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Plus de 300 arbres coupés pour l'agrandissement d'un centre commercial à Porto Rico

jeudi 20 février 2014 à 17:18
Una de las fotos ampliamente compartidas en Twitter sobre la tala de árboles en Plaza Caribe. Foto tomada por el periódico La Perla del Sur y compartida en su cuenta de Twitter (@LaPerlaPR).

Une des photos largement partagées sur Twitter sur la coupe des arbres du Plaza del Caribe. Photo prise pour le périodique La Perla del Sur ( La perle du Sud) et partagée sur son compte Twitter (@LaPerlaPR).

 Les utilisateurs portoricains de Twitter ont été choqués par l'abattage de 302 arbres sur un terrain du centre commercial Plaza del Caribe à Ponce, au sud de Porto Rico. L'abattage de ces arbre est motivé par des projets d'agrandissement du centre commercial, dont celui des zones  de stationnement. Les utilisateurs en colère ont réagi non seulement en raison de l'abattage des arbres, mais aussi parce que la procédure d'obtention du permis d'abattre ces arbres n'a pas été transparente. 

Voilà ce qu'est devenue la Plaza del Caribe ! @JunteAmbiental @miprv @Aves_PuertoRico @arbolespr @LaPerlaPR 

Tristesse à Ponce. On coupe plus de 400 arbres pour construire plus de commerces

Dans quel média en dehors des comptes @laperlapr, @pab550 et @miprv a-t-on dit quelque chose sur le massacre de 300 arbres à @pdcponce ? Dans aucun autre ! Pourquoi ?

Le centre commercial a publié un communiqué de presse où il expose ses projets de compensation :

Dans le cadre de sa politique de bon voisinage et dans le respect des règlements et permis accordés, Plaza s'est engagé à aller au-delà de la plantation de nouveaux arbres exigé par la compensation. La réglementation demande 703 arbres et le centre commercial s'est engagé à en planter 960 : soit 258 de plus que ce qui est demandé. Sur ce total, 400 seront plantés sur les terrains du centre commercial et 561 dans le parc Monagas, à quelques kilomètres de distance du Plaza del Caribe

Le centre commercial a également annoncé son intention de transplanter 46 arbres sains sur les terrains du Plaza del Caribe. Néanmoins, Sandra Molina Colón, professeur d'écologie à l'université catholique de Ponce, affiche son scepticisme sur les chances de succès d'une transplantation d'arbres adultes dans un article publié dans “Mi Puerto Rico Verde” (Mon Vert Porto Rico) :

La probabilité de survie des arbres adultes est limitée par le processus même de la transplantation au cours duquel on coupe une grande partie du feuillage et des racines. C'est un peu comme couper les artères, veines et capillaires d'un être humain et garder tout de même l'espoir que depuis le cœur et l'aorte se développent de nouveaux vaisseaux sanguins permettant la survie…

La professeure Molina Colón signale également plus loin que le document de consultation environnemental réalisé pour ce projet présentait de multiples anomalies et erreurs. Et pourtant la municipalité de Ponce a tout de même acordé un permis pour l'abattage des arbres. Le Comité des Amis des Arbres (COAMAR) a demandé au Bureau des permis d'intervenir, mais sa requête a été rejetée. Il a demandé une nouvelle étude mais pendant le dernier week-end, avant toute réponse à cette demande, l'entreprise Fonalledas, propriétaire du Plaza del Caribe, a procédé à la coupe des arbres. Il n'a donc pas été possible à la COAMAR de déposer un recours en justice. Sandra Molina Colón a terminé son article sur la réflexion suivante :

On continue à se comporter comme des troglodytes, des milliers d'années en arrière ! Ce qui me déprime le plus est de m'apercevoir que des personnes bien au fait des sciences de l'environnement comme le technicien de l'entreprise Fonalledas, qui nous a permis d'enregistrer pendant la réunion où il nous avait invités pour présenter son projet, soit les mêmes qui défendent les grandes multinationales et plaident pour le droit à être de plus en plus riches, d'accéder au prestige d'une classe sociale à haut revenus.

C'est une lutte de David contre Goliat dont nous ne connaissons pas le dénouement.

Les Russes et la tourmente ukrainienne : entre espoir et crainte

jeudi 20 février 2014 à 16:19
Iron Maiden's "Eddie the Head" gets a Ukrainian restyling. Anonymous image found online.

La mascotte du groupe heavy metal “Eddie the Head” rhabillée à l'ukrainienne. Mème anonyme trouvé sur internet.

Dernier développement en date du long face-à-face entre gouvernement ukrainien et opposition, des affrontements mortels entre manifestants et police anti-émeute ont éclaté [anglais] près de la place de l'Indépendance à Kiev mardi 18 février. Alors que se déroulaient ces événements, les autorités ont fermé le métro, barré les accès et coupé la principale télévision d'opposition, Channel 5 Ukraine [ukrainien]. Selon les derniers chiffres, pas moins de 25 manifestants et policiers sont morts dans les violences [NdT : plus de 100 à ce jour, jeudi 20], plus de 200 personnes ont été hospitalisées, et un millier blessées à divers degrés. Dans ce bilan figurent aussi des journalistes et des badauds.

Les blogueurs russes suivent attentivement les événements, au point que de nombreux internautes en Russie ont déplacé leur intérêt [Global Voices] des J.O. d'hiver de Sotchi vers le mouvement de protestation de Maïdan. Les commentaires positifs s'échelonnent de l'expression de sympathie pour les protestataires à l'exigence que la Russie ne s'ingère pas dans les affaires intérieures ukrainiennes. En même temps, les blogueurs pro-Kremlin et les médias financés par le pouvoir étrillent les manifestants traités d'extrémistes

Comme d'habitude, les opposants russes ont donné leur analyse transposée de la situation. Le journaliste Sergueï Smirnov, un ancien membre du parti radical interdit National Bolchevik, a tweeté :

Sérieusement, 13 flics à flingues blessés c'est de la guerre de rue. Ça veut dire que l'opposition a plusieurs fois autant de blessés.

L'homme politique d'opposition Boris Nemtsov a fait la même comparaison, et déploré les violences [russe] :

В Киеве продолжаются уличные бои. 9 убитых. 7- гражданских и два милиционера. И все потому что Янукович цепляется за власть и не хочет объявить досрочные выборы.

La guerre de rue se poursuit à Kiev. 9 tués. 7 policiers et 2 policiers. Et tout cela parce que Ianoukovitch s'agrippe au pouvoir et ne veut pas annoncer des  élections anticipées.

Le lieutenant de Vladimir Milov au parti DemVybor party, Kirill Choulika a écrit [russe] :

Виноват, естественно, Янукович со своим маниакальным желанием удержать у власти группировку донецких бандитов. Да, можно говорить о вине оппозиции, но есть президент, который просто обязан не допускать этого. А если он уже не в состоянии контролировать ситуацию, ему надо уходить.

Le coupable est naturellement Ianoukovitch, avec son désir maniaque de maintenir au pouvoir un groupuscule de bandits de Donetsk. Certes, on peut aussi parler de faute de l'opposition, mais il y a un président qui ne peut simplement pas permettre cela [les violences]. Et s'il n'est plus en mesure de contrôler la situation, il doit partir.

Des Ukrainiens ont également tweeté en russe. La chanteuse Oleksandra Koltsova a tweeté à propos de la fracture souvent discutée qui séparerait l'Ukraine orientale russophone et l'ouest orienté vers l'UE :

Les gens à l'Est ne sont pas “pour Ianoukovitch.” Ils se sont aussi fait voler. Eux aussi sont prêts à l'échanger contre un meilleur candidat, mais il leur faut du concret et d'autres visages [à la tête de l'opposition.]

Pour finir, les discussions sur RuNet du “problème” ukrainien devraient se cantonner au net, pense l'écrivain russe Maxim Kantor [russe] :

Началась украинская гражданская война. [...] Россия не должна участвовать в этой войне. Сегодняшнее украинское правительство дискредитировано, и его призыв о помощи (если будет) нельзя рассматривать как призыв народа. А народ ни о чем не просил.

La guerre civile ukrainienne a commencé. [...] La Russie ne doit pas participer à cette guerre. L'actuel gouvernement ukrainien est discrédité, et son appel à l'aide (s'il y en a un) ne doit pas être considéré comme un appel du peuple. Le peuple n'a rien demandé.

Vladimir Poutine, qui aurait refusé de prendre au téléphone le président Ianoukovitch, paraît sur la même longueur d'onde.

Chine : une nouvelle étude sur la pollution dans les villes

jeudi 20 février 2014 à 15:50

Greenpeace a publié son rapport 2013 sur la pollution de l'air en Chine. Dan Harris souhaiterait que les multinationales étrangères soient plus attentives à ce classement avant de choisir où délocaliser leurs bureaux. Vous trouverez un résumé du rapport de Greenpeace en anglais sur China Hush.

[liens en anglais]

Chine : Manifestations pour le respect des travailleuses du sexe

jeudi 20 février 2014 à 15:13

Des étudiantes de l'Université de Wuhan, dans la province du Hubei, ont manifesté le jour de la Saint Valentin pour réclamer un plus grand respect des travailleuses du sexe en Chine. Le blog Beijing Cream raconte.

Interview avec Balde Mamadou Tafsir, blogueur en langue peule pour la journée de la langue maternelle

jeudi 20 février 2014 à 15:05

Le peul est la langue des populations peuls. Il existe peu de peuples africains ayant une aussi grande diversité en termes de niveau d'intégration politique et économique. Ce peuple compte parmi les plus grands écrivains, professeurs, cinéastes, artistes, hommes politiques ou hommes d'affaires du continent. Pourtant, les nomades peuls, vivant dans des conditions d'extrême précarité marchant derrière leurs bétails dans la savane du Sahel, sont parmi les plus nombreux du continent. Ils sont connus sous les noms de Fulɓe, (singulier Pullo) dans leur langue, Fula ou Fulani en anglais ou encore peul en français. L'extension géographique de leur lieu de peuplement va de l'Afrique de l'ouest à l'Afrique centrale et orientale.

La langue peule varie sensiblement d'un pays à l'autre:

Le peul, ou peulh ou fulfulde, ou pularpulaar, est une langue parlée dans une vingtaine d’États d’Afrique occidentale et centrale, des rives du Sénégal à celles du Nil. C'est la langue maternelle des ethnies peules, et aussi une langue seconde employée régionalement comme langue véhiculaire, par d'autres ethnies.

Malheureusement, cette langue, qui est pourtant enseignée dans plusieurs universités en dehors de l'Afrique est très peu enseignée dans les systèmes scolaires des pays du continent. 

Balde Mamadou Tafsir est chercheur en cultures et langues Africaines a deux blogs dans sa langue maternelle, le peul. Pour le premier, www.misiide.net, il utilise des caractères latins, et pour le second, tafsirexpress.blogspot.com, des caractères arabes, Ses objectifs sont la promotion de la langue et culture peules dans toutes ses formes et expressions. A l'occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée le 21 février de chaque année depuis 2000 à l'initiative de l'UNESCO, il a accepté de répondre à quelques questions de Global Voices : 

Photo de Balde Tasfir sur sa page facebook (avec sa permission)

Photo de Balde Tasfir sur sa page facebook (avec sa permission)

Que pensez-vous de la Journée internationale de la langue maternelle ?

Balde Mamadou Tafsir (BMT): C’est un moment de partage de joie, de satisfaction, de se sentir intégré dans la diversité culturelle. En ma qualité de développeur web de langues et cultures africaines je considère la Journée Internationale de la Langue Maternelle comme une merveilleuse occasion de maintenir ce noble objectif.

Je pense qu’il faut soutenir la résolution de L’UNESCO [ résolution 37 adoptée en 1999 par  la Conférence générale de cette institution du système des Nations Unies basée à Paris] qui affirme cette reconnaissance de la diversité culturelle de par le monde, cette journée nous encourage à multiplier nos efforts dans le développement de nos langues nationales.

Surs quels sujets bloguez-vous?

BMT: Je blog le plus souvent sur la culture, les langues africaines, tout comme sur les activités socioculturelles.

Quelle satisfaction en tirez-vous ?

BMT: Tout d’abord, ça me rassure que bon nombre de mes lecteurs apprécient mes billets, mais aussi les questions/thèmes que j’aborde sur mes blogs. Ça m’encourage à plus écrire dans ces domaines.

Qu'est-ce que vous avez réalisé depuis la création du blog Misiide?

BMT: Quelque mois après sa création, Misiide a lancé une version en arabe du blog pour ses lecteurs utilisant les caractères arabes. Tout récemment,  j’ai enregistré un album de poèmes poular (ou peul) qui sortira bientôt. Actuellement, je travaille sur la traduction des logiciels en peul. J’ai aussi traduit pas mal de livres en poular comme j’ai réalisé un petit lexique (poular-français, français-poular, et poular-arabe). D’autres projets sont en route.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?

BMT: Ce sont entre autres les mêmes difficultés que rencontrent nombre de bloggeurs à savoir : Problèmes financiers et techniques, l’entretien du blog… Sauf que nous avons plus de difficultés que celui qui blogue dans une des langues les plus utilisées, qui ont facilement accès au web. En outre quant à nous bloggeurs en langues africaines, le nombre de nos lecteurs est rès limités par rapport aux bloggeurs dans les langues les plus courantes. 

Que pensez-vous de l'enseignement des langues maternelles dans le système scolaire?

BMT: L’enseignement des langues nationales dans le système scolaire mérite d’être encourager comme stratégie pour une amélioration de la réussite des élèves. Car elle joue un grand rôle dans la formation et l’affirmation de l’identité culturelle des individus, par conséquent leur valeur comme instruments de communication.

D’après les études, notamment celles menées conjointement par l’UNESCO et l’UNICEF, les élèves des pays où la langue maternelle est aussi la langue d’enseignement, surpassent les autres dans la plupart des secteurs d’étude.

Quels sont les résultats de l’enseignement des langues nationales à l’école en Guinée?

BMT: La Guinée a mené une expérience originale dans l’enseignement des langues nationales a l’école ; comparativement aux autres pays de la sous région, mais elle a obtenu des résultats critiques et peu déterminants, dont le plus important a été la baisse du niveau des élèves dans les langues d'importance mondiale (arabe, français, anglais).

Pourquoi cet échec?

BMT: A mon avis, cet échec est dû au manque de préparation de l’opération, mais aussi au fait que les langues nationales étudiées à l’école étaient trop nombreuses par rapport à un petit pays comme la Guinée. Sans oublier le manque de motivation de parts et d'autres (enseignants, élève et parents d’élèves).

 A quel âge pensez-vous que cet enseignement devrait commencer?

BMT: Les études nous ont toujours démontré que l’introduction des langues nationales dans l’enseignement permet incontestablement d’obtenir une plus grande scolarisation des enfants de bons résultats scolaires. Cependant, la scolarisation en langues nationales doit absolument commencée dès les premières années de l’école.

Utilisez-vous votre langue chaque jour? En quelles occasions?

BMT: Oui ! Cela dépend de mes activités journalières, mais étant un étranger dans le pays ou je vie, l’utilisation de ma langue se focalise le plus souvent sur les moyens de communications (téléphone, internet…).

Comment voyez-vous le futur de votre langue ?

BMT: En se basant sur les différents travaux réalisés pour cette langue afin qu’elle soit plus intégrée dans la vie publique en général me rassure que celle-ci sera un jour l’une des langues de science et de technique.

 Avez-vous quelque chose d’autre à ajouter ?

BMT: Je profite de cette occasion pour saluer la résolution de l’UNESCO qui affirme que la reconnaissance et le respect pour la diversité culturelle dans le domaine du langage inspirent une solidarité basée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue, et que toute action qui favorise l’utilisation des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l’éducation multilingue. Cette résolution, vise aussi à sensibiliser davantage à la multiplicité des traditions linguistiques et culturelles dans le monde.

Je lance un appel a tous mes amis bloggeurs à travers le monde, à s’associer à cette Journée pour prendre part à cette journée pour bloguer dans les langues nationales parce que nos langues sont  menacées d’extinction.