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«Ebola russe» : un projet citoyen pour documenter les décès en garde à vue en Russie

lundi 18 janvier 2016 à 23:24
A Russian journalist's website is tracking deaths in police custody to raise awareness of the issue. Images mixed by Tetyana Lokot.

Une journaliste russe publie sur son site des informations sur les décès survenus lors d'interpellations policières pour sensibiliser à cette question. Collage Tatiana Lokot’.

En 2015, 197 personnes sont décédées en garde à vue, en cellule d'isolement (IVS) ou en centre de rétention (SIZO). Des décès qui se produisent souvent dans des circonstances mystérieuses, et de nombreux détenus sont retrouvés morts avant même de s'entendre signifier leur acte d'accusation ou avant que commence le procès. Le projet de journalisme citoyen «Ebola russe» rassemble ce que l'on sait de ces 197 cas..

«Ebola russe» est le bébé de la journaliste Maria Berezina et il a été imaginé pour assurer une veille sur les décès dans les commissariats, en cellules d'isolement ou autres lieux similaires, tels les cellules de dégrisement. Les statistiques ne prennent pas en compte les détenus déjà condamnés à une peine de prison ; elles ne recensent que les décès qui surviennent lors d'une détention provisoire ou administrative.

Maria Berezina, qui a travaillé pour l'Agence d'investigations journalistiques de Saint-Pétersbourg et pour l'agence Tass, a lancé le site en mars 2015. En travaillant pour le blog du journaliste d'opposition Oleg Kachine, elle a remarqué que des décès survenaient régulièrement et a décidé d'étudier les données du ministère de l'Intérieur en accès libre faisant état de décès dans les locaux policiers. Et elle a fait cette découverte stupéfiante : dans toute la Russie, de 9 à 29 personnes meurent chaque mois entre les mains de la police, mais il y a peu d'enquêtes ouvertes, et encore moins de coupables découverts.

Maria Berezina a fait part de sa découverte à Oleg Kachine, et il s'est aussitôt lancé dans un article sur ces cas et cette tendance inquiétante, qu'il a intitulé «Ebola russe».

Если новости каждый день приносят внезапную смерть в полицейском участке, то речь действительно идет о какой-то странной эпидемии, нуждающейся в точном выяснении ее причин, локализации и эффективной борьбы с нею. Это менее интересно, чем Донбасс, это не вызовет бурных обсуждений в социальных сетях, да и скучно читать заунывно повторяющиеся одинаковые истории — «Умер, умер, умер». Но вы уверены, что умирать всегда будет кто-то другой, не вы? Я по поводу себя совсем не уверен, и я боюсь этой эпидемии, и хочу, чтобы все ее боялись, потому что она страшная, и ее нужно остановить.

Si c'est tous les jours que l'on on apprend aux informations un décès inopiné dans un commissariat, alors il s'agit vraiment d'une épidémie qui nécessite que l'on élucide précisément ses causes, qu'on en localise les cas et qu'on la combatte efficacement. C'est moins intéressant que le Donbass, ça ne fait pas buzzer les réseaux sociaux, et c'est ennuyeux de lire sempiternellement les mêmes tristes mots «décédé, décédé, décédé». Mais êtes-vous bien sûr que ça tombera toujours sur quelqu'un d'autre, jamais sur vous ? En ce qui me concerne, je ne suis sûr de rien [le journaliste a en particulier déjà été violemment agressé et laissé pour mort en 2001, Ndlt] et cette épidémie m'effraie. Je veux que tout le monde en ait peur, parce qu'il y a de quoi, et il faut la stopper.

Maria Berezina a décidé d'améliorer la visibilité de ces données en accès libre et a lancé un site dédié en empruntant le titre que Kachine avait donné à son article. Un travail commencé en 2015, mais les données du MVD qu'elle a exploitées partent de septembre 2014.

Maria Berezina, the journalist behind "Russian Ebola." Photo from Facebook.

Maria Berezina, la journaliste à l'origine de l'«Ebola russe». Photo : Facebook.

Peu après le lancement du site, Maria Berezina a explicité son travail quotidien dans une interview à «Spectre».

Искать такие сообщения не сложно. Я просто ищу в «Яндекс.Новостях», вбиваю запросы типа «Полиция. Умер». Времени это занимает немного. Три раза в день я мониторю интернет, это недолго. Запостить саму новость тоже — минуты две.

Ce n'est pas difficile de rechercher ces avis de décès. Je vais tout simplement sur Yandex, j'entre une requête du genre «Police. Décès». Je fais cette recherche sur internet trois fois par jour, ça ne prend pas longtemps. De poster une actualité non plus, deux minutes au plus.

A côté des avis quotidiens de décès et des chiffres globaux pour le mois, le site publie aussi l'opinion d'avocats et défenseurs des droits de l'homme sur des questions telles que les abus des forces de l'ordre et les droits des détenus.

Le rapport 2015 de l'«Ebola russe» ne contient que des chiffres et des faits, mais ils dessinent un tableau effrayant :

En octobre 2015, un habitant de Vladikavkaz, Vladimir Tskaïev, a été interpellé parce qu'il était soupçonné d'avoir agressé un fonctionnaire des OMON (équivalent des CRS russes) ; sa mort a été constatée à l'hôpital le lendemain de son arrestation. La police a déclaré que l'homme s'était tapé la tête contre le sol, mais ses parents ont jugé ces affirmations douteuses et sont allés manifester dans la rue. Les collaborateurs impliqués et le chef du département de police criminelle ont par la suite été arrêtés, et le ministre de l'Intérieur d'Ossétie du Nord a perdu son poste. C'est l'un des rares cas où les parents d'une victime soupçonnant des violences policières ont pu obtenir quelque résultat. Les cas les plus douteux de décès en garde à vue sont laissés dans l'ombre.

Dans une interview récente [en anglais] au Daily Dot, Maria Berezina explique qu'elle ne compte pas obtenir une réponse officielle des organes de police russes. Le centre national de lutte contre l'extrémisme l'a interrogée sur son site, et elle a bien compris que personne ne prenait son travail au sérieux.

Même si la journaliste n'attend ni changement significatif ni amélioration de la part de la police, elle ajoute que le site «Ebola russe» a été créé «pour que les gens puissent penser par eux-mêmes». D'après ses propres mots, elle n'avait pas envie de montrer la police russe sous un jour uniquement négatif : «Peut-être qu'elle ne fait rien de répréhensible, mais alors pourquoi les gens continuent à mourir ?»

Le Japon célèbre les images spectaculaires d'une île volcanique naissante

lundi 18 janvier 2016 à 19:51
Nishinoshima, October 2015

Vidéo des Garde-côtes japonais. Dernières nouvelles : dernier enregistrement des éruptions à Nishinoshima. Le cône de cendres continue de croître, nouvelle plage créée également. Octobre 2015. ANN News – Chaîne YouTube Officielle.

Une île volcanique située dans l'océan Pacifique, à l'extrême sud des principales îles japonaises, a attiré l'attention des utilisateurs japonais des médias sociaux durant les deux dernières années.

Location of Nishinoshima Island. Image from <a href=

Nishinoshima (西 之 島) est située dans les îles Ogasawara, près de 1000 kilomètres au sud de Tokyo. L'île constitue actuellement le sommet d'un immense volcan sous-marin qui s'élève à 3000 mètres du fond de l'océan.

Depuis Novembre 2013, les éruptions volcaniques ont permis de joindre les deux îles, multipliant la superficie totale par quatre fois pour atteindre 2,7 km². Les éruptions ont créé un cône de cendres fumantes à 110 mètres au dessus du niveau de la mer.

caption.

Image de la NASA d'une nouvelle île (initialement appelée ” Niijima ” ) en Décembre 2013. Les éruptions en cours fusionneraient rapidement Niijima avec l'île voisine Nishinoshima. (Orientation de la carte: le nord est vers le haut ).

Ce tweet du Comité  de Coordination pour la Protection du Japon des Tremblements de Terre (GSI) montre à quel point l'île s'est élargie au cours des deux dernières années.

La ligne blanche pointillée montre les contours de l'île d'origine. La ligne bleue montre à quels endroits les éruptions volcaniques ont créé une nouvelle île en Décembre 2013. Au fil du temps, les deux îles ont fusionné.

Une information sur les changements de la superficie de Nishinoshima a été publiée. Une photographie aérienne prise par GSI le 9 Décembre 2015 (Heisei 27), montre comment l'île s'est agrandie au cours des deux dernières années.

Les éruptions spectaculaires combinées à la croissance rapide et visible de l'île se sont emparées de l'imagination du public japonais.

Une page consacrée à Nishinoshima a généré plus de 200.000 visites et des dizaines de pages d'informations sur les réseaux sociaux japonais et même sur le site japonais Matome Naver.

Les éruptions au cours des deux dernières années ont fourni des images spectaculaires :

Les images de Nishinoshima publiées par NHK sont extraordinaires.

En 2013, quand l'éruption du volcan a commencé, un meme internet viral a été généré comparant la forme de la nouvelle île à Snoopy.

Maintenant que les deux îles [Niijima et Nishinoshima] ont fusionné complètement pour former une nouvelle île, vous pouvez constater la ressemblance sur cette photographie aérienne.

Cependant, la ressemblance avec Snoopy était de courte durée. En juillet et août 2014, les coulées de lave ont augmenté, causant un développement rapide de l'île vers l'est.

De temps à autre, les médias publient un dossier sur les images spectaculaires des éruptions volcaniques dans la région.

À un moment donné, une partie de la côte s'est effondrée dans l'océan, ce qui a réduit la taille de l'île.

Nishinoshima semble un peu plus mince suite à un glissement de terrain survenu après une éruption […]. Il est intéressant de prédire quels types de plantes et de créatures marines envahiront l'île.

En date du 29 décembre, la surface de Nishinoshima se composait de coulées de lave et d'un cône impressionnant de cendres. Il est prévu que l'île continuera à croître dans les années à venir, même si l'activité volcanique semble être en pause pour le moment.

[L'activité volcanique de Nishinoshima connaît une accalmie] Selon la Garde côtière du Japon, tandis que les cônes de cendres à Nishinoshima ont éjecté des roches aussi lourdes que quatre tonnes, l'activité volcanique devrait cesser pour le moment.

Angola: Le président souhaite “réguler” l'accès aux réseaux sociaux

lundi 18 janvier 2016 à 13:51

José Eduardo dos Santos, Presidente de Angola. Foto: CC-BY-2.0

José Eduardo dos Santos, Président de l'Angola. Photo: Gobierno de Chile | CC-BY-2.0

Le Président de l'Angola, José Eduardo dos Santos (JES), a soutenu, lors de son discours de Nouvel An, l'instauration d'une loi pour réguler les réseaux sociaux mais selon le portail MakaAngola, géré par le journaliste Rafael Marques de Morais, JES veut “controler” ce qui est publié sur les réseaux sociaux dans son pays. Il se sentirait “injurié et humilié”, cite le portail:

No seu discurso de fim de ano, o presidente José Eduardo dos Santos reiterou a vontade de, em 2016, estender a sua ditadura, por via aparentemente legal, às redes sociais, onde se sente injuriado e humilhado. Esse é um dos seus grandes projectos para o novo ano. Quanto à fome que assola as populações do Cunene e arredores, bem como outros males gravosos que afectam o povo angolano, o presidente está-se nas tintas.

Dans son discours de fin d'année, le président José Eduardo dos Santos a renouvelé le désir d'étendre sa dictature, en 2016, et par des voies apparemment légales, aux réseaux sociaux, où il se sent insulté et humilié. Il s'agit de l'un de ses grands projet pour la nouvelle année. Quant à la famine qui ravage les populations du Cunene et des environs, tout comme les autres calamités qui affectent le peuple angolais, le président s'en désintéresse complètement.

L'auteur du même article souligne que le gouvernement angolais contrôle les principaux organes de communications sociales publics comme le Journal d'Angola, la Télévision Publique d'Angola (TPA) et la Radio Nationale d'Angola (RNA) et que, dès 2011, le président montrait déjà des prétentions à contrôler l'internet:

(…) Nessa altura, o presidente remeteu à Assembleia Nacional, para aprovação, a proposta de Lei de Combate à Criminalidade no Domínio das TIC e dos Serviços da Sociedade de Informação.

(…) A ce stade, le président a déposé pour approbation, à l'Assemblée Nationale, la proposition de Loi visant à combattre la criminalité dans le domaine des TIC et des services de la société de l'information.

Redoutant les effets du printemps arabe:

No mesmo período, o presidente proferiu um discurso contra as redes sociais, o último reduto que tem escapado ao controlo do seu regime. Fê-lo também para prevenir-se dos possíveis efeitos da Primavera Árabe em Angola. Este movimento popular, bastante promovido nas redes sociais, derrubou ditadores instalados no poder há mais de 20 anos no Norte de África, nomeadamente na Tunísia e no Egipto. Somando 36 anos na presidência da República de Angola, José Eduardo dos Santos é um dos mais antigos ditadores no mundo ainda agarrados ao poder.

Le président a, dans le même temps, proféré un discours contre les réseaux sociaux, dernier réduit qui échappe encore au contrôle de son régime. Le but est aussi de devancer les possibles effets du printemps arabe en Angola. Ce mouvement populaire, très en vogue sur les réseaux sociaux, a déjà fait tomber de nombreux dictateurs installés au pouvoir depuis plus de 20 ans, dans le Nord de l'Afrique, tels que la Tunisie et l’Égypte. Après 36 ans à la présidence de la République d'Angola, José Eduardo dos Santos est l'un des plus ancien dictateur encore accroché au pouvoir.

L'annonce du président a soulevé une vague de protestations sur les réseaux sociaux dont Facebook:

Man Zé perdeu juízo! A Facebook não é a sua TPA, RNA, ANGOP e nem o seu JORNAL DE ANGOLA…. Vais rir nós aqui na Facebook temos liberdade de expressão! Ouviu bem idiota!

Man Zé (NdT: surnom du président, “Man” pouvant être assimilé à “frère”, et “Zé” étant le diminutif de “José”) a perdu la tête! Facebook n'est pas son TPA, RNA, ANGOP ni son JOURNAL D'ANGOLA…. Tu vas rire, sur Facebook, on a la liberté d'expression! t'as bien entendu abruti!

Ernesto Rodrigues commente:

O maior assassino de toda a África.
Este JES com [a] sua fortuna, considerada pela Revista FORBES, como um dos homens mais ricos do mundo, tudo as custas de muito roubo do povo angolano, este faz de uma nação, como que sua fosse.
É óbvio que merece uma condenação pelos crimes cometidos e só o TRIBUNAL INTERNATIONAL DE HAYA [Haia] para o fazer e punir antes que morra esse malandro ordinário que é sem duvida o energúmeno do JES.

Le plus grand assassin de toute l'Afrique.
Ce JES que le magazine Forbes classe parmi les plus riches du monde, et sa fortune amassée sur le dos du peuple angolais, fait comme si la nation lui appartenait.
Il est clair qu'il mérite une condamnation pour les crimes qu'il a commis et le TRIBUNAL INTERNATIONAL DE LA HAYE est le seul à pouvoir le faire et à punir avant qu'il ne meure, le minable escroc qu'est, sans aucun doute, cet énergumène de JES.

Eddy Nicolai lui répond:

Olha, vão se lixar os que criticam e falam atoa! Querem que o país mude? Então mudem vocês mesmos! Porque não importa quem for o presidente desse país, se o vosso comportamento continuar atrasado, o país vai continuar na merda. Falei

Écoutez, allez tous vous faire foutre, ceux qui critiquent et disent n'importe quoi! Vous voulez que le pays change? Alors changez d'abord vous-même! Parce que quel que soit le président de ce pays, si votre comportement continue à être un comportement d'arriérés, le pays restera dans la même merde. Voilà

Interdiction de partager

O Presidente e as Redes Sociais. Captura de tela por MakaAngola

Le Président et les réseaux sociaux. Capture d'écran de MakaAngola

La motion soutenue par le président prévoit l'interdiction du partage d'enregistrements, de films ou de photographies d'autres personnes sans leurs consentements, même s'ils sont obtenus avec l'autorisation [des personnes concernées]. Les peines encourues étant de deux à huit ans d'emprisonnement. Selon l'activiste des droits de l'homme et journaliste angolais, Rafael Marques de Morais, “cette proposition de loi est étrange” parce que:

Da sua leitura resulta que, se transmitirmos via Facebook uma fotografia do presidente sem o seu consentimento, podemos ir presos. Estará mal redigido, ou o regime prepara-se para instaurar uma censura absurda, de cariz norte-coreano, na esfera digital? Também a submissão obrigatória a queixa pode querer salvaguardar o facto de os queixosos serem sempre a família presidencial, o PGR e outras figuras do regime que se sintam acossadas pelas redes sociais.

De sa lecture, il résulte que, si l'on transmet via Facebook, une photo du président sans son consentement, on peut être arrêté. Serait-elle mal rédigée ou bien le régime se prépare-t-il a instaurer une censure absurde dans la sphère digitale, et dans le plus pur style nord-coréen? L’assujettissement obligatoire à la plainte, peut aussi vouloir couvrir le fait que les plaignants proviennent toujours de la famille présidentielle, le PGR (Portail du Gouvernement de la République) et autres figures du régime qui se sentent harcelés par les réseaux sociaux.

La Centrale 7311, groupe de débats et de défense des droits de l'homme en Angola, conteste les intentions présidentielles et les compare à un “plan de censure d'Internet présenté par la famille Dos Santos“.

La contestation en ligne pourrait être suivi de manifestations de rues. La réalisation d'une marche pacifique est d'ailleurs prévue même si l'on craint l'habituelle réaction violente de la police:

Qualquer manifestação feita pelo povo seja ela de qualquer tipo, o governo considera ameaça. (…) Tivemos vários episódios do género. Quantas manifestações [pacíficas] foram feitas e que resultou em [prisões], feridos etc? A situação das mães e esposas dos [arguidos] [15+2] ou seja 17, que suas famílias levaram surra e mandaram cães neles! (…) E Quando reclamavam pelos direitos, lhe receberam o lugar para dar a uma só pessoa, tal de general, na tentativa de se defenderem, mandaram pra lá 40 patrulheiros equipados e motoqueiros. Destruíram tendas, idosas e algumas Jovens [foram] agredidas. [Detiveram] um jovem que à muito luta as injustiças. Talvez só um dos subúrbios de Angola, lá bem nos fundos onde nem rádio nem tv nem luz, ou seja qualquer meio chega. É, me mostre ser inocente das atrocidades que o nosso governo é capaz de cometer por uma simples manifestação. Agora se for da cidade ou seja de um meio social já informado, este ou é [Cego] ou se faz de [cego]. Agora digo: Nós só vamos até ao palácio ou ao largo da independência em manifestação, se realmente o PR, proibir o uso de internet no país ou nos jovens.

Toute manifestation du peuple, sous n'importe quelle forme que ce soit, est considéré par le gouvernement comme une menace. (…) Il y a déjà eu plusieurs épisodes de ce genre. Combien de manifestations (pacifiques) se sont terminées par des [arrestations], blessés etc? La situation des mères et des épouses des [inculpés] [15+2] 17 en tout, dont les familles ont été rossées ou victime des chiens! (…) Et quand ils ont revendiqué leurs droits, ils leur ont envoyé 40 patrouilleurs et des motards. Ils ont détruits des tentes, brutalisé des personnes âgées et des jeunes [ont été] agressés. [Ils ont arrêté] un jeune qui luttait depuis longtemps contre les injustices. Peut-être seulement dans une banlieue d'Angola, là-bas dans les fin-fonds où n'arrive ni radio, ni télé, ni électricité, où aucun autre moyen de communication. Voilà de quelles atrocités notre gouvernement est capable de commettre juste pour une simple manifestation. Maintenant si on est de la ville ou d'un milieu social bien informé, et que l'on ne voit rien, alors on est soit [Aveugle] ou on joue les [aveugles]. Alors aujourd'hui je l'affirme: nous irons manifester jusque devant le palais présidentiel ou la place de l'Indépendance, si vraiment le PR (Président de la République), interdit l'utilisation d'internet aux jeunes ou dans le pays.

2015, une année de progrès pour la diversité sexuelle

dimanche 17 janvier 2016 à 18:50

LGBT parade in front of La Moneda, Santiago de Chile in 2009. In 2015 Chile became the seventh South American country to recognise same-sex unions. PHOTO: By CiudadanoGay (Picasa) [CC BY 3.0) via Wikimedia Commons

Un défilé LGBT devant La Moneda, à Santiago du Chili, en 2009. En 2015, le Chili est devenu le septième pays d'Amérique du Sud à reconnaître le mariage homosexuel. Photo par CiudadanoGay (Picasa) [CC BY 3.0) via Wikimedia Commons

L'année 2015 a été marquée par des progrès aux quatre coins du monde dans les domaines des droits LGBTI et de la diversité sexuelle, notamment avec le droit au mariage.

Le premier pas s'est fait juste avant l'été en Irlande, un pays principalement catholique où l'homosexualité est restée un crime jusqu'en 1993. Le 22 mai, les citoyens ont été appelés au vote afin de déterminer si, du point de vue de la loi, le mariage pouvait être accordé à deux personnes sans distinction de sexe. Les électeurs ont tranché pour avec une majorité de 62%. L'Irlande est ainsi devenue le premier pays au monde à élargir le mariage aux couples homosexuels à l'issue d'un vote populaire.

Un mois plus tard, le 26 juin, les réseaux sociaux ont explosé avec le hashtag #LoveWins [L'amour gagne], en réponse à l'arrêt de la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Obergefell v. Hodges. Cet arrêt rend le mariage homosexuel légal en vertu du 14ème amendement de la Constitution des États-Unis. Le juge Anthony M. Kennedy s'est exprimé au sujet de cette décision historique :

No union is more profound than marriage, for it embodies the highest ideals of love, fidelity, devotion, sacrifice, and family. In forming a marital union, two people become something greater than once they were. As some of the petitioners in these cases demonstrate, marriage embodies a love that may endure even past death. (…) Their hope is not to be condemned to live in loneliness, excluded from one of civilization's oldest institutions. They ask for equal dignity in the eyes of the law. The Constitution grants them that right.

Il n'y a pas d'union plus significative que le mariage, car il incarne les plus hauts idéaux : l'amour, la fidélité, la dévotion, le sacrifice et la famille. Par le mariage, deux personnes deviennent plus grandes qu'elles ne l'étaient. Comme le montrent certains demandeurs dans ces affaires, le mariage représente un amour qui traverse même la mort. (…) Ils espèrent ne pas être condamnés à vivre dans la solitude, exclus de l'une des plus vieilles institutions de la civilisation. Ils demandent une dignité égale aux yeux de la loi. La Constitution leur accorde ce droit.

Quelques semaines après, le 21 juin, la Cour européenne des droits de l'homme a décidé que le refus de l'Italie de reconnaître et de protéger légalement les unions homosexuelles allait à l'encontre de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Selon celui-ci, chaque individu a le droit au respect de sa vie privée et familiale. Cette victoire est peut-être la plus importante dans le domaine des droits LGBTI depuis l'affaire Toonen v. Australia, qui s'était conclue avec l'abolition de la dernière loi australienne interdisant la sodomie. Cet événement avait suivi la décision du Comité des droits de l'homme des Nations unies qui donnait une protection aux rapports sexuels entre adultes consentants en vertu du concept de la “vie privée” détaillé dans l'article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

La Cour suprême des Etats-Unis met fin à la discrimination en matière de mariage. Photo : Ted Eytan (CC BY-SA 2.0).

La Cour Suprême des Etats-Unis met fin à la discrimination en matière de mariage. Photo : Ted Eytan (CC BY-SA 2.0).

Le 22 octobre le Chili a également célébré ses premières unions civiles entre personnes du même sexe, devenant le septième pays d'Amérique du Sud a reconnaître ces unions légalement. C'est il y a bien longtemps que l'on déplorait les tristes années du règne du président Ibañez del Campo, connu pour son homophobie revendiquée. À l'époque, des rafles et des arrestations massives de personnes homosexuelles se soldaient en internements dans des camps de concentration pour “inadaptés sociaux” à Pisagua, dans le nord du pays.

Le plus haut tribunal de Colombie légalise l'adoption par les couples homosexuels.

L'égalité des droits s'est également élargie cette année à l'adoption par les couples homosexuels. Dans une décision de justice historique, la Cour constitutionnelle colombienne a demandé aux agences d'adoption de ne pas discriminer à l'encontre des couples de personnes du même sexe. C'est après neuf heures de débat que la Cour a tranché pour l'adoption d'enfants par ces couples. “L'orientation sexuelle ou le sexe d'une personne n'a pas de lien avec une inaptitude morale, physique ou mentale à adopter un enfant”, a déclaré la présidente de la Cour suprême, Maria Victoria Calle Correa. Cinq ans après avoir légalisé le mariage homosexuel, le Portugal a également rendu légale l'adoption d'enfants. Le 23 septembre 2015, des partis de la majorité socialiste du Parlement ont présenté des propositions de loi garantissant aux couples de personnes de même sexe le droit à l'adoption et à la fécondation in-vitro. Ces propositions ont été approuvées le 20 novembre et sont désormais en attente de promulgation par le président.

2015 a été une année de grands progrès pour beaucoup, mais ces avancées n'affectent que dans une moindre mesure le “T” et le “I” de la communauté LGBTI. Les communautés trans et intersexuées font toujours face à des obstacles d'importance et dans beaucoup de cas, le droit au mariage n'apporte pas de vraie amélioration dans leur vie. À ce jour, aucun des groupes n'évolue sur les mêmes bases que le reste de la population. Ils sont largement discriminés à l'emploi et pour l'accès aux soins médicaux, en plus de subir du harcèlement et des violences injustifiées.

Discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, le genre et l'intersexualité : incompréhension des droits des personnes intersexuées dans l'EU.

Dans le cas des personnes intersexuées, il est malheureusement devenu banal de faire subir à ces enfants des procédures médicales et chirurgicales inutiles afin de faire concorder leur apparence avec les stéréotypes de genre binaires. Ces procédures souvent irréversibles peuvent causer des infertilités permanentes, des douleurs, des incontinences, des pertes de sensation sexuelle, ainsi que des souffrances mentales à vie. Elles sont conduites régulièrement sans le consentement plein, libre et informé de la personne concernée.

Un projet de recherche entamé en avril 2009 par l'ONG internationale Transgender Europe en collaboration avec le journal multilingue en ligne Liminalis recense, surveille et analyse les assassinats de personnes trans dans le monde. Depuis début 2008, l'assassinat d'une personne trans est signalé tous les trois jours en moyenne. D'après le projet Trans Murder Monitoring [Recenser les assassinats de personnes trans] de Transgender Europe, 271 assassinats ont été signalés entre octobre 2014 et septembre 2015, soit une personne toutes les 36 heures.

Aujourd'hui est un jour important. C'est la journée de commémoration pour les personnes trans. Et nous nous souvenons.

Le 20 novembre a eu lieu la 16ème journée de commémoration pour les personnes trans. La première avait eu lieu en 1999 après le décès de Rita Hester, une femme de couleur trans, en 1998 au Massachusetts. Depuis, chaque année, un nombre croissant de personnes trans et de militants prennent le temps de se souvenir du nombre de vies perdues dans le monde en raison de violences transphobes. Ces statistiques dramatiques ont poussé certains activistes et sympathisants à proposer une adaptation de la journée de deuil vers une journée de résistance pour les trans. La journaliste trans Claire-Renee Kohner s'exprime dans Bustle :

Transwomen are the most visible on the trans-spectrum and it’s easy to forget that transmen exist and experience a greater level of erasure than us women. Transman Michael Hughes, who brought the recent influx of bathroom bill legislation into perspective by posting selfies of himself in a women’s restroom, told Bustle, “I'm glad there's a ‘day’ that people new to the table, new to these conversations, can get involved. But like you, I feel every day is a day of visibility for us; It's 24/7/365 for trans people.”

Les femmes trans sont les plus visibles parmi la communauté trans, et il est facile d'oublier que les hommes trans existent et qu'ils font face à encore plus d'effacement que nous les femmes. Michael Hughes, homme trans, a apporté de la nuance aux récentes propositions de loi sur les toilettes publiques en mettant en ligne des photos de lui dans les toilettes pour femmes. Il a été interrogé par Bustle : “Je suis heureux qu'il y ait un jour où ceux qui sont nouveaux dans le domaine, dans ces conversations, puissent s'impliquer. Mais tout comme vous, je pense que chaque jour est un jour de visibilité pour nous. C'est 7j/7, 24h/24, 365 jours par an pour la communauté trans.”

Magnifique. Des activistes intersexués et des hijras (femmes trans) se rassemblent pour manifester contre la discrimination en Inde.

Les séparatistes ukrainiens bloquent plus de 100 sites d'information dans la “République populaire de Lougansk”

dimanche 17 janvier 2016 à 14:21
Dans les zones occupées de Lougansk, les internautes ont fait état de plus de cent sites ukrainiens bloqués. Images mixées par Tetyana Lokot.

Dans les zones occupées de Lougansk, les internautes ont fait état de plus de cent sites ukrainiens bloqués. Images mixées par Tetyana Lokot.

Plus d'une centaine de sites d'information ukrainiens sont actuellement inaccessibles dans la “République populaire de Lougansk”, située dans la région de Lougansk, en Ukraine orientale, et occupée par une milice pro-russe depuis les manifestations de 2014 qui ont mené à l'éviction de l'ancien Président Viktor Ianoukovitch.

Les chefs séparatistes disent bloquer l'accès aux sites d'information afin de protéger les citoyens de l'influence “déstabilisante” des médias ukrainiens. Le blocage aurait commencé le 8 janvier, en conformité avec un décret du Ministère de l'information de l'autorité séparatiste.

Le site d'information indépendant d'Ukraine orientale Ostrov rapporte que les responsables séparatistes de Lougansk ont fait pression sur les fournisseurs locaux d'accès à internet pour faire appliquer la censure, et qu'ils ont contacté les fournisseurs à la mi-décembre 2015 avec une liste d'environ 117 URL à bloquer. Le nombre de sites qui sont aujourd'hui déclarés bloqués oscille entre 113 et 117, selon les compte-rendus des médias.

Le gouvernement national d'Ukraine considère que la République populaire de Lougansk est une zone non officielle et illégale. Il n'est pas surprenant que les chefs locaux contestent les sites d'information indépendants, étant donné que nombre d'entre eux reflètent des opinions divergentes quant au statut du territoire.

Bien que la liste d'URL à bloquer diffusée en décembre inclue le site d'Ostrov, ostro.org, ainsi que les programmes d'information de la BBC en ukrainien, les deux sites sont toujours accessibles à Lougansk. Toutefois, les sites d'information populaires tells que Ukrainska Pravda, Obozrevatel, Novoe Vremya, TSN, et 24 TV sont paraît-il bloqués. Les utilisateurs cherchant à accéder à ces sites et à d'autres sites internet dans le territoire dirigé par les séparatistes ont rapporté tomber sur une erreur du type “Page web inacessible”. Il avait été signalé à quelques reprises, et ce dès le 21 décembre 2015, que certains FAI de Lougansk avaient déjà commencé à bloquer les sites d'information urkainiens, donc avant que le décret de “déstabilisation de l'information” ne prenne effet.

Radio Liberté, dont le site ukrainien figurait également sur la liste des sites bloqués, a rappelé à ses followers sur Twitter l'existence d'outils de contournement tels que Psiphon permettant d'accéder aux contenus bloqués.

Un certain nombre de sites d'information ukrainiens ne fonctionnent plus sur le territoire dirigé par le groupe de la RPL. Voici comment contourner les blocages [une infographie explique comment rechercher, télécharger, installer et utiliser Psiphon pour se connecter aux sites bloqués avec un moteur de recherche classique].

Les régions dissidentes d'Ukraine orientale ont longtemps cherché à restreindre l'accès aux médias en ligne ukrainiens afin de renforcer leur mainmise sur la sphère de l'information. En juin 2015, l'autre “république” séparatiste pro-russe de la région du Donetsk a établi une liste noire dans le cadre d'une nouvelle loi ayant pour but d'”aider à réguler l'utilisation des technologies de l'information et assurer une sécurité de l'information”. Les autorités séparatistes n'ont jamais diffusé une liste complète des URL bloquées, mais les médias locaux ont rapporté que la liste noire contenait un certain nombre de sites d'information ukrainiens.