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A des milliers de kilomètres d'Ebola, des scientifiques du Kazakhstan promettent un vaccin

samedi 22 novembre 2014 à 21:01
ebola

Virus Ebola vu au microscope électronique. Photo sur de NIAID. CC BY 2.0.

De toutes les réactions en Asie Centrale à Ebola ces derniers mois, la plus étrange est sûrement l'annonce de scientifiques kazakhs de leur projet de développer leur propre vaccin contre la maladie.

L'Afrique de l'Ouest, où est apparue l'épidémie, a beau être distante de plusieurs milliers de kilomètres, le virus Ebola a été abondamment discuté dans toute la région. L’Ouzbékistan préoccupé de sa sécurité n'a pas pris de risques et a exclu les athlètes de cinq pays d'Afrique de l'Ouest de la participation à des événements sportifs internationaux, et installé dans tous ses aéroports des équipements de contrôle, dont des caméras thermiques. Le Kirghizistan a aussi modernisé son aéroport, tandis qu'au Tadjikistan, les informations sur le virus ont provoqué l'effondrement des ventes de bananes depuis que des SMS alarmistes avertissent que ce fruit peut transmettre la maladie. Ceci en dépit de l’affirmation par les scientifiques que l'infection par Ebola est impossible à travers la plupart des aliments et du fait qu'aucune des bananes trouvées au Tadjikistan ne provient d'Afrique de l'Ouest, à en croire le service des douanes du pays.

Au milieu de toute cette paranoïa, les affirmations des scientifiques du Kazakhstan que leur pays peut rapidement développer un vaccin contre Ebola pourrait sembler un exemple de pensée positive.Mais les internautes kazakhs ont taillé la fanfaronnade en pièces

Le pays n'est pas réputé pour être à l'avant garde de la science médicale, et son système de santé publique, même s'il est meilleur que celui de ses voisins, n'en reste pas moins confronté à nombre de problèmes sérieux. 

Ce qui n'a pas empêché le Directeur général de l'Institut kazakh de recherche de Sécurité biologique, Abylaï Sansyzbaï, de se dire confiant, malgré l'absence de laboratoire au niveau quatre de biosécurité, comme l'exige l'Organisation Mondiale de la Santé pour même seulement commencer à travailler sur le virus, que son équipe était en mesure de développer un vaccin. 

Если мы от ВОЗ получим новый штамм Эболы, мы можем у себя потихоньку начать работу в лаборатории третьего уровня безопасности. Для этого должна приехать комиссия, рассмотреть условия

Si nous recevons de l'OMS un nouvelle souche d'Ebola, nous pourrons commencer doucement à travailler dans un laboratoire de niveau de sécurité trois. Pour cela il faut qu'une commission vienne examiner nos installations. 

 L'incrédulité a envahi Tengrinews.kz, où est paru l'article :

Видимо директор не знает о гибели наших граждан от неправильного диагноза в наших больницах!!!! Может сначала научиться там, а потом эбола….

Il faut croire que le directeur [de l'institut de recherche] n'a pas connaissance de la mort de nos concitoyens dans nos hôpitaux par suite d'erreurs de diagnostic !!!! C'est peut-être ça qu'il faut étudier d'abord, et après, Ebola…

Un autre internaute, Kot-kotik, a commenté :

ВОЗ, умоляю, – не давайте нашим псевдоучённым штамм Эбола!!!! Они то то с “сонной болезнью” в Калачах разобраться не могут, это как детям – нельзя давать опасные игрушки!

OMS, je vous en prie, ne donnez pas de souche Ebola à nos pseudo-savants !!!! Ils ne peuvent même pas démêler la “maladie du sommeil” à Kalachi [un village du Kazakhstan] ; il ne faut pas donner de jouets dangereux !

Tauly a été un des rares lecteurs à partager la confiance de M. Sansyzbaï :

Не надо ребята. это не шутки, этому институту более 80 лет.Поэтомувполне возможно создание.Самый сильный институт Снг или может в мире.поэтому я верю

Ne soyez pas si durs les gars. Ce n'est pas une blague, cet institut a plus de 80 ans. C'est donc tout à fait réalisable. C'est le plus fort institut de recherche de la CEI [la Communauté des Etats indépendants], voire du monde. J'y crois. 

Albina était mois convaincue :

От этой новости я чуть со смеху не умерла,не дожидаясь эболы. Наши. Могут. Создать. Вакцину.??? Что за брееееед. 

J'ai failli mourir de rire en apprenant cette nouvelle, sans attendre Ebola. Nos. Scientifiques. Peuvent. Créer. Un vaccin ? Le délire. 

L'inquiétante lettre ouverte accusant les professeurs d'université chinois de ternir l'image du pays

samedi 22 novembre 2014 à 19:22
University teachers are asked to speak positive about the motherland. Photo from Flickr user Neal Lantela CC: BY-SA-NC.

Les professeurs d'université sont priés de parler positivement de leur pays.  Photo from Flickr user Neal Lantela CC: BY-SA-NC.

Les autorités chinoises ont mené de sévères batailles idéologiques à l'encontre des médias dominants au cours des deux dernières années, augmentant encore davantage l'impératif de se soumettre à la ligne du Parti Communiste Chinois ou d'en subir les conséquences. Aujourd'hui, certains craignent que les autorités se tournent vers le milieu universitaire, ce qui marquerait un nouveau combat contre la liberté de pensée.  

Porte-parole régional du parti communiste, le Liaoning Daily a publié une inhabituelle lettre ouverte aux professeurs d'université le 13 novembre dernier. Celle-ci leur reprochait de présenter la Chine sous un jour négatif devant leurs étudiants. 

Le China Media Project de l'université de Hong Kong a traduit ladite lettre, intitulée “Professeurs, merci de ne pas parler ainsi de la Chine : une lettre ouverte aux professeurs de philosophie et de science sociale”. L'article se fonderait ainsi sur 300 anecdotes récoltées directement auprès d'étudiants ou via sondages en lignes et autres rapports d'enquête collectés dans 20 universités de 5 villes : Pékin, Shanghaï, Guangzhou, Wuhan et Shenyang.

Le document souligne que 80% des étudiants auraient été confrontés à des professeurs enclins à se plaindre du pays, et que ce ternissement antipatriotique les dérangeait. Les causes de cette attitude seraient à chercher dans trois directions principales : le manque de reconnaissance académique, le manque de reconnaissance politique et le manque d'identification “émotionnelle” (à l'histoire et à l'idéologie du parti).

Pour les autorités de propagande locales, il n'est pas usuel d'adresser de tels messages à l'encontre de professeurs du supérieur qui dépendent en vérité du service public de l'enseignement. Normalement, ce genre de directives provient du ministère de l'éducation chinois directement. L'an dernier ce dernier a demandé aux professeurs d'université de ne pas enseigner sept sujets, incluant la liberté de la presse, les erreurs passées du parti communiste et les droits des citoyens.  

Certains commentateurs voient en cette lettre non seulement un énième empiètement sur la liberté de l'enseignement supérieur qui doit déjà compter avec d'importantes menaces de la part de la Chine, mais également une possible préparation de terrain en vue de purger le système des professeurs qui ne suivent pas les lignes directrices du parti. 

Le Liaoning Daily joint au diagnostic un remède : celui de l'énergie positive , un terme de plus en plus employé depuis que le président chinois Xi Jinping l'a utilisé lors d'un forum artistique et culturel du parti en octobre dernier. L'idée d'énergie positive a été introduite par Lu Wei, directeur du Bureau de l'information numérique, en janvier 2013, afin de museler les célébrités qui s'exprimaient sur le twitter local “Sina Weibo”   

Sun Liping, professeur en science sociale réputé à l'université de Tshinhua de Pekin,  a répondu à la lettre ouverte par une de son cru :

辽宁日报公开信的事情真的不可小看。我看到的是网络版,不知是否有误。该信的署名是本报编辑部。我们知道,辽宁日报是辽宁省委机关报。以罕有的本报编辑部名义发出的东西,可以理解为辽宁省委对全国高校教师的要求。一个地方党委对全国高校教师发号司令,不觉得奇怪吗? 印象中,文革时都没有一级党委或机关报发出面对全国的公开信。只有造反队会发这种东西。 其实辽宁日报编辑部稍微有点脑子就不会写这种东西,一个不黑的东西是别人可以抹黑的吗?不信翻翻辽宁日报的老报纸,过去几十年国内外你们抹黑过多少东西。哪个最后你真的给抹黑了? 现在说纯粹的批评有没有意义。有人说,批评的同时提出解决的办法才是积极的,一味的批评就是抹黑。我首先要说,我认为批评的同时提出解决问题的办法是更有意义的。因此我经常和学生说,我只讲我能找到解决办法的问题,如果我自己找不出解决问题的办法,我干脆就不讲。但这只是我对我自己的要求,研究社会现象的,要尽可能找出解决问题的办法。但我并不认为,纯粹的批评,就是消极的。找出我们社会中的问题,分析这些问题的原因,即使没提出解决办法,也是有意义的。甚至只是把丑恶的现象揭露出来也是有意义的。前述美国扒粪运动,哪个都提出解决的办法了?关键是看你如何对待这种批评。1962 年,哈林顿出版《另一个美国: 合众国的贫困》,将美国的阴暗面集于一书。据说当时的总统约翰逊看了这本书,受到很大震动,他没有把哈林顿作为负能量。而是提出要建设伟大社会。建设伟大社会的目标,是向贫困宣战,向不平等宣战,向一切违反人权的现象宣战。抹黑祖国?祖国多大了?你哭天抹泪地口口声声声讨万恶的旧社会,旧社会那一段的中国算祖国吗?接连就辽宁日报公开信写了几条微博。因为公开信也是信,作为一个教师不回信不礼貌。最后以一个老师身份告诫那个编辑部(估计作者也都是学生辈的)几句:1、要讲道理的话把理论弄圆点,别顾头不顾那个。2、理论弄不出来起码在有限范围内讲点逻辑。3、上面两点如果都做不到,谦虚点。

La lettre ouverte du Liaoning Daily ne peut pas rester ignorée. La version sur laquelle je me fonde provient d'internet et je ne suis pas certain de sa fiabilité. Elle est signée de l'équipe éditoriale du journal. Nous savons tous que le Liaoning Daily est le journal official de l'antenne locale du parti au Liaoning. Il n'est pas commun que l'équipe éditoriale rédige un tel article, qui peut être considéré comme une commande de la section du parti communiste de Liaoning regroupant les professeurs d'université du pays. Le comité d'un parti local donnant de telles instructions à des professeurs d'université, n'est-ce pas étrange ? De ce que je peux me souvenir, même pendant la Révolution Culturelle , aucun parti local ne s'est prononcé ouvertement en direction de l'ensemble du pays. A la limite, seule l'équipe révolutionnaire [les Gardes Rouges qui ont défié les autorités] l'aurait pu. Si l'équipe éditoriale du Liaoning avait une once d'intelligence, elle n'aurait pas agi de la sorte. Comment assombrir quelque chose qui n'est pas sombre dès le départ ? Jetez simplement un coup d'oeil aux archives du journal et vous trouvez un aperçu de tout ce que le journal a tenté en vain de “ternir” dans le passé.  Partant de là, on me dit qu'il est insensé de critiquer. D'autres disent qu'il vaut mieux offrir des solutions aux problèmes soulevés. La critique pure est mauvaise. Que les choses soient claires, bien sûr qu'il est utile de trouver des solutions et je répète à mes étudiants que je m'exprime seulement sur des sujets auxquels je pense pouvoir suggérer des solutions. Mais cela reste mon engagement et ma pratique personnelles. Je ne pense pas que la critique sociale soit négative en soi. Identifier les problèmes d'une société et en analyser les causes sans apporter de réponses reste utile. Mettre au jour un phénomène déplaisant est utile. Aux Etats-Unis, vous aviez le muckracker movement [des "fouille-merde] où beaucoup n'offraient pas de solutions. La manière dont vous réagissez à la critique est primordiale. En 1962, Michael Harrington a écrit “L'Autre Amérique”. L'ouvrage liste les parts d'ombre des Etats-Unis. Il se dit que Lyndon Johnson, alors président du pays, fut choqué par le livre. Pourtant, il n'en a pas pris ombrage, au contraire. Johnson a mis en place une stratégie pour construire une société solide en déclarant la guerre à la pauvreté, l'inégalité et l'inhumanité. Ternir l'image de notre mère patrie ? Quel âge a-t-elle, notre mère patrie ? Vous hurlez et criez et attaquez notre ancienne société [avant la libération de la Chine par le parti communiste], mais l'ancienne société n'est-elle pas partie intégrante de notre mère patrie ? J'ai écrit quelques courts billets en commentaire de la lettre du Liaoning Daily. Une lettre ouverte est une lettre, nous devons faire notre possible en tant que professeurs pour y répondre. Pour conclure je souhaiterais en tant que professeur, donner quelques conseils au bureau éditorial (Je présume que les auteurs sont de la génération de mes étudiants) : 1.  Quand vous avancez un argument, s'il vous plait, étayez le au mieux.  N'ouvrez pas un débat sans fondements 2. Si vous ne trouvez pas de théorie, au moins soyez logiques 3. Si vous ne parvenez pas à remplir les conditions énoncées, soyez au moins modestes.

Zhang Ming est politologue est enseigne à l'Université Remin. Il en veut au Liaoning Daily d'espionner les professeurs :

辽宁日报派出记者暗访,整黑材料。这不是正常的采访报道,而是文化特务和间谍之行。这样做,把教师当敌人也就罢了,置当地的信息员和大学的党委于何地?

Le Liaoning Daily a envoyé des journalistes pour qu'ils enquêtent sur les professeurs et collectent des informations à leur sujet pour les salir. Ce n'est pas du travail de journaliste mais d'espionnage pur et simple. Non seulement cela dresse les professeurs contre vous, mais lie également les autorités du comité communiste universitaire local aux informateurs de ce dernier. 

M. Ming croit qu'un autre mouvement attentatoire aux droits de l'homme est en marche :

一直有人警告说要有新的反右斗争,开始还不信,看到辽宁日报给高校教师的公开信,信了。这回,要抓多少右派呢?

Depuis quelques temps, j'entends les gens parler d'un nouveau mouvement liberticide qui serait en train de prendre forme. Je n'y ai d'abord pas cru mais la lettre ouverte du Liaoning Daily m'a fait changer d'avis. Combien de défenseurs des droits de l'homme vont être arretés cette fois-ci ?

Xiong Feijun, auteur indépendant, pense que la solution à la corruption du pays est la critique et non les louanges : 

祖国明明在贪官敲诈专制毒害下得了重病,不及时治疗只有死路一条。可贪官们一个劲忽悠祖国很强壮很健康,使祖国丧失治疗康复最佳时机。那些勇于说真话的良心志士深爱自己的国家,呼吁赶快把祖国送医院动手术切去专制毒瘤让祖国恢复健康浴火重生。可贪官们却说这是“抹黑中国”?天下有这等放屁的逻辑吗

La patrie est malade de la corruption.  Si nous ne la soignons pas de ce fléau, elle en mourra. Mais les corrompus continuent à dire que le corps est sain. Au final, la fenêtre de temps va se refermer avant que nous puissions trouver un remède. Ceux qui osent dirent la vérité aiment leur pays et commandent à la patrie de se rendre à l'hôpital pour que la tumeur soit excisée et la santé recouvrée. Les corrompus appellent cela “ternir la Chine ? Où est la logique là dedans ?

La bataille idéologique contre les leaders d'opinion du net a sapé tout débat sensé depuis que les utilisateurs de Weibo s'auto-limitent dans l'énoncé de leur pensée. Si le champ de bataille est en effet étendu à l'université, un endroit où des experts du savoir discutent des problèmes de la société de manière rationnelle, cela ne portera pas seulement atteinte aux salles de cours. Persécuter l'enseignement supérieur n'aura pas pour seul effet de freiner la croissance sociale et politique du pays, mais provoquera l'extension d'une lutte de pouvoir parmi la classe dirigeante et un chaos social – une issue malheureusement familière pour la Chine. De tels désastres que l'homme s'inflige paraissent se répéter dans l'histoire contemporaine du pays.

Au Népal, combien d'animaux mourront-ils cette année à la fête de Gadhimai ?

samedi 22 novembre 2014 à 18:35
Butchers ready to sacrifice water buffaloes at the Gadhimai festival in Nepal (C) Diwakar Bhandari

Les bouchers prêts à sacrifier des buffles à l'occasion de la fête de Gadhimai au Népal (C) Diwakar Bhandari, utilisé avec autorisation.

Le Népal est prêt à célébrer l'un des plus grands abattages d'animaux au monde, derrière la fête de l'Aïd al-Kebïr chez les musulmans. La fête de Gadhimai, célébrée une fois tous les cinq ans, accueillera des centaines de milliers de pélerins dans la région de Bara. La fête, qui a débuté cette semaine, est observée pendant un mois. Les sacrifices d'animaux sont prévus pour la semaine prochaine, le 28 et le 29 novembre.

Malgré un concert de voix s'élevant contre le traitement réservé aux animaux pendant la fête, le comité organisateur a décidé de la poursuivre tel que prévu.

Tuer des dindes aux Etats-Unis n'a rien à voir avec le fait de tuer des animaux à #Gadhimai. Tout abattage est une mauvaise chose, certains sont pires que d'autres, par ex. Ghadimai. C'est cruel. Arrêtez ça !

Il y a 500,000 animaux au Népal qui ont besoin de votre voix. SVP arrêtez le cruel massacre rituel de Ghadimai.

Sous la façade des croyances religieuses, un mal insidieux dirige, exploite et déforme d'anciennes croyances.

A l'occasion de la fête, les participants sacrifient près de 500.000 animaux en deux jours. Environ 70 % des animaux sont acheminés depuis l'Inde, la Cour suprême de l'Inde a par conséquent émis une ordonnance pour mettre fin au transport illégal d'animaux vers le Népal.

Animal rights activists of Animal Equality protested at Brandenburg Gate against the world's biggest animal sacrifice in Gadhimai in Nepal, with blood on the hands and signs with sacrificed animals. Image by Florian Boillot . Copyright Demotix (28/10/2014)

Les défenseurs des droits des animaux de Animal Equality ont protesté à la porte de Brandebourg contre l'un des plus grands sacrifices d'animaux au monde à Gadhimai au Népal, avec du sang sur les mains et des images d'animaux sacrifiés. Photo de Florian Boillot. Copyright Demotix (28/10/2014)

Joanna Lumley, qui plaide pour les droits des Gurkhas, a exhorté les autorités à interdire les sacrifices d'animaux à la fête de Gadhimai. Mme Lumley est l'ambassadrice de l'organisation britannique Compassion in World Farming (CIWF), laquelle promeut le bien-être des animaux. Le réseau népalais Animal Welfare, une organisation homologue, ainsi que le CIWF sponsorisent actuellement, de manière conjointe, une pétition en ligne contre la fête.

D'autres pétitions en ligne sont également apparues en opposition au traitement infligé aux animaux pendant la fête de Gadhimai. Beaucoup de campagnes visant à arrêter les sacrifices pendant l'événement ont été actives sur les réseaux sociaux, faisant pression sur les autorités pour mettre un terme à la violence contre les animaux. 

Cependant, les activistes protestant contre les pratiques infligées aux animaux pendant la fête ne sont pas les seuls à élever leur voix sur la toile. Des partisans soulignent comment la fête rassemble les familles, réunissant souvent des parents qui vivent à des extrémités opposées du Népal. Les célébrations, selon leurs arguments, renforce les liens communautaires du pays. Le prêtre du temple de Gadhimai, par exemple, est un Tharu, tandis que la plupart des fidèles sont issus des castes inférieures de la société Madhesi.

Mass slaughter of animals dedicating the Hindu goddess of power, Gadhimai. Image by Koji. Copyright Demotix (23/11/2009)

Massacre d'animaux en l'honneur de la déesse hindoue du pouvoir. Gadhimai, Népal. Photo de Koji. 23 novembre 2009. Copyright Demotix.

D'autres pointent le fait que le massacre de la fête n'est rien à côté de l'industrie de l'élevage bovin dans un pays comme les Etats-Unis, où 9,1 milliards d'animaux sont tués chaque année pour l'alimentation, avec une moyenne avoisinant 25 millions d'animaux par jour.

[En-dehors du bouddhisme, l'hindouisme, le christianisme et l'islam ont tous des éléments de sacrifices animaux, écrit @DeepakAdk: http://nepalitimes.com/article/nation/Overkill-in-Gadhimai,1794 …
Ce qui me gêne c'est le vocabulaire des opposants à la fête de Gadhimai : ‘barbare’,‘cruel’, ‘inhumain’

La diabolisation de l'hindouisme et le fait que les occidentaux et les occidentalisés ridiculisent notre culture vont radicaliser jusqu'aux Hindous modérés #Gadhimai

En présence de gens toujours divisés au sujet de la fête, les activistes ainsi que les participants peuvent seulement espérer éveiller les consciences en recrutant plus de personnes pour leur cause.

Plutôt que de chercher une pression au niveau international, quelques uns des opposants à la fête pensent que la sensibilisation locale pourrait être un moyen fiable d'enrayer les abus contre les animaux à Gadhimai.

Ainsi, S.S. Pokharel, un étudiant en médecine, écrit :

Pour abolir Gadhimai ça prendra plus de temps et d'effort. Au lieu de plaidoyers étrangers, la sensibilisation locale et la compassion sont davantage nécessaires. Honte

Gadhimai temple in Nepal. Image by  Diwakar Bhandari, used with permission.

Temple à Gadhimai au Népal. Photo de Diwakar Bhandari, utilisée avec autorisation.

Mexique : machisme et homophobie dans les partis politiques

samedi 22 novembre 2014 à 17:41

Arely Torres-Miranda, blogueuse pour Mujeres construyendo (Femmes bâtisseuses), interroge sur la misogynie et le machisme qui existent à l'intérieur des partis politiques mexicains, traits communs à tous malgré leur différences : les anciens députés du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) qui louent des services sexuels, des vidéos qui impliquent des membres du Parti d'Action Nationale (PAN) dans des fêtes privées, des victimes de violences basées sur le genre, l'homophobie des membres du Parti de la Révolution Démocratique (PRD).

Arely Torres-Miranda explique qu'avec tout ce machisme et cette homophobie, il y a des jours où elle voudrait arrêter son combat pour les droits de la femme :

[...] en serio, hay días que quiero rendirme. ¿De qué van todas estas declaraciones? ¿Cómo llegan estas personas a puestos públicos dónde deberían de garantizar y cuidar los Derechos Humanos? Hace unos meses platicaba con un asesor del congreso del estado y le decía que me encantaría poder hacer una iniciativa de ley donde se cuidara que cualquier persona, hombre o mujer, que llegase a ocupar un puesto dentro del servicio público debería demostrar estudios certificados de género y Derechos Humanos…me dijo que no era posible, que eso sería discriminar y entonces, inmediatamente me convertiría en eso que tanto me quejo… ¿entonces, cómo nos cuidamos de esto?

[...] vraiment, il y a des jours où je voudrais abandonner. Que disent toutes ces déclarations ? Comment ces gens obtiennent-ils une position publique, depuis laquelle ils devraient se porter garant et protéger les droits de l'homme ? Il y a quelques mois, je parlais à un conseiller du Congrès, et je lui ai dit que j'aimerais mettre en place un projet de loi spécifiant que toute personne nommée dans la fonction publique devrait pouvoir justifier d'une formation en études de genre et en droits de l'homme. Il m'a dit que c'était impossible, que cela serait de la discrimination et que je deviendrais cela même que je critiquais. Alors, comment nous protéger nous-même de cela ?

Et elle a exprimé ses doutes de la meilleure manière possible : en les couchant sur le papier. Vous pouvez suivre Arely Torres-Miranda sur Twitter.

Ce post a fait partie des 26èmes #LunesDeBlogsGV (Lundi des blogs sur GV), le 3 novembre 2014.

La tragédie d'Iguala au Mexique ‘change la donne’

samedi 22 novembre 2014 à 17:29

Photo provenant du blog de Fernando Vasquez Rigada et utilisée avec sa permission.

Fernando Vázquez Rigada a publié un billet sur son blog le 27 octobre à propos des événements atroces qui ont eu lieu  à'Iguala au Mexique. D'après lui, cela a dévoilé au grand jour combien le gouvernement est pouri, d'abord avec l’implication de l'ancien maire et ensuite de par la corruption à l'intérieur des institutions.

El 26 había una crisis local, el 27 una nacional, el 28 una internacional. Hoy, un callejón sin salida.

Le 26 c'était une crise locale, le 27 une crise nationale, le 28 une crise internationale. Aujourd'hui, c'est une impasse.

Vázquez a jugé que la situation ‘changeait la donne', en déclarant : “Ces chocs ne changent pas les règles du jeu, ils changent le jeu”. Il a énuméré plusieurs choses que le gouvernement devrait considérer dans ces moments :

Primero: deberá redefinir sus objetivos. Segundo: deberá escuchar. La calle hierve. Hay un reclamo general. Tercero: sus cálculos políticos deberán modificarse.

Premièrement : Le gouvernement devra redéfinir ses objectifs. Deuxièmement : Il devra écouter. Les rues bouillonnent. C'est l'indignation générale. Troisièmement : Leurs calculs politiques devront être modifiés.

L'auteur termine en écrivant :

El país cambió el 26 de septiembre. El gobierno aún no se ha dado cuenta. Veremos si no es muy tarde.

Le pays a changé le 26 septembre. Le gouvernement ne l'a pas encore compris. Nous verrons si ce n'est pas trop tard.

Aujourd'hui, plus de trois semaine après la tragédie, nous savons que c'est trop tard pour le gouvernement, mais nous espérons que ça ne le soit pas pour les 43 étudiants toujours portés disparus. Comme les manifestants le scandent : “Ils ont été pris vivants, nous voulons les revoir vivants !“.

Vous pouvez vous aussi signer la pétition demandant au gouvernement mexicain d'ouvrir une enquête pour découvrir les auteurs de la tragédie, et pourquoi.

Suviez Vázquez Rigada sur Twitter : @fvazquezrig 

Ce post a fait partie des 26èmes #LunesDeBlogsGV (Lundi des blogs sur GV), le 27 octobre 2014.