays occupe depuis octobre 2006 un vieux bâtiment colonial abandonné.

Le bâtiment abritait autrefois l'ancien Musée de l'Indien, jusque 1977, quand le Musée a été déplacé à son emplacement actuel, dans le quartier de Botafogo. Le mois prochain, la bataille des Indiens pour défendre cet espace, qui est le leur de plein droit, sera ardue. Avec la restructuration du stade Maracanã juste à côté, la Mairie de Rio pourrait décider de la démolition de l'immeuble pour en faire un parking ou un centre commercial. Les Indiens veulent créer la première université indigène du Brésil.

Une campagne a été lancée sur la plateforme Pressure Cooker [en portugais] de l'association Meu Rio, qui promeut la participation civique. La pétition [en portugais] est adressée au Gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Sérgio Cabral, et a déjà reçu 1 614 messages directs des sympathisants du village. Elle demande “que le Gouverneur entreprenne de ne pas démolir le bâtiment de l'ancien Musée de l'Indien et assure le maintien des habitants dans l'actuel Village Maracanã”. Le Procureur de la République André Ordacgy y est cité [en portugais] :

Todos os órgãos, com exceção do governo do estado, são contrários à demolição. Temos um parecer do Conselho Regional de Engenharia e Agronomia (Crea) contrário à demolição. Também o Instituto do Patrimônio Histórico e Artístico Nacional (Iphann) está contra.

Toutes les institutions, à l'exception du gouvernement de l'Etat [de Rio de Janeiro] s'opposent à la démolition. Nous avons reçu l'avis du Conseil Régional de l'Ingénierie et de l'Agronomie (CREA), hostile à la démolition. Même l'Institut du Patrimoine Historique et Artistique National y est opposé.

Raphael Tsavkko et Debora Baldelli ont collaboré à cet article.