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Libertés civiles ou terrorisme : Que sommes-nous prêts à céder ?

mardi 20 janvier 2015 à 14:14

 

Frontera entre Alemania y Holanda

A la frontière entre l'Allemagne et les Pays-Bas dans la zone Schengen, actuellement non surveillée. Source photo : Wikipedia Commons, reproduite sous licence CC BY SA 3.0.

Dimanche 11 janvier, les manifestants ont défilé par millions dans toute l'Europe pour témoigner de leur aversion contre l'attentat visant le magazine français Charlie Hebdo et la tentative de faire disparaître la liberté d'expression. Le même jour, les ministres de l'intérieur des pays membres de l'Union Européenne (UE) ont discuté ensemble d'une politique commune de lutte contre le terrorisme en Europe. 

Beaucoup pensent que la défense de la liberté a été de courte durée pour ces dirigeants, puisque les mesures envisagées vont de la restriction de la liberté de circulation dans l’espace Schengen à la collecte de données sur les communications et les déplacements de certaines catégories d'individus, sans oublier une surveillance rapprochée de l'Internet et des réseaux sociaux. 

Le Ministre espagnol de l'intérieur Jorge Fernández Díaz, père de la controversée loi du bâillon, plaide pour le rétablissement des contrôles aux frontières à l'intérieur de l'espace Schengen, en modifiant au besoin ce traité, ainsi que pour un renforcement de la surveillance d'Internet pour “contrer la propagande et le recrutement des terroristes.” Pour lui, ces mesures sont justifiées parce que : 

Nuestro sistema de valores y libertades está amenazado. No podemos permitir que los que amenazan la libertad se aprovechen de ella para atentar contra nosotros.

Notre système de valeurs et de libertés est menacé. Nous ne pouvons permettre que ceux qui menacent la liberté en tirent profit pour nous attaquer. 

Le Guardian va plus loin, et croit savoir que les ministres européens veulent s'assurer la coopération des réseaux sociaux : 

Les ministres de l'UE s'apprêtent à presser l'industrie des médias sociaux – les opérateurs comme Google, Facebook, et Twitter – de coopérer pour empêcher les djihadistes et les terroristes d'utiliser l'internet comme sergents recruteurs et instruments de propagande incitant à la haine et à la violence.

Le Premier Ministre du Royaume-Uni David Cameron, a demandé que ”les services de renseignement soient habilités juridiquement à s'introduire dans les communications cryptées des terroristes suspectés”, ce qui a justifié ces mots du président du conseil du Barreau : 

Que la surveillance puisse sauver des vies paraît indéniable. Un des objectifs des extrémistes prêts à commettre des crimes barbares à l'appui de supposées fins religieuses ou politiques, est cependant que les libertés durement gagnées de la population civiles soient rognées et qu'un coin soit enfoncé entre les membres de la société qui divergent sur le degré auquel les libertés personnelles doivent être sacrifiées sur l'autel de la sécurité publique.

La proposition de David Cameron n'est pas seulement discutable sur le plan des droits humains, elle est également techniquement complexe à réaliser. Cory Doctorow explique sur BoingBoing : 

Pour que la proposition de David Cameron fonctionne, il devra cesser d'empêcher les Britanniques d'installer des logiciels provenant de développeurs situés hors de sa juridiction. [...] Le système qu'il propose existe déjà dans des pays comme la Syrie, la Russie et l'Iran (pour information, il n'a vraiment profité à aucun de ces pays). Il y a deux voies par lesquelles les gouvernements autoritaires ont essayé de restreindre l'usage de la technologie sécurisée : le filtrage des réseaux et les mandats de technologies.

En Allemagne, le gouvernement prépare une loi qui autorisera la privation de papiers d'identité pendant trois ans pour les djihadistes potentiels afin de les empêcher de rejoindre des groupes terroristes à l'étranger. Le gouvernement belge a demandé la création d'un registre européen des combattants étrangers, une idée difficile à mettre en oeuvre tant sont différentes dans les différents pays de l'UE la définition desdits combattants tout comme les procédures d'enquêtes et les moyens de preuve. 

Le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé le Parlement Européen à débloquer la création de la directive sur le registre de noms de passagers (PNR). Ce registre contient des données personnelles, telles que nom, mode de paiement du voyage, itinéraire et coordonnées. Ce qui engendre la méfiance non seulement de nombreux députés européens, mais aussi de la Cour européenne de justice, qui émet des doutes sur sa compatibilité avec la législation européenne sur la protection des données personnelles.   

D'autres politiciens ont même fait un pas de plus, telle la chef de file de l'extrême-droite française Marine Le Pen, qui a a choisi Twitter pour relancer la question du rétablissement de la peine de mort en France.

Toutes ces propositions alarment divers pans de la société européenne, qui mettent en garde contre le danger de prendre des décisions “à chaud” et rappellent qu'à d'autres occasions, des mesures similaires n'ont pas apporté de bons résultats et ont souvent permis aux autorités de négliger les libertés civiles. Dans son article “Donnez-moi un peu de votre liberté et je vous donnerai plus de sécurité”, Isaac Rosa écrit : 

…esa moto ya te la han vendido otras veces, y acabó siendo un timo. (…) ¿No llevamos tres lustros aceptando recortes en libertades y, por el mismo precio, guerras, invasiones, torturas, cárceles secretas? ¿Acaso el mundo es hoy un lugar más seguro?”.

Líderes europeos en la manifestación del 11-1-2015 en París, entre ellos Holande, Merkel, Juncker y Cameron.

Les chefs d'Etat européens à la manifestation du 11 janvier 2015 à Paris : Hollande, Merkel, Juncker, et Cameron. Photo cuartopoder sous licence CC BY NC 3.0.

… cette salade on vous l'a déjà vendue d'autres fois et ça a fini par devenir une arnaque. (…) Est-ce qu'on n'accepte pas depuis quinze ans des réductions de nos liberés, et pour le prix, on a des guerres, des invasions, la torture et les prisons secrètes ? Le monde serait-il devenu plus sûr aujourd'hui ?  

Dans son billet “Vous n'êtes pas Charlie“, le journaliste Javier Gallego fustige durement l'hypocrisie de ces dirigeants qui ont défilé dimanche dernier à et pour Paris, drapés “dans le drapeau de la liberté* avec lequel ils s'essuient le derrière le restant de l'année”, et conclut : 

Me temo que de la matanza de Charlie no saldremos con más libertad sino con menos. Ya estamos viendo cómo los ministros de Interior europeos quieren defender la libertad limitando las libertades. Es justo lo que no hay que hacer. No se puede dar un paso atrás ni ante las pistolas ni ante los chantajes. Eso sería darle la razón a los asesinos. Por eso es tan necesaria la sátira salvaje de Charlie Hebdo. La sátira no hace prisioneros ni tiene aliados. Eso y no otra cosa es la verdadera libertad de expresión.

J'ai bien peur que nous ne sortirons pas de la tuerie de Charlie avec plus de liberté, mais moins. Nous voyons déjà les ministres de l'intérieur chercher à défendre la liberté en limitant les libertés. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. Nous ne pouvons pas reculer ni devant les fusils ni devant le chantage. Ce serait donner raison aux assassins. C'est pourquoi la satire sauvage de Charlie Hebdo est si nécessaire. La satire ne fait pas de prisonniers ni n'a d'alliés. C'est cela et rien d'autre la véritable liberté d'expression.

* en français dans le texte

Mauritanie: Biram Dah Abeid et deux autres militants condamnés à 2 ans de prison

lundi 19 janvier 2015 à 18:29
Plage a Nouakchott, Mautritanie via wikipedia CC BY 30

Plage a Nouakchott, Mautritanie via wikipedia CC BY 30

Pendant que l'attention de l'opinion publique internationale et africaine, en particulier, est rivée sur les évènements tragiques qui ont eu lieu au Nord du Nigeria et à Paris, le 15 janvier 2015 une triste scène s'est jouée à Rosso, une localité au sud de la Mauritanie, à la frontière avec le Sénégal.

En effet, la justice mauritanienne a condamné à deux ans d'emprisonnement les militants pour les droits humains, Biram Dah Abeid et Brahim Ould Bilal Ramdane, respectivement Président et Vice-président d'IRA-Mauritanie ainsi que Djiby Sow, président de Kawtal. Selon un communiqué d'Amnesty International, ils ont été inculpés d’appartenance à une organisation non reconnue et de participation à une réunion non autorisée. Ce même communiqué ajoute:

Le fait de se réunir pacifiquement sans autorisation ne doit jamais conduire à une incarcération. Leur condamnation semble fondée sur des motivations politiques, des membres de l’association étant ciblés en raison de leurs activités pacifiques. Les autorités doivent prendre les mesures qui s’imposent pour les libérer dans l’attente de leur jugement en appel.

 Les 7 autres militants anti-esclavagistes qui avaient été arrêtés avec eux le 11 novembre dernier ont été libérés. Il s'agit de Khattri RAHEL, de Cheikh VALL, Abidine MATALLA, de Samba DIAGANA, de Hassane MAHMOUD et de Mohamed Yacoub.

Le Sénateur mauritanien Youssouf Sylla, à l'annonce du verdict du Tribunal de Rosso a réagi en ces termes, selon le site mauriweb.info:

J'ai assisté du début à la fin à un procès politique. Ce verdict ne sert pas la communauté nationale et son unité. C'est un défi également pour la communauté internationale. Tout le monde sait que ce procès était politique. Nous allons continuer à nous battre pour l'application du droit. Car, c'est un procès vide qui n'a rien à voir avec le droit.

Le président de la délégation du  Forum National pour l’Unité et la Démocratie (FNDU), Samory Ould Beye, qui avait fait le déplacement depuis Nouakchott, la capitale, pour apporter leur soutien aux prisonniers juge que, d'après le site lecalame.info:

“cette peine infligée aux  trois personnes  risque d'attiser les tensions dans le pays, au moment où je vous parle, nous sommes confinés dans la cour  et  attendons de sortir. Dehors, les forces de l’ordre ont usé  de  grenades  lacrymogènes  pour dégager la foule rassemblée devant. La tension est donc vive ici”.

Il y avait des raisons de nourrir quelques craintes sur la sévérité du tribunal, après la condamnation à mort de Mohamed Cheikh Ould Mohamed, 29 ans,  pour, selon le tribunal, “avoir parlé avec légèreté du prophète Mahomet et enfreint aux ordres divins” dans un article publié sur Internet en janvier 2014.

Le parquet de Rosso avait d'ailleurs requis cinq ans d'emprisonnement. La peine infligée reste toutefois très lourde de l'avis de plusieurs militants. Immédiatement après l'annonce du verdict des cris de protestation se sont élevés dans la salle d'audience et des confrontations se sont vérifiées entre forces de l'ordre et des partisans qui campaient devant le tribunal. Le site essahraa.net fait savoir que: 

Le collectif de défense des militants abolitionnistes et de Kawtaal N’gam Yellitaaré a interjeté appel du prononcé de condamnation de Biram Dah Abeïd, de Brahim Bilal Ould Ramdane et de Djiby Sow à deux ans de prison. Finalement, le président de la cour n’a retenu que la charge de “désobéissance” pour condamner les têtes de proue de IRA et de Kawtaal n’gam Yellitaaré. Mohamed Mahmoud Ould Teyib  ne s’est pas fait prier pour rendre le verdict dont le prononcé n’a duré que deux minutes dans une salle archicomble et étrangement surprise par la décision. La cour d’appel aura un mois à se prononcer par rapport à la requête de la défense. Réagissant à la sentence, Me Brahim Ould Ebetty a qualifié ce verdict de politique. « Je ne m’attendais pas à ce verdict par rapport au déroulement du procès où l’accusation n’a pu prouver les reproches matériels à l’encontre des prévenus. La décision politique a pris le pas. Il fallait les condamner». Me El Id évoque sa consternation suite au prononcé d’un verdict qui l’a surpris. Le président de SOS Esclaves, Boubacar Ould Messaoud dénonce  un « règlement  de comptes » et fustige «  la sélectivité des condamnations ». Quant à  Mme Leïla Mint Ahmed, l’épouse de Biram, sereine, elle  a accueilli avec philosophie un verdict qui ne l’a guère surprise. Les autres militantes ont fondu en larmes.

Les échauffourées entre les forces de l’ordre et les militants de IRA qui protestaient contre le verdict ont occasionné deux blessés  graves du coté des partisans de Biram. Ils sont actuellement  hospitalisés. Le leader abolitionniste a été blessé à la tête lorsque les forces de l’ordre le reconduisaient en prison. Du coté des forces de l’ordre, deux blessés ont été enregistrés. Enfin les sympathisants de IRA continuent de se masser devant  la prison civile de Rosso bouclée par un impressionnant dispositif sécuritaire.

Les réseaux sociaux se sont aussi saisis de l'affaire en la commentant. Parmi les mauritaniens, c'est sur le site du CRIDEM que le débat est animé. Le lecteur eyssir15 qui semble être plus en faveur de la sentence que de la part des victimes, se déclare surpris que la sentence n'ait pas été plus sévère et donne ses raisons:

Je suis surpris que les gens pensent que c'est une décision politique car depuis le debut on a toutes les évidences de cela; Biram meriterait plus de prison il y a 1 an lors des différents affronts fait a la nation et ses principes, ainsi que le danger a l'ordre public en ces moments la. Maintenant ce dossier de Rosso est non seulement vide mais une aberration a ce stade de la lutte et de crédibilité de la personne de Biram et de l'IRA. Maintenant non seulement il ne mérite plus la prison mais en plus on a généralement envie de le voir comme la victime d'un systeme et une distraction a l'incompetence des autorites a gérer la crise sociale. Biram a ete confirme par Aziz lors de la presidentielle et l'IRA est defacto reconnue aussi; il faut faire avec car “on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre” cher President Aziz

Diacks est de l'avis que: 


Pour sauver la face, le pouvoir impose un léger verdict qui, de toute façon, ne résistera pas à l'appel. Mobilisons-nous pour exiger la libération immediate et inconditionnelle de ces combattants pour la justice et l'égalité.

mdmdlemine pense que:

ce verdict montre que le dossier est vide. le recours à l'appel ramenera les choses à un non lieu à moins que le Président n'intervienne selon ses promesses pour décrisper les choses. Avec deux ans, non exécutés de peine, le pouvoir aura au moins l'occasion de se laver d'affront

Sur le site seneweb.com, les commentaires sont nombreux, avec des propos souvent racistes. Le meilleur commentaire est celui de Nourdine Dioum du Lycée de boghé, qui a écrit

La condamnation de Biram n'est que purement politique , Aziz veut tout simplement l’anéantir car il constitue d'abord un adversaire politique très important qui pourrait lui arracher le pouvoir et secundo la sensibilisation que Biram est entrain faire dans la vallée pour la spoliation des terres de nos ancêtres ne l'arrange guère lui et ses parents maures..

Quant à Less !!!, il invite le Président Macky Sall à réagir:

 
Macky Sall, y'a matière à s'indigner plus prés de nous. Même un communiqué serait le bienvenu pour nos amis mauritaniens qui souffrent.

 

Sur Twitter aussi les échanges continuent à affluer, tout comme sur les pages Facebook “Libérez Biram Dah Abeid” et IRA-Mauritanie.

 https://www.youtube.com/watch?v=Xd3DG_v9EUk

 Biram Dah Abeid, militant mauritanien contre l'esclavage s'exprime sur France24 après l'attribution du Prix des Droits de l'Homme 2013 décerné par les Nations Unies

Le Pape François est aux Philippines, mais tous les Philippins ne sont pas autorisés à le voir

lundi 19 janvier 2015 à 18:17
Human rights groups were blocked by the police from getting near the pope motorcade. Image from Facebook page of Kathy Yamzon

Des groupes de militants pour les droits humains sont empêchés d'approcher le cortège du Pape par la police. Photo de la page Facebook de Kathy Yamzon

Actuellement le Pape François est en visite aux Philippines mais tout le monde n'a pas pu le voir. Un groupe d'activistes qui portait des panneaux demandant plus de justice sociale indique que la police les a empêchés de mettre en scène une manifestation sur le chemin du cortège du Pape. On dit aussi que des policiers ont également emprisonné des enfants des rues pendant la procession publique du Pape.

Le pape François est en visite aux Philippines du 15 au 19 janvier. Le Pape visite le pays le plus catholique d'Asie avec pour thème “pitié et compassion“.

Près de 2.000 activistes se sont rassemblés à Manille pour acclamer le Pape en brandissant des banderoles pour alerter sur les problèmes qui touchent les plus pauvres du pays, comme la faim, le manque de terres et l'injustice. La police a cependant empêché la manifestation de s'approcher du cortège.

Nato Reyes, le responsable des activistes, critique le gouvernement qui a empêché plusieurs groupes de faire part au Pape de la “situation réelle” des Philippines.

Depuis le premier jour, il y a eu un effort intentionnel de limiter ce que le Pape peut voir et entendre. C'est vraiment paradoxal puisque que le pape n'est pas venu pour voir uniquement “ce qu'il y a de beau et de bon”. Le Pape est venu ici pour entendre les problèmes des pauvres et des marginalisés.

Police barred a group of activists from marching near the pope motorcade. Photo from Facebook page of Southern Tagalog Exposure

La police barre la route à un groupe d'activistes qui s'approche du cortège papal. Page Facebook de Southern Tagalog Exposure.

Mudwalk performance artists, who depicted the plight of typhoon Haiyan victims, were barred by the police from handing a letter to church authorities. Photo from Facebook page of the group.

La performance d'artistes recouverts de boue pour démontrer la détresse des victimes du typhon Haiyan. Empêchés par la police, ils n'ont pas pu remettre une lettre aux autorités religieuses. Photo de la page Facebook du groupe.

Members of the police confiscate an activist banner along the pope motorcade. Police said only "greeting streamers" are permitted. Photo from Facebook page of Southern Tagalog Exposure

Des policiers confisquent le drapeau d'activistes. La police fait valoir que seules “les bannières de bienvenue” son autorisées. Photo de la page Facebook de Southern Tagalog Exposure.

Some political prisoners were able to hang a banner outside their cell. They urged the pope to look into the worsening human rights situation in the country. Photo from Facebook page of Kathy Yamzon.

Des prisonniers politiques ont réussi à étendre des bannières à l'extérieur de leur cellule. Ils font la grève de la faim et demandent au Pape d'examiner l'aggravation de la situation des droits humains dans le pays. Photo de la page Facebook de Kathy Yamzon.

Outre son intervention à l'égard des manifestants, on a su que le gouvernement avait “emprisonné” et “enfermé” des enfants des rues quelques jours avant l'arrivée du Pape. Le Manila Standard Today, l'un des principaux quotidiens, s'interroge sur la pertinence de cette politique, et la compare à un trompe l'oeil.[fr]

Le gouvernement nie avoir arrêté des enfants pendant la visite du Pape.

Par ailleurs, des fonctionnaires ont érigé un mur de verdure le long de la route empruntée par le cortège papal, pour éviter au Pape et aux automobilistes du cortège de voir la misère que cache ce mur.

Une autre “barrière” sépare le Pape de la population, celle des services de sécurité. Beaucoup pensent que le déploiement policier et l'installation de barrières métalliques dans toute la ville est excessif, et que les gens ont d'énormes difficultés pour entr'apercevoir l'invité de marque du pays. Certains internautes mécontents comparent avec la récente visite du Pape au Sri Lanka, où on a pu le voir toucher et bénir les mains des croyants le long de la route.

Overkill police deployment? Image from Facebook page of labor center Kilusang Mayo Uno (May First Movement)

Déploiement policier excessif ? Aquino est le Président des Philippines. Photo de la page Facebook du centre travailliste Kilusang Mayo Uno (mouvement du 1er mai).

Pape François! Sur Quirino Ave cor Taft Ave en route vers le stade Arena vers 17.00

Le Pape François salue la foule en passant dans Quirino Ave cor. Taft Ave à 13.14 aujourd'hui

Le gouvernement confirme qu'une sécurité sévère et minutieuse est une précaution nécessaire. Malgré tout, de nombreuses personnes font pression sur les autorités pour que le désir des croyants d'approcher le Pape soit respecté.

Bien sûr c'est par sécurité mais je pense que le Pape apprécierait de pouvoir toucher la population cachée par des centaines de personnels de sécurité.

Nonoy Oplas critique le “système de sécurité militarisé” déployé par le gouvernement:

Voir le Pape sur la route est le minimum que les gens puissent espérer. Le système de sécurité paranoïaque fait le maximum pour que le public voit le pape du plus loin possible et le plus brièvement possible.

Tout le monde espère que le gouvernement va revoir le dispositif de sécurité dans les prochains jours, pour permettre à la population de voir le pape François avant son départ le 19 janvier.

Tant d'enfants perdus en ce si petit lieu : St. Vincent endeuillé par un accident de bus

lundi 19 janvier 2015 à 16:57
"On the road near Fancy"; photo by Ian Usher, used under a CC BY-NC-SA 2.0 license.

“Sur la route près de Fancy”; photo de Ian Usher, utilisée sous licence CC BY-NC-SA 2.0.

[Billet d'origine publié en anglais le 14 janvier] Cette semaine a débuté par une tragédie à St. Vincent, lorsqu'un autobus quittant la falaise a achevé sa course lundi dans la mer, tuant plusieurs enfants. L'accident se serait produit entre Owia et Fancy, le village le plus au nord du pays.

En raison de son relief accidenté, cette partie du pays, peuplée en majorité d'Amérindiens, jouit d'une vue spectaculaire sur la Mer des Caraïbes et l'Océan Atlantique. L'enquête établit que l'accident est survenu alors que les enfants étaient en route pour l'école de Georgetown, située dans le voisinage, mais en terrain plat.

Skye Hernandez, utilisatrice de Facebook vivant à Trinité-et-Tobago mais qui a maintes fois visité St. Vincent a été attristée par la nouvelle, “trop d'enfants (ont été) perdus en un si petit lieu”. Elle a également noté que la zone ou l'accident s'est produit est “ terrifiante pour la conduite mais d'une beauté à couper le souffle“, expliquant :

C'est une région vraiment spectaculaire, comme la majeure partie de St Vincent, et il y a étonnement peu d'accidents mais celui-ci est tragique.

Les tentatives de sauvetage ont été entravées par une mer agitée, au point qu'il a été difficile d'avoir des informations sur l'accident. Les récits de lundi suggèrent qu'au moins quatre enfants sont morts et huit autres disparus. Un article a dit plus tard que les autorités certifient cinq décès. Dix survivants seraient traités à l'hôpital pour leurs blessures et le ministère de la Santé du pays a confirmé qu'environ 21 passagers, dont 14 élèves du secondaire, étaient dans le bus lors de l'incident.

D'après des sources connaissant les villageois présents sur les lieux au moment de l'accident, des témoins auraient contribué à l'extraction des corps de la mer. Chaque fois qu'une vague rejetait un corps sur les rochers, toute la foule criait de douleur. L'eau de mer sur le site de l'accident était apparemment si agitée qu'elle a entravée la progression des garde-côtes vers les dépouilles. Heureusement, un pêcheur a réussi à sauver quelques personnes.

Comme une nation aux prises avec la tragédie, le gouvernement a mis tout le reste en veilleuse, même la présentation de la mouture finale du budget annuel, qui devait pourtant être lue au Parlement cet après-midi.

Twitter a aussitôt été inondé avec des commentaires sur la catastrophe. Darren Sammy, joueur de cricket des Antilles originaire de St. Lucia, a appelé Saint-Vincent son “île soeur”:

Que Dieu soit avec notre île sœur #StVincent  en ce moment tragique. Je prie pour les familles qui ont perdu leurs êtres chers.

Certaines entreprises locales se sont servi des réseaux sociaux pour exprimer leur consternation et leur tristesse.

Mise à jour sur l'accident du bus…. http://t.co/NWPOevKTo3 Nos cœurs sont peinés pour toutes les personnes affectées. Soyez forts.

Richard Hung,utilisateur de Twitter,  a fait remarquer que lorsque de telles tragédies se produisent, toute la région fait preuve de solidarité:

Une île souffre, toutes les îles souffrent. Repos éternel pour ces jeunes enfants

Nos sincères condoléances vont à toutes les familles qui ont perdu un ou plusieurs êtres chers au cours de cet incident tragique

Les nouvelles sont rapidement parvenues à la diaspora Caraïbéenne, comme le trinidadien Phil Simmons, résidant au Royaume-Uni, a tweeté:

 Nouvelles extrêmement triste en provenance de #StVincent mes prières sont avec toutes les familles concernées

Abka Fitz-Henley, autre utilisateur de Twitter, semblait mieux informé des causes de l'accident:

Dernière minute : Une douzaine d'enfants morts dans un accident de bus ce matin à #StVincent. Freins sur le bus coupés en descendant une colline, le bus est allé dans l'océan

Elma Gabriel-Mayers a exprimé sa peine au travers d'un poème, «In Times Like These (Par ces temps) “, publié par l'un des points de vente de presse St. Vincent:

It is so very sad to hear,
And I know it is your pain to bear.
But be assured that I am near,
With you and yours, I shed some tears.

C'est très difficile à entendre,
Et je sais que c'est votre peine à endurer.
Mais soyez assuré que je suis près,
Avec vous et les vôtres, j'ai versé des larmes.

Un espoir de liberté, très bientôt, pour le Porto Ricain Oscar Lopez Rivera après 33 ans de prison aux USA

lundi 19 janvier 2015 à 12:54
Oscar Lopez Rivera Collage

Un montage d'images de la vie d'Oscar López Rivera pris sur la page Facebook  ”Libérez Oscar López maintenant” 

[article d'origine publié le 9 janvier] Selon plusieurs agences de presse, le Président du Venezuela Nicolás Maduro a déclaré publiquement qu'il envisagerait la libération du leader de l'opposition Leopoldo López si les USA relâchaient le prisonnier politique Oscar López Rivera.

Cette déclaration a été faite alors qu'il était interrogé par le journal El Mundo sur une conversation courte et informelle qu'il a eu avec le Vice-Président des Etats Unis Joe Biden pendant sa visite à Brasilia la semaine dernière pour l'intronisation de Dilma Rouseff dans son deuxième mandat de présidente du Brésil. Lilian Tintori, la femme de Leopold Lopez a rejeté sur Twitter cette déclaration de Maduro .

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