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« L'espace peut offrir une meilleure qualité de vie sur Terre »

mercredi 6 février 2019 à 21:52

Une promotion du Programme d'études spatiales. Photographie : International Space University, reproduite avec autorisation.

Ceci est la première partie de l'entretien de Global Voices avec Juan de Dalmau, président de L'Université spatiale internationale (ISU en anglais).  

2019 : l'espace n'est plus l’ultime frontière, mais déjà bel et bien un territoire d'exploration et d'exploitation. D'après le registre tenu par le Bureau des Nations Unies sur les affaires spatiales, quelques 5 000 objets orbitent actuellement autour de la Terre, et une centaine d'autres autour d'autres corps du système solaire. Quatre-vingt pays du monde et organisations supranationales ont ainsi lancé leurs propre satellites, et ceux-ci couvrent déjà un large spectre d'activités humaines : les télécommunications, la surveillance des territoires dans des buts militaires ou de prévention des catastrophes naturelles, la recherche scientifique, l'écologie…

L’Université spatiale internationale (ISU en anglais) est une université privée fondée en 1995 et dont le but est de former les futurs chefs de file de l'exploration et du développement de l'espace. Global Voices s'est entretenu avec son nouveau président, Juan de Dalmau, sur ses efforts pour poursuivre la tradition de développement pacifique et interdisciplinaire de son institution.

Comment une université américaine a-t-elle décidé de s'installer à Strasbourg ?

Juan de Dalmau (JdD) : C'est en fait le fruit de la concurrence. Les fondateurs avaient déjà décidé que la croissance de l'ISU passerait par un campus central doublé d'un réseau de collaboration avec des universités du monde entier.

Dans les années 90, un concours a été lancé pour choisir la ville qui accueillerait le campus central : Strasbourg l'a emporté sur des villes du Canada, du Japon, d'Italie, d'ailleurs en France… Dans sa candidature fortement soutenue par la maire de l'époque Catherine Trautmann, Strasbourg s'engageait à construire un bâtiment pour l'ISU, qui suivrait les desiderata de l'Université et dont le financement était déjà garanti.

Pour autant, l'Université a gardé une présence importante aux États-Unis : un cours itinérant retourne ainsi aux États-Unis tous les trois ou quatre ans. Des anciens élèves et un réseau collaboratif formé de sociétés industrielles et de la NASA sponsorisent des cours ou y envoient leurs collaborateurs.

D'où viennent vos étudiants ? Quels bagages possèdent les prochains dirigeants de l'espace ?

JdD : La promotion de cette année du master Space Studies [master en Études spatiales, qui dure 12 ou 24 mois selon les options] de cette année comptent quarante-cinq étudiants d'une vingtaine de pays différents. Ils possèdent des bagages très divers. Un peu moins de la moitié des étudiants a reçu une éducation scientifique ou technique, et l'autre moitié est plus variée : économie, sciences de la vie, médecine, gestion, architecture ou enseignement.

À l'origine, l'ISU veut enseigner en créant des connexions entre les disciplines. C'est la vision des fondateurs, qui étaient à l'époque des étudiants du MIT [Massuchussets Institute of Technology], une vision de l'apprentissage multidisciplinaire.

Le programme est donc conçu pour offrir un bain de culture générale à tous, c'est-à-dire que les ingénieurs vont devoir assister à des cours d’ingénierie basiques mais grâce auxquels ils devront se mettre dans la peau d'une juriste, ou d'un économiste. Ça présente l'autre avantage de mettre tout le monde au même niveau pour les travaux pratiques.

Par exemple, nos étudiants doivent imaginer des missions pour des flottes de mini-satellites (par exemple des cubes de 10 cm de côté) qui puissent participer aux objectifs de développement durables de l'ONU, y compris pour les pays en voie de développement.

Nous avons aujourd'hui plus de 4 600 anciens élèves, dont plus de 80 % travaillent dans le spatial. Ils ajoutent à leur bagage la capacité à travailler de façons très diverses, que ce soit avec d'autres pays, disciplines ou façons de penser, et à savoir trouver la bonne personne dans le bon pays, grâce à un réseau informel mais bien entretenu.

Les entités qui étaient au départ réticentes, ou ne croyaient pas trop en l'ISU, sont celles qui aujourd'hui viennent à nous et veulent travailler avec nous. Ce développement de notre image et de notre réputation s'est beaucoup fait grâce à d'anciens élèves.

Ainsi en septembre 2018, nous avons signé un accord de collaboration avec la Commission Européenne initié par celle-ci, qui nous permet de proposer des stages à la Commission, de faciliter des interventions de fonctionnaires de la Commission pour donner des cours ou participer en tant que stagiaires, ou bien de mener des projets de recherches joints sur l'espace en tant qu'outil de dialogue, de coopération internationale et de diplomatie avec des pays non membres.»

Quelle est l'attitude des pays en voie de développement envers la conquête spatiale ? L'ISU peut-elle faire en sorte qu'ils participent pleinement au développement de leur pays via le spatial ?

JdD : La conquête spatiale s'est beaucoup démocratisée. Je pense immédiatement à un pays comme l'Inde, qui a su développer sa technologie spatiale sans acheter à l'étranger. Elle a construit ses propres satellites pour surveiller son territoire en cas de catastrophes naturelles, et développer les télécommunications dans les zones rurales.

Vous parlez bien d'un développement de l'industrie spatiale en dehors de tout contexte de guerre froide ou d'application militaire ?

JdD : Oui, tout à fait. On peut faire beaucoup de bien avec des programmes de satellites civils. On voit de plus en plus de pays en voie de développement investir dans le spatial et dans l'éducation pour éviter de rester acheteur. Le Mexique, la Thaïlande, le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Bolivie ou encore la Colombie mettent en place des programmes au bénéfice de la qualité de vie nationale. Ils ne veulent pas  « rater le train de l'espace », car l'espace peut devenir un source de bien-être et d'une meilleure qualité de vie.

Andrew Kowalczuk, traducteur pour Global Voices, a initié les contacts entre Global Voices et l'International Space University ISU. Suzanne Lehn a facilité la rencontre.
La deuxième partie de l'entretien sera publié dans quelques jours

La suppression de la langue et de la littérature filipino en tant que matières obligatoires à l'université déclenche la contestation

mercredi 6 février 2019 à 17:43

Des étudiants de Manille protestent contre la suppression du filipino comme matière obligatoire à l'université. Photo prise par le journal étudiant Manila Collegian. Reproduction autorisée.

[Article d'origine publié le 14 décembre 2019] Aux Philippines, un groupe de professeurs, de chercheurs et d’étudiants en filipino mènent une campagne contre les mesures gouvernementales qui visent à supprimer l’enseignement obligatoire de la langue et de la littérature filipino à l'université.

Le filipino est avec l’anglais une des deux langues officielles des Philippines, où plus de 185 langues sont parlées. C'est la langue nationale du pays et la principale langue franque.

Le 9 octobre 2018, la Cour suprême a confirmé la légalité de la circulaire n° 13 de 2013 de la commission supérieure de l'éducation (Commission on Higher Education, CHED) qui supprime officiellement le filipino et sa littérature du programme d'enseignement général dans les les universités et les établissements de premier cycle. La décision de la Cour suprême annule une ordonnance de suspension temporaire obtenue en 2015 par les opposants à la mesure de la CHED.

Aux Philippines, le système scolaire général est composé de l'école maternelle (les 5-6 ans), du primaire (les 7-12 ans), du collège (les 13-16 ans), et du lycée (les 17-18 ans). Vient ensuite l'université (les 19-22 ans) dans des établissements d'enseignement supérieurs.

La CHED justifie les changements de programme par le fait que les matières mentionnées sont déjà enseignées dans le programme de l'enseignement général. Ceci s'ajoute à la mise en œuvre du programme K-12, qui depuis 2011 a ajouté deux années supplémentaires de lycée.

Les détracteurs disent que le programme anti-filipino renforce un système éducatif hérité de l'époque coloniale américaine qui privilégie l'anglais et forme des étudiants pour le marché du travail étranger. L'effacement du filipino fait partie des programmes d'enseignement plus vastes qui marginalisent les sciences humaines et les autres matières scolaires considérées comme non essentielles à la formation des jeunes Philippins pour les besoins de main d’œuvre bon marché des grandes entreprises.

Des groupes variés mènent des protestations et des actions len justice contre l'effacement de la langue et de la littérature filipino à l'université. Tanggol Wika (Défendre notre langue), une alliance de professeurs, d'étudiants, d'écrivains et de travailleurs culturels, a déposé une requête en révision auprès de la Haute Cour le 26 novembre 2018. Elle alerte sur le fait que 10 000 professeurs pourraient finir par perdre leurs emplois en raison de ces changements de programme.

Les avocats de la langue filipino encouragent les internautes à poster des déclarations pour aider à la préservation du filipino à l'université grâce au hashtag #TanggolWikaAtBayan (Défendre notre langue et notre nation).

Les membres de Tangool Wika ont marché vers la Cour suprême pour déposer leurs requêtes en révision à propos de la suppression du filipino dans le programme universitaire. Photo prise par le journal étudiant Manila Collegian. Reproduction autorisée.

Une déclaration du conseil universitaire de l'université des Philippines Diliman appelle à la préservation et au développement de la langue et de la littérature filipino à l'université :

Naniniwala kami na napakahalaga ng wikang Filipino at panitikan sa pagpapalalim ng mapanuri, malikhain, malaya, at mapagpalayang kakayahan ng mga mag-aaral at mamamayan, anuman ang kanilang kurso, disiplina at larangan ng pagpapakadalubhasa. Hindi pag-uulit ang pag-aaral ng wika at panitikan sa kolehiyo, bagkus ay pagpapalawig sa teorya, praktika, at silbi nito sa pamantasan, bansa, at buhay.

Nous pensons que la langue et la littérature filipino sont vitales pour approfondir les capacités de critique, de créativité, de liberté et d'émancipation des étudiants et de la population, quels que soient leurs cours, leurs disciplines, et domaines d'expertise. L'étude de la langue et de la littérature à l'université n'est pas une répétition inutile, mais un développement de la théorie, de la pratique, et de son utilisation à l'université, dans la nation, et dans la vie.

Une pétition en ligne a aussi été récemment lancée par le département de littérature et de langue filipino de l'Université nationale. Voici quelques-uns des commentaires écrits par les pétitionnaires en ligne sur change.org :

Carol Marcelo: Wala nang magmamahal pa ng kanyang sariling wika kundi tayong mga Filipino rin kaya tayo rin ang nararapat na magpayaman nito sa pamamagitan nang patuloy na paggamit at pagkilala bilang ating kaluluwa na kabahagi na natin noon pa man.

Carol Marcelo : Qui aimerait le filipino, si ce n'est pas nous, les Philippins ? Il est donc normal que nous enrichissions notre propre langue par une utilisation active et une reconnaissance de notre âme même d'avant.

Rommel Rodriguez: Mahalaga ang patuloy na pag-aaral ng wikang FIlipino at panitikan ng Pilipinas hanggang kolehiyo sapagkat bahagi ito sa paghubog ng kamalayan makabayan at adhikaing Pilipino ng ating mga mag-aaral.

Rommel Rodriguez : Le maintien de l'enseignement de la langue et de la littérature filipino jusqu'à l'université est important car il fait partie de la formation d'une conscience nationaliste et des attentes philippines de nos étudiants.

Les mèmes ont aussi fleuri sur l'internet ironiser sur la CHED et le gouvernement Duterte et appeler à la préservation de la langue et de la littérature filipino à l'université :

Les langues des autres nations ne sont pas devenues un obstacle à la modernité. Nous, Philippins, nous ne devrions donc pas penser que la langue filipino deviendra une entrave au développement.

Je suis Ilokano et j'aime écrire ainsi que lire les discours sur l'unité nationale et  la libération. Car étant comprise par la majorité, le filipino est la langue la plus efficace pour y parvenir.

À gauche : Le patronage de la langue et de la culture étrangères. Au centre : Les forces de l'État. À droite : Développer sa propre langue et son identité nationale.

En haut de l'image : Le sujet filipinon. En bas de l'image : « Les étudiants d'aujourd'hui n'ont plus aucun esprit nationaliste »

Note : L'auteur travaille comme formateur à l'Université des Philippines Diliman, au Département de langue et littérature filipino philippine. Il est activement engagé dans la campagne #TanggolWikaAtBayan.

À la rencontre des candidats en lice pour la présidentielle nigériane de 2019

mercredi 6 février 2019 à 16:59

Les candidats à l'élection présidentielle nigériane de 2019 [Collage par Nwachukwu Egbunike].

[Article d'origine publié le 17 janvier] Des élections présidentielles se tiendront le 16 février 2019 au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique. Si elles comptent un total de 73 prétendants, la course à l’Aso Rock, siège de la présidence du Nigeria, se jouera entre deux candidats principaux et ce qu'on appelle la « troisième force », un groupe d'aspirants relativement novices de la politique nigériane.

Bien entendu, les deux grands partis du pays, le Congrès des progressistes (APC) et le Parti démocratique populaire, présenteront leurs candidats :

Muhammad Buhari, président du Nigeria. Creative Commons.

Muhammadu Buhari


Candidat en exercice du Congrès des progressistes, Muhammadu Buhari a remporté l’élection de 2011 contre l’ex-président Goodluck Jonathan. Son intégrité ainsi que sa capacité apparente à endiguer la corruption et à réduire l'insurrection de Boko Haram l’ont propulsé au pouvoir. Et pourtant, le Nigeria a connu une insécurité croissante pendant son mandat, marqué par des conflits pastoraux entre agriculteurs et éleveurs. En effet, ces derniers sont de plus en plus nombreux à se déplacer du nord vers le sud, en quête de terres arables. Par l'impunité et la corruption aux plus hauts échelons gouvernementaux ont provoqué la chute vertigineuse des droits humains pendant sa présidence.

Atiku Abubakar [Image du siter web d'organisation de sa campagne].

Atiku Abubakar

Vice-président sortant, Atiku Abubakar est le candidat du Parti démocratique populaire. Par le passé, il a tenté plusieurs fois de remporter les élections présidentielles, en vain. Toutefois, sa réconciliation avec son patron, l’ex-président Olusegun Obasanjo, qui avait qualifié la présidence Buhari de “gouvernement failli”, a donné un nouvel élan à sa campagne. En tant que vice-président, Abubakar était chargé de superviser la privatisation et la vente de centaines d’entreprises publiques déficitaires et mal gérées.

Quelques autres aspirants à la présidence méritent d'être suivis :

Oby Ezekwesili [Image publiée par les organisateurs de sa campagne à l'usage des médias]

Obiageli [Oby] Ezekwesili 

Obiageli Ezekwesili est la seule femme candidate parmi les grands de cette course à la présidence. Ancienne ministre des Mines, elle est devenue ministre de l’Éducation sous la présidence d’Olusegun Obasanjo, de 1999 à 2007. Elle a également tenu le poste de vice-présidente de la division Afrique de la Banque Mondiale de mai 2007 à mai 2012. Cofondatrice du mouvement #BringBackOurGirls (BBOG) (« Ramenez nos filles »), la candidate a joué un rôle de premier plan lors de l’opération d’appel à la libération des plus de 200 lycéennes enlevées en 2014 par le groupe de militants islamistes Boko Haram. Elle a également été nommée à la tête du Parti du Congrès allié du Nigeria.

Kingsley Moghalu [Image du site de sa campagne].

Kingsley Moghalu

Kingsley Moghalu est professeur de commerce international et de politiques publiques à la Fletcher School de droit et de diplomatie de l'Université Tufts au Massachusetts, USA. Auparavant, M.Moghalu a travaillé aux Nations Unies de 1992 à 2008. Il a été gouverneur adjoint de la Banque centrale du Nigeria de 2009 à 2014, où « il a mené des réformes de grande ampleur du système bancaire nigérian après la crise financière mondiale ». Il est le candidat du Jeune parti progressiste.

Omoyele Sowore [arrêt sur image d'une interview sur CNBCAfrica, le 13 décembre 2018].

Omoyole Sowore

Omoyole Sowore est le fondateur et éditeur de SaharaReporters (SR), un journal en ligne d'investigation. SR a été qualifié de Wikileaks de l'Afrique. Ce militant des droits humains porte les couleurs du Congrès de l'action africaine.

Une course pour l'avenir du Nigeria

Buhari et Abubakar sont les principaux concurrents de cette compétition. Les deux hommes sont des figures persistantes de l'arène politique au Nigeria. En face, le groupe de la « troisième force », Ezekwesili, Moghalu, Sowore, fait sa première entrée dans l'espace de la politique partisane.

Buhari va miser sur les « gains » de sa présidence pendant les trois dernières années, et doit composer avec le fait que le Nigeria a été classé récemment pays à la plus grande population vivant en extrême pauvreté. Le journal Punch a écrit que les « nominations particularistes » de Buhari étaient « sans précédent » et ont laissé le pays profondément divisé. Sa lutte contre la corruption apparaît sélective et punitive. Sa récente décision de faire passer en jugement le Juge en chef de la Fédération — si près de l'élection présidentielle — a été qualifiée par l'Association du Barreau nigérian de « plan cohérent d'attaque contre les chefs des deux bras indépendants du pouvoir ».

Abubakar, quant à lui, bénéficie des « avantages » de « multiples intérêts lucratifs dans les affaires. » ll n'a cependant pas la tâche aisée face à l'occupation de la place par son principal adversaire principal.

Quel qu'il soit, le vainqueur de 2019 sera confronté à d'immenses défis : la consolidation de l’économie, la sécurité intérieure, la restructuration et la dévolution du pouvoir, ainsi que la politique ethno-religieuse.

Note de la rédaction : Une version antérieure de cet article indiquait qu'il y avait 35 candidats à la présidentielle. Il a été mis à jour pour refléter l'existence de 73 candidats. 

Un bref portrait par jour sur ce compte Twitter pour célébrer les femmes au Japon

lundi 4 février 2019 à 12:55
nakano

Photo d'une actrice posant en Nakano Takeko, une célèbre guerrière et chef militaire. Elle s'est battue et est morte durant les dernières années du Shogunat au Japon. Image de Wikipédia, domaine public.

Celebrating Women in Japan (Célébrer les femmes au Japon) est un projet qui publie de brefs portraits de femmes éminentes au Japon, sur Facebook ou Twitter, une fois par jour, chaque jour.

L'un des derniers portraits de femme était la créatrice influente de mangas, Rumiko Takahashi.

Hier, Rumiko Takahashi a reçu le Grand Prix du prestigieux festival international de la bande dessinée d'Angoulême pour sa contribution au développement du manga. Félicitations. Son travail est décrit comme « extrêmement moderne ».

Le projet est mené par Melanie Brock, une conseillère en affaires internationales au Japon. Elle a été inspirée par une campagne similaire conduite par Kirstin Ferguson en 2017. Ferguson, originaire d'Australie, a cherché à lutter contre les abus en ligne régulièrement dirigés à l'encontre des femmes, grâce au hashtag #celebratingwomen (‘célébrer les femmes’), comme un « moyen de voir plus de célébration et moins de dénigrement des femmes. »

Souvent, les femmes citées par Celebrating Women in Japan donnent des conseils à d'autres femmes qui essayent de réussir leurs carrières ou leur vie en général. Keiko Kojima, une chercheuse japonaise, personnalité télévisuelle et essayiste, était la première interviewée par Celebrating Women in Japan en 2018. Ses conseils ?

Conseils pour la jeune génération : Fréquentez des amis avec qui vous pouvez avoir avec un débat constructif. Réfléchissez attentivement au type de monde dans lequel vous souhaitez vivre. Efforcez-vous à le construire – et souriez tout du long. Faites tout ce que vous pouvez pour vous aider à créer ce lieu.

Toutes les femmes citées par Celebrating Women in Japan ne sont pas originaires du Japon lui-même. Établie dans la ville régionale d'Hiroshima à l'ouest du Japon, Rachel Nicholson est une traductrice à succès, entrepreneuse et personnalité médiatique :

En 2006, Rachel Nicholson est arrivée à Hiroshima comme traductrice avant de poursuivre sa passion pour la pâtisserie et co-ouvrir un petit restaurant. En 2017, elle est revenue à sa première passion, l'écriture. Aujourd'hui elle passe ses journées comme écrivain bilingue, traductrice, et talent de la télévision, et à plein-temps snob de la cuisine.

Le point commun de ces portraits quotidiens : ces femmes célébrées viennent de tous horizons et ont vécu des défis ainsi que des succès uniques.

Aujourd'hui nous célébrons Azusa Shiota. Azusa est récemment devenue la première femme au Japon membre de l'équipe de sauveteurs de première ligne de l'agence de police japonaise.

Le Portugal aux prises avec son propre racisme après la diffusion virale d'une vidéo montrant des violences policières

lundi 4 février 2019 à 11:50

La Praça do Comércio à Lisbonne. Photo de Vanusia Lombardi, reproduite avec autorisation.

Le Portugal est en train de vivre un débat national au sujet du racisme et des violences policières après une intervention brutale des forces de l'ordre contre les habitants de Jamaica, un quartier pauvre de Lisbonne où vivent principalement des communautés noires et immigrées.

D'après l'antenne portugaise de Deutsche Welle, la police avait été appelée dans la zone le 20 janvier au matin, suite à une altercation lors d'une fête d'anniversaire.

Une vidéo devenue virale montre des policiers ruant de coups des individus. Deux femmes ont été blessées, rapporte la Deutsche Welle.

Les deux jours suivants, environ 100 personnes ont organisé sur l'avenue Liberdades, une artère majeure de Lisbonne, une manifestation pour dénoncer les violences policières et le racisme. Le deuxième jour, suite à des échauffourées avec la police, quatre personnes ont été arrêtées, rapporte RTP Portugal et SIC Television.

De nombreuses réactions se sont exprimées sur les réseaux sociaux : si certaines soutiennent les immigrants, d'autres considèrent que la police a réagi de façon appropriée.

Sur une vidéo largement diffusée de la manifestation du 22 janvier, on entend une femme faire l'éloge de la police et insulter les minorités ethniques qui vivent au Portugal. À un moment, elle déclare : « Les races qui sont différentes de nous les blancs, qui sommes portugais, finissent toujours par perturber notre pays. »

Commentant la vidéo, Edgar Barroso, qui vient du Mozambique, a écrit:

Eu vivi em Portugal por 2 anos. Nunca havia testemunhado tanta barbaridade junta num video de uma duzia de minutos. Que vergonha!

Je vis au Portugal depuis deux ans. Jamais je n'ai assisté à tant de barbarie dans une vidéo d'une douzaine de minutes à peine. Quelle honte !

Boa Monjane, un Mozambicain qui étudie au Portugal, considère que le comportement de la police révèle un racisme profondément ancré :

Não é que tivesse muitas dúvidas. Mas os últimos episódios em Portugal fazem transparecer ainda mais o racismo que caracteriza esta sociedade. Devo começar a valorizar mais os amigos que penso que não são racistas.

Ce n'est pas que j'avais beaucoup de doutes. Mais les derniers épisodes survenus au Portugal mettent au jour le racisme qui caractérise cette société. Je devrais commencer à estimer davantage ceux de mes amis que je ne crois pas racistes.

L'ambassade angolaise à Lisbonne a déclaré dans un communiqué qu'elle suivait attentivement la situation.

Sílvio Nascimento, un acteur angolais qui présente des programmes télévisés au Portugal, a publié une vidéo sur Instagram pour dénoncer le racisme.

Dans une autre perspective, un utilisateur des réseaux sociaux, Lazáro Mubunda, qui est originaire du Mozambique, a remis en question le fait que les habitants de Jamaica se disent victimes de discrimination :

Estou a acompanhar o que está a acontecer no Bairro de Jamaica, em Lisboa, em Portugal. Os manifestantes, população Preta, alega discriminação. Bem, eu tenho uma visão diferente, não em relação a discriminação, mas em relação a reivindicação. Se és discriminado numa terra que não te pertence deves tomar duas opções: 1) regressar à tua terra e 2) ignorar a discriminação e continuar a viver na terra deles. Muitos africanos fogem dos seus tiranos para o ocidente, onde as liberdades são respeitadas.

Je suis de près ce qui est en train de se passer dans le quartier de Jamaica, à Lisbonne, au Portugal. Les manifestants et la population noire se prétendent victimes de discrimination. Eh bien, j'ai un autre point de vue, non pas en ce qui concerne la discrimination, mais en ce qui concerne la revendication. Quand on est discriminé dans un pays qui n'est pas le sien, on a deux solutions: 1) rentrer dans son pays, ou 2) ignorer la discrimination et continuer à vivre dans le pays étranger. Nombre d'Africains viennent en Occident, où les libertés sont respectées, pour fuir leurs tyrans.

Rubbem, un militant et chef d'entreprise vivant à Luanda, déclare que nombre d'Angolais migrent au Portugal en raison du manque d'opportunités dans leur pays :

O racismo nunca vai acabar, os português maior parte deles detestam pretos e Nunca foram bem aceites. Prova do que falo, são os empregos onde os mesmos se encontram. [Por isso] muitos preferem imigrar e ser olhados como cães, do que cá sofrer.

Le racisme ne cessera jamais, les Portugais n'aiment pas les noirs, ils n'ont jamais été bien acceptés. Une preuve de ce que j'avance, c'est le genre d'emplois qu'ils occupent. [C'est pourquoi] tant de gens préfèrent migrer et être considérés comme des chiens, plutôt que de souffrir ici.