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Venez rencontrer des membres de Global Voices !

vendredi 8 novembre 2013 à 23:14

gv-logo-below-square-144Si vous êtes un lecteur régulier des articles originaux de Global Voices et de leurs traductions qui vous informent des questions débattues en ligne à travers le monde, il se peut que vous ayez le sentiment que les membres de cette communauté sont des amis de longue date. Peut-être que vous les suivez déjà sur Twitter ou que vous connaissez les projets et activités dans lesquels ils sont engagés en ligne. Ces connexions virtuelles peuvent donner un sentiment d’unité et donner l’impression que le monde n’est pas aussi vaste qu’il n’y paraît, mais il reste quelque chose d’essentiel dans les interactions réelles, nécessaires pour renforcer les liens tissés sur Internet.

Durant les mois de novembre et de décembre, nous organisons six rencontres Global Voices coordonnées par des membres de l’organisation, qui connaissent bien les communautés locales pour y vivre.

Ces rencontres ont pour objectif d’être plus que des événements de réseautage, d’offrir des possibilités de partager des connaissances, de renforcer de capacités et de créer de futures collaborations entre des personnes partageant des objectifs similaires.

Vous avez une idée pour un projet de média citoyen et souhaitez trouver des partenaires potentiels ? Vous voulez découvrir de nouvelles stratégies de communication en ligne pour une audience mondiale ? Ces rencontres peuvent aussi vous en apprendre plus sur les activités de Global Voices et la manière de collaborer en tant que bénévole. Voilà, entre autres, de quoi pourrait être fait le programme de cette demi-journée d’activités.

Les 6 villes choisies pour cette première série de rencontres sont :

Karachi, Pakistan – 1 novembre 2013
Le Caire, Egypte – 16 novembre 2013
Kampala, Ouganda – 16 novembre 2013
Skopje, Macédonie – 30 novembre 2013
Porto, Portugal – 14 décembre 2013
Phonm Penh, Cambodge – date à confirmer

Ces rencontres sont gratuites, mais veuillez confirmer votre participation. Pour chacune d’elles, nous rédigerons un article et un événement Facebook pour donner plus de détails quant aux modalités d’inscription et au programme proposé. Des inviations seront envoyées aux participants des mises au concours de bourses Rising Voices car beaucoup viennent de ces villes.

Le mot-clic #GVMeetup vous permet de suivre ces événements même si aucun n’est organisé dans votre ville.

Ces 6 rencontres font partie d’un projet pilote visant à explorer de nouvelles manières pour la communauté Global Voices de favoriser l’échange de connaissances entre lecteurs, grand public et organisations du secteur de l’information citoyenne, aux quatre coins du monde. Nous espérons, forts de cette nouvelle expérience, proposer d’autres rencontres en 2014.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à écrire à rising@globalvoicesonline.org.

Liban : Débat sur le racisme autour d'un déguisement de Halloween

vendredi 8 novembre 2013 à 23:06
La photo Instagram de trois femmes libanaises habillé comme servantes noires. Blogger Joey Ayoub appelle le racisme

La photo Instagram des trois Libanaises déguisées en domestiques noires. Le blogueur Joey Ayoub dénonce leur racisme

A l'occasion de Halloween, les gens revêtent divers déguisements. Le blogueur libanais Joey Ayoub est tombé sur des fêtardes qui avaient choisi de se déguiser en domestiques noires. Ayoub dénonce leur racisme dans un billet sur ​​son blog Hummus for Thought :

Trois Libanaises très sophistiquées ont clairement pensé que c'était un déguisement approprié pour Halloween. Après tout pourquoi pas ? Pourquoi ne pas se déguiser en domestiques noires ? Se déguiser en quasi-esclaves au Liban peut avoir une certaine valeur de divertissement. “Heik Heik” [De toute façon] elles se sont déjà abaissées au niveau des sous-humains, pourquoi ne pas au moins faire rire ?

Le blogueur essaie de trouver une raison à ce comportement :

J'essaie juste de comprendre ce qui a bien pu traverser leur esprit, mais je n'arrive pas à trouver quoi que ce soit de raisonnable, même de loin.

[...]

Déshumanisant, honteux et pathétique. La bonne nouvelle est que les bonnes des Philippines ne semblent pas être la cible principale ici. Mais je crois que ces trois Libanaises avaient juste un peu de peinture noire à utiliser, les Ethiopiennes et les Sri-lankaises ont été les heureuses gagnantes. Je ne sais pas quelle nationalité était leur cible, mais de toute façon nos racistes ont utilisé des “Sirlankyyeh” (littéralement: femme du Sri Lanka) comme représentatives de toutes les travailleuses immigrées – Non, je ne plaisante pas.

Toutefois, Ayoub ajoute :

Je sais bien que très probablement au moins une personne lisant ceci saura qui sont ces trois femmes. Je ne veux pas leurs noms. Je ne m'en soucie pas vraiment. Il suffit de leur faire savoir que leurs visages sont devenus viraux.

Dans son commentaire sur le billet, Nathalie Derderian a écrit:

 C'est une honte ! Ces femmes ne se contentent pas d'imposer un travail sans repos pour un salaire ridicule, peu leur importe que ces personnes aient laissé les leurs pour aller travailler au loin. Mais quelle pitié ! Quelle honte! Que trois jeunes filles puissent être si impitoyables à leur sujet ! Ce sont des personnes aussi !

Tamam Tawk ajoute :

Il faut noter que l'utilisation du maquillage noir ou du visage noir baigne dans le racisme. Elle remonte au temps où les blancs se maquillaient le visage en noir pour faire les idiots .. des stéréotypes incroyablement racistes et insultants. Donc, c'est le racisme aggravé par le racisme. Ces gens me rendent malade.

And Bassem Deaibess conclut :

C'est du RACISME quand on estime normal que les bonnes sont toujours noires.

Cependant, nicocohayek a une autre opinion et explique :

Je ne trouve vraiment pas ça grave, et je n'ai jamais soutenu des actes de racisme en particulier dans notre pays, mais ce qu'elles ont fait n'a rien de raciste ! Qu'aurait-on dit si quelqu'un se déguisait en Michael Jordan ou Barack Obama ? Auriez-vous eu la même réaction ? Ils sont tous les deux aussi réels que vous et moi, mais plus couramment visibles au Liban.

L'Arabie Saoudite libère l'écrivain Tariq Al Mubarak

vendredi 8 novembre 2013 à 22:16

L'écrivain saoudien Tariq Al Mubarak, arrêté pour avoir soutenu les femmes dans leur lutte pour avoir le droit de conduire dans cette monarchie absolue, a été libéré.

Tamador Al Yami twitte:

Après 8 jours de détention, Tariq Almubarak , qui soutient les femmes au volant et l'opération du 26 octobre, est libre à présent.

Equateur : #Ruraleando, un blog pour humaniser la médecine

vendredi 8 novembre 2013 à 21:59

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en espagnol]

Au fin fond de l'Equateur, à Patután, dans la province de Cotopaxi [fr], les gens sont reliés au monde grâce à un blog: #ruraleando. Les patients qui se rendent tous les jours au Centre de Santé de la commune ne savent sans doute pas qu'en fin de journée, Denisse Calle (@niches13), sans crainte ni auto-censure, rend compte des problèmes comme des progrès du système de santé, et raconte au jour le jour ce qu'elle vit depuis un an en tant que médecin en secteur rural. Elle le fait car elle sait de quoi elle parle : elle interroge, analyse, tente et propose des solutions.

Si vous visitez son blog #ruraleando, arrêtez-vous à la journée 112, quand le Docteur Calle rencontre Segundo, drogué en désintoxication, qui est arrivé avec une infection intestinale et qui est reparti le sourire aux lèvres après qu'on lui a donné une chance de recommencer sa vie.

Il y a aussi l'histoire d'un patient de 29 ans avec un fort taux de sucre dans le sang, arrivé à l'hôpital pour des analyses et à qui on a répondu qu'il allait très bien et devait revenir quatre jours plus tard – sans qu'aucune analyse ne soit faite !

Dans le même article, l'auteure nous parle de sa rencontre avec Marlon, un enfant handicapé qui est parvenu à découvrir la musique des Pink Floyd en venant au centre de soins.

Ce sont des histoires quotidiennes, si banales qu'elles paraissent normales.

Le blog nous apprend à considérer la médecine au-delà de la profession, qui n'est plus centrée sur le patient mais consiste à prescrire des médicaments et des examens et analyses. Il nous permet de nous émouvoir face à la douleur et reflète l'élément humain des problèmes d'une communauté.

Imagen tomada de #ruraleando

Denisse et l'un de ses patients, Génesis. Photo du site #ruraleando, utilsié sous licence  Creative Commons  (CC BY-SA 3.0 EC)

Grâce à ce blog, Denisse a pu entrer en contact avec des responsables des services de santé au niveau national et les informer de besoins qui resteraient invisibles, non ressentis ou non vécus à moins qu'ils ne fassent partie de cette réalité.

Grâce à un projet de formation aux premiers secours, après avoir aidé un accidenté de la route très gravement blessé, elle a eu l'occasion de contacter les ministères de la Santé et de l'Intérieur. Dans un post sur son blog, le médecin explique :

Un hombre inmóvil sobre el asfalto, gente (20 personas) alrededor, 2 policías… y nadie, NADIE! se acercó a siquiera tocarle el pulso… me arrodillé y cuando iba a tocarlo, la policía me dijo “qué va a hacer? no lo puede tocar, no le puede hacer nada!” a lo que le respondí SOY MÉDICO!, entonces me autorizó hacerlo…  Sí! suena absurdo! autorizarle a alguien auxiliar a un desconocido que ha sufrido un accidente, mientras tu le preguntas a la gente sobre si vio el vehículo que atropelló a la persona, por dónde se fue, de qué color era. 

Un homme étendu sur la route inanimé, 20 personnes autour de lui et deux policiers… et personne, PERSONNE, ne s'est approché pour au moins prendre son pouls… Je me suis agenouillée près de lui et quand j'ai voulu le toucher, la police m'a demandé “Que faites-vous ? Vous ne pouvez pas le toucher, vous ne pouvez rien faire pour lui !”, ce à quoi j'ai répondu “JE SUIS MEDECIN !” et ils m'ont donné l'autorisation de m'en occuper. Oui ! cela paraît ridicule ! avoir besoin d'une autorisation pour venir en aide à un inconnu accidenté, pendant que l'on interroge les gens autour pour savoir s'ils ont vu le véhicule qui a renversé cette personne, vers où le véhicule est parti et de quelle couleur il était.

En juillet Denisse a été invitée au Seminario-Taller Internacional ”Retos Actuales de la Salud Pública en Ecuador y Vigilancia Ciudadana de las Políticas Públicas y Servicios de Salud” [Conférence Internationale sur les défis actuels de la santé publique en Equateur et l'observatoire civique des politiques et services de santé publics], où le Prix Nobel de Médecine, Thomas Südhof [anglais], a répondu à l'une de ses demandes sur la BBC.

Ainsi, petit à petit, ce qui était un rêve devient réalité. Depuis sa première publication en février 2013, Denisse a écrit sur son ambition de “montrer que le changement sur la santé commence dans les zones rurale ; l'éducation et l'information sur des petites choses, même les plus minimes, peut mener à de grands changements.”

Hong Kong : “Si les hommes peuvent avoir des aventures, pourquoi pas les femmes?”

vendredi 8 novembre 2013 à 21:51

Ashley Madison, un site internet de rencontres d'origine américaine prônant l'adultère, a récemment lancé sa version locale à Hong Kong, avec pour principal public visé les femmes, et des paramètres de sécurité permettant des contacts en toute intimité. Certains groupes religieux et sociaux conservateurs critiquent la plateforme.

Pour aborder le sujet de cette vindicte populaire à travers un point de vue féminin et féministe, N Chan, journaliste contributeur pour le portail participatif inmediahk.net, a interviewé Miss T, qui recherche des aventures, et Lee Wai Yee, une féministe locale, à propos de la place du sexe dans la culture à Hong Kong. L'article a été à l'origine publié en chinois le 29 octobre 2013. Cette version en anglais abrégée a été traduite par Loh Yuen Ching et republiée sur Global Voices dans le cadre d'un accord de partage de contenu.

Screen capture image from Hong Kong version of Ashley Madison.

Capture d'écran de la version locale d'Ashley Madison lancée à Hong Kong. “La vie est courte. Prenez un amant”

L'adultère est récemment devenu un sujet d'actualité brûlant à Hong Kong, suite au récent lancement de la plateforme de rencontres Ashley Madison. Tandis que certains ont vivement critiqué le site pour son incitation à l'infidélité, d'autres ont attiré l'attention sur le fait qu'un nombre croissant de femmes sont à la recherche d'aventures, et que ces dernières deviendront des utilisatrices actives de la plateforme.

Les forums et les tchats locaux destinés aux personnes recherchant des aventures existent depuis longtemps à Hong Kong, et le lancement de la version locale d'Ashley Madison ne devrait pas faire si grand bruit. Un nouveau site de rencontres ne peut pas soudainement attiser le désir sexuel des femmes. Cependant, les rapports et les commentaires issus des médias traditionnels à propos du nouveau site témoignent d'une forte panique morale. En quoi le désir sexuel des femmes est-il si menaçant ? J'ai interviewé Miss T, une femme à la recherche d'aventures, et Lee Wai Yee, une sexologue féministe, au sujet d'internet et de sa capacité ou non à libérer les femmes et leur permettre d'exprimer leur désir sexuel.

Miss T est dans une relation stable mais recherche toujours des partenaires sexuels différents. Elle a affirmé qu'il existait beaucoup de sites pour adultes proposant des services dédiés aux rencontres à Hong Kong, pour les personnes en quête d'aventures. De nombreuses femmes recherchent ouvertement un partenaire sexuel sur les forums pour adultes du Hong Kong Forum [chinois] et sur Uwants. Certaines plateformes sont spécialement conçues à cet effet. C'est le cas d’Adult Friend Finder. Et les timides peuvent aussi profiter de tchats plus privés et des applications mobiles. 

Si vous recherchez une liaison, il suffit d'utiliser Shake sur votre smartphone. Il s'agit de l'application mobile proposée par Wechat, un service de messagerie SMS et vocale, qui vous met en relation avec d'autres utilisateurs dans un rayon de 100 mètres. Cette fonctionnalité est utilisée pour trouver des relations amicales et amoureuses.

Miss T a déclaré: “La communauté des personnes recherchant des liaisons est en pleine expansion, tous sexes confondus.” Elle a trouvé ses partenaires sexuels principalement sur des forums pour adultes et des sites de mise en relation, et elle a souligné le fait qu'il n'y avait pas d'intérêts financiers ou matériels dans ces relations. Il s'agit uniquement de sexe. N'ayant plus de vie sexuelle satisfaisante avec son mari, elle a dû chercher des relations sexuelles ailleurs : “Je suis mariée depuis cinq ans. Mon mari a certainement des besoins sexuels, mais il ne me sollicitait pas et choisissait d'avoir des aventures hors mariage. Je sais que c'est ce que font la plupart des hommes, mais j'ai aussi mes propres besoins sexuels. Je lui ai même demandé des rapports sexuels, mais il n'a pas répondu à ma demande. Donc si les hommes peuvent avoir des aventures, pourquoi pas les femmes?” 

Cependant, selon Mr. A, un utilisateur du site Ashley Madison, “La plupart des utilisatrices ici recherchent des relations impliquant des enjeux financiers plutôt que des relations sérieuses, et il est difficile de trouver une bonne partenaire sur le site.”

Lee Wai Yee, maître de conférences en étude des genres à mi-temps à l'Université Chinoise de Hong Kong, mais aussi chroniqueuse et sexologue, a souligné que bien qu'il existe depuis longtemps sur le net une communauté de personnes à la recherche d'aventures, cela a brusquement attiré l'attention des médias en raison du nombre croissant de femmes en quête de relations extra-conjugales. Un phénomène inquiétant pour la société traditionnelle. 

Lee a indiqué que le sexe était toujours un sujet tabou dans les années 70, mais que depuis une dizaine d'années, grâce aux plateformes communautaires privées en ligne, davantage de femmes avaient commencé à échanger entre elles sur leurs expériences sexuelles, et les sujets tournant autour du sexe ont cessé d'être synonymes d'interdit. Ce changement a donné naissance à des espaces où les femmes peuvent assumer leur propre désir sexuel. [...]

Les médias traditionnels sont à la traîne concernant la culture sexuelle. Ils continuent à aborder les actualités autour du sexe et de l'érotisme de façon négative. Les femmes entretenant une liaison sont souvent décrites comme des traînées par les médias, alors qu'il est normal pour les hommes d'être infidèles. Dès que les femmes jouent un rôle actif dans le sexe, les médias traditionnels entament une croisade morale autour de l'histoire, comme si le nombre croissant de femmes recherchant des aventures était un danger pour la société et les hommes.

En réalité, au lieu de parler d'Ashley Madison comme d'un site de rencontres, les médias locaux l'ont qualifié [chinois] de site “d'adultère”. Le premier jour de son lancement, le site comptait 14000 utilisateurs enregistrés et  7500 utilisatrices. Avec cette supériorité numérique des hommes sur le site, il est difficile de soutenir que sa seule existence encouragera les femmes à être infidèles. Les rapports dans la presse ont donc en parallèle mentionné le fait que le nombre d'hommes recherchant des conseils au sujet des relations extra-conjugales de leurs femmes avait également augmenté de 20 %.