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DREAM aide à réduire le SIDA en Afrique

samedi 3 août 2013 à 23:29

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais.

Cristina Cannelli [it], responsable du programme DREAM  en Guinée, nous a accordé une interview publiée par 7 milliards d'Actions, campagne patronnée par l'UNFPA, l'agence des Nations Unies en charge des problèmes de population au niveau mondial, pour célébrer les 7 milliards d'individus sur notre planète. Elle nous parle des objectifs et réalisations du programme en septembre 2011. Depuis, les résultats de diverses études confirment ces résultats positifs, et ouvrent de nouvelles perspectives pour la lutte contre l'épidémie de SIDA.

Aujourd'hui, nous avons interrogé Paola Germani, la responsable du programme DREAM pour l'Afrique.

Global Voices (GV): Selon de récents rapports en provenance de diverses sources, il semblerait que les cas de SIDA soient en diminution. A la lumière de votre expérience du programme DREAM au sein de la Communauté de Sant'Egidio pouvez-vous nous le confirmer?

Paola Gemano: Oui. Dans la plupart des pays où nous travaillons l'épidémie s'est stabilisée, et dans certains pays on assiste même à une réduction du nombre de cas. Selon les prévisions de l'ONUSIDA, pour l'ensemble de l'Afrique Sub-Saharienne, on a enregistré en 2010 une baisse de 16% des cas par rapport à 2001.

GV:Pouvez-vous nous expliquer comment on arrive à de si bons résultats ?

PG: La diminution des cas est due à plusieurs facteurs: elle est due en partie au cycle naturel de l'épidémie, mais elle est également le résultat des efforts récents en matière de prévention, de la prise de conscience accrue des gouvernements et des citoyens, et tout particulièrement du développement des traitements antirétroviraux. On sait que dans les pays qui ont des niveaux de développement faibles ou inexistants, plus de 6 millions de personnes bénéficient d'un traitement antirétroviral. Au début de la mise en place du programme DREAM, il y avait peu de centres capables de proposer le traitement. Aujourd'hui, le traitement est disponible dans la plupart des pays d'Afrique, même si beaucoup reste à faire pour que tout le monde en bénéficie !

GV: Y-a-t-il une diminution du nombre de cas dans tous les pays où le programme DREAM est implanté ?

PG: On a obtenu des résultats particulièrement bons au Malawi, au Kenya et en Tanzanie. Par exemple, au Malawi, le pourcentage de personnes atteintes par l'épidémie est passé de 15% à 11.5% en quelques années.

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Une mère africaine et son enfant – photo du site du projet DREAM mené par la Communauté de Sant'Egidio

GV: Comment se fait-il que les résultats soient si encourageants au Malawi?

PG: La population est peu nombreuse et l'épidémie n'était pas aussi diffusée. Le gouvernement, aidé des organisations qui agissent dans le pays, dont DREAM, a réagi énergiquement à l'épidémie, en administrant la thérapie à des milliers de personnes en quelques années. En 2011 une approche innovante de prise en compte des femmes enceintes séropositives a été mise en place : dès qu'une femme enceinte était détectée séropositive, elle suivait immédiatement le traitement HAART (Highly Active Antiretroviral Therapy – traitement antirétroviral hautement actif) donnant ainsi de meilleures chances au bébé de ne pas être contaminé et réduisant les risques pour la mère.

GV: Le programme DREAM a créé des équipes mobiles pour visiter certains quartiers de villes africaines et proposer une meilleure aide aux malades du SIDA. Où en est-on ?

PG: C'est en cours et on progresse ! Nous intensifions ce service à la fois pour les personnes qui vivent en zones rurales comme le Kenya (où nous avons des bases dans l'est du pays) ou au Malawi (où il y a peu de centres de santé et où les villages sont très éloignés les uns des autres), et pour atteindre les personnes qui vivent en banlieue des grandes villes comme Conakry et Kinshasa. En nous rendant là où vivent les malades nous appréhendons mieux les problèmes et les difficultés, et ensemble nous pouvons travailler à les surmonter.

GV: Pouvez-vous nous en dire plus sur le vaccin contre le SIDA du Prof. Felipe Garcia [it] dont on a beaucoup parlé ces deux dernières années et qui, selon les médias, serait efficace pendant un certain temps et réduirait le développement du virus dans les phases initiales de la maladie?

PG: Depuis ces dernières années, tout en poursuivant les recherches sur un vaccin, nous recherchons également les possibilités de fabriquer un vaccin thérapeutique, qui améliorerait le système immunitaire des personnes déjà atteintes de la maladie et qui suivent un traitement antirétroviral. Cependant, ce médicament accompagne un traitement antirétroviral. En d'autres termes, il ne peut pas remplacer un traitement antirétroviral. Des découvertes ont été faites mais pour le moment elles en sont encore à un stade expérimental. Les recherches continuent néanmoins et nous espérons apporter quelque chose d'utile aux malades.

GV: Le programme DREAM ne se contente pas d'identifier et d'aider les personnes séropositives. Pouvez-vous nous parler de vos autres actions en Afrique ?

PG: Tout d'abord nous avons des actions que l'on peut appeler culturelles. En d'autres termes, nous informons les populations des pays où nous avons des bases, sur le SIDA, la prévention, les traitements et les droits des personnes séropositives. La lutte contre la stigmatisation des malades est un aspect important. Dans certains pays des associations qui luttent contre la stigmatisation et pour le droit aux traitements se sont développées autour de DREAM.

Souvent les centres DREAM se trouvent dans des zones de banlieues où le manque de services de base se fait sentir. Autant que possible nous essayons de remédier aux besoins les plus urgents de la population. Par exemple, dans certains centres, nous avons installé des pompes à eau car nous avons remarqué que les gens du quartier n'avaient pas toujours accès à l'eau potable.

D'autre part, au Mozambique (Maputo et Beira), et au Malawi nous avons ouvert des centres de nutrition pour les enfants afin de lutter contre la malnutrition infantile qui est très fréquente et qui a des répercussions sur la vie et le développement général de l'enfant. Tous les jours dans ces centres, environ 500 enfants reçoivent un repas complet et équilibré.

GV: Nous avons entendu dire que le programme distribue de la nourriture aux familles des malades du SIDA.

PG: Oui. Dans de nombreux pays d'Afrique les gens souffrent d'un approvisionnement précaire en nourriture et la malnutrition aggrave les effets du SIDA. De plus, aux stades avancés de la maladie, les gens n'ont plus la force de travailler et ont moins de moyens pour acheter de la nourriture; pour cette raison nous avons identifié des catégories de personnes qui ont plus de besoins que d'autres et nous essayons de leur fournir des colis alimentaires pendant un certain temps. Parmi les gens qui bénéficient de cette aide on compte les femmes enceintes et celles qui nourrissent leur enfant : le fait de leur donner à manger réduit les risques de malnutrition pour le bébé. Il y a aussi les malades du SIDA qui arrivent au centre en état de malnutrition et à qui on fournit des colis alimentaires pendant les 6 premiers mois de traitement. En général cela leur suffit pour retrouver assez de santé et de force pour retourner travailler. Nous proposons une aide alimentaire dans tous les pays où nous travaillons, cependant il faut avouer qu'avec la crise économique il devient de plus en plus difficile de trouver des partenaires pour nous aider et nous soutenir dans ce domaine.

GV: Que fait le programme  BRAVO! (Birth Registration for All Versus Oblivion-enregistrement des enfants à l'état civil) [it] ?

PG: BRAVO! est un programme géré par Sant'Egidio et rattaché à DREAM, mais c'est un autre programme.

GV: Y-a-t-il autre chose que vous souhaiteriez ajouter à l'attention de nos lecteurs ?

PG: Pour nous DREAM n'est pas seulement un programme d'aide médicale, c'est aussi une expérience humaine et spirituelle très importante: nous avons réalisé qu'en unissant les efforts de tous nous pouvions affronter des problèmes que nous pensions insurmontables et changer la vie de beaucoup de gens. Cela nous encourage à ne pas abandonner devant l'impossible mais à surmonter l'insurmontable !

Le site internet de Sant'Egidio explique le programme BRAVO! pour l'enregistrement à l'état civil des enfants à la naissance, grâce à l'amélioration des services d'enregistrement, la prise de conscience par les parents et les enfants de l'importance de cet enregistrement et la collaboration avec les ministères et institutions gouvernementales responsables. Des pourparlers sont en cours pour un nouvel entretien avec les responsables des BRAVO! sur leurs réalisations, les difficultés rencontrées et les projets à venir.

La publication de cet entretien a été rendue possible grâce à Marisa Petricca, qui en a fait la relecture et qui a aidé à trouver les références, photos et vidéos appropriées.

Les “forces étrangères” et leur nouvelle définition en Chine

samedi 3 août 2013 à 22:59

“Forces étrangères” est une expression utilisée très souvent par le Parti Communiste chinois (PCC) et ses porte-parole pour décrire les motivations politiques qui animent les opposants en Chine. Une fois qu'un individu ou un groupe est considéré comme contrôlé par des forces étrangères, des poursuites politiques deviennent justifiées.

Désormais, c'est au tour de certains internautes chinois d'utiliser cette expression pour désigner le Parti Communiste.

Au cours des dernières années, alors que des responsables du Parti et des hauts fonctionnaires, coupables d'avoir sorti de l'argent clandestinement du pays dans le but d'offrir un mode de vie luxueux à leur famille installée à l'étranger, se sont retrouvés au cœur de scandales, des cybercitoyens redéfinissent activement la signification de “forces étrangères” afin de se moquer de la classe dirigeante corrompue.

Une caricature politique publiée récemment par le microblogueur “Pour parler franchement” constitue l'un des meilleurs exemples d'adaptation du label politique du parti à la corruption locale :

Political cartoon unloaded by micro-blogger "Speaking genuinely" to Sina Weibo.

Caricature publiée par le microblogueur “Pour parler franchement” sur Sina Weibo. Le fonctionnaire dit : Maintenant que ma famille a quitté le pays, je peux prendre ce que je veux.

Ci-dessous, une note explicative relative au dessin  :

【何为“境外势力”】妻子在海外主要从事家庭财产转移洗白工作,儿女在国外各大名校来回炫耀,多处房产在全球自由分散,世界各大银行均有存款…而父亲则是一个始终在国内担任人民公仆并一直致力于把人民币变成美元的苦力,大会小会上慷慨激昂的痛斥腐败,这就叫做境外势力!

[Que sont les "forces étrangères"?] La femme, installée à l'étranger, est responsable du blanchiment d'argent pour le patrimoine familial. Les enfants exhibent l'argent familial dans des universités d'élite à l'étranger. Leurs biens sont en train de s'étendre dans le monde entier. Ils ont placé leur argent dans toutes les banques principales du monde entier. Tout cela alors que le père est fonctionnaire, chargé de la dure tâche de transformer des yuans en dollars US, prononçant à l'envi des discours contre la corruption. C'est ce qu'on appelle des forces étrangères !

De nombreux microblogueurs ont apporté eux-aussi leur contribution pour définir les “forces étrangères” dans la rubrique Commentaires du post :

章立凡: 这种势力才是“正能量”,骂他们的人是不爱祖国的“人渣”…

Zhang Lifang: De telles forces sont soi-disant “l'énergie positive”. Ceux qui les critiquent sont des “salauds” qui n'aiment pas leur patrie.

大圣2004:身在天朝心在外的“爱国者”!

“Holy 2004″: Ce sont les “patriotes” dont le corps se situe dans l'Empire, mais dont le cœur est à l'étranger.

“Script writer Xiaohua” a repris “une infime minorité”, un autre terme de la propagande officielle, utilisé pour décrire tous ceux contrôlés par les forces étrangères, pour l'adapter à la redéfinition des “forces étrangères” :

编剧少华:境外势力不假,可他们并不是一小撮人。

“Script writer Xiaohua”: Ce sont eux les vraies forces étrangères, mais ils ne sont qu'une “infime minorité.”

Certains ont critiqué le manque de démocratie, sous-jacent au problème des forces étrangères :

杨济诚:百姓手中无选票,任凭党棍横行时。

“engine888″: Alors que les gens ordinaires n'ont pas le droit de vote, les tyrans du parti font tout ce qu'ils veulent.

薇菡儿:“境外势力”还骂民主,骂普世价值呢。

“Rose bud”: Les “forces étrangères” aiment également critiquer la démocratie et les valeurs universelles.

道非无道:经济“全球化”,利益“私有化”,子女“西洋化”,政治“牌坊化”,人民“奴仆化”

“Daofeiwudao”: Une économie “mondialisée”, des intérêts “privatisés”, une progéniture “occidentalisée”, une scène politique “sloganisée”, une population “asservie”.

“infantry soldier (fantassin)” se tourne vers la Russie pour trouver des solutions au problème des forces étrangères :

步兵都尉:期望能象普京一样拿出铁腕来,凡国外有存款的,一律不得担任公职。

“infantry soldier”: Je souhaite que l'on applique une politique similaire à celle de Vladimir Poutine et que l'on interdise l'accès aux postes gouvernementaux à tous ceux qui détiennent des comptes dans des banques étrangères.

D'autres sont même allés plus loin dans leur redéfinition de l'expression “forces étrangères” :

我是老纪:只要风吹草动,他们立刻会回到自己的祖国–美国,与家人团聚。星条旗下他们热泪盈眶,发誓要用生命保卫自己的祖国。

“I am Laoji”: Quand ils trouveront quelque chose contraire à leurs intérêts, ils retourneront dans leur patrie – les États-Unis – pour retrouver leur famille. Sous le drapeau américain, ils ont les larmes aux yeux et jurent qu'ils protégeront leur patrie.

阳光_珠珠:写的深刻真实可信!不要说上层的高官!我们的身边不也有这样的典范!

“Sunbeam pearl”: Décrit la réalité d'une façon frappante. Ce groupe d'individus ne fait pas que détenir les plus hautes positions. On en voit tellement d'exemples autour de nous.

殷成刚的微博:辛苦这些贪官了,国内做贼一样,贪钱不敢花;国外的老婆寂寞难耐,找男人打发无聊时间;孩子满世界炫富,不时整点事出来!贪官的境界,其实挺高的!

“Yan Chenggang's blog”: Ces fonctionnaires corrompus sont tellement pauvres. Ils se comportent comme des voleurs et n'osent pas dépenser d'argent. Leurs femmes qui vivent à l'étranger se sentent seules et passent du temps avec d'autres hommes. Leurs enfants ne font qu'exhiber leur argent et créer des problèmes. Être un fonctionnaire corrompu demande un certain caractère et un certain talent.

“Superspeed” (@-劲速-) explique l'impact de la corruption sur l'économie nationale :

截止2012年,我国流至境外的资产高达3万亿,已经影响我国的M2总量了,可见我们的“正能量”是多么的“任劳任怨”啊。

“Superspeed”: Fin 2012, les flux d'argent sortants s'élevaient à 3 000 milliards de yuans (500 milliards de dollars US). Cela a déjà un impact sur les variations de notre monnaie nationale. “L'énergie positive” travaille tellement.

Amina, la Femen tunisienne, libérée de prison

samedi 3 août 2013 à 21:11

Le billet d'origine sur Global Voices en anglais a été écrit par Afef Abrougui, et est traduit ici par Suzanne Lehn.

Un tribunal tunisien a ordonné, le 1er août, la remise en liberté de la militante des FEMEN Amina Sboui, qui avait été arrêtée à la mi-mai après avoir inscrit le mot FEMEN sur un mur de cimetière à Kairouan, dans le centre de la Tunisie. Le 30 mai, elle a reçu l'injonction de payer une amende pour possession ‘non autorisée’ d'aérosol au poivre. Elle restait toutefois incarcérée pour des chefs d'accusations supplémentaires : “appartenance à une organisation criminelle” [FEMEN] et “atteinte à la moralité publique”.

Amina retrouve la liberté. Elle a été relâchée jeudi après-midi. Photo via la page Facebook de Tunisian Girl

Ces deux charges ont été abandonnées. Si une action en diffamation contre la jeune activiste de 19 ans a été rejetée le 29 juillet, Amina reste accusée de “profanation de cimetière”.

La militante de #Femen #Amina a été libérée de prison. Toutes les charges abandonnées sauf une. Elle passera en jugement à une date inconnue.

Alors que circulait la nouvelle de la libération d'Amina, de nombreux utilisateurs de Twitter ont tourné leurs pensées vers Jabeur Mejri [anglais], condamné à sept ans et demi de prison l'an dernier pour avoir publié des dessins du prophète Mahomet.

Tout sur la tablette nord-coréenne

samedi 3 août 2013 à 21:06

L'amour pour les tablettes numériques est universel, et la Corée du Nord, l'un des pays les plus secrets au monde, n'a pas échappé à cette mode. Le blog North Korea Tech blog a publié un article détaillé sur le récent modèle de tablette disponible dans ce pays, avec des informations récoltées par échanges d'emails, conversations téléphoniques et en vidéo sur Skype avec un touriste qui en a acheté une.

Les villes péruviennes commémorent ceux qui sont morts en défendant le droit à l'eau

samedi 3 août 2013 à 15:26

[Liens vers des pages en espagnol, sauf indication contraire.]

Un an après les protestations contre l'exploitation minière dans la région de Cajamarca [en] au nord du Pérou, les responsables de la mort de cinq civils au cours des confrontations entre les manifestants et la police n'ont toujours pas été identifiés.

Le 3 juillet 2012, la ville de Celendín était au 33ème jour d'arrêt du travail et comptait parmi l'une des mesures de protestation organisées contre le projet minier Conga [en] dans différentes villes à travers Cajamarca.

Ce jour-là un groupe de personnes a bloqué l'hôtel de ville de Celendín, ce qui a entraîné des affrontements entre les manifestants et la police. Au début, il n'était fait état que de deux agents de police blessés, ce que le Ministre de l'Intérieur a qualifié d’ “actes criminels” commis par de “mauvais meneurs” d'après les propos du Premier Ministre Óscar Valdéz.

Cependant, on a appris plus tard que les confrontations [en] avaient fait trois morts et près de 30 blessés du côté des civils ainsi que deux agents de police et trois membres de l'armée blessés du côté de l'ordre public.

Suite à la dégradation des bureaux du Gouvernement et du Procureur et de propriétés privées l'état d'urgence a été décrété dans les provinces de Celendín, Cajamarca et Hualgayoc durant deux mois entiers.

Eleuterio García Rojas, César Medina Aguilar, José Faustino Silva Sánchez et José Antonio Sánchez Huamán sont morts le 3 juillet 2012 à Celendín ; le jour suivant Joselito Vásquez Jambo est mort dans la ville de Bambamarca. A ce jour [de la rédaction du billet en espagnol], les responsables n'ont pas été retrouvés et justice n'a pas été rendue.

Un an depuis les morts de Celendín

En ce premier anniversaire, la communauté de Celendín s'est rassemblée dans les rues pour commémorer pacifiquement la date du 3 juillet, désormais désignée comme le “Jour de résistance et de dignité à Celendín”.

Manifestación pacífica en Celendín el 3 de julio, 2013. Foto de Jorge Chávez, usada con permiso.

Manifestations pacifiques à Celendín le 3 juillet 2013. Photo publiée avec l'autorisation de Jorge Chávez.

Près d'un millier de ronderos [membres de patrouilles d’îlotage] ont marché dans les rues de Celendín “en demandant au gouvernement fédéral et à la compagnie minière Yanacocha de  témpogner plus de respect aux populations locales qui ne veulent pas d'activité minière et qu'il enquête et punissent par des moyens légaux ceux qui sont réellement responsables des meurtres de quatre citoyens de Celendín,” d’ après le site Cajamarca Global.

Un certain nombre d'organisations européennes qui soutiennent la manifestation de Cajamarca contre le projet minier Conga ont publié une déclaration exprimant leur inquiétude au sujet de ce qu'il s'est passé et de la situation en cours :

Visto que el proyecto Conga no tiene la licencia social del pueblo de Cajamarca, estamos muy preocupados por la criminalización de la protesta social en Cajamarca. Condenamos el uso desproporcionado de la fuerza por parte de la policía y las fuerzas armadas, condenamos la estrategia de criminalización por medio de la cual los ciudadanos son detenidos arbitrariamente y procesados. El pueblo tiene el derecho a manifestarse y pronunciarse. Por eso insistimos que el Estado peruano garantice estos derechos.

Etant donné que le projet Conga ne trouve pas le soutien de la population de Cajamarca, nous sommes très préoccupés par la criminalisation des manifestations publiques à Cajamarca. Nous condamnons l'usage disproportionné de la force par la police et les forces de sécurité ; nous condamnation la stratégie de criminalisation par laquelle les citoyens ordinaires sont arrêtés et accusés de manière arbitraire. Les gens ont le droit de protester et de faire entendre leur voix. Pour cette raison, nous insistons sur le fait que le Gouvernement du Pérou doit garantir de tels droits.

Wilder Sánchez Sánchez rappelle ce qui s'est produit dans le blog Punto de Vista y Propuesta, à travers un résumé des activités organisées par différents groupes dans les villes de Celendín, Hualgayoc et Cajamarca :

El miércoles 3 de julio se cumple un año de la masacre en la ciudad de Celendín y el jueves 4 un año de la masacre perpetrada en Bambamarca por las fuerzas combinadas del Ejército, de la Policía “Nacional” convertida por el Gobierno Central en fuerza mercenaria al servicio de Yanacocha y por los propias fuerzas de seguridad de la minera (infiltrados en) y camuflados de policías. Como se recuerda, el 3 de julio del 2012 fueron acribillados por disparos de balas de largo alcance cuatro celendinos, además de numerosos heridos, golpeados, detenidos, perseguidos y judicializados.

Mercredi 3 juillet était le premier anniversaire du massacre survenu dans la ville de Celendín ; et jeudi 4 juillet, un an près le massacre de Bambamarca commis par l'armée, la police fédérale —transformée en milice mercenaire au service de Yanacocha par le gouvernement fédéral— et les propres forces de sécurité de la compagnie minière (infiltrées) qui s'étaient déguisées  en policiers. Nous commémorons le 3 juillet 2012 lorsque quatre Celendinos ont été atteints par des armes longue portée, en pus des autres qui ont été blessés, frappés, arrêtés, persécutés et traînés devant les tribunaux.

Jorge Chávez Ortíz, un étudiant venant de Celendín, traitait sur le blog Mi mina corrupta (Ma mine corrompue) de la veillée qui s'est tenue le 2 juillet pour honorer les disparus :

En la vigilia se hizo la presentación del corto documental “La Tierra clama Justicia” elaborado por la PDTG con el apoyo de DOCUPERU y ACSUR Las Segovias, como también se presentó un vídeo elaborado con los diferentes mensajes enviados de varias partes del mundo solidarizándose con el pueblo de Cajamarca, se contó con la participaron varios artistas celendinos del campo y la ciudad.

Au cours de la veillée, le court-métrage “La Tierra clama Justicia” (la Terre demande justice) réalisé par le PDTG avec le soutien de DOCUPERU et ACSUR Las Segovias a été présenté avec une vidéo des divers messages envoyés du monde entier en solidarité avec la population de Cajamarca et la participation de divers artistes Celendino du pays et de la ville.

Foto de Jorge Chávez, usada con permiso.

Veillée à Celendín le 2 juillet 2013. Photo publiée avec l'autorisation de Jorge Chávez.

Sur le blog Celendín Libre, Jorge Chávez raconte la façon dont le 3 juillet à été commémoré à Celendín :

ese día de recuerdo inicio con una misa en la iglesia matriz de dicha ciudad, esta misa fue en honor a los fallecidos del 3 de julio de 2012, la iglesia estuvo a su máxima capacidad, mientras la gente esperaba en la plaza de armar. Luego de la misa se realizó una movilización, iniciando con un plantón en la municipalidad de Celendín, donde la madre de José Sánchez Human, increpo a los policías que custodiaban el inmueble, mientras les enseñaba la foto de su hijo. Luego la movilización recorrió las calles de la ciudad rumbo al cementerio general “Sagrada Familia”, donde se encuentran las tumbas de las 4 personas.

le jour de commémoration a débuté par un rassemblement dans la principale église de la ville ; ce rassemblement était en l'honneur des trois victimes du 3 juillet 2012 ; l'église était bondée, tandis que les gens attendaient sur la place centrale. Par la suite une manifestation a eu lieu, commençant par une protestation dans la ville de Celendín, où la mère de José Sánchez Human a réprimandé les soldats gardant le bâtiment, leur montrant une photographie de son fils. Plus tard la manifestation s'est déplacée à travers les rues de la ville en direction du cimetière “Sagrada Familia”, où les quatre personnes sont enterrées.

Celendín el 3 de julio, 2013. Foto de Jorge Chávez, usada con permiso.

Celendín, 3 juillet 2013. Photo publiée avec l'autorisation de Jorge Chávez.

Quelques jours auparavant,  GeneroyMineriaPeru téléchargeait une vidéo de plusieurs femmes qui ont pris part aux protestations contre Conga en Cajamarca, chacune à sa manière :

Blanca nos presenta la vida campesina en Cajamarca desde su comunidad, desde su ser rondera y amante de su territorio, bañándose con Aguas de Libertad. Amalia, desde la ciudad, nos trae Memorias de Fuego caminando por los recuerdos de la lucha que unió a diferentes provincias alrededor de las ollas comunes en defensa de sus lagunas. Keyth se levanta por una Tierra que clama Justicia recorriendo las calles de Celendín, rastreando respuestas, combatiendo la impunidad.

Blanca nous montre la vie rurale en Cajamarca depuis sa communauté, où une rondera et une amoureuse de sa région, elle beigne dans les Aguas de Libertad [eaux de la liberté]. Amalia, venant de la ville, nous apporte les Memorias de Fuego [souvenirs du feu] errant à travers les mémoires de la lutte qui a unie différentes provinces autour de marmites communes en défense de leurs lacs. Keyth prend position pour une Tierra [Terre] qui demande justice alors qu'elle déambule dans les rues de Celendín, cherchant des réponses, se battant contre l'impunité.

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La Plataforma Institucional Celendina (PIC) a publié un manifeste appelant à une journée de la dignité pour Celendín, qui a été reproduit sur le blog Sin Patrones. Le manifeste se termine par le serment suivant :

Juramos por la sangre de nuestros hermanos caídos y las lágrimas de nuestras madres y nuestros padres, por la tierra que nos vio nacer y donde descansan nuestros muertos, por las aguas y las plantas y los animales que nos acompañan y con los que vivimos, por el aire que respiramos y por el país grande en que vivimos que es el Perú pero es también el mundo, que vamos a resistir ante el invasor sin usar violencia pero con toda firmeza hasta que la amenaza sobre nuestras vidas y la de nuestros hijos e hijas y contra el futuro que anhelamos, ya no exista más.

Nous jurons par le sang de nos frères disparus et les larmes de nos mères et pères, par la terre qui nous a donné la vie et le repos de notre mort, par les eaux et les plantes et les animaux qui nous entourent et avec lesquels nous vivons, par l'air que nous respirons et par le grand pays dans lequel nous vivons, le pays du Pérou mais aussi le monde, que nous résisterons à l'envahisseur sans recourir à la violence mais avec une détermination absolue jusqu'à ce que la menace pesant sur nos vies et celles de nos fils et filles et l'avenir nous avons très envie que cela n'existe plus.

A la fin se trouve le témoignage émouvant de Mme Adelaida Tabaco, veuve de Eleuterio García Rojas, sur la manière dont elle a vécu ces terribles moments il y a un an et comment sa vie a été altérée depuis lors.
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Billet original publié sur le blog Globalizado de Juan Arellano.