PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Un économiste convoqué par le parquet mozambicain après avoir écrit une lettre ouverte au président

vendredi 30 mai 2014 à 13:40
Nuno Castel-Branco. Photo par l’Institut d’Etudes Sociales et Economiques (IESE), duquel Castel-Branco a été directeur.

Nuno Castel-Branco. Photo par l’Institut d’Etudes Sociales et Economiques (IESE), duquel Castel-Branco a été directeur.

Tous les liens renvoient vers des pages en portugais, sauf mention contraire.

En novembre 2013, l’économiste et professeur des universités Nuno Castel-Branco était accusé d’avoir proféré des insultes à l’égard du chef de l’État mozambicain après avoir publié une lettre ouverte, dans laquelle il exprimait son opinion vis-à-vis du gouvernement du président Armando Guebuza. Il aura finalement été entendu par le Bureau du procureur général de la République (PGR) du Mozambique le 26 mai 2014. Le parquet l’avait convoqué une première fois en décembre 2013 mais, prétendant ne pas en avoir été notifié, il n’avait pas comparu (comme l’avait alors rapporté Global Voices en fournissant plus de précisions sur l’affaire).

Dans cette lettre, Castel-Branco critique fermement Armando Guebuza et va même jusqu’à lui suggérer de présenter sa démission pour ses agissements incontrôlables et sa politique perpétuant la pauvreté et poussant le Mozambique au bord du gouffre, entre autres.

Sur la page Facebook du journal Canal Moz, Lissay Zucula écrit un commentaire, en réaction à une publication relatant l’événement, dans lequel il suggère que le parquet ferait mieux de se soucier d’affaires criminelles plus sérieuses plutôt que de contrevenir à la liberté d’expression :

A PGR, é ”marionete” do governo (PR). Isto é uma campanha de intimidação,a ser assim,deviam prender todos Moçambicanos,porque o Povo está do lado do Dr Castelo Branco. Ele não disse nada que não se soubesse,apenas teve a coragem de fazê-lo,dirigido ao causador da desgraça nacional (Tio Patinhas). A procuradoria,devia se preocupar em investigar os casos ”quentes”,que pöem o estado de ”joelhos” perante o crime organizado,e não perturbar pessoas que falam e escrevem o que o Povo sente,mas que não tem oportunidade de exprimir. Moçambique não é e nunca será de quem está ou estará na ponta vermelha,este País,é de todos Moçambicanos,repito;todos…

Le PGR est une marionnette du gouvernement (du président de la République). Tout ceci est une campagne d’intimidation. Tant qu’à faire, ils devraient arrêter tous les Mozambicains, étant donné que le Peuple est du côté du Dr Castelo-Branco. Il a toujours dit tout haut ce qu’il pensait et a seulement eu le courage d’en faire autant en s’adressant cette fois au responsable du malheur national (l’oncle Picsou). Le parquet ferait mieux de se soucier d’enquêter sur des affaires plus « tendues » qui mettent l’État à la merci du crime organisé, et de ne pas entraver les personnes qui disent et écrivent ce que le Peuple ressent mais n’a pas la possibilité d’exprimer. Le Mozambique n’appartient pas et n’appartiendra jamais à celui qui siège ou siègera à la présidence de la République. Ce Pays appartient à tous les Mozambicains, je répète, à tous les Mozambicains…

Par ailleurs, il convient de remarquer qu’en décembre 2013, les journaux Canal de Moçambique et MediaFax, avaient été blâmés pour usage abusif de la liberté de la presse après avoir tous deux publié la lettre.

À la sortie de son audience devant le parquet, Nuno Castel-Branco a déclaré ne pas regretter son combat : en écrivant la publication qu’il a publiée sur Facebook, il avait pour intention de susciter le débat sur des thèmes qu’il qualifie de sérieux pour le pays. « La lutte continue », conclut-il, comme on peut l’entendre dire dans la vidéo ci-dessous :

Une pétition [en anglais] en défense de la liberté d’expression circule sur internet depuis fin 2013, accordant un soutien particulier à l’économiste Nuno Castel-Branco.

Mauritanie : Les blogueurs et net-citoyens ont également leur mot à dire sur les élections

vendredi 30 mai 2014 à 13:37

Avec les élections présidentielles à l'horizon, les Mauritaniens anticipent ce que les prochains jours leur réservent. Un large éventail de l'opposition envisage de bouder [fr] le vote fixé au 21 juin. À cet égard, le Forum national pour la démocratie et l'unité – FNDU (une coalition de 17 partis et groupes d'opposition) a annoncé [en] son refus de prendre part aux élections, dénonçant l'absence de tout accord à ce propos et leur crédibilité. L’Alliance Populaire Progressiste (APP) [fr] est sur la même ligne. Au final, il y a cinq candidats [ar], et ironiquement, tous, sans exception, sont proches du régime.

Les blogueurs et net-citoyens mauritaniens veulent également avoir leur mot à dire sur les élections. Des campagnes  exhortent les électeurs à boycotter le scrutin. #انتخبوا_الحفارou “Votez pour le pelletier” était parmi les hashtags les plus trendy dans la blogosphère mauritanienne. Le Pelletier se réfère, ironiquement, au Président Mohammed Ould Abdel Aziz qui a affirmé dans une interview télévisée qu'il ne possédait qu'une pelle, qu'il utilise pour aider les pauvres gratuitement. L'opposition accuse le chef de l'état sortant d'avoir conclu des affaires louches qui lui ont permis de devenir l'un des hommes les plus riches d'Afrique en pillant les richesses de l'état mauritanien.

تصميم ساخر من ترشح الرئيس الموريتاني


Une caricature de Ahmed Vall Ahmed sur sa page Facebook qui se traduit par “le Pelletier comme président de la Mauritanie en 2014 – notre force réside dans nos fouilles ou  excavations- Avec frère Abdel Aziz, c'est gratuit”

Abbass Braham a écrit à propos de la démocratie réduite au minimum en Mauritanie et sur comment M. Ould Abdel Aziz a réussi à lui ôter toute valeur :

إنه الآن أمرٌ رسمي: نجح الجنرال عزيز وسياقه الاقتصادي-السياسي في مهمته التاريخية. قوّض الحد الأدنى من الديمقراطية عندنا. أليس تقويضاً للديمقراطية إقامة انتخابات رئاسية بلا تنافسية؟ أليس تقويضاً للديمقراطية أن تنتقل زعامة المعارضة من شخصيات تاريخية نضالية إلى ما دون ذلك بالنصف (على الأقل)؟ أليس تقزيماً للديمقراطية تحول النقاش السياسي من نقاش البرامج إلى نقاش الهوية والأشخاص؟ أليس تقزيماً للديمقراطية بزوغ، بل سيادة، القضايا الوهمية في التكفير والتسفيه والحركات “المجتمعية” الخاوية من أي برنامج سياسي.

C'est maintenant officiel: Le Général Aziz et sa cour politico-économique dans sa mission historique. Il a abaissé le niveau de la démocratie dans notre pays au minimum. Organiser des élections sans concurrents, n'est-ce pas saper la démocratie ? N'est-ce pas saper la démocratie que de transférer la direction de l'opposition de personnalités historiques et combatives à des individus qui possèdent à peine la moitié de ces qualités (au maximum)? N'est-ce pas saper la démocratie que de transformer le débat politique sur les programmes en débat sur l'identité et les noms ? N'est-ce pas saper la démocratie que de porter le débat sur des problèmes fictifs, tels que des accusations d'infidélité (incrédulité) ou discrédit, ou les mouvements “sociaux” qui sont vides de tout programme politique ?

El Hadj Brahim a tweeté:

class=”twitter-tweet” lang=”ar”>. #انتخبوا_الحفار اول تصميم شكرا رفيقة @lissnup pic.twitter.com/JgiIgsWeP4 — Elhadj Brahim (@HDBrahim) أبريل 11, 2014

Première idée pour “Votez pour le Pelletier”. Merci camarade @ lissnup

Mohamed Abderrahim se moque de ces jeunes gens qui essaient sous un prétexte quelconque de défendre le régime et de le présenter comme réformiste:

يحاول ذلك الشاب “المثقف” أن يقنع نفسه قبلنا أنه على مسار صحيح، يحاول جاهدا أن يظهر وعيه بمختلف مكونات اللعبة، ينسى أو يتناسى أنه بيدق محدود الحركة وأن البيدق في بداية اللعبة هو الضحية وأن أفضل البيادق هو ذاك الذي تتخلى عنه الرقعة لكي تستعيد قطعة أعلى شأنا، يحاول ذلك الشاب الحلو الجميل أبو عيون جريئة أن يطلع الشمس على الجانب الذي كانت بالأمس القريب تشرق منه ويحاول أيضا أن يرينا فضائل الأعمال في ذلك الرجل الذي كان بالأمس نقيض الأمل وهو اليوم كل الأمل!

Ce jeune intellectuel essaie de se convaincre avant de nous convaincre qu'il est sur la bonne voie. Il fait de son mieux pour paraître aussi bien informé de la plupart des participants à ce jeu. Il oublie ou feint d'oublier qu'il n'est qu'un simple pion au mouvement limité, que ce pion est la victime depuis le début de la partie et que le meilleur des pions est celui qui est abandonné par l'échiquier pour un autre plus précieux. Ce jeune garçon beau, avec des yeux audacieux, tente de faire lever le soleil du même côté qu'il brillait dans un passé récent. Il tente également de nous montrer les vertus des actions de cet homme qui était considéré hier encore, le symbole de l'espoir mais aujourd'hui représente tout sauf cela.

Mohamed El Amin Elvadel, blogue à propos de sa profonde déception provoquée par le Conseil constitutionnel. Il parle aussi de la validation injustifiée de l'un des candidats à la présidentielle et  de la manière dont le Conseil constitutionnel a accepté son dossier falsifié.

لم أكن أنتظر خيرا من المجلس الدستوري بتشكيلته الحالية، ولكني لم أكن أتوقع بأن التزوير والتحايل على تزكيات العمد والمستشارين البلديين سيصل في ظل هذه التشكيلة الحالية للمجلس إلى ما وصل إليه.لم أكن أتوقع أن يصل الأمر إلى هذا الحد رغم أننا قد تعودنا في موريتانيا أن يكون أكثر الناس جرأة على انتهاك الدستور هم أولئك الذين يسهرون على حمايته، ففقهاء القانون الدستوري هم في العادة أول من يصدر بيانات التأييد والمساندة للانقلابات، والمجلس الدستوري هو نفسه الذي كان قد وصف انقلاب السادس من أغسطس بالحركة التصحيحية يوم تنصيب الرئيس الحالي، وسيعترف فيما بعد الرئيس نفسه، وفي لحظة “صفاء”، بأن ما حدث في السادس من أغسطس كان انقلابا عسكريا، وبأنه أي الرئيس  لم يكن رئيسا شرعيا من قبل انتخابات يوليو 2009.

Je ne n'attends pas grand chose du Conseil constitutionnel dans sa composition actuelle (structure), mais je ne m'attentais pas non plus à ce que la supercherie sur les recommandations et les conseillers municipaux atteignent ce niveau dans la composition actuelle du conseil. Je ne m'attendais pas à ce que les choses en arrivent à ce point, bien que nous Mauritaniens sommes habitués à à voir ceux qui violent la constitution de la manière la plus flagrante sont ceux qui devraient la protéger. Les spécialistes de droit constitutionnel sont généralement les premiers à trouver des raisons pour justifier des coups d'Etat. Ce Conseil constitutionnel est le même qui a décrit les évènements du 6 août comme une “action de correction”, le jour de l'investiture du président actuel. Le président lui-même admettra plus tard dans un moment de “lucidité” que ce qui s'est passé le 6 août a été un coup d'état et que lui, à savoir le Président, n'était pas un président légitime avant les élections de juillet 2009.

 Les élections présidentielles en Mauritanie vont avoir lieu après un bras de fer entre le régime et l'opposition. Les élections de cette année auront été précédées par des manifestations de protestation et des revendications populaires sur la scène politique mauritanienne, et après des élections législatives boycottées par la majorité de l'opposition mauritanienne. Le régime est également accusé de falsifier les résultats de ces élections en sa faveur. La présidentielle se tient après une tentative ratée de dialogue initiée par l'opposition avec le régime. Considérant tout cela, l'opposition a appelé ses partisans à descendre dans les rues le 4 juin, pour dire non à ces élections. Pour sa part, le régime affirme que l'opposition a peur du scrutin, d'où ses tentatives de faire dérailler le processus. II prétend également .que le boycott n'a pas une grande importance… .

Montevideo : Premier marathon international

jeudi 29 mai 2014 à 19:17
BnYtNkEIQAEm9HU

Photo sur Twitter de  Santiago Runners

[Tous les liens conduisent à des pages en espagnol]

Montevideo a organisé son premier marathon qui a attiré un peu moins de 2000 sportifs. Cette course s'insère sur le circuit international, au niveau régional. Des sportifs originaires d'Uruguay et du monde entier ont participé à la course organisée par la municipalité de Montevideo et la Confédération Athlétique de l'Uruguay. La course, composée de trois épreuves distinctes, est partie du Palais du parlement et s'est terminée sur la Promenade de Parque Rodo.

La compétition a la longueur réglementaire de 26,2 miles (42,195 km). Deux autres courses pour les débutants et les athlètes amateurs ont eu lieu : le semi-marathon de 13,2 miles (21,2 km) et une course de 4.24 miles (6,8 km).

Le départ du Palais du parlement a eu lieu dimanche 11 mai à 7 heures du matin. Le long parcours du marathon a entrainé des embouteillages ainsi que des déviations des transports en commun, ce qui avait été prévu par les organisateurs de l'évènement.

 1947 personnes ont participé au marathon de Montevideo, 690 femmes et 1257 hommes répartis ainsi : 512 participants pour le marathon de 42,195 km, 732 coureurs pour la course de 21,2 km et 703 pour la course de 6,8 km. Parmi les participants, trois non-voyants et quatre personnes en fauteuil roulant.

Pour la première edition, 1900 Uruguayens se sont inscrits à la course, 10 Argentins, 7 Chiliens, 7 Américains, 4 Mexicains, 2 Cubains, 2 Espagnols, 1 Vénézulens, 1 Canadien, 1 Chinois, 1 Colombien, 1 Equatorien, 1 Dominicain et 1 Italien. Agelmis Rojas, de Cuba, a gagné la course en  2h19 mn 33 secondes. En deuxième et troisième place pour les hommes, les Urugayens Martin Cuestas, avec 2 h 39 mns 41 secondes et Angel Portela (2 h 33 mn 23 secondes). Au classement des femmes, Laura Bazallo est arrivée en première place en 3 h 6 mn 34 secondes, Laura Del Puerto a pris la deuxième place avec le même temps et à la troisième place se trouvait l'Uruguayenne avec 3h 15 mn 59 secondes.

Le groupe de coureurs chiliens Runchile(@Runchileweb) présente ses médailles :

La médaille des coureurs du marathon de Montevideopic.twitter.com/Dp5XHhXz2c#

Le marathon représente une nouvelle étape pour les sportifs uruguayens et est la seule épreuve qui manquait aux courses organisées dans la capitale.

La Confédération athlétique de l'Uruguay a exprimé son accord pour l'organisation du marathon à travers une déclaration de son président Pablo Sammartion reprise par le site El Pais digital, ajoutant qu'il s'agissait “d'un rêve d'avoir un marathon sur le calendrier de la ville de Montevideo“.

Comme l'a fait remarquer le journaliste Seba Amaya(@sebaamaya) sur Twitter, certains coureurs inattendus ont participé au marathon de Montevideo :

Et ce gaucho qui a couru les 26,2 miles en portant des espadrilles avec des semelles en caoutchouc

Il y a eu aussi quelques commentaires humoristiques comme celui de Diego Gonzalez (@diegodelacurva) :

Si je courrais le marathon de Montevideo, je le finirai en ce moment même.

Parmi les participants au marathon se trouvait un groupe appartenant à la Fondation contre le diabète d'Uruguay (FDU) (@DiabetesUruguay) :

Membres de DIABETEAM qui ont participé au marathon de 26,2 miles de Montevideo; Alejandro Duera, Gisele Mosegui 

Une vidéo du groupe de coureurs Aguilas Running:

Le coup d'Etat et la guerre de l'information en Thaïlande

jeudi 29 mai 2014 à 16:36
Manifestants anti-putsch en Thaïlande. Photo de Prachatai via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

Manifestants anti-putsch en Thaïlande. Photo de Prachatai via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

En Thaïlande, une guerre de l'information est en cours. Au-delà du putsch et de la loi martiale établie par l'armée, il y a la censure. Sur ordre militaire, des chaines du câble, des stations de radio et de télévision ont été fermées et il a été recommandé aux utilisateurs des réseaux sociaux d'être « très prudent » – le tout avant que le coup d'Etat soit déclaré.

Peu d'informations politiques sont diffusées en Thaïlande ces jours-ci. Le commandant en chef de l'armée Prayuth Chan-Ocha a éxigé [En] que les chaînes de télévision publiques n'émettent que des nouvelles en provenance de sources approuvées par l'armée. Les téléviseurs de nombreux Thaïlandais n'émettent que des rediffusions d'annonces militaires, jour après jour. Le manque d'informations est effrayant à un moment ou les habitants sont avides de nouvelles. Bien que la plupart des Thaïlandais soient habitués aux couvre-feu, il y en a eu tant ces 10 dernières années, avoir une idée de ce qu'il se passe dans le pays pourrait aider à soulager l'esprit de toute une population contrainte à rester chez elle - et savoir ce qu'il se passe dans leur pays est un droit.

Bien que la loi martiale soit normalement accompagnée par des restrictions imposées à la presse et à la liberté d'expression, cette fois l'armée a fait preuve de beaucoup de prudence. Contrairement au dernier coup d'Etat en 2006, cette année les hommes en uniforme ont diffusé des déclarations fermes et explicites sommant les producteurs de nouveaux médias et de médias traditionnels de surveiller leur comportement. Les responsables de la transmission et de la diffusion de l'information ainsi que les fournisseurs d'accès à internet ont été convoqués à des réunions et mis en garde contre les comportements « déplacés » à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux.

Parmi les 19 déclarations [Th] officielles publiées par le Conseil national pour la paix et le maintien de l'ordre récemment formé, six ciblent spécifiquement les nouvelles et les flux d'information. L'armée prétend devoir contrôler la télévision, les stations radio et internet afin de veiller à la diffusion d'informations « correctes » et « vérifiées » à la population. Selon certaines sources, les membres du conseil s'inquiètent de la communication sur les réseaux sociaux, où leur contrôle est le moins direct. Ils ont ouvertement exprimé leurs craintes, signalant que des flux d'informations non censurées pourraient poser plus de problèmes au régime militaire et à l'Etat dans son ensemble.

Une déclaration du conseil exige des fournisseurs d'accès internet qu'ils surveillent les réseaux sociaux et qu'ils en effacent les informations qui pourraient « entraîner des désordres » dans le pays. Le texte annonce :

Afin de diffuser des informations en ligne correctes à la population et en vue d'éviter les manipulations qui pourraient créer des malentendus ou faire éclater un conflit, les fournisseurs d'accès internet :

  1. Se doivent de surveiller et arrêter toute diffusion d'information qui pourrait engendrer le désordre au sein du royaume ou qui pourrait avoir un impact négatif sur la stabilité de l'Etat ou le moral de la population.

  1. Sont convoqués à une réunion au Bureau national de la diffusion et des télécommunications.

De quoi l'armée a-t-elle peur ? Beaucoup d'inquiétudes seraient motivées par la menace d'une « campagne de propagande d'incitation à la violence menée par des individus mal intentionnés ». L'armée croit [Th] que des groupes « secrets » [Th] sont déterminés à faire des ravages dans le pays.  A moins de réussir à contrôler et à centraliser la diffusion d'informations, Ils s'inquiètent qu'ils ne parviendront pas à gagner cette bataille. Une bataille qui n'oppose pas seulement les Sninawatra et « le reste », mais plutôt l'Etat et « ses opposants ».

Depuis le décret de la loi martiale, les forces de sécurité ont commencé à arrêter ceux suspectés de mener des activités subversives. Des armes de catégorie militaire auraient été trouvées [Th]. Certaines de ces armes seraient soupçonnées d'avoir appartenu à des personnes en lien avec les mouvements de protestation.

La prise de contrôle militiaire des médias est elle justifiée ? Lors du dernier coup d'Etat, en 2006, bien que l'armée ait imposé certaines restrictions à la liberté des médias, la situation n'avait pas abouti à un tel niveau de verrouillage de l'information. Beaucoup de chaines de télévision privées en Thaïlande étaient principalement apolitiques : la plupart ne diffusait que des feuilletons, des jeux et des vidéos de musique. Peut-être cette quasi-interdiction pesant sur les médias est-elle destinée à semer la peur à l'échelle du pays. Ou peut-être l'armée croit-elle que cela contribuera à supprimer les voix de l'opposition.

Maya Angelou en Egypte et au Ghana

jeudi 29 mai 2014 à 13:47

Sean Jacobs  écrit à propos de l'auteure et poète américaine Maya Angelou, qui vient de disparaitre à l'âge de 86 ans le 28 mai 2014 :

En 1961, Maya Angelou, qui travaillait déjà pour les droits civiques, et son compagnon d'alors Vusumzi Make, militant sud-africain en exil (il était l'un des leaders du Congrès Panafricain), se sont installés au Caire. Elle a trouvé du travail dans un petit journal radical. Un an plus tard, Maya Angelou et Vusumzi se séparaient et elle s'est alors installée au Ghana avec son fils. Au Ghana, ils ont été accueillis par une petite communauté très soudée d'Afro-Américains, dont le grand chercheur et activiste W. E. B. Du Bois, l'écrivain William Gardner Smith, l'avocat Pauli Murray, le journaliste Julian Mayfield et le sociologue St. Clair Drake. Maya Angelou a poursuivi son travail de journaliste et a également travaillé dans l'administration de l'université du Ghana. Maya Angelou a produit une si forte impression qu'elle y a été honorée par un timbre postal. C'est également durant cette période que Malcolm X a visité le Ghana ; une rencontre qui a provoqué le retour de Maya aux Etats Unis en 1965 pour seconder Malcolm X dans son mouvement, l'Organisation de l'unité afro-américaine. Peu après son retour aux Etats-Unis, Malcolm X fut assassiné.