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Les gestes de bonne volonté peuvent-ils aider à mettre fin à la crise politique burundaise ?

mercredi 2 mars 2016 à 19:11
Aerial view of Lusenda Burundian refugees' camp, South Kivu, DRC. August 2015. Photo credit: MONUSCO/Abel Kavanagh

Vue aérienne du camp de refugiés burundais à Lusenda, Sud-Kivu, RDC. Août 2015. Image publiée sous une licence Creative Commons par MONUSCO/Abel Kavanagh.

Au milieu d’une longue crise, le gouvernement a annoncé tout à coup plusieurs gestes de bonne volonté.

Le Président Nkurunziza a pris un troisième mandat controversé mi-2015, qui a provoqué des manifestations, une répression sanglante, des rébellions, et la fuite massive des réfugiés et exilés. Les radios indépendantes réduites au silence ont été forcées de se rabattre sur leurs canaux internet, et beaucoup de journalistes ont fui.

Le gouvernement a jusqu'ici résisté fortement à la pression internationale, mais ces gestes avaient l’air de bonnes nouvelles en amont de la visite de Ban Ki-moon le 22-23 février, une délégation de haut niveau de l’Union Africaine le 25-26 février, et un sommet de la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Le retour de certaines radios

Le 19 février, il était annoncé que les radios Isangiro et Rema (pro-gouvernementale) avaient reçu l’autorisation de retourner sur les ondes, mais pas les trois autres radios indépendantes principales. Ces deux radios ont dû signer un ‘acte d’engagement’ avec le Conseil National de la Communication.

Les directeurs des radios indépendantes restent en exil, et les autres radios indépendantes Bonesha, Radio Publique Africaine, et Renaissance sont toujours bloquées. Par coïncidence, cette annonce est intervenue le jour du vingtième anniversaire de la radio Bonesha, parmi celles toujours bloquées.

La reprise des opérations de diffusion se heurte à des difficultés pratiques, car le matériel a été détruit dans l'attaque des bureaux durant le putsch raté de mai. Samson Maniradukunda, le directeur par intérim d’Isanganiro depuis que son prédécesseur a fui en exil, le déplorait en voyant les bureaux détruits. Il a estimé les dommages à 350 millions de francs burundais (207.000 euros), et a relevé l'incapacité de la radio à gagner de l'argent après les mois d’inactivité.

L’acte d’engagement exige que les radios donnent une information « équilibrée et objective » qui ne porte pas atteinte à la « sécurité » du pays. Sujet à l’interprétation, il laisse la porte ouverte à un contrôle du contenu des émissions. Le retour de deux radios est certainement positif, mais il reste à voir à quel point elles pourront informer librement.

Le scepticisme subsiste

Le 20 février, on a annoncé que 15 de 34 mandats d’arrêt internationaux ont été levés, y compris celui d’Antoine Kaburahe, le dirigeant du journal Iwacu. La lettre officielle, partagée par SOS Médias Burundi dit tout simplement que les raisons originelles pour les mandats d’arrêt « n'existent plus ».

Dans un communiqué, le mouvement d’opposition CNARED a dit que l’annulation des mandats d’arrêt n’est que de la « poudre aux yeux » pour convaincre le Secrétaire-Général de l’ONU de la bonne volonté du gouvernement, pour détourner l’attention internationale durant la visite de l’ONU et pendant que l’Union Européenne réfléchit à de nouvelles sanctions. Il dit que le meilleur gage serait « l’extinction de toutes les poursuites arbitraires ».

Le gouvernement a accepté de recevoir plus d’observateurs des droits humains de l’Union Africaine, ainsi que trois enquêteurs des droits humains de l’ONU. Suite à la réunion entre Ban Ki-moon et Président Nkurunziza, la libération de 2.000 prisonniers a aussi été promise. Les arrestations multipliées pendant la crise ont ajouté à la surpopulation des prisons.

Pourtant, à peine Ban Ki-moon reparti, des incertitudes sont apparues autour du nombre de détenus libérables. De plus, il est devenu évident que le gouvernement a, en effet, exclu ceux qui ont été arrêtés durant cette crise. Plusieurs internautes ont aussi été sceptiques sur la sécurité des prisonniers politiques libérés.

@SOSMediasBDI espérons qu’ils ne les suivront pas pour les tuer pendant la nuit

Chose remarquable, le président a dénoncé les discours haineux dont certains inquiétaient par leur tonalité ethnique ou agressive durant la crise.

Pas de discours haineux ou chansons contre @paulkagame pendant les manifestations actuelles, demande @pnkurunziza. Tout ce dont nous avons besoin, c'est de paix entre Burundi et Rwanda

Sanctions et tensions

Les sanctions économiques ont pesé sur le gouvernement, et maintenant l’Union Européenne – la plus grande donatrice – pense à rediriger son aide vers les canaux non-gouvernementaux. L’aide internationale représente environ la moitié du budget national, et le gouvernement a de plus en plus de difficultés financières, qui affectent des secteurs cruciaux comme l’éducation et la santé.

Sur fond d'insécurité permanente caractérisée par les violences, les arrestations et l'impunité, une résolution de la crise nécessite beaucoup plus que des gestes, si positifs soient-ils. Si ceux qui ne sont plus visés par les mandats d’arrêt craignent toujours les agressions, ils seront sans doute réticents à revenir. Les tensions avec le Rwanda ont augmenté, et beaucoup sont en colère contre les accusations de former les insurgés.

« L’imperméabilité » aux approches diplomatiques

Il y a jusqu’ici un manque de dialogue avec l’opposition en exil. Suite à sa réunion avec le Président Nkurunziza, Ban Ki-moon a annoncé une promesse de dialogue, mais les ministres ont précisé qu'elle n’inclut pas ceux qu’ils accusent d’avoir tenté de déstabiliser le Burundi. Comme avant, ceci laisse la porte ouverte à l’exclusion de beaucoup de groupes, qui minerait toute tentative d’entamer un dialogue inclusif. L’activiste de la société civile Vital Nshimirimana a dit que beaucoup sont fatigués de « l’imperméabilité » du président « à toute approche diplomatique ».

Les ministres ont temporisé plusieurs fois. Un exemple important était leur participation à une séance de dialogue en Ouganda en décembre dernier, avant leur refus de reprendre les sessions. Ils pouvaient ainsi se retrancher sur leur position sans faire de concessions substantielles, dans l'espoir apparent de seulement lasser les opposants et l’attention internationale. Il reste donc à voir si ces gestes indiquent un changement réel dans l’approche à la crise.

Un dialogue inclusif hors de portée

Le RED-TABARA, un groupe rebelle qui revendique ouvertement des attaques contre les services de sécurité, et le mouvement d’opposition politique CNARED ont condamné les attaques aveugles à la grenade visant la population civile. Les ministres accusent « l’opposition », faisant l’amalgame entre plusieurs groupes, tandis que le CNARED accuse le gouvernement de vouloir créer une prétexte pour réprimer les opposants. Quel que soit le responsable, une continuation des gestes de bonne volonté de la part de tous les acteurs – ainsi que le dialogue – pourraient ouvrir l’espace politique et peut-être enlever tout sens et mettre fin à l'escalade des violences contre les civils, ainsi qu’entre les services de sécurité et les insurgés.

L’envoyé spécial des Etats-Unis, Thomas Perriello, espérait que ces gestes seraient suivis d’une action concrète :

Les prochains 10 jours sont cruciaux pour que le gouvernement du Burundi montre des résultats concrets aux observateurs de l’Union Africaine, des pourparlers régionaux, et l’ouverture d’espace politique

Cet espoir, pourtant, rencontrait beaucoup de scepticisme :

@US_SEGL Et puis que va-t-il se passer ? Déclarations ? Une autre visite ? Déclarations ? Une autre visite/ travaux collectifs ? Déclarations ?

@US_SEGL Honnêtement, vous croyez vraiment que quelque chose va changer ou vous n’avez pas mesuré l’ampleur des crimes et développements futurs ?

Une délégation de l’Union Africaine, dirigée par le président sud-africain Jacob Zuma, s’est réunie avec le gouvernement, l’opposition interne, et leaders de la société civile pour discuter des différends et résoudre la crise. Pourtant, plusieurs figures d’opposition ont exprimé leurs doutes sur la capacité de la délégation à obtenir un dialogue représentatif à l’extérieur du Burundi.

Charles Nditije du parti UPRONA – un des rares opposants politiques qui restent au pays – a même dit que la délégation de l’Union Africaine ne faisait que légitimer la position du gouvernement, et a noté que M. Zuma avait exclu des discussions le sujet du troisième mandat controversé. Si la bonne volonté ne survit pas aux visites diplomatiques, la violence au Burundi pourrait continuer à s’intensifier.

Amazonie péruvienne : nouvelles fuites de pétrole dans le bassin du rio Marañon

mercredi 2 mars 2016 à 00:02
Captura de pantalla de video sobre el desastre ecológico en la Amazonía peruana. Crédito: Youtube/Onias flores cueva

Capture d'écran d'une vidéo sur le désastre écologique dans l'Amazonie péruvienne. Crédit : Youtube/Onias flores cueva

Nouvel épisode de contamination de l'environnement dans l'Amazonie péruvienne. Le 26 janvier 2016 a été révélée une fuite de pétrole provoquée par une fissure sur L'oléoduc nord-péruvien, sur un site proche de la ville de Chiriaco, district d'Imaza, province de Bagua, Région Amazonas. La fuite a été signalée par des membres d'une communauté native de cette zone.

Le 29 janvier, un communiqué de l'organisme d'évaluation et de supervision environnementale ( OEFA), reconnaît, au vu d'une première inspection, un impact sur des cultures de cacao et sur le bassin du Rio Inayo, un affluent du Marañón. Petroperú, la société gérant l'oléoduc annoncait alors avoir récupéré 150 barils de pétrole en émulsion dans le bassin de l'Inayo.

Bien que l'article de presse parle d'une rupture d'oléoduc qui se serait produite sur le district de la province d'Imaza dans la province de Condorcanqui, il faut se rappeler qu'en réalité ce district appartient à la province de Bagua, et des membres la communauté native s'exprimant au travers de l'Organisation Régionale des Peuples indigènes de l'Amazonie du nord du Pérou (Orpian), ont déclaré après la mise en cause de Petroperú que cette fuite avait atteint le rio Chiriaco sans que la société en cause puisse l'empêcher.

Une fuite de pétrole touche des terres agricoles et les affluents du Marañon

Au fil des jours et à cause des pluies torrentielles dans la région, la situation s'est aggravée et le pétrole répandu s'est retrouvé dans d'autres cours d'eau plus importants.

Des litres et des litres de pétrole se déversent du Rio Chiriaco dans le  Marañón

De son côté, un site péruvien, El Panfleto, en dépit de son caractère satirique, a partagé une vidéo dramatique sur cet accident.

Et ce ne fut pas le seul : les habitants des localités de Santa Alegría et Santa Rosa dans la  province Datem del Marañon, région de Loreto, ont fait savoir que le 3 février une fuite a été provoquée par la foudre frappant l'oléoduc. Selon eux, cette fuite aurait contaminé 3 km du cours du Fio Morona sur une profondeur de 15 cm touchant quelques 3500 personnes.
Étant donné que ces fuites ont une origine commune, l'oléoduc nord péruvien administré par PetroPerú, la responsabilité devrait retomber sur cette entreprise d'État, même si celle-ci a déjà déclaré dans plusieurs communiqués qu'elle a assuré la maintenance de l'oléoduc et que ce sont des causes naturelles (érosion, glissement de terrain) qui ont provoqué des ruptures.

Pourtant, l'annonce que PetroPerú se verrait infliger une amende de 60 millions de soles, environ 17 millions de dollars à suscité des critiques :

En plus de l'amende, @petroperu_sa doit nettoyer les fuites, le président et son équipe dirigeante doivent démissionner !

¡Increíble! PetroPerú contamina ríos en Amazonía y la multa de S/59 mllns de soles la pagaremos todos los peruanos pic.twitter.com/m96HPxErYF

— Job Rosales Pacheco (@job_rosales) February 15, 2016

En plus de l'amende, @petroperu_sa doit nettoyer les fuites, le président et son équipe dirigeante doivent démissionner !

C'est incroyable, Petroperu contamine les fleuves en Amazonie et ce sont tous les Péruviens qui doivent payer l'amende.

Par la suite, avec l'apparition de nombreuses photos de cette zone, l'opinion publique a pu prendre la mesure de la gravité de l'accident. Les autorités des agglomérations touchées ont demandé une déclaration d'état d'urgence sanitaire, car il est devenu impossible pour les habitants de consommer l'eau des rivières contaminées. On estime que 2000 barils de pétroles se sont déversés et que 8000 personnes sont sinistrées, en plus du saccage de leurs cultures par ce qui devient la onzième fuite importante  en  Amazonie péruvienne depuis 2010.

A ce sujet, le cinéaste Fernando Valdivia insiste sur Facebook sur le fait que ces accidents se produisent de façon continue depuis de nombreuses années. Comme preuve il donne le lien d'une vieo datant de l'année 2009 où l'on entend un vice-ministre de l'énergie et des mines déclarer que ces fuites sont choses habituelles :

Valdivia ajoute :

los derrames son PERMANENTES. Lo que ocurre es que se presta atención a los más grandes y -sobre todo- VISIBLES. Reducir la situación a los hechos recientes es relativizar el problema. Incluso el año 1982 la serie documental COUSTEAU en el Amazonas (de Jackes Yves Cousteau) dedicó un capítulo al tema del oleoducto. El 2007 el productor de la serie, Jean Michael Cousteau retomó el tema y lo que descubrimos (fui el encargado de esa parte de la filmación) es que en vez de mejorar, se había empeorado la situación, principalmente por las amenazas territoriales. Hoy, 8 [años] después, ya es un desastre…

Les fuites sont permanentes. Ce qui se passe c'est que l'on ne prête attention qu'aux plus importantes et surtout aux plus visibles, réduire simplement ce problème aux faits récents c'est le relativiser. Même pendant l'année 1982, dans la série documentaire réalisé en Amazonie par Jacques Yves Cousteau, il y avait un chapitre sur cet oléoduc et ses dangers. En 2007 Jean Michael Cousteau, le producteur de la série, est revenu sur ce thème (lui même ayant tourné cette partie du film) et ce que l'on a découvert, c'est qu'au lieu de s'améliorer, la situation avait empiré, principalement en matière de menaces territorialles. Aujourd'hui, huit années après, le désastre est arrivé…

Sur Facebook, Buda de Nieve réfléchis à la relation entre ce qui s'est passé et le contexte de l'actuel processus électoral au Pérou :

Por un lado, en el “Perú oficial”, los candidatos hablan de progreso, TLCs y desarrollo. Al mismo tiempo, en la siempre olvidada selva peruana (qué casualidad, justamente en Bagua), hace días que los ríos están cubiertos de petróleo, cientos de personas están respirando y varios animales vienen muriendo por la contaminación ocasionada por un derrame de petróleo. La próxima vez que un candidato hable de lo importante del “desarrollo”, piensa qué tipo de desarrollo queremos. ¿Queremos ser un país “más rico” a como dé lugar […] o queremos ser un país sostenible? De esto también trata esta elección.

On a d'un côté le Pérou officiel, les candidats y parlent de progrès, d'accords commerciaux, de développement ; on a de l'autre côté la forêt péruvienne toujours oubliée (comme par hasard les candidats à cette élection se rendent aujourd'hui à Bagua). Cela fait des jours et des jours que les fleuves sont couverts de pétrole, que des centaines de personnes respirent des gaz toxiques et que des animaux meurent contaminés. La prochaine fois qu'un candidat parlera de l'importance du développement du pays, qu'il pense au type de développement qu'il souhaite pour ce pays. Voulons-nous un pays plus riche avec ce que nous voyons aujourd'hui ou voulons-nous un pays en développement durable ? C'est de cela également que l'on devrait parler à l'occasion d'une élection.

De son côté, l'ONG DAR signale que les mesures coercitives mises en place par la Loi N° 30230 (Loi de promotion de l'investissement) ne sont pas suffisantes pour éviter une contamination environnementale, car elles n'encouragent pas à la prévention ni au respect par les entreprises de leurs obligations.

creemos que estos hechos son consecuencia directa de mantener un enfoque que busca promover inversiones a costa de debilitar estándares ambientales por considerarse obstáculos al crecimiento económico. Nuevamente se demuestra en los hechos que esta lógica, aunque puede viabilizar nuevos proyectos en el corto plazo –generando puestos de trabajo y renta–, y mediano plazo, trae mayores perjuicios económicos, sociales y ambientales.

Nous sommes persuadés que ces affaires sont la conséquence directe d'une démarche qui cherche à promouvoir l'investissement au risque de fragiliser les normes environnementales considérées comme des obstacles à la croissance économique. Il est de nouveau démontré par les faits que cette logique bien que pouvant permettre de nouveaux projets à court terme et la création de revenus et d'emplois, porte en elle même de grand préjudice économique, sociaux et environnementaux.

À la date de cet article, les travaux de nettoyage continuent alors que les communautés qui vivent dans le bassin du Rio Moroña continent aussi à réclamer à Petroperú un ravitaillement en eau et en aliments  immédiatement et pendant toute la durée des travaux. Elles demandent également la fourniture d'équipements de protection adaptés aux personnes qui viennent nettoyer la zone affectée. Pour sa part, le ministère de la santé a déclaré une situation d'urgence sanitaire dans une des zones affectées de la région de Loretto.

Article publié à l'origine sur le blog Globalizado de Juan Arellano.

Les Japonais ont-ils une vie sexuelle ?

mardi 1 mars 2016 à 21:12

Fin février 2016, le bureau japonais du recensement annonçait que la population du Japon a connu une diminution nette, avec plus de décès que de naissances, pour la première fois depuis le premier enregistrement de ces données par l'Etat en 1920.

Une information à rapprocher des articles de presse réguliers dans les médias occidentaux selon lesquels les Japonais font de moins en moins l'amour. Des auteurs occidentaux se demandent même pourquoi au Japon les jeunes n'ont plus de relations sexuelles.

Quoi qu'il en soit, à quelle fréquence les Japonais font-ils l'amour, et s'ils le faisaient davantage, est-ce que cela enrayerait le déclin de la natalité dans le pays ?

La population du Japon est officiellement en déclin

La diminution de la population japonaise, d'abord. Dans les cinquante dernières années (le Japon procède à un recensement général tous les dix ans, avec un comptage partiel après cinq ans), la population du Japon a rétréci d'environ 950.000 individus (soit de 0,7 %) pour s'établir à 127,1 millions. Près d'un tiers des Japonais avaient plus de 65 ans en 2015. En 2050, ils approcheront les 40 %.

Pour assombrir encore l'avenir de la population japonaise, le taux de fertilité du pays est de 1,41 naissances par femme, loin en-dessous du “taux de renouvellement de la population”, qui est de 2,1 (le nombre moyen d'enfants nés par femme nécessaire pour remplacer la population au bout de quarante ans, depuis les années 1970).

L'annonce du bureau de recensement de ce mois d'un déclin net de la population japonaise était prédite depuis longtemps.

Le Japon n'est pas le seul pays au monde à connaître ce phénomène. En Allemagne, la fertilité est inférieure à 1,5 enfants par femme depuis 1975, et la Banque Mondiale relève que la région Asie orientale et Pacifique vieillit plus vite que toute autre. Autrement dit, le “grisonnement” est un défi mondial qui n'est pas propre au Japon.

Le gouvernement Abe veut “stabiliser” la population japonaise à 100 millions en encourageant (dans une certaine mesure) les femmes à avoir plus d'enfants et améliorer la natalité.

Le hic, c'est d'abord (d'après la sagesse populaire en tout cas) que les Japonais n'ont plus envie de faire l'amour.

Le “syndrome du célibat” au Japon : réalité, ou fantasme des médias étrangers ?

Plutôt que de la comparer avec son homologue allemande, on a souvent tendance à lier la population du Japon à la perception que les Japonais sont simplement abstinents. Il y aurait un nom pour ce phénomène au Japon : le “syndrome du célibat” (セックスしない症候群). Constatation intéressante, l'article de Wikipedia [en anglais] pour cette expression cite un article de 2013 du Guardian en source originelle du terme.

Un article en japonais sur le “syndrome du célibat” s'ouvre sur une référence à un documentaire de la BBC de 2013 intitulé “Pas de sexe, s'il vous plaît, nous sommes Japonais”. La plupart des résultats de recherche pour “セックスしない症候群” paraissent être parus autour de 2013, et les articles de médias à propriétaires étrangers comme le Huffington Post et le Quotidien du Peuple [chinois] en ligne sont en tête des résultats en langue japonaise.

L'enquête Durex 2006/07 reste pertinente

L'idée a pu naître de cet étalon-or de la sexologie qu'est l’Enquête mondiale sur le bien-être sexuel. Mené par le fabricant de préservatifs Durex en 2006 et 2007, ce sondage vieux de presque dix ans a interrogé sur leurs pratiques sexuelles 26.000 personnes de 16 ans et plus dans 26 pays.

Malgré leurs presque dix ans d'âge, les résultats de l'enquête Durex continuent à être inlassablement recyclés par les médias tant occidentaux que Japonais.

Ainsi, dans un article de 2014 de l'édition en ligne du magazine Toyo Kezai, Sechiyama Kaku, professeur à l'Université de Tokyo, cite l'enquête Durex de 2006/07 pour affirmer que “le Japon a la fréquence sexuelle la plus basse du monde”. Dans l'enquête Durex, les interviewés japonais déclaraient avoir des rapports sexuels 45 fois par an, le nombre le plus faible de tous les 41 pays étudiés.

Ceci dit, une étude japonaise peu connue et plus récente semble étayer les conclusions de Durex sur la libido nationale du Japon. En effet, Sagami, un fabricant de préservatifs dominant le marché japonais, a conduit sa propre enquête sur le sexe au Japon en 2013. Le blogueur Yuta Aoki a résumé en anglais les résultats de l'enquête Sagami, ici. Aoki note que l'enquête plus récente de Sagami semble confirmer la conclusion de Durex : les Japonais déclarent ne pas beaucoup faire l'amour.

Les “mariages platoniques” du Japon

Aoki relève que selon l'enquête Sagami, les personnes en couple au Japan (Durex a interrogé les personnes actives sexuellement) peuvent faire l'amour bien moins que 45 fois par an. Une étude de Bayer en 2006 a trouvé que les couples mariés japonais n'avaient en moyenne que 17 rapports sexuels par an.

Pour couronner le tout, l'enquête Sagami a découvert que 55,2 % des couples mariés se considèrent comme sans vie sexuelle. Les “unions non consommées” sont devenues un sujet à la mode ces dernières années au Japon.

Dans une enquête de son cru, l’Association japonaise du Planning familial a trouvé que la majorité des hommes mariés étaient trop occupés ou fatigués par leur travail pour faire l'amour. Les Japonaises ont répondu que faire l'amour était “trop ennuyeux”.

Cependant, l'intéressant dans l'enquête Sagami, écrit Aoki, est que, d'une façon générale, les Japonais n'ont rien contre le sexe : 83 % des hommes célibataires et 58 % des femmes célibataires dans la vingtaine et la trentaine disent vouloir faire l'amour.

Parmi les diverses raisons possibles pour lesquels certains restent chastes au Japon, ne figure donc pas une aversion aux relations sexuelles.

Quand les hommes japonais font l'amour, ce n'est pas forcément avec leur conjointe

Il faut noter que, dans le contexte de l'enquête Sagami, les personnes en couple se disant dans “un mariage platonique” ne parlaient que de leurs relations sexuelles (ou de leur absence) avec leur conjoint.

Le non-dit presque universel, c'est le sexe hors mariage, ainsi que le sexe tarifé.

Selon diverses études, entre 10 et 20 % des hommes japonais admettent avoir des relations sexuelles extra-maritales (不倫, furin), la moitié de ces chiffres pour les femmes. Même si beaucoup de Japonais vivent des mariages sans sexe, il est donc partiellement inexact de dire qu'ils ne font pas l'amour.

Enfin, de nombreux hommes mariés au Japon usent du commerce sexuel évalué dans le pays à 5 milliards de dollars (5兆6,884億 円). Cela veut dire qu'une minorité significative d'hommes mariés hétérosexuels au Japon choisissent de payer pour le sexe.

Ces Japonais qui font appel aux services sexuels

D'après le Service National de Police du Japon (NPA), il y avait plus de 29.000 commerces en 2011 dans le secteur du sexe (性風俗関連特殊営業, seifuzokukanrentokushueigyo), soit 10.000 de plus que quatre ans avant, en 2007.

L'industrie du sexe au Japon se compose d'une grande diversité d'établissements et entreprises : maisons closes (“soaplands“), salons de massage, agences d'escorts, et services “payants” de rendez-vous.

Dans un sondage mené par MiW (un collectif qui se consacre à soutenir et conseiller les femmes dont les époux ont des relations hors mariage), 23 % des hommes mariés interrogés à Tokyo ont dit payer pour des relations sexuelles.

Une autre enquête, par le Centre national d'Education des femmes du Japon, a établi que 40 % des hommes japonais paient pour le sexe.

Le “syndrome du célibat” japonais existe peut-être, mais se limiterait donc aux couples hétérosexuels en relation durable.

Et le déclin de la natalité dans tout ça ?

La politique nataliste du gouvernement soumet les femmes du Japon à une double, si ce n'est triple, contrainte : les femmes japonaises sont encouragées à avoir plus d'enfants afin d'augmenter le taux de fertilité du pays et ralentir le déclin de la population. En même temps, elles sont encouragées à “participer” et à renforcer la force de travail. Tout en conservant la charge d'élever les enfants et de s'occuper des parents âgés.

Plus de sexe, c'est sans doute une natalité plus élevée, mais aussi, pour les Japonaises, encore plus de travail, et encore moins de temps libre qu'elles n'en ont aujourd'hui.

Recherches pour cet article : Masae Okabayashi.

Espagne : des marionnettistes en prison pour apologie du terrorisme

mardi 1 mars 2016 à 17:05
Una de las numerosas protestas para pedir la libertad de los titiriteros

Une des nombreuses manifestations pour demander la libération des marionnettistes. Photo de eldiario.es licence CC-BY-SA

[Billet d'origine publié le 15 février 2016]

Un spectacle politique de marionnettes, programmé par erreur comme activité pour enfants, s'est soldé par l'emprisonnement des deux marionnettistes, le licenciement des programmateurs des festivités de Madrid et une plainte pour forfaiture contre le juge et le procureur chargés de l'affaire.

Il y a quelques jours, dans le cadre du Carnaval, la Mairie de Madrid a programmé un spectacle de marionnettes pour enfants. Une erreur semble avoir été commise par les programmateurs, qui ont ensuite reconnu n'avoir pas vu la pièce, l'histoire n'étant pas appropriée pour les enfants. De fait, la pièce, intitulée «La boussole et don Cristobal» est une satire politique crée par le groupe Títeres desde abajo (marionnettistes du bas NDT) pour un public adulte.

Certains spectacteurs, désagréablement surpris par le spectacle, ont interpellé les marionnettistes et ont critiqué la violence de certaines scènes. Le journal en ligne eldiario.es a contacté une des mères qui a assisté au spectacle. Voici son récit:

(Les artistes) ont prévenu que la pièce était anti-pédagogique, qu'elle contenait des actes cruels, immoraux et irrévérencieux (…) On n'a pas bien compris l'humour, mais je n'ai jamais pensé qu'il s'agissait de provocation, ni d'apologie du terrorisme. Cela faisait partie de l'intrigue (…) Les enfants ne se sont rendus compte de rien, la pièce était inintelligible.

Dans l'histoire, un policier corrompu profite de l'inconscience de l'héroïne pour placer à côté d'elle une pancarte «Gora Alka-ETA» (un mélange de «Gora ETA» (“vive ETA” NDT) et Al-Qaeda) pour pouvoir ainsi l'accuser faussement de terrorisme. Cette pancarte a suffi au parquet de l'Audience Nationale pour demander la mise den détention des marionnettistes Raúl García et Alfonso Lázaro, les accusant d'«apologie du terrorisme et de délit commis lors de l'exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques». Le juge Ismael Moreno a décrété la prison sans caution dans un arrêt qualifié de «délirant» et «surréaliste» par les internautes, les commentateurs politiques et secteurs progressistes de la Justice. Gerardo Tecé, populaire twitteur, dans un article pour le site ctxt, affirme :

(…) le juge Ismael Moreno accuse les deux détenus de délits qui se produisent dans la fiction, en omettant qu'il s'agit d'une pièce de théâtre satirique ! En suivant ce raisonnement juridique, Francis Ford Coppola pourrait être accusé des crimes montrés dans “le Parrain”.

Alors que la presse traditionnelle critiquait le spectacle et insistait sur les torts soi-disant causés aux enfants, la presse en ligne et les réseaux sociaux ont défendu la liberté d'expression et critiqué l'inculpation d'artistes pour des délits fictifs contenus dans leur spectacle.

La page «Libertad titiriteros» (liberté marionnettistes) a été créée, suivie par 23 000 abonnés en quelques jours. De nombreux internautes y ont posté des photos avec des pancartes et des jeux de mots, en ironisant sur la pancarte qui a conduit les marionnettistes en prison. Bien que Facebook ait bloqué cette page le jeudi 11, des captures d'écran circulent sur internet :

Fotos subidas por los usuarios de Facebook a la página Libertad Titiriteros, ahora bloqueada. Montaje de la autora

Photos postées par des usagers de Facebook sur la page Libertad Titiriteros, désormais bloquée. Montage de l'auteur

Sur Twitter, des centaines d'internautes ont protesté contre l'arrestation arbitraire avec différents mots-dièses comme #LibertadTitiriteros, #palabrasconeta ou #ficciónSinFianza

Les acteurs qui ont joué des rôles de nazis faisaient l'apologie du nazisme? Sérieusement, c'est le niveau auquel nous sommes arrivés dans ce pays ?

Voici des images du chef de la cellule terroriste

D'autres rappelaient entre les lignes que les enfants sont exposés à d'autres spectacles beaucoup plus violents qui n'ont rien à voir avec les marionnettes :

Voyons comment Carmena [Femme politique et juge émérite du Tribunal suprême espagnol, NDT] se débrouillera à Pâques pour qu'on n'emprisonne pas ceux qui crucifient quelqu'un devant les enfants.

La plate-forme Ganemos Madrid, qui fait partie du gouvernement municipal de la capitale et à laquelle appartient la conseillère municipale de la Culture, ultime responsable de la programmation des fêtes, a émis un communiqué sévère où elle qualifie la réaction de la Maire Manuela Carmena d’ «attitude peu courageuse et d'acceptation de l'idéologie de ceux qui ont provoqué la situation de déterioration économique, sociale et de restriction des libertés de notre pays» :

A Ganemos Madrid nous ne croyons pas être arrivés aux institutions pour nous accrocher au pouvoir mais pour mener à bien les engagements de notre programme pour ceux qui nous ont soutenus et qui nous réclament aujourd'hui de passer à l'action pour défendre nos droits civils et parmi ceux-ci, une culture libre et sans censure.

Il est vrai que les hommes politiques de droite comme de gauche n'ont pas réagi pour défendre la liberté d'expression, excepté la maire de Barcelone, Ada Colau, qui peu après avoir entendu parler de l'incident, a posté sur Facebook un commentaire dans lequel elle critiquait la prison imposée aux artistes :

La maladresse n'est pas un délit. La satire n'est pas un délit. Dans une démocratie saine, dans un Etat de droit, il faut protéger toutes les libertés d'expression, même celles qui nous déplaisent pas, même celles qui nous dérangent.

Après 4 jours de détention et d'innombrables manifestations dans de nombreuses villes espagnoles, le juge et le procureur ont fait marche arrière et ont décidé de remettre en liberté sous caution García et Lázaro, qui ne sont toutefois pas autorisés à sortir du pays et doivent pointer quotidiennement au tribunal le plus proche.

L'affaire a eu une forte répercussion, non seulement en Espagne, où même  Amnesty Internacional a émis un communiqué pour exiger que les charges soient retirées, mais aussi à l'étranger où de nombreux médias se sont fait écho de l'information, qui est arrivée à la une du Financial Times.

D'autre part, le parti Contrapoder (contre-pouvoir) a déposé une plainte pour forfaiture contre le juge et le procureurs, dont les actes ont été qualifiés d'absurdité “digne de figurer dans un musée des horreurs”

Journée mondiale des récupérateurs : vers un recyclage inclusif en Amérique latine

mardi 1 mars 2016 à 16:34
En América Latina más de 4 millones de personas viven del reciclaje informal. Foto Iniciativa Regional de Reciclaje Inclusivo. Permitido su uso.

Une récupératrice dans une déchèterie de Bogota, en Colombie, un des pays de la région ayant le plus avancé en matière de législation et de reconnaissance des récupérateurs.  Photo Iniciative Régionale pour le Recyclage Inclusif. Utilisée avec autorisation.

Peut être ne le saviez-vous pas, mais rien qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes, le travail de récupérateur fait vivre environ 4 millions de personnes, selon les chiffres de l’Initiative Régionale pour le Recyclage Inclusif (IRR). Ces hommes et ces femmes collectent, sélectionnent, récupèrent et vendent des déchets pouvant provenir de nos maisons, d'un local commercial ou industriel ou même de décharges. Ce travail pénible mais très important a sa journée mondiale célébrée le 1er mars ; journée pendant laquelle les récupérateurs cherchent à valoriser leur rôle et à mettre en place, dans les pays de la région, des politiques d'inclusion dans la gestion des déchets et la protection de ses acteurs principaux.

Les bénéfices générés par les récupérateurs sont multiples, ils ont notamment un impact positif sur les économies locales, la création d'emplois et la réduction des dépenses municipales de gestion des déchets. Les récupérateurs rendent aussi un précieux service contribuant à préserver l'environnement et la santé publique :

Les récupérateurs informels aident à limiter le changement climatique.

Son múltiples los beneficios que trae la labor de los recicladores. Foto IRR, permitido su uso.

Récupérateur chilien participant à un atelier de consolidation, leadership et développement personnel. Photo IRR, utilisée avec autorisation.

Cependant, malgré cette nouvelle célébration de la Journée Mondiale des Récupérateurs, de nombreuses difficultés persistent.

Situés tout en bas de l'industrie du recyclage, les récupérateurs, en collectant et sélectionnant les déchets à leur source, sont aujourd'hui les principaux fournisseurs de matière première post-consommation. Selon des chiffres de la IRR, 50 à 90% des matériaux utilisés dans l'industrie proviennent des récupérateurs qui ne reçoivent toutefois que 5% des profits générés par ce cycle économique dont ils font partie.

Ce chiffre alarmant s'explique par la faible participation des récupérateurs dans les politiques de gestion des déchets, les lois défaillantes en faveur de leur travail et le caractère informel de leur profession. Une situation présentée par la présidente du Réseau National des Récupérateurs d'Équateur, Laura Guanoluisa :

Équateur : Aucune loi n'encourage le recyclage inclusif du récupérateur. Il y a bien des lois pour les municipalités mais elles ne sont pas appliquées.

La principale menace à laquelle les récupérateurs et les récupératrices d'Équateur doivent faire face, c'est l'accès difficile aux déchets.

Un passé tragique pour construire un avenir meilleur

La commémoration de la Journée Mondiale du Récupérateur nous renvoie à une tragédie qui met en évidence la vulnérabilité de ceux qui vivent de cette profession. Le 1er mars 1992, dans une université en Colombie, 11 récupérateurs furent assassinés afin de voler et commercialiser leurs organes .

En réponse à cette tragédie et marquant ainsi un tournant dans la lutte pour leurs droits, 34 pays se sont réunis en 2008 dans le cadre de la Conférence Mondiale des Récupérateurs et ont choisi cette date comme Journée Mondiale du Récupérateur.

1er mars 2016 Journée Mondiale des Récupérateurs.  Une seule et même profession, une seule et même lutte!

“Là où tout le monde jette, nous créons”

Actuellement, les récupérateurs du continent font partie du réseau Red Lacre et ont obtenu plusieurs avancées ces dernières décennies dans la reconnaissance de leur profession et de leur contribution à l'économie et au développement durable de leurs pays respectifs. Dans cette vidéo, des membres du réseau de différents endroits de la région présentent quelques idées et exigences qui pourraient motiver un engagement plus fort :

En plus de lutter pour la protection et la formalisation de ces travailleurs, les organisations de récupérateurs s'efforcent de promouvoir la création d'un contexte favorable à la gestion intégrale des déchets solides. En outre, elles ont créé des alliances avec d'autres secteurs, aussi bien publics que privés, puisque sans cette cohésion, il est plus difficile d'atteindre ses objectifs.

Para avanzar hacia un reciclaje inclusivo es clave la alianza entre diversos actores de la sociedad. Foto IRR permitido su uso.

Au Chili, grâce à des alliances entres récupérateurs, dirigeants locaux et secteur privé, on travaille sur un modèle de recyclage inclusif dans 4 communautés de la capitale. Photo IRR utilisée avec autorisation.

L'une des ces expériences est l’Initiative Régionale pour le Recyclage Inclusif qui cherche à influencer le débat sur les politiques publiques de traitement des déchets dans 16 pays de la région. Grâce à des projets municipaux et nationaux, ce groupe travaille depuis 2011 sur la formation et la formalisation des récupérateurs ainsi que sur la création d'outils d'inclusion, ce qui a bénéficié directement à 17 000 récupérateurs du continent.

Les organisations impliquées dans ces luttes considèrent le recyclage comme un marché solide et inclusif auquel les récupérateurs et les acteurs sociaux peuvent participer à travers un processus qui peut avoir des répercussions, non seulement en termes économiques mais aussi dans la protection de l'environnement et la santé publique.