PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Les militantes saoudiennes remportent la bataille de la conduite sur fond de maintien de la tutelle masculine et d'arrestations de dissidents

mardi 3 octobre 2017 à 09:45

Illustration pour la campagne “Je suis mon propre tuteur”. Crédit : son auteur @MsSaffaa

Cet article a été écrit par Khalid Ibrahim, directeur exécutif du Gulf Center for Human Rights, une organisation indépendante à but non lucratif qui défend les libertés d'expression, d'association et de réunion pacifique dans la région du Golfe et les pays voisins.

Le 26 septembre, le roi Salman d’Arabie Saoudite a signé un décret ordonnant au ministre de l'Intérieur de commencer à émettre des permis de conduire pour les femmes, les autorisant ainsi à conduire dans le royaume. Cette décision tant attendue n’entrera pas en vigueur avant le 18 juin 2018. Un comité ministériel chargé de formuler des recommandations doit se former dans les 30 jours suivant l’ordonnance royale.

Cette avancée fait suite à de nombreuses années de campagne et de lutte menées par la « Women2Drive Campaign », campagne pour le droit de conduire des femmes, qui remonte au 6 novembre 1990. A cette date, 47 femmes ont défilé dans les rues de Riyad au volant de leur voiture pour protester contre cette interdiction. Les 13 voitures qu’elles conduisaient ont été arrêtées par les forces de police envoyées pour contrer la manifestation.

Cette action a été suivie, au cours des dernières années, par de nombreuses campagnes similaires menées par des femmes saoudiennes conduisant leur voiture en signe de contestation. Les autorités saoudiennes ont répliqué par l’arrestation de plusieurs militantes comme ce fut le cas le 1er décembre 2014, quand Maysaa Al-Amodi et Lujain Al-Hathlol ont été placées en détention provisoire pour avoir conduit leur propre voiture.

L’ordonnance royale ne sera pas mise en application avant dix mois, mais il y a des craintes que ce nouveau comité ministériel puisse démarrer son travail par l’adoption de recommandations émises au préalable par le Conseil de la Choura, l’Assemblée consultative saoudienne. Son pouvoir limité consiste à proposer des lois et à conseiller le gouvernement dans cette monarchie absolue. Certaines de ces recommandations concernent l’âge des conductrices qui ne devrait pas être inférieur à 30 ans, la nécessité d’une autorisation préalable du tuteur, et le fait que les femmes ne devraient être autorisées à conduire qu’en ville et ce, de 7 h à 20 h du samedi au mercredi et de 12 h à 20 h du mercredi au vendredi.

Malgré les récentes mesures autorisant les femmes à conduire et à se rendre, pour la première fois, au stade Roi Fahd de Riyad pour les célébrations du 87ème anniversaire de la fondation du Royaume saoudien, la réforme en Arabie Saoudite est freinée par les restrictions discriminatoires à l’encontre des femmes et la persécution de ceux qui s’expriment en faveur des réformes.

En réalité, le système discriminatoire de tutelle masculine est toujours en place en Arabie Saoudite. Selon ce système, les femmes ont besoin du consentement ou de la présence d’un proche masculin pour voyager à travers le pays, faire une demande de passeport, se marier et même louer leur propre logement. Beaucoup de militants et de défenseurs des droits, dont Essam Koshak et Mariam Al-Otaibi, ont été arrêtés arrêter pour avoir participé à la campagne #IAmMyOwnGuardian (Je suis mon propre tuteur) qui appelle à la fin du système de tutelle masculine.

Au cours des dernières semaines, les autorités saoudiennes ont lancé une vague d’arrestations à l’encontre d’écrivains, d’universitaires, de militants en ligne, et de religieux. Les arrestations ont pris la forme de perquisitions au domicile au cours desquelles les appareils électroniques ont été confisqués. Parmi ceux récemment arrêtés, l’universitaire Abdullah Al-Malki, connu pour  son militantisme en faveur des droits humains, et Essam Al-Zamel, connu pour ses écrits soulignant la nécessité d’une réforme économique dans le royaume.

Les pays africains prennent conscience de la nécessité de maîtriser leur croissance démographique

lundi 2 octobre 2017 à 23:38

Une carte du monde selon le taux de fertilite. Selon le The World FactBook (CIA), esrimation pour 2015

Avec la réduction des taux de mortalité infantile accompagnée de l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance, les taux de reproduction humaine ont atteint des rythmes qui sont devenus insoutenables pour la survie sur la planète terre. Cependant ces rythmes varient énormément d'un continent à l'autre: En effet, tandis que dans les pays à revenus élevés le taux de croissance démographique sont devenus insuffisants pour assurer la survie de l'espèce, dans les parties les plus pauvres, il en va tout autrement. La croissance démographique désordonnée a des conséquences néfastes sur la survie des générations futures, l'évolution des autres espèces et de l’environnement.

Denis Garnier, Président de l'Association Démographie Responsable rappelle que la population africaine passera de 1,2 à 4,2 milliards d’habitants d’ici à 2100. Selon ce spécialiste, l'Afrique comptera alors autant de personnes que ce comptait la planète entière, il y a à peine 40 ans.

Répondant à la question du site breton d'informations alternatives breizh-info.com de savoir s'il y avait un continent dont la démographie l'inquiétait particulièrement, Denis Garnier, Président de l'association Démographie Responsable, a répondu :

… pour l’Afrique, les taux de fécondité sont toujours excessivement élevés avec une moyenne de 5 à 6 enfants par femme en Afrique subsaharienne (hors Afrique australe) et en particulier des pointes supérieures à 7 au Niger et au Tchad. Nombre de ces pays sont d’ailleurs francophones (le deux cités plus RDC, Mali, Burkina, Bénin, Togo, Madagascar,…) et il peut paraître étrange que notre pays ne se préoccupe que si peu de la question. Outre la propension nataliste citée plus haut, il semblerait que nos dirigeants estiment qu’il vaut mieux ne pas froisser nos partenaires économiques et culturels… Or il se trouve que ceux-ci sont assez souvent prêts à agir comme le montrent certaines de leurs déclarations. On arrive alors au paradoxe suivant : ce sont souvent des ONG américaines qui y promeuvent la contraception.

Pendant longtemps, pour des raisons religieuses, historiques, des coutumes ou tout simplement pour l'insuffisance d'information, dans les pays africains, surtout francophones, même utiliser des expressions comme “contraception”, “limitation des naissances” et “Planning familial” était suspicieux.

Taux de natalite par region de 1950 a 2050 via UN World Population Prospects

En 2010, Brice Dossou-Gouin signalait les différents obstacles que rencontraient les opérateurs sanitaires dans l'introduction des méthodes de planning familial:

L’environnement familial et le contexte socio-culturel africain et béninois en particulier  ne sont pas toujours favorables à l’adoption de la planification familiale au sein  du couple à cause de la pression culturelle et les croyances diverses.  Sa  phase active est loin de faire la réalité. Elle offre beaucoup d’avantages et des effets secondaires aux couples.

 Mais au cours des dernières années, les attitudes des autorités sont entrain de changer. Ce ne sont plus les organisations non gouvernementales seules, en particulier américaines, qui cherchent à freiner l'explosion démographique. Cependant, il y a des différences.
Concluant un document de travail sur les politiques comparatives de nombreux pays africains, intitulé Planning familial et fécondité en Afrique Évolutions de 1950 à 2010. FERDI 2017, le Professeur Michel Garenne constate :
On observe donc, en Afrique subsaharienne, une grande diversité de situations quant aux politiques de population, aux programmes de planning familial et à la maîtrise de la fécondité, qui fait écho à la diversité des situations idéologiques, politiques, économiques, et sociales, et même à une certaine diversité des situations épidémiologiques : certains pays partent de plus hauts niveaux de fécondité que d’autres, et ont donc plus de problèmes à résoudre qui prendront plus de temps.

En juillet dernier, les parlementaires des états membres de la CEDEAO réunis avec leurs collègues, de Mauritanie et du Tchad, devant la constatation qu'à l'horizon 2050, l’Afrique sera le seul continent dont la population aura doublé, ont pris l'engagement d’œuvrer pour augmenter chaque année d’au moins 5% le budget alloué à la mise en œuvre des plans nationaux de planification familiale afin d'atteindre l'objectif de 3 enfants au plus par femme d’ici à 2030, comme le rappellent les stagiaires de Bénin 24, Ismène KPEDJO et Fabienne SANON.

Plusieurs pays africains ont célébré le 26 septembre la Journée mondiale de la contraception par des cérémonies officielles. Narcisse Yao signale qu'en Côte d'Ivoire du 26 au 28 septembre, les consultations sur la contraception sera gratuite, grâce des cliniques mobiles de l’Association ivoirienne pour le bien-être familial (Aibef). Il ajoute:

Faire connaître les différents moyens de contraception aux populations de manière à limiter le nombre de grossesses non-désirées. Permettre au couple d’adopter une méthode de contraception de leur choix.

Tel est l’objectif de la célébration officielle de la Journée mondiale de la contraception, la première du genre en Côte d’Ivoire. C’était le 26 septembre à l’espace Figayo d’Abidjan-Yopougon, sous le thème : « Investir dans la contraception, c’est garantir l’avenir »…

Selon les chiffres communiqués par la Direction de coordination du Programme national santé de la reproduction et de planification familiale, la prévalence contraceptive actuelle est de 14% contre un besoin non-satisfait estimé à 27%. Quant à la mortalité maternelle, elle est estimée à 614 décès pour 100.000 naissances vivantes.

Le site afrosantelgbt.org  de l’Association Afrique Avenir, qui se définit comme “un espace d’information et de ressources pour les acteurs de prévention s’intéressant aux publics LGBT afro-caribéens”, dénonce certaines idées reçues :

  1. Hygiène. La douche vaginale après un rapport sexuel ne constitue pas un moyen de contraception.
  2.  La pilule ne protège pas des infections sexuellement transmissibles. Efficaces pour lutter contre les grossesses non désirées, les différentes méthodes de contraception d’urgence ne protègent pas contre les IST. Seul le préservatif masculin ou féminin protège à la fois de la grossesse et des IST
  3. La pilule ne peut pas rendre une femme stérile. Le fait de prendre la pilule pendant les années n’augmente pas le risque de maladies.
  4. La méthode du retrait, lorsque l’homme se retire avant l’éjaculation, n’est pas une méthode efficace
  5.  Une femme peut tomber enceinte à n’importe quel jour du cycle menstruel et durant ses règles. Il en est de même lors du premier rapport sexuel…
  6. Le stérilet ne provoque pas des infections mais peut favoriser la progression des germes jusqu’aux trompes. C’est pourquoi il est déconseillé aux femmes présentant un risque infectieux important et ayant de nombreux partenaires

Au Burundi où l'utilisation des moyens de contraception moderne atteindrait 37,4%, Clarisse Shaka rend compte de la situation de la planification familiale:  

Selon Dr Juma Ndereye, Directeur du PNSR, le gouvernement s’est assigné l’objectif d’avoir un indice de fécondité de 3 enfants par femme en 2025. Aujourd’hui, l’indice est à 6 enfants par femme. Pour y arriver, la prévalence contraceptive doit être à 60% des femmes qui utilisent les méthodes contraceptives, selon des experts en démographie.

Aujourd’hui, 37,4% de la population utilisent les moyens de contraception moderne, selon Dr Juma Ndereye. Pour lui, ce taux n’est pas satisfaisant. Mais, estime-t-il, le pas franchi est très grand. « Très peu de pays feraient ce que le Burundi a fait en 15 ans. » En 2000, poursuit-il, le taux de contraception moderne était à 2.7%. « C’est un progrès énorme. »

Sur le site ledjely.com les internautes Balla Y. et Sanso Barry ont essayé de faire un état des lieux sur l'information et la pratique de la contraception en Guinée:

Ce 26 septembre, l’humanité célèbre la journée mondiale de la contraception. A l’occasion, notre rédaction essaie de faire un état des lieux au moment où la capture du dividende démographique passe pour une priorité du continent africain, dans son ensemble. En effet, la maitrise des naissances et des soins de santé de qualité sont des facteurs essentiels à la capture du dividende démographique. Et en la matière, la Guinée a du chemin à faire, dans la mesure où selon la dernière Enquête démographique et de santé (EDS-2012), la prévalence contraceptive varie de 6 %, pour les femmes de la tranche 15-19 ans, à 14 % pour celles de la tranche 20-24 ans, en dépit du fait que 91 % des femmes en union et 97 % de celles non en union mais sexuellement actives, ont connaissance d’au moins une des méthodes contraceptives. Résultant de plusieurs facteurs, ce niveau bas de recours aux méthodes de contraception n’est pas sans conséquences sur d’autres indicateurs socio-sanitaires relatifs à la population dans son ensemble et aux jeunes en particulier.

Depuis 2011, neuf pays d’Afrique de l’Ouest et centrale : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo se sont réunis au sein du Partenariat de Ouagadougou pour faire face ensemble au défi démographique.

Les pays africains les plus performants en matière de planification familiale ont déjà initié le ralentissement de leur croissance démographique. Ce sont selon la Banque mondiale: le Ghana, le Kenya, la Namibie, le Rwanda, le Soudan et le Zimbabwe, de 3,2 à 2,3.

Les pays africains les plus riches ont quant à eux atteint le seuil critique où la croissance démographique naturelle n'est plus capable d'assurer le maintien de leur population au volume actuel sans apport de l'immigration: Botswana, Maurice, République Sud-africaine et Swaziland.

Lire sur le même sujet : Les internautes africains réagissent aux propos d'Emmanuel Macron sur la limitation des naissances en Afrique

Netizen Report: De Porto Rico au Bangladesh, l'inaccessibilité des réseaux mobiles aggrave les crises humanitaires

lundi 2 octobre 2017 à 12:48

Images satellites de Porto Rico, avant et après une panne d'électricité en 2016. Images par la National Aviation and Space Administration (NASA), autorisées au domaine public.

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Alors que les sociétés de par le monde deviennent plus en plus dépendantes des réseaux de téléphonie mobile pour tout, du divertissement aux services d'urgence, une panne subite des communications — qu'elle soit accidentelle ou intentionnelle — peut rapidement perturber le quotidien et laisser les gens coupés des services essentiels comme les soins médicaux.

Cette semaine, deux populations aux bouts opposés du monde affrontent les interruptions de communication au milieu de crises humanitaires qui empirent rapidement.

Plus d'une semaine après que l'ouragan Maria a ravagé Porto Rico, causant les pires dégâts que l'île caribéenne ait vus depuis près d'un siècle, 70% des réseaux de télécommunications sont toujours inopérants et on rapporte que presque toutes les maisons seraient toujours sans électricité.

Parallèlement aux pénuries de nourriture, d'eau et de routes praticables, qui mettent les vies en danger, la majorité des Portoricains se retrouvent dans l'impossibilité de communiquer par les réseaux téléphoniques fixes ou mobiles, et même de recharger les téléphones ou les ordinateurs portables. De même que les lignes téléphoniques et les tours de téléphonie mobile, un câble Internet à fibre optique principal a été tellement endommagé par les inondations qu'il est hors d'usage.

Le câble, qui fonctionnait à 25 % de sa capacité normale jusqu'au 23 septembre, fournit l'infrastructure sous-jacente de communication numérique pour les hôpitaux, la police, les services d'incendie et les administrations.

Les habitants de San Juan rationnent l'énergie des générateurs et autres appareils qui produisent l'électricité, tels que les batteries de voiture. Dans le cadre des interventions de secours, les opérateurs de télécommunications ont installé des bornes Wi-Fi temporaires dans les zones urbaines et envoyé des satellites au-dessous de l'île pour faciliter la communication. Visitez cette page web pour soutenir les opérations de secours.

Le Bangladesh interdit la vente de cartes SIM aux réfugiés rohingya

A quelques 15.000 kilomètres de San Juan, les autorités bangladaises ont imposé cette semaine une interdiction de vente des cartes SIM pour les téléphones portables aux réfugiés rohingya, invoquant « des motifs de sécurité ». Les entreprises, magasins, et même les personnes sont menacées d'amendes.

L'interdiction aggrave les difficultés auxquels sont confrontés près de 430 000 réfugiés qui ont cherché refuge au Bangladesh après avoir fui les « opérations de nettoyage » militaires qui ont détruit plus de cent villages rohingya dans l'État de Rakhine au Myanmar. Les violences ont commencé avec des affrontements entre l'armée et le groupe insurgé Armée du Salut des Rohingya de l'Arakan. Les officiels bangladais ont expliqué que leurs inquiétudes sur la sécurité provenaient des rumeurs selon lesquelles des insurgés se trouvaient parmi les centaines de milliers de réfugiés (dont la plupart sont les enfants) qui ont traversé la frontière ces dernières semaines.

L'autorité des télécommunications du pays indique qu'elle va lever l'interdiction une fois que les cartes d'identité biométriques — devenues un prérequis pour les Bangladais qui acquièrent des cartes SIM — seront délivrées aux réfugiés, mais cette procédure peut prendre jusqu'à six mois.

Des dizaines de milliers de réfugiés vivent sans abri dans les camps près de la frontière du Bangladesh avec le Myanmar (Birmanie) et souffrent des pénuries de nourriture, d'eau, de médicaments et maintenant d'outils de communication de base.

La Chine met à l'amende ses géants de la technologie pour insuffisante gestion des contenus

Avec le prochain Congrès du Parti communiste qui se déroulera en octobre, l'Administration du cyberespace de Chine a infligé des amendes importantes aux entreprises technologiques nationales Baidu, Tencent et Sina, disant que les entreprises n'avaient pas réussi à contrôler de manière adéquate la pornographie en ligne, les images de violence et les messages promouvant la haine ethnique. Bien que les entreprises aient été taxées avec des amendes maximales prévues par la loi, cela pourrait représenter seulement 500 000 yuans (environ EUR 64 000) — une fraction minuscule de leurs chiffres d’affaire annuels, qui se compte en dizaines de milliards.

L'Arabie saoudite ouvre quelques services de messagerie (mais pas WhatsApp)

L'Arabie saoudite a relâché les restrictions sur l'usage des applications de voix sur IP et de messagerie, mais a maintenu son interdiction de WhatsApp et Viber. Le gouvernement a commencé à bloquer les applications en 2013, et a expliqué que les changements suivent « les tendances modernes » que « les opérateurs dans le royaume doivent suivre. » Les utilisateurs saoudiens peuvent maintenant téléphoner en utilisant les applications LINE, Snapchat, FaceTime, Skype, Telegram et Tango.

Facebook va-t-il laisser la Russie stocker les données chez elle?

Les agences de presse russes indiquent que les autorités du pays vont bloquer Facebook l'année prochaine à moins que l'entreprise commence le stockage des données personnelles des citoyens russes sur les serveurs en Russie, un pas qui va faciliter l'obtention par les autorités russes des données laissées par les citoyens sur les médias sociaux. L'agence régulatrice des communications Roskomnadzor a bloqué l'accès à LinkedIn en novembre dernier à la suite d'une décision de justice qui a déclaré l'entreprise coupable de violer les lois russes sur le stockage des données. Twitter a informé Roskomnadzor qu'il prévoit de localiser les données personnelles des utilisateurs russes d'ici le milieu de 2018.

Un journaliste marocain emprisonné commence une grève de la faim

Le journaliste marocain Hamid El Mahdaoui a commencé une grève de la faim pour protester contre un procès inéquitable après qu'une cour d'appel a allongé sa peine de prison de trois mois à un an. Mahdaoui a été arrêté et inculpé à cause d'un discours qui, selon les autorités, a incité d'autres à participer à une manifestation en juillet et à enfreindre la loi, bien que les droits de manifestation et de rassemblement soient garanties sur la Constitution marocaine et la Loi sur les rassemblements publics.

Un nouvel outil pour brider le harcèlement en ligne

A la mi-septembre, des développeurs ont lancé un nouvel outil-source qui vise à freiner les abus en ligne au Pakistan. L'application, connue sous le nom de Muavin, permet aux utilisateurs de créer des groupes d'alliés sur Twitter et Facebook pour pouvoir s'alerter mutuellement se prévenir en toute sécurité lorsqu'ils subissent du harcèlement.

Nouvelles recherches

 

Abonnez-vous au Netizen Report par e-mail

 

Sur RuNet, une battle de rap qui fait du bruit… jusque dans le milieu politique et les médias d'affaires

lundi 2 octobre 2017 à 11:14

Cette battle de rappeurs russes a battu tous les records de visionnages: Oxxxymyron [Оксимирон] contre Gnojnyj. Capture d'écran de la vidéo «Versus Battle» [show internet russe] sur YouTube.

Le lundi 14 août, un article intitulé «La battle d'Oxxxymiron contre Gnojnyj engrange 2,7 millions de vues» paru dans le quotidien «Vedomosti» (l'un des principaux titres économiques russes et l'un des rares médias indépendants) a suscité une réaction ambiguë au sein de son lectorat.

Cette information [en russe] se différenciait nettement des contenus auxquels ses lecteurs sont habitués, c'est-à-dire les appels d'offres publics, les fusions et OPA hostiles des conglomérats d’État sur les petites sociétés.

Pour une fois, il était question d'un enregistrement vidéo sur YouTube d'une durée d'une heure : l'une des battles les plus attendues entre deux éminents représentants du hip-hop russe, Oxxxymiron, Miron Fiodorov de son vrai nom, versus Gnojnyj [liens en russe], connu aussi sous le pseudo de «Gloire au KPSS» [le Parti communiste de l'URSS – l'un des slogans de la période soviétique]. Dans la fumée d'un bar moscovite, chacun a tenté d'affirmer sa suprématie sur son adversaire au moyen d'insultes rimées hautes en couleur. Finalement, c'est Gnojnyj qui a été déclaré vainqueur.

[Article d'origine publié le 15 août 2017]

Parmi les spectateurs de ce duel, beaucoup sont loin d'avoir tout compris à ce qui s'est dit durant cette heure. La difficulté résidait dans l'emploi par les rappeurs de termes d'argot utilisés dans la culture hip-hop contemporaine. Même difficulté avec les vannes et les sarcasmes qu'ils échangeaient. Par exemple, environ à 15'33 minutes du début de l'enregistrement, Gnojnyj se lance dans un slam dévastateur contre le dernier album-concept d'Oxxxymiron «Gorgorod», paru après un break de quatre ans :

Поговорим о твоём альбоме, разберём с хладнокровием Лаврентия Берии. Ты плохо учился в своём Гриффиндоре, если русские что и умеют, так это разваливать империи! Все ждали четыре года, он как мог нагнетал интригу, и всё, что ему пришло в голову — записать аудиокнигу! Причём банальную антиутопию, такой уровень дискурса больше подходит Джамалу и Лоику! С сюжетом, что по силам каждой недалёкой педовке! Твой рэп — дешёвая литература в мягкой обложке! Это набор самых скучных клише, которые существовали в истории! Оригинальный сюжет — трагическая любовь посреди антиутопии! Блять, такого же ни у кого не было, да? Ни у Оруэлла, ни у Замятина, это попсовый мотив, который заебал уже окончательно!

Parlons un peu de ton album, discutons-en avec un sang-froid digne de Lavrenti Béria [le chef de la police politique de Staline]. Tu as mal suivi les cours dans ton Gryffondor [référence à l'université de la série «Harry Potter» – et au fait que Miron Fiodorov a fait des études à Oxford, où il a obtenu un diplôme en littérature médiévale anglaise], car s'il y a une chose que les Russes savent faire, c'est bien désintégrer les empires ! Quatre années de suspense pour avoir au final une intrigue pompée n'importe comment, et tout ce qu'il a trouvé à faire, c'est d'enregistrer un livre audio ! Une bête anti-utopie, avec un niveau de langage proche de Jamal et Loic [rappeurs rivaux] ! Une histoire mal ficelée, de la grosse arnaque ! Ton rap, c'est de la littérature de gare ! Un ramassis des pires clichés de toute l'histoire du genre ! Amour tragique sur fond d'anti-utopie, hein mais quelle originalité ! Putain, mais personne n'a encore jamais fait ça, si ? Après Orwell ou Zamiatine, c'est juste un motif de la pop culture qui a déjà saoulé tout le monde…

L'info contenue dans l'article de «Vedomosti» a vite été reprise par les autres médias, jusqu'aux agences de news officielles comme RIA Novosti [lien en russe]. Mi-août, quand cet article a été rédigé, RIA Novosti avait publié au moins 12 articles consacrés à cette battle, en commençant par la révélation et la mise à jour du nombre de visionnages de la vidéo sur YouTube, et en finissant par les commentaires et chroniques des critiques musicaux qui disaient toute leur sympathie pour cette initiative.

A mesure qu'augmentait le nombre de vues sur YouTube (presque 12 millions au 15 août), se développait chez les médias tant officiels qu'indépendants un intérêt qu'ils n'avaient jamais manifesté auparavant. Selon les données de l'agence Interfax, le duel entre Оxxxymiron et Gnojnyj a établi un record absolu pour ce genre de manifestation : en une seule journée, près de 800 articles consacrés à cette battle ont été publiés sur les médias russes.

De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux se sont posé cette question : d'où venait, chez des médias spécialisés dans les affaires et la vie politique du pays, cet intérêt pour ce genre d'info «décalée» ? Les journalistes et les rédacteurs en ont débattu sur Twitter : une battle de rap peut-elle constituer un sujet sérieux pour un journal économique ? Répercuter puis mettre à jour le nombre de vues sur YouTube était-il vraiment nécessaire ?

Atteindre 5 millions de vues, c'est une info ? Et 6 millions alors ?

Des médias aussi reconnus que le journal «Kommersant», le plus ancien quotidien économique de la période post-soviétique, et le pure player indépendant spécialisé Republic.ru [liens en russe] ont publié des comptes-rendus du duel. Pour la plupart, ils étaient positifs : les critiques ont relevé l'emploi tous azimuts par Oxxxymiron comme par Gnojnyj de fines allusions à la poésie russe classique. Selon eux, cette battle ne saurait être considérée comme une simple escarmouche entre deux rappeurs aux pseudos extravagants qui s'envoient à la figure des gentillesses sur leur mère. Des pseudonymes dont Evguenia Albats, rédactrice en chef du célèbre journal d'opposition «The New Times», a au contraire déploré la médiocrité sur sa page Facebook [en russe]:

Что это за человек, который выбирает себе кликуху “Гнойный” ? И почему 7 млн интересуются высказываниями человека, который сам себя обозначил столь мерзким определением?

Quel est l'homme qui va se choisir “Gnojnyj” [“purulent”] comme pseudo ? Et pourquoi 7 millions de personnes s'intéressent-elles aux déclarations d'un individu qui se définit lui-même par un qualificatif aussi moche ?

La battle n'en a pas moins attiré l'attention d'hommes politiques de haut niveau. L'opposant Alexeï Navalny l'a commentée avec bienveillance sur son blog [en russe] :

Получил большое удовольствие и больше всего от мысли, что русская культура жива и развивается. […] Разве это не прекрасно? Ну да, мат. Ну да, довольно часто весьма низкопробный юмор. Тем не менее, всё равно это конкурс русских поэтов. […] В любом случае, это в сто раз больше культура, чем комедийные и песенные шоу на федеральных каналах телевидения.

J'y ai pris un grand plaisir, et j'ai surtout été content de constater que la culture russe est vivante et se développe. […] Est-ce que ce n'est pas fantastique ? D'accord, c'est de l'argot. D'accord, leur humour est souvent vulgaire. N'empêche, c'est une compétition de poètes russes. […] En tout cas, c'est de la culture, cent fois plus que les émissions de variétés sur les chaînes de télé fédérales.

Puis les fonctionnaires se sont mis de la partie. Gennadi Onichtchenko, ex-directeur du Rospotrebnadzor (l'organisme de protection du consommateur) et désormais député de la Douma sous l'étiquette Russie unie, a reproché à cette battle précisément ce que Navalny a apprécié. Interviewé à la radio le 14 août, il a déclaré:

Убогий язык, законы русской разговорной речи, культуры там даже и близко не ночевали.Интернет сегодня отражает ту убогость духовную, которая есть в нашем обществе, раз это находит такой широкий отклик.

Une langue indigente, où les règles de la langue russe parlée et la culture n'ont pas place. Internet reflète aujourd'hui cette pauvreté spirituelle que l'on observe dans la société, et qui trouve là une large diffusion.

Onochtchenko, qui s'est fait détester pour ses tentatives systématiques d'interdire tout aliment, gadget ou invention du monde moderne nocifs à ses yeux, a réclamé une sanction pour les médias qui ont parlé de cette battle.

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont ironisé sur sa déclaration :

La Douma critique la battle Oxxxymiron vs Gnojnyj. Les règles de la langue russe parlée niquent les députés, mais pas la vie pourrie des Russes

Ces battles de rap sont de plus en plus populaires sur le segment russe de YouTube ; ainsi, l'un des duels auxquels Oxxymiron a participé précédemment avait atteint le chiffre jamais vu de 38 millions de vues. La journal indépendant The Bell a offert sa réponse à la question : pourquoi de très sérieux médias d'affaires ont décidé de traiter une battle de rappeurs. Selon The Bell, l'organisation d'une battle de rap est un business des plus sérieux. Les principaux sponsors de la bataille d'Oxxxymiron contre Gnojnyj étaient la Tinkoff Bank et BMW. Selon certaines sources, l'apport de tels contrats de sponsoring pourrait se monter à quelque 5 millions de roubles (env. 735 000 euros).

Débuter dans la traduction et la localisation de l'interface Wikipédia

lundi 2 octobre 2017 à 10:54

Capture d'écran de Wikipedia Pendjabi

Cet article d'Amir Aharoni est reproduit de r12n avec autorisation. Une version plus longue disponible dans le Domaine Public est parue à l'origine sur Aharoni in Unicode, ya mama.

Wikipédia est un site web.

Un site web a un contenu  : les articles ; et une interface utilisateur : les articles et divers écrans qui permettent aux rédacteurs de réviser les articles et de communiquer les uns avec les autres.

Wikipédia est massivement multilingue, le contenu comme l'interface utilisateur doivent donc être traduits.

La façon la plus facile de les traduire est d'utiliser Content Translation, ce qui fera l'objet d'un autre article. Celui-ci vous permettra d'obtenir une traduction intégrale de l'interface utilisateur dans votre langue, aussi vite et efficacement que possible.

La traduction des logiciels derrière Wikipédia se fait sur un site appelé translatewiki.net. Le logiciel qui est le le plus important moteur de Wikipédia et de ses projets apparentés s'appelle MediaWiki. A ce jour, il existe 3.865 messages à traduire dans MediaWiki, un nombre qui augmente régulièrement. Les “messages” dans le jargon MediaWiki, c'est le texte qui apparaît sur l'interface utilisateur, et qui peut être traduit. Wikipédia a aussi des dizaines d'extensions MediaWiki installées, certaines très importantes — les extensions pour l'affichage de citations et de formules mathématiques, le chargement de fichiers, la réception de notifications, la navigation sur mobile, différents environnements éditoriaux, etc. Il y a autour de 4.700 messages à traduire dans les extensions principales, et plus de 25.000 si voulez les avoir toutes traduites. Il y a aussi les applis mobiles Wikipédia et des outils supplémentaires pour faire des corrections automatisées (bots) et surveiller le vandalisme, avec des centaines de messages à chaque fois.

Tout traduire paraît donc un énorme travail ; oui, cela prend du temps, mais c'est faisable.

En février 2011 ou à peu près — désolé, j'ai oublié la date exacte — j'ai terminé la traduction en hébreu de tous les messages nécessaires à Wikipédia et aux projets apparentés. Tous. La totalité, compète, pas d'excuses, super-expérience Wikipédia, en hébreu. Je n'étais pas seul pour le faire, évidemment. Il y en a eu plein d'autres qui l'ont fait avant moi quand j'ai rejoint l'opération, et plein d'autres qui ont donné un coup de main tout du long : Rotem Dan, Ofra Hod, Yaron Shahrabani, Rotem Liss, Ou encore Shapiro, Shani Evenshtein, Inkbug (dont je ne connais pas les vrais noms), et de nombreux autres. Mais à l'époque en 2011 c'est moi qui ai donné un coup de collier pour arriver à 100 %. Ça m'a pris Ipas mal desemaines, mais j'y suis arrivé.

Le logiciel qui fait fonctionner Wikipédia change chaque jour. Ainsi, le lendemain où le nombre des traductions a atteint les 100%, il descendait à 99 %, parce que de nouveaux messages à traduire s'étaient ajoutés. Mais ils n'étaient que quelques-uns, et ça ne m'a pris que quelques minutes pour les traduire et retrouver les 100 %.

Et depuis, je fais cela presque chaque jour, maintenir l'hébreu à 100 %. Parfois ça glisse parce que je suis en voyage ou malade. Ça a glissé pendant plusieurs mois parce que fin 2014 je suis devenu père et n'avais plus de temps du tout pour traduire, et il s'est trouvé qu'un grand nombre de messages ont été ajoutés au même moment, mais l'hébreu est désormais revenu à 100 %. Et je continue.

En espérant sincèrement que cela sera utile à la traduction du logiciel pour Wikipédia dans votre langue, je vais vous dire comment je m'y prends.

Préparatifs

Voyons d'abord quelques travaux pour vous mettre en route.

Capture d'écran de l'interface Outil de Traduction de translatewiki.net.

Priorités

Le site web translatewiki.net héberge de nombreux projets à traduire en plus de ceux qui concernent Wikipédia. Il héberge de respectables projets de logiciel libre comme OpenStreetMap, Etherpad, MathJax, Blockly, et d'autres encore. De même, toutes les extensions MediaWiki ne sont pas utilisées sur les projets Wikimedia ; il y a quantités d'extensions, avec des milliers de messages traduisibles, qui ne sont pas utilisées par Wikimedia, mais seulement sur d'autres sites, mais qui utilisent translatewiki.net comme plateforme pour la traduction de leur interface utilisateur.

Ça serait sympa de traduire tout ça, mais comme je n'en ai pas le temps, je dois établir des priorités. Sur ma page utilisateur ranslatewiki.net, j'ai une liste de liens directs vers l'interface de traduction des projets qui sont les plus importants.

Je ne travaille d'habitude pas à la traduction d'autres projets avant que ceux figurant plus haut soient traduits à 100 % en hébreu. Je fais occasionnellement une exception pour OpenStreetMap ou Etherpad, mais seulement s'il y a peu à y traduire et que les projets non traduits en rapport avec MediaWiki ne sont pas très importants.

Commencez par les projets MediaWiki les plus importants. Si votre langue n'est pas à 100 % sur cette liste, il est impératif qu'elle le soit. Cette liste est refaite périodiquement et automatiquement en comptant lesquels des 500 et quelques messages sont réellement le plus souvent montrés aux utilisateurs de Wikipédia. En font partie les messages de MediaWiki-noyau et un paquet d'extensions, aussi quand vous les avez terminées, vous allez voir que les statistiques se seront améliorées d'elles-mêmes pour plusieurs groupes.

Ensuite, si la traduction de MediaWiki-noyau dans votre langue n'est pas encore à 13 %, portez-la à ce niveau. Pourquoi 13 % ? Parce que c'est le seuil pour exporter votre langue dans le code source. C'est indispensable pour utiliser votre langue dans votre Wikipédia (ou incubateur). Il sera très facile de trouver des messages courts et simples à traduire (évidemment, vous devrez aussi le faire soigneusement et exactement).

Faire les choses une par une

Une fois que vous avez les messages MediaWiki les plus importants à 100 % et au moins 13 % du noyau de MediaWiki traduits dans votre langue, que faire ensuite ?

J'ai un conseil qui vous étonnera.

Vous avez besoin d'avoir tout à 100 %. Il y a plusieurs façons d'y arriver. Votre kilométrage peut varier mais je vais vous suggérer la manière dont ça a fonctionné pour moi : complétez le morceau le plus facile qui rapprochera votre langue des 100 % ! Pour moi c'est un moyen facile de se débarrasser d'un élément de ma liste et sentir que j'ai accompli quelque chose. Et encore, il y a tant d'articles que vous pouvez commencer à regarder !  Voici ma sélection de composants qui sont davantage visibles par les utilisateurs et moins techniques, ils ne sont pas triés par importance, mais par le nombre de messages à traduire :

J'ai mis le noyau MediaWiki intentionnellement. C'est un très gros groupe de messages, avec plus de 3 000  messages. C'est difficile de le terminer rapidement, et pour être honnête la plupart de ses fonctionnalités ne sont pas vues très fréquemment par les utilisateurs qui ne sont pas administrateurs de site ou des éditeurs très avancés. De toutes façons terminez-le, essayez de le faire le plus tôt possible, et demandez de l'aide à vos amis, mais ce n'est pas grave si ça prend un peu de temps.

Réussir à tout faire

Donc si vous traduisez tous les éléments ci-dessus, vous rendrez Wikipedia utilisable dans votre langue pour la plupart des lecteurs et des éditeurs. Mais allons plus loin. Allons plus loin, pas seulement pour avoir des statistiques partout à 100 %. Il y a plus.

Comme je l'ai écrit ci-dessus, le programme change tous les jours, ainsi que les messages à traduire. Vous devez faire en sorte que votre langue soit à 100 % mais pas qu'une seule fois. Vous devez le faire continuellement.

Une fois que vous avez fait l'effort d'avoir 100 %, ce sera plus simple de les maintenir. Cela signifie traduire certains éléments qui sont utilisés rarement (mais quand même utilisés sinon ils seraient supprimés). Cela signifie investir encore quelques jours ou semaines de plus pour traduire, traduire, traduire.

Voici l'astuce : ne vous félicitez pas seulement de l'accomplissement de tout avoir à 100 %, mais aussi de chaque accomplissement en cours de route.

Une des stratégies pour y arriver est de traduire extension par extension. Cela signifie aller dans vos statistiques de langues de translatewiki.net : voici un exemple avec l'albanais, mais choisissez votre propre langue. Cliquez sur “expand” dans MediaWiki, puis encore “expand” dans “MediaWiki Extension”, puis sur “Extensions used by Wikimedia”, et enfin sur “Extensions used by Wikimedia – Main”. De la même façon que je l'ai décrit plus haut, trouvez les plus petites extensions d'abord puis traduisez-les. Une fois que vous avez fini avec toutes les extensions principales, faites toutes les extensions utilisées par Wikimedia. (Aller dans toutes les extensions, au-delà des extensions utilisées par Wikimedia, aide les utilisateurs de ces extensions, mais n'aide pas beaucoup Wikipédia). Cette stratégie peut marcher si vous avez beaucoup de personnes pour traduire dans votre langue, parce que c'est facile de diviser le travail par sujet.

Une autre stratégie consiste à faire une compétition amicale avec d'autres langues. Ouvrez les statistiques des extensions utilisées par Wikimedia – principal et triez le tableau par la colonne “Completion”. Cherchez votre langue. Maintenant traduisez autant de messages que nécessaire pour dépasser la langue au-dessus de vous dans la liste. Puis traduisez autant de messages que nécessaire pour dépasser la prochaine langue au dessus de vous dans la liste. Répétez jusqu'à obtenir 100 %.

Echantillon de statistiques Translatewiki.

Disons que vous êtes en train de traduire en malais. Vous n'avez besoin de traduire que huit messages pour monter d'un cran (901–894 + 1). Et ensuite six messages de plus pour monter encore d'un cran (894–888). Et ainsi de suite.

Une fois que c'est fait, vous aurez traduit plus de 3.400 messages, mais c'est plus facile à faire par petites étapes.

Une fois que vous avez 100 % dans les extensions principales, faites la même chose avec toutes les extensions utilisées par Wikimedia. Il y a plus de 10.000 messages mais la même stratégie fonctionne.

Bonnes pratiques

Ne supposez jamais que le message en anglais est parfait. Jamais. Faites ce que vous pouvez pour améliorer les messages en anglais.

Les développeurs sont des personnes comme vous. Ils connaissent peut-être leur code parfaitement, mais il est possible qu'ils ne soient pas de brilliants rédacteurs. Certains messages sont écrits par des concepteurs d'expériences utilisateur professionnel, mais beaucoup d'autres sont écrits directement par les développeurs. Les développeurs sont des développeurs, ils ne sont pas nécessairement de bons rédacteurs ou de bons designers, et les messages qu'ils écrivent en anglais peuvent ne pas être parfaits. Gardez en tête également que beaucoup de développeurs de MediaWiki ne sont pas des anglophones. Rapportez les problèmes liés aux messages en anglais sur la page de support translatewiki. (Profitez-en pour aider d'autres traducteurs qui posent des questions, si vous pouvez).

Une autre bonne chose à faire c'est d'essayer de lancer le programme que vous êtes en train de traduire. S'il y a des centaines de messages qui ne sont pas traduits dans votre langue, il y a des chances que le programme soit déjà déployé par Wikipédia et vous pouvez l'essayer. L'essayer vous aidera à le traduire mieux.

Quand c'est pertinent, corrigez la documentation affichée près de la zone de traduction. Aussi étrange que ça puisse paraître, il est possible que vous compreniez le message mieux que le développeur qui l'a écrit !

Avant de traduire un composant, relisez les messages que vous avez déjà traduits. Pour ce faire, cliquez sur l'onglet “All”  en haut de la zone de traduction. C'est utile pour apprendre la terminologie utilisée, et vous pouvez l'améliorer et la rendre plus cohérente.

Après avoir gagné un peu d'expérience, créez un guide de localisation dans votre langue. Il y en a très peu en ce moment, et ils devraient être plus nombreux. Voici le guide de localisation en français par exemple. Créez le votre avec le titre “localisation guidelines/xyz” où “xyz” est votre code de langue.

Comme on dit à Wikipedia, n'hésitez pas !

Amir Aharoni est un sous-traitant pour la Wikimedia Foundation chargé d'améliorer le support de MediaWiki pour les différentes langues. Il est bénévole à  Wikimedia Israël et au Comité Linguistique.